Il était peut-être un peu tard pour appeler Carolina. D'un autre côté, je sais qu'elle était assez nocturne. Suite à mon statut sur le chômage, elle avait voulu que je la contacte. Ce que je fis après avoir passé la soirée chez Saul -j'allais et venais entre chez lui et chez moi pour ma  aman. Je portais le téléphone à mon oreille et attendis.

Je souris à l'entente de sa voix. Je n'avais pas l'air de la déranger malgré l'heure tardive. ALOOOOORS. Je me racle la gorge et m'élance dans mon discours improvisé. J'ai quitté mon taff il y a plus d'un mois. Je faisais de la merde, j'arrivais plus à pondre de bons articles et j'ai été souvent absente sans justifier. Si je partais pas, ils allaient me virer.

Sa question était très bonne. Voilà, où était le soucis. Ce boulot, je l'adorais. C'était mon truc l'écriture plus la passion pour la musique, je n'aurais jamais pu trouvé et rêvé mieux. Je pense que je me suis lassée... Et je suis en panne. En vérité, je ne trouvais plus d'inspiration dans mes textes. Je n'arrivais plus non plus à écrire mes textes personnels, à côté de mon boulot. Ma rupture l'été dernier en avait été la raison principale. J'avais tellement merdé dans plein de domaines et maintenant, je n'arrivais plus à me relancer. Soudain, ma curiosité s'enflamma. Qu'est-ce que Carolina entendait par là ? Hein ? De quoi ? Dis moi !

Caro s'est lancée dans son explication et au fur à mesure, je voyais où elle voulait en venir. J'ai réagi comme une gamine, les yeux grands ouverts, une main contre mes lèvres suite à une excellente nouvelle. Tu déconnes ? Je savais bien qu'elle était sérieuse mais c'est sous l'effet de la surprise que j'avais posé cette question rhétorique. Non mais sérieux, ça me plairait trop de fouiner à droite et à gauche pour t'organiser un show. En réalité, je n'avais jamais organisé d’événement à part peut-être la kermesse de fin d'année, avec d'autres élèves au collège. Cependant, j'avais déjà pas mal de contacts. Franchement, ce serait le pied !

Caro me perce les tympans quand elle s'exclame de joie. J'eus à peine le temps de reculer mon portable de mon oreille. Je souris contente, son bonheur contaminant le mien. Non, pas de questions! Répondis-je au tac au tac. Quoique... Après réflexion. AH SI ATTENDS. Ouais faut qu'on se voit. Ce weekend, on dit ? Tu me donnes un délai de combien de temps, que je t'organise le truc ?

Le 23 décembre, c'était genre bientôt ça ? Dans moins de deux semaines, non ? Bon sang, c'était vachement juste!Mais oui c'est faisable ! J'ai dit ça sur un ton détendu. Fallait juste que je me mette au boulot maintenant, et que je m'organise bien. Au moins, ça allait bien m'occuper. D'accord! Je passerais chez toi, dimanche aprem. Un silence, avant qu'elle me rappelle qu'il fallait que je sois discrète par rapport à se supérieurs. Ne t'en fais pas, pour ça.