Khan soupira en voyant l’état de son taxi. God, il en avait assez de ramasser des gens complètement bourrés qui venaient lui saloper son véhicule et qui devait encore nettoyer ? C’était bibi ! Ok les clients sont rois, il était d’accord sur le principe, mais à un moment, fallait arrêter de se foutre de la gueule du monde, il y avait un certain respecter à avoir. Putain, qu’est-ce qu’ils avaient tous à chercher à finir aussi mal ? Il soupira avant de s’emparer d’un torchon et de son seau d’eau qui le servirait à limiter les dégâts. « Saletés de jeunes bourrés de mes deux » Détrompez-vous, il n’était pas réellement énervé, plutôt agacé par le comportement de ces petits cons qui se croyaient tout permis. Ok, c’était pas voulu de la part du petit mais quand même, il fallait bien qu’il se retrouve un bouc émissaire à sa colère. Il poussa un autre soupir et commença à récurer, un air dégoûté sur le visage. Quand il avait décidé de devenir chauffeur de taxi ce n’était pas pour aller tremper ses mains dans le vomi d’autrui, déjà qu’avec le sien il avait déjà du mal –enfin quand il dégueulait s’entend, ce qui, heureusement, n’arrivait pas souvent, ce serait le comble. Les résidus retirés, il prit la brosse et frotta le tapis comme un forcené. Autant il y avait des jours où il adorait ce métier de couverture, mais il y avait des jours où il se maudissait de l’avoir pris, comme ce soir. En plus, ça puait à mort ces conneries, à se demander ce que le gosse avait pu ingurgiter tant c’était horrible. « Allez, Khan cesse donc un peu de te plaindre et frotte » s’exhorta-t-il d’un ton autoritaire pour retourner à sa tâche. Cela eut son effet puisque moins de trente minutes plus tard, il avait enfin terminé. Maintenant, il fallait gérer l’odeur. Il utilisa ce qui lui tomba sur la main, laissant les portières grandes ouvertes, mettant les senteurs pour voiture. « Enfin ! » s’exclama-t-il lorsqu’il eut terminé. Quarante-cinq minutes de sa vie perdues inutilement, le point positif était qu’au moins sa faim était passée. Il s’empara de ses affaires sur le sol et inspecta son téléphone afin de déterminer s’il n’avait eu aucun appel de la part de sa responsable depuis qu’il lui avait annoncé le petit incident. Il avait bel et bien un appel manqué, mais de la personne qu’il croyait. Georgia. Le prénom mit un moment à trouver une signification dans son cerveau et dès que cela fut fait, il sauta au volant de son véhicule baptisé pour l’occasion Puanteur Mobile. Ok, il était quelque peu dur puisque l’odeur avait commencé peu à peu à se dissiper. Il n’eut pas de mal à retrouver le motel dont elle parlait, être chauffeur lui permettait de connaître la ville comme sa poche au cas où il aurait besoin de s’échapper lors de sa seconde activité. Il n’eut pas de mal à la localiser, seule sur le trottoir, se déplaçant avec difficulté, la mine défaite. Il se gara à ses côtés et sauta de la voiture pour aller à sa rencontre. « Ca va ?! » Question stupide, hautement stupide. Une jeune femme vient de se réveiller sans souvenirs dans un motel miteux, forcément, tout allait bien. « Désolé de ne pas avoir répondu, mon portable n’était pas à proximité, t’es là depuis longtemps ? » Il ne faisait pas les choses dans l’ordre, en prenant conscience, il lui passa un bras autour des épaules et l’invita à s’installer dans son taxi « Viens je te ramène »