Que c'est dur d'être un mannequin parfois. Franchement rester debout toute la journée devant un objectif sans pouvoir s'asseoir, ni même boire quoique ce soit pendant de longues heures. Quelles conneries, bien sûr que c'était l'un des métiers les plus faciles du monde quand on savait le faire. Je savais raccourcir une séance photo de une heure en demi-heure, à force de travailler pour eux, je savais très bien ce qu'ils voulaient de moi. Un coup le bad boy, un coup le gentleman absolument parfais, un coup le regard du beau mâle en rut. Bref, ce métier était tout ce qu'il y avait de plus facile à mes yeux étant donné que je savais jouer la comédie depuis tout petit. C'était d'ailleurs bien pour ça que je le faisais. Ca m'occupait et me ramenais de la thune en plus de toute celle que j'avais, en même temps j'avais pas besoin de travailler tellement mes poches étaient pleines. Mais j'en voulais plus, toujours plus. Et j'aimais profiter de tous les avantages de ce métier. Comme par exemple les séances de massages gratuits -enfin, tous frais payés par mon agence- auxquelles j'avais le droit de façon illimitée. J'abusais parfois en y allant très souvent, dès que j'avais envie de me détendre. Sans doute plus que tous les autres mannequins qui devaient bosser plus que moi mais je m'en branlais totalement, j'y avais le droit et je prenais ce droit. Aujourd'hui d'ailleurs j'en avais envie et avait pris rendez-vous pour l'heure qui suivait. Je débarquais légèrement en retard, comme d'habitude de toute façon, prêt à me faire prendre en main par Mia, ma masseuse attitrée. En bonne masseuse et hôtesse d'accueille elle répétait ses mots de bienvenue qui me firent lâcher un soupir blasé. Elle aimait juste la thune que je devais lui rapporter par mon agence à venir si souvent. Répondant d'un simple signe de tête je la suivais dans la pièce de massage, pressé de finir entre ses mains. "Le dos aujourd'hui." lâchais-je presque froidement, mon regard ne manquant pourtant pas de la reluquer discrètement, pas si froid que le ton de ma voix. Après tout si les masseuses s'habillaient de la sorte, c'était sans doute pour être mattées.

Je rentre dans le salon de massage, prêt à recevoir mon dû et suit la jeune masseuse qui s’occupe de moi depuis le début. Je n’ai jamais véritablement nous de liens avec elle, après tout quel intérêt de se préoccuper du petit personnel ? C’est qu’une perte de temps. Certes, au bout d’un certain temps elle parvient parfaitement bien à me détendre, il faut l’avouer cette fille à des doigts de fée -en même temps heureusement elle est payée pour- . Je finis toujours par me laisser aller un peu, ça m’est même arrivé de m’endormir une fois, et elle avait du me réveiller pour me faire partir. Je rentrais dans la pièce juste après lui avoir annoncé assez sèchement ce que je voulais. Je n’y pouvais rien, elle était trop douce parfois et j’en profitais un peu, elle était à mon service et rien d’autre, je n’avais rien à lui devoir. « Je serais prêt dans une minute. » lâchais je en rentrant dans la pièce, ressentant bien qu’elle me regardait mais je ne faisais mine de rien, après tout elle ne serait pas la première à qui je plais, encore heureux. Je referme la porte pour être tranquille quelques secondes, après tout je suis loin d’être comme les filles et de mettre trois heures pour me foutre à poil. Enfin, à poil non, j’ai pas envie qu’elle me fasse un malaise quand même te je me contente alors de retirer mon t-shirt pour me retrouver torse nu, ainsi que mes chaussures car je sais que leurs règles d’hygiène l’impose et que, faut l’avouer, c’est quand même plus confortable.
Habitué, je m’allonge sur la table de massage très confortable, me mettant sur le ventre et en calant ma tête sur mes bras croisés. « C’est bon. » criais je en ne voulant pas non plus attendre trois heures que ça commence, non pas que j’avais un rendez-vous après, mais j’étais comme un gamin qui veut son cadeau de suite. Ouais, les massages c’était mon péché mignon je n’ai pas honte de l’avouer. J’attends qu’elle rentre, impatient, en plus j’ai vraiment mal au dos aujourd’hui. Une fois à l’intérieur, je souffle alors, la tête dans mes bras :  « J’ai un noeud dans le bas du dos, ça me fait trop mal. »