aujourd’hui tu taffes pas mais t’es là parce que tu dis surveiller le petit qui débute. tu lui as expliqué comment ça fonctionnait, comment s’installer, une tape sur l’épaule pour lui donner du courage. c’est ta nuit que t’as dit. ca implique qu’il dit assurer sinon la sortie l’attend. c’est comme ça, c’est pas tout le monde qui a la chance de titiller les platine au ruby et dès que t’as l’occaz de faire un test, t’as plutôt intérêt de le réussir, enfin si tu sens que ce métier est pour toi. on veut pas de rigolo qui vienne juste là parce que david guetta ou autres dj sont acclamés partout dans le monde, non, ils ont galéré comme des dingues, sués sang et eau pour en arriver là donc pour vouloir faire ce métier, faut le vouloir, mais vraiment le voulir. toi, t’as eu de la chance, de la gnark et surtout une belle gueule. a l’est, t’as su séduire les nanas qui t’auraient réclamés, même si tu faisais de la merde, ils étaient si superficiels là-bas mais bon, heureusement tu connaissais les platines. alors le succès était assuré entre une belle plastique, des doigts magiques et une personnalité décrite comme agréable. agréable…tu peux pas t’empêcher de sourire. oui, bien sûr. tu retournes dans la grande salle, après tout t’es pas son père, t’as pas lui tenir la main, tu lui as expliqué ce qu’il avait à faire maintenant qu’il se démerde, c’est son avenir, c’est à lui de faire ses preuves. de retour au milieu de la foule, tu vas d’abord te prendre un verre parce que t’es des ces gens qui peuvent pas s’amuser sans avoir bu, encore moins danser puis ton verre entre tes lèvres, tu revois cette blonde que t’avais aperçu au club de strip. c’est rare qu’on attire son attention mais voir une nana mâter d’autres nanas avec ce regard que tes potes et toi avaient, ça t’a fasciné, tu sais même pas pourquoi. tu la regardes faire pendant un long moment, tu te demandes de quoi elle est faite, elle dégage un truc, c’est sûr. aller lui parler serait plus simple ouais, peut-être. la flemme. tu vas continuer à la mater d'ici.

Devant ton miroir tu laisse ton regard glisser sur tes courbes parfaites moulées par ta robe noire. Un soir parmi tant d'autres où tu te sens seule dans ta grande maison et que tu as besoin d'avoir une foule autour de toi. Tu ne connais pas grand monde à San Francisco pour l'instant, tu n'as pas vraiment eu l'envie de prendre les numéros et les noms de toutes les filles que tu avais eu depuis ton arrivée deux mois plus tôt. Oui, tes relations dans cette ville se réduisaient à des coups d'un soir. Le sexe n'était-il pas la meilleure façon de se sociabiliser dans notre société ? Probablement et tu n'avais aucune honte à mettre ce principe en action. Le Ruby, tu y arrives confiante comme toujours. Tu vas te chercher un cocktail bien dosé en alcool pour te désinhiber un peu plus. Gorgée après gorgée et ton corps ondule déjà sur la piste de danse. Tu recherches une proie, une brune si possible. Ce que tu les aime les brunes, avec les yeux clairs ce sont les plus belles. Tu en remarque une qui sait bien se déhancher à quelques pas de toi et tu commences à t'approches discrètement dans sa direction. Quelque chose te gêne, tu ressens ce poids sur toi, ce sentiment qui te colle au corps comme dans une toile d'araignée. Quelqu'un est en train de fixer quelque part dans la pièce, tu le sais, tu le sens toujours à des kilomètres et encore plus lorsque c'est un homme. C'est le cas, un mâle ne décroche pas son regard de toi. Tu ressens une différence en lui, son regard t'électrifie et te fait comprendre qu'il n'est pas n'importe quel mâle. Tu danses encore, tu ne veux ni le regarder, ni aller lui parler mais de sentir ses yeux tout contre ta peau te met mal à l'aise et tu es presque prise de vertiges. Tu t'avances en direction de la sortie, il te suit encore du regard apparemment et enfin tu disparais dans un coin. Il doit sûrement croire que tu es partie car son attention s'est déposée ailleurs maintenant que tu n'es plus dans son champs de vision. Tu t'approches lentement de lui, comme un tigre de sa proie. Tu te penches vers ton inconnu, tes lèvres écarlates proches de ton oreille. « Qu'est-ce que tu me veux ? », tu dis doucement pour ensuite t'asseoir à coté de lui et boire une gorgée de ton verre sans désincruster tes prunelles de ton visage.

ton verre en main, tu l’observes se trémousser sur la piste de danse avec d’autres nanas. peut-être ça sa cam ? les nanas ? ce serait aussi simple que ça ? t’espères bien que non, que ton intérêt pour elle vaille le coup, sinon direction ton ennui mortel et les gens plus inintéressants les uns que les autres. tu la regardes bouger, se déhancher –cool le déhancher d’ailleurs. ses mouvements sont…attirants, comme tout ce qu’elle dégage d’ailleurs. t’avales une gorgée de ta boisson, faudrait pas gâcher quand même au prix que ça coûte, eh ouais, t’as beau taffé ici, pas de favoritisme. enfin si d’hab, quand c’est abbie qui est au commande et pas ce con de georg qui a réellement une dent contre toi, ça fait des mois qu’il essaie de serrer la dite abbie, sans succès, toi tu débarques, en plus d’avoir un poste qui fait rêver, t’arriver à t’arrirer les faveurs de la belle. ca te fait rire ce genre de comportement parce que bon, t’en as rien à carré de cette abbie ou vide-couille x. soudain, perdu dans tes pensées, tu te rends compte trop tard que t’as perdu l’inconnue des yeux, c’est con, t’aurais dû t’en rendre compte quand elle partait vers la porte, bon tant pis. tu sais que vous vous reverrez bientôt et puis c’est un jeu intéressant, les masques. tu repars dans ta contemplation de la foule mouvante, t’espères apercevoir son visage quelque part ou d’autres gens intéressants. tu sais que tu finiras pas seul, tu finis jamais seul. soudain une voix féminine retentit dans tes oreilles, tu fais volte-face. tu détestes être pris par surprise. elle vient à toi, d’elle-même. son regard dans le tien, te dit qu’elle est pas la meuf à avoir froid aux yeux. « t’accostes tous les mecs qui te regardent avec insistance quand t’es fringuée comme ça ? » un petit sourire fend tes lèvres alors que tes prunelles se promènent sur elle. bien foutue, c’est sûr.

Il sursaute quand tu prononces ces quelques mots à son oreille, c'est l'effet que tu recherchais. Maintenant que tu es plus proche de lui tu te sens moins à l'aise, comme toujours quand tu te retrouves près du sexe opposé. Ton visage ne montre pour autant aucune gêne, cacher tes émotions est un don inné chez toi. Ce n'est pas pour rien que tu as réussi à mentir à tes parents pendant autant d'années. Tu chasses les images immondes qui emplissent ton crane et font monter la bile dans ta gorge sèche. Une nouvelle gorgée t'aides à ravaler la montée d'anxiété qui venait de te prendre par les tripes. Calme, tu respires et tout va mieux. Tu balades tes yeux sur l'intégralité de son corps pour te faire une idée, de loin tu avais eu du mal à décider s'il t’intéressait ou non. C'est rare que tu t'attardes sur un homme sans avoir prévu à l'avance de lui faire passer un mauvais moment. Lui, il avait quelque chose qui t'attirait et c'était plus fort que toi. Toi-même t'y croyais pas, les hommes ne méritent pas ton attention, pourquoi lui ? Sûrement ce pressentiment au creux de ton ventre qui te disait qu'il pouvait t’apporter ce que tu voulais, de la violence. Voila ce que tu lisais dans ses yeux, de la violence à l'état pure, dévastatrice et sans merci. Et c'était ça qui t’empêchais de continuer ta soirée pour la finir avec la jolie brune de tout à l'heure. « t’accostes tous les mecs qui te regardent avec insistance quand t’es fringuée comme ça ? » Ses yeux descendent de ton visage jusqu'à tes jambes, encore un coup d’œil à ton anatomie. Il faut qu'il arrête de faire ça par contre, tu détestes être passée au rayon x par le regard obscène d'un homme, mais pas lui. De près il est quand même largement plus beau que de loin, ouais beau, tu l'as bel et bien pensé ce mot. Tu souris à sa question, s'il savait que tu ne parle jamais aux hommes il se rendrait mieux compte de la situation. Mais tu ne lui fera pas le plaisir de le lui avouer, après tout tu ne sais pas encore s'il vaut le coup. S'il sera le bon pour cette nuit. « Seulement ceux qui ne me lâchent pas des yeux pendant vingt minutes sans interruptions. » Tu poses ton coude sur la table et appui ton menton sur bas de ta main. « Pourtant ma robe n'est pas très différente de celles de la plupart des filles ici. » Et t'étais même pas dans les pires d'ailleurs. Tu voulais savoir pourquoi toi, un point c'est tout.

la déshabillant du regard, tu te demandes ce qui a pu t’attirer en elle. elle est bonne, c’est sur mais c’est pas la principale raison. t’es pas de ceux qui s’arrêtent à l’aspec physique même si c’est toujours mieux de s’envoyer en l’air avec une nana bien foutue. c’est pas non plus ce comportement atypique qu’elle a eu, aller mater des nanas qui se dessapent –ou plus si affinités- pour du fric, après tout, elle aurait très bien pu être lesbienne. mais c’est son regard. bleu, limpide, prenant. en plus de ce qu’elle dégage. un truc puissant. une sorte de folie sans limite qui fait écho à la tienne. tu sais pas vraiment, peut-être que tu te trompes, qui sait, mais n’empêche que ce pressentiment te prend par les tripes. et te la rend attrayante, plus fascinante. ouais, elle est fascinante cette nana. tes impressions se confirment quand ta choppes ses prunelles avec les siennes, y a un truc. un truc fort. un truc obsédant qui te dit qu’elle est le genre de nana à sauter d’un précipice ou un truc du genre. ouais, y a cette sauvagerie et cette absence de peur, peut-être, tu sais pas, t’es pas psy toi. tout ce que tu sais et tout ce qui t’importes, c’est que ça te plait. tu sens la bête se lécher dans les babines, elle, aussi, est ravie. tiens, t’as remarqué qu’elle était dans le même type que svetlana ? ça doit être ça ton type, des blondes aux yeux regards et à la férocité excitante. « faut croire que t’as pas besoin de montre ton string pour taper dans l’œil des mecs » tu réponds simplement, ton petit sourire étant toujours de la partie avant de siroter ton cocktail, tes yeux toujours dans les siennes. ouais, elle t’intrigue, genre vraiment. ca te surprend mais te déplait pas, au moins elle pourra te divertir pendant un temps. « tu dégages un truc qui me plait » t’ajoutes simplement, t’es pas le genre de mec à aller par quatre chemins, autant clairement lui spécifier ce qu’il en est. « si t’as toujours pas appelé la sécurité pour dire qu’un mec bizarre te reluquait d’puis un bail c’est que t’es pas indifférente »

Tu as du mal a être attirée par les hommes, du mal à les désirer comme tu peux le faire avec les femmes. Tu payes pour voir des filles se déshabiller, pas des hommes. Tu as ce dégoût profond pour leur corps, la partie en dessous de la ceinture surtout. Sentir leur poids sur toi te rappelle que tu es plus faible qu'eux et que tu n'as jamais su te défendre. Pourquoi aimer qu'ils te fassent du mal alors ? Tu n'as pas cherché à comprendre, le jour où tu iras voir un psychologue pour tes problèmes n'est pas prêt d'arriver. Mais lui... Tu ressens cette connexion si différente de tout ce que tu as connu auprès des mâles, quelque chose qui te donnerait presque des frissons. A l'intérieur tu languis d'impatience, tu veux voir de quoi il peut être capable. Tes yeux dans les siens et ce lien se renforce, te confirme qu'il a ce que tu veux et ce simple contact visuel t’électrifie des pieds à la tête. Cette légère folie au creux des iris qui fait que le temps s’arrête un instant et qu'il n'y a que sa présence qui compte. Parce que tu te fous des gentils garçons plein de bonnes paroles, ceux qui t'offrent de jolies fleurs qui te portent à la limite du vomissement. Tu vie pour la douleur et le sang, les coups et les cris. « faut croire que t’as pas besoin de montre ton string pour taper dans l’œil des mecs » Tu réponds à son sourire par le tiens, alors tu lui avais tapé dans l’œil ? Ça ne t'étonnes pas, tu les fais tous tomber comme de vulgaires mouches. « tu dégages un truc qui me plait » , il te lâche soudainement, là par contre tu es étonnée. Tu ne t'attendais pas à une telle franchise de sa part. Il ne fait que te séduire un peu plus à chaque mot, tu te laisses faire gentiment. « si t’as toujours pas appelé la sécurité pour dire qu’un mec bizarre te reluquait d’puis un bail c’est que t’es pas indifférente » Tu lâches un petit rire, il n'a pas la langue dans sa poche et tu ne peux qu'aimer ça. « J'aurais appelé la sécurité depuis longtemps si le gars en question n'avait pas quelque chose de plus que les autres. » Tu dis toujours avec le sourire aux lèvres, jouant avec le petit parasol dans ton cocktail presque terminé. Tes yeux toujours planté dans les siens, tu essayes de percer ses mystères qui te font oublier la gente féminine. Une seconde plus tard tu te souviens enfin de son visage, tu savais bien que tu l'avais déjà croisé quelque part. « C'était toi au club de strip l'autre soir ? »