▬ Je crois que jvais passer bientôt, j'deviens dingue. ▬ je t'attends
Je craignais le pire. Il s'était écoulé à peine quelques jours depuis l'autre soir mais ça ne nous avait absolument pas empêché de faire comme s'il n'y avait jamais rien eu, ou tout du moins de simuler. J'étais au courant de l'acceptation difficile d'Andrew vis-à-vis de sa bisexualité et respectais cela, alors il n'était pas question de le mettre mal à l'aise, mais malgré tout, quelque chose était en train de changer dans notre relation. Depuis qu'il était passé chez moi, j'étais plutôt désarçonné, c'est le mot. Non mais vous ne vous rendez pas compte de ce qu'il avait fait, le ptit gars [de 10 cm de plus que moi approximativement, bon]! Il a carrément perturbé ma petite routine qui se compose en 3 phases, soit: réveil+session de street climbing journalière, suivi du boulot au magasin de tatouages, puis du client du soir s'il y en avait. Ça c'était le plan habituel que j'exécutais sans état d'âme normalement, mais ce weekend, bordel, elle en a redemandé Mrs Brighton. Je sais pas trop comment Andrew était parvenu à me redonner autant la pêche en une soirée, mais l'effet était radical. Cependant... après que j'en aie eu terminé avec la dame, je n'ai pas été capable dormir dans le grand lit d'hôtel. Impossible de fermer les yeux... j'avais fixé le plafond pendant plusieurs heures en attendant le service du matin, à retourner dans tous les sens ma relation avec Danny pour comprendre où ça allait nous mener. Une chose était certaine; j'avais besoin de lui. Depuis qu'il m'avait fait ressentir tout ces trucs que j'avais oublié avec le temps, je crois qu'une sorte de manque a commencé à germer en moi. Manque d'affection. Je me rendais enfin compte que ma situation actuelle ne me convenait plus. C'est moche de dire ça, mais je le veux de nouveau chez moi ce mec, non seulement parce qu'il s'occupe de moi et me sort de ma solitude, mais aussi parce qu'il est vraiment, vraiment... bref. Je ne cherche même pas une relation particulière avec lui, tout ce que je lui demanderait serait de venir me voir quelques fois. Ouh, attendez! Non... c'est mal... Drew n'est pas mon prostitué personnel. C'est mon ami... mon ami...? Je sais plus trop ce qu'il est, en fait, mais ce message désespéré sur facebook appelait plus à l'aide notre amitié qu'autre chose, selon moi.
Après être passé sur ma boite mail pour vérifier les nouveautés, j'éteignis mon ordinateur et me levais pour aller faire du café d'un air pensif tout en observant l'oiseau dans la cage. Il n'allait pas bien... à mon avis, il allait mourir d'ici un ou deux jours, je ne pouvais rien faire de plus. Ca ne me faisait jamais plaisir de voir une de ces petites bêtes s'éteindre, mais c'était la vie et il fallait l'accepter.
Je sortis de la cuisine pour ne pas enfumer l'animal avec la fumée de la cigarette que je venais d'allumer et commenais à faire les cent pas au salon. N'empêche, pourquoi Andrew était-il si nerveux? Je me demandais ce qui pouvait lui être arrivé récemment, ce qui me faisait un peu paniquer. Rah, j'espère qu'il n'était pas trop loin d'ici parce que ça ne me plaisait pas de m'imaginer des scénarios à son sujet, surtout après un message aussi évasif, quoi.
Il fallut au moins une demi-heure avant qu'enfin quelqu'un toque à la porte. J'étais en train de terminer de remplir les commandes d'encre pour la boutique à ce moment-là, et il me fallut un petit instant de réflexion avant de me décider à me lever pour ouvrir. Ce qui me stressait le plus, c'était de ne pas savoir dans quel état j'allais trouver Danny. Bon, allons-y...
Andrew s’en voulait énormément d’avoir tout déballé à sa sœur comme ça. Maintenant Mary le détestait et elle ne voulait plus jamais lui parler. C’était la première fois qu’ils se prenaient autant la tête. Même avec les histoires de Maël, les choses n’avaient jamais pris cette tournure, Mary demeurait toujours plus calme que lui. Cette fois c’était tout le contraire. Peut-être avait-il été celui qui avait planté son poing dans le mur, mais c’était tout de même elle qui était ressorti en lui disant qu’elle n’aurait plus jamais rien à lui dire.
Marchant frénétiquement vers l’arrêt de bus, Andrew essayait de se contenir histoire de ne pas effrayer la ville entière avec la rage qu’il retenait toujours ainsi que la peine immense qu’il ressentait. Essuyant une nouvelle fois ses larmes du revers de la main, il prit sur lui au moins pour le chemin vers chez Robbyn. Se connectant sur facebook juste après son engueulade avec sa sœur, Andrew avait demandé à Robbyn de le voir, au plus vite. Il devait lui raconter ce qui s’était passé. Il devait tout lui dire, dans les moindres détails. Il en avait mal tellement il avait besoin de le raconter à quelqu’un, de tout évacuer. Il avait aussi demandé à Lexy de la voir, sûrement qu’elle ne pourrait que le lendemain alors, il verrait avec elle plus tard.
Au bout d’environ une demi-heure de bus, Andy débarqua enfin chez son ami. Il avait bien retenu l’endroit et tout alors ce n’était pas un problème de s’y rendre. Ça faisait drôle par contre, de revenir ici. Après tout, la première et dernière fois, c’était l’autre jour, lorsqu’ils avaient couché ensemble. Danny avait eu un peu de mal depuis ce jour là, y pensant un peu chaque jour lorsqu’ils se voyaient au travail. Il n’en avait pas fait tout un plat, mais il ressentait des trucs étranges face à Robbyn. Il avait envie de le revoir entre autre. Pour recommencer? Qui sait… Hein? Et quoi encore? Ce n’est pas comme s’il était tombé amoureux, n’est-ce pas? Il lui avait fait l’amour, c’est vrai. Il y avait prit plaisir et c’était donné à fond, encore vrai. Mais pouvait-on appeler ça des sentiments aussi forts? La tête lui tournait, valait mieux y penser plus tard.
Il monta les marches jusqu’à l’appartement de Marty et cogna à la porte jusqu’à ce que son ami vienne lui répondre. Sur le bord d’éclater une nouvelle fois, il faisait mieux de faire vite s’il n’avait pas envie qu’il détruise tous les murs qui l’entouraient.
Lorsqu’enfin Robbyn ouvrit la porte, Andrew entra en trombe dans l’appartement et s’écroula presque sur le sol, tombant sur les genoux en plein milieu de la pièce où ils avaient couché ensemble quelques jours auparavant. La tête dans les mains et les larmes coulant librement sur son visage il criait tout ce qu’il avait retenu jusque là. Peut-être effraierait-il son ami, mais il s’expliquerait lorsqu’il se serait calmé. Pour l’instant, il devait en évacuer un max s’il ne voulait pas tout détruire sur son passage.
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
En ouvrant la porte, je fus obligé de faire un violent pas en arrière afin d'éviter d'entrer en collision avec Andrew. Il avait débarqué tellement vite que j'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche et de le regarder passer avant qu'il se retrouve par terre. Dans un premier temps, je fus juste tellement sur le cul que je ne bougeais pas d'un poil, le pire était à craindre... honnêtement. Je fermais rapidement la porte et sursautais un peu en entendant crier dans mon dos. Qu'est-ce qui avait mit ce type dans un état pareil, bon sang?! Il venait de se faire tabasser ou quoi? J'étais dans l'incompréhension totale, et une petite moue de douleur s'afficha sur mon visage en voyant le jeune homme recorquevillé sur lui-même sur l'un des tapis du salon.
Sans trop savoir quoi faire dans l'immédiat, je me dirigeais lentement vers Danny et le contournais comme pour trouver le meilleur angle pour l'approcher. Comportement sans réelle logique, mais je ne savais tout simplement pas comment j'étais censé l'aborder. Il était entré comme un lance-roquette avant de s'écrouler là par terre en hurlant et en pleurant, je n'avais jamais vu ça de ma vie. Et pourtant, des trucs, j'en ai vu tout plein, je savais pas ce qui se passait et ça me paniquait un peu.
Robbyn: Andrew...
Je m'accroupis avant de poser les yeux sur lui avec une certaine apréhension. Il n'allait pas bien et je le sentais capable de m'envoyer son poing dans la figure par simple nervosité. Putain, et je suis presque sûr que ça me concerne... c'était de ma faute, si j'avais pas fait mon caprice et que j'avais pas viré cette conne pour avoir le frère de mon ex pour moi tout seul l'autre jour, on n'en serait pas arrivés à coucher ensemble pour de bon. Merde. Non, on avait fait plus que coucher ensemble... même le lendemain de notre nuit à deux semblait avoir fait partie du concept "faire l'amour à quelqu'un", puis-ce qu'on est restés un moment sans rien se dire dans ce lit, en se contentant juste de se fixer.
Mes genoux se posèrent au sol et je passais ensuite un bras derrière les épaules du jeune homme pour le ramener à l'instant présent.
Andrew était dévasté et c’était peu de le dire. Il n’arrivait même pas à croire qu’il était là, comme un con, à pleurer toute les larmes de son corps. Il se sentait comme un gamin qui vient de perdre son jouet favori. À la différence près qu’il n’était pas un gamin et qu’il n’avait pas perdu son jouet, mais bien sa petite sœur. Oh, il ne l’avait certainement pas perdu pour toujours, mais il ne pourrait probablement pas lui adresser la parole avant longtemps. L’idée même le tuait. Ça le rendait dingue. Lui qui avait toujours été proche de Mary, voilà qu’il la perdait pour une connerie pareille. Enfin, à quel point pouvait-on dire que ce n’était qu’une connerie? Andrew avait tout avoué à Robbyn à propos de sa bisexualité et de ses raisons de se cacher ainsi. Ce n’était pas des conneries ça. Et puis, Marty avait admit qu’il se prostituait, ce n’était pas des conneries non plus. Alors quoi? Qu’est-ce qui étaient des conneries? Le fait qu’ils aient fait l’amour et non simplement baisé? Le fait qu’Andy n’était tout simplement pas arrivé à oublié le visage de Rob’ baigné de larmes? Ou alors le fait qu’il avait le cœur qui se serrait chaque fois qu’il croisait ne serait-ce qu’une photo de lui? Non. Rien de tout ça n’était des conneries, vraiment. La seule connerie possible dans ce cas était la réaction de sa sœur. Son incompréhension de la situation et son manque flagrant de détermination et d’acceptation puisqu’elle n’avait même pas daigné poser de questions pour mieux comprendre. Il lui en voulait et s’en voulait aussi à lui-même.
N’entendant même pas la voix de Robbyn au travers de ses cris, ce n’est que lorsqu’il posa le bras derrière ses épaules qu’il reprit conscience de la réalité. Il ouvrit brusquement les yeux et laissa retomber ses bras le long de son corps. Ses cris cessèrent et il fixa le plancher un bon moment. Il ne savait quoi dire. Il ne savait quoi faire. Il ne voulait pas tout foutre en l’air avec sa sœur, mais il ne voulait pas non plus abandonner Robbyn pour des caprices de petite sœur jalouse et enragée.
Robbyn « Calme-toi, vieux... calme-toi... »
Sa voix l’apaisait. Il n’aurait pu dire pourquoi, mais le simple son, la tonalité de sa voix le rendait plus calme. Le sang ne lui bouillait pas moins dans les veines et il n’avait pas moins envie de trouer tous les murs qui l’entouraient. Pourtant, il ne ressentait plus le besoin de crier. Il devait s’expliquer. Après tout, on ne débarque pas chez les gens comme ça, sans dire bonjour et en se laissant tomber sur leur tapis en gueulant comme une imbécile et en pleurant comme un gamin, le tout sans rien dire pour ensuite s’en aller.
Andrew « Je…. »
Les mots restaient coincés. Il avait mal au cœur. Il aurait voulu simplement vomir tous ces mots, toute cette situation, pour ne plus avoir à endurer quoi que ce soit. Il se sentait comme un animal en cage à qui on aurait coupé les cordes vocales. Il ferma les yeux en inspirant profondément et déglutit, espérant que cette fois, les mots sortiraient de sa bouche et dans un ordre convenable, s’il vous plait.
Andrew « J’ai tout dit à Mary… »
Cette phrase voulait tout dire. Elle résumait bien la situation et il ne s’attendait même pas à ce que Robbyn en demande plus. Il devait se douter qu’elle ne l’avait pas bien prit, sinon Drew ne serait pas arrivé dans cet état. Seulement, s’il le demandait, Andy lui raconterait ce qui s’était passé ce matin là. Ça le soulagerait sûrement d’évacuer tout ça. Il n’en avait parlé à personne, s’en allant simplement en courant de la maison, évitant bien son frère et son père au passage. Étrangement donc, Robbyn serait le premier à tout savoir de cette histoire. Mais n’était-ce pas normal? Ça le concernait non? Il avait donc le droit de le savoir avant tout le monde…
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
Andrew « J’ai tout dit à Mary… »
Il ne m'en fallait pas plus pour capter que leur conversation s'était mal passée. Je n'étais pas très à l'aise face à ça... ça me semblait tellement délicat comme sujet. Andrew semblait complètement démonté, je n'ose même pas imaginer ce que lui avait dit sa soeur pour le mettre dans un état pareil, mais ça me déplaisait. Bien que dans l'immédiat je ne pus pas m'empêcher de culpabiliser un peu d'avoir embarqué le jeune homme dans cette histoire en l'emmenant dans le club, l'autre soir, ce fut rapidement l'agacement qui prit le dessus sur le reste. Bordel, mais elle avait fait pleurer son frère! Je l'ai jamais vu verser une seule larme depuis qu'on se connait. Mes dents grincèrent l'une contre l'autre et je fronçais les sourcils avant de lâcher le grand brun pour aller lui verser une tasse de café que je ramenais au salon et posais sur la table basse.
Robbyn: Viens là, raconte moi ce qui s'est passé.
Si Andrew avait été une fille, je l'aurais certainement pris dans mes bras jusqu'à ce qu'il arrête de trembler, mais c'était pas le cas, et malgré toute l'affection que je pouvais avoir à son égard, je tenais à respecter le besoin qu'il ressentait de cultiver une certaine image de sa virilité, selon sa définition dans société actuelle. Soit: les caractères moraux de l'homme, en tant que genre sexuel, qui lui sont culturellement associés (une définition pour hétéro, quoi). Y'avait ça, mais aussi le fait que j'étais pas un homosexuel exagérément efféminé et parodique comme on en rencontre un peu partout. Premièrement, mon boulot ne me permettait pas de me laisser aller à ce genre de conneries puis-ce que j'ai aussi des clientes, et deuxièmement, je trouvais ça complètement ridicule de s'afficher pour rien. Si les homophobes existent, c'est parce qu'ils ont en tête qu'un gay, c'est forcément une folasse. Mais putain! On est des gens normaux dans 80% des cas, c'est pas de notre faute si y'a des imbéciles qui noircissent notre image. Même si je m'assume complètement, je ne crie pas sous les toits que je me suis de moins en moins intéressé aux les femmes avec le temps parce que je sais que ça apporte que des problèmes. Parfois... c'est pas facile à gérer.
Je m'assis en tailleur devant la table et attendis qu'Andrew reprenne pleinement ses esprits, gardant les yeux posés sur lui avec une certaine préoccupation. J'ouvris la bouche pour rajouter quelque chose, la refermais immédiatement en jugeant ce que j'avais en tête un peu inapproprié, puis finis par élever doucement la voix malgré tout.
Robbyn: J'aime pas te voir comme ça... si tu veux pas rentrer chez toi tout de suite, tu peux rester ici, tu sais.
Les tremblements qui secouaient Andy le rendaient dingue. Il se sentait si faible. Enfin, il comprenait que les choses ne pouvaient pas toujours aller super bien dans sa vie. Il y avait des hauts et des bas dans la vie de tout le monde et il n’en faisait pas exception. Certain vivait des choses bien pire encore alors, à quoi bon se plaindre? Il ne se plaignait pas donc, se contentant de pleurer et de crier, c’avait été amplement suffisant pour l’apaiser un peu. Lorsque Robbyn se leva et alla lui faire un café, Andrew en profita pour s’assoir par terre, les jambes repliées sur son torse. Il posa la tasse sur la table basse et le grand brun la regarda un moment; il en boirait plus tard.
Robbyn « Viens là, raconte moi ce qui s'est passé. »
Encore une fois sa voix était rassurante et apaisante. Il le regarda un moment et prit une grande inspiration qu’il laissa complètement ressortir de ses poumons avant de commencer à parler. Il aurait un tas de choses à dire et valait mieux avoir de l’air et de la salive pour parler s’il voulait se rendre au bout.
Andrew « Elle était venue pour m’annoncer qu’elle emménageait avec Maël. Normalement, ça m’aurait foutu les boules. Mais là, ça ne me dérangeait pas parce que je savais que j’avais bien pire à lui annoncer. Et puis, de toute manière, je déménage aussi de la maison. C’est dommage quand même qu’on laisse Dylan tout seul…. Mais c’est la vie après tout, on n’est pas ses parents et Doug devra faire des efforts un jour ou l’autre pour s’occuper de son fils….. »
Il regarda Robbyn et approcha la main de la tasse de café qu’il prit pour en boire un peu. Le contenu était bien chaud et, au fond de sa gorge, c’était très relaxant. Il ferma un peu les yeux et regarda de nouveau Robbyn.
Andrew « Enfin. J’y suis pas allé par quatre chemins, j’ai demandé à Mary ce qu’elle dirait si elle apprenait que j’avais … enfin… que j’avais couché avec toi. Elle m’a balancé que j’étais le mec le plus con de la terre, que j’étais tombé vraiment bas et qu’elle ne voulait plus me parler. Et puis, que j’avais gâché sa journée, ça va de soit. Je n’ai pas su quoi dire pour la calmer ou même la retenir de sortir alors j’ai fait un trou dans mon mur…. »
Il rigola un peu, las de la situation, mais trouvant tout de même drôle l’idée de voir la tronche de son père découvrant ce trou dans le mur. Et puis, il n’était pas très petit ce trou, disons le.
Andrew « Mary est revenue lorsqu’elle m’a entendu faire du bruit. Elle m’a dit d’arrêter tout ça et d’y repenser à deux fois avant de la faire chier avec Maël. Il peut bien aller se faire foutre se mec, j’men bat les couilles quoi. Ce n’était pas du tout ça qui me préoccupait en tout cas à ce moment là. J’lui ai donc demandé si elle croyait vraiment que j’avais fait ça avec toi pour la faire chier. Apparemment, elle trouvait que, si ce n’était pas volontaire, alors c’était encore pire. Elle m’a dit; Assume, tu fais chier. »
Il baissa la tête repensant à la suite. Il n’avait pas mit de gants blancs pour parler à sa sœur après ça. Elle voulait l’envoyer bouler, et bien lui aussi en était capable quoi.
Andrew « Je lui ai balancé par la tête que de toute façon, elle n’avait pas été avec toi par amour, mais plutôt parce qu’elle essayait d’oublier Maël, comme avec tous ces autres pauvres mecs durant ces trois ans………… Je suis désolé mec. C’est con de t’apprendre ça comme ça… M’enfin. C’est vrai. Ou au moins, ce l’est partiellement. Mary essayait simplement d’oublier Maël, en vain. »
Il baissa la tête et se concentra sur le liquide qui fumait dans sa tasse. Il se sentait réellement mal. Non seulement de la réaction de Mary, mais aussi de celle que Robbyn aurait après avoir entendu ces paroles. Il se remit à trembler, il ne s’était même pas rendu compte que, de parler ainsi, l’avait calmé au départ.
Robbyn « J'aime pas te voir comme ça... si tu veux pas rentrer chez toi tout de suite, tu peux rester ici, tu sais. »
Oh. La proposition. Danny se remit à penser à ce qu’il avait dit à sa sœur juste avant de lui parler de Robbyn. Lui aussi déménageait, pas vrai. Alors pourquoi ne pas emménager avec Robbyn…? Il regarda son ami un moment et prit une gorgée de café. Un mince sourire apparu sur ses lèvres et il planta son regard dans celui de Marty.
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
J'écoutais calmement ce qu'Andrew me disait, le menton posé sur mes mains croisées, m'appuyant sur la table avec les coudes. C'était très moche cette histoire, il fallait vraiment que je parle avec Mary pour la raisonner. Sa réaction était dégueulasse selon moi. Elle venait clairement de briser la confiance que son frère avait en lui... c'était carrément contre-productif si on voulait qu'il commence à s'assumer. Et puis merde, en quoi c'était tomber bas de coucher avec moi? J'étais plus avec cette fille depuis plus d'une année et demi, et de toute façon je sais très bien qu'aucune femme me fera plus jamais de l'effet, sentimentalement parlant, alors il était où le problème? Andrew était célib, j'étais célib, personne n'a trompé personne.
Voila. Voila pourquoi JE HAIS les relations avec les meufs, elles se créent des logiques absolument pas logiques pour vous en mettre plein la gueule.
J'inspirais et expirais bruyamment en fixant le vide d'un air exaspéré, puis tournais les yeux vers le jeune homme près de moi en écoutant la suite de l'histoire. De quoi? Mary a essayé d'oublier son chéri avec moi? Désolé? Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire sans joie en entendant ça... il fallait peut-être qu'il sache toute la vérité.
Robbyn: Je me suis mis en couple avec elle pour la même raison.... j'avais besoin d'un peu de présence parce que j'avais perdu quelqu'un contre ma volonté. Tu sais, Harmony... on est resté ensemble pendant environ une année avant qu'un... type accro à elle débarque et me menace avec un flingue. J'ai été obligé de me tirer en vitesse, mais quand j'ai voulu retrouver Moony, elle avait déménagé...
'Drew n'était pas obligé de savoir que mon ex est aussi une prostituée, je passerai ce détail.
Robbyn: Merci... mais t'sais, ça m'es égal si ta soeur m'aimait pas vraiment. De toute façon c'est moi qui l'ai larguée à cause de mes activités. Je voulais pas qu'elle apprenne ce que je fais, c'était mieux pour tout le monde, et puis je suis sûr qu'elle a pas lâché une seule larme après notre séparation. Quoi qu'il en soit, je vois pas ce qui pourrait excuser pas son comportement vis-à-vis de toi. Cherche pas... les filles, elles sont toutes prise de tête. Moi j'ai laissé tomber perso, tu verras qu'elle finira par te rappeller un de ces jours.
Je lui offris un petit sourire pour essayer de dédramatiser, et c'est quelques instants plus tard qu'il me sorti une proposition à laquelle je ne m'attendait absolument pas. Emménager avec lui?! WTF?! J'ouvris grand les yeux en le fixant, cillais, puis commençais à rougir légèrement. Il nous faisait quoi, là, d'un coup?
Robbyn: Qu... quoi?
J'attendis qu'il me donne plus d'explications sur son petit plan, là, parce que j'étais carrément largué sur le coup... sans compter que dans le fond, je n'aurais pas été contre le fait qu'il me dise que ça lui ferait plaisir de passer plus de temps avec moi.
Andrew avait du mal à croire qu’il avait osé dire ça à voix haute. Il le croyait, sans aucun doute. Il aimait l’idée de partir vivre en appartement avec un pote comme ça, loin de sa famille pour un moment, ça lui changerait les idées quoi. Seulement, peut-être n’aurait-il pas du le lui proposer si vite?
Robbyn « Qu... quoi? »
Il ne pu s’empêcher de rire à voir l’expression de Marty. Visiblement, il ne s’attendait pas du tout à entendre cette proposition. Enfin, sûrement pas en ce moment, après être arrivé en pleurs et après avoir déballé l’histoire de Mary quoi. Posant le regard sur sa tasse, il en but encore un peu et regarda de nouveau son ami qui le dévisagea presque de surprise et d’incompréhension.
Andrew « Je ne compte pas habiter plus longtemps dans la maison de mon père. J’en peux tout simplement plus. J’vais aller vivre en appart et… j’veux que tu viennes avec moi. »
Voilà. Il l’avait dit. Il voulait que Robbyn vienne avec lui oui. Il avait envie d’être là de nouveau pour lui. Là pour lui prouver qu’il valait bien mieux que ce qu’il pouvait croire. Et aussi là pour être avec lui tout simplement. Le voir tous les jours, même le week-end. Se réveiller et bouffer son petit déjeuner à la même table. Se coucher à pas d’heure en étant totalement défoncé. Et qui sait… peut-être même dans le même lit.
Andrew « T’es partant? »
Il sirota son café dans l’attente d’une réponse quelconque. Il ne demandait pas à Robbyn de se décider sur un coup de tête, mais s’il pouvait lui répondre maintenant, ce serait tout aussi parfait. De toute façon, en attendant, il lui avait proposé de rester ici non? Il n’avait donc rien de mieux à faire que de squatter son appartement et attendre une réponse. Espérant même fortement qu’elle soit positive il lui sourit oubliant presque sa pris de tête avec Mary. Si elle ne voulait plus lui adresser la parole, c’était elle la perdante dans l’histoire. Lui serait toujours là pour elle.
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
L'enthousiasme d'Andrew finit par me faire éclater de rire. Je n'avais pas vraiment prévu de partir de cet appartement pas cher avant quelques temps, mes économies n'étaient pas encore assez grandes pour que je puisse m'acheter un truc correct sans avoir de dettes, mais il avait l'air tellement content de me proposer ça que je finis par me lever pour aller chercher mon ordinateur portable et revenir pour m'asseoir à côté de mon ami.
Robbyn: On va dire que si tu trouves un truc en ville aujourd'hui, j'accepte de bouger avec toi.
Évidemment, je plaisantais. Après avoir passé l'ordinateur au jeune homme, je me couchais au travers du canapé derrière lui pour observer ce qu'il faisait, le menton au-dessus de son épaule droite. Tout un tas d'appartements et de lofts défilaient, la plupart flambants neufs ou tout rénovés... bon sang, mais ça valait combien des trucs pareils? Et pourquoi Andrew ne cherchait pas des trucs meilleur marché? Il était perceur, pas directeur d'entreprise à ce que je sache?
Au bout de quelques minutes, je finis par laisser ma tête se poser dans le creux du cou du grand brun en rependant à sa proposition dans tous les sens. Moi, je ne me voyais pas ailleurs qu'ici... tous ces appartements, c'était pas mon milieu... j'étais de toute façon pas habitué à ces trucs avec une jolie vue et toujours bien éclairés, mais ça faisait quand même un peu rêver. Alors je me mis à réfléchir. Dans dix ans, je serai où? Avec qui? Je continuerai de mettre des sous de côté pour m'offrir la vie que je veux? Quand j'ai commencé à faire ça, je me disais que ça serait pour que mes enfants aient jamais à passer par là où j'étais passé, mais j'aurais jamais d'enfants, alors qu'est-ce que je foutais?
J'entendis vaguement Andrew m'interpeller pour me montrer ce qu'il venait de trouver à Hayes Valley et posais les yeux sur l'écran. Encore un truc super cool de citadin hype... c'est vrai que c'était joli. Robbyn: Oui... c'est... moderne. [...] Comment tu veux qu'on paye ça? Même avec nos deux salaires réunis, on en aurait pour des années à rembourser l'hypothèque.
Robbyn « On va dire que si tu trouves un truc en ville aujourd'hui, j'accepte de bouger avec toi. »
Heureux de cette simple réponse, Andrew posa sa tasse de café sur la table devant lui et prit le portable de son ami et appuyant bien son dos contre le sofa qui était derrière lui. Tapant une recherche sur Google, il finit par trouver un site qui offrait plusieurs lofts intéressant plus grands et plus beaux les uns que les autres. Mais pourquoi regarder des trucs aussi coûteux me direz vous? Simplement parce que Danny avait les moyens, à lui seul, de payer de genre d’endroit. Son père était médecin après tout et beaucoup d’argent lui revenait si ce dernier avait à crever. M’enfin, il ne comptait pas butter son père pour le fric, là n’était pas l’idée. Seulement, pour la vie de merde qu’il vivait depuis la mort de sa mère, Doug était redevable à ses enfants et Andy comptait bien avoir ces redevances en argent si vous voyez ce que je veux dire. Il sentit la tête de son ami dans le creux de son cou et sourit pour lui-même.
Au bout d’un moment, il trouva un truc qui avait l’air complètement génial. Il y avait une salle à manger en plus d’une cuisine, une grande salle de bain, un salon magnifique, un balcon et même un accès au toit de l’immeuble. C’était carrément extra. Le seul hic; il n’y avait qu’une seule chambre. Enfin, on s’en balance un peu avec tout cet espace, pas vrai? Et puis, s’il ne disait rien, Robbyn ne le remarquerait peut-être pas. Le logement coûtait dans les 560$ par mois, largement plus que le loyer qu’occupait Robbyn actuellement probablement. Peu importe. Il paierait la balance, voir tout s’il le fallait. Interpellant Robbyn, il lui montra sa trouvaille.
Robbyn « Oui... c'est... moderne. [...] Comment tu veux qu'on paye ça? Même avec nos deux salaires réunis, on en aurait pour des années à rembourser l'hypothèque. »
Andrew sourit et tourna un peu la tête en regardant Robbyn.
Andrew « T’inquiète pas pour ça, on ne manquera jamais d’argent! Tu voudrais qu’on aille visiter aujourd’hui? »
Il prit son menton entre son pouce et son index et recula un peu la tête en le fixant. Oubliant tout autour, son cœur se mit à battre la chamade. Putin… C’était quoi ça encore? Il devenait guimauve? C’était crétin de se sentir comme une jeune ado en rut qui était sur le point d’embrasser son premier petit ami. Il déglutit et fronça les sourcils en s’approchant lentement des lèvres de son ami. C’était plus fort que lui. Il ne pouvait simplement pas retenir son envie. Il devait le faire. Après, il en serait débarrassé non?
Déglutissant bruyamment, il posa finalement ses lèvres sur celles de Marty en fermant fermement les yeux. Il n’arrivait pas à croire qu’il faisait ça. La dernière fois n’avait pas été simplement influencé par la drogue et l’alcool alors, hein? Cette fois il ne pouvait vraiment plus le nier. Face aux faits, que pouvait-il faire autre que d’admettre? Se retournant pour être plus confortable, il passa la main derrière la tête de Robbyn et prolongea le baiser en accentuant la rigueur et la passion qu’il y mettait. *Putin Robbyn, qu’est-ce que tu me fais comme effet.*
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
Andrew « T’inquiète pas pour ça, on ne manquera jamais d’argent! Tu voudrais qu’on aille visiter aujourd’hui? »
De quoi on ne manquera jamais d'argent? Et il comptait le trouver où son fric? En dealant? Tout comme je pourrais facilement payer le loyer avec mon travail au noir? C'était un peu de la triche...
Je fronçais les sourcils d'un air peu convaincu et m'apprêtais à lui répondre, mais son comportement m'arrêta en plein élan et je restais avec les lèvres entrouvertes au moment où il eut la bonne idée de me prendre le menton entre deux doigt. Ah non... non non non, pas ça, pas maintenant, c'était très mal choisi. Je retins ma respiration lorsqu'il m'embrassa et ma mâchoire se resserra automatiquement. Lorsqu'Andrew se retourna pour prolonger son baiser, je tirais la tête vers l'arrière et sur le côté pour l'empêcher d'aller plus loin.
Robbyn: Qu'est-ce que tu fous?!
Mes yeux jaunes pointèrent immédiatement sur lui et je fis de mon mieux pour ne pas laisser entendre ma respiration tremblante. Je ne voulais pas qu'il continue comme ça... parce que j'avais franchement peur d'être déçu à la fin. D'accord, mon corps, je le mettais en location à qui pouvait se le permettre, mais là il s'agissait de mes sentiments. Bien sûr que ce mec me plaisait comme pas deux, et depuis un jour environ, c'en était devenu insupportable, j'en avais parfois mal au ventre en rentrant chez moi.
Je virai son bras de derrière ma tête avant de me relever et de poser mes mains au niveau de ma ceinture. Un gros soupir m'échappa. Je ne sais pas pourquoi j'ai refusé de laisser Danny continuer alors que je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui se passait à l'intérieur de lui, mais là, tout de suite, je me méfiais. Il était tout à fait capable de se mentir à lui-même.
Robbyn: Hé, c'est pas parce que t'es déprimé à cause de ce que t'a dit ta soeur que tu peux te consoler en me roulant un patin, oké?
Je déglutis en sentant mes lèvres trembler, puis serrais progressivement les poings. Putain, ouais, j'avais l'impression d'être juste là pour le soulager jusqu'à ce qu'il aille mieux, et rien de plus. D'ici deux semaines je ferai la connaissance de sa nouvelle copine au shop et ça sera comme s'il ne s'était jamais rien passé entre nous. Je voyais le truc venir, il était surement pas capable d'assumer maintenant. Sincèrement, je crois que je prendrais très mal le fait qu'il se soit foutu de ma gueule, même involontairement, juste parce qu'il sait pas où il en est avec lui-même et sa sexualité.
Robbyn: Qu'es'tu veux?! ma gorge se bloqua un peu et les mots ne sortirent plus que difficilement Si tu veux qu'on soit potes, f... faut que tu me respectes un minimum, Drew'. J'laisse pas n'importe qui... m... m'embrasser comme ça. T'as trois options; soit t'arr... êtes ça, soit tu payes, soit tu me dis c...clairement c'que t'as dans la t...tête. J'veux pas être juste là quand t'as besoin qu'on te donne de l'affection, j'suis pas ta...
La fin de la phrase ne sortit pas. J'avais vraiment besoin qu'il dise quelque chose là, tout de suite, qu'il me contredise, sinon ce serait comme s'il confirmait ce que je pensais de lui. Peut-être que je me faisais juste des films, en fait...
Le baiser ne dura pas plus longtemps. Drew sentit que Robbyn était plutôt réticent au geste et, comme de fait, il se retira rapidement. Troublé par son propre comportement, mais, aussi par celui de son ami, Andy avait du mal à le regarder en face. Il se sentait stupide d’avoir fait ça et ne comprenait pas où il était allé chercher se besoin soudain.
Robbyn « Qu'est-ce que tu fous?! »
Qu’est-ce qu’il foutait? C’est vrai quoi! Que faisait-il là? Pourquoi l’avoir embrasser dans un moment aussi inopportun. Tout allait bien et monsieur se sentait des envies de l’embrasser comme un con? Bravo! Comment gâcher l’ambiance quand même.
Andrew « Je… »
Rien de plus ne voulait sortir de sa bouche. Il n’avait aucune explication valable à son geste. Tout ce qu’il avait pour se défendre était sa respiration saccadée et son cœur qui voulait visiblement se barrer de sa poitrine pour aller faire mumuse sous un camion ou je ne sais quoi.
Robbyn « Hé, c'est pas parce que t'es déprimé à cause de ce que t'a dit ta sœur que tu peux te consoler en me roulant un patin, oké? »
Andrew « Rien n’a voir Robbyn… »
Ça au moins il en était conscient. Son geste n’avait rien à voir avec la peine qu’il ressentait vis-à-vis de sa sœur. La preuve, c’est qu’il n’y pensait déjà plus s’était complètement changé les idées avec ces histoires d’appartement et tout ça. Et puis, c’est sous une impulsion très profonde de l’intérieur qu’il avait agit et non par manque de sexe ou de réconfort.
Robbyn « Qu'es'tu veux?! […] Si tu veux qu'on soit potes, f... faut que tu me respectes un minimum, Drew'. J'laisse pas n'importe qui... m... m'embrasser comme ça. T'as trois options; soit t'arr... êtes ça, soit tu payes, soit tu me dis c...clairement c'que t'as dans la t...tête. J'veux pas être juste là quand t'as besoin qu'on te donne de l'affection, j'suis pas ta... »
Sa quoi hein? Sa pute? Alors pourquoi lui proposait-il de payer? Jamais dans cette vie et même dans les prochaine Andrew n’aurait pensé à Robbyn comme sa pute de service. Il ne le rabaisserait jamais à se niveau parce qu’il ressentait des trucs pour lui et aussi qu’il le voyait comme un pote, pas comme un jouet. Il ne lui restait que deux options alors, arrêter ou s’expliquer. Était-il seulement capable de l’un ou l’autre? Il baissa momentanément les yeux et les releva vers Robbyn en plantant son regard dans le sien. Il serra les poings pour s’empêcher de trembler et prit une grande inspiration.
Andrew « Je… J’peux pas t’expliquer tout Robbyn… J’comprends pas… J’comprends rien de c’qui m’arrive putin! Je… J’me fou pas de ta gueule ok? »
Il avait envie de tout démolir. L’incompréhension de ses sentiments était une chose très difficile à gérer pour lui et il aurait aimé que Robbyn comprenne sans qu’il n’ait à dire quoi que ce soit. Il donna un bon coup de poing dans le tapis à côté de lui et serra la mâchoire jusqu’à faire crisser ses dents ensemble.
Andrew « Putin qu’est-ce que tu m’as fait Marty?! »
Il releva la tête vers lui en refoulant les larmes qui avaient un peu trop envies de sortir. Il avait les sourcils froncés et le cœur qui voulait exploser. Pourtant, malgré tout, il n’avait qu’une seule envie; embrasser son pote de nouveau. Non pas pour jouer avec lui. Non pas pour passer une pulsion corporelle. Non pas pour se foutre de sa gueule ou abusé de ses services. Simplement pour lui démontrer ce qu’il n’arrivait pas à formuler avec des mots…
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
Andrew « Je… J’peux pas t’expliquer tout Robbyn… J’comprends pas… J’comprends rien de c’qui m’arrive putin! Je… J’me fou pas de ta gueule ok? [...] Putin qu’est-ce que tu m’as fait Marty?! »
Je n'avais jamais fait face à une réaction pareille chez quelqu'un... et je savais pas trop quoi en penser dans l'immédiat, mais je crois que je commençais à cerner le comportement d'Andrew. Quand il ne savait pas comment réagir ou s'exprimer, il chauffait, comme à l'instant. Je soutins son regard jusqu'à ce qu'il finisse par baisser les yeux, puis pincais mes lèvres l'une contre l'autre. Bon... je me suis emporté. Ce mec, il est peut-être juste vraiment paumé, à tel point qu'il arrive plus à se comprendre lui-même. Je crois que si j'avais été une fille, ça se serait passé autrement, à coup sûr.
Robbyn: Excuse-moi...
Après un petit soupir, je m'assis face au jeune homme, puis passai un bras dans son dos pour le tirer contre moi et l'inciter à se laisser aller. J'étais incapable de fermer les paupières, cependant. Je ne savais pas comment aborder le sujet qu'il fallait aborder, mais l'éviter était impossible. Peut-être qu'il n'était pas prêt à entendre ce que je m'apprêtais à lui dire... tant pis. Une fois qu'il aurait la vérité face à lui, il s'agirait juste de l'accepter ou non.
Je repliai un peu mes longues jambes et enfouis mon visage dans ses cheveux en remontant doucement une main derrière sa tête d'un air pensif, le tenant un peu mieux contre moi sans grande gêne. Son coeur battait tellement fort que j'étais presque prêt à ignorer que mon état n'était pas meilleur que le sien. La seule chose qui nous différenciait, c'était qu'Andrew n'arrivait pas à se rendre compte qu'il n'y avait pas qu'avec les filles qu'on pouvait ressentir autant d'émotions.
Robbyn: Tu as déjà ressenti ça pour quelqu'un, Dan... hein? Tu sais ce que c'est...
Il avait déjà eu des petites amies, ça, je le sais. Après, je ne suis pas dans son cerveau pour juger si oui ou non le niveau d'intensité était le même avant qu'ils passent le cap.
Robbyn: T'es en train de tomber amoureux.
Le simple fait de le dire me donnait l'impression que je parlais pour moi-même. Heureusement que mon travail m'avait inculqué un certain self-control, parce que sinon je crois que je l'aurais déjà renversé sur le dos, collé mon bassin contre le sien et planté ma langue dans sa bouche. Je reculai un peu la tête pour le regarder face à face, puis pris une grande inspiration avant d'imiter son geste de tout à l'heure, saisissant donc son menton entre mon pouce et mon index pour l'embrasser doucement. Moi aussi j't'aime, pauvre con...
La suite fut presque automatique. Je m'allongeais tranquillement sur le tapis en entrainant le brun avec moi, mais cette fois-ci, c'était moi qui avait le contrôle de la situation. Normal, vous me direz... je crois pas qu'Andrew avait besoin de faire un peu le ménage dans sa tête avant de revenir parmi nous. Une fois dans cette position, je posais la tête au sol et attendis que les infos lui montent au cerveau, les bras croisés sur ses reins et les yeux rivés sur son visage avec tout l'intérêt du monde.
Robbyn: c'est aussi la première fois pour moi, tu sais...
Robbyn soupira et Andrew l’imita. Il ne savait plus quoi faire. Complètement paumer, son manque d’acceptation le rendait dingue et l’empêchait de comprendre bien des choses. Marty prit place devant lui et Drew le regarda avec un air détaché. Il en savait même plus comment réagir. Se retrouvant dans les bras de son ami, il posa la tête sur son épaule gardant les yeux ouverts.
Il prit une grande inspiration et se dit que son ami sentait vraiment bon. Il aimait le sentir à proximité, mais son cerveau ne lui envoyait pas plus d’informations à ce propos. Il sentit sa main remonter dans ses cheveux et un frisson lui parcourut l’échine. Son cœur voulait toujours sortir de sa poitrine et pour une fois il aurait été bien d’accord pour le laisser se balader sous un train ou un dix roues. Il était complètement catatonique le mec, il ne savait plus quoi faire.
Robbyn « Tu as déjà ressenti ça pour quelqu'un, Dan... hein? Tu sais ce que c'est... »
Andrew avala de travers, revenant lentement à lui-même. Les paroles de Robbyn pesaient lourd dans sa tête et il n’aimait pas du tout y penser. Il avait raison, il connaissait l’effet qu’il ressentait. Il l’avait déjà vécu auparavant. Il avait déjà ressentit ça pour quelqu’un d’autre… Mais jamais pour un… homme!
Robbyn «T'es en train de tomber amoureux. »
Ces simples paroles lui donnèrent envie de crier. Un médecin lui aurait annoncé qu’il avait une maladie incurable l’effet aurait été le même. Jeune homme, vous êtes amoureux d’un autre homme, voilà. Aussi dur et simple que cela puisse être, il ne voulait pas l’assimiler. Il ne voulait pas admettre que Robbyn avait raison. Lui s’en rendait compte. Partageait-il ses sentiments? Valait mieux ne pas le savoir tient!
Répondant tout de même à ses questions silencieuses par un simple geste, Andrew tomba des nus et n’eut d’autre choix que de faire face à la réalité. Il regarda Robbyn jusqu’à ce que leurs lèvres soient les unes contre les autres dans un baiser doux et simple. Lentement, il répondit au geste sans réellement comprendre pourquoi. Marshall se coucha sur le sol en l’entraînant avec lui et Andrew resta au dessus de lui, les bras de chaque côté de ses épaules en ne disant mot.
Robbyn «C'est aussi la première fois pour moi, tu sais... »
Peu importe si c’était sa première fois ou non. Non, c’est faux. Il ne s’en foutait pas. Vraiment pas! Ces simples paroles le rassuraient. Elles le réconfortaient et lui donnait envie de s’abandonner. Il se sentait privilégié. Mais il avait peur. Toujours cette foutue peur au vente et aux tripes qui le retenait d’être totalement à l’aise. Il fronça les sourcils et tenta de contrôler du mieux qu’il pouvait sa respiration avant de se pencher et de poser les lèvres sur celles de Rob’. Il fut d’abord doux, n’osant toujours pas. Puis, il devint mou –non, pas dans ce sens, bien au contraire…- mais il perdit peu à peu ce qui le retenait. Ses barrières qu’il s’était construit. Cette carapace qu’il portait toujours.
Prenant complètement place sur Robbyn, il prit son chandail au col et le serra fort dans son poing fermement replié tout en caressant ses cheveux de l’autre main. Même les yeux fermés, il fronçait les sourcils au point d’en avoir mal à la tête. Mais peu importe. Il embrassait librement son ami -ami?- y mettant tout le cœur qu’il pouvait y mettre. Personne ne les voyait. Personne ne les jugeait. Ils n’y avaient que Robbyn, Andrew et l’amour qui les unissait.
▬ Tell me... what are we running into? ▬ You don't need my answer to that question.
Mon corps se souleva brusquement. Bien que j'eu la bouche grande ouverte à ce moment-là, rien n'en sortit pendant plusieurs secondes, et puis je finis par retomber sur le matelas avec la respiration coupée. Ce n'est qu'après un court instant que l'air me fut rendu, comme après une minute totale plongé en apnée sous l'eau. C'était presque la même sensation... on ne voyait plus rien, on n'entendait plus rien, et puis d'un seul coup coup, tout nos sens nous étaient rendus de manière brutale. Après ce qui venait de se passer dans cette pièce, il me fallait le temps de récupérer, parce que j'étais actuellement incapable de bouger le petit doigt en dehors des spasmes qui me secouaient. C'est pas possible... qui lui avait apprit à faire ça aussi bien, à ce mec?! Évidemment que les événements s'étaient enchainés entre nous deux depuis notre "premier baiser", à quoi vous vous attendiez?! Est-ce qu'on a des têtes de jeunes filles prudes qui ne donnent pas leur virginité avant le mariage? On n'allait pas s'arrêter et appeler sagement l'agence pour fixer une date de visite de l'appartement, franchement... et je regrette pas d'avoir "dérapé". Bon... il remontait à quand mon dernier orgasme, déjà? Ca fait au moins trois ans, si je ne me trompe pas.
Je finis par cligner des yeux et revins à gentiment-moi, avec un sourire vague sur le visage. C'était bien, j'avais vraiment l'impression qu'Andrew était le pacemaker le plus efficace qui soit contre les doutes que provoquaient les relations professionnelles avec mes clients en moi. Sur le coup, je ne pus m'empêcher de me tourner vers lui en passant les bras autour de son cou pour laisser un rapide baiser sur sa joue, en guise de remerciement.
Après ça, je me levais avec l'un des draps posé sur les épaules, puis saisis mon portable pour aller appeler l'agence immobilière. Moi qui n'était absolument pas enclin à partir de ma "maison" miteuse mais à laquelle je m'étais attaché, ce comportement instinctif m'étonnait presque. Je discutai rapidement avec la responsable au bout de la ligne qui fixa un rendez-vous pour la fin de l'après-midi, puis raccrochais avant de tourner la tête vers Dan' avec une petite grimace sur le visage. Je fus un peu surpris de voir la manière dont il me fixait et oubliai quelques instants ce que j'avais à lui dire, et puis ça me revint.
Robbyn: Rassure-moi, t'as pas de chat, hein?
J'ai pas envie que mes oiseaux se fassent bouffer... OUAIS, C'EST LE PREMIER TRUC AUQUEL JE PENSE, ET ALORS?!
Andrew avait peine à croire que ça c’était terminé de cette façon. Enfin, en même temps, il en avait très envie et, visiblement, Robbyn aussi. Il se coucha sur le matelas à côté du jeune homme, haletant. Robbyn se retourna rapidement vers lui et posa un baiser sur sa joue en passant les bras autour de son cou. Il sourit, quoi qu’un peu surprit par ce geste qu’il ne comprenait pas. Enfin, peu importe. Il se leva avec un des draps et Danny resta là, se redressant un peu sur le lit et croisant les bras derrière sa tête. Chaque fois qu’il y avait un rapprochement entre eux, il se demandait où tout cela les mènerait. Chaque fois qu’il avait envie d’embrasser Robbyn, il se demandait le pourquoi du comment.
Ce mec n’avait plus rien d’un simple ami et Drew le savait. L’avouer par contre, était une toute autre chose qu’il ne serait pas capable de faire avant longtemps. Il avait beau avoir envie de vivre avec lui et le lui avoir proposé, ça ne lui donnait pas pour autant le courage d’avouer ses sentiments pour lui. D’ailleurs, Robbyn n’était-il pas en train d’appeler pour prendre un rendez-vous pour la visite? Sûrement. Il écouta un peu et confirma ce qu’il croyait. Voilà. Si tout allait bien à cette visite, alors ils habiteraient ensemble.
Parlant d’habiter ensemble. Mary, pour sa part, irait bien vite habiter avec Maël non? Il laissait donc ainsi leur petit frère avec leur père… peut-être que, de se retrouver seuls ainsi les aiderait à mieux s’entendre. Ou du moins, aiderait Doug à aimer son dernier fils. Jamais plus il n’aurait d’enfant. Il n’était pas trop vieux pour se retrouver une femme, mais il l’était pour avoir d’autre enfant par contre. S’il gâchait sa chance avec Dylan, c’en été fini de ses relations père fils. Andy avait passé l’âge de demander conseil à son cher père. Il ne savait même pas pour sa bisexualité.
Robbyn raccrocha et revint vers lui. Andrew le fixa un moment dans l’attente du verdict et Robbyn se planta devant lui, muet un instant. Et bah quoi? Qu’en était-il? Il revint à lui et lui demanda;