tu prends la pochette avec les gommettes de couleurs là où khris doit signer. tu la glisses dans ton sac. tu te regardes dans le miroir en soupirant. tu ne t’es pas maquillée. tu te maquilles déjà rarement mais maintenant c’est de moins en moins. tu te faisais maquiller quand tu faisais encore des photos. t’aimais pas vraiment ça. le maquillage te paralyse. tu déposes son sac sur ton épaule habillée de ta veste en cuir sur une robe en dentelle blanche, collants noirs et baskets noires.
tu as laissé katie avec gaïa. cette fois il valait mieux que tu vois khris seule. depuis qui tu lui avais avoué ton agression vous ne vous étiez pas revus et tu évitais précautionneusement tout contact avec lui. ça te fais chier de devoir aller le voir. mais maintenant, il faut vraiment qu’il signe ses foutus papiers. sinon vous n’arriverez jamais à divorcer et tu ne pouvais plus supporter cette situation. qu’il ne veuille pas divorcer en soit, ça ne te posait pas de problème, mais dans ce cas là, il ne faisait rien pour arranger les choses. tu en avais donc conclu qu’il ne voulait pas signer, pas parce qu’il t’aimait mais juste pour te faire chier un maximum. ton taxi t’attend en bas de chez toi. quelques minutes plus tard, tu es chez khris. tu regardes l’immeuble et prends une grande inspiration. tu montes jusqu’à chez lui. tu frappes et quand il ouvre tu décides d’attaquer direct. ça finira plus vite. « je t’ai apporté les papiers. tu vas les signer maintenant. je t’ai même apporter un stylo. » tu dis. calmement. tu te surprends. c’est juste parce que c’est khris. et qu’il continue de t’impressionner quoi qu’on en dise.

C'était pas une journée facile aujourd'hui. Toujours plus de problèmes avec les clients qui ne peuvent pas me payer. Si t'as pas d'argent, t'as pas la drogue. Je fais pas à crédit moi, je suis pas une putain de banque pour junkies. Surtout que je sais déjà que je verrais jamais la couleur de leur argent si je commence à leur faire confiance. Une femme est venue avec sa gosse pour m'acheter des cachetons, j'me suis dit qu'il fallait que j’arrête ce métier. Je sais que c'est pas bon pour Katie mais j'ai pas le choix, j'ai pas de diplômes et j'ai pas envie d'aller travailler à Mc Do. Faut que je me sorte de là, c'est ce que je me dis depuis des mois. Et j'y arrive pas, parce que j’essaye pas. J'ai pas Frankie pour me soutenir et je me sens faible tout seul. Je suis étalé sur mon canapé en train de rattraper mes heures de sommeil de cette nuit bouffées par les heures de travail. J'entends qu'on frappe à la porte, qu'on me laisse tranquille je suis fatigué. Je me passe une main sur le visage pour essayer de me réveiller. Mais ça cachera pas mes énormes cernes laissées par le manque de Frankie. Qui se trouve justement derrière la porte quand je l'ouvre, quelle surprise. J'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'elle fait là que j'ai déjà ma réponse. « je t’ai apporté les papiers. tu vas les signer maintenant. je t’ai même apporter un stylo. » C'est gentil d'avoir pensé au stylo. Je retourne me coucher dans mon canapé, qu'elle fasse ce qu'elle veut je m'en fout, je veux juste me coucher et ne pas voir son visage. Je sais qu'elle va se mettre à hurler et que moi aussi. Comme toujours j'évite la situation, je l'évite elle. « Je les signerais pas tes papiers je te l'ai déjà dit Frankie. » et je ferme les yeux.

« je les signerais pas tes papiers je te l'ai déjà dit frankie. » il dit. t’as envie de lui fracasser la tête contre un mur. tu refermes la porte de l’appartement derrière toi alors qu’il est déjà reparti dans son canapé que tu sais qu’il venait de quitter. tu restes debout dans la pièce, essayant de garder ton calme autant que tu le peux. c’est difficile parce que soit il t’énerve trop, soit… putain khris tu fais chier ton monde. tu sors les papiers de ton sac, tu ouvres le document à la bonne page et tu sors à la suite ton stylo que tu cliques pour l’ouvrir. « maintenant t’arrête de faire chier, tu signes point. ou alors tu donnes une bonne raison, une raison valable et verra comment on peut s’arranger. mais tu arrêtes, putain, tu arrêtes de me prendre pour une conne ! » tu poses le papier sur la table basse en face de lui et tu croises les bras contre ta poitrine. au début tu voulais venir avec katie pour qu’il puisse la voir, de plus en plus tu te dis que finalement t’as bien fait de venir sans elle… « putain khris, ça fait depuis le mois de novembre qu’on est plus ensemble, c’est fini maintenant alors signe ces papiers, ça changera rien à ton mode de vie, au contraire, tu pourras jouer aux cons autant que tu veux, alors signe ! » tu sais plus quoi faire, quoi dire pour le convaincre. pas forcément de signer, juste de donner une explication à son comportement. toi depuis le début, t’essaies de faire les choses au mieux, pour que tout se passe bien, mais lui on dire qu’il s’en fout. complètement. et ça t’énerve de le voir faire ça. parce que tu sais très bien que ce comportement c’est pas anodin mais il veut pas s’expliquer et toi t’arrives pas à comprendre.

Je sens qu'elle lâchera jamais l'affaire avec ses papiers débiles. Elle a toujours pas comprit que je voulais pas les voir, que je les signerais pas. Frankie voulait me quitter pour de bon et j'étais pas prêt. Une fois divorcé, j'aurais plus aucune excuse pour lui dire d’arrêter de voir des mecs. Elle sera plus à moi, plus du tout. Je sais qu'à la minute où elle sera libérée de mon poids elle fera ce qu'elle veut de son cul, je veux pas qu'elle le donne à n'importe qui. Elle sort ses maudits papiers et clique son stylo, comme si j'allais changer d'avis. « maintenant t’arrête de faire chier, tu signes point. ou alors tu donnes une bonne raison, une raison valable et verra comment on peut s’arranger. mais tu arrêtes, putain, tu arrêtes de me prendre pour une conne ! » Je te prends pas pour une conne, je retarde tout ça comme je peux. Faut toujours qu'elle croit que j'essaie de la faire chier, rien à voir en fait. Frankie pose les papiers sur la table, je les regarde même pas. « putain khris, ça fait depuis le mois de novembre qu’on est plus ensemble, c’est fini maintenant alors signe ces papiers, ça changera rien à ton mode de vie, au contraire, tu pourras jouer aux cons autant que tu veux, alors signe ! » J'en peux plus de l'entendre crier, je me lève. Je sais pas ce que j'ai envie de dire, comme d'habitude ça sortira tout seul au pire. C'est pas comme si elle m'avait jamais vu énervé. « Tu veux pas arrêter de faire la victime deux secondes ? » Je suis en face d'elle, si près, et ça me perturbe beaucoup trop comme toujours. « Tout ce que tu veux c'est qu'on divorce pour aller écarter les jambes devant je sais pas quel connard. Alors non, je signerais pas tes papiers et on divorcera pas. Je veux pas. » Et merde c'est dit.

oui t’es fatigante avec cette histoire de papiers. oui oui oui. mais t’en peux plus de cette situation. surtout maintenant que tu sais que khris s’est tapé julie. ça déjà, ça te fout hors de toi. et pourtant, t’en a pas tenu rigueur dans les causes du divorce. t’as juste envie de tuer julie qui s’était toujours prétendue ton amie. t’avais jamais cru que julie puisse te faire une chose pareille. khris si, parce que c’était khris et que vous n’étiez officieusement plus ensemble. mais de la part de julie… tu trouvais ça révoltant. et dieu seul savait à quel point tu prenais sur toi pour pas aller lui faire subir ce que t’avais fait subir à levanah par le passé. mais tu savais que ça arriverait. quoi qu’il arrive. tu ne pourrais pas retenir tout ça éternellement, c’était certain. khris se lève, tu reconnais à son regard qu’il est énervé. au moins vous serez deux. « tu veux pas arrêter de faire la victime deux secondes ? » tu hausses un sourcil. ta victime ? tu vas le frapper. « tout ce que tu veux c'est qu'on divorce pour aller écarter les jambes devant je sais pas quel connard. alors non, je signerais pas tes papiers et on divorcera pas. je veux pas. » t’es hors de toi. « ah beh oui, c’est beaucoup plus simple de rester marier et d’aller te taper une de mes amis. me parler pas d’écarter les jambes khris parce que si tu veux jouer à ça, très bien. toi tu te tapes julie et moi je ferme ma gueule et c’est toi qui veut pas divorcer. sérieusement khris je vais t’éclater la gueule contre un mur si tu continues de dire des conneries pareilles. » en vérité, cette histoire avec julie te touche plus que tu ne le montres, mais plutôt crever que de montrer ça à khris.

J'ai pas envie de divorcer, ça elle l'a bien compris. Je veux pas lui dire pourquoi, je vais pas lui sortir que je l'aime encore, ça non. C'est pas dur à deviner de toute façon, ça me paraît logique. Je lui avais dit que je l'aimerais pour toujours et c'était pas des mensonges. C'est elle qui m'avait quitté après tout. J'avais joué au con une fois de plus, j'avais fait mon Khris. Je mérite sûrement tout ce qu'elle m'inflige depuis. Je sais pas si elle est au courant pour Julie et moi, vaut mieux pas. Je veux pas qu'elle essaye de lui faire du mal comme elle a pu le faire avec mon ex préférée, Levanah. Julie est pas aussi forte qu'elle, je sais qu'elle pourra pas se défendre aussi bien. Surtout que Frankie est une tornade quand elle s'énerve, je veux pas qu'elle se la prenne en pleine face. Et aujourd'hui, je sens que la tornade se dirige vers moi. Elle est décidée à me faire signer ses papiers et si elle n'y arrive pas, elle m'aura au moins pourri ma journée. « ah beh oui, c’est beaucoup plus simple de rester marier et d’aller te taper une de mes amis. me parler pas d’écarter les jambes khris parce que si tu veux jouer à ça, très bien. toi tu te tapes julie et moi je ferme ma gueule et c’est toi qui veut pas divorcer. sérieusement khris je vais t’éclater la gueule contre un mur si tu continues de dire des conneries pareilles. » Je lâche un soupir en entendant le prénom de notre amie commune, si Frankie la considérait encore comme son amie. Mais sa dernière phrase me fait monter la pression en quelques secondes. Je pose mes mains sur ses épaules et la pousse. Pas si fort que ça, mais fort quand même. Je sais pas comment elle arrive à me faire voir rouge en un quart de seconde. « Tu vas faire quoi, tu vas me frapper ? Et ensuite tu vas aller frapper Julie ? Ce que je fais avec elle ça te regarde pas et si tu oses la toucher c'est toi qui finira dans un mur. Et essaye pas de me faire croire que t'as couché avec personne depuis qu'on est séparés, me mens pas à moi.» A peine cinq minutes qu'elle était là et je me retrouve déjà en train de crier.

t’es énervée. khris t’énerve à se foutre de toi. tu voudrais… en fait, tu voudrais l’embrasser. et ça te fout en l’air. tu voudrais pouvoir lui dire que tu l’aimes. que tu te sens seule sans lui. que t’es rien, sans lui. mais tout ce que tu veux c’est qu’il signe ces foutus papiers pour que tu n’aies plus à subir cette pression, cette présence. khris est partout, tout le temps et tu n’en peux plus. tu voudrais qu’il disparaisse des fois, pour pouvoir être toi-même. mais tu n’es pas toi-même sans lui. c’était ça le problème.
khris se rapproche de toi et te pousse, un peu. tu relèves même pas. c’est déjà arrivé. et t’as jamais eu peur de khris. enfin, si une fois, quand vous aviez rompu, la première fois. c’était la seule et unique fois où il t’avait fait peur. « tu vas faire quoi, tu vas me frapper ? et ensuite tu vas aller frapper julie ? ce que je fais avec elle ça te regarde pas et si tu oses la toucher c'est toi qui finira dans un mur. et essaye pas de me faire croire que t'as couché avec personne depuis qu'on est séparés, me mens pas à moi. » tu veux le frapper. tu passes ta main sur ton visage complètement abasourdie par toutes les conneries qu’il débite. « ce que tu fais avec elle me regarde pas ?! mais si putain ça me regarde puisqu’on est toujours marié espèce de connard ! » tu hurles. ça t’a échappé. tu le pousses pour te dégager de lui. « et tu veux savoir ? non, j’ai couché avec personne depuis qu’on est séparé. personne, t’entends ?! enfin je sais pas... est-ce que se faire violer ça compte comme coucher ? » tu cries une nouvelle fois. les larmes te montent aux yeux. tu les chasses. c’est pas le moment de céder. et puis khris en face de toi… tu l’aimes, tu le détestes. t’as envie de lui, t’as envie de le frapper. putain, c’est vraiment la merde la vie sans lui.

« ce que tu fais avec elle me regarde pas ?! mais si putain ça me regarde puisqu’on est toujours marié espèce de connard ! » C’est fou à quel point elle voit pas ce qui est juste sous son nez putain. Si seulement elle pouvait se rendre compte d’elle-même que si je veux pas divorcer c’est bel et bien parce que je suis toujours amoureux d’elle. Et que je le serais toujours, comme je lui avais promis. Je suis peut-être un connard, le pire de tous si elle veut, mais je peux pas briser une promesse que je lui ai faite. Elle comprend pas que Julie a été une bouffée d’air frais pour moi qui avait la tête sous l’eau depuis qu’elle m’avait quitté. Je suis seul, tout le temps, j’ai même pas le droit de voir Katie. Elle me pousse, conséquence habituelle de nos engueulades qui tournent en rond. « et tu veux savoir ? non, j’ai couché avec personne depuis qu’on est séparé. personne, t’entends ?! enfin je sais pas... est-ce que se faire violer ça compte comme coucher ? » Pour le coup je ferme ma gueule, ma mâchoire se serre d’elle-même sous le coup de la colère. Je digèrerais jamais ça. Je reste sur le cul de savoir qu’aucun mec ne l’a touchée, mais pour l’instant la haine qu’elle avait fait monter en moi quelques minutes plus tôt n’est pas prête à redescendre.  Elle crie de tous ses poumons, j’ai envie de l’embrasser pour qu’elle la ferme. « Ta gueule. » Mon corps pousse violement le sien contre le mur le plus proche et mes lèvres se retrouvent contre les siennes sans que je puisse m’en empêcher. J’en ai pas envie, tout ce que je veux c’est elle.

t’es en train de perdre le contrôle de toi-même. tu le sais bien. mais c’est khris, il a tous les pouvoirs sur toi, tu perds complètement tes moyens avec lui. c’est comme ça. tu cherches même plus à lutter, tu t’es faites à l’idée. même si vous allez divorcer… « ta gueule. » tu veux répliquer. il te pousse contre le mur derrière toi. et sans que t’ai le temps d’analyser, ses lèvres viennent se plaquer contre les tiennes. et ton cœur explose. tu veux pleurer. ton cœur se tord dans tous les sens. tu ne sens plus tes jambes. ton cerveau n’est plus irrigué. t’es parcourus de tellement de frissons que t’as l’impression que tu vas te démembrer. tu serres tes bras autour de son cou de toute tes forces. pour pas qu’il parte. pour que ça dure encore un peu. juste un peu. putain, tu l’aimes. putain de merde. tu retires ta veste et tu tires sur son tshirt sans laisser le temps à ses lèvres de se décoller des tiennes. t’as du mal à respirer. ta tête tourne. c’est le meilleur moment de ta vie. tu peux pas te retenir de pleurer, parce que tu sais que ça va finir. tu veux savourer chaque secondes. tant que tu peux encore… tu décolles tes lèvres des siennes juste le temps de lui retirer son tshirt que tu laisses tomber dans un coin. tu agrippes tes mains dans ses cheveux. comment t’as pu te passer de ça ? t’es au paradis. t’as envie de lui dire : je t’aime, pardonne-moi, garde moi. tu fermes ta gueule. tu peux pas le dire.

Ses lèvres enfin contre les miennes, j’ai l’impression de revenir d’entre les morts, de retrouver l’oxygène qui me manque depuis trop longtemps. Mon corps répond immédiatement au siens, je frissonne rien qu’en sentant ses mains entourer ma nuque. Parce qu’elle et moi on a été fait pour être ensemble, quoi qu’on puisse dire. J’ai jamais été aussi heureux de ma vie je crois, en oublient Katie bien sûr. Mon cerveau se vide, plus de place pour les questions qui essayent de m’éloigner d’elle en plus de ma raison qui me hurle de partir en courant comme toujours. J’ai le vertige, j’avais oublié à quel point elle me rendait malade dans des moments comme celui-ci. Mon t-shirt et sa veste finissent vite par terre. Je passe mes mains sous ses cuisses pour la soulever, comme je le faisais avant. Sans arrêter de l’embrasser pour autant, je l’emmène jusqu’à ce qui était notre chambre un jour. Je pose Frankie sur le lit et sans attendre une seconde de plus j’attrape son t-shirt pour le balancer à l’autre bout de la pièce. Je descends mon visage pour l’embrasser dans le cou, je connais son corps par cœur, comme si je l’avais dessiné. Je veux pas que ça s’arrête, je veux que ça dure pour toujours. Elle pleure, mes yeux me brulent, je l’aime à en crever.

tu sais pas trop comment vous en arrivez là. t’as pas le temps d’y réfléchir. tout ce que tu veux c’est que ça continue. t’as l’impression d’avoir fait un bond dans le temps. et ça te fait un bien fou. et en même temps… ça te fait mal, tellement mal. tu voudrais pouvoir te dire que cet instant n’est pas éphémère et que ça va durer. que vous allez tout reprendre à zéro. mais t’as toujours envie de lui arracher les yeux… khris te soulève. tu te laisses faire, trop habituée. tu te sens soudain tellement en sécurité. alors que tu t’es fait violer y’a deux mois, peut-être. tu oublies ça soudain. c’est l’effet khris. tu perds la raison. tu sais que tu devrais le repousser. mais comment t’aurais pu ? franchement… t’as les yeux fermés tes lèvres plaquées contre les siennes et tes mains dans ses cheveux, mais tu reconnaitrais entre milles la direction qu’il prend. il te pose sur le lit et vire ta robe avant de revenir vers toi pour t’embrasser dans le cou. tu fermes les yeux, le plus fort possible, pour t’empêcher de penser. tu pinces les lèvres. tu prends son visage entre tes mains et tu écrases tes lèvres avec force contre les siennes. tes mains descendent pour virer son jean. une fois fait, tu le retournes et tu te mets sur lui. tu voudrais le frapper là tout de suite, pour te faire subir ça. mais t’en es incapable. tu baisses la tête pour l’embrasser passionnément et puis tu descends dans son cou, alors que tes mains redessinent ses tatouages que tu connais par cœur. tu veux mourir après ça, pour jamais te sentir mal à nouveau. tu sais pas comment, t’as déjà plus ton collant. t’as bien trop envie de lui pour pouvoir réaliser ce qui se passe autour de vous. c’est votre lit, c’est votre chambre, c’est votre couple, c’est votre histoire : c’est votre amour.

Le passé me reviens en pleine face, tellement de moments vécus dans cet appartement avec elle. Tellement de temps passé dans ce lit à faire ce qu’on sait faire de mieux ensemble. Combien de fois nos disputes ont fini ici ? Combien de fois est-ce que je l’ai regardé dormir quand je n’y arrivais pas ? Je l’embrasse un peu plus fort pour faire taire mes pensées, pas maintenant. Maintenant c’est elle et moi et le monde peut aller se faire foutre bien profond. Je sais que ça ne durera pas pour toujours et qu’après cette nuit elle aura toujours la même envie de m’égorger. Je sais aussi que demain je la détesterait toujours autant pour tout ce qu’elle me fait subir. Frankie attrape mon visage pour m’étouffer d’un baiser, une fois de plus. Je ne lâcherais ses lèvres pour rien au monde. Elle enlève mon jean et se place au dessus de moi. Elle est toujours aussi belle mais je la déteste à un point.. presque aussi fort que je l’aime. Elle m’embrasse encore, descend dans mon cou, elle sait que c’est mon point faible. On le sait tous les deux. Je m’empresse de dégrafer son soutien-gorge. Je peux pas attendre plus longtemps, elle m’a tellement manqué. Je repasse au dessus d’elle et vire son dernier vêtement en même temps que le miens. L’instant T, je la regarde et je n’hésite pas. Pour la première fois depuis des mois elle et moi ne formons plus qu’un et je me sens enfin complet.

tu sais pertinemment que tout ça ne va pas durer. que dans quelques heures vous vous détesterez à nouveau. que tout redeviendra comme avant. et ça te tue. tu voudrais que cet instant soit celui qui fasse tout changer. mais tu sais que c’est impossible. vous en êtes incapables. c’est comme ça, faut vivre avec. même si t’en a aucune envie. alors tu serres juste un peu plus khris contre toi. tu respires son odeur comme si ta vie en dépendait. et peut-être que c’est vrai. d’un mouvement il est à nouveau au dessus de toi. tu voudrais dire quelque chose n’importe quoi. mais tu sais que parler gâcherait tout et tu ne veux pas prendre ce risque. surtout pas. vos deux corps sont parfaitement compatibles, tu l’avais presque oublié. tu serres tes bras autour de lui plus fort, jusqu’à laisser des marques blanches dans sa peau. tu pleures plus, t’as oublié de pleurer. son corps contre le tien, rien que ça te fait frissonner. proche du paradis. tu te cambres. tout s’accélère. comme une mécanique bien rodée. tout reprend sa place. vous deux c’est tellement évident. t’as pas besoin de réfléchir, tout te vient naturellement avec khris. ça a toujours été comme ça.
presqu’une heure plus tard, tu lâches un soupir. tu passes ta main sur ton visage, allongée dans « ton » lit. tu regrettes déjà. pourquoi vous avez fait ça ? pourquoi ? tu veux même pas le regarder. c’est trop dur. et tu pourrais craquer à nouveau. tu fermes les yeux. tu veux partir. tu veux rester. tu sais pas ce que tu veux. tu te redresses et essaye de discipliner tes cheveux en bataille. tu cherches tes fringues du regard. quelle connerie… surout, ne pas le regarder. « j'y vais. » tu dis juste, dans un murmure presqu'inaudible.

Comment j’ai pu me passer d’elle pendant tout ce temps ? Elle a toujours été ma drogue, ma raison de vivre. J’avais perdu ça, si j’étais encore là à respirer sur cette terre c’était pour Katie. Si elle m’avait quitté et que j’avais fini seul, je sais même pas ce que je serais devenu. Sa peau, son odeur, sa respiration saccadée, je me sens enfin chez moi quand elle est là. Mais je suis qu’un connard pour faire ce que je suis en train de faire, je savais très bien comme ça allait finir tout ça, pas bien du tout. Et pour autant j’ai lancé tout ça, j’ai continué en sachant que ça allait aggraver les choses entre nous. Mais d’un autre coté j’avais besoin de ça, j’avais besoin de la retrouver elle, même si je suis trop bête pour lui dire que je peux pas vivre sans elle et que j’en crève tous les jours. Dans un dernier soupir j’annonce la fin de cette trêve entre elle et moi. Je reste couché sur le matelas, un peu étêté comme toujours, un des effets qu’elle a sur moi. Frankie se redresse pour attraper ses vêtements que j’ai fait voler un peu partout, je fixe son dos pour ne pas voir son visage et je sens qu’elle m’évite du regard autant que moi. « j'y vais. » Ça me fait mal de me dire que rien n’est arrangé, que le cauchemar continue et qu’elle va partir comme une voleuse dans quelques minutes. « Tu t’es bien amusée hein, vas-y pars. » Pourquoi faut que je sois aussi con en fait ? Je laisse ma tête retomber sur mon oreiller au lieu de la frapper contre un mur.

c’était comme si tu avais fait une chute de vingt étages. y’a eu ce moment où tu t’es senti extraordinairement bien. et puis il y a ce moment, là tout de suite. celui où tu viens de t’écraser au sol. tu viens ta tête vient de se fracasser contre le bitume. ça fait un peu mal, on va pas se mentir. tu enfiles ta robe tout en prenant toujours un grand soin d’éviter khris du regard. « tu t’es bien amusée hein, vas-y pars. » du grand khris. forcément. tu lèves les yeux au ciel. « faut toujours que tu gâches tout hein ? » tu dis. c’est pas vraiment une question. enfin, c’est rhétorique. lui comme toi connaissez la réponse. tu attaches rapidement tes cheveux. « je te laisse les papiers, rapporte les moi assez vite. » tu dis, d’un ton neutre. tu sors de la chambre tu récupères ton sac et ta veste et tu retournes dans la chambre. « et pour katie, arrange toi avec gaia. là je pense que le mieux c’est qu’on arrête de se voir. » tu dis, parce que oui s’il faut que ça finisse comme ça à chaque fois, c’est pas la peine de vous faire plus de mal qu’il ne faut. t’as envie de pleurer là tout de suite. mais tu pinces les lèvres pour te retenir.

Je la regarde se rhabiller, pressée de partir apparemment, ce que je peux comprendre. Je tourne ma tete vers ma table de nuit et par chance il reste encore quelques clopes dans un paquet à moitié vide. J’en allume une pour essayer de m’occuper l’esprit. « faut toujours que tu gâches tout hein ? » Je hausse les épaules, y’a plus rien à gâcher de toute façon, c’est pas comme si elle était encore amoureuse de moi. Je me doute que si elle a couché avec personne elle devait vraiment être en manque. « je te laisse les papiers, rapporte les moi assez vite. » Toujours pas envie de les signer, je vais finir par les bouffer devant elle s’il me reste que cette option pour qu’elle comprenne que je m’en fout. Elle disparait un moment et revient immédiatement, quoi encore ? « et pour katie, arrange toi avec gaia. là je pense que le mieux c’est qu’on arrête de se voir. » Bon, au moins elle se décide à arrêter de m’empêcher de voir ma fille. Je fais oui de la tête, j’ai plus grand-chose à lui dire. « Merci bien de m’autoriser à voir ma fille. » Le taux de sarcasme dans ma voix dépasse l’entendement. Frankie reste dans l’encadrement de la porte, je veux pas qu’elle parte. « T’attends quoi, le déluge ? » Je dis en levant les sourcils. Si seulement j’étais pas aussi con.

tu sais plus quoi faire, tu sais plus quoi penser. t’as envie de te coller des baffes… pourquoi vous avez fait ça ? pourquoi vous vous acharnez toujours à vous faire du mal ? ça en devenait pathologique… c’est pas que tu regrettes, non certainement pas. ça reste khris, tu peux pas regretter d’avoir couché avec lui.même si t’as la tête qui tourne encore. mais ce que tu regrettes c’est la façon dont les choses se font et la façon don vous vous parlez là, maintenant. tu restes accoudée dans l’encadrement de la porte, les yeux rivés sur lui qui tire sur sa clope. toi aussi tu voudrais bien fumer. « merci bien de m’autoriser à voir ma fille. » tu hausses rapidement un sourcil, sans rien dire de plus. « t’attends quoi, le déluge ? » tu le regardes quelques secondes. tu dis rien. t’as envie de vomir. tu te décolles de la porte, sans lui adresser un mot. silencieusement tu traverses ton ancien appartement et tu claques le plus fort possible la porte en sorte. « connard. » tu te dis à toi-même. et tu t’en vas. voilà, c’est fini, une nouvelle fois.