C'était pire qu'une claque. Et j'aurai jamais cru ressentir ce truc dans mon ventre. Ce truc qui me donnait envie de meurtres. A cause d'un mec. A cause d'un mec dont j'étais tombée amoureuse pour qu'il me lâche. Et lâchement. Sans aucune explication quasiment. J'avais pas réussi à assimiler totalement, même si j'avais eu envie de lui arracher les couilles aussitôt. Je me sentais vide. Et jamais je m'étais sentie aussi vide jusqu'à maintenant. Et ça m'énervait. Oh ouais ça m'énervait. Qu'il m'ait prise pour une conne, une putain de conne. Ce salop. J'arrivais pas a me calmer. Je tournais en rond à l'appartement. On n'était plus ensemble. Je n'étais plus avec Caleb. J'arrêtais pas de me le répéter. Je voulais tellement débarquer chez lui et lui faire la misère. C'était mon rêve a cet instant même. Je prenais mes clés, même pas mon sac, j'enfouissais mon smartphone dans la poche arrière de mon jean slim, et je claquais la porte de chez moi. Je roulais vite vite. Trop vite. J'avais toujours cette violence en moi que je voulais évacuer. Mais je roulais pas vers chez Caleb. Je me garais comme une merde, je sortais comme une furie et je frappais à la porte de chez... Dante. Plusieurs fois. La chiante par excellence c'est moi. De toute façon il avait du voir sur Facebook que je n'étais plus avec Caleb. J'attendais qu'il vienne m'ouvrir. Les yeux fixés sur sa porte, je la vois finalement s'ouvrir sur lui. Mes yeux percent les siens. Je n'attends même pas qu'il me propose d'entrer, je passe a côté de lui, limite je pourrais le bousculer. Et j'entre dans son appartement.

J’ouvre les yeux pour découvrir que je me suis endormi comme une merde sur mon canapé, joint entre les dents et le liquide que contenait mon verre sur mon t-shirt. Génial, faut vraiment que j’arrête de regarder Grey’s Anatomy, ça a l’effet d’un somnifère sur moi. Je sais pas qui est en train de mourir dans mon écran alors que je m’en fou royalement et pars prendre une douche. C’était de la bière dans mon verre et la bière ça colle. Comme d’habitude quand je suis sous la douche je me mets à penser à des milliards de trucs, mais au final j’en reviens toujours au même point : elle. Je l’ai pas vu depuis longtemps, je crois qu’il faut que je m’y habitue. Elle et sont mec ça a l’air de marcher, elle a pas de place pour moi dans sa vie c’est tout. Un coup à la porte, puis plusieurs autres. Je sais pas qui peut venir me voir, ça pourrait être Camil comme une fille qui a oublié son string dans ma chambre la nuit dernière. J’enfile un boxer et un survêtement en vitesse puis j’allume mon joint pour aller ouvrir la porte. Bah putain, quelle surprise. C’est limite si je reste pas la bouche ouverte comme un con en la voyant, elle a pas l’air contente d’ailleurs. Elle entre dans mon appart' sans dire un mot. Je lève un sourcil, faut qu’elle m’explique là, j’ai rien fait de mal alors qu’elle s’énerve pas contre moi. « Euh.. salut. »

Je le pousse un peu, entrant donc finalement dans son appartement.Euh.. salut.,Je ne réponds rien. Je trace ma route. Je sais pas pourquoi j'ai atterri ici. En fait si je le sais, ancré très profondément à l'intérieur de moi. Mais je fais genre. Je m'avance jusqu'à son salon où je tombe nez à nez avec sa télévision allumée sur une des séries à la con qui me font vomir. Je soupire vaguement, ne me focalisant pas par la merde visuelle que je viens d'avoir. J'enlève juste ma veste que je jette sur son canapé, avant de m'asseoir sur ce dernier, mains dans mon visage. J'essaye de me calmer, mais c'est pratiquement impossible. Ca a toujours été impossible avec moi de toute façon. Je me concentre sur ma respiration alors que je sens que Dante revient vers le salon. Il doit rien piger. Mais il va vite comprendre, sauf si il est déjà allé faire un tour sur le réseau social. Empêche moi d'aller tuer quelqu'un. Sérieusement, retiens moi. je dis entre mes mains, avant de relever mon visage pour le regarder. J'étais plus que sérieuse.

Je comprends pas trop ce qui se passe là parce que ça a aucun sens. Elle a aucune raison de venir me voir à l’improviste comme ça, elle est même pas censée me voir ou me parler pour son copain adoré, aimé. Je la regarde foncer dans le salon sans que j’ai le temps de lui demander ce qu’elle veut. Je la suis, tirant sur mon joint remplissant l’air de fumée et me déstressant un peu par rapport à sa présence. Ça fait tellement longtemps que je l’ai pas vue, plusieurs moi ? Je sais même plus. Depuis sa visite au garage si je me souviens bien, ouais, ça remonte à plusieurs semaines déjà. Je vais m’asseoir à côté d’elle dans mon canapé, toujours plein de questions sur sa venue. « Empêche moi d'aller tuer quelqu'un. Sérieusement, retiens moi. » Je suis pas sure qu’elle s’adresse à la bonne personne pour ça, je pourrais pas l’obliger à laisser tranquille quelqu’un qui lui a fait du mal. J’attrape une de ses mains pour découvrir son visage, je me retrouve pendant quelques secondes avec sa main dans la mienne, que je lâche comme si on m’avait électrocuté à travers elle. « Tu veux bien m’expliquer s’il te plait ? » Ouais, parce que je comprends vraiment que dalle.

Allez Lektra, concentre toi sur ta respiration. J'sais même pas pourquoi je me dis ça. C'est dans les films qu'il y a ce genre de trucs, genre je vais bien inspirer et bien expirer et ça va passer ! Que des conneries. Que des cons. Que des merdes. J'en avais marre. Marre. Marre. Impossible de me contrôler, je le savais. J'aurai dû lui arracher la tête quand il était encore devant moi. J'aurai dû m'autoriser ce plaisir et pas le laisser filer comme j'ai pu le faire. Je m'en voulais bordel. Tellement d'avoir pu croire en lui, d'avoir autant donné pour lui. Pour au final quoi ? Me faire lâcher comme de la merde ? Putain de connard. Ma voix est déterminée. Tout le monde sait que je suis capable de faire la misère. Je sens la main de Dante attraper la mienne. Je tourne juste mon regard sur lui, arrêtant d'insulter mentalement Caleb le temps de quelques secondes. Je baisse juste mes yeux sur nos mains, qu'il enlève aussitôt. Je ne fais même pas attention, je relève juste le regard. Tu veux bien m’expliquer s’il te plait ? Je me mords la joue intérieurement. Limite je pourrai me faire saigner. Il sait pas alors ? Visiblement pas. Je passe une main dans mes cheveux, mon dos heurtant celui du canapé. Tu connais pas les dernières nouvelles facebook ? je demande ironiquement, sans attendre une réponse particulière, avant d'ajouter, Caleb m'a lâchée. je dis en fixant la télévision en face de moi, la mâchoire serrée.

Trop de questions, pas assez de réponses. Je vois bien qu’elle est pas vraiment venue pour me voir. Si elle est là c’est parce qu’elle est énervée et qu’elle avait besoin de quelqu’un pour en parler. Et c’est là que ça coince, pourquoi moi ? C’est pas comme si on était potes ou même amis, elle s’est éloignée de moi par choix, pour faire plaisir à l’autre con. Et moi de mon côté je suis incapable de supporté une relation amicale avec elle, parce que je veux beaucoup plus que ça, depuis un bon moment déjà. Je regarde son visage, mon cœur bat plus vite et j’aimerais pouvoir disparaitre tellement j’ai honte. Fallait vraiment que j’aime une fille qui voulait pas de moi, j’aurais pas pu tomber amoureux d’une de ces filles qui me harcèlent au téléphone et sur facebook pour me revoir. « Tu connais pas les dernières nouvelles facebook ? » Je fronce les sourcils, c’est quoi le rapport avec le reste ? J’ai pas le temps de lui demander qu’elle me répond déjà. « Caleb m'a lâchée. » Silence, ma respiration se coupe un instant et je suis à la limite de m’étouffer avec la fumée. Je lui tend mon joint. « Tiens, prends ça. » Je sais pas encore si je dois me réjouir ou juste être content qu’elle soit là. « Désolé pour toi. » J’étais pas triste pour elle, ça me fait juste mal de la voir comme ça.

Caleb m'a lâchée, Caleb m'a lâchée... Et en plus, sans réelles explications. Pauvre minable. J'allais lui faire bouffer sa queue, il allait voir. Et je reste là. A regarder des médecins dans l'écran de la télévision. C'est dire, j'ai même pas pleuré. Quand il me l'a annoncé, j'ai tout gardé pour moi, quitte à ce que ça me torture la gorge, quitte à ce que ça me fasse mal à ne plus la sentir. Mais je ne voulais lui donner cette récompense. De me voir souffrir. Parce que ouais, j'allais pas mentir, au plus profond de moi ça me faisait mal. Vraiment mal. Mais j'étais fière, bien trop fière pour montrer que ça m'atteignait. Sauf qu'il fallait pas se leurrer, un jour ou l'autre ça finirait par sortir. Et pas de la bonne manière. Tiens, prends ça. Je quitte mes yeux de l'écran, pour le poser sur le joint qu'il me tend. Je n'hésite pas une seconde, je l'attrape et j'en tire une très longue taffe. Je ferme les yeux le temps d'un instant, puis je souffle. Bordel, ça fait un bien fou. Désolé pour toi. je rouvre mes yeux, tournant ma tête vers lui. Avant de rire. Un bon éclat de rire, avant de reprendre mes esprits, le fixant toujours, Tu es désolé pour moi ? Vraiment ? je continue de le regarder, Arrête Dante, on sait tous les deux que c'est faux, pas besoin de jouer l'hypocrite. j'ajoute en remettant le joint entre mes lèvres.

Elle éclate de rire et je sursaute, faut dire que je m’y attendais pas trop vu la situation. Elle est prête à tuer Caleb et là elle est morte de rire. « Tu es désolé pour moi ? Vraiment ? » J’hausse les épaules, en quelques sorte ouais, pas vraiment mais un peu. « Arrête Dante, on sait tous les deux que c'est faux, pas besoin de jouer l'hypocrite. » Elle tire sur mon joint, j’essaye pas d’être hypocrite. Si j’en avais rien eu à foutre d’elle je lui aurais dit que c’était qu’un connard, qu’elle avait qu’à l’oublier. Je sais très bien qu’elle l’aime, comme je l’aime elle. Je me laisse tomber dans mon canapé, yeux rivés sur le plafond. J’suis censé faire quoi dans cette situation hein ? Je soupire. « J’suis sincèrement désolé qu’il t’ait fait du mal, c’est ça que je voulais dire. » Je tourne mon visage vers elle, je sais pas ce qu’elle attend de moi, je sais pas pourquoi c’est moi qu’elle est venue voir. « Pourquoi t’es pas allée voir une copine à toi ? Tu sais bien que j’ai pas un avis objectif sur la situation. » J’lui reprends le joint et tire dessus, je veux pas trop la regarder. J’aurais l’air bizarre après, vaut mieux regarder le plafond, le plafond il est moche, lui.

Ça me fait rire qu'il soit désolé. Lui qui a toujours voulu que Caleb et moi ça se termine. Son rêve venait de se réaliser du coup non ? Donc oui du coup ça me fait bien rire. Au moins j'arrête de penser deux secondes au meurtre que je suis en train de préparer dans ma tête. Je regarde Dante, arrêtant de rire pour le coup, J’suis sincèrement désolé qu’il t’ait fait du mal, c’est ça que je voulais dire. Ouais ouais. J'hoche la tête mais je ne dis rien. Je croise juste son regard, essayant d'oublier Caleb le temps d'un instant. Ça serait tellement facile, de l'oublier d'un claquement de doigts. Putain. Ou de revenir en arrière. Pourquoi t’es pas allée voir une copine à toi ? Tu sais bien que j’ai pas un avis objectif sur la situation. Mon regard s'était un peu perdu derrière la tête de Dante. Mais mes yeux se reposent sur lui, alors qu'il reprend son joint. Je sais pas. En fait c'était comme quelque chose que j'avais pas tellement contrôlé. J'avais pensé à lui et puis voilà. J'étais là, chez lui, a côté de lui. Je sais pas. Je sentais qu'il fallait que je vienne te voir. Je m'en fous que tu sois pas objectif, je suis pas venue pour chialer sur toi. J'ai juste envie de me changer les idées. Sinon je vais tuer quelqu'un. Et je rigole pas. je réponds sincèrement, soufflant un peu, alors que je l'observe. Lui ne me regarde pas. Comme d'habitude. Donc voilà, tu étais la meilleure personne pour ça. Je pense. je rajoute. Je fronce les sourcils, puis je me penche vers lui pour attraper ses joues avec ma main, le forçant a tourner sa tête vers moi, Dis le moi si je te fais chier. je dis, sans le lâcher.

Elle se fout de ma gueule mais en même temps elle s’attendait à quoi ? J’vais pas lui sauter dessus à la seconde où elle me dit que son copain l’a quittée. Ouais j’attends que ça, depuis trop longtemps déjà, mais je suis pas un connard. J’veux pas profiter du fait qu’elle vient de se faire larguer pour coucher avec elle, j’suis pas un gars comme ça contrairement à ce qu’on peut croire. Et j’arrive toujours pas à la regarder parce que je sais que si je le fais, j’vais faire une connerie. Justement, du genre la violer sur place. J’exagère mais c’est ça l’idée en gros. « Je sais pas. Je sentais qu'il fallait que je vienne te voir. Je m'en fous que tu sois pas objectif, je suis pas venue pour chialer sur toi. J'ai juste envie de me changer les idées. Sinon je vais tuer quelqu'un. Et je rigole pas. » Je souris, je peux pas m’en empêcher. Elektra c’est la petite teigne, toute maigre, minuscule, je vois pas comment elle pourrait faire peur à quelqu’un. Je m’empêche de rire pour pas la vexer quand même, ça serait con. « Donc voilà, tu étais la meilleure personne pour ça. Je pense. » Et elle a surement raison, je serais pas cette personne qui lui posera un milliard de questions sur ce qui c’est vraiment passé, j’m’en fout de pourquoi il l’a quittée. Elek m’attrape la gueule et je me retrouve avec la bouche en cul de poule, comprenant pas trop ce qui se passe d’un coup. « Dis le moi si je te fais chier. » Je souris immédiatement. « Tu me fais jamais chier, tu l’sais. » J’suis faible, vraiment faible, surtout en face d’elle. Il me faut pas une seconde de plus pour que mon visage se rapprocher du siens et que je lui fasse un petit smack tout gentil. C’est bon, elle est plus en couple, je devrais pas me prendre une gifle. Je me recule, mes joues toujours pressées par ses mains mais le sourire aux lèvres, fier.

Cette mauvaise manie de ne jamais me regarder dans les yeux. J'ai horreur de ça, surtout quand je m'adresse à la personne. Ok, moi j'suis une pro du manque de respect, mais j'aime pas quand les autres le font sur moi. Pas logique, je sais. Je maintiens mes doigts compressés sur ses joues, l'obligeant du coup à me regarder. Ah je préfère ça. Et je ne le lâche pas en plus. Tu me fais jamais chier, tu l’sais. Ca me calme. D'un coup. Parce que je sais qu'il est sincère, je le vois, et je l'entends dans ses mots. Je reste silencieuse, continuant de le fixer, mes doigts ne voulant pas quitter son visage d'aussitôt. Il s'approche, et avant que je ne puisse m'en rendre compte, il a déjà ses lèvres sur moi et il s'est déjà détaché. Je reste sans bouger, l'observant alors qu'il sourit entre sa bouche en cul de poule à cause de moi. Je termine par le lâcher. Non je le frappe pas. Après tout, pour quoi faire ? Je ne suis plus en couple. T'es content hein ? De pouvoir faire ça. je dis, ramenant mes jambes sur le canapé, m'asseyant un peu en tailleur. En même temps un smack... t'as trop peur de faire autre chose. j'ajoute, la mine sérieuse.

Elek me lâche la bouche et je peux enfin avoir un visage normal. Je sais toujours pas trop ce qui se passe. C’est comme si en la quittant Caleb nous avait réconciliés. J’ai l’impression qu’il s’est rien passé entre le moment de notre dispute dans le par cet maintenant. Comme si tout redevenait comme avant et je sais pas si c’est ce que je veux. Alors je fixe le sol, encore une fois parce que je suis pas doué pour ce genre de trucs. Les sentiments, tout ça. « T'es content hein ? De pouvoir faire ça. » J’ai toujours un petit sourire aux lèvres et lui réponds pas un hochement de tête positif. Bien sûr que je suis content, plus que ça même. « En même temps un smack... t'as trop peur de faire autre chose. » Je soulève les sourcils immédiatement, elle me traite de flippette là ? « Moi trop peur ? Moi ? » je dis en pointant un doigt vers moi, l’air choqué. Si elle m’avait laisser faire j’aurais fait « autre chose » depuis bien longtemps ! Je me dis que je peux pas me laisser marcher dessus comme ça alors en une seconde je me retrouve avec la main sur sa nuque pour la rapprocher de moi. Et je l’embrasse, un vrai baiser cette fois pas un truc minuscule. Puis je la relâche pour me laisser tomber dans le canapé, les bras sous ma tête. « Faut pas me lancer de défis comme ça. »

Il veut faire genre son mec balèze avec un petit smack à la con ? Il me ferait presque rire. Et c'était ce que j'attendais, qu'il me fasse oublier Caleb l'espace d'un instant. C'était aussi pour ça que j'étais venu le voir de toute façon. Je savais qu'il arriverait à me faire passer outre mon énervement pour l'autre manchot débile. Moi trop peur ? Moi ? Je me retiens de sourire. La fierté des mecs par rapport à ça. Mais je le comprends, j'aime pas qu'on me traite pareil. Sauf que je rigolais juste, je le... taquinais ? Bordel, quel horreur. Je continue de le regarder, sourcils levés, jusqu'à qu'il m'attrape la nuque trop rapidement et que je sente une nouvelle fois mes lèvres plaquées contre les siennes. Et c'était pas un smack. C'était genre... un vrai truc. Un vrai baiser. Il termine par me lâcher et j'essaye de reprendre mes esprits. Et je me dis que je n'avais vraiment plus la force de le repousser. A quoi bon ? Ca me dérangeait pas maintenant. J'étais libre de faire ce que je voulais. Et si en plus j'oubliais mon ex un peu... Faut pas me lancer de défis comme ça. J'ai un léger sursaut de rire. Ouais ouais... Je marmonne, l'observant toujours. Je termine par enlever mes baskets nike, pour mieux me mettre sur le canapé. T'arrive à me calmer... t'as de la chance... je susurre doucement, alors que mes doigts passent sur son bras, avant d'aller sur ses côtés. J'suis sûre que t'es une tapette et tu crains les chatouilles. Je réplique avant d'attaquer.

J’ai peur de mal comprendre, de me fait des idées sur cette soirée avec elle. Elektra m’a laissé l’embrasser, ça faisait combien de temps que j’avais pas fait ça ? Trop longtemps. Elle m’a manqué, beaucoup trop pour que je lui avoue les yeux dans les yeux. Et c’est comme si on avait jamais étés séparés par son ex, comme si on s’était jamais quittés, engueulés. Ca me fait du bien de la voir, contrairement à ce que je pensais. « Ouais ouais... » elle m’avait cherché, elle sait comment je suis. Je peux pas refuser un défi, j’ai trop l’esprit de compétition, surtout quand ça la concerne. « T'arrive à me calmer... t'as de la chance... » Ses doigts glissent sur mon bras et je retiens un frisson, c’est elle, j’crois qu’elle pourrait me faire bander par la force de son esprit. Sans que je m’y attende je finis par me faire chatouiller. Putain, je crains trop en plus, j’suis déjà roulé en boule sur le canapé pour me défendre de mon mieux. Mais je peux pas me laisser dominer comme ça, surtout pas par une fille ! Je lui attrape les bras d’un geste vif et en deux seconde je suis au-dessus d’elle dans le canapé, les mains posées sur ses cotes, prêt à l’attaque. « Tu sais que tu peux pas gagner contre moi, pourquoi tu cherches la merde ? » je dis avec un sourire.

J'ai l'air d'une complète gamine à vouloir le chatouiller comme ça. Mais je kiffe le voir se ratatiner, ça me fait presque rire. On dirait un petit garçon tout craintif. Et j'aime prendre le dessus et c'est moi qui mène la danse là. Je le pince de partout, histoire de continuer mes attaques jusqu'à qu'il réussisse à mener sa danse à lui. Ok, j'suis forte comme fille, j'ai des muscles et je sais me défendre. Mais bon, contre un mec, y'a pas photo de toute façon, on est inégaux face à ça. En un rien de temps il est au dessus de moi. Je plisse mes yeux, ne le quittant pas du regard. Je fais genre mon regarde de menace imminente. Tu sais que tu peux pas gagner contre moi, pourquoi tu cherches la merde ? Je sens ses mains sur mes côtes et vu son sourire... il va attaquer, j'en suis sûre. Faut que je sois plus rapide que lui. Mes mains se détachent et je les enroule autour de sa nuque avant de le tirer vers moi et de l'embrasser. Mais pas un baiser de merde, non, je lui donne un putain d'avant goût. Mes jambes caressent un peu les siennes jusqu'à ce que je me sépare de lui, recroisant son regard, Je viens de gagner. Et tu le sais. Je dis fièrement, souriant à mon tour.

J’me sens juste bien quand je suis avec elle, j’arrive pas à savoir pourquoi mais c’est comme ça. Camil qui comprend pas pourquoi je l’aime, elle. Moi-même je sais pas, ça s’est fait comme ça, à force d’être près d’elle je m’y suis trop habitué. Niveau physique elle m’a toujours plus de toute façon, même si j’avais pas le droit d’y toucher ou de lui faire quoi que ce soit sans me faire frapper par quelqu’un. J’suis toujours au-dessus d’elle, appréciant la vue et la proximité entre nous deux, ça fait un bail.. J’m’attends à ce qu’elle riposte, qu’elle essaye au moins de retourner nos positions pour ne plus être perdante. Au lieu de ça, je me retrouve tiré vers elle et elle m’embrasse. Elle m’embrasse putain, je sais pas si elle se rend compte que c’est la première fois qu’elle le fait. « Je viens de gagner. Et tu le sais. » Je garde mon sourire aux lèvres, impossible de me ruiner le moral là. « C’est pas bien de tricher.. » je dis après un léger soupir désabusé. Elle me prend par mon point faible aussi, j’peux rien faire moi ! Mon sourire s’agrandit quand je me souviens, je baisse doucement mon visage jusqu’à son cou pour y déposer quelques baisers. Puis je relève la tête, tout fier de moi, comme toujours. « Je pense que je gagne là, par contre. »

Je sais, je prends les commandes. J'ai mis Caleb dans un coin de ma tête, et j'essaye d'avancer sans lui. Ok, ça fait à peine 24 heures qu'il m'a lâchée comme une véritable merde, mais j'en ai rien à foutre. Je fais ce que je veux maintenant. Peu importe. Je n'ai jamais été une fille modèle et je ne le serais jamais. Je m'en foutais des règles. Les meufs qui voulaient pleurer leur mec pendant plus d'un mois, non, pas mon truc. Moi j'avais juste envie de lui faire la misère, de le tuer. J'avais déjà eu ma dose de pleurs. Donc ouais, je le mettais autre part dans ma tête. Parce que là je regardais Dante qui faisait genre, mais qui avait l'air complètement aux anges après mon baiser. Tu m'étonnes. C’est pas bien de tricher.. Je lui fais un sourire, plutôt fière de moi. Je perds ses yeux quand il baisse son visage jusqu'à que je sente... ses lèvres dans mon cou. Putain. Je me crispe presque aussitôt. Fermant les yeux. Il connait mon point faible et ça fait chier. J'peux rien faire contre ça. Je pense que je gagne là, par contre. Je fronce mes sourcils. Je me redresse un peu, juste pour enlever mon haut et le jeter plus loin. Tu veux vraiment jouer à ça ? Je demande, en haussant un sourcil, le fixant intensément.

Je sais que je suis débile d’attendre autant d’elle alors qu’elle ressent pas du tout la même chose que moi, qu’elle vient juste de se séparer du gars qu’elle aime et qu’elle est là pour l’oublier avec moi. Je sais aussi que je profiterais de chaque minute avec elle, parce que j’veux pas qu’on redevienne comme avant. En froid, s’éviter, ne pas se parler. Je veux plus de ça maintenant qu’il y a plus l’autre entre nous. J’sais que je peux que la faire succomber en l’attaquant direct dans le coup, j’avais découvert ça pendant notre voyage à New-York, quand tout à commencé j’imagine. Elle a pas l’air contente que j’ai utilisé ça contre elle et je peux pas m’empêcher de sourire de plus belle. Jusqu’à ce que son haut se détache de son corps pour finir par terre, j’aurais presque la mâchoire qui toucherait le sol. Ça fait longtemps que je l’ai pas vue comme ça, je fronce les sourcils à mon tour, je sais pas quoi faire. « Tu veux vraiment jouer à ça ? » demandes à un somalien s’il veut un mc do, sérieux. J’me mords la lèvre inférieure pendant une seconde, hésitant en me posant un milliard de questions que j’arrive pas à comprendre. Le choix est vite fait, mon visage rejoint le siens à sa hauteur pour que je puisse l’embrasser une fois de plus. C’est plus passionné que d’habitude, quand même, vu la situation. J’suis déjà torse nu, j’peux pas en enlever plus sans être plus à poil qu’elle. J’attrape ses cuisses pour m’installer plus confortablement entre elles. « C’est ce que je préfère, jouer. »

Je sais déjà, d'avance, ce qu'il va se passer. C'est tellement prévisible. Surtout avec Dante. Mais j'aime ça. J'en ai envie là. Je croise son regard alors que je viens d'enlever mon haut. Je sais qu'il résistera pas longtemps. C'est incroyable le pouvoir que j'ai sur lui. Mais de toute façon là... j'ai besoin de lui. Vraiment. Et je serai trop fière pour l'admettre. Pour le lui dire. Je savais aussi que c'était le seul avec qui je pourrais oublier Caleb. C'est sûrement pour ça que j'avais débarquer chez lui. Inconsciemment je le savais. Ou je l'avais toujours su. Je dois même pas attendre deux secondes que je le sens s'approcher et il s'empare de mes lèvres une nouvelle fois. Je passe mes mains dans ses cheveux, le serrant un peu pour ne pas qu'il ne m'échappe. Je sens ses mains sur mes cuisses qui sont encore cachées par mon jean. C’est ce que je préfère, jouer. Je souris franchement. Je le sais. Je descends mes mains sur le devant de mon jean, commençant à déboutonner un peu, Alors que le meilleur gagne... je susurre avant de remonter mes mains pour attraper son visage et le coller une nouvelle fois sur le mien.

C’est pas bien ce qu’on s’apprête à faire, j’le sais, elle le sait surement aussi. Je pense ça parce que j’aurais préféré que ça se passe autrement, mais ça me va comme ça. J’vais pas faire le difficile depuis le temps que je l’attends. Elle vient de se faire larguer et elle se jette sur moi, j’ai même pas l’impression d’être la roue de secours. J’suis trop attaché à elle pour me raisonner. Je veux pas rater cette occasion parce que, la connaissant, elle se repointera peut-être jamais. « Alors que le meilleur gagne... » Son sourire me tue, j’ai envie de la serrer contre moi jusqu’à ce qu’elle me dise qu’elle peut plus respirer. Et j’ai envie de me mettre des baffes pour penser des trucs comme ça. Heureusement elle m’embrasse et me fait oublier tous ces trucs débiles. J’interromps notre baiser pour déboutonner son jean vite fait bien fait et le tirer pour qu’il rejoigne son t-shirt à coté de nous. Le corps d’Elektra, encore une fois, sous mes yeux. Sauf que cette fois j’ai le droit d’y toucher, ce que je m’empresse de faire en laissant mes mains caresser ses courbes doucement.

Je m'attarde sur ses yeux juste avant de l'embrasser. Je ne l'avais jamais vraiment regardé comme ça auparavant. C'était différent maintenant. Je voyais Dante différemment. Peut être parce que j'essayais en vain de cacher Caleb dans un coin de ma tête et de me focaliser juste sur lui. Ou peut être que Gaia avait raison, et qu'il y avait toujours eu ce truc avec Dante, enfouis quelque part en moi, très profondément. Et c'est en l'embrassant et en sentant ses mains me caresser de partout que je demandais comment j'avais pu me retenir tout ce temps là. Mon jean est par terre, et mes mains s'attaquent à son pantalon. Je le fais descendre rapidement, le faisant rejoindre ses autres copains à terre. J'enroule mes jambes autour des siennes, descendant mes mains le long de son dos, laissant quelques marques avec mes ongles alors que je reprends ses lèvres, descendant ensuite les miennes le long de son cou.

***

Essoufflé mais heureux, j’crois que c’est ce que je suis là tout de suite. Elle est encore dans mes bras et j’ai un petit sourire que je peux pas décrocher de ma gueule. Comment je pourrais de toute façon ? Je viens enfin de profiter du corps de la fille que j’aime et que j’attends depuis trop longtemps. Je dépose un dernier baiser sur ses lèvres avant de m’asseoir dans le canapé pour enfiler mon caleçon. Je la regarde un instant, j’dois surement avoir l’air idiot quand j’ai les yeux sur elle, elle me rend comme ça je crois. Je me lève pour aller me chercher du gâteau que Magda m’a donné parce qu’elle en avait trop fait et je reviens avec ça à la main. Y’en a qui fument après, moi je mange, je vois pas où est le problème. Je me laisse tomber comme un porc à côté d’elle. « Ça valait le coup d’attendre ? » je dis avec un petit sourire pervers. A moins qu’elle ait simulé, je pense pas l’avoir déçu pour le coup.

Voilà c'est fait. J'ai baisé avec Dante. Depuis le temps qu'on se tourne autour, fallait bien qu'on passe à l'action. Et franchement, j'étais pas déçue. Je reprenais mon souffle, fixant le plafond alors que je sentais le regard de Dante sur moi. Je sens ses lèvres sur les miennes, ce qui me pousse à le regarder se lever puis partir vers la cuisine. Je me redresse un peu, histoire d'attraper ma culotte et mon t-shirt. Je cherche mon paquet de clope, j'en prends une et je l'allume alors que le gros revient avec sa part de bouffe. Ça valait le coup d’attendre ? Je tire une latte, soufflant un peu sur sa gueule, en m'allongeant de toute ma longueur, posant mes jambes sur ses cuisses. Mouais, on va dire ça. Je dis en haussant les épaules, le fixant, alors que je continue de fumer ma clope.

J’arrive pas vraiment à croire que ça vient vraiment de se passer, c’était pas vraiment ce que j’avais prévu de faire ce soir. Déjà que je m’attendais pas à ce qu’elle débarque à l’improviste comme ça. J’vais vraiment pas me plaindre, j’suis seul avec la fille que j’aime et j’ai enfin lui faire ce que je rêvais de lui faire. Quand je m’assois elle pose étale ses jambes sur moi, j’ai pas l’impression qu’elle a envie de partir tout de suite et ça me surprend. Je pensais qu’elle allait se barrer direct et me laisser tout seul après avoir eu ce qu’elle voulait. Mais non, elle s’installe confortablement et s’allume une clope pendant que je mange. « Mouais, on va dire ça. » Je la regarde, choqué, offensé même. « T’es sérieuse là ? Tu veux dire que j’suis nul ? » Je mange un gros morceau de mon gâteau pour me consoler, personne n’a le droit de critiquer mes performances sexuelles.