Je n'ai jamais aimé prendre l'avion et ça n'avait pas changé aujourd'hui. Je venais tout juste d'atterrir à San Francisco alors que hier, j'étais en Norvège. Inutile de vous préciser la jet lag que je me prends en pleine face à l'heure actuelle. Pourtant, c'était un truc auquel j'étais habitué et qui ne me dérangeait pas plus que ça. Mon kiffe à moi, c'était le tour bus. Je trouvais ça plus convivial et regarder les horizons se métamorphosés derrière la fenêtre avait un don pour m'inspirer inconsciemment. La fatigue bouffant mes muscles finit toujours par ses changer en adrénaline et je suppose que la cocaïne faisait le reste. Je me demande souvent ce que je ferais si je n'avais pas mes doses. Mon agressivité aurait certainement dépassé les limites... Je décidais de ne pas penser à ces conneries et de me détendre autant qu'il m'était possible de le faire. Dans les aéroports, il y a toujours un amas de personnes toutes aussi différentes les unes que les autres. Les gens pressées, ceux qui attendent que les heures de flottement disparaissent et les gens qui travaillent. Mes rétines ont tendance à analyser les détails, même les plus inutiles car j'ai toujours trouvé que c'était intéressant sans raisons concrètes. Traînant ma valise derrière moi, j'avançais dans ce long hall qui me paraissait infini. La fraîcheur de la clim me faisait du bien, mes jambes étaient encore engourdies et j'avais hâte de retrouver mon lit pour m'endormir et récupérer.

J'ai été surpris en apercevant la crinière blonde de Isaure au loin. Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu tous les deux, d'où mon étonnement face à sa présence ici. Je n'étais même pas certain qu'elle soit venue pour moi pour être honnête. Je vois son sourire illuminé son visage alors qu'elle court déjà en ma direction. Cette fois, ça se confirmait ; elle m'attendait. Elle me saute dans les bras, je lâche ma valiser pour la serrer contre moi et la saluer. La jeunesse de Isaure et sa bonne humeur me faisaient toujours énormément de bien. Avec le temps, j'avais fini par la voir comme une petite sœur. Quelqu'un à protéger et à préserver autant que je le pouvais des choses négatives du monde dans lequel elle évoluait. J'avais une affection particulière pour ce petit bout de femme et même si elle me rappelait Lili, je ne pouvais pas réellement couper les ponts avec elle. Bien sûr que ça me fait plaisir. Je m'y attendais pas, t'attends depuis longtemps ? Je lui demande d'un air intéressé. Je me remets alors à marcher pour atteindre la sortie tout en l'entraînant avec moi.