imanche. Et qu’est ce que la plupart des gens font le dimanche ? Ils déjeunent en famille et c’est exactement ce que j’allais faire aujourd’hui. Même si mes parents habitait du coup dans le même quartier que moi depuis que j’avais déménager à Sunset, je ne les voyais pas souvent. Bien sur, je les avais régulièrement au téléphone et avoir de leurs nouvelles était vraiment important pour moi. Ma famille, c’était mon tout. Elle était un pilier qui m’avais, depuis toujours et pour toujours, permis de remonter la pente sur laquelle j’avais tant de fois glisser, souvent à cause d’un mec. La famille était la seule chose qui au fond, restait constante. Les amis, les amoureux, eux pouvaient changés. Ma mère était bien sur la meilleure qui soit, et la plus belle aussi. Il me semblait que les années n’avaient pas, ou plus sérieusement presque pas, d’emprise sur elle. On voyait tout de suite que c’était une belle femme. Sa carrière de mannequin le prouvait. Je me rappelle que petite, cela me perturber de voir ma mère sur papier glacée. J’avais peur qu’on me la vole. Peur innocente d’une petite fille. Mais chaque soir, c’était au pied de mon lit qu’elle était, me lisant une histoire pour m’endormir. Mon père quand à lui était un peu mon idole, la seule personne au monde qui me comprenait vraiment. Ma relation avec lui était incroyablement fusionnelle. Son emploi du temps étant ce qu’il est, et le miens aussi, je me retenais de l’appeler tout les jours. Il était vraiment un père exemplaire et j’avais vraiment de la chance de l’avoir. Par contre, l’un des points négatifs, c’était que justement il était parfois trop sur mon dos, trop inquiet pour moi. Du coup, je culpabilisais. En ce moment, c’était encore gérable même si je le soupçonnais de ce retenir. Ma grossesse et les conditions de survenue de celle-ci l’inquiétait. Il n’était pas rare qu’il m’appelle pour me demander comment j’allais. Mon père était à bien des égards l’homme de ma vie. Allongée sur mon lit, un bon livre dans les mains, je tentais de faire calmer les nausées qui me tordaient les boyaux. C’était l’une des nombreuses joies d’être enceinte. Je respirais calmement et elles finirent par ne plus être dérangeantes. Je tournais la tête vers mon réveil et décidais qu’il était tant que je me prépare. Je ne voulais pas arrivée trop tard chez mes parents pour les aidés à préparer le repas. Je cornais l’un des pages de mon livre en guise de marque-page et le posais sur ma table de nuit. Je me levais et bien-sur, mes chiens vinrent me faire ma fête. Je souris, en les caressant sur le chemin de la salle de bain. Une fois dedans, je les laissais dehors et refermais la porte. Je réglais l’eau pour ma douche et me glisser sous l’eau. Je fermais les yeux et portais mes mains à mon ventre. J’étais vraiment heureuse mais parfois, vivre sa toute seule était pesant. Mais je restais sur de moi, sur de vouloir cet enfant. Ma vie devait changée et devenir mère était un bon moyen pour que ce changement que j’attendais arrive. J’avais toujours voulu être mère et ça serait le cas dans quelques mois.
Une quinzaine de minute plus tard j’étais enroulée dans mon peignoir moelleux, me séchant les cheveux. Mes cheveux et moi, c’était tout un rituel. Je finis par les lissait. Voilà, ma crinière était dressée. J’enfilais ensuite une robe légère d’été et qui cachait un peu mon ventre qui grossissait de semaine en semaine. Je me maquillais un petit peu, du blush, du gloss transparent et me voilà prête. Je prenais mon téléphone, mes clefs et je me mettais en route. J’y allais à pied. C’était vraiment inutile de prendre la voiture alors que c’était vraiment pas loin. Je fermais la maison et marchais à mon rythme jusqu'à la maison de mes parents. Cette maison, c’était le paradis de mon enfant. Je n’avais que des bons souvenirs. J’arrivais chez mes parents je fus accueillis comme toujours par les meilleurs compagnon de mon enfance, les deux chiens de mes parents. Je souris en poussant le portail. « Salut les gars. » Je me penchais et me baissais pour les caresser. Ils me suivirent jusqu'à la porte. Je toquais et entrais. Je refermais la porte une fois les chiens rentraient. « Je suis là ! » Lançais-je, souriante. J’allais vers la cuisine et les trouvais tout les deux. Je souris. « La fille prodigue est arrivée ! » Ils rigolèrent et c’est ma mère qui s’approcha en premier. « Ma beauté. » Me dit t-elle en me prenant dans ses bras. Comme toujours elle glissa une main sur mon ventre mais ne dit rien. « Ca va vous deux ? » Leur demandais-je en m’asseyant sur un des tabouret. « Ca va bien ma chérie. On est content de t’avoir. Et toi, tout va bien ? Le bébé ? » Me dit mon père en venant déposer un baiser sur mon front. Avec lui, j’avais toujours l’impression d’être une petite fille. Je souris. « Ca va très bien ! Aucun problème. » Les rassurais-je. Je me levais et allais dans la salle à manger pour mettre la table et je vis qu’elle était déjà dressée. Un. Deux. Trois … Quatre ? Je fronçais les sourcils. Perplexe. « Maman ? » Appelais-je. Elle arriva rapidement. « Oui ma puce ? » S’enquit t-elle, prévenante. « Pourquoi il y a quatre assiettes ? On est que 3. Toi, papa et moi. » Je la regardais et je compris tout de suite que quelque chose se préparait et je n’aimais pas ça. Je la fixais, attendant des réponses. « On a simplement invité quelqu’un. » Dit t-elle en haussant les épaules. Un invité ? A un repas de famille ? Je sentais que ça n’allais vraiment pas me plaire tout ça.
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
La veille, les voisins des O’Ceallaigh étaient venus les inviter pour le dimanche midi mais à part Aedan, personne n’était disponible. Ses parents avaient déjà planifié une journée en amoureux, son frère ne se mêlait plus trop aux histoires de famille, surtout qu’il préférait manifestement trainer avec des personnes peu engageantes sur lesquels Aedan portait un regard méfiant et sa sœur ayant organisé une sortie à la plage avec ses nouvelles amies n’étaient pas disponible non plus. Du coup la première réponse d’Aedan avait été négative mais en apprenant qu’il serait seul pour le dimanche midi, le couple Halvarez avait insisté, arguant que ça faisait même une raison supplémentaire d’accepter de venir. Si au début l’irlandais avait voulu refuser une seconde fois, il avait finalement dis « oui ». Après tout c’était un bon moyen d’apprendre à mieux les connaître et de se faire une idée des voisins qu’il avait. Et puis c’était un couple agréable visiblement très désireux de se lier d’amitié avec les nouveaux du quartier ce que Aedan ne pouvait qu’apprécier. En quittant Galway ils avaient non seulement perdus des amis mais ne pourraient plus non plus voir le reste de sa famille aussi souvent qu’avant. Alors faire de nouvelles connaissances était quelque chose de bien, même si avec son passif Aedan était devenu d’une méfiance maladive. Son frère et parfois sa sœur lui disaient même qu’il en devenait parfois paranoïaque à se renseigner sur tout et tout le monde. C’était certainement malsain mais ce qui était arrivé à leur père et par conséquent à toute la famille l’avait apparemment profondément traumatisé même s’il le niait. Quoi qu’il en soit, il se retrouvait maintenant obligé de tenir parole et quant vint le dimanche matin, il ne put s’empêcher de se sentir un minimum stressé ce qui était franchement cocasse lorsqu’on savait quel métier était le sien. Il excellait en tant que trader alors que c’était un métier ou il fallait savoir maitriser son adrénaline mais aller manger chez des voisins le faisait tiquer. Il avait peut-être effectivement plus qu’un problème de confiance, un problème relationnel avec le monde en général. Mais au diable tous ces préjugés ! Aedan avait décidé qu’en allant chez ses voisins il s’obligerait à ne voir que les points positifs, il était grand temps qu’il laisse le passé derrière lui et qu’il cesse de prêter de mauvais mobiles aux gens qu’il rencontrait. Cette journée se passerait merveilleusement bien, il voulait y croire.
Comme toujours lorsqu’il était invité et voulant être en pleine possession de tous ses moyens, le jeune homme n’était pas sortit et s’était couché tôt, histoire de ne pas rater d’heure de sommeil tout en se levant tôt pour pouvoir faire son sport quotidien. Levé à sept heure, il petit-déjeuna rapidement une barre céréalière avant d’aller faire des longueurs dans la piscine. Une heure plus tard il en ressortit pour aller prendre sa douche et commencer à réfléchir à ce qu’il allait mettre. Devait-il opter pour une tenue habillée ou quelque chose de plus décontracté ? Finalement il opta pour une tenue intermédiaire et s’habilla avec un pantalon en lin clair et une chemise à manches courtes couleur pastel. Ça faisait classe et en même suffisamment décontracté pour s’installer autours de cocktails sur la terrasse. Ensuite, il rejoignit le reste de la famille qui venait de se lever et les salua. Son frère et ses parents quittèrent rapidement la villa et il se retrouva seul avec sa petite-sœur avec qui il conversa tandis qu’elle se préparait elle-aussi à sortir. En grand frère soucieux, il venait toujours aux nouvelles et s’intéressait toujours à ce qu’elle faisait, à qui elle voyait. Tous deux étaient restés extrêmement liés malgré tout ce qu’ils avaient traversé. Puis finalement, vers midi moins le quart, Aedan passa faire un tour dans la réserve de vin et attrapa une bonne bouteille de rosé qu’il emmena chez ses voisins. C’est quelques minutes avant midi qu’il sonna à la porte. Attendant qu’on vienne lui ouvrir, il se remémora ce qu’il devait faire ou non. Comme toujours, il faudra qu’il évite les questions sur le passé en restant vague, qu’il ne parle pas trop de son boulot pour ne pas que monsieur Halvarez ne se mette à lui demander des conseils et surtout, il ne fallait pas qu’il n’oublie de s’extasier sur le mobilier et leur maison. La flatterie chez les riches, ça fonctionnait toujours. Aedan tentait de se rappeler comment fonctionnait les relations sociales entre riches mais comme il était un peu rouillé, il faudra probablement qu’il compte sur son instinct, son sens de l’observation et son intelligence. Première fois qu’il se retrouvait seul à devoir remplir ce genre « d’obligation ». D’habitude lorsqu’il se rendait à des soirées ou chez des personnes, c’était de potentiels clients qu’il devait appâter pour qu’ils investissent dans la banque où il travaillait, là, ce n’était pas le cas. Comment c’est déjà de se comporter normalement en société ? Il n’eut pas le temps de réfléchir à une quelconque idée, la porte s’ouvrit.
Je n’en revenais pas. Après des années ou le repas du dimanche en famille avait été un genre de cérémonie sacrée, voilà que maintenant, mes parents invitaient des gens à notre table. Je me rappelais le nombre de fois ou j’avais du, dans mon adolescence, dire à des amis que je n’étais pas libre et qu’ils ne pouvaient pas venir à la maison pour cause de dîner en famille. C’était vraiment très bizarre et ça ne me rendais que plus nerveuse. Mes parents cachaient quelque chose et j’avais peur que cela ne finisse par retomber sur moi. Je regardais ma mère. Ce qui n’arrangea pas mon humeur. « Qu’est ce que vous manigançait tout les deux ? » Les interrogeais-je, soupçonneuse comme pas deux. Ils semblaient très fière d’eux-mêmes. Ma mère leva les yeux au ciel. « Ciara ! Ne fais pas ton cinéma enfin. » Je me tournais vers mon père, désireuse de lui faire cracher le morceau coûte que coûte. « Papa ! » Il rit et s’approcha de moi, apportant quelque chose sur la table. « On a simplement invité les voisins chérie. Rien de grave d’accord. » Il glissa sa main sur ma joue, comme quand j’étais petite. je soupirais, me demandant bien ce qu’ils avaient fait. Je finis par renoncer de savoir ce qu’il se tramait chez moi et aidais ma mère à finir de mettre la table et j’installais l’apéritif sur la véranda. L’heure se rapprochait doucement et mon père s’affairait en cuisine. En attendant, je discutais de tout et de rien avec mes deux parents adorée et cachottiers. Evidement mon père chercha à savoir si j’allais bien et si j’avais tout ce qu’il me fallait pour que ma grossesse se passe bien. Il s’inquiéta aussi de savoir si je faisais attention à moi et si je n’en faisais pas trop. Je le rassurais lui disant que j’avais tout ce dont j’avais besoin et que je me reposais dès que j’en avais l’envie. On c’était assis sur la terrasse pour discuter tranquillement. Plus l’heure fatidique approchait et plus je stressais. J’avais le sentiment que ce qui allait suivre ne me plairais pas. Pas du tout même. Que mes parents soient comme des gamins n’annonçait rien de bon. En tout cas pour moi. Et puis, on sonna …
Je me levais et décidais d’aller affronter mon destin. Mes parents se regardèrent et ils se sourirent, ce qui était mauvais signe pour moi. Je secouais la tête, lasse de leur petit jeux. J’allais alors vers la porte d’entrer, marchant presque à reculons. « Au faite chérie, » Lança mon père alors que j’avais presque la main sur la poignet. « Sois gentille avec le fils des voisins. » Je manquais de défaillir. Oh non … Non, non, non. Ils n’avaient pas fait ça ?! Je me reprenais, me disant que la personne derrière la porte devait sûrement se demander ce qu’on faisait. Je respirais un bon coup et j’ouvrais la porte. Je tentais d’afficher un visage avenant. Je levais les yeux et tombais nez à nez avec notre invité. Ainsi donc c’était lui. Le fils des voisins de mes parents. Il était habillé d’une chemise et d’un pantalon en lin. Sa tenue le mettait en valeur, je me devais de l’avouer. Un sourire timide, j’allais jouer mon rôle d’hôtesse à la perfection. « Bonjour. Entrer je vous en pris … » Dis-je en m’écartant pour le laisser passer. Mes parents m’avais vraiment jouer un sale tour. Maintenant tous m’apparaissais clairement. Un rendez-vous arrangé. Mais dans quel monde vivaient t-ils ? Pourquoi est ce qu’ils m’avaient fait ce coup là ? Car leur intentions étaient tout à fait clairs si je mettais tout ce que j’avais observée depuis que j’étais arrivée. Ne me croyaient t-ils incapable de me trouver quelqu’un par moi-même ? Je veux bien que jusque là je n’avais pas eu de chance mais quand même. Je refermais la porte derrière lui. « Je suis Ciara, la fille. » Lui appris-je en souriant nerveusement, comme désolée. Je posais une main sur mon ventre rebondie. « Venez, mes parents sont sur la terrasse. » Je passais une mèche rebelle derrière mon oreille et me mis en marcher vers mes parents qui devaient bien se moquer de moi. Ils me le payeraient un jour ou l’autre. Je vis alors qu’il avait une bouteille à ma main. « Je peux vous débarrassé ? Je vais la mettre sur la table pour le repas. » Lui assurais-je. Je le quittais pour déposer comme convenue la bouteille sur la table. Je le conduis ensuite jusqu'à mes parents, sur la terrasse. Mes parents se levèrent. Ma mère s’approcha. « Bonjour Aedan. Je suis ravis que vous soyez venu. Dommage que le reste de votre famille eut été occupé aujourd’hui. » Voilà. C’était ma mère. Reine parmi les reines. Classe et magnifique, as ever. Mon père s’approcha et serra la main de notre invité. « Jeune homme. » Il sourie. Mon père était de ses personnes qui même si il était d’une milieu autre que le votre, vous faisait vous sentir comme chez vous partout en sa compagnie. J’étais fière d’être une Halvarez. Pas seulement pour l’argent que mon nom accompagnait mais aussi pour ma famille. Toute ma famille.
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
Alors qu’il se composait une tête de circonstance et affichait un sourire pour saluer ceux qui l’avaient invité, son visage vira rapidement à la surprise lorsqu’il vit la jeune femme qui lui ouvrit. Clairement, il ne s’était pas attendu à ça et sur le moment, il se demanda même s’il ne s’était pas trompé de maison. Pour autant qu’il se souvienne, les Halvarez étaient un couple qui vivait seul avec leurs chiens, alors qui était-elle ? En tout cas pas la femme de ménage car ses vêtements dénotaient qu’elle était riche, sans compter qu’elle s’était soignée pour venir ici. « Bonjour. Entrez, je vous en prie … » fit-elle en s’effaçant et en ouvrant la porte en grand pour le laisser passer, ce qu’il fit tout en commençant à se dire qu’il venait probablement de tomber dans un traquenard. « Bonjour… » Une fois à l’intérieur, la demoiselle ferma la porte et se présenta à lui. « Je suis Ciara, la fille. » La fille ? Aedan ne put s’empêcher de hausser un sourcil à cette évocation quant finalement ça lui revint. C’est vrai que les Halvarez en avaient déjà parlé à plusieurs reprises mais naïvement, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle soit plus jeune que lui comme elle semblait l’être. Pas que les parents de Ciara fassent vieux, au contraire, c’est juste que dans sa grande naïveté, il avait toujours pensé inconscient qu’il ne la rencontrerait jamais ou alors qu’il verrait une femme d’une trentaine d’année, mariée avec une tripotée de gamins derrière elle. Ce n’était absolument pas le cas. C’est fou le genre d’idées saugrenues qu’on peut se monter tout seul. « Enchantée, je suis Aedan le nouveau voisin. » se présenta-t-il avec une certaine maladresse qui fit écho à la gêne de la jeune femme. Bizarrement l’irlandais pensa immédiatement à une rencontre arrangée, ce qui était complètement insensé. Pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? Et puis à la base, le couple avait invité la famille entière donc ce ne pouvait pas être prémédité. Un doute subsista pourtant dans son esprit jusqu’à ce qu’il remarque le geste typique des femmes enceintes qui pose leur main sur leur ventre. Ouf ! Soulagement ! Elle devait être venu avec son copain, fiancé, mari ou quoi qu’il soit d’autre. Aedan rit intérieurement de sa stupidité. C’est vrai qu’il se montait facilement des films, il fallait vraiment qu’il arrête avec ça. « Venez, mes parents sont sur la terrasse. » L’irlandais hocha la tête et la suivit jusque là-bas, sa bouteille toujours en main et s’attendant à tomber sur le couple Halvarez et sur le petit-ami de Ciara.
Sauf qu’arriver là-bas… il n’y avait que le couple. « Je peux vous débarrasser ? Je vais la mettre sur la table pour le repas. » Aedan fut tiré de sa perplexité par la voix de la jeune femme et sortant de ses pensées, il lui tendit ladite bouteille. « Oui allez-y, je vous en prie. » Et tandis qu’elle quittait la terrasse pour aller poser le rosé, les parents de la miss vinrent le saluer. « Bonjour Aedan. Je suis ravie que vous soyez venu. Dommage que le reste de votre famille eut été occupé aujourd’hui. » Aedan sourit, occupé dès à présent à remplir son devoir de représentant de la famille en saluant le couple et oubliant temporairement les drôles d’impressions qu’il avait eut en tombant nez-à-nez avec leur fille. Impossible qu’ils aient monté un coup pareil, n’est-ce pas ? « Oui ils en étaient désolés quant je leur ai parlé mais ce n’est que partie remise. » assura-t-il, toujours en souriant. Il n’y avait pas à dire, ces voisins-là étaient vraiment agréables et malgré tous les doutes et toute la méfiance dont il pouvait faire preuve, Aedan ne pouvait s’empêcher de se sentir bien avec eux. C’était vraiment surprenant pour lui de baisser si vite sa garde en leur présence mais en même temps, il ne pouvait nier que ça faisait du bien d’arrêter de se montrer suspicieux. Quoiqu’avec leur fille juste à côté, il ne savait plus trop sur quel pied danser. Finalement, il chercha à lancer un sujet de conversation pour masquer son embarras. Il voulut demander ou était le fiancé de Ciara pour balayer ses doutes mais bon, selon les conventions sociales de base, ça ne se faisait pas alors… « La vue est vraiment magnifique ici. » commença-t-il avec une admiration non feinte parce que c’était la pure vérité. Puis il reprit. « Vous avez passés une bonne semaine ? » s’enquit-il ensuite pour lancer la discussion tout en jetant un coup d’œil curieux vers la jeune portoricaine car il ne savait pas s'il devait faire un commentaire sur leur rencontre ou non.
es parents, je ne les aurais jamais crus capable de me faire un coup pareil. Ils ne pouvaient pas être sérieux ! C’était dépassé que dans les familles riches les parents casent leur fille aimée eux-même. J’étais majeure et vaccinée et totalement capable de me trouver quelqu’un par moi-même. D’accord, jusque là je n’avais pas été chanceuse mais bon, ça se saurait si tout le monde trouvait du premier coup l’amour de sa vie, non ? Je n’arrivais pas à croire qu’ils aient organisés tout ça. Lorsque j’ouvris la porte, je vis bien que le jeune homme devant moi sembla surpris de me voir apparaître. Oh c’est pas vrai … Lui non plus n’avait aucune idée de ce qu’il l’attendait. J’aurais voulu le prévenir, lui dire dans quoi il mettait les pieds mais j’avais trop honte pour ça alors je jouais les hôtesses parfaite, le saluant et lui intimant d’entrer. « Bonjour… » Dit t-il en entrant dans la maison. Je refermais derrière lui et décidais de me présentée. Je ne savais vraiment plus ou me mettre et je crois qu’il valait en faite mieux qu’il ne sache rien. Je tacherais de limiter les dégâts en priant pour que mes parents ne fassent pas plus de dégâts qu’ils n’en avaient déjà fait. « Enchanté, je suis Aedan le nouveau voisin. » Se présenta t-il à son tour, aussi gêné que moi. Aedan. C’était plutôt joli et peu commun comme prénom. Je souris timidement. « Enchantée aussi Aedan. » Je me demandais si j’allais arrivée à tenir mon rôle alors que je n’avais qu’une envie c’était de rentrer chez moi et de bouder mes parents. Surtout que ce pauvre Aedan finirait sûrement par comprendre et là, s’en était fini de moi. Je mourrais déjà de honte et de gêne. En plus, ce n’était pas comme si je n’étais pas enceinte de plusieurs mois d’un homme d’une nuit. pourquoi diable mes parents avaient t-ils fait cela ? ma vie était déjà assez compliqué comme ça. Même si je ne doutais pas que Aedan soit un homme bien, il serait bien fou de vouloir s’engager la dedans. Si tentez qu’il le veuille et ce n’était vraiment pas la question. Je décidais donc de le conduire jusqu’à mes parents qui devaient bien rire sur la terrasse.
Sur le chemin, je vis qu’il avait une bouteille dont je proposais de l’en débarrasser pour aller la mettre sur la table pour le repas. Bien sur moi je n’en prendrais pas mais mon père était un grand amateur de vin et je ne doutais pas que cette bouteille fut bonne. « Oui allez-y, je vous en prie. » Je prenais donc la dite bouteille et allais la mettre à table en souriant pendant que mes parents venaient le salué. Je revis rapidement et me glissais parmi eux en silence, écoutant ma mère parlait de oh combien c’était dommage que le reste de la famille du jeune homme n’ait pu venir au déjeuné. Intérieurement, je riais jaune. Aedan sourit et je ne pus que remarquer que tout son visage était illuminé. Bon au moins mes parents avaient du goût. Je leur devais bien ça. « Oui ils en étaient désolés quant je leur ai parlé mais ce n’est que partie remise. » Assura t-il, souriant, en bon représentant de sa famille auprès de la mienne. Je restais étrangement silencieuse. D’habitude, j’étais la première à vouloir faire de nouvelle connaissance mais là j’étais comme bloquée sûrement par le côté forcé de cette rencontre. « Je suis certain que nous aurons d’autre occasion de faire connaissance avec votre famille Aedan. C’est un plaisir d’accueillir de nouvelle tête dans le quartier. » Dit mon père, avenant et parfait, comme toujours et avec tout le monde. Finalement ce n’était pas si horrible que ça mais j’avais quand même le sentiment que tout ça sonnait faux et ça m’exaspérée au plus haut point. « C’est toujours un plus de bien s’entendre avec nos voisins. » Dis-je en souriant légèrement. « Vous verrez, les gens du quartier sont tous vraiment sympa. » Dis-je, en le regardant.
« La vue est vraiment magnifique ici. » Dit t-il, admiratif, en parlant de la vue qu’avait jour après jour mes parents. Je souris et hochais la tête doucement. « Oui c’est vrai. Je me sens vraiment chanceuse d’avoir grandit avec cette vue là pour décor de fond. Peu de gens peuvent se vanter d’avoir une telle vue même si parfois je me dis que c’est égoïste de notre part de la garder pour nous-même. » Avouais-je en haussant les épaules avant de le regarder. « Vous avez passés une bonne semaine ? » Nous demanda t-il, pas simplement pour parler mais pour lancer un sujet de conversation. Il semblait vraiment s’y intéressé et ça me surpris, non pas que je pensais qu’il se fichait de nous. Mes parents racontèrent leurs semaines. Mon père de ses rendez-vous, ma mère des préparations des shooting photos de ses protégées. Puis se fut à mon tour mais je restais muet, dans mes pensées. « Ciara ? Comment s’est passé ta semaine ma chérie ? ça été à l’agence ? » Me demanda ma mère pour me sortir de mes pensées. Je revenais sur terre et la regardais. « Oh … Ma semaine ? Et bien ça été oui. J’ai quelques gros événements en préparation mais ça va, je prend le temps de me reposer quand même. » Dis-je en souriant timidement, n’aimant pas vraiment parler de moi comme ça. « J’ai une agence d’évènementiel dans le centre. Et vous alors Aedan ? Votre semaine ? » Lui demandais-je, histoire d’en savoir un peu plus sur lui. Ça ne me coûtais rien de poser quelques questions.
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
Comme chaque fois qu’Aedan croisait les Halvarez, ceux-ci se montraient d’une gentillesse sans borne au point qu’il se sentait rapidement à l’aise et en confiance. Or, quant on connaissait l’irlandais, on savait que c’était presque mission impossible. Comme quoi, les miracles existaient sûrement. Bon, certes, Aedan gardait un minimum de méfiance mais c’était davantage par habitude et pour assurer ses arrières que par réelle nécessité. Et puis maintenant qu’il avait déménagé, il fallait vraiment qu’il arrête de se montrer suspicieux et qu’il s’ouvre au monde. Il fallait qu’il apprenne peu à peu à vivre et non plus seulement à survivre. Ce serait difficile après autant d’années mais s’il ne le faisait pas, il raterait bien des occasions de s’intégrer et de se sentir à sa place dans cette vie pour laquelle il avait pourtant rudement travaillée. Replongeant dans de sinistres souvenirs, il en fut heureusement tiré par Steven, le père de Ciara. « Je suis certain que nous aurons d’autre occasion de faire connaissance avec votre famille Aedan. C’est un plaisir d’accueillir de nouvelle tête dans le quartier. » L’irlandais sourit. Il n’était plus habitué à être aussi bien reçu par ses voisins mais ça faisait du bien. Un nouveau départ dans un endroit où personne ne connaissait la triste histoire des O’Ceallaigh était irrémédiablement un excellent choix. Parce que non seulement leurs riches « amis » leur avaient tourné le dos après la ruine de son père mais en plus certains ne s’étaient pas privés pour cracher sur leur nom et leur réputation. Pire que ça, lorsqu’Aedan était finalement parvenu à retrouver leur situation confortable du passé, les rumeurs et les coups-bas sur leur richesse retrouvée n’avaient pas été des plus tendres. Quoi qu’il en soit, partir avait été nécessaire pour l’équilibre mental de toute la famille. Ici ils pouvaient enfin repartir de zéro. Il fallait juste veiller à qui ils feraient entrer dans leur cercle privé mais les Halvarez avaient vraiment toute leur chance. « Vraiment merci pour votre accueil chaleureux, notre famille n’aurait pas pu espérer mieux. Et je n’ai aucun doute que nous aurons d’autres occasions pour se retrouver tous ensemble. D’ailleurs, connaissant ma mère, elle doit déjà réfléchir à une date pour vous inviter. » sourit-il. Sa mère, son exemple, son modèle. Malgré tout ce qu’elle avait subi entre son rôle de femme et de mère, passant du luxe à la pauvreté, elle était restée positive, souriante et combative. Sans s’en rendre compte, elle lui avait insufflé cette force incommensurable qui lui avait permis d’arriver à faire tout ça. Houlà ! Il devenait sacrément nostalgique là ! « C’est toujours un plus de bien s’entendre avec nos voisins. Vous verrez, les gens du quartier sont tous vraiment sympa. » affirma finalement Ciara en souriant tout en le regardant. Ce fut vraiment à ce moment-là qu’Aedan posa réellement ses iris azurs sur elle et s’aperçut à quel point la miss était magnifique. Elle ressemblait à une poupée sortit tout droit d’un magasine. Elle avait le teint hâlé, de magnifiques longs cheveux bruns et des yeux couleur chocolat qu’il avait tendance à trouver rieurs. Il resta quelques instants à admirer la belle portoricaine sans rien dire, comme un parfait imbécile, avant de se reprendre et de se rendre compte qu’il y avait eu un blanc. Gêné, il tenta de reprendre rapidement contenance. « Oh ! J’espère bien ! Parce que je viens d’arriver et je ne compte pas partir avant un moment. » sourit-il en espérant bien dissimuler son embarras. Ce n’était pourtant pas son genre de se montrer si gauche avec la gente féminine, ni même de s’y arrêter de cette manière. Surtout qu’en ce moment, il ne recherchait pas à se caser avec qui que ce soit. Peut-être était-ce simplement du fait qu’il croisait une portoricaine de près pour la première fois alors qu’il était habitué aux irlandaises ?
Finalement Aedan détourna l’attention en admirant la vue. Lui qui habitait à côté avait aussi une vue imprenable mais c’était aussi une manière de complimenter ses hôtes et de se montrer affable comme tout convive se devait de le faire. Et surtout c’était vrai ! C’est clair que la vue lui changeait des bas quartiers de Galway. Là-bas c’était plutôt vue imprenable sur les déchets, les rats, les drogués et les agressions. Il fallait aimer et ne pas avoir le choix. « Oui c’est vrai. Je me sens vraiment chanceuse d’avoir grandit avec cette vue là pour décor de fond. Peu de gens peuvent se vanter d’avoir une telle vue même si parfois je me dis que c’est égoïste de notre part de la garder pour nous-mêmes. » répondit la jolie créature non loin de lui et surpris par ses paroles, il ne put s’empêcher de se retourner une nouvelle fois vers elle. Elle se sentait chanceuse d’avoir grandi dans un tel endroit paradisiaque et se trouvait parfois égoïste de garder cela pour eux ? Elle devait bien être la première « riche » de sa connaissance à penser et dire ça. Aedan sourit. Si c’était vraiment ce qu’elle pensait au plus profond d’elle-même, il ne pouvait qu’approuver et se sentir attiré par elle, autrement que physiquement. « Rares sont ceux qui se souviennent que c’est une chance. » répliqua-t-il, énigmatique. Puis il se tourna vers les parents de Ciara et leur demanda comment s’était passé leur semaine. Steven répondit sur les différents rendez-vous qu’il avait eu, Gloria sur les séances de shooting de ses protégées et lorsque vint le tour de Ciara, celle-ci était perdue dans ses pensées. « Ciara ? Comment s’est passé ta semaine ma chérie ? Ça a été à l’agence ? » Gloria avait été mannequin et même si elle avait dû prendre sa retraite pour faire place à la nouvelle génération, elle restait une femme magnifique, distinguée et élégante. Sa fille tenait d’elle car tout comme sa mère, la portoricaine était d’une beauté insolente. « Oh… Ma semaine ? Et bien ça été oui. J’ai quelques gros événements en préparation mais ça va, je prends le temps de me reposer quand même. » sourit-elle, un peu mal à l’aise. Aedan était perplexe. Avec son passif, il avait tendance à croire que toutes les filles de bonne famille aimaient parler d’elle et se mettre en avant, qu’elles étaient pourries gâtées et capricieuses. Mais aucun des préjugés qu’il pouvait avoir n’étaient vrais en ce qui la concernait. Soit elle était décidément bien différente de ce qu’il connaissait, soit elle jouait superbement bien la comédie, ce dont il doutait. « J’ai une agence d’évènementiel dans le centre. Et vous alors Aedan ? Votre semaine ? » Aedan était plutôt du genre observateur et perspicace. Du coup, il arrivait assez facilement à savoir à quel genre de personne il avait à faire. Mais avec Ciara, il devait avouer qu’elle le déroutait. C’est comme si tout ce qu’elle était physiquement n’allait pas avec ce qu’elle pensait et disait. A la voir ainsi, il aurait parié qu’elle devait manipuler son monde, jouer de ses atouts féminins pour obtenir ce qu’elle voulait mais jusqu’ici, elle s’était principalement montrée modeste et d’agréable compagnie. Il allait falloir qu’il revoie ses idées sur les femmes. « Une agence d’évènementielle ? Eh bien je saurais à qui m’adresser dans l’avenir si j’ai quelque chose à fêter. » lui sourit-il avant de s’adresser à l’ensemble de la famille. « Ma semaine est passée à toute vitesse, comme toujours. J’ai reçu de gros clients et j’ai dû me plonger dans l’histoire des entreprises d’ici que je ne connaissais pas. Puis comme toujours il a fallu que je reste concentré sur les cours de la Bourse. Autant dire que je ne suis pas mécontent quand vient le week-end. » Se retournant vers Ciara, il lui précisa son métier. « Je suis coursier en Bourse ou trader, c’est comme vous préférez. » Un boulot qui permettait d’être sacrément réveillé toute la journée avec l’adrénaline qui coulait dans les veines en non-stop. « Encore une fois, merci pour l’invitation. Ça me permet de ne pas avoir à cuisiner. » termina-t-il sur une touche d’humour.
a situation que j’étais entrain de vivre était vraiment bizarre et je ne saurais encore dire si c’était dans le bon, ou le mauvais sens du terme. Seul l’avenir de ce déjeuner aller me le dire. En tous cas, ce que je pouvais dire d’Aedan c’est qu’il était poli, avec de la conversation, qu’il semblait plutôt à l’aise chez moi, en compagnie de mes parents et en dernier point qu’il n’était pas désagréable à regarder. Je me demandais toujours ce qui avait prit à mes parents de me jouer un tel tour, et à Aedan qui semblait être un homme bien, aussi. Je ne comprenais et ne comprendrais jamais leurs raisons, qu’ils devraient m’exposés dès que tout ça serait fini. Ils n’allaient pas s’en tirés comme ça. Oh ça jamais. « Vraiment merci pour votre accueil chaleureux, notre famille n’aurait pas pu espérer mieux. Et je n’ai aucun doute que nous aurons d’autres occasions pour se retrouver tous ensemble. D’ailleurs, connaissant ma mère, elle doit déjà réfléchir à une date pour vous inviter. » Dit notre invité avec un sourire éblouissant comme j’en avais rarement vu. Je me mis à rire et mes parents aussi. Si ses parents étaient aussi agréable que lui, ce dont je ne doutais pas, il était certain qu’ils deviendraient des amis de la famille en un rien de temps. Mes parents étaient, sans me vanter, des gens à qui on ne résistés pas longtemps. « Et bien vous n’aurez qu’a venir toquer pour nous annonçait le jour ! » Lançais-je, plus à l’aise et plus fidèle à moi-même qu’auparavant. Souriante, je faisais abstraction de la raison de la présence d’Aedan et me contentais d’essayer de le connaître un peu mieux. Je lui dis aussi que les gens du quartier étaient vraiment très sympa et que c’était pour moi une bonne chose que de bien s’entendre avec nos voisins même si parfois ils se complaisent dans la chance qu’ils avaient d’avoir de l’argent. « Oh ! J’espère bien ! Parce que je viens d’arriver et je ne compte pas partir avant un moment. » Je souris et le regardais un moment. Pour la première fois, je me disais que j’étais plutôt contente de savoir qu’il ne comptait pas partir. Je hochais la tête. « En tous cas, nous, on vous déjà adopté. » Dis-je, souriante avant de regarder mes parents, mon regard parlant pour moi plus que mes paroles ne le feraient. « N’est ce pas ? » Leur demandais-je, taquine et toujours souriante.
On alla ensuite sur la terrasse avec mes parents. Aedan, se comportant impeccablement bien, complimenta la fabuleuse vue que nous avions. Je m’interrogeais pour savoir si c’était vraiment ce qu’il pensait ou est ce qu’il était juste poli et au fait des convenances. Je lui répondu que mes parents et moi avions beaucoup de chance et que parfois je me pensais égoïste. Je me perdais un peu dans mes pensées, dans mes souvenirs en disant cela. J’avais tant de souvenir ici, souvent bons, parfois mauvais. Aedan se tourna vers moi, l’air surpris. Je le regardais puis baissais les yeux, gênée. « Rares sont ceux qui se souviennent que c’est une chance. » Je remettais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et hochais la tête. Il avait raison mais je n’étais pas de ceux-là. Jamais. Je savais que j’étais chanceuse et jamais je ne l’oublierais. « Je sais oui … Et c’est dommage. » Confiais-je avec un pauvre sourire. Tel était notre monde. J’avais certes de l’argent mais ça ne comptait pas pour moi. Sans, je serais toujours moi-même. Je me considérais juste chanceuse d’être né dans cette famille là. L’argent était … un bonus. Un beau bonus mais juste un bonus quand même. Aedan nous intérogea ensuite sur la semaine qui venait de s’écouler. Prise dans mes pensées, je ne l’entendis pas tout de suite, ce fut ma mère qui me ramena à la réalité. Je racontais alors ma semaine, évasive, mal à l’aise ce qui ne me ressemblait pas du tout. J’avais passée la semaine à bosser de gros projet qui arrivait mais je me gardais du temps pour rentrer me reposée chez moi. La grossesse était parfois fatigante. Je lui expliquais que j’avais une agence d’évènementiel. J’en étais d’ailleurs très fière puisqu’elle marchait plutôt bien grâce au bouche à oreille. Je dois avouée que jamais je ne serais sentis capable de gérer ma propre boite mais maintenant, c’était vraiment gratifiant. Je finis par moi aussi l’interroger sur sa semaine, curieuse. « Une agence d’évènementielle ? Eh bien je saurais à qui m’adresser dans l’avenir si j’ai quelque chose à fêter. » Dit- t-il avec son beau sourire. Je souris aussi du coup. Sa bonne humeur était contagieuse. « Avec plaisir. » Lui assurais-je. « Ma semaine est passée à toute vitesse, comme toujours. J’ai reçu de gros clients et j’ai dû me plonger dans l’histoire des entreprises d’ici que je ne connaissais pas. Puis comme toujours il a fallu que je reste concentré sur les cours de la Bourse. Autant dire que je ne suis pas mécontent quand vient le week-end. » Nous raconta t-il. Je le regardais, les sourcils froncés, un peu perdue. Il du le remarquer car il ajouta à mon intention. « Je suis coursier en Bourse ou trader, c’est comme vous préférez. » Un « oh » s’afficha sur mes lèvres sans que je puisse le retenir. « Trader ? Ca alors … Vous devez en effet avoir de grosse semaine ! Qu’est ce qui vous a conduit dans cette voie là ? » Lui demandais-je.
« Encore une fois, merci pour l’invitation. Ça me permet de ne pas avoir à cuisiner. » Je le regardais avec de grand yeux choquée mais rieurs car je savais parfaitement qu’il rigolait. Je ris aussi. « Pour l’instant ! » Répliquais-je du tac au tac. « La prochaine fois, c’est votre tour. » Dis-je en souriant. Je ne su pourquoi j’étais certaine que ce repas serait succulent. En parlant de repas, je me tournais pour regarder la grande horloge et vis qu’il était peut-être temps que je m’occupe de mettre les plats à réchauffé si nous ne voulions pas manger trop tard. « Je … Enfin il faudrait que j’aille mettre les plats au four. Je reviens. » Lâchais-je avant de me tourner pour rentrer à l’intérieur mais avant que j’ai pu le faire ma mère attrapa mon bras. Je la regardais, surprise. « Laisse ma chérie. Ton père et moi on s’en occupe. Reste avec notre invité ! » Je la regardais, la fusillant du regard. Je vrillais mon regard sur mon père et vis qu’il était blasé du comportement de ma mère mais je compris qu’il ne ferait rien pour autant. Bon sang ! Quand ils avaient une idée dans la tête ils ne l’avaient pas ailleurs ces deux-là. « Très bien … » Capitulais-je en haussant les épaules, résignée. Je restais donc sur la terrasse, seule avec Aedan. J’allais m’asseoir sur le canapé d’extérieur de mes parents, ayant du mal à rester debout. Je souris à Aedan. « J’espère que vous avez faim par ce que mes parents ont vus les choses en grand ! Estimez vous heureux car peu de gens ont se traitement de faveur. » Je ris, amusée et pas du tout sérieuse même si oui, ma mère c’était donnée à fond. Je réfléchissais pour le fixer. « On pourrait peut-être se tutoyer non ? » Proposais-je pour combler les blancs et pour calmer ma gène. Je lui souris, attendant que mes parents nous appelle.
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
Sa petite réflexion sur le fait que sa mère était très certainement en train de réfléchir à une date pour les inviter fit rire tout le monde, Aedan y comprit qui s’amusait avec attendrissement de ce côté jovial qu’elle avait toujours eu envers et contre tout. Quant il lui en avait parlé, elle avait réellement parut gênée de ne pas pouvoir répondre favorablement à l’invitation et pensait même annuler. C’est uniquement en sachant que son fils serait là-bas pour faire y honneur qu’elle avait maintenu ses projets, comme il l’avait d’ailleurs gentiment poussé à le faire. Une sortie entre amoureux pour ses parents était quelque chose de bénéfique aussi bien pour l’un que pour l’autre. Ça leur permettait de retrouver de lien unique que la dépression de son père avait endommagé. Dans le même ordre d’idée, Aedan que sa famille avait bien assez vécu pour les autres et qu’à présent, il était temps qu’ils fassent un peu les égoïstes en ne changeant pas systématiquement leur plan pour faire plaisir aux autres. A ce niveau-là, il était bien plus inflexible que ne l’était le reste de sa famille et couvait ses parents comme son frère et sa sœur. Pire qu’une lionne avec ses petits. « Et bien vous n’aurez qu’a venir toquer pour nous annonçait le jour ! » fit Ciara, visiblement joyeuse. Est-ce qu’elle vivait ici avec ses parents ? Vu qu’elle avait sa propre agence d’évènementiel et qu’elle devait avoir sensiblement le même âge que lui, elle pouvait tout aussi bien avoir son propre chez-elle. Si lui vivait encore chez ses parents, c’était parce qu’une fois de plus il veillait sur tout le monde. D’une certaine manière, on pouvait sûrement dire qu’il s’était accaparé le rôle de chef de famille. C’est lui qui coordonnait tout ce petit monde sans pour autant imposer ses idées ou mettre ses parents dans l’embarras. Pourtant, il faudra bien qu’un jour il quitte le cocon tout comme son frère espérait le faire rapidement dès qu’il connaitrait cette nouvelle ville et tout comme sa sœur le fera un jour aussi. Il détestait cette idée. « Je n’y manquerai pas. » sourit-il. Contre toute attente, Aedan se rendit compte qu’il s’entendait bien avec la jeune femme et qu’une certaine alchimie opérait entre eux, les mettant sur la même longueur d’onde. Si au début il avait eu un peu peur de se retrouver avec une de ces sempiternelles pimbêches, ce n’était absolument plus le cas. En fait, il s’étonnait même qu’elle lui adresse la parole si naturellement et qu’il lui réponde avec la même évidence. Pour un peu, ses parents pourraient ne pas être là qu’il ne sentirait pas plus gêné. « En tous cas, nous, on vous déjà adopté. » Là, Aedan resta silencieux, ne sachant s’il devait y lire un quelconque petit sous-entendu ou si c’était purement amical. Des demoiselles qui lui couraient après il y en avait eu et il était sorti avec certaines mais là, ça paraissait juste un peu bizarre en fait. Il avait la sensation que tout cela était un coup monté alors qu’honnêtement, c’était complètement insensé. Il n’y a plus de mariage forcée dans la noblesse de nos jours, si ? Bon ça devenait n’importe quoi dans sa tête là, il fallait arrêter la paranoïa. « N’est-ce pas ? » demanda-t-elle à ses parents pour qu’ils l’appuient. Aedan fronça légèrement les sourcils. Il avait limite l’impression d’être de trop et attendit que ça passe en continuant de sourire et laissant échapper un vague « merci » embarrassé.
Finalement le quatuor sortit sur la terrasse et l’irlandais accepta le cocktail proposé par Steven. Aedan commenta ensuite la vue, un peu par nécessité mais aussi parce que c’était totalement vrai. Il avait beau faire un métier stressant et avoir travaillé dur pour gagner de l’argent, il n’en oubliait pas les petits plaisirs simples de la vie comme ce vue magnifique. Cela dit, la vue derrière lui était magnifique aussi en la personne de Ciara. Sa mère avait été mannequin et nul doute qu’elle avait transmis de cette élégance et de cette beauté naturelle à sa fille. Cette dernière affirma d’ailleurs qu’elle se trouvait chanceuse d’avoir pu grandir ici et Aedan s’étonna qu’elle reconnaisse que c’était effectivement une chance. « Je sais oui… Et c’est dommage. » Si Ciara pouvait captiver par sa plastique irréprochable, en l’occurrence ici, elle fascinait l’irlandais par cette aura de mystère qui flottait autours d’elle. Elle semblait particulièrement sensible aux choses à cet instant, ce qui ne lui échappa nullement. C’était peut-être déplacé de sa part mais il avait toujours pensé qu’on ne pouvait pas être intelligente et sensible quant on était un canon. Ou alors elle devait être l’exception qui confirme la règle.
La conversation porta ensuite sur la semaine qui venait de s’écouler et Ciara parla de son agence après quoi elle retourna la question à l’irlandais. Il expliqua alors que comme toujours, sa semaine avait été chargée et qu’il appréciait toujours la venue du week-end. Il ne comptait pas faire ça toute sa vie mais pour le moment ça lui plaisait. C’était pour le moins exaltant et puis, tant qu’il était au boulot, sa famille pouvait souffler un peu de sa perpétuelle surveillance. A l’évocation de son travail, Ciara sembla surprise. « Trader ? Ça alors… Vous devez en effet avoir de grosse semaine ! Qu’est ce qui vous a conduit dans cette voie là ? » Aedan bugga à la question. Ça le renvoyait à tellement de choses. La perte de l’entreprise, cette promesse de retrouver leur statut, voir son père sombrer, aider sa mère à gérer la famille, ses études, le poker et tout le reste. Sauf que leur histoire ne sera jamais connue de personne, il comptait bien enterrer le passé. Pas par honte, simplement que c’était synonyme de beaucoup de souffrance et qu’il ne voulait plus en entendre parler pour le bien de toute leur famille, même si ce qu’ils avaient vécu sera toujours présent en eux. « Disons que pendant mes études de commerces je me suis rendu compte que j’avais un don pour comprendre facilement la Bourse. Les cours qui vont chuter et ceux qui vont prendre du galon m’apparaissent clairement. Une sorte de sixième sens si vous croyez à ce genre de chose. Du coup j’ai décidé d’en faire mon boulot et lorsque la banque centrale de San Francisco m’a proposé un poste, j’ai accepté. » Dis aussi simplement que ça, il n’y avait effectivement rien de fantastique et c’était exactement l’effet qu’il voulait donner. Se mettre en avant n’était pas dans son tempérament, il n’en avait pas besoin. Aedan savait ce qu’il valait, savait convaincre de ses capacités mais au final, seuls les résultats comptaient et les siens étaient excellents. Il n’avait jamais su pourquoi la Bourse était évidente pour lui ni pourquoi les autres ne voyait pas ce que lui comprenait comme si c’était flagrant, mais ce qu’il y avait de sûr c’est qu’il avait su exploiter ce talent.
Aedan renouvela ensuite ses remerciements pour l’invitation, faisant une petite blague à la fin ce qui n’échappa à personne et faisant répliquer Ciara. « Pour l’instant ! La prochaine fois, c’est votre tour. » Elle commençait à lui plaire de plus en plus. Elle était mignonne, intelligente, sensible et en plus elle avait de l’esprit. Qu’elle prenne garde, il pourrait bien en tomber éperdument amoureux ! « Si c’est moi qui cuisine, ce sera à vos risques et périls. » s’esclaffa-t-il pour la blague. Parce que dans les faits, il se débrouillait bien en cuisine même s’il n’atteindrait jamais la perfection des plus grands chefs. Ciara se retourna alors vers la grande horloge ce qui incita Aedan à regarder lui-aussi qu’elle heure il se faisait. « Je… Enfin il faudrait que j’aille mettre les plats au four. Je reviens. » dit-elle avant de se faire arrêter par sa mère. « Laisse ma chérie. Ton père et moi on s’en occupe. Reste avec notre invité ! » Une fois de plus, la sensation qu’il se passait quelque chose interpella l’irlandais mais une fois de plus, il resta à l’écart, attendant que ça se passe. « Très bien… » fit Ciara, renonçant visiblement à aller contre sa mère. Elle paraissait dépitée tout d’un coup et alla s’asseoir sur un canapé d’extérieur lorsque ses parents quittèrent la terrasse. En fait ils devaient s’inquiéter pour sa santé à cause de son état de femme enceinte. Ne voulant pas la mettre mal à l’aise, Aedan resta silencieux, se prenant soudainement d’intérêt pour le paysage d’alentours qu’il avait déjà admiré. « J’espère que vous avez faim parce que mes parents ont vu les choses en grand ! Estimez-vous heureux car peu de gens ont ce traitement de faveur. » Il se tourna vers elle, souriant à son tour en comprenant qu’elle était à demi-sérieuse. « On pourrait peut-être se tutoyer non ? » Aedan posa son verre qu’il avait fini sur la table basse où se trouvaient les apéritifs. « Oui, excellente idée. J’imagine qu’on se verra souvent en tant que voisins. » Et maintenant, de quoi allaient-ils parler ? D’un côté il avait très envie de lui demander qui était le père mais en même temps, ça ne le regardait pas et il avait peur de faire une bourde. A la place, il posa un regard perplexe sur le ventre de la jeune femme sans se rendre compte de son geste.
Je n’y manquerai pas. » Promit t-il en souriant. Je le regardais, souriante moi aussi. Je me prenais à avoir hâte de le voir à nouveau. C’était une sensation très bizarre. Plus le temps passait et plus j’apprenais à le connaître et plus je l’appréciais. Je fus surprise de voir que je me sentais à l’aise. J’avais beau en vouloir à mes parents je ne pouvais que me rendre compte que je m’entendais bien avec le jeune homme. Je ne me forçais aucunement et j’avais envie de mieux le connaître. Peut-être que j’arriverais à pardonner à mes parents d’avoir organisé ça. Je me rendais compte que contre toute attente, Aedan et moi étions sur la même longueur d’onde et qu’il était facile d’interagir avec lui et de créer une relation. Je sentais que petit à petit à perdait les a prioris qu’il avait pu avoir en entrant chez nous. J’aurais pu m’offusquer mais au contraire j’en étais heureux. Il est vrai que je pouvais être déstabilisante. J’étais loin d’être conforme au stéréotype de la jeune femme d’une famille riche. Et ça me convenais très bien. Il se pourrait bien que je finisse par vraiment apprécier Aedan. Avouons-le, il avait tout pour plaire et cela se confirmer au fur et à mesure que j’apprenais des choses sur lui. Cette constatation me laissais perplexe. Mes parents avaient eu du flaire. Je devais leur concédés ça. J’ignore comment ils avaient fait mais j’étais au final heureuse d’avoir rencontrer le jeune homme. Il m’intriguait, sans que je puisse dire pourquoi. « J’espère bien. » Lançais-je, avant de laisser mes paroles dans le vide, mystérieuse. Plus tard, je disais, sans vraiment réfléchir que mes parents et moi avions déjà adopté Aedan. Je m’en voulu aussitôt en voyant qu’il gardait le silence. Qu’est ce qu’il m’avait prit ? Je me baffais mentalement. C’était à cause de mes parents. Savoir que cette rencontre, dont j’étais maintenant heureux, avait été arrangée me rendais mal à l’aise. Ça me donnait un goût de faux que je n’aimais pas. Je redoutais la réaction de Aedan quand il saurait. Ca risquait de toute gâcher. « Merci. » Dit t-il, embarrassé. Je serrais légèrement les points, m’insultant de tout les noms. Je passais une main dans mes cheveux, le rouge me montant un peu aux joues. « Enfin … Je veux dire que j… qu’on est heureux de faire votre connaissance ... » Ouais, rattrape toi comme tu peux ma fille. Je lui souris, espérant faire passé ce moment vraiment bizarre le plus rapidement possible.
Ensuite, on parla de notre semaine et donc de notre métier. Il apprit donc que j’avais ma propre boite d’évènementiel et j’appris qu’il était trader, ce qui m’étonna. Trader, à mes oreilles c’était un peu un monde de requin, hors, ce n’était pas comme ça que je le voyais. J’étais, je dois le dire, impressionné. Je tachais du coup d’en savoir plus sur les raisons qui l’avait conduit dans cette voie là. Je le regardais et vis qu’il sembla gêné par ma question. Avais-je mis involontairement les pieds dans le plat ? J’espérais que non car je ne voulais en aucun cas le mettre mal à l’aise avec ma curiosité. « Disons que pendant mes études de commerces je me suis rendu compte que j’avais un don pour comprendre facilement la Bourse. Les cours qui vont chuter et ceux qui vont prendre du galon m’apparaissent clairement. Une sorte de sixième sens si vous croyez à ce genre de chose. Du coup j’ai décidé d’en faire mon boulot et lorsque la banque centrale de San Francisco m’a proposé un poste, j’ai accepté. » Répondit t-il simplement. Je le regardais, un petit sourire sur mes lèvres. Rien de bien extraordinaire en sommes. Je hochais la tête, et lui souris. « Vos clients doivent être heureux de ce « don » en tous cas. » Dis-je, amusée. C’est vrai que dans ce métier avoir un don pouvait être pratique et rendre heureux pas mal de monde. « Ca doit quand même être un métier stressant … La roue tourne tellement vite vous ne trouvez pas ? Surtout en ce moment, tout peut s’arrêter d’un seul coup. » Dis-je en le regardant.
Aedan fit une blague sur l’invitation de mes parents disant que ça le dispensait de faire la cuisine. Je renchéris en disant que ce n’était que pour l’instant, qu’a notre prochaine rencontre c’était à son tour de faire la cuisine. Plus le temps passait et plus je l’appréciais. Je me demandais bien ou ça nous mènerait tout ça. « Si c’est moi qui cuisine, ce sera à vos risques et périls. » S’esclaffe t-il. Je me mis aussi à rire. Je n’en croyais pas un mot et j’étais certaine qu’il savait se débrouiller. « Je prend le risque. » Dis-je en riant. L’ambiance était vraiment bonne enfant et je passais un très bon moment, contre toute attente. J’étais agréablement surprise et je me surprenais à espérer que ce moment se prolongerait dans l’après-midi. Puis, je jetais un coup d’œil à l’horloge et je me rendis compte qu’il fallait peut-être que j’aille mettre les plats au four ce dont j’informais mes parents et Aedan. J’allais y aller quand ma mère m’arrêta en chemin et elle me dit que c’était elle et mon père qui s’en occuperait, que je n’avais qu’a rester avec notre charmant invité. J’allais ensuite m’asseoir, espérant que j’arriverais à meubler la conversation sans me ridiculisé. Je tentais un trait d’humour, lui disant qu’il avait intérêt à avoir faim par ce que mes parents avaient vu gros. Il se tourna vers moi, se coupant de sa contemplation de la vu, souriant, comprenant que je n’étais pas sérieuse. Pas vraiment. Réfléchissant, je lui dis qu’on devrait peut-être se tutoyer. Le vouvoiement n’était vraiment pas quelque chose de naturel chez moi, au contraire. Il vint posé son verre d’apéritif sur la table avant de me répondre. « Oui, excellente idée. J’imagine qu’on se verra souvent en tant que voisins. » Confirma t-il, ce qui me soulagea grandement. On était encore une fois sur la même longueur d’onde. Je souris, hochant la tête pour confirmer ses dires. C’était en effet fort probable vu que nous étions pratiquement voisins lui et moi et que mes parents l’appréciait, et moi aussi par ailleurs. « C’est réellement possible en effet ! Mes parents sont sous le charme. Bravo à toi ! » Lançais-je pour le taquiné et pour me détendre afin d’oublier le sentiment bizarre qui m’animais. Soudain, je sentis son regard sur moi, sur mon ventre bombé. Je baissais les yeux et frissonnais. Il se posait des questions. C’était certain mais je n’étais pas sur de pouvoir lui répondre. La situation était compliqué même si j’assumais mes choix comme je l’avais toujours fais. Seulement là, j’avais peur de sa réaction, de son jugement. Vu de l’extérieur, ça devait être encore plus perturbant que pour moi. C’était normal qu’il soit perplexe en me voyant. Je le regardais, souriant timidement. « C’est une longue longue histoire. Je veux pas t’ennuyer avec ça … » Dis-je en souriant.
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
Vu la surprise qu’il avait lu sur le visage de la jeune femme quant elle lui avait ouvert la porte puis son comportement réservé malgré ses bonnes manières, Aedan était agréablement surpris de remarquer que le courant passait très bien entre eux, peut-être plus qu’il ne l’aurait cru de prime abord. Outre le fait qu’elle n’avait rien à voir avec l’idée qu’il se faisait des filles de riches, elle se montrait particulièrement à l’aise en sa compagnie, ce qui était vraiment surprenant. Car malgré qu’il présente bien et qu’il ait un certain charisme, il inspirait aussi un certain respect naturel obligeant les personnes à garder une certaine distance. Rare était ceux qui se sentait autant à l’aise en sa compagnie. Depuis son arrivée à San Fransisco, il n’y avait que les parents Halvarez qui se montraient ainsi mais la fille suivait leur chemin. Visiblement c’était de famille. Ça aurait pu le vexer si ça avait été une famille irlandaise qui connaissait son passé mais ce n’était pas le cas et de fait, Aedan se surprenait à se sentir tout aussi à l’aise avec eux, bien qu’avec Ciara ses sentiments étaient un peu plus hésitants. Il fallait dire qu’elle était magnifique et que lorsqu’il sentait ses yeux sur lui, il se sentait troublé. Ce n’était pourtant pas vraiment son genre de prêter attention à ce genre de détail, bien qu’il sache reconnaitre lorsqu’une femme était belle. Mais Ciara attisait sa curiosité sans qu’il ne puisse déterminer pourquoi et ça lui donnait justement envie d’apprendre à la connaître. Comme pour confirmer cette pensée, elle répondit d’ailleurs un « J’espère bien. » mystérieux avant de lui dire que toute la famille l’avait déjà adopté. Complètement pris au dépourvu devant autant d’enthousiasme et devant ces mots qu’il n’était pas sûr qu’ils soient complètement anodins, Aedan ne réagit pas vraiment. Une vendeuse d’un magasin avait flirté avec lui il y a à peine quelques jours et il avait l’impression que Ciara faisait la même chose à la différence que ce n’était pas ce qu’elle cherchait à faire. « Enfin… Je veux dire que j… qu’on est heureux de faire votre connaissance... » Il n’arrivait pas à mettre de mots sur ce qui se passait entre eux. Une sorte de tendre maladresse entre deux êtres qui cherchaient à s’apprivoiser tout en protégeant ses arrières. Aedan finit par se demander si leur « petit jeu » avait été repéré par ses parents – ce qui était probablement le cas – et surtout ce qu’ils en pensaient. Apparemment, ils n’allaient pas le jeter dehors, c’était bon signe. « Et moi la vôtre. Je crois que je n’aurais pu espérer meilleurs voisins. » Hospitaliers, généreux et des plus aimables, il ne s’était clairement pas attendu à pareil accueil mais n’allait sûrement pas s’en plaindre.
Toujours est-il que pour sortir de cette gêne qui devenait palpable, l’irlandais embraya sur le déroulement de sa semaine de travail, apprenant ainsi à Ciara son métier qui s’intéressa à la raison qui l’avait poussé à choisir un travail aussi stressant et peu courant. C’est vrai que le milieu des riches, on ne comptait pas de trader, c’était plutôt la classe au-dessous. Et pourtant. Quitte à avoir un don, autant l’exploiter. C’était d’ailleurs grâce à ce don qu’Aedan avait pu reconstituer si rapidement la fortune familiale. « Vos clients doivent être heureux de ce « don » en tous cas. » Aedan sourit, amusé lui-aussi. « En effet et à vrai dire, ils ne sont pas les seuls. » fit-il en sous-entendant que lui et sa famille en avait évidemment largement profité et qu’ils avaient même été les premiers à le faire. « Ça doit quand même être un métier stressant… La roue tourne tellement vite vous ne trouvez pas ? Surtout en ce moment, tout peut s’arrêter d’un seul coup. » Le trader hocha la tête en guise de confirmation. « Stressant, c’est le moins qu’on puisse dire et c’est pour ça que je ne boude jamais mes moments de détente. Après en restant régulièrement informé des derniers changements dans les entreprises, en consultant régulièrement la Bourse et en apprenant à faire confiance à son instinct au bon moment, généralement vous vous en sortez pour le plus grand bonheur de tout le monde. » C’est pour ça qu’il aimait particulièrement son dimanche. Quel que soit le pays, c’était un jour de repos et rares étaient les travailleurs donc il pouvait vraiment se reposer ce jour-là, ce qui expliquait qu’il était le seul à ne pas avoir eu de projet pour aujourd’hui. « Et vous, les affaires vont bien ? Avec l’arrivée des vacances j’imagine que vous devez avoir beaucoup de clients. » Entre les fêtes pour les jeunes diplômés, les mariages, les anniversaires, sans compter toutes les fêtes auxquelles il ne pensait pas, Ciara ne devait pas s’ennuyer. Cela dit, vu qu’elle était enceinte, il allait bientôt falloir qu’elle se mette en congé maternité. Enfin, il disait ça mais il n’y connaissait pas grand-chose et n’osait pas l’interroger sur le sujet. Pour lui en tant qu’homme n’ayant jamais réussi à avoir une petite-amie plus de quelques semaines, parler de bébé était devenu tabou, surtout qu’il n’y connaissait rien et qu’il ne se sentait pas prêt d’assumer ça.
L’heure d’aller manger approchant, Aedan blagua sur le fait que venir ici l’avait sauvé de passer du temps devant les fourneaux et Ciara réplique aussitôt que la prochaine fois ce serait son tour, faisant dire à l’irlandais que c’était à ses risques et périls bien qu’en réalité il sache cuisiner. « Je prend le risque. » se mit-elle à rire et là, grand moment dans la vie sociale d’Aedan, il eut un immense sourire tout en s’esclaffant. Baisser ainsi ses barrières et se laisser à montrer ce qu’il y avait derrière la forteresse qu’il s’était construite était une première depuis des années et il se surprit de constater à quel point ça faisait du bien. L’hilarité se calmant, il glissa un regard tendre sur la jeune femme sans s’en rendre compte. Aussi improbable que ça puisse paraitre, elle réveillait un côté de sa personnalité qu’il avait pourtant muré avec patience durant des années pour s’obliger à ne plus rien ressentir. Et elle, elle arrivait comme ça et faisait tout voler en éclat. C’était agréable et déstabilisant tout à la fois. Finalement les parents de Ciara les laissèrent sur la terrasse pour aller s’occuper de la cuisine et Aedan accepta la proposition de la portoricaine qui lui demanda s’ils pouvaient se tutoyer. « C’est réellement possible en effet ! Mes parents sont sous le charme. Bravo à toi ! » Le ton de sa voix appelait à la taquinerie mais Aedan resta sérieux cette fois-ci et se montra même énigmatique. « Pourtant je n’ai rien fait pour. » A la vérité il était bien trop habitué à recevoir les regards condescendants ou indifférents des gens pour comprendre pourquoi les Halvarez étaient si aimables avec eux. C’était tellement loin de ce qu’il connaissait… Les américains étaient peut-être moins étroits d’esprit que les irlandais. Toujours est-il que sa réplique figea la conversation qui s’arrêta là. Enfin elle se serait peut-être arrêtée là si les yeux de l’irlandais ne s’étaient pas égarés avec perplexité sur le ventre de la demoiselle. « C’est une longue longue histoire. Je veux pas t’ennuyer avec ça… » C’est en entendant Ciara prononcer ses paroles qu’il se rendit compte de son geste. « Euh, excuse-moi. C’était déplacé… Je ne voulais pas te mettre à l’aise. » se dépêchât-il de s’excuser. « Tu n’es pas obligée de me raconter quoi que ce soit. » fit-il avec maladresse. « Enfin juste… ne pense pas que tu m’ennuieras. On a tous nos histoires, je le sais très bien. » Avec pas l’envie d’en parler, exactement comme il n’avait pas envie de le faire. Les familles qui avaient perdu leur richesse avant de le retrouver des années plus tard n’étaient pas spécialement bien vues. Quant on avait échoué selon la noblesse, c’était quelque chose de définitif dans la majorité des cas. Pour en revenir à Ciara, c’est vrai qu’il avait envie de connaitre son histoire mais il était trop poli pour le lui demander surtout qu’ils venaient à peine de se rencontrer. « Enfin quoi qu’il en soit, si tu as besoin d’aide ou quoi, n’hésite pas à me demander. » Ce n’était pas très clair tout ce qu’il disait mais de toute façon, d’une manière générale, depuis qu’il avait mis un pied ici et qu’il avait croisé le regard de Ciara, plus rien n’était très clair dans son esprit.
près un moment de flottement affreusement gênant, je repris les commandes et je me sentais de plus en plus à l’aise à mesure que je commençais à connaître notre invité du jour. Aedan était vraiment quelqu’un d’agréable et charmant. Oui, vraiment très charmant. Après ma bourde, je fis de mon mieux pour rattraper le coup. Non mais sérieusement ? J’avais sérieusement dit que toute ma famille l’avait déjà adopté ? Quelle cruche ! je rectifiais en disant que ce que je voulais dire c’était qu’on était très heureux d’avoir fait sa connaissance. Je me fustigeais intérieurement. J’étais gourde, gauche et maladroite au possible tant j’étais mal à l’aise. J’étais, je crois, impressionné par Aedan. Il semblait avoir tout pour lui ! Et si on rajoutait à ça que je connaissais les intentions de mes parents, il était normal que je sois légèrement dépassée moi. « Et moi la vôtre. Je crois que je n’aurais pu espérer meilleurs voisins. » Je souris, espérant qu’il oublierait ce moment qui ne me mettais en aucun cas en valeur. Bien au contraire. En toute circonstance il semblait garder son calme. Bien qu’il n’était pas difficile de savoir qu’il ne devait pas être de même à l’intérieur. Le moment conviviale se poursuivit et on finit par parler tous ensemble de nos carrière respectives. Entendre Aedan parlait de son métier de trader aurait pu semblait être des paroles sacrées. Il semblait vraiment aimé son boulot et apparemment il était plutôt doué dans son domaine. Il me parla même d’un don. Je le regardais, l’écoutais, impressionnée. Je lui dis alors, amusée, qu’en aucun cas ses client ne devaient se plaindre de ce don puisqu’il leur faisait gagner pas mal d’argent à mon avis. Il sourit. « En effet et à vrai dire, ils ne sont pas les seuls. » Je ris doucement, comprenant ou il voulait en venir. Cela avait sûrement du avoir des répercutions sur sa famille, pour le meilleur. « Je m’en doute oui mais c’est tant mieux ! Il n’y a rien de mieux que de récolter les fruits de son travail n’est ce pas ? » Dis-je, amusée. Je lui dis aussi que son travail devait néanmoins être stressant. C’est vrai. Il manipulait de l’argent et il ne pouvait jamais être vraiment sur qu’il prenait la bonne décision, don ou pas don. Il fallait avoir les nerfs solides. Il hocha d’ailleurs la tête confirmant mes dires. « Stressant, c’est le moins qu’on puisse dire et c’est pour ça que je ne boude jamais mes moments de détente. Après en restant régulièrement informé des derniers changements dans les entreprises, en consultant régulièrement la Bourse et en apprenant à faire confiance à son instinct au bon moment, généralement vous vous en sortez pour le plus grand bonheur de tout le monde. » Je le regardais, bouche bée. Tout simplement bouche bée. Sa tirade aurait très bien pu se finir par amen que cela ne m’aurait pas surprise. « Waw … Je … Enfin vous avez raison ! Prendre du bon temps c’est important. On devient vite fou sinon. » Je souris, ravis de discuter aussi facilement avec lui. « Et vous, les affaires vont bien ? Avec l’arrivée des vacances j’imagine que vous devez avoir beaucoup de clients. » Je hochais la tête, confirmant sa supposition. Je levais la tête vers lui, pour lui répondre. « C’est vrai. Avec les vacances les demandes ne manquent pas mais j’ai une équipe de dingue avec moi alors ça reste gérable. Et puis bon, je ne vais pas me plaindre du fait que ma société marche si bien ! » Avouais-je, jouant avec une mèche de mes cheveux.
On parla ensuite d’une possible prochaine entrevue entre sa famille et la mienne et j’étais en faite incroyablement impatiente. Je le taquinais sur le fait que cette fois-ci cela serait à lui de faire le repas. Bien sur il me fit comprendre que cela serait une catastrophe même si je n’en croyais pas un mot. Je prenais le risque, ce que je lui dis sans mentir. Je le félicitais ensuite car mes parents étaient vraiment sous son charme, ce qui n’arrivait pas souvent. Ils n’auraient jamais fait tout ça si ils n’appréciaient pas un tant soit peu le jeune homme. « Pourtant je n’ai rien fait pour. » Je souris. Il n’en avait pas besoin. De ce que je connaissais de lui, il avait juste à être lui-même pour que les gens l’apprécie. Je le lui en disais rien cependant. Je surpris ensuite un de ses regards sur mon ventre rond et d’un seul coup, mon humeur changea un peu, elle était moins légère, plus lourde. Je lâchais alors que c’était une histoire longue et complique et que je ne voulais pas l’ennuyer avec ça. C’était mon histoire, mon choix. « Euh, excuse-moi. C’était déplacé… Je ne voulais pas te mettre à l’aise. » S’excusa t-il même si à mes yeux il n’en avait pas besoin. Il se posait des questions, c’était normal. « Tu n’es pas obligée de me raconter quoi que ce soit. Enfin juste… ne pense pas que tu m’ennuieras. On a tous nos histoires, je le sais très bien. » Je le regardais, reconnaissante qu’il me comprenne, qu’il conçoive que je n’ai pas envie d’en parler. Je me rapprochais de lui et venais poser ma main sur son bras, souriante. « C’est juste que … Enfin c’est compliqué. Tu n’a pas à t’excuser, je sais que tu te pose des questions, c’est normal. J’apprécie que tu te mettes à ma place. » Lui dis-je, le regardant, croisant son regard quelque seconde. « Enfin quoi qu’il en soit, si tu as besoin d’aide ou quoi, n’hésite pas à me demander. » Je le regardais, relâchant son bras. Je ris nerveusement. Je le regardais à nouveau, réellement surprise par sa réaction. J’étais dans un rêve. Il ne pouvait en être autrement. Je me reculais, le rouge me montant aux joues. « Es-tu seulement réel ? » Lui demandais-je en riant. « Je croyais que les chevaliers venant en aide aux princesses n’étaient que des mythes ? Et puis, je ne crois pas avoir jamais entendu une histoire ou un chevalier vient en aide à une princesse enceinte de plusieurs mois ! » Divaguais-je tout simplement. Il ne pouvait pas être sérieux. C’était impossible à mes yeux de croire qu’il voulait me venir en aide. De par mon passé, j’avais gardée des réticences maintenant à croire qu’on s’intéressait à moi, véritablement s’entend. Au fond de moi, j’avais toujours cette peur qu’on me brise encore une fois le cœur, qu’on se joue de moi, de mes faiblesses bien trop évidente. Je soupirais, le regardant. « Merci de ta proposition mais je vais bien. J’assume mes choix et pour le moment je t’assure que tout va bien. Hormis que je prends du poids et que mes hormones me rendent folle j’entends ! » M’exclamais-je, histoire de détendre l’atmosphère qui était bien trop lourde. Je le regardais, souriante. « Ce bébé était pas vraiment prévue au programme en faite. Le père … et bien il n’est ni mon petit ami, ni mon fiancé, encore moins mon mari. Ça été l’histoire d’un soir trop alcoolisé. » Commençais-je à raconter, malgré moi. Mais peut-être qu’inconsciemment je ressentais le besoin d’en parler à quelqu’un. « A vrai dire je crois que je peux dire que je suis mère célibataire par ce que je ne pense pas que le père sera très présent mais ça me conviens, je crois. Je sais que c’est une folie de l’avoir gardé mais je … je ressens le besoin d’être mère, de donner un sens à ma vie même si il est clair que je n’ai pas choisis la facilité. Mais c’est mon choix, mon bébé. » Avouais-je en haussant les épaules. Je ris. « Tu dois me prendre pour une folle. Je devine même que tu as envie de prendre tes jambes à ton cou et de quitter cette famille de dingue. » Rigolais-je nerveusement. Vive les hormones mesdames !
Il se peut que le monde soit une vaste pièce de théâtre et que nous, nous ne soyons que des comédiens qui ne comprennent pas toujours ce que veut l'auteur.
Le métier qu’exerçait Aedan était peu courant en fait. Beaucoup connaissaient les traders, ils étaient des milliers dans la banque centrale de San Francisco mais qu’est-ce que des milliers dans une ville aussi grande ? C’était aussi un métier qui requerrait énormément de temps et généralement, la majorité des contacts qu’avaient les traders étaient leurs clients et leurs collègues. Il n’y avait pas vraiment la place pour autre chose et ça aussi, ça lui plaisait. Aedan s’était enfermé dans un autre monde, celui de la finance, et mis à part ses loisirs et sa famille, il ne laissait personne y entrer. Il avait bien eu quelques petites-amies mais toutes avaient finis par se lasser de ses absences, comprenant qu’elles ne seraient jamais une priorité dans sa vie. Et plus le temps passait, plus il se disait qu’il finirait probablement seul, sans femme ni enfant et cette idée lui plaisait autant qu’elle le tourmentait. Il passait ses journées à ne penser qu’à son travail et à sa famille mais maintenant ses parents allaient mieux, ils revivaient enfin. Son frère et sa sœur avaient grandi eux-aussi et même s’ils restaient une famille, Aedan sentait qu’un jour ou l’autre chacun partirait faire sa vie et qu’on ne lui demanderait pas sa permission. Que ferait-il tandis que les autres s’épanouiraient ? Il se noierait dans le travail ? Pourquoi pas après tout... Il aimait sincèrement son boulot même si parfois il aimerait tenter quelque chose de moins stressant et qui lui libèrerait plus de temps. En tout cas, il semblait avoir réussi à intéresser Ciara à ce boulot pourtant barbant pour les non-initiés. « Je m’en doute oui mais c’est tant mieux ! Il n’y a rien de mieux que de récolter les fruits de son travail n’est-ce pas ? » Le trader hocha la tête pour confirmer. « En effet. C’est une fierté personnelle et une grande source de satisfaction. » Ils parlèrent alors un peu plus de son travail et ça lui fit plaisir. En dehors de la gent masculine, extrêmement rares étaient les femmes qui s’y intéressaient. Pourtant Ciara était là et lui posait des questions avec une sincérité incontestable. Rien que pour ça elle était très différente des autres et c’est comme s’il existait réellement un lien privilégié entre eux alors que franchement, rien n’aurait pu le laisser supposer. « Waw… Je… Enfin vous avez raison ! Prendre du bon temps c’est important. On devient vite fou sinon. » Une fois de plus ils étaient d’accord. Ce n’était pas chose aisée dans son cas de se laisser souffler et d’oublier le travail mais il avait appris à se détacher de ses tracas quand venait le dimanche. Par contre, il avait oublié la signification même du mot vacances. « Comme vous dites. Ce n’est pas évident de trouver un équilibre au début mais avec le temps, on apprend à vivre avec. » Etre attentif en toute circonstance n’avait rien d’évident mais Aedan possédait un instinct qui jusqu’ici ne l’avait jamais trahi, et il espérait que ça continue comme ça. Sinon il pourra toujours envisager une reconversion professionnelle. Il s’intéressa ensuite à son agence d’évènementielle et supposa qu’elle devait avoir beaucoup de travail en ce moment, avec l’arrivée de l’été. « C’est vrai. Avec les vacances les demandes ne manquent pas mais j’ai une équipe de dingue avec moi alors ça reste gérable. Et puis bon, je ne vais pas me plaindre du fait que ma société marche si bien ! » confirma-t-elle en jouant avec une mèche de cheveux sous le regard attentif de l’irlandais. Souriant tout en la regardant, il se surprit à s’imaginer en train de replacer cette même mèche de cheveux derrière son oreille pour admirer son magnifique visage. Première fois depuis un bon bout de temps que son esprit divaguait de la sorte. En plus ça ne se faisait pas, elle était enceinte et il ignorait si elle avait quelqu’un dans sa vie. Bref, il revint à la réalité.
Le temps passant, Ciara et lui se retrouvèrent seuls sur la terrasse pendant que les parents de la miss s’affairaient en cuisine. Ne trouvant rien à dire, Aedan resta planta près de la jeune femme tout en retournant à la contemplation du paysage… avant de poser avec insistance son attention sur le ventre rebondi de la demoiselle qui finit par réagir. L’irlandais se confondit alors en excuse et Ciara vint poser sa main sur son bras, comme pour le rassurer. « C’est juste que… Enfin c’est compliqué. Tu n’a pas à t’excuser, je sais que tu te pose des questions, c’est normal. J’apprécie que tu te mettes à ma place. » Ils se regardèrent alors en silence quelques instants, ne sachant quoi dire ni quoi faire. Tout en la regardant, une sonnette d’alarme se déclencha dans sa tête. Ce n’était pas le moment de tomber amoureux ! Finalement, Aedan lui proposa tout simplement son aide. La jeune femme lâcha alors son bras avant d’émettre un petit rire nerveux sous les yeux étonnés du trader. Il avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? C’est vrai que ses paroles avaient été maladroites. Lui dire qu’elle pourrait compter sur lui alors qu’ils se connaissaient à peine étaient un peu déplacé bien que très aimable de sa part. Et puis beaucoup de personnes devaient lui dire la même chose sans nécessairement être sincère donc c’était normal qu’elle n’ait pas envie qu’on lui sorte le même discours lassant. A moins que ce soit justement le fait qu’on lui dise tout le temps ça alors qu’elle était en mesure de s’en sortir toute seule ? Elle était juste enceinte, pas sur le point de mourir. Malheureusement Aedan n’y connaissait absolument rien en femme enceinte et c’était pourtant une telle personne qui se trouvait devant lui, avec qui il devait converser et qui, cerise sur le gâteau, le troublait sans qu’il n’y comprenne rien. Autrement dit il enchainait les maladresses. Sa première « sortie amicale en société » n’était pas très glorieuse. Mais son malaise se dissipa pour faire place de nouveau à la surprise. « Es-tu seulement réel ? » Euh… Il n’était pas sûr de la réponse à apporter. Ciara s’était mise à rire de bon cœur sans qu’Aedan ne comprenne rien, une fois de plus. Il était décidément très nul en relation humaine. « Je croyais que les chevaliers venant en aide aux princesses n’étaient que des mythes ? Et puis, je ne crois pas avoir jamais entendu une histoire ou un chevalier vient en aide à une princesse enceinte de plusieurs mois ! » Un chevalier ? Lui ? Sûrement pas ! Il en était même très loin ! Il n’était qu’un homme qui tentait de s’en sortir comme tout le monde. On pouvait même dire que dans son genre il était plutôt égoïste. La preuve, il ne laissait personne l’approcher autant pour ne pas souffrir que pour ne pas faire souffrir les autres. Il n’y avait rien d’héroïque là-dedans. Certes il proposait son aide mais c’était parce que le courant passait bien entre eux et que comme ils seraient amenés à se voir souvent, autant commencer à poser un lien amical entre leurs deux familles maintenant. De plus, aider une femme enceinte était la moindre des choses surtout quant elle était votre voisine. Mais il ne le ferait pas pour tout le monde. C’était très rare et c’était la première fois qu’il proposait son aide ici, à San Francisco. Alors définitivement, il n’avait rien d’un chevalier servant. « Je ne suis pas sûr de comprendre… » glissa-t-il en se demandant si elle était en train de se moquer de lui ou non. « Merci de ta proposition mais je vais bien. J’assume mes choix et pour le moment je t’assure que tout va bien. Hormis que je prends du poids et que mes hormones me rendent folle j’entends ! » Ah bon, c’était ça. Il avait effectivement déjà entendu que les femmes enceintes n’étaient pas tout à fait elles-mêmes lorsqu’elles pouponnaient mais le voir c’était autre chose. Rassuré de ne pas avoir fait de maladresse, Aedan répondit au sourire de Ciara et retrouva son assurance. « Aucun souci. C’est juste que je ne sais pas toujours bien m’y prendre avec les autres alors il aurait pu être normal que je dise quelque chose qu’il ne faut pas. Cela dit ma proposition tient toujours donc si un jour tu as besoin d’appeler pour quoi que ce soit, n’hésite pas. » Contre toute-attente, Ciara se mit à raconter son histoire et une partie de l’irlandais ne fut pas vraiment étonné par ce qu'il entendit. Pas qu’il la jugeait de petite vertu ou autre mais plutôt du fait que personne n’avait parlé du père de l’enfant. En général, sans aborder le sujet de but en blanc, un des parents – généralement la mère – finissait toujours par donner des informations sur le père de son futur petit-fils quand on en venait aux présentations. Mais là, rien. Logiquement c’était que l’histoire avait mal fini ou ici, mal commencer. Aedan ne fit cependant aucun commentaire, écoutant la future mère avec attention. Visiblement elle avait besoin de vider son sac et s’il n’était pas expert dans ce domaine-là, il savait en revanche être attentif et rassurant. « A vrai dire je crois que je peux dire que je suis mère célibataire parce que je ne pense pas que le père sera très présent mais ça me convient, je crois. Je sais que c’est une folie de l’avoir gardé mais je… je ressens le besoin d’être mère, de donner un sens à ma vie même s’il est clair que je n’ai pas choisi la facilité. Mais c’est mon choix, mon bébé. » raconta-t-elle tout simplement. Il comprenait ce qu’elle voulait dire. On avait tous besoin de donner un sens à sa vie d’une manière ou d’une autre et c’était particulièrement vrai quand la vie n’avait pas été tendre avec soi. On avait alors besoin d’un but auquel s’accrocher pour ne pas sombrer. Lui son objectif depuis gamin avait toujours été de protéger sa famille quoi qu’il lui en coûte. Ciara, elle, avait besoin de devenir mère. Il comprenait même s’il savait aussi que ce ne serait pas facile de l’élever avec un père qu’il ne retrouverait peut-être jamais. « Tu dois me prendre pour une folle. Je devine même que tu as envie de prendre tes jambes à ton cou et de quitter cette famille de dingue. » La portoricaine continuait de rire mais Aedan n’était pas idiot et il sentait bien que derrière ce sourire, elle nourrissait un grand nombre d’inquiétudes. Et à raison. Elever un enfant sans le père n’avait rien de facile mais ça ne signifiait pas que c’était impossible. Le plus important serait qu’il ait une figure masculine pour être équilibré et Steven ferait très bien ça. Mais en l’occurrence, ce qu’elle craignait ce n’était pas son avenir ou celui de son bébé, c’était plutôt ce que lui, il pourrait penser d’elle. « En fait je te trouve très courageuse. » commença-t-il, rassurant. « Décider de garder un enfant plutôt que de s’en débarrasser est pour moi la meilleure chose que tu puisses faire. » On sous-estimait bien trop souvent les conséquences de l’avortement et il était heureux que la miss ait décidé de donner la vie. « Tu feras une mère fantastique, j’en suis persuadé au plus profond de moi-même. Mais si un jour tu doutes, si un jour tu as envie de parler ou juste de pleurer, saches que je ne serais pas loin, d’accord ? » Comme toujours Aedan se sentait pris d’un élan d’affection dès qu’il sentait que quelqu’un avait besoin de protection, même inconsciemment. C’était plus fort que lui d’aider les gens alors qu'il faisait tout pour les éviter. Il était plus sensible à leur sort qu’il ne l’avouerait jamais et se barricader était probablement son moyen pour que personne ne brise son cœur. C’était lui le fou, à avoir un caractère aussi paradoxale. « Est-ce que tu vas essayer de retrouver le père ? » demanda-t-il finalement. A ce moment très précis Ciara entra dans son monde, bien qu’il ne s’en rende pas compte. Tout comme il avait naturellement pris sa famille sous son aile malgré son âge à l’époque, tout comme il avait été déterminé à les aider et à les protéger, il venait de faire la même chose pour elle. Ses problèmes deviendraient les siens. Il l’appréciait réellement et peut-être même plus que ça et aujourd’hui qu’elle s’était ouverte à lui d’une partie de son passé, elle pourrait compter sur lui en tout temps, au même titre que sa propre famille. C’était la première fois de sa vie qu’il faisait entrer quelqu’un d’autre dans son cercle familiale et très privé. Restait à savoir ce qu’il ferait quand il en prendrait conscience.
Je ne suis pas sûr de comprendre… » Me dit t-il, perdu. Le pauvre. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Mes dernières paroles étaient délirantes. Je secouais la tête, lui signifiant qu’il devait oublié tout ça que ce n’était que des divagations d’une femme enceinte, dirigée par ses hormones. « Ce n’est rien. Oublie ça d’accord ? Mes hormones me font divagué. Je suis désolée. » M’excusais-je en lui souriant, désolée de l’avoir mis dans l’embarras comme ça. Ensuite, je le remerciais de sa proposition plus que généreuse de m’aider si jamais j’en avais le besoin. Je croyais rêver qu’un quasi inconnu puisse vouloir m’aider. J’étais très touchée, plus que je ne pouvais le montrer même. je lui répondis que c’était mes choix, que je les assumais pleinement et je le rassurais en lui certifiant que pour le moment tout aller bien et en mettant la faute sur mes hormones en ébullition. Et c’était le cas. Tout aller bien. Certes ce n’était pas tout les jours faciles mais j’avais connu de pire situation que celle-ci. J’étais heureuse de donner un sens à ma vie, qu’importe la situation. Ce qui comptait vraiment pour le moment c’était que le bébé et moi ont aillent bien. Le reste avait bien peu d’importance à mes yeux. « Aucun souci. C’est juste que je ne sais pas toujours bien m’y prendre avec les autres alors il aurait pu être normal que je dise quelque chose qu’il ne faut pas. Cela dit ma proposition tient toujours donc si un jour tu as besoin d’appeler pour quoi que ce soit, n’hésite pas. » Je l’observais, intégrant au fur et à mesure les petites quantité de chose qu’il dévoilait sur lui-même. Je me sentais vraiment en confiance avec lui et je sentais que son intérêt pour moi n’était pas fînt mais au contraire, bien réel. Le regardant, je me mis à rire discrètement. « Tu sais, en l’occurrence, là c’est moi qui dit n’importe quoi … » Le rassurais-je, amusée. J’aurais jamais pensée qu’un homme tel que lui, qui a tout pour plaire puisse à ce point douté de lui-même. Il y avait sûrement quelque histoire la dessous mais je ne comptais jouer les inquisitrices. Comme il l’avait dit, on avait tous nos histoires et on les géraient à notre manière. « C’est gentil … Je n’hésiterais pas alors. » Capitulais-je, lui faisant un clin d’œil. A vrai dire, j’étais heureuse de savoir que je pouvais compter sur quelqu’un. Bien sur, il y avait mes parents qui feraient n’importe quoi pour moi mais ce n’était pas pareil. On ne peut pas tout dire, tout vivre et tout partager avec ses parents. Je devais garder l’indépendance que j’avais acquise même si en ce moment, je la perdais en venant régulièrement chez mes parents me faire dorlotée comme lorsque j’étais petite fille.
Je me mis alors à tout lui raconté. Je me confiais, sans gêne. Cela prouvait que j’avais confiance en lui. Il n’avait pas cherché à me faire parler, je n’en avais pas ressentis le besoin mais c’est tout naturellement que j’avais commencée à vider mon sac. Sûrement qu’inconsciemment j’en avais ressentis le besoin. Aedan me laissa parler, ne m’interrompant pas, ce que j’appréciais. Il se contentait de m’écouter, sans jamais me juger. « En fait je te trouve très courageuse. Décider de garder un enfant plutôt que de s’en débarrasser est pour moi la meilleure chose que tu puisses faire. » Me rassura t-il et ça fonctionna un peu. Je levais des yeux brillant, se remplissant de larmes, vers lui. Je souris, essuyant mes yeux et en m’éventant. « Ah les hormones … Une vraie plaie ! » Je ris. Je ne voulais pas pleurée. J’avais aucune raison de pleurer. J’étais heureuse et bien accompagnée. Je me sentais ridicule et honteuse. « T’es sûrement l’une des rares personnes à me trouver courageuse et pas stupide. Merci … » Le remerciais-je avec un pauvre sourire. ça faisait vraiment du bien de trouver quelqu’un qui ne me jugeais pas, qui était en accord avec mes choix car elles étaient peu nombreuses les personnes qui étaient d’accord avec moi. « Tu feras une mère fantastique, j’en suis persuadé au plus profond de moi-même. Mais si un jour tu doutes, si un jour tu as envie de parler ou juste de pleurer, saches que je ne serais pas loin, d’accord ? » Je le regardais et hochais la tête, quelques larmes coulant sur mes joues. Je crois que jamais on ne m’avais quelques chose qui me fasse autant plaisir et qui me touche à ce point. « Tu viens de me faire le plus beau compliment possible … Merci. » Je souris, essuyant les larmes traitresses. « Fais attention à ce que je ne te prenne pas aux mots, tu risquerais d’en avoir assez de m’avoir sur le dos ! » Je ris de bon cœur. Bizarrement, en regardant Aedan, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il était tout ce que j’avais toujours rechercher chez un homme. Ça semblait si facile entre nous. « Est-ce que tu vas essayer de retrouver le père ? » Je ris d’un rire nerveux. Je jouais avec mes cheveux, et levais les yeux vers lui, cherchant comment lui expliqué les choses clairement. « Hm … Comment dire … A vrai dire je sais ou est le père du bébé, je peux le contacté par Facebook mais disons que c’est pas vraiment quelqu’un sur qui je compterais pour m’aider tu comprend ? Alors je préfère me dire que je suis seule, histoire de pas me faire d’illusion. » Lui expliquai-je en espérant être clair. Ewan était très bien là ou il était. Je ne voulais pas venir foutre le bazar dans sa vie et puis il n’était rien à mes yeux . c’est à ce moment là que mes parents décidèrent de revenir avec nous, riant tout les deux à une blague qui nous était inconnu et lointaine. « Tout va bien par ici ? » Nous demanda mon père en nous regardant. Je lui souris, toute trace de tristesse envolées. « Ca va oui ! On fait connaissance, pas vrai Aedan ? » Lui dis-je en me tournant vers mon intriguant jeune voisin au innombrables qualités avec un sourire complice sur les lèvres. Je retournais vers mon père, souriante. « On va pouvoir passé à table jeunes gens. » Nous dit ma mère. Je souris et rentrais donc à l’intérieur, commençant vraiment à avoir très faim. D’un autre côté, je n’avais qu’une envie c’était de continuer à apprendre à connaître Aedan. Je voulais vraiment tout savoir de lui. Je me plaçais donc à table et évidemment mes parents avait placé Aedan à côté de moi. Je lui souris, complices. J’étais vraiment heureuse de l’avoir rencontrée. Il semblait m’avoir bien cernée et je me sentais assez en confiance pour parler avec lui sans craintes et ça voulais tout dire pour moi.