Message envoyé. Un sourire taquin illuminait mon visage. J'avais hâte de voir Brahim, parce que même si on se chamaillait souvent lui et moi, il m'apportait beaucoup de bonheur. C'était un peu mon petit rayon de soleil au quotidien. Et ce malgré que ce soit un emmerdeur de première ! Il y en avait pas deux comme lui et heureusement pour nous croyez moi. J'avais beau l'adorer je me demandais des fois comment je pouvais arriver à le supporter toute une journée. Il était joueur, macho, râleur et parfois terriblement pénible. Mais ça c'était dans ses mauvais jours et puis j'aimais ses défauts, car ça faisait de lui qui il est. Faut pas croire mais il avait aussi des bons côtés, si si je vous jure ! Il pouvait être drôle, attentif, généreux (mais pas trop). Il savait être là pour moi quand j'en avais besoin et pour ça je ne l'en remercierai jamais assez. Notre amitié était difficile à comprendre, beaucoup de personnes pensaient parfois que nous étions en couple tant nous étions proches et complices. Pourtant il n'y avait jamais eu le moindre sentiment amoureux entre nous, ni même une once d'attirance. Si je devais admettre que Brahim était très beau garçon, il ne me plaisait pas et ne m'avais jamais plu. À vrai dire je le voyais davantage comme un frère que comme un potentiel petit ami, vous voyez le genre ? Et même si les autres ne parvenaient pas vraiment à le comprendre, je m'en fichais. Je ne changerai pour rien au monde ma relation avec le jeune homme.

14 h 10. Depuis déjà dix minutes je patientais devant le célèbre café à l'enseigne verte et blanche. J'étais certaine qu'il ne serait pas à l'heure, ce mec était toujours en retard c'était dingue ! Heureusement que je le connaissais bien et que je m'y étais préparée, néanmoins de nature quelque peu impatiente, attendre était une chose qui pouvait me rendre de mauvaise humeur. Ça va que c'était Brahim, sinon croyez moi la personne se serait pris un sacré savon. Quand je suis ronchon, je peux être une vraie peste, c'était plus fort que moi mais je n'avais pas un fond méchant. Enfin il allait quand même en prendre pour son grade, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. Non mais oh ! C'est qui le patron ici ? C'est Bibi alors chut. J'avais le droit de l'engueuler, alors j'allais pas me gêner. Toute façon, j'adorais lui en mettre plein la gueule, c'était mon passe temps favori, allez savoir pourquoi... « Alors tête de phoque c'est que maintenant qu'on arrive ? Ah je sais ! Tu sais toujours pas lire l'heure en fait ? T'en fais pas je t'achèterai plus de montre avec des aiguilles, pauvre bichon. » Je lui mets des petites tapes sur la joue pour l'embêter. Il détestait ça. Et plus il détestait, plus j'adorais. Sadique moi ? Nooooon. Faux ! Je dis FAUX ok ? Bref. Je disais quoi déjà ? Ah oui, je taquinais Brahim ! Il me regarde, l'air méchant... Sérieusement il croit me faire peur avec ses yeux là ? « Fais pas cette tête mi amor ! Je me venge de ton retard. Franchement t'es gonflant à toujours être à la bourre. Mais j'ai une surprise pour toi... » Ah d'un coup Monsieur me porte de l'intérêt ! Pff ces mecs, tous les mêmes. « SHOPPING ! » lançais-je d'une voix aigüe comme pas possible tout en levant les bras au ciel. Mon dieu, j'imagine pas comment je devais avoir l'air cruche à faire ça. Mais je m'en fiche. On a qu'une vie non ? Bon bah voilà. Quand je vois la tête que tire Brahim je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, si bien que je n'arrive pas à lui dire l'intégralité de mon programme du jour. Oh putain, j'étais à deux doigts de pisser dans ma culotte. Fallait que j'me calme rapidos. Inspire. Expire. Inspire. Expire. « Tire pas la tronche pépito ! J'ai pas fini. En fait j'ai besoin de lingerie... » Un petit sourire taquin prend place sur mon visage, en attendant que le grand imbécile devant moi tilte sur ce que je venais de dire. Un, deux, trois...