J’avais tout préparé. Je voulais que ça soit parfait. Pour elle. Je stressais un peu à vrai dire. J’étais encore dans la salle de bain, la serviette autour de ma taille, je fixai mon reflet dans le miroir en face de moi. J’enlevai un peu la buée qui se trouvait dessus avec ma main, puis je m’aspergeai d’un peu de parfum, avant de coiffeur mes cheveux trop courts. J’avais encore mon poignet dans un bandage. Moins conséquent que le plâtre que j’avais dû me farcir pendant 3 longues semaines. Mais ça allait mieux. Il fallait juste que je pense à ne pas faire de gestes brusques et dans une semaine, je n’aurai plus rien. J’inspire, je souffle. Elle est déjà prête elle, et elle m’attend sûrement en train de regarder le paysage dehors. Hawaii. C’est magnifique. Un paradis sur Terre, et j’avais choisi ce paradis pour elle. J’enlève ma serviette puis je commence à m’habiller. Je n’ai pas choisi d’être habillé comme un pingouin. Ca ferait trop et elle se douterait d’un truc direct. Alors je m’habille juste avec une chemise légère, bleue claires, puis d’un bermuda beige et de jolies baskets. Je sens mon ventre qui se noue, mais je me dégonfle pas. Jamais pour elle. J’enfouis la petite boîte dans ma poche droite et je termine par sortir de la salle de bain. On est prêts. Je vais chercher Gaïa sur le balcon, l’embrassant doucement sur sa tempe, avant de lui prendre la main pour qu’elle me suive. J’ai loué une jolie voiture. J’ai mis le GPS en route. Et je fais le mec mystérieux. Je lui fais que des sourires et des clins d’œil quand elle me demande où on va. Je suis une véritable tombe quand je le veux. Après une dizaine de minutes de route, je me gare dans un endroit complètement paumé. Il n’y a même pas de parking c’est pour dire. Je sors de la voiture, je prends un panier que j’avais préalablement mis dans le coffre, puis je reviens prendre la main de Gaïa. Je l’emmène un peu plus loin, en pleine nature, je l’aide à descendre quelques rochers… jusqu’à découvrir un bout de plage désert. J’ai réussi à être pile dans les temps, le soleil ne va pas tarder à se coucher. J’étais venu dans l’aprem pour mettre la jolie nappe de pique-nique sur le sable, j’avais mis des grosses pierres pour ne pas qu’elle s’envole. J’enlève mes baskets en jetant un coup d’œil à ma copine. J’espère que t’as faim… Je lui dis en lui montrant mon panier rempli de bouffe : du vin, du fromage, une bonne salade garnie et un gâteau. Je l’entraîne avec moi sur le sable, juste à la rive d’une mer plutôt calme. Il y a juste une légère brise… c’est vraiment parfait. Je l’aide à s’installer, puis discrètement, je glisse la petite boîte tant attendue dans le panier. Je dispose tout devant elle, puis je commence à sortir plusieurs choses, prenant soin de ne pas prendre le petit coffret où se trouve une jolie bague. Tu m’aides à tout disposer ? Je demande innocemment, guettant le moment où elle tomberait dessus.

Hawaï. Île paradisiaque, lieu où toutes nos pensées, même les plus négatives se dissipent, laissant place à nos rêveries les plus extravagantes. Noah arrive toujours à me surprendre, avec des dîners romantiques, réservations de chambre d'hôtel, ou encore sa bagarre. Ce qui me donne à chaque fois, un aperçu de l'intensité de l'amour qu'il me porte. Je me suis baignée plus tôt dans la journée, j'ai bronzé, j'ai pu essayer de surfer, sans réel succès. Noah était un peu pensif par moment, je l'ai senti à plusieurs reprises, mais je me disais que ça devait être à cause de mon départ pour Los Angeles. Je sais que je ne reviendrai pas sur ma décision, j'ai déjà presque tout préparé. Il vaut mieux que je profite de ces quelques jours que l'on passera à roucouler, comme n'importe quel autre couple.

Du vent bien rafraîchissant, embrassant la surface de ma peau ainsi que mes cheveux. Mes mains posés sur la rambarde du balcon, je profite de cette vue, ce son et ce parfum enivrant que dégage la mer. Tout le monde semble si apaisé à Hawaï, ce serait presque un crime d'évoquer le mot "travail" ou "stress". J'attends Noah, vêtue d'une robe plutôt courte, bleu royal et de mes spartiates couleur camel. Après quelques minutes d'attente, nous sortons enfin de notre chambre d'hôtel pour aller.. à un endroit que je connais visiblement pas. Il arrive à garder le silence durant tout le trajet, je commence alors à imaginer pleins de scénarios, mais je me dis que ça doit être quelque chose en rapport avec l'art peut-être, un peu comme ce que Svetlana avait fait. Après presque une heure de trajet passée à le harceler de questions pour avoir des indices, nous arrivons enfin. Un lieu désert, presque personne à l'horizon, je me sens étrangement inspirée dans cet endroit. Je ne fais que le suivre, les yeux ronds. Il sort un panier du coffre, peut-être un pique-nique alors? Il décide de s'arrêter après quelques minutes de marche, il installe la nappe sur le sable, je l'aide à le faire, sans trop savoir ce qui se passe. J’espère que t’as faim… Je souris un peu, mais je me pose toujours beaucoup de questions. Il aurait pu me dire que c'était un pique-nique ! pourquoi tant de mystère? Quand est ce que tu as préparé ça? Tu me surprendras toujours.. Il commence ensuite à sortir ce qu'il y'a dans le panier. Tu m’aides à tout disposer ? Je hoche la tête avant de m’exécuter, j'essaie de faire plus vite que lui, parce qu'il porte toujours un bandage et que je n'ai pas envie qu'il fasse trop d'efforts. Je repère ensuite une petite boîte, comme celles qu'on utilise pour les demandes en mariage. Je la fixe sans bouger, avant de diriger mon regard vers Noah. Hm, j'ai trouvé ça. C'est à toi? Mon cœur bat à cent à l'heure, mon souffle se coupe, peut-être que je me fais trop d'idées, peut-être pas. Il faudrait que je songe à éteindre mon cerveau.

Quand est ce que tu as préparé ça? Tu me surprendras toujours.. J'avais même pas répondu. Je m'étais contenté de lui faire un clin d'oeil. Un magicien ne révèle jamais ses secrets. Et bien moi non plus. Enfin bref, blague à part. Mon ventre se tordait à nouveau, mais en bon comédien que j'étais, je ne laissais rien passer sur mon visage. Je faisais genre, j'enlevais le pain, puis le fromage, le vin... je laissais faire Gaïa. J'avais beau avoir préparé tout ce pique nique, chercher l'endroit où on allait le faire, enfin tout ce qui est organisation... je n'avais pas vraiment préparé ce que j'allais bien pouvoir lui dire quand elle se trouvera nez à nez avec sa bague. Je m'étais entièrement fait confiance pour le coup et je savais que j'allais tout sortir. J'avais beau lui dire tous les jours que je l'aimais, je savais que ce qui allait se passer dans quelques instants allait tout concrétiser. J'suis peut être taré de faire ça. J'en sais rien. Mais c'est pas ce que je ressens en cet instant. Rien que de la regarder, je ne doute plus. Surtout quand je la vois buguer un peu devant la petite boîte en question. Hm, j'ai trouvé ça. C'est à toi? Je termine par croiser son regard, j'attends quelques secondes en lui souriant doucement, Non... c'est à toi. Je lui réponds d'un air calme, avant d'attraper la petite boîte en question. Je la laisse entre mes mains un moment, alors que je continue de regarder Gaïa. Je sens mon coeur battre et je me demande comment les mecs ont fait pour garder leur calme lors des demandes en mariage. Putain, c'est mon tour. Je vais le faire. Et ses grands yeux bleus où je m'y perds à chaque fois... sont rivés sur moi. Je prends une inspiration, puis je me lance. Tu sais Gaïa... la vie nous réserve bien des surprises... Et je crois que tu fais partie de la plus belle des surprises dans ma vie. Je marque une pause. Je me sens niais au possible, mais j'en ai rien à foutre. C'est Gaïa. Rien n'avait prédit à ce qu'on soit ensemble. Il y a d'abord eu cette histoire où on faisait un peu genre... puis j'ai pas pu résister. A ton sourire, tes yeux, ta façon d'être. Je t'ai d'abord aimé comme une amie pendant pas mal de temps... puis sans le prévoir, j'suis tombé amoureux de toi. Nouvelle pause. Improvisation totale. Je lâche tout ce que j'ai sur le cœur au moins. Je suis bien avec toi. Trop bien même. C'est la première fois. Et plus je te regarde... plus je me dis que j'ai de la chance de t'avoir. Que j'ai de la chance que tout ça nous ait rapprochés. Et plus je me dis que je t'aime... Et aujourd'hui, je suis sûr d'une chose... Je veux rester avec toi. Je sais que ça ne fait que 3 mois qu'on est ensemble et que je te connais depuis plus longtemps. Tu vas sûrement me prendre pour un dingue mais... J'avale ma salive, et je fais dans le cliché, je m'agenouille un peu, vaguement (qu'est-ce que je ferai pas pour elle), puis j'ouvre la petite boîte, découvrant la bague de fiançailles que j'ai mis du temps à choisir... Est-ce que tu veux me supporter toute ta vie...?

Un sourire et ces quelques paroles ont suffi pour me mettre dans tous mes états. Non... c'est à toi. Je déglutis, me demandant s'il s'agit bien d'une bague ou pas. La réaction de Noah me met encore plus de pression, ce silence qui pèse si lourd sur moi. Qu'est ce que je suis supposée dire.. faire.. si c'est le cas? Il garde cette boîte entre ses mains, et reste pensif un moment. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, alors je me momifie durant ces longues secondes. Il me fixe finalement, je sens mon cœur cogner de plus en plus fort sur ma cage thoracique, je reste inerte, attendant une réaction de sa part.. des explications peut-être. Tu sais Gaïa... la vie nous réserve bien des surprises... Et je crois que tu fais partie de la plus belle des surprises dans ma vie. Non.. va-t-il vraiment le faire? Je reste stressée, je n'ai jamais été autant sur mes nerfs, même lorsque je devais préparer ma première exposition. Rien n'avait prédit à ce qu'on soit ensemble. Il y a d'abord eu cette histoire où on faisait un peu genre... puis j'ai pas pu résister. A ton sourire, tes yeux, ta façon d'être. Je t'ai d'abord aimé comme une amie pendant pas mal de temps... puis sans le prévoir, j'suis tombé amoureux de toi. Je me plonge dans ses iris bleutés, je ne sais pas trop quoi dire, je l'écoute et repense aux moments qu'on a passé ensemble, à cette aventure et cette histoire totalement improvisée qu'on a vécu. Je suis bien avec toi. Trop bien même. C'est la première fois. Et plus je te regarde... plus je me dis que j'ai de la chance de t'avoir. Que j'ai de la chance que tout ça nous ait rapprochés. Et plus je me dis que je t'aime... Et aujourd'hui, je suis sûr d'une chose... Je veux rester avec toi. Je sais que ça ne fait que 3 mois qu'on est ensemble et que je te connais depuis plus longtemps. Tu vas sûrement me prendre pour un dingue mais... Je sens mon cœur se serrer cette fois-ci, je crois bien que Noah est arrivé à fatiguer cet organe en quelques secondes. Une boule à la gorge, de l'émotion, un peu trop lorsque je le vois s'agenouiller dans cette plage déserte, juste en face de moi. La boîte s'ouvre, le mystère s'estompe. C'est une bague, une vraie, une magnifique, qui nous représente. Est-ce que tu veux me supporter toute ta vie...? Je met mes deux mains devant mon visage, les larmes n'attendant plus qu'un battement de cil pour couler. Je deviens trop sensible quand c'est lui, un peu trop. Je m'agenouille à mon tour, posant mes deux mains sur son cou, pour l'attirer vers moi et l'embrasser. Nous sommes à la même hauteur désormais. Je porte mon attention vers cette bague scintillante, et adresse un beau sourire à Noah, un sourire sincère. Est ce que.. TOI tu peux me supporter toute ta vie? Je ris ensuite tout en séchant mes larmes avant de poser mon front sur le sien. Oui, c'est un plaisir de te "supporter" Noah. Je le veux.

C'est sûrement le truc le plus ouf que j'ai jamais fait. Je sais même pas si elle va accepter, refuser, aucune idée. Le stress me gagne tellement au fur et à mesure que je débite mes paroles sincères. Comme on dit, je laisse parler mon coeur. Et ça fait du bien. Au moins de lui dire ça, de lui démontrer à quel point elle est si importante à mes yeux. Ce bout de femme qui me rend complètement taré que je pourrai crever pour elle, sans hésiter. Jamais j'aurai cru ressentir un truc aussi intense. Je me surprenais moi même. Et c'était pourtant la plus belle chose qu'il pouvait exister. Ressentir des choses aussi fortes et que ça soit réciproque. Quand j'ai enfin ouvert la petite boîte et que j'ai pu lui demander de façon détournée si elle voulait se marier avec moi, sa réaction me fit chaud au coeur. Je sentis mon ventre exploser de joie, alors qu'elle n'avait encore rien dit. Ses larmes s'exprimaient toutes seules. J'eus un sourire radieux, j'en sortis toute ma dentition. Je la prends gaiement dans mes bras alors qu'elle m'embrasse. Est ce que.. TOI tu peux me supporter toute ta vie? Je ris doucement, caressant ses cheveux avec une main, alors que l'autre tiens toujours la petite boîte. Oui, c'est un plaisir de te "supporter" Noah. Je le veux. Double salto arrière dans mon ventre. Elle a dit oui. Bordel, elle a dit oui. Ce sentiment heureux s'empare de tout mon corps, je le ressens jusqu'au bout de mes doigts. Je l'embrasse ensuite, la collant contre moi. Je peux mourir heureux maintenant, je le sais. Je me détache doucement d'elle, caressant son visage en enlevant ses quelques larmes avec mon pouce, avant de prendre la bague dans la petite boîte puis je prends sa main droite (il me semble que c'est là pour les fiançailles) et j'y glisse la bague dans son annulaire, qui fort heureusement, rentre parfaitement. Je me redresse un peu, la regardant tout sourire, Voilà... tu es encore plus officiellement à moi. Je lâche en embrassant sa main que je tiens encore.