C'est l'chaos. Y'a pas d'autre mots pour décrire ce genre d'endroit en activité impossible qui ne ressemble à rien d'autre qu'un quartier général en temps de guère. Tu comptes plus les heures. Tu comptes plus les portes qui claquent et les gens qui courent. Dans ta tête y'a ce passage à blanc qui t'empêche de paniquer autant qu'il le faudrait ? Où c'est juste ce truc si con qu'on appelle le "self control" ? T'en sais rien. T'as peut-être trop appris à relativiser ? Ou pas. T'sais pas. Bordel t'es en vrac. Trop d'informations, trop de problème. Pas de vôtre ressort non ? Aider les flics, ces débiles pas capable de gérer. Tu dis rien. Tu hoches la tête quand Digg' te dit de récupérer les cartons de torches avec des piles électriques à distribuer aux hôpitaux. Tu réponds aux ordres, bêtement. Tu fais rien d'autres, pas l'heure de discuter, puis toi ça te dit rien de discuter. Terroristes ? Y'a les mots qui fusent alors que pour le moment le grand patron du FBI vient d'atterrir à San Francisco décrétant la mise en quarantaine de la ville. Pour le moment rien de plus à faire alors tu dois aider. Bordel. T'as pas envie. Pas d'ton ressors. Mais tu dis rien, tu rejoins ta partenaire quittant les lieux en prenant le volant de la voiture. Dehors. Sueur froide face à une ville aussi chaotique. Impossibilité d'avancer, impossibilité de bouger, voiture partout. Gens paniqué. Et la journée continue comme ça alors que vos bureau sont vite investit par d'autres équipes. Les ordres sont donnés, les flics finissent par vous lâcher alors que vous pouvez enfin vous mettre au travail.
[...] Aucune envie d'rentrer. Tu coupes l'moteur sans être plus motivé, tes phares coupé l'obscurité totale revient dans la rue. Obscurité jamais connue. Obscurité qui n'existe pas. Seul le ciel semble encore en vie. Bordel. Trois heures du matin. Plus un signe de vie à San Francisco. Le couvre feu vient de tomber. La nuit tombée plus personne. Et toi t'es là avec ta plaque et ton flingue à te sentir isolé, à t'sentir là enfermé. Brutalité d'obscurité. Pourtant tu préfères ça à se qui t'attend là-haut. Incompréhension. C'est ça et la colère qui règnent en mettre et qui t'attendent. Ou alors il dort. Si t'es chanceux. Mais tu sais que chanceux n'existe pas dans ton répertoire. Pas d'puis deux jours. Deux jours. Y'a eut que des insultes, et le silence. Un silence accusateur, violent, blessant. Et il est là si proche, si lointain. Sa rancœur n'est qu'un rempart de plus à un discours que tu ne saurais trouver. Tu sais pas quoi lui dire. Il sait que trop comment te haïr. Bordel. Soupire. Et tu finis par claquer cette portière récupérant le sac que tu as ramené du bureau avec des piles, des torches et des bougies. Tu t'allumes une clope en observant la porte de votre immeuble ouverte en grand. Verrou explosé, merci flics d'avoir trouver le moyen de passer le code de sécurité. Tu soupires. Et tu montes les escaliers arrivant à ton appart qui te servait de repos avant ce genre de chaos. Tu ouvres la porte remarquant l'obscurité totale dans le salon éclairé seulement par la lune. Glauque. T'aidant de la lampe que tu as dans la main tu refermes à clef avant de jeter un regard circulaire. Personne ? Est-il seulement là ? Sait-il seulement respecter quand tu lui ordonnes de rester enfermé ? T'en sais rien. Plus le même. Plus les mêmes. Deux étrangers avec le même sang. Estás ahí? Ta voix raisonne dans le salon alors que t'avances en utilisant la lampe que tu as en main pour y mettre un peu de lumière. Andrea ? Bordel tu pourrais pas au moins montrer un minimum d'inquiétude ou d’intérêt dans ta voix ?
Les lumières sont éteintes depuis des heures maintenant. Et dehors, c’est la nuit noir. Tellement noir. Comme tes pensées. Comme ton cœur. Y’a cette colère qui t’crame de l’intérieur. Cette incompréhension. Tu sais même pas s’il réalise à quel point il t’a fait mal. Alors tu le repousses. Tu l’ignores. Parce que t’as trop peur d’avoir mal encore. T’as trop peur qu’il vienne encore écraser ton cœur de gamin. Ptain, tu voulais juste devenir comme lui toi. Devenir grand. Devenir fort. Puis le rendre fier. Mais c’est trop tard maintenant. T’as plus envie. Tu veux même pas être là. Dans cette ville à la con où tout le monde parle anglais. Et où y’a même plus de lumière. Pays de merde.
T’as l’cœur serré. Là, assis sur ton lit, dans l’noir. Tu sais même pas vraiment pourquoi. Peut être cette peur du noir de gamin qui ressort. Cette impression d’être enfermée dans un monde qui n’est pas le tient. T’as envie d’hurler. Hurler à en crever. Mais tu fais rien. Tu fermes ta gueule et tu recroquevilles tes jambes contre ton torse, les entourant de tes bras. Tu détestes ce silence. Ce silence horriblement pesant. Pas de télévision. Pas de musique pour la combler. Rien. Juste un vide effrayant. Tu sais même pas l’heure qu’il est. Un soupire s’échappe de tes lèvres et tu te décides à te lever. Tu cherches juste un papier et un crayon. De quoi t’occuper. Même dans le noir, tu peux écrire. La lueur de la lune suffira.
T’es retourné sur le lit. Tourné vers la baie vitré. Tu observes ce monde étrange. Sombre. Et finalement, tu commences à écrire. Une chanson. Tu fredonnes doucement un air, brisant le silence de ta voix pas bien rassuré. Mais ça fait du bien. Ca parle de lui. De façon détournée bien sur. Ca parle d’abandon surtout. Tu réfléchis pas vraiment, ça vient tout seule.
Tu fredonnes doucement l’air lorsqu’un bruit vers l’entrée te force à t’arrêter. Et tu restes comme ça, immobile. Silencieux. Totalement silencieux. La porte s’ouvre. Tu sais pas bien si t’es rassuré de ne plus être seul ou si t’es en colère de devoir le revoir. « T’es là ? » T’as pas envie de répondre. T’as pas envie de lui faire ce plaisir. Un léger sourire s’affiche sur ton visage. P’tit con. « Andrea ? » Tu l’entends s’approcher. Malgré ton silence. Et finalement, le voilà devant ta porte. Il t’a vu, tu l’sais. Alors tu finis par répondre dans un souffle « …j’suis pas là… ». Un frisson te parcourt malgré toi. Bordel, tu détestes cette putain d’obscurité …
Le silence. C'est ta seule réponse dans cette obscurité nouvelle et criminelle. Tu aimes le noir, mais à ce point ça devient trop étouffant. Silence. Bordel. Étais-tu si impossible à son âge ? Aucune idée toi ça faisait déjà quelques mois que tu t'étais barré. T'as jamais pu supporter l'idée de rester là-bas trop longtemps. T'avais beau les aimer... tes parents t'as jamais pu les pardonner de t'avoir ainsi nommer. Certains en Italie voyait ton prénom comme un truc classe un paradoxe avec ta tête de voyou. Toi tu n'as toujours vu que la tâche et l'affront qu'ils t'avaient fait. Tu sais pas si c'est vraiment pour ça que tu t'es tiré, alors tu préfères te dire que c'était par quête de liberté. Voilà. Et ton frère ? Le seul que tu aurais souhaiter garder... Et aujourd'hui ça a bien changé. Face au silence tu avances dans la pièce allant vers la porte à côté de la télévision incapable de s'allumer. Tu braques la torche dans sa chambre où ce p'tit con est là, assis, avec le sourire. Tu l'fracasserais contre le mur si c'était pas lui, justement. …j’suis pas là… Tu serres les dents tu le fixes un moment avant d'ouvrir la bouche. P'tit con tu vas finir ça quand? Tu répliques les dents serrées en anglais, qu'il comprenne pas t'importe peu, c'était juste pour le dire.
Tu finis par le rejoindre lui balançant sur le lit la torche alors que tu prends dans le sac des piles et des bougies que tu laisses tomber sur son lit lui filant ton zippo pour qu'il ait de quoi les allumer. Tu reprends une torche que tu allumes pour toi jetant un regard dans sa chambre. T'as viré l'intégralité de ton bureau dans ta chambre pour qu'il dorme pas au salon. Du coup ta chambre est un vrai bordel de papier de boulot, de livre et bazar. T'as mangé ? ... le four fonctionne plus à cause de l'électricité mais j'peux faire chauffer un truc au gaz si t'as faim... Tu répliques sachant pas trop quoi lui dire de plus. Tu es pas doué pour la discussion. Encore moins pour rassurer les gens. Et lui... lui tu l'connais plus. Tu le connais pas. Tu expulses la fumée de tes poumons ravis de ne pas avoir changé ta cuisine pour des plaques électriques. Au moins vous pouvez ne pas mourir de fin si ces crevards qui ont coupé l'électricité sont pas vite chopés. Tu l'observes sur son lit, avec son carnet. Bordel il écrivait dans le noir ? T'as du mal à le comprendre. Sans doute aussi parce qu'il parle pas. Il te parle pas. Il t'insulte, ou se contente du minimum. Et toi... Toi tu sais pas quoi dire ? T'es pas même du genre à crever l’abcès. T'es juste là à attendre, à encaisser sa colère. A faire comme si ça ne te touchait pas, comme si il n'était rien, comme si tu avais choisis avec volonté de quitter l'Europe, de plus leur parler. Tu t'sers du peu de lumière pour y voir un peu et détacher la sangle autour de ton bras défaisant ta chemise de ce truc en cuir qui sert à porter ton arme de service. Tu l'gardes à la main relevant le regard vers ton frère. Ton frère oui. Dur à croire. Si tu viens pas manger couches toi il est plus de trois heures du matin, le chaos en ville ne justifie en rien que tu deviennes noctambule. Tu répliques alors avant de quitter sa chambre pour aller ranger ton arme et allumer des bougies au salon. T'aimes pas les bougies. T'adores le feu par contre. Tu fais tenir une lampe torche à la verticale sur la table du salon allant voir se qu'il y a dans les placards de mangeable à la casserole.
Y’a ton cœur qui se serre un peu. Parce que malgré tout ce que tu peux te dire, tu t’sens mieux depuis qu’il est là. Et ça t’énerve. Ca t’énerve tellement de ressentir ce soulagement à la con. De savoir qu’il va bien. Parce qu’au final, sans même que tu le réalises vraiment, tu t’inquiétais un peu. Putain. T’es vraiment con des fois.
« P'tit con tu vas finir ça quand? » Tu comprends pas vraiment ce qu’il dit, mais tu entends son énervement. Tu sais que c’est à cause de ton comportement. De ta façon de l’ignorer ou d’lui cracher des mots à la gueule. Tu lèves les yeux sur lui, le fixant. T’arrives à distinguer un peu les traits de son visage. Juste un peu. Et il a changé ton frère. Il a grandi. C’est un homme que t’as face à toi. Un vrai. Et quelque part, c’est un peu effrayant. Il te tend son zippo et tu te contentes de l’attraper sans dire un mot. Et pour la première fois, vos peaux se touchent. Oui. Parce que tu l’avais même pas touché jusqu’à maintenant. Malgré toi, un frisson te parcourt. Ca fait bizarre. « T'as mangé ? ... le four fonctionne plus à cause de l'électricité mais j'peux faire chauffer un truc au gaz si t'as faim... » T’hausses doucement les épaules. En vrai, tu crèves la dalle. Mais t’as pas envie de lui donner raison. Chiant jusqu’au bout.
« Si tu viens pas manger couches toi il est plus de trois heures du matin, le chaos en ville ne justifie en rien que tu deviennes noctambule. » Tu fronces les sourcils alors qu’il quitte ta chambre. Tu détestes qu’il fasse ça. Qu’il fasse comme si rien avait changé. Comme s’il était le même grand frère qui venait te rassurer parfois dans ton lit lorsque tu avais fait un cauchemar. Ou celui qui t’apprenait à te battre dans sa chambre pendant des heures, riant pour un tas de connerie. Y’a ta gorge qui se serre un peu à ses souvenirs qui te blessent plus qu’autre chose. Pourquoi il s’est barré ? Pourquoi il a fait ça ? Pourquoi il t’a fait ça ?
Finalement, tu finis par écouter l’appel de ton ventre et tu te lèves, avançant jusqu’à la cuisine où Slave a commencé à faire chauffer quelque chose. Tu t’appuies contre la bordure de la porte, l’observant un instant. C’est comme si tu regardais un étranger. Un total étranger. Putain … Puis finalement, y’a ta voix qui s’élève. Pas agressive pour une fois. Presque douce. Un peu fragile. « … Pourquoi t’agis comme ça ? Comme si … rien avait changé ? »
T'es pas habitué à ça. Vivre à deux. Toi ta solitude tu l'as fréquente depuis un bon nombre d'année. T'as vécu un an avec Loéla après ton arrivé en Italie. Un an à deux. Et depuis tu n'as jamais voulut rien partager d'autres qu'une nuit ou deux avec d'autres personnes dans ton appartement. Tu n'aimes pas la compagnie. Tu aimes sortir. Et bordel Dieu sait combien t'aimes sortir et te sociabiliser en soirée de poker. Mais chez toi c'est ton monde, ta vie, ton oxygène.Tu ne peux plus partager. On t'a pris cette envie. Alors depuis deux jours c'est juste l'enfer sur terre. Vivre avec un mec aussi réfractaire, vivre avec ce gars que tu pensais si bien connaitre. Tu gardais en tête des souvenirs trop parfait, un mec à peine adolescent, qui a à peine mué. Un mec qui te demandait de lui apprendre à se battre, qui te demandait des tour pour battre votre père au poker. Des souvenirs idyllique d'un mec qui n'aurait pas grandit. Qui ne t'aurait pas haït. Tu sors une vieille boîte de haricots rouge que tu fais réchauffer observant cela avant d'aller chercher une bière...tu te rends compte alors que oui ton frigo ne fonctionne plus. Et ton congélateur non plus. Bordel. Bordel. Tu soupires en regardant la viande et du poisson que tu veux même pas tester tu les balances à la poubelle sans l'entendre arriver.
… Pourquoi t’agis comme ça ? Comme si … rien avait changé ? Le son de sa voix te surprend sans que tes gestes te trahissent alors que tu termines de sortir de pack de glace à moitié fondu pour le poser sur ton évier. Sa voix te surprend et te retournes l'estomac pour ce vague retour en arrière. Il est plus le même et pourtant tu retrouves un genre de fantôme de son enfance. Votre enfance. Tu dis rien. Tu finis par te tourner l'observant un instant. Et bordel ça t'fait du bien. Tu sais pas trop pourquoi ni comment, tu sais pas vraiment comment mais ce changement au moins te fait respirer. Et tu passes lentement une main dans ta barbe sans savoir que répondre. Pourquoi ? Tu sais pas. Tu vois pas comment agir autrement. Il te déteste. Et tu ne vois pas comment remédier à cela. Il devrait s'en souvenir, il était avant le seul de la famille à savoir et comprendre que t'es pas doué pour dialoguer sur se que tu penses et tu ressens. Handicapé des sentiments. Esclave d'une auto-censure trop grande. Esclave. Tu veux vomir à cette pensée.
Tu l'observes, tu finis par t'appuyer le dos contre l'évier. Tu sais pas quoi répondre et tu croises lentement les bras devant toi. J'vois pas bien se que tu attends de moi... C'est pas comme si rien avait changé.. Tu répliques sérieusement avant de lancer un regard à la casserole. C'est vrai si tu faisais comme si rien n'avait changé... vous auriez cette p*tain de complicité. Tu saurais le comprendre, l'amadouer, le faire te pardonner. ça fait cinq ans que... qu'on se fréquente plus... et maintenant depuis un an... ici j'ai pas de parents connu des Etats-Unis, j'ai pas de frère à m'occuper.. Tu répliques simplement, avec franchise. Slave avait un frère qu'il chérissait plus que tout, une famille. Toi tu es un orphelin qui a prit un nom de famille espagnol au hasard quand il a fallut faire ton passeport. J'ai pas décidé Andrea. Mais "Slave" c'est une partie enterrée de ma vie. Tu répliques avec peut-être plus de froideur. Slave, c'est tes parents qui ont créé ce nom idiot, ignoble.
C’est tellement étrange. Ce sentiment d’être face à lui et d’avoir l’impression d’être face à un étranger. Tu sais pas comment agir normalement avec lui. Parce que y’a plus de normal. Ton normal à toi, c’est vivre à Barcelone. C’est faire des conneries avec Diego. C’est t’égarer un peu sans personne pour te remettre sur la bonne voie. Ton normal à toi, il est plus là. Plus avec lui. Et ça fait mal de l’réaliser. De finalement, c’est juste du passé. Que d’être là avec lui, c’est pas normal.
Il se tourne vers toi et son regard te fait frissonner. Tu l’vois pas très bien, mais t’as cette impression que son regard s’est durci. Comme s’il avait vécu des sales trucs. T’aurais aimé être là. Puis qu’il soit là aussi, pour tes sales trucs à toi. « J'vois pas bien se que tu attends de moi... C'est pas comme si rien avait changé.. » Toi non plus tu sais pas ce que t’attends de lui. Des trucs impossibles. Qu’il change le passé. Qu’il t’abandonne pas. Des trucs à la con irréalisables. « ça fait cinq ans que... qu'on se fréquente plus... et maintenant depuis un an... ici j'ai pas de parents connu des Etats-Unis, j'ai pas de frère à m'occuper.. » T’as presque envie de rire au milieu de la douleur. De la rancœur. « Parce que tu t’es occupé de moi pendant les quatre ans d’avant ?! » Une lettre tous les trois mois, c’est pas s’occuper ça. C’est rien. C’est rien du tout. C’est juste de quoi ne pas culpabiliser. Juste de quoi se dire ‘C’est bon, j’y pense parfois’.
« J'ai pas décidé Andrea. Mais "Slave" c'est une partie enterrée de ma vie. » Y’a ton ventre qui se retourne. Parce que ce que t’entends toi, c’est que toi aussi t’es une partie enterrée de sa vie. Que c’est pour ça qu’il t’a jamais contacté. Parce que t’avais simplement effacé au profit d’une nouvelle vie. Une nouvelle vie sans frère. Sans toi. Sans vous. « … enterrée … » Putain, t’as la gorge nouée de comprendre ça. De comprendre qu’il t’as juste effacé. Tu sais pas comment réagir. T’as cette gueule de gamin anéanti. Alors tu recules. Tu te mords la lèvre fortement. Parce que malgré tout tes efforts pour les réprimer, t’as des putains de larmes qui te montent. Alors tu retournes dans ta chambre. T’as cette putain de boule dans la gorge. T’aurais pas du lui parler. T’aurais pas dû chercher à savoir. Ca fait trop mal. Beaucoup trop mal. Et tu sers ton poing fortement avant d’arriver dans ta chambre. Bordel. Tu vas ouvrir la baie vitrée pour te glisser dehors et enfin te laisser aller. T’as envie de hurler. De hurler cette douleur qui te brule de l’intérieur. Violemment, tu vas frapper ton poing contre le mur de pierre. Plusieurs fois. Et ça fait mal bordel. Ca fait un mal de chien. Y’a le sang qui ne tardent pas à couler de ta main. Mais c’est pas grave. C’est pas grave parce que ça fait du bien. Ca fait du bien de t’exprimer. Puis finalement, tu t’laisses aller. Tu hurles. Fort. Tellement fort. Tu hurles au rythme de tes coups de poings sur ce mur qui n’a rien demandé.
Tusais pas t'justifier. Tu sais pas t'expliquer de manière à vraiment argumenter. C'est pas compliqué mais t'es comme...bloqué. Impossible de parler pour des trucs qui devraient être inné. Non tu y arrives pas. Pour toi se justifier c'est ne plus croire en ses actes. Toi t'as toujours assumé, quittes à perdre des gens, quitte à prendre des coups. Pas pour ne pas t'incliner, ton égo n'est pas d'une importance clé. Au boulot tu sais très bien baisser les têtes aux ordres et obéir sans parler. C'est pas une question de te penser trop bien pour te justifier, juste que... t'as pas appris à savoir argumenter. T'en sais rien. Tu sais pas. Faut pas trop chercher. Tu sais pas si du mec simple ou du mec compliqué, lequel tu t'en rapproches le plus. Peu importe.
Il te demande et tu réponds. Et il semble pas aimer mais sincèrement, tu vas pas le changer ton discours. Tu sais pas faire. Tu sais déjà pas parler. T'es un beau parleur pour te sortir de la merde,mais pour parler de toi tu deviens muet. Parce que tu t’es occupé de moi pendant les quatre ans d’avant ?! Non tu ne disais pas ça. Tu disais juste que maintenant tu dois t'en occuper, quand son avoir ton mot à dire, l'impossibilité de le renvoyer en Espagne t'oblige à le garder avec toi. Non, j'ai pas dis ça. Tu réponds simplement, calmement. Rien à ajouter. T'es bon à claquer. Peux-tu pas juste arrêter de te contenter de parler quand on te le demande ? T'es vachement plus doué quand il s'agit pas de situation aussi compliqué. Tu lui as dis. Tu sais pas ce qu'il attend de toi. Ça t'aiderait... vraiment. … enterrée … Tu devines presque étrangement ses pensées quand tu le vois reculer. Comme quoi les paroles peuvent gifler, frapper, vraiment blesser. Tu voulais pas dire ça comme ça, même si ça semble être une p*tain de vérité. Non écoute je.. Voulais pas dire ça ? Ou le formuler autrement ? Mais la fin de ta phrase ne se termine pas alors qu'il tourne les talons. Andrea... Tu le laisses pourtant se tirer. T'es pas du genre à t'impliquer, il est là ton problème.
Tu restes à observer la pénombre de la pièce, bordel. Sacré foutu week-end qui prend fin dans un chaos impossible. Tu observes le plat qui réchauffe lentement. Jusqu'à l'entendre crier. Tu relèves la tête sur le coup t'éloignant de tout ça pour rejoindre sa chambre. Pour rejoindre le balcon d'où raisonne ses cris impossible. Il est trois heures bordel, mais tu t'en fous presque. Tu l'vois se défouler contre le mur aux tâches sombre alors qu'il te faut peu de secondes pour le rejoindre et prendre ses bras bras pour l'écarter avec force du mur tes doigts serrées autour de ses poignets alors que tu l'écartes du mur. Arrêtes ça ! T'es froid, sec et autoritaire. Les choses que tu détestais qu'on soit face à toi étant jeune mais tu supportes pas qu'il s'auto-mutile comme ça. Te bousiller les poings ne va rien à arranger, ni entre nous ni pour se que tu penses de moi! Tu le fixes beaucoup trop calme alors que ut devrais t'énerver. Mais contre quoi ? N'es-tu pas la raison de cette colère ? Tu lâches ses poignets lentement. Rentres avant que les flics débarquent j'ai assez de problème comme ça... Tu reprends en le poussant sans violence vers la fenêtre lui faisant un signe de la tête pour accompagner tes propos. Tu voudrais que ça soit simple. Si simple. Plus simple.
Tu l’détestes putain. Il est tellement égoïste ! Et il s’en fou ! Il s’en fou de savoir à quel point il t’a fait mal. A toi. A tes parents. C’est comme si ça voulait rien dire pour lui. Comme s’il se foutait bien d’avoir effacé toute sa vie d’avant. Et t’es là. A te défoncer la main sur ce putain de mur. Tu veux pas pleurer. Tu veux pas avoir l’air misérable. Pas pour lui. Il mérite pas. Il mérite pas tes pleurs. Pourtant elles sont là. Au bord de tes yeux. Au bord de tes lèvres.
Tu l’entends même pas arriver. Tu t’en rends compte juste quand il attrape tes poignets pour te faire arrêter. Et tu te débats encore un peu. Tu cris plus. Et finalement, t’as même pas vraiment réalisé, mais les larmes ont fini par couler. Et t’as le visage dévasté par la douleur et la colère. « Arrêtes ça ! » Tu lèves les yeux vers lui, tentant de te libérer. T’as retrouvé ton regard noir. Plein de colère. « Lâche moi ! » Tu veux pas qu’il fasse le grand frère. Tu veux pas qu’il te dise quoi faire ! « Te bousiller les poings ne va rien à arranger, ni entre nous ni pour se que tu penses de moi! » Tu t’en fou toi. Tu cherches pas à arranger quelque chose là. T’as juste besoin d’extérioriser. Parce que si tu l’fais pas, tu vas exploser. Si tu gardes tout en toi, tu sais que t’y arriveras pas. Alors t’as besoin de les laisser sortir des sentiments de colère et de douleur.
Et putain, il a l’air tellement calme. Comme s’il s’en foutait complètement. Et ça te tue un peu plus. « Rentres avant que les flics débarquent j'ai assez de problème comme ça... » Tu sers le poing qu’il a finalement lâché. Puis brusquement, tu t’exclames « Arrête putain ! Arrête de jouer le grand frère ! » T’as cette colère qui te brule si fort. Si fort. C’est plus douloureux que ta main. Tu t’en fou toi de ta main. C’est rien. C’est rien comparé à toutes les années d’attente. Toutes les années où tu t’es dit que c’était pas toi. Que s’il revenait pas, c’était pas toi. C’était pas ta faute. Puis ça a commencé à paraître con. Et t’as fini par ne plus y croire. T’as fini par te dire qu’il ne t’aimait pas. Ou pas assez pour vouloir de toi. Pour vouloir revenir et te serrer dans ses bras. Juste quelque chose comme ça. « Pourquoi tu fais ça ?! Pourquoi t’es si égoïste ?! » Tu l’frappes sur le torse. Et le sang de ta main droite vient tacher son tee-shirt. Mais tu t’en fou. Tu t’en fou tellement. Il te met juste tellement en colère. Puis tu l’comprends pas. Pourquoi tu l’comprends plus ? Toi qui était peut être le seul à réussir à le déchiffrer. Juste un peu. Mais là t’es perdu. Tu sais pas pourquoi il fait comme s’il tenait un peu à toi. Pourquoi il joue au grand frère comme ça. Puis surtout, finalement, tu sais pas pourquoi il s’est barré. Pourquoi il a jamais donné de nouvelles. Pourquoi il a juste disparu.
Tu t’apprêtes à te barrer. A fuir dans ta chambre pour échapper à tout ça. A cette vague de sentiments que tu te prends en pleine gueule. Mais finalement, au dernier moment, tu te retournes. Tu te retournes pour plonger ton regard perdu dans le sien. Tu sais pas vraiment pourquoi tu poses cette question. Mais elle sort. Elle sort toute seule. Et doucement, la voix brisée par les larmes, tu finis par lâcher « Pourquoi tu m’aimes pas … ? »
Depuis tu jours t'es perdu. C'est con mais c'est la débile de vérité. T'es complètement paumé entre ta vie et celle passée. Depuis son visage derrière la vitre teintée. Depuis que Digge t'as dit qu'il posait problème. D'puis qu'il est revenu dans ta vie. Faut pas s'mentir t'es pas un grand sentimental. Loela te le répétait à chaque fois, elle l'aimait ce côté là, elle t'apprenait à t'ouvrir. Mais quand le maître meurt, le naturel revient, en pire. Faut pas s'mentir en disant que ta vie a été un enfer depuis que tu les a quitté. Foutaises de songer à cela, c'est toi qui avait décidé. Tu pouvais pas y rester pour l'éternité. Pourtant lui c'est le seul à vraiment t'avoir manqué. Des parents sont fait pour éduquer, pour s'éloigner, mais ton frère et sa complicité, ton frère et sa facilité à te parler... Le seul à vraiment t'avoir accompagné quand t'étais à Barcelone. Tu peux blâmer encore tes parents pour t'avoir nommé, mais lui...t'avais rien à lui reprocher. C'était identique. Jusqu' lui donner tour à tour plein de possibilités pour te haïr. Tu voulais pas le laisser, tu voulais leur dire les informer. "Identité effacée" c'était clair comme caractères sur ton dossier.
Lâche moi ! Tu le lâches, t'es pas dans un rapport de force à vouloir le voir plier. Tu veux pas de cette tâche de débilité. C'était ta mère, ou ton père, toi t'es pas là pour t'en occuper. Et pourtant maintenant, si. D'Isanto. Nom que tu as choisis au hasard, nom qu'il a du récupérer. "Cousins" de simple frère vous êtes passé à une famille vaguement éloignée. Bordel. Arrête putain ! Arrête de jouer le grand frère ! Son ton ne t'affecte pas, ses airs de garçon enragé non plus. Non c'est sa colère crachée à ton visage qui te désarçonne alors que tu dis rien. Il te perd. Si t'es plus son frère, alors t'es quoi ? Quel rôle tu dois avoir dans sa vie qui est maintenant scellée à la tienne pour un temps ?! T'es perdu, mais tu dis rien. Tu baisses juste le regard comme souvent, tu dis rien. Toi tu fais chier part tes silences aux questions clefs. Tu sais pas répondre. Slave, on lui a pas apprit à communiquer. Et quand on s'est enfin décidé à lui expliquer, en six mois cette personne a été tuée.
Pourquoi tu fais ça ?! Pourquoi t’es si égoïste ?! Égoïste ? Sa main tapant contre ton torse laisse une trace sanglante sur ta chemise si blanche. Tu dis rien, le coup n'étant pas sans douleur. Il a grandit, il frappe plus fort. Tu restes pourtant là serrant un peu la mâchoire. Égoïste ? Voilà comment il te voit. Tu as envie de lui répliquer que si tu étais égoïste tu l'aurais laissé à la rue dans cette putain de ville. Que tu aurais pas écouté les "ordres" de garder un œil sur lui, et que tu l'aurais viré. Mais tu dis rien. Comme toujours. Tu veux pas lui prouver qu'il a tord, tu y arrives pas. écoutes on... Il te contourne quand même. Même si tu lui parles, tu tournes juste le regard pour le suivre un peu avant de le voir pivoter vers toi. Il fait trop noir pour que tu retrouves des traits connus de ton petit frère. C'est qu'un gars, un homme étranger face à toi dans cette obscurité, sa voix à muée, il a évolué. Tu l'reconnais plus c'est un fait.
Pourquoi tu m’aimes pas … ? Et pourtant là... tu jurerais être à Barcelone, tu jurerais être en pleine nuit et le voir débarquer dans ta chambre en abandonnant ses airs de bonhomme qu'on a quand on est un mec. Quand il te demandait pourquoi les parents l'avaient appelé comme ça... pourquoi il pouvait pas changer de prénom. C'est peut-être ça qui vous a rapproché, la stupidité de vos parents pour vous nommer. Tu sais pas. Sa voix te fait mal, mais c'est sa question qui te met à terre, te coupe le souffle, te coupe tout court. 'Drea t'es mon frère... Tu souffles à moitié stupéfait qu'il puisse penser que tu en as rien à faire de lui. Tu le fixes presque en colère contre sa question, contre son hésitation. J'ai pas quitté l'Europe de bon cœur Andrea. J'avais pas le choix, j'ai aucun droit de recontacter les gens que je connais là-bas. Ni les parents, ni toi. T'es mon seul frère, t'es l'seul à moitié censé de c'te foutu famille. Tu peux pas penser ça. Plus long temps de parole que tu fais depuis deux jours. Félicitations. Mais tu sais pas quoi faire de plus. Tu sais pas parler. T'arriverais sans doute pas à le rassurer, à le calmer. Viens au salon avant de mettre du sang partout, je vais te chercher de quoi nettoyer.. Tu répliques en le contournant après avoir fermé la fenêtre. Tu t'arrêtes à sa hauteur hésitant un instant avant de poser juste ta main sur son épaule. T'es nul bordel. Faudra bien que t'arrêtes de me haïr.. on est la dedans ensemble maintenant frangin... Tu répliques avant d'aller à la salle de bain chercher de quoi le soigner un peu. De vous deux il semble le plus bagarreur, toi tes points tu les utilises qu'en dernier recours. Même si tu es plus baraque qu'Andrea t'es pas fait pour la castagne. Tu préfères jouer en finesse. Ta rage tu la gardes encrée en toi, tu l’extériorises pas.
Tu l’regardes. Ce frère que t’as pas vu depuis si longtemps. Ce frère qui, au fil des ans, a fini par devenir un étranger. Et c’est triste. C’est tellement triste. Tu l’regardes, le cœur trop serré. « 'Drea t'es mon frère... » Tu l’sais bien ça. Mais ça veut rien dire finalement. L’amour fraternel, c’est pas inconditionnel. Et y’en a eux des frères qui s’aimaient pas. Y’en a même eu qui se détestaient. Alors ça veut rien dire. « J'ai pas quitté l'Europe de bon cœur Andrea. J'avais pas le choix, j'ai aucun droit de recontacter les gens que je connais là-bas. Ni les parents, ni toi. » T’aimerais bien savoir pourquoi toi. Pourquoi il s’est barré. Pourquoi il avait pas le choix. « T'es mon seul frère, t'es l'seul à moitié censé de c'te foutu famille. Tu peux pas penser ça. » Si. Si tu peux penser ça. Parce que c’est ce que tu ressens. Là. Au fond de toi. Mais tu dis rien. Parce que tu sais pas bien comment le dire. Puis parce que, quelque part, il a l’air blessé de tes paroles. Blessé que tu puisses penser ça.
« Viens au salon avant de mettre du sang partout, je vais te chercher de quoi nettoyer. » Tu soupires doucement, avant de te résoudre à le suivre. Puis, t’as beau faire ton mec, ta main te fait mal à en crever maintenant. Alors silencieusement, tu rentres à l’intérieur. Tu le laisses fermer la porte. Tu t’sens con putain. Tu sais plus comment réagir. Tu voudrais le haïr pour tout ce qu’il t’a fait, mais il est toujours là. Cet amour inconditionnel que tu portes pour ton frère. Ce respect et cette admiration que t’avais l’habitude de lui porter lorsque t’étais plus jeune. Et quelque part, c’est toujours là. Un peu plus profond. Dissimulé par la colère. Par la tristesse.
Tu l’regardes s’approcher. Puis poser sa main sur ton épaule. Un peu comme un grand frère. Ou comme un père. Tu sais pas trop. Un truc qui lui va bien finalement. « Faudra bien que t'arrêtes de me haïr.. on est la dedans ensemble maintenant frangin... » Tu fais une petite moue en le regardant quitter ta chambre pour se diriger vers la salle de bain. Et tu soupires. Tu l’hais pas. Tu l’hais pas ce débile. Tu l’aimes trop fort. C’est tout.
Finalement, tu vas t’asseoir sur ton lit, attendant qu’il revienne. T’essaies de bouger ta main comme un idiot. « ah putain … ! ». T’es con bordel. A frapper un mur pour évacuer ta colère. Gueuler suffisait pas. Ou chialer comme un gamin. T’as honte maintenant. T’as honte qu’il t’ai vu comme ça. Tu lèves les yeux vers ton frère qui vient de revenir. Tu discernes difficilement son visage à cause du manque de lumière. Sans dire un mot, il vient s’asseoir à coté de toi. Et il attrape ta main. « … Pourquoi tu m’as pas fait venir avec toi … ? » Tu sais pas s’il le réalise vraiment, mais t’aurais fait n’importe quoi s’il te l’avait demandé. Juste pour lui faire plaisir. Pour le rendre fière. « Aoutch ! » Tu recules brusquement ta main, grimaçant de douleur. « Ca fait mal bordel ! »
Tu sais que le passé se rattrape pas. Ne se change pas. Tu as passé des mois à vouloir le faire. A vouloir aller contre une mort que tu ne voulais pas programmer, à vouloir revenir en arrière, à vouloir oublier. Mais c'est un fait qu'on ne peut changer, modifier, le passé reste inscrit. Alors tu ne peux annuler tes actes, à quoi bon chercher se qui l'a blessé si tu ne peux le modifier ? Une seule chose reste certaine, c'est que maintenant qu'il est ici, dans cette même stupide galère, autant avancer. Autant... Quoi ? Tu sais pas . En faite tu ne sais ni se que tu veux ni se qu'il attend. Redevenir comme avant ? Pour toi cela n'avait guère changé, préférant vivre dans ces pensées du passé. Mais il est en face, en chair et en os, et le passé n'a plus rien à voir avec ce mec qui a tant grandit. Non tu as du mal à retrouver ton frère, c'est un fait. Et cette colère nouvelle te rend impuissant.
Tu retournes à la cuisine couper le gaz pour pas brûler votre repas. Tu crèves la dalle mais ça attendra. Tu cherches dans cette obscurité ennuyante de quoi au moins le soigner un minimum. Fallait-il qu'il choisisse quand la ville est paralyser pour réagir ainsi ? Peu importe. Tu restes un temps à chercher, complètement paumé. Pas dans tes gestes mais dans tes pensées. Tu sais pas trop comment le faire changer. D'avis, de sentiments, de tous. Soupire. T'es dans un sacré bordel. Comme toujours en faite. Tu sais pas comment est-il possible d'arriver à autant de problème sans le chercher.
Tu y retournes enfin, parce qu'il le faut bien. Parce que maintenant tu n'as plus le droit de vivre ta vie et juste faire selon tes désirs. Pas avec lui sous ton toit, pas avec lui fraichement débarqué d'Espagne. N'y avait-il pas d'autres moyens ? Simuler une morte avec ton corps, comme ils ont fait pour Andrea depuis son arrivée. Andrea Lunwik officiellement mort dans un incendie au nord de Madrid. Ne pouvaient-ils pas faire ça pour toi, prouver cela à ton frère et le laisser là-bas ? A sa vie, à ses parents, à tout se qui ne touchait pas à toi et tes conneries ?! T'en sais rien. Tu sais pas tellement se qui s'est déroulé au sein du FBI. Tu haïs cette organisation pour cela, mais pas pour t'avoir sauvé la peau y'a un an. Alors tu dis rien, tu joues au parfait petit soldat entrainé et répondant aux ordres de l'autorité. Tu te poses à côté de lui l'observant à la dérobé dans l'obscurité. Il te fait doucement rire, intérieurement, son air perdu et en colère, son visage d'homme qui a pas tellement grandit. Tu le reconnais plus, et pourtant... … Pourquoi tu m’as pas fait venir avec toi … ? Tu fronces les sourcils à sa question. Pourquoi ? C'est vrai ça. Si tu n'avais pas vécu 4 ans éloigné de lui et des parents tu y aurais vraiment réfléchi. Mais tu étais depuis si longtemps en Italie, à gérer tes problèmes seul, à compter sur personne, à ne pas t'attacher. Pourquoi ? Parce qu'égoïstement tu n'avais pas besoin de lui à tes côtés. Il état bien mieux à Barcelone, loin de tout ça. Du moins c'est se que tu pensais avant de lire le dossier des agents qui l'ont surveillé. Aoutch ! Ca fait mal bordel ! Surpris, tu relèves la tête un instant en le voyant retiré sa main si brusquement. Enfant va. Tu soupires en lui reprenant. ça t'apprendra à taper contre les murs. Un mur gagne toujours face à un poing... Avec le manque d'électricité ça sert à rien d'aller à l'hosto, j'espère que t'as rien de cassé. Tu répliques passant une compresse sous sa main avant de verser directement sur sa peau du désinfectant. Se battre contre les murs... quelle intelligence. Tu restes silencieux en faisant cela te remémorant sa question à laquelle tu n'as pas de réponse réelle. Je devais disparaitre, et faire disparaître deux frères comme par magie c'est suspect... Tu es même pas majeur ici, ils auraient jamais du de rapatrié. Tu répliques plus sombrement à la fin n'aimant en effet pas cette nouvelle qui change autant la vie de ton frère que la tienne.
Tu fermes les yeux tandis qu’il part pour récupérer de quoi te soigner. Et tu soupires doucement. Pourquoi est-ce aussi compliqué ? T’as l’impression qu’un millénaire s’est écoulé depuis la dernière fois que vous avez été ensemble. T’as grandi. Et pas forcément comme il faudrait. La colère au ventre et le manque au cœur. Puis finalement, il revient. Il revient pour te soigner. Et y’a ton cœur qui se sert un peu. C’est tellement étrange de sentir à quel point tout a changé. Pourtant, certaines choses sont encore là. Juste comme dans tes souvenirs. Sa façon de s’occuper de toi. Son regard un peu vague et pourtant si profond. Son incapacité à s’exprimer correctement. C’est un peu comme avant. Mais en différent.
Tu grognes sous la douleur. « ça t'apprendra à taper contre les murs. Un mur gagne toujours face à un poing... » Tu grimaces comme un gamin. Pourtant, tu sais bien qu’il a raison. Que t’es stupide d’avoir frappé ce mur aussi fort. Mais t’en avais besoin. T’es pas comme lui toi. Tu t’exprimes. Fort. Probablement trop fort. Tu gueules. Tu frappes. « Avec le manque d'électricité ça sert à rien d'aller à l'hosto, j'espère que t'as rien de cassé. » T’hausses doucement les épaules. Probablement pas. Peut être foulé. Et encore. De nouveau, ton frère vient attraper ta main pour y faire couler du désinfectant. Et tu grimaces. Ca pique affreusement. Mais cette fois ci, tu tentes de ne pas trop réagir. D’avoir l’air d’un homme. Alors tu endures la douleur sans rien dire.
Ya ce petit silence qui s’installe. Puis finalement, sa voix. Il répond à ta question. « Je devais disparaitre, et faire disparaître deux frères comme par magie c'est suspect... » Tu la trouves bidons toi, son excuse. Parce qu’au final, vous avez disparu tous les deux, et c’est encore plus suspect. Parce que t’as disparu alors que tu refusais d‘admettre que ton frère était mort. « Tu es même pas majeur ici, ils auraient jamais du de rapatrié. » Tu relèves les yeux vers lui. De nouveau, ton cœur se serre. Et de nouveau, tu viens te dissimuler derrière ton cynisme et ta violence. Tu y caches ta douleur de te sentir si rejeté. « … J’ai jamais rien demandé moi. Pardon de venir contrecarrer tes plans. » Tu retires ta main, vexé par ses paroles. Par ses regrets. Par ce visage si sombre lorsqu’il te répond. « J’vais retourner en Espagne, comme ça, y’aura plus de problème … Désolé de venir foutre ma merde dans ta nouvelle vie. » Parce oui, tu l’sais pas toi. Qu’ils ont organisé ta mort. Tu crois qu’ils ont fait comme avec Slave. Juste rien dit. Juste gardé le silence. Pour toi, il suffit que t’y retournes avec une bonne excuse et ça sera comme si rien ne c’était passé.
L'obscurité à bousculé la ville, plonger ces habitants dans une torpeurs nouvelles et inconnues. "Restez chez vous" " ne sortez pas la nuit" ... éviter les émeutes et les actes ingérable voilà se que vous essayer de faire. Restez chez soit, pourtant toi t'es pas tellement enchanté par l'idée. T'es gère attiré par cette ambiance des plus électrique. Tu voudrais fuir cet appartement qui autre fois était le meilleur des refuge. Fuir. Tu en aurais envie et pourtant tu restes impossiblement attiré et collé à ces lieux. Tu peux pas le laisser seul. C'est juste ça. Si simple. Et pourtant tellement trop compliqué. Tu as ton badge, un vrai laissé passer dans la nuit obscure pour vaquer à tes occupations. La coupures de courant et de réseaux est un vrai avantage à certaines de tes... affaires. Mais non, tu restes ici, tu es rentré pour l'avertir, pour voir s'il était là. Pour... ça. Même les disputes arrivent pas à te tenir éloigné. Même ses reproches et sa colère ne te donnent aucunes réelles prises pour rester dehors. Tu sais pas parler c'est un fait avéré. Mais c'est pas pour autant que tu regrettes sa présence. Égoïstement, il chamboule tout et te fait enfin respirer. Mais ça tu ne eux pas y penser. Parce que tu pouvais pas embarquer ton frère là-dedans. Tu avais pas le droit.
Mais entre parler et se comprendre y'a une grande différence. S'exprimer c'est un fait, se faire comprendre en est l'opposé quand on parle de toi. … J’ai jamais rien demandé moi. Pardon de venir contrecarrer tes plans. Il le prend mal. Tu voulais pas bordel. Tu le sens virer sa main sèchement avec rapidité alors que tu relèves juste le regard vers lui. Tu connais pas cette agressivité. Il y avait ses colères dans le passé quand les mômes à l'école le blessaient... Mais pas autant. Pas comme ça. Tu le connais plus. Tu le reconnais plus cet "homme". J’vais retourner en Espagne, comme ça, y’aura plus de problème … Désolé de venir foutre ma merde dans ta nouvelle vie. Retourner làbas ?! Comme si il en avait la possibilité. Si c'était si facile tu l'aurais fait, pour lui, pour son équilibre, pour ne pas qu'il risque quelque chose. Mais faut croire que tout seul, lui et sa grande gueule ont bien réussit à s'en attiré des ennuies. Et tu comptes faire passer ça comment auprès des parents que tu reviens d'entre les morts ?! ... Fais pas l'enfant Andréa, tu l'as beaucoup trop ouvert en Europe. Tu répliques lui tendant des compresses pour qu'il se soigne vu qu'il semble pas vouloir de ton aide. Je vois pas se que tu veux que je te dise. Si ça avait été facile et bien cette nouvelle vie, évidement que j'aurais été ravis de te revoir. Mais c'est pas parce que le FBI a décidé que te renvoyer là-bas était trop dangereux, qu'ici c'est mieux. J'suis pas les parents je peux pas veiller sur toi constamment. Tu sais même pas se qu'il va faire, se qu'il peut faire. Tu es aussi paumé que lui dans cette histoire. Lui qui semble même pas parlé un mot correct d'anglais. Tu soupires. Tu le fixes un instant. Aucune ressemblance, il ressemble trop à votre mère, si peu à toi. Pourtant de cette famille c'est lui dont tu étais le proche. Qui t'a le plus manqué...
Tu voudrais qu’il comprenne. Qu’il comprenne que si t’agis comme ça, c’est parce qu’il t’a fait mal. Qu’il t’a blessé en t’abandonnant sans rien dire. Tu voudrais qu’il comprenne que tu aimerais juste qu’il te demande pardon. Pour toutes ces années d’absence. Puis t’aimerais qu’il te dise qu’il t’aime. Qu’il aurait fait n’importe quoi pour toi. Quitte à te laisser derrière. Simplement pour te garder à l’abris. Mais Slave, il sait pas faire ça. Slave, il sait pas parler. Il sait juste dire des choses qui t’énervent un peu plus. Qui te blessent un peu plus. Alors tu brules de cette colère d’être incompris.
« Et tu comptes faire passer ça comment auprès des parents que tu reviens d'entre les morts ?! ... Fais pas l'enfant Andréa, tu l'as beaucoup trop ouvert en Europe. » Tu réagis pas tout de suite. T’entends surtout le ‘ fais pas l’enfant ’. T’es pas un enfant. T’es plus un enfant. T’as grandi maintenant. Sans lui. Comme un grand. Mais t’as pas le temps de réagir. Parce qu’il reprend « Je vois pas se que tu veux que je te dise. Si ça avait été facile et bien cette nouvelle vie, évidement que j'aurais été ravis de te revoir. Mais c'est pas parce que le FBI a décidé que te renvoyer là-bas était trop dangereux, qu'ici c'est mieux. J'suis pas les parents je peux pas veiller sur toi constamment. » Tu le regardes, te relevant en ignorant les compresses qu’il te tend. Et tu l’domines. Lui assit, toi debout. C’est vrai que t’es grand maintenant. « J’suis plus un gamin Slave ! J’ai pas besoin que tu veilles sur moi ! J’ai survécu sans toi t’sais ! » Ca te gave ça. Sa façon de te traiter comme un enfant. Pourquoi est-ce qu’il ne le voit pas ?
Tu soupires longuement avant de te diriger vers la porte. Ca te fatigue tout ça. Ca te fatigue de gueuler. « Laisse tomber ok ? » Puis finalement, tu claques la porte de ta chambre. Tu passes la main sur ton visage. T’es fatigué. Physiquement. Mentalement. Tu voudrais tant que tout soit plus simple. Le retrouver simplement. Comme avant. Mais vous avez changé. Tous les deux. Vous avez évolué séparément.
Tu avances dans le noir de cet appartement que tu ne connais pas. Puis doucement, tu viens t’allonger sur le canapé. Tu ne réalises que maintenant à quel point tu es épuisé. Tes yeux te piquent. Alors tu les fermes, te recroquevillant. Tu repasses les mots de ton frère, le cœur lourd. Comment peut-on aimer quelqu’un si fort et le détester autant en même temps ? Les questions tournent dans ta tête alors que tu finis par t’endormir encore habillé sur le canapé.
Dialogue de sourd. Réponses sans attentes et sans réflexions. Vous êtes là sans vous comprendre et sans rien faire pour avancer. Tu aimerais. Mais comme pleins de trucs tu l'fais pas. Sans doute parce que tu sais pas. Voilà. Tu pourrais lui en vouloir d'être borné, lui en vouloir parce qu'il est censé te connaitre, savoir comment t'es... Mais nan. Tu peux pas. Tu sais pas mais tu peux pas. Après tout t'es l'grand frère, tu dois... dois quoi ? Tu sais même pas se qu'on attend de toi ou de tes actes. T'es pas doué pour ça, avant tu te demmerdais un peu, plus jeune tu savais plus ou moins... Moins que plus, mais ça allait. Ouais, il s'en contentait. Parce que t'étais là, sans doute. Parce que même si t'étais pas génial, t'étais là dans cette famille qui tenait à peine. Les parents, ils s'en foutaient un peu de vos problèmes. Pas méchants vos créateurs, juste que leurs vies suffisaient en problème, boulot et argents, les ressentis de leurs mômes c'étaient bien après. Alors y'avait toi et Drea. Et le reste ça passait. Et maintenant ça passe plus. Y'a plus. Y'a rien.
Il se lève du lit alors que tu le suis du regard. Tu lèves les yeux n'aimant guère sa manière de faire, d'agir. Il est là à te dominer du regard, tu serres les dents. Tu dis rien. Ouais tu fais rien. C'est ton frère, tu veux pas imposer de rapport de force. T'essayes du moins. Mais si ça continue c'est inévitable. T'en es sur. J’suis plus un gamin Slave ! J’ai pas besoin que tu veilles sur moi ! J’ai survécu sans toi t’sais ! Slave. Bordel t'aimes pas ce p*tain de prénom, depuis que t'as pu changer t'as jamais autant haïs ce truc que t'ont collé à la peau tes géniteurs. T'es plus Slave. Mais tu dis rien. L'gamin râlant au dessus de toi. Le gamin. T'as bien compris que s'en est plus un, pour les conneries que le FBI t'a dit sur lui, pour son air revêche, pour sa taille. Pour tout. Étranger, voilà se qu'il est.
Il soupire. Tu sais pas tellement quoi faire alors que tu restes assis. Tu vois même pas quoi dire. "Oui Andrea j'vois bien que t'as pas besoin de ton frère" il le prendrait mal. Tu sais pas vraiment se qu'il veut. Il s'éloigne alors que tu ouvres la bouches. Laisse tomber ok ? Tu soupires légèrement. Andrea arrê.... La porte claque brisant le silence oppressant de cette ville sans plus aucune lumière. Bordel. Tu restes là sur son putain de lit avec ces p*tains de compresses qui servent à rien. Tu serres le poing en te forçant à rester calme. Pas tellement normal chez toi mais bordel c'est ton frère ce p'tit en*lé qui te mène la vie dure. Tu restes là. Combien de temps ? Tu sais pas. Tu repenses à tout cela. A lui. A avant. A beaucoup. Bordel. T'as pas entendu la porte d'entrée claquer et ça te rassure. Le couvre feu ayant balayé la ville tu tiens pas à aller le chercher chez les flics. Surtout avec sa manière de pas savoir parler anglais...
Quand tu te décides à sortir le salon est trop silencieux. Le cherchant du regard tu finis par voir sa forme obscure allongée sur le canapé. Tu soupires. Tu vas à la cuisines boire un verre d'eau. Tu laisses la casserole pleine de bouffe qui a refroidie. T'as plus faim de toute manière avec toutes ces conneries. Tu t'allumes une clope embrasant le bout de la clope avec une bougie sur le table du salon. Tu l'observes endormi. Trop calme maintenant. Tu soupires avec un bordel sans nom dans ta tête. Tu sais même pas comment ça fait se finir toutes ces conneries. Pas bien si ça continue sur cette lancée. Tu restes là à l'observer. T'aimerais vraiment arranger les choses. Il t'a manqué. A en crever. Mais y'a le fait de le penser, et le dire. Différence. Incapacité. Tu voudrais. Mais tu sais pas face à cet étranger. Tu as du mal à retrouver les traits de ton frère en lui. Tu fumes en silences l'observant si paisible. Te posant sur u fauteuil tu vires un de ces carnets de sous tes fesses. Tu l'ouvres pas. Tu fouilles pas. Pas l'envie qui te manque. Le respect qui te retient. Tu l'connais plus. Tu joues avec son crayon entre tes doigts. Un moment. Puis tu finis quand même par ouvrir ce fichu cahier, tu tournes les pages sans rien regarder, juste trouver une page blanche. Blanche. C'est un peu votre relation aujourd'hui. Tu crayonnes rien, tu essais rien. Tu restes un moment jusqu'à se que ta clope se termine au fond de ton cendrier. Puis tu lâches le crayons près des mots que tu as tracé dans une langue que tu pratiques plus depuis des années. Tu lâches le cahier sur la table près de lui, soufflant les bougies ne laissant qu'une ou deux au cas où. Tu observes la flamme éclairer en bougeant les quelques trucs foireux. "Désolé, je sais que j'ai foiré. Je peux me rattraper.." Tu soupires. Même ça t'aimes pas le lire. Tu sais pas c'est... pas toi d'écrire, de dire, de parler.
Tu laisses le salon pour retourner dans ta chambre te déshabiller pour prendre une douche. Douche glaciale qui te rappelle que l'eau chaude est géniale quand il y a de l'électricité. Super. Tu soupires en coupant l'eau attrapant une serviette pour te sécher et activité ton sang pour te réchauffer un peu alors que tu abandonnes la serviette pour tes draps. Te posant dans ton lit tu fermes les yeux mettant que très peu de temps avant de sombrer dans l'inconscient.