La sonnerie de mon téléphone posé sur la table de chevet me sortait de mes pensées. Je décrochais sans avoir besoin de regarder l'identifiant de l'appelant. t'étais pas obligée d'appeler si tu étais occupée.

Je soupirais. Elle était mignonne Inka. C'est Hahdrim..., je marquais une pause. J'pense que lui et moi, c'est terminé.

Cette question faisait écho dans mon crâne. J'avais l'impression d'avoir merdé mais je ne regrettais rien. J'ai embrassé felix un soir où il est venu chez moi pour me consoler de la mort de lullaby. Hahdrim a dominé dans mon tél après sa magnifique crise de jalousie sur facebook et... Il a découvert une conversation sms où felix et moi parlions du baiser...Je te laisse imaginer sa réaction. C'était dit.

Oui, c'est vrai, il aurait pu tout simplement lui demander, lui exposer ses craintes, mais au lieu de ça il avait fouillé dans ton téléphone et ça te dégouttait. Il s'est sûrement dit que ce serait plus radical de me fliquer, ajoutais-tu. Sa question te déroutait un peu. Tu soupirais. Oui, je l'aime bien..., avouais-je finalement.

Ça me faisait plaisir d'entendre la voix de mon amie, même si c'était au bout d'un téléphone. J'avais sans doute besoin de me confier. Les mots d'Inka étaient durs envers Hahdrim, mais peut-être le méritait-il, je n'en savais rien. Néanmoins, sa dernière phrase m'interpellait. Qu'est ce que tu veux dire ?, demandais-je. Non, elle ne le portait pas dans son coeur mais je n'avais jamais vraiment abordé le sujet avec elle.

Je l'écoutais dire ce qu'elle avait à dire. Mes doigts se crispaient sur le téléphone et j'avais l'impression de dégringoler au fur et à mesure que je comprenais ce qu'elle était en train de m'avouer. La raison de toute cette haine, c'est ça ? Je marquais une longue pause, restant silencieuse.  Je tentais de garder mon calme, mais je sentais mon sang en train de bouillir. Tu... tu as QUOI ?, demandais-je comme si j'avais besoin d'une confirmation. Bordel, Inka, pourquoi tu me dis ça maintenant ?

Oui, c'était dit et même si t'avais une idée de la suite des choses, t'étais soulagée d'avoir finalement craché le morceau. Tu n'en pouvais plus tellement de garder ça pour toi. Tout ça avait assez duré. Tu sens rapidement la colère dans sa voix et à ça, toi tu te mords légèrement la lèvre inférieure, comme une gamine qui avouerait une grosse bêtise. On était pas sobres... Tu dis comme pour te justifier. Et puis on se fout complètement l'un de l'autre. Je te le dis maintenant car je ne voulais pas causer de problèmes dans ta relation avec lui et surtout pas dans notre amitié. Tu dis, sincère.

Tu ressentais juste l'envie d'envoyer voler ce foutu téléphone. Tu sentais cette rage t'envahir, mais ce n'était pas dû à de la jalousie, tu étais énervée parce que t'avais l'impression d'être prise pour une conne par ton amie pendant tout ce temps. Je m'en fous putain !, hurlais-tu. Ta voix tremblait, tu sentais tes yeux devenir humides, les pulsations de ton coeur s'accélérer. Tu tentais de te calmer en fermant les yeux. Inka... j'étais si aveugle que ça sérieux ? Tu... tu crois que j'aurais pas été en mesure de faire la part des choses ?. Bien sûr que non tu n'en étais pas capable.

Tu te laissais tomber sur ton lit. Tu faisais peine à voir. Les paroles de ton amie n'arrangeaient rien. Oui, tu étais attachée à lui, certainement trop. Elle avait clairement raison, tu n'aurais pas été capable de faire la part des choses, tu aurais tout simplement été aveugle... Inka, je..., t'avais le souffle coupé. Tu cherchais tes mots. La colère laissait place à une immense tristesse. J'crois que j'ai besoin de temps pour digérer tout ça, avouais-tu en fixant le vide. Les yeux remplis de larmes, tu soupirais. Moi aussi j'tiens à toi Inka... mais j'arrive pas à croire ce que tu viens de me dire, quoi qu'il arrive, tu savais qu'elle resterait toujours importante à tes yeux et même si c'est une affaire qui concerne le passé, tu as l'impression d'avoir été trahie.

Tu aurais voulu revenir en arrière. Simplement parce que Sian comptait plus qu'une histoire de coucherie. C'est ton amie, une véritable amie dont tu ne veux pas te séparer alors cette situation te blesse. Et tu la comprends. Tu respecteras aussi ses choix. D'accord... Je comprends. Ça t'affecte. Bien sûr que ça t'affecte mais ce n'est pas le moment pour lui en faire part. La suite de ses mots s'échouent dans tes oreilles et tu restes silencieuse un long moment avant de te reprendre. Je comprendrais si tu ne veux plus que je sois dans ton entourage. Parce que oui, définitivement, tu n'es sûrement pas une bonne personne.

Tu soupirais. Ouais, ça te faisait chier. C'était ton amie mais tu avais aussi cette foutue fierté qui t'obligeait un peu à faire la gueule. T'étais pas encore lucide Sian, peut-être que c'était trop tôt, trop rapide. Tu digérais mal la pilule. Pas pour l'instant Inka. N'empêches que ça te déchirait un peu le coeur. Tu voulais l'appeler pour avoir du réconfort, pour qu'elle te dise que ça irait mieux demain, que c'était juste une mauvaise passe, mais au lieu de ça elle avait choisit une autre direction. C'était trop précipité pour toi. Salut Inka. C'était tes derniers mots avant de raccrocher.

C'est préoccupée que tu finis par raccrocher. Ses derniers mots t'ont pincé le coeur mais tu comprends alors tu laisses de côté tes émotions. Tu espères juste qu'un jour vous vous retrouverez. Même si c'est loin d'être gagné. T'as cet optimisme parfois naïve Inka et cette fois, t'aimerais vraiment ne pas te tromper. Tu ranges ton téléphone dans ta poche arrière et tu retournes auprès de Lera.