“ L e jour où on mettra des cons dans un panier, tu seras pas sur le couvercle. ”
FICHE D'IDENTITÉ
vingt trois ans Δ critique musicale Δ lesbienne Δ célibataire mais amoureuse.
Mon nom complet est Esther Junie Desveaux et j'habite à San Francisco depuis environ trois ans. Je suis née le trois juillet 1990 à Paris, en France et j'entretiens des souvenirs plutôt mitigés, mais mon côté m’oblige à me souvenir que des bons moments concernant mes jeunes années. Pour moi, le bonheur se résume en un mot: friendship. Pourquoi ? Eh bien... Quand t'es au fond du gouffre c'est pas ta famille ni la personne que t'aimes qui va t'aider mais bien tes amis, et que c'est une seconde famille qu'on se crée au fil du temps, mais vous comprendrez mieux cela en lisant mon histoire.
DOSSIER MÉDICAL
Physique Δ
Poids: 46 kg Taille: 1m68 Vue: Elle a un œil qui voit mieux que l’autre, donc il lui arrive d’en fermer un pour calmer sa vue. Mais elle supporte pas les lunettes donc reste comme ça. Tatouages: Elle souhaite en avoir, mais réfléchit encore. Maladie: Quelques restes de ses antécédents, des débuts de crises qu'elle calme à coup de pilules.
Habitudes Δ
Tabac: Elle fume, comme un pompier. Et l’assume plus ou moins. Alcool: Une bière de temps en temps, elle est très peu alcool Drogue: Non. Jamais. Sexe: D’un naturel très peureux et craintif, elle a peur de tomber amoureuse ou de jouer à coucher avec des inconnues en général. Activité physique: +, elle fait du roller derby.
*Esther a des antécédents ana-boulimiques et elle reste sous traitement pour calmer ses crises d’angoisse et de boulimie.
DEATHY
Pseudo: Deathy, Arsenic Riot. Nationalité: Française. Âge: On ne demande pas l’âge d’une dame voyons. Comment as-tu connu POH ? Une amie dont je ne sais pas le nom ici. S'agit-il d'un scénario? Non, un personnage inventé. Multicompte? Non. Personnalité sur l'avatar: Chloé Norgaard. Code du règlement: Ok, par Maya Un dernier mot? Je pense avoir besoin d’un certain délai pour ma fiche, étant surbookée en ce moment et suffisamment maso pour m’inscrire sur d’autres forums :B. Je ne serais plus là la semaine prochaine sinon. Sinon je rêve de faire un retour dans le temps dans un manoir dirigé par un docteur transsexuel et de devenir une transexuelle de Transylvanie, mais tout va bien.
Code:
[size=10]► <span class="pris">CHLOE NORGAARD</span> ✱ esther j. desveaux[/size]
« J’ai des petits bouts de squelette qui font n’importe quoi, des petits bouts de moi qui n’en font qu’à leur tête. »
Elle est née dans une famille normale, ni aisée ni pauvre. Loin de l’idée d’être malheureuse, Esther est une petite fille joyeuse, pleine de vie. Sa mère, Chimène de son petit prénom, était une nourrice et son père, Zéphir, était électricien. Rien de bien exceptionnel mais le ménage avait de subvenir à leurs besoins. Assoiffée de connaissances, c’était sous l’œil amusé de ses parents que la petite s’amusait à lire le dictionnaire, cherchant sans relâches les mots inconnus qu’elle avait entendu dans la journée.
« Nous allons faire des puzzles aujourd’hui. » dit un professeur, d’un air calme et mesuré. « Je pense que ça ne va pas être possible madame » déclara madame Desveaux. « Pardon ? » « C’est du vingt pièce ? » « C’est exact » « Elle fait du cent pièces. » La professeure blêmit et haussa les épaules. « Et les couleurs ? » « Elle connait ses couleurs. Le cyan, le fuchsia, le vermillion, la chartreuse. » L’institutrice soupira d’un air désespérée. On proposa à Esther de sauter une classe mais l’attitude violente de la petite et son immaturité risquait de l’handicaper.
Elle continuait donc à traîner les cours, vouant un culte pour les insectes et les araignées, faisant des trous et des courses de gendarmes. Après tout, elle était une enfant, et on disait d’elle que c’était une surdouée contrariée à devoir s’ennuyer en classe. Scolairement tout allait bien, si seulement le côté familial ne commençait pas à se casser violemment la gueule … Chimène et Zéphir voyait régulièrement un couple d’amis et ce qui devait arriver arriva : Madame Desveaux s’enticha de l’homme à son amie et son amie de son mari. La logique voulait donc qu’elle se lance de corps et d’âmes dans cette relation, le cœur vide de sentiments pour son ancien mari. Elle prit alors ses deux enfants –Esther et un petit garçon du nom de d’Aloïs- et partit à l’aveugle avec son idylle, se fichant bien que sa progéniture avait école ou d’autres préoccupations que les disputes de leurs parents. En une semaine elle revient, remarquant que partir à la Rambo c’est pas terrible. Esther, plutôt contente de revoir ses parents ensemble, sourit d’un air innocent.
« Ca va mieux maman ? - Tout à fait Esther. On fêtera tes dix ans tous ensemble, avec papa, Aloïs et on appellera papy aussi. »
La petite eut des étoiles dans les yeux. Leur grand père habitait loin, trop loin pour pouvoir les voir souvent.
Chimène n’aimait plus Zéphir. Chimène commença à écrire. Chimène déprima. Chimène tenta de vendre son âme au diable. Ils firent chambres à part. Chimène pleurait tous les soirs. Chimène fut admis en hôpital psychiatrique peu après les dix ans de la gamine.
« J’ai mangé des croquettes et depuis rien ne va. » Dîtes à une fillette de dix balais que sa maman est à l’hôpital parce qu’elle aime plus papa et qu’elle a peur de trahir ses enfants. Dîtes lui qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours par respect des autres, elle a pleuré des nuits entières dans le but de sourire le lendemain. Essayez de lui faire comprendre. Essayez. Tentez. Elle vous regardera avec cet air innocent, ce sourire naïf, cette tête qui vous transperce de part et d’autres, qui vous dit « Arrête, je t’en prie, j’aime ma maman et je ne comprend plus pourquoi elle n’est plus à la maison. » La psychologue restait formelle, plus rien ne clochait chez cette gamine trop dans son monde, « dans sa bulle » comme disait les autres. Parlons en des autres, qui la foutait par terre en la traitant de « vache » car « desveaux ça ressemble à desvaches », parlons en. Et ces profs, ces profs qui voient que dalle, et la gamine qui entrave rien. C’était peut – être ça sa force, la non compréhension des choses. Son isolement affectif. Parce que papa était triste et maman plus à la maison, frérot plus petit et Esther plus autonome qu’elle n’avait plus le temps de faire face aux autres, et aux harcèlements. Junie devenait une peste, Esther une renfermée. Et c’était mieux ainsi.
« Crawling to my Glass Prison, a place where no one knows: My secret lonely world begins. »
Pour de nombreux, le collège est une épreuve dans la vie d’un enfant. Des fois le changement est radical et déclenche des crises d’angoisse. Des fois il se fait de manière instinctif, comme si la personne avait été née dans ces couloirs sans fin aux portes numérotées étrangement. Pour Esther, sa vie était doublée. Elle devait comprendre les pleurs de sa mère et les chiffres en mathématiques ainsi que les dates en histoire. Continuant dans sa direction d’enfant modèle, elle continua à étudier sans relâche, se taisant en cours et restant égale à elle-même.
C’était un treize octobre. Un vendredi treize d’ailleurs. « Les enfants papa et moi on doit vous parler. » Chimène paraissait fatiguée, son visage était creusé, aminci. « On va se séparer avec papa. » Pour la première fois de sa vie, la mère craqua et fondit en larmes devant ses enfants. Elle qui avait gardé la fierté de n’avoir jamais pleuré devant quiconque. Esther sentit sa gorge se serrer et soupira. « Mais … Je vous aimes tous les deux … » Cette simple phrase eut pour effet d’accentuer les pleurs de sa génitrice, mettant la petite dans un malaise. Elle s’assit dans le canapé, fixant sa mère avec un regard vide. Pour la première fois, elle voyait à quel point le malaise de sa mère était grand. Si elle avait fait ces tentatives, si elle avait nourri ces mensonges, c’était pour leur bien. Par la peur d’arriver à une rupture avec leur père. A un … divorce. Le cœur serré, la gamine laissa son regard vagabonder sur le visage de sa mère. « Toi et Aloïs, vous pourrez venir quand vous voulez. On fera une semaine chez maman, une semaine chez papa. Je refuse de faire la même erreur. J’ai trop réfléchi pour bâcler les choses. » L’enfant osa sourire, si elle avait réfléchi, c’est que c’était une décision importante. Et dans son for intérieur, elle se disait qu’elle n’avait rien dire. C’était la première phase dans la constitution de son monde. « Je préfère que tu sois seule que malheureuse alors … »
Elle se disait qu’elle avait une mère et un père. Ils étaient heureux, ils s’aimaient. Ce monde, elle le voyait en rêve, quand elle était seule. Elle le dessinait sur un cahier, enfermée de longues heures dans sa chambre avec une lueur nostalgique dans les yeux. Elle continuait à aller au collège, mais on voyait qu’elle était changeante. Elle était dans son monde, encore plus que d’habitude. De toute manière, elle souhaitait y rester. Si c’était pour se rendre compte qu’on la traitait tantôt de dérangée, tantôt d’asociale, autant l’être.
« Help me - I'm trying to believe ! » Le jeu préféré pour ces pré-ados restait celui de la cocotte en papier. Vous écriviez un gage dessus, et vous deviez le faire si vous aviez le malheur de tomber sur l’action ingrate. Allez dire à Esther qu’elle n’était qu’une paumée était un de ces gages. Personne ne s’inquiétait de savoir ce qui était mal ou bien : Cette fille n’avait pas de sentiments, ce n’était qu’une image donc on pouvait lui marcher dessus, peut – importe ! « Esther t’auras jamais d’amis parce que t’es qu’une pauvre paumée ! » siffla Brenda, une de ces filles prétentieuses et superficielles. C’est ainsi qu’arriva ce type que personne connait. « Et si t’allais commencer à faire le trottoir et te trouver un mac ? C’est quoi la prochaine étape pour ta mini jupe, les portes jarretelles pour commencer à appâter les clients ? » « Casse toi Alex, t’as rien à foutre dans l’histoire. » Esther désirait à ce moment là s’enterrer. « C’est pas grave Brenda, c’était pour ri… » « C’est pas en faisant la carpette que ça va se calmer, maintenant toi tu dégages et tu vas jouer avec les poufiasses qui te servent d’amies temporaires. » Il était en troisième, et on aura beau ce qu’on veut, se faire défendre par un troisième, ça a de la gueule. « C’était super sympa merci… » « Si elle continue à t’emmerder tu viens me voir ok ? Moi c’est Alex, Alex Favre. » « Esther Desveaux … » « Desveaux … » « Bon on choisit pas son nom de famille. » Elle se renferma, laissant son regard se reperdre dans le vide. « C’était pour rire, déstresse. » Elle sourit d’un air gêné. Elle avait peut – être trouvé une sorte d’ange gardien qui la protège des déchiquetages de sac, des vols de veste, ce genre de trucs qui te révolte mais que t’ose pas relever. « T’es gentil comme mec. »
« I need to learn. » « Regarde c’est tout con ! Si un mec te chope par le bras, tu lui tords comme ça, et normalement il peut plus bouger. » En une fraction de seconde, Esther mangea la poussière, grognant de frustration. « C’est bon lâche moi tu me fais mal ! » Il eut le malheur de relâcher la pression et elle lui flanqua son pied dans le genou. Elle explosa de rire et regarda Alex d’un air fier, telle une David devant Goliath. « C’est le métier qui rentre, bientôt tu pourras te battre à la loyale. » « La loyauté ça pue. Personne se bat à la loyale. Donc je me bats comme je veux. » Le brun esquissa un sourire et se releva. « Sinon tes parents ça va ? » « Ils sont divorcés. » « Ah merde désolé. » « C’est pas grave. Je vis chez mon père en attendant que ma mère ait un appart. Mon papy la renie parce que mon cheeeer géniteur a raconté plein de conneries à son sujet. Un homme qui souffre ça peut faire des trucs totalement cons. » Le collégien esquissa un sourire mi-figue mi-raisin. « Tu veux bien me raconter ta vie ? Comme les amis font ? » « Pouquoi pas. » Elle lui raconta tout. Sa vie en détail, ses origines, le fait qu’elle ait oublié de faire sa rotation à sa naissance (chose qui fit beaucoup rire l’autre), la fois où elle avait avalé un flacon de sirop qu’elle trouvait « trop bon », des choses plus sérieuses comme la dépression de Chimène. Le garçon l’écoutait d’un air réellement intéressé, lui arrachant un sourire tandis qu’elle marchait vers chez elle. C’était donc ça, l’amitié.
« I've gone too far to turn back round. »
« J’ai rencontré un garçon aujourd’hui. » Chez les Desveaux, vous parliez d’un garçon et immédiatement, Chimène vous sautait dessus en vous demandant son nom, son adresse, si on l’aimait, son numéro de carte santé, ses antécédents en justice. Tout. C’était au bout de deux mois d’amitié qu’Esther avait décidé de causer d’Alex à ses parents. Du moins à sa mère. « Il est comment ? » « Gentil. » « Un potentiel copain ? » « Tu déconnes ? Il est en troisième ! » « T’es bien en cinquième ma chérie. » « Deux ans c’est beaucoup à mon âge ! » Devant la gêne de sa fille, Chimène rit. « Je plaisante Esther. Sache juste me le dire si tu sors avec. C’est tout. » « Promis. » C’était après deux mois de plus qu’on décida qu’ils devaient tomber amoureux l’un de l’autre.
« A place I once called Home, fall in nocturnal bliss again » Elle bondit sur son lit d’un air hystérique. Agitant des pieds, elle s’enroula dans sa couverture en poussant des cris de joie. Elle avait un petit copain. Ca lui semblait improbable, mais au fond elle sentait ce frisson et cette chaleur au cœur à chaque fois. Sa vie semblait plus légère et un sourire niais la suivait de partout. Une mauvaise note ? Alex était là. Un mot ? Peu importe, il était là. Il était là, toujours là. Esther roula sur elle-même, son coussin contre elle avant de fixer le plafond. Son monde venait d’avoir un nouvel habitant. La pré-adolescente se mit en position assise et regarda son miroir. « Mes chers amis ! Nous avons un nouveau habitant dans notre jolie ville ! Il s’appelle Alex et … Non ta gueule Vincent il est cool. C’est mon petit co… Comment ça c’est que pour le sexe ? Tu déconnes j’espère ? J’ai treize ans putain ! » Elle jeta son oreiller rageusement contre son miroir et son visage se transforma radicalement. « T’es qu’un jaloux ! T’as toujours été jaloux de tout ! Quand Caroline est devenue mon amie t’as aussi cru que c’était pour l’argent ! J’ai pas d’argent de poche bouffon ! T’es insupportable et … Oui … Comment ça les autres ? T’es pas dans ma vie tu peux pas savoir ! Toi t’es autre part ! Oui ils ont essayés de me tabasser mais Alex était là ! Tu sais le mec que tu dis être si malsain … Comment ça les moqueries ? Lui ? Rejeté ? C’est une blague ? Non ? Mais t’es vraiment con en fait. Dégage du Monde t’as plus rien à foutre ici. » Elle venait d’assister au résultat de ses harcèlements. Son Monde amplifiait. Elle perdait la conscience des réalités. Mais les réalités elle s’en foutait. Si elle pouvait jongler entre Alex et le Monde, tout allait bien dans sa vie.
« Est – ce que tu connais les portes du soir, qui font pleurer l’intérieur des filles les jambes écartées ? »
« Oh ça va faire bientôt six mois ! ». Esther dégagea une mèche de ses yeux et regarda le jeune homme, calme. « C’est vrai. » Elle sentit un regard insistant sur elle et se contenta de rester la tête baissée, les yeux fixés sur ses mains. « Ca va faire six mois. Et ? » « Ella est avec son copain depuis huit mois. » « Tu m’énerves. Va droit au but. » « Tu veux qu’on se prouve physiquement qu’on s’aime ? » Esther lui jeta un regard frigorifique. « Pas pour l’instant. » Elle se leva et crispa ses mains sur la télécommande du salon. Depuis des semaines, Alex semblait plus distant mais plus insistant sur les contacts physiques. Des mains sur les cuisses, des baisers désireux, des phrases à double sens, et elle, elle, elle était jeune. Trop jeune. Elle entendait déjà Vincent « Je te l’avais dis que c’était un pervers ! ». Jamais. De toute façon ce connard allait vite dégager de son monde, son monde c’était pour ses amis, ses vrais amis. Ceux qui la consolaient avec elle était seule dans son lit, à parler en face de son miroir à ces amitiés fictives. Vincent était une mauvaise connaissance et une épine dans sa tête. « T’es devenue bizarre. » « Arrête tes conneries. » « Anselme a dit qu’il t’a vu parler seule à la récrée. » « Je causais à une amie, et c’est pas de tes affaires fous moi la paix. ». Elle était refroidie, effrayée par l’évolution de leur relation. Alex était bien plus vieux et il pouvait comprendre ce désir. Pour son propre respect, la jeune fille ne pouvait pas se permettre de se lancer de corps et d’âme sans réfléchir dans ce qu’elle appelait une … folie ? « Tu es déjà cinglée Esther, puisque tu peux m’entendre. » « Ta gueule Vincent. » « Quand je t’avais que tu causais s… » Prise d’une crise de nerfs, elle serra la télécommande dans sa main et la lança de toutes ses forces sur son petit copain. « FERME-LA. LAISSE-MOI. CASSE-TOI. » Tremblante, elle se jeta sur la porte d’entrée et se précipita à l’extérieur, se ramassant sur le tapis avant de dégringoler contre les escaliers. Les yeux noyés de larmes, elle les essuyait d’un revers rageur de la main et prit son MP3, rentrant chez elle en tentant de tout oublier. « Est-ce que tu voudrais me confesser la vie, alors il faudrait que tu te recueilles comme un ami ? » « Sinon ça va comment avec Alex ? » Ca, c’était Marie. Sa meilleure amie. Elle s’était connues au CP, et depuis elles ne s’étaient plus quittée de l’école au collège. « Bien bien … » Les yeux dans le vide, Esther appuyait sur ses genoux, ses ongles plantés dans sa chair. « Menteuse. » « Bon Alex me fait chier. » « Je t’avais dis qu’il était bizarre ton mec ! » « Il veut qu’on couche ensemble. » « Tu déconnes ? » « J’ai l’air ? » « OK du calme. Il t’a dit ça cash ou ? » « Au début il voulait sous entendre mais il m’a gavé. Il est chiant, et je pense que deux ans d’écart ça peut y jouer au final. Il devient super entreprenant mais … » « Tu comptes pas lui obéir quand même ? T’es ma meilleure amie, pas son chien. » « Sauf que j’ai peur de sa réaction… » Esther baissa la tête, sentant une sorte de haine monter. Elle haïssait qu’on se mêle de ses affaires, elle haïssait qu’on la force à faire quelque chose. Elle haïssait qu’on la traite de folle, elle voulait juste se renfermer sur elle-même, envoyer chier tous ses bouffons qui lui dictait sa misérable vie, s’enfermer dans sa chambre ou fuir elle-ne-savait-où. Tout abandonner et vivre dans son monde. Pour toujours. « De toute manière ça va mal finir donc … »
« On ne tombera jamais aussi bas comme le monde. » Zéphir était un homme de nature passive. Seulement avec son ex femme et les autres. Après son récent divorce, il était violent, autoritaire, étrange. Il crachait sur la mère de ses enfants, hurlait au moindre mot, n’hésitait et ne réfléchissait en rien à ses actions. Esther attrapa son frère et s’enferma dans sa chambre, passant un peigne entre la poignée et la serrure. « Ca servira à rien. » « Laisse-moi me prendre pour McGyver ok ? » Elle se glissa dans son lit, prenant son petit frère contre elle. « Il a trop changé papa. » « Ils ont tous changés. » « Même toi Esther. » Elle sentit sa gorge se serrer. Ses harcèlements, ses parents, Alex, son Monde, tout avait changé depuis quelques années. Et elle était trop jeune pour devenir une héroïne digne des pires tragédies. Elle n’était qu’une pré-adolescente perturbée qui se renfermait dans un monde imaginaire pour éviter d’ouvrir les yeux sur sa vie. « Papa disait que maman elle nous aimait pas tout à l’heure, c’est vrai ? » « Conneries. » « Il disait qu’elle avait divorcé de papa juste pour qu’il ait la garde totale mais que son plan a mal marché et que… » « C’est des conneries Aloïs. Tu vois pas que papa il est juste jaloux et qu’il souffre du divorce ? On serait pas ses boucs émissaires sinon. » Elle ramena le petit blond contre elle, caressant ses cheveux. « Mais on est pas si con Aloïs. Je te le promets. Même adulte on sera moins con. » Il lui fit un bisou sur la joue et partit de sa chambre, laissant Esther en proie de ses hallucinations. « Tout le monde te déteste de toute manière. T’es qu’un vulgaire trou pour Alex et … Je sais Vincent, je sais. Marie elle s’inquiète au moins … Oui non elle s’en fout aussi. Tout le monde s’en fout. Tout le monde. Maman elle est trop en galère pour son appart, papa il me taperait, Aloïs faut le laisser en dehors de tout ça et Alex c’est un connard. C’est un connard oui, le plus immonde connard qu’on ait jamais vu. » Elle renifla et se recroquevilla sur elle-même. « Tout le monde marche dans la merde, personne s’en préoccupe de toute façon … » « Je serai là même si tu saignes. » Zéphir avait trouvé une nouvelle femme. Elle s’appelait Angie, elle était cool, elle gérait. Seulement c’était une manipulatrice. Et Esther et Aloïs n’avait rien remarqué. Elle disait qu’elle les aimait, elle reprit le chaton qu’elle offert à Esther sans trembler lorsque Zéphir la quitta, son portable ? De même. Les dessins d’Aloïs ? Elles les déchirèrent. Elle broya chaque parcelle d’amour que les deux enfants avaient pu lui offrir. Elle criait haut et fort que c’était de la faute à leur père, qu’il aimait encore Chimène et que ça lui avait brisé le cœur. Esther, trop sentimentale, s’était mise à hair son père. « T’es qu’un connard papa. Tu joues avec le cœur des femmes, à cause de toi elle a reprit Fanny ! Mon chat ! Et mon portable ! » Aussi banale qu’était cette scène, pour la gamine, c’était une véritable métaphore à l’abandon. Elle tentait de se rapprocher de la femme par chat internet sur des réseaux sociaux mais tout ce qu’elle obtint étaient des tirades de haine et des photos d’Angie en pleurs. Chaque mot, chaque image nourrissaient sa haine. Elle le haïssait pour une raison qui lui était obscure, mais les mots de la femme lui semblaient prophétiques. Comment pouvoir faire mal à cette « deuxième maman » ? De son côté, Chimène avait aussi trouvé un nouveau copain. Il s’appelait Michael mais ses fréquentations étaient peu recommandables. Entre le fumeur d’herbes et celui qui était persuadé d’être un grand sorcier vaudou, Esther se réfugiait dans les bras virtuels d’Angie et dans ceux imaginaires de Vincent. « Ne t’inquiète pas, pense à nous, constamment. Détache toi du monde réel et reste avec nous. » Elle ferma les yeux et souffla, elle envoya promener Angie en la traitant de menteuse, sa mère car elle trouvait Michael bien trop étrange. Son frère devenait un monstre à ses yeux et Alex tentait de calmer son isolement. Elle n’avait besoin que du Monde et Vincent. Son monde où tout allait bien, où Chimène et Zéphir étaient ensemble dans ses hallucinations, où elle pouvait ne rien manger sans avoir faim, où Alois était tolérant et Alex moins voyeur. Elle tenta plusieurs fois de se faire mal physiquement, étant consciente que tout ce monde n’était que fictif et imaginaire. Certains la voyaient pleurer puis rire instantanément en regardant une ombre invisible pour lui dire à quel point elle était drôle et stupide. Elle faisait peur, mais c’était mieux ainsi.
« Je veux qu'on s'associe et que tu meures dans mon lit. » On était en octobre. Le 18 octobre quand il décida de la laisser tomber dans sa folie. Elle se gavait alors de cachets pour calmer ses hallucinations, manger normalement, mais pour lui, ces contraintes étaient trop difficiles à surmonter. « Ecoute Esther… » disait le SMS. « J’ai rencontré une fille. Elle s’appelle Amandine. Elle est bonne, belle, plus bonne et belle que n’importe fille sur Terre. Même toi. Et elle veut coucher. Elle a mon âge, mais j’ose croire qu’elle a un an de plus. Ne m’en veux pas, sois compréhensive et bonne chance pour te sortir de ton merdier. Alex. » Esther resta scotchée sur l’écran de son portable. « Je t’avais dis que son monde était cruel. T’as essayé de me tuer en m’oubliant, Esther. » « Ta gueule Vincent. Ta gueule je t’en supplie … » « Tu pouvais même m’entendre chouiner. Nous entendre tous chouiner la nuit parce que tu nous tuais de ta pensée. On avait plus de monde. On t’aimait Esther. Notre monde, c’était toi. On vivait en toi. Et tu as essayé de nous tuer avec des cachets, des conneries du genre. Toujours plus de choses, toujours plus. Tu vois Esther, t’es pas une amie. T’es aussi stupide qu’elles, aussi stupide que lui. » Elle trembla et entendit des plaintes mentales. « Laissez moi … » Elle osa un regard vers son miroir et y vit une jeune fille frêle, squelettique avec d’immenses poches sous les yeux. Elle attrapa un coussin et le jeta de toutes ses forces contre le miroir. « C’est de votre faute tout ça ! Si j’avais jamais eu ce putain de monde tout serait mieux aller ! Personne ne m’aurait traité de folle ou de schizojesaisplusc’estquoicetteconnerie. DONC FERME-LA VINCENT. FERME-LA. » Elle fixa sa porte et vit la tête de sa mère par l’ouverture. « Esther faut qu’on parle … » Elle s’en foutait. Elle allait mieux. Elle était libre désormais.
« All aboard, hit the road ! »
« Tu fais déjà une meilleure gueule que la dernière fois qu’on s’est vues ! » Esther sourit à Marie. « Ca va mieux ouais. J’ai commencé la guitare et tout, mais j’apprends seule et on s’appelle pas tous Joan Jett quoi. » « Arrête avec cette nana, c’est pas la seule à avoir appris la gratte seule. » « Mais elle envoie méchamment en attendant ! » Marie sourit. « Farah a commencé la basse. » « … Et tu pourrais chanter, c’est ça ce que tu insinues n’est – ce pas ? » dit – elle avec un franc sourire. « On s’appellerait les Gratins Dauphinois, ça sonne très français. » Esther eut un petit rire amusé. « T’es conne. Non je pensais plus un truc qui sonne comme « Colle », au moins … Le nouveau tube de Colle quoi. » « Le tube de dentifrice ça marche aussi. » « Sauf que Dentifrice … » « T’as bien Téléphone j’ai envie de dire. » « Sauf qu’eux ça fait un minimum classe apparemment ! » L’idée de former un groupe la fit sourire. Elle se leva et poussa de l’épaule son amie. « On fait la course comme en CP ? » « T’es à chier à la course, je te… CONNASSE. » Elle rit et partit droit devant, heureuse de se sentir libre et enfin débarrassée des pressions familiales et amoureuses. Elles s’étalèrent dans l’herbe et regardèrent une branche d’arbre. « T’imagines elle nous tombe sur la gueule ? » « Ca me fait plaisir de te retrouver Esther. T’étais plus la même avec ton bouffon de copain. » « Il est nettement mieux avec sa poufiasse de plan cul maintenant. »
« All the bullshit can't be ignored. » « Te marie jamais Esther … Les mecs c’est tous des cons … » « Super tu veux un mouchoir maman ? » « T’es gentille … » Chimène souffla dans le kleenex, totalement déprimée. « L’autre, ton bouffon de beau père, je le savais … Il voit d’autres filles. C’est bien beau d’aller à Toulon pour faire les marchés, c’était trop de bonne volonté pour être vrai … » « T’inquiète pas c’est peut – être pas vrai… » « Je te jure, Facebook et ces conneries. Bientôt on aura plus aucune vie privée ni de relations normales … » Esther soupira et caressa les cheveux de sa mère. Chimène semblait craintive, une fois de plus. La jeune fille la regarda d’un air pensive, sa mère idéalisait ses relations, tout comme elle. C’était certainement leur plus gros point commun, le reste était minime : Chimène était maniaque tandis qu’Esther était bordélique, Chimène était focalisé sur les valeurs tandis qu’Esther se contentait de mépriser ceux qui déviait du bon chemin de la vie. Esther était méprisante, Alex l’avait rendu méprisante, et pour ça elle comptait lui faire mordre la poussière un jour. Elle n’était pas rancunière, elle était juste humaine. « Je suis laide n’est – ce pas ? » « T’es magnifique, t’as vu sa gueule à lui ? On dirait Gollum dans le Seigneur des Anneaux. » Elle crut l’entendre rire, et cette illusion lui tira un sourire. « J’arrive pas à croire que t’as encaissé le divorce Esther. Tu es jeune, les enfants détestent avoir leurs parents séparés… » « Je préfère devoir faire mes valises chaque soir plutôt que de te retrouver en bas d’un immeuble. » Elle sentit le regard de sa mère et tourna la tête pour plonger ses yeux dans ceux humides de sa mère. « Tu as tellement grandi … » « Vaut mieux oui. » Elle n’était plus l’enfant docile qui encaissait tout sans rien dire. Elle était devenue une de ses filles qui méprise, qui insulte ouvertement ceux qu’elle haïssait. Elle était devenue peu fréquentable, mais elle remerciait la vie pour ça. « Tu me donnes un mou… » « Oui tiens maman. »
« Welcome to the show ! » Marie et Esther se connaissait depuis le CP. La mère de Marie était l’institutrice d’Esther et les deux petites filles s’étaient tout de suite entendues. Depuis, elles ne se séparaient plus, crachaient sur la mentalité trop sérieuse des adultes, pleuraient la mort de leurs animaux ensemble et riaient en jouant dans les cours de récré. A maintenant treize ans, leur rêve était de fonder un groupe de rock, comme tous les jeunes passionnés de musique. Leur projet se concrétisait, et bientôt elles se retrouvaient chez Esther pour jouer de la guitare et chanter. N’étant pas très douée en chant, Esther laissait volontiers la place au micro à Marie et elle se contentait de jouer trois accords d’un air fier sur sa guitare électrique achetée pour trois fois rien. « On est nulles mais on s’amuse bien. » « Attend t’as vu notre bled ? T’en connais beaucoup qui font de la musique ? » Esther rit. « On sera les premières, on pourra que nous trouver cool. Elles sourirent. « Il nous faudrait une bassiste et une batteuse. » « Un groupe au complet quoi. Mais on est nulles à chier qui accepterait de jouer avec nous ? » « U2 ils ont commencés de manière super piteuses aussi. Le guitariste savait rien faire, Bono était une tanche, le batteur idem, le bassiste s’est ramené en mode super pro avec son ampli, le groupe a cru qu’il était sauvé … Eh bah non. Il savait à peine comment marchait sa basse et son ampli ! » « T’es en train d’insinuer qu’on est les futures U2 féminines ? Intéressant. » Les deux gamines rirent. « Ça serait cool. »
« All the problems make me wanna go like a bad girl. » Après cinq menaces et deux ans de vie commune, Michaël et Chimène se séparèrent. L’ex petit ami de la mère d’Esther flirtrait avec des filles sur des marchés sur la Côte d’Azur, Chimène n’avait pas supporté, mais avait encaissé deux tromperies sans rien dire. Tous les soirs, Esther avait pu l’entendre pleurer et tout jeter les livres de son beau père par terre en hurlant. Chaque cri, chaque pleur n’avait fait qu’amplifier sa haine. Elle détestait les hommes. Ils avaient souffrir Angie, ce qui avait conduit à sa propre souffrance, ils faisaient souffrir sa mère, Alex l’avait poussé à avoir des hallucinations et l’avait laissé au fond du trou. Ils étaient lâches, infâmes, indignes de conscience. Ils étaient peu recommandables, ne pensant qu’avec leur libido et détruisant tout sur leur passage. Au fur et à mesure de ses pensées, Esther enfonça ses ongles dans son coussin. Elle haïssait trop de monde pour le moment, haïr tout un genre était beaucoup pour une gamine de treize ans. Elle soupira et se glissa dans sa salle de bain, regardant d’un air monotone le miroir. Elle se haïssait elle-même, elle détestait sa poitrine plate malgré son jeune âge, ses cuisses énormes l’excédaient, son ventre lui donnait un aspect difforme. Elle en tirait une conclusion : Comment pouvait – elle aimer les autres si elle-même, elle se haïssait ? Elle se sentait seule sans Vincent, sans Caroline, sans ceux de son Monde. Au fond, elle aurait voulu replonger dans sa folie et ne plus rien manger, maigrir, devenir une de ses filles intéressantes, mystérieuse car coupée du monde et des réalités. Au fond, elle était obsédée par ce Monde imaginaire, et tous ses emmerdes lui donnait envie de redevenir la Esther cinglée.
« Little darling ! » Esther et Marie avaient désormais quatorze ans. Leur projet de former un groupe était toujours bien ancré dans leur esprit, et leur volonté de bien faire continuait. Elles avaient trouvés une claviste dans leur cours de solfège : Adèle. Son amour pour le rock des années 90 avait touché Esther et avait lancé une conversation entre les trois filles. Elles avaient donc une chanteuse, une guitariste, une claviste qui pouvait faire office de basse, et il leur manquait une batteuse. Encore. « Mais Marie. T’en connais beaucoup des BATTEUSES toi ? » « Qui t’a dit que la batterie c’était un instrument de mecs ? » « T’as déjà vu des batteuses toi ? » « La batteuse de Skillet. » « … Certes. A part elle ? » « Mais je connais une batteuse moi ! Elle est dans mon cours de solfège ! » Ca, c’était Julie. Elle avait trois quatre ans de moins que les deux filles, mais peu importait, elle était vachement mature. « … Pardon ? » Esther se pencha sur la petite, les yeux brillants. « Ouais elle a sauté une classe de batterie, tout plein de classes de solfège, elle s’habille un peu comme vous, elle aime le rock, le metal, et … » « Je t’aime. » « Mais sérieusement. Si vous voulez je peux lui demander son numéro de portable ou son adresse mail. » C’est ainsi qu’Esther, Marie et Adèle firent la connaissance de Sibylle.
Adèle et Sibylle étaient dans le même lycée, sans s’en rendre compte. Vous savez, ce lycée immense de deux milles élèves très côté ? Elles prirent contact rapidement, tandis qu’Esther et Marie restaient à halluciner sur cette rencontre inattendue. « C’est trop cool sérieux. C’est vraiment le truc tombé de nulle part qui fait du bien en fait. » « C’est ça, l’amie qu’on connait d’une autre amie. »
« You're so amazing ! » N’arrivant pas à prendre contact directement par mail, Marie et Esther décidèrent d’aller attendre Sibylle à la sortie de son cours de solfège. Elle descendit des escaliers, regardant les deux amies d’un air perdu. « Tu dois être Sibylle ? » « C’est ça … Vous êtes les amies de Julie avec le groupe ? » « Exactement. » répondit Marie. Elles parlèrent de musique, de projets d’avenirs, et très vite Esther et Marie se rendirent compte d’une chose : Elles étaient tombées sur le Saint Graal. Les trois filles avaient à peu près les mêmes convictions d’avenir : Leur métier devait avoir un rapport avec la musique, et elles ne pouvaient pas vivre sans. Une prochaine répétition fut organisée, et elles se quittèrent dans la joie et la bonne humeur. « Oh putain mais elle gère ! » « J’avoue que Julie nous a dégoté un bon plan là. » Peu de temps après, les premiers concerts prirent forme, les premiers stress et applaudissements retentissaient. Esther sourit : Se noyer dans une passion n’avait que du bien, au final.
« Getting ready when the wild wind blows. »
« C’est moi ou papa s’est radouci ? » « Depuis que maman est arrivée en mode Rambo pour lui dire qu’il avait intérêt de calmer ses propos vis-à-vis d’elle quand on était là, oui c’est vrai Aloïs. » Son petit frère sourit « Tu penses que papa il est triste qu’Angie et maman l’est quitté ? » Esther rit. « Tellement triste que je retrouve des capottes usagées quand je jettes mes cheveux à la poubelle. » Elle avait eu comme devise de ne rien cacher à son frère, et inversement. « C’est vrai ?! Mais c’est dégueulasse ! » « Papa est un grand garçon mon Aloïs, faudra t’y faire ! » Ils sourirent et se regardèrent. « Sinon tu l’aimes bien le nouveau copain de maman ? » « Il parait bizarre. Toute façon après Michaël j’ai plus confiance aux copains de maman. » « T’es méchante ! » « Je veux le bonheur de ma mère, pas qu’elle rechiale tous les soirs à cause d’un bouffon. »
« Have you heard what is coming to us all ? » Anthony était un garçon de l’âge d’Esther. Bien qu’ils entretenaient une relation fusionnelle, l’idée même de tomber amoureux l’un de l’autre leur semblait fantaisiste. Ils se promettaient diverses choses, comme ne jamais boire, ne jamais fumer, ne jamais se droguer et surtout être heureux plus tard, pas comme leurs parents. Anthony avait une petite amie du nom d’Alissa, une bonne amie à Esther. A son habitude, la jeune fille aurait râlé à cause de la relation de ses deux amis, de peur de tenir la chandelle, mais le couple avait l’intelligence de ne pas faire les personnes niaises d’amour devant elle. « Si un jour j’ai besoin de colocs, on se fait une immense colocation avec Adèle, Marie, Sybille et vous deux ? » « Bonne chance pour trouver un appart aussi grand hein. » Esther sourit. « Bah c’est possible ! » « Tu veux faire quoi comme études toi ? » « J’en ai fichtrement rien. Un truc littéraire, déjà. Les sciences je trouve ça joli et intéressant quand c’est les autres qui le font. Puis je veux un métier dans la musique, donc journaliste musical ça me tente bien. » « Alors on se promet que dans moins de vingt ans on sera heureux dans nos métiers ? » Esther sourit et lui tendit les bras pour un câlin. « Promis ! »
« He sees them in the distance when the darkened clouds roll. » Yoann était une personne du voyage. Il avait rencontré Chimène sur un site et depuis ils étaient tombés amoureux l’un de l’autre. Bien que le début de leur relation n’était que purement sexuelle, des liens sentimentaux s’était liés. C’est ainsi qu’Esther en vint à une conclusion : Le sexe attirait bien moins d’ennuis que l’amour. Le sexe ne pouvait qu’apporter des MST ou des gosses indésirables, mais avec une capotte ou des pilules les maux passaient. L’amour ne se guérissait avec de simples pilules ou des morceaux de latex. Elle s’imaginait une contraception anti amour, où l’on pourrait se protéger de tout sentiment. Elle se disait qu’elle se promènerait toujours avec, si ça l’empêchait d’éprouver de l’attirance envers les filles de son âge et de sentir une certaine honte grandir en elle. Si ça l’empêchait d’éprouver de l’amour envers Alice, une fille rencontrée sur le net. Vous savez, ces sites pour ados désespérés, où les soucis les lient entre eux. Ces pièges à cons, ces pièges à désespérés. Alice était d’un an la cadette d’Esther, mais elles étaient toutes les deux très proches. Elles s’étaient rencontrées sur le net, et se jouaient de leurs rôles sur MSN. Depuis un an elles se connaissaient, et depuis trois mois Esther l’aimait. Elle se haïssait, s’estimant comme une honte pour sa famille. Vous vous imaginez, arriver vers votre mère « Tu n’auras jamais de petits enfants de ma mère parce que j’aime les filles » ? Elle s’imaginait la honte et la déception de Chimère et frémissait. Elle avait trop d’estime pour elle pour lui annoncer une « telle nouvelle ».
« They said there's nothing can be done about the situation. » Dans son hésitation, elle commença à se teindre les cheveux. « Maman va te tuer. » « Ta gueule Aloïs. C’est mes cheveux j’en fais ce que j’en veux. » rétorqua Esther d’un air venimeux. Le petit blond devenait insupportable. Sa grande sœur soupçonnait un début de crise de préadolescence et s’étonnait qu’elle, à maintenant quatorze ans, n’y pensait pas une seconde. L’idée de se séparer de ses parents lui était supportable, n’ayant pas de grands liens avec sa famille, mais le travail et la vie seule la terrifiait. Les factures, le travail, les tâches ménagères. Non. Elle ne supporterait pas. Elle était donc une de ses adolescentes qui ne supportait pas grandir, et qui se confortait dans son idéologie propre : l’art gouverne le monde. Pour Esther, se colorer les cheveux tel un arc en ciel exprimait non seulement son hésitation face à sa sexualité mais aussi son optimisme. Malgré les soucis de la vie, elle se disait que tout s’arrangeait un jour, donc mettre un peu de couleur dans ses racines ne la dérangeait pas. « Si Maman t’engueule tu lui diras que j’ai essayé de t’empêcher. » « Dégage de la salle de bain, en fait. »
« Did you know, did you know ? » « Mon frère il dit que les mecs ça aime pas les filles qui joue de la gratte électrique. » Esther releva une mèche bleue qui lui gâchait la vue. « Il dit que les mecs, ça aime les poufiasses qui écoutent des boy bands à la mode. C’est plus sexy. » « Mais ça m’étonne pas de lui, c’est une pédale. Il a mit combien de temps à faire sa mèche d’emo ce matin ? » Anthony rit et fit une imitation de son grand frère « Non mais tu comprends, Marine viient faut être absoluuuument parfait ! Donc faut se dégueulasser les cheveux avec de la laque ! » Esther rit et s’allongea dans l’herbe. « Tu demanderas à Alissa c’était grandiose. » « Je veux bien te croire ! Mais tu m’as pas répondu, il a mit combien de temps à se coiffer ton emo de frère ? » « Il a squatté la salle de bain plus d’une heure et demi. Mais ça ne m’étonnerait pas qu’il se soit fait une épilation complète. » « Elle est mignonne … » « Je te jure t’as plus de couilles que lui. » « Ah ça … Rien qu’à entendre sa voix tu sens un bon potentiel de castrat en lui, lui manque l’orientation sexuelle et ça va. » « En parlant de ça, ça va comment avec Alice ? » Esther rougit « Il est sexy le pigeon … » « Sérieusement ? » « J’ose pas lui dire. Elle sort toujours avec des mecs et crie haut et fort qu’elle est bisexuelle. Putain elle a que treize piges, comment elle peut en être sure ? Moi j’ai bientôt quinze balais et je sais rien de mon orientation ! » « Faut croire qu’elle est mature. Ou c’est une poseuse. » « Des fois je suis ravie d’être ton amie Anthony. »
« Now the days of our ending have begun. » « Putain Antho. T’inquiète pas. T’inquiète pas. Ca va aller, t’inquiète pas … » Elle caressa les cheveux de son ami en pleurs. « Je le savais qu’elle allait mal … Je savais que ma mère l’aimait pas. Je savais que c’était qu’une connasse cette belle mère. Elle a tout fait foiré … » « Dis toi qu’elle a pas rompu, donc elle est peut – être partie en t’aimant toujours … » Malgré son ton chaleureux, Esther avait envie d’imiter son ami. La belle mère d’Anthony, Ambre, était une femme d’affaire. Son père l’avait épousé sous un coup de tête, ou un coup de foudre, personne n’avait compris la logique de cet homme. Cette femme, aussi ignoble soit – elle, menait Anthony et son frère à la baguette, s’appuyant sur l’autorité que lui conférait le père. Elle haissait Alissa pour on ne savait quelle raison. La jeune femme, déjà instable moralement, avait choisi de s’enfuir par une issue plus simple. Ses soucis familiaux, ses antécédents avec sa mère et l’abandon de son père n’avaient rien arrangé, et l’acharnement d’Ambre n’avait que provoquer sa fin. « Il y a beaucoup d’adolescents qui font ça. C’est l’âge, on veut paraître intelligent et supérieur en tentant de le faire. Mais peu y arrivent et en sont capable. Alissa était courageuse, et si elle l’a fait c’est pour une raison. C’est pas de ta faute Antho, alors maintenant faut pas pleurer, je suis sûre qu’elle était aussi triste que toi, et que maintenant elle ne souhaite que ton bonheur. » Elle ne pensait pas un mot de ce qu’elle avançait mais se basait sur son ton doux pour réconforter son ami. « Ici beaucoup meurt. Soufiane est mort tu te rappelles ? Sauf que lui c’est les règlements de compte et l’autorité parentale qui l’ont aspiré malgré lui. Deux balles et c’en était fini tu sais ? Maintenant fais pas comme ta tapette de frère, relève toi et porte tes couilles. Imagine qu’Alissa sera fière de toi en te voyant avancer dans la vie. » Elle regarda les yeux remplis de larmes de l’autre et sourit. « Tu dois avoir raison. » « Imagine juste que j’ai raison. Ca serait suffisant mon petit Kinder. »
« Just another when the wild wind blows... » Anthony se relevait plus ou moins. Il souriait désormais et était paré pour obéir aux quatre commandements d’Esther : Pas de fumette, pas d’alcool, pas de drogue, pas de déprime. Même si elle était très présente pour son moral, il arrivait à remonter la pente et cette simple idée faisait sourire la jeune fille aux cheveux multicolores. Quant à elle, Esther continuait à aimer Alice. Elle se sentait stupide à chaque discussion et n’osait pas parler de ses sentiments. Elle se foutait bien du regard des autres, mais les relations à distance l’effrayaient. Aucun contact physique, sauf un tout les trois mois ? Jamais de la vie. Rien ne serait pareil, et se dire que rien n’était possible entre elles la désespérait. C’était le vingt-huit mai qu’elle reçut un message de sa cadette qui lui annonçait son amour. Ce fut le début de sa descente en enfers.
« In this river ain't no coming back ... »
« PUTAIN IL AVAIT PROMIT L’ENFOIRE. » Esther lâcha le téléphone et le lança contre la porte de sa chambre, anéantie. Anthony et quelques amis avaient prévus une fête, naturellement les majeurs avaient de l’alcool, naturellement ils étaient dans une ville avec un fleuve, naturellement ils avaient bu. Naturellement Anthony avait rompu le pacte, naturellement Anthony avait bu, n’avait pas tenu l’alcool. Trébuchant, titubant sous les rires hilares de ses comparses, il avait rit au bord du fleuve, défiant le courant et les dangers pour se sentir estimé et vivant. Il avait besoin de cet estime, besoin de ses regards admirateurs et de cette sensation de puissance quand on vous dit « Putain mec respect. » Il n’avait rien calculé, rien géré. Il avait agi comme le dernier des imbéciles, Esther n’avait pas eu envie de venir à cette fichue soirée, il s’était retrouvé dans le fleuve, se débattant comme un diable pour s’en sortir. La rivière l’avait emporté.
A ton habitude, la jeune femme n’allait jamais aux enterrements. Elle haïssait voir les gens pleurer, les condoléances, ce cercueil, ses musiques tristes à en crever. Mais elle avait quelques mots à dire à Anthony de manière symbolique. Elle éprouvait une profonde tristesse mais aussi beaucoup de colère, envers lui et elle-même. Sa tête était emplie de « et si … ? », et si elle avait été à cette fête, elle aurait pu l’empêcher de sauter et de boire, et si elle avait aidé Alissa avant sa mort ? Et si elle avait été une meilleure amie après tout. Et si elle avait été une de ses jeunes femmes attirées par les hommes et non par les femmes ? Si elle aimait de manière « normale » et « conventionnelle » ?
Ambre et le père d’Anthony décidèrent de se défaire de leurs responsabilités. Organiser un enterrement ? Plutôt crever. Les deux parents du défunt étaient du genre égoïste, ce genre de personnes à qui vous avez envie de refaire la mâchoire et de leur cracher à la gueule. Esther les fusilla du regard lorsqu’ils annoncèrent que la responsabilité de l’enterrement allait revenir à la grand-mère de son ami. « C’est bien courageux de votre part de laisser votre mère faire tout le travail. En espérant que votre fils ainé finira dépressif et alcoolique comme votre connasse de femme et que vous aurez à l’enterrer vous-même. » Elle n’avait aucun remord à s’attirer tous les ennuis du monde, elle les haïssait. A son habitude, déjà qu’elle n’allait pas aux enterrements, mais en organiser un avec la grand-mère du futur enterré et quelques amis, elle avait envie de partir très loin histoire d’esquiver la tâche. « Fait le pour Antho » lui disait Marie. Elle hocha la tête et s’aventura dans le monde des pompes funèbres et du commerce mortuaire.
En guise de soutien moral, Esther ne pouvait pas espérer quoique ce soit de la part de sa petite amie qui s’estimait déjà assez malheureuse comme ça pour aider les autres. Elle soupira et se dit qu’elle pouvait comprendre, qu’elle aussi elle aurait du mal à entendre les autres râler sur leur sort en ayant une vie de merde. Elle se confortait alors dans la musique, enchaînait les répétitions avec son groupe tandis que Sibylle lui remontait le moral comme elle pouvait. « Attend j’ai une blague, c’est un chinois qui rentre dans un … » « Tu me l’as déjà faite et elle est nulle. » « Elles sont très biens mes blagues ! »[/color] Esther rit, pour la première fois depuis longtemps. « La preuve tu ris. » « Des fois j’ai envie de rouler un patin à Julie pour ce qu’elle a fait. Sans elle on se connaîtrait pas. » « Ca serait bien. » « Mais t’es méchante ! » Elles rirent et Esther retourna affronter les magasins des fleurs.
Rageant contre Alice, la jeune femme, la grand-mère d’Anthony et une bonne poignée d’amis réussirent à monter un enterrement. Bien que ce soit surtout les personnes majeures qui aient pu organiser l’événement, chaque part du travail comptait. Les plus jeunes remontaient le moral aux autres, et ça empêchait de sombrer dans la déprime. Il se tint un beau jour d’été, comme le jeune défunt aurait voulu. Esther fut tentée de déserter la célébration, ne supportant pas les enterrements à cause de l’ambiance morbide, mais elle se dit qu’il fallait accompagner son ami jusqu’au bout, même s’il aurait préféré qu’elle sourît plutôt qu’elle pleure au milieu de plein de gens.
La cérémonie fut sublime. Ambre et le père d’Anthony auraient été verts en voyant le tout. Malgré le peu de moyen, le côté intime rendait la chose grandiose. Esther s’était maquillée pour l’occasion, du maquillage noir et simple, une teinture ébène et une robe longue pour couronner le tout. Elle ne s’estimait pas belle, et elle ne souhaitait pas l’être. Elle refusait de tenter d’être jolie ou sublime à un enterrement, jugeant ce genre de tentatives déplacées au vu des événements. Quel était l’intérêt de faire sa Miss Monde lors d’un tel moment ? S’asperger les yeux de maquillage en sachant que l’on va pleurer, tenter d’être l’incarnation d’Aphrodite pour dire adieu à un ami. Quel intérêt ? Elle sentit sa gorge se nouer quand ce fut son tour de parler, poussant un long soupir d’appréhension. Elle se leva, tremblante tandis qu’elle retenait ses larmes. Elle grimpa d’un saut sur l’estrade, sentant les regards insistants et humides des autres. Il eut un temps puis elle leva la tête, décidée de porter un masque pour une fois. « Alors Antho … Alors même à ta mort tu nous auras bien fait chié. » Elle réussit à esquisser un sourire. « Au début j’avais envie de jouer à ton enterrement. Tu sais, In this River de Black Label Society, histoire de faire un rapport musique-événement mais je n’arrive pas à chanter comme Zakk, ni à jouer de la guitare comme lui, ni à jouer du piano. En fait je ne suis pas Zakk Wylde, je n’avais pas envie de détruire son œuvre, j’espère que tu ne m’en veux pas … On s’était promis un tas de trucs. Tu te rappelles, on appelait ça nos commandements de vie, on était chacun le messie de l’autre. On se disait qu’on allait être des gens biens, sans fumette, sans drogue, sans sexe inutile ni d’alcool. On allait être monsieur et madame tout le monde, même si on allait jamais tomber amoureux l’un de l’autre. Sauf que toi, toi t’avais une vie de merde. Tout simplement. Alissa est décédée, ça t’avait tué mais je pensais que t’avais remonté la pente. Au final je pense que le dénivelé était trop grand et qu’en essayant de remonter tu t’es cassé la gueule, et avec la pente t’as pas su te relever seul. Si j’avais pu … Pourquoi je n’étais pas là en fait ? Pourquoi j’ai eu peur de l’inconnu ? Pourquoi je t’ai laissé avec le poignard dans le cœur que t’avais avec Alissa ? T’as pensé que l’alcool qu’on buvait c’était celui à 90 degré qu’on prenait pour les plaies ? Tu te souviens quand t’as essayé d’intégrer le groupe et qu’on s’était foutu gentiment de ta gueule parce que tu ne savais pas jouer ? C’est ça que j’aimais chez toi, on pouvait te cracher des saloperies à la tronche tu continuais de sourire, tu prenais rien mal. Je t’en supplie, ne me dis pas que c’est une des causes de tes folies. Pourquoi t’as fais ça ? Pourquoi t’as rompu nos quelques commandements ? Pourquoi j’ai rien pu faire pour toi ? En espérant que t’es heureux où t’es désormais. On s’est cassé le cul à faire cet enterrement, et j’espère que même si tu ne pensais pas crever aussi jeune c’est ce genre de cérémonie que t’aurais souhaité… »
Elle voulut ajouter quelque chose mais sa voix se brisait, son masque de gamine indestructible tombait peu à peu. Pour garder le peu de fierté qui lui restait, elle hocha la tête d’un air respectueux et adressa un dernier regard assassin à la famille de son défunt ami avant d’aller se rassoir à sa place. Le père, le frère et la belle mère refusèrent de parler, profitant juste de l’atmosphère de la cérémonie et des regards désolés des gens vers eux. Pour la première fois de sa vie, Esther fut dégoûté à en vomir de quelqu’un. Le soir, Sibylle entendait mieux ses plaintes qu'Alice.
Bienvenue ! Chloé est un très bon choix, de même pour le prénom ! Zéro défaut miss ! A propos, ton code n'est pas le bon hahaha et pour le délai, combien de temps te faudrait-il alors ?
Alors j'ai l'immense chance d'avoir des parents divorcés (ô joie, oui), donc je suis pas là la semaine prochaine donc j'essaie d'écrire l'histoire d'Esther sur un cahier. Mais je compte faire un truc relativement long donc ça va me prendre un certain temps, mais ne vous inquiétez pas je ne suis pas du genre à déserter, surtout qu'Esther est un projet que j'ai depuis longtemps :B <3.
D'accord, pas de souci. Prends le temps qu'il te faut, bien sûr ! N'hésites pas à demander un délai si tu as déjà une idée de la date à laquelle tu finirai et de tout façon, tu pourras toujours demander un rallongement. En tout cas, j'ai hâte de lire ce projet, tu as piqué ma curiosité !
Alors merci tout le monde ça fait super plaisir ** Contente de voir que Chloé plait visiblement \o/ (ce message est envoyé d'un portable pourri avec un t9 forcément médiocre donc faites pas gaffe si j'écris des mots à la place des autres). Sinon non je ne compte pas faire Esther comme dans... Bah Esther pour la simple et bonne raison que je ne l'ai pas vu %) je suis trop froussarde pour regarder des films d'horreur huhu). En tout cas merci tout le monde ** Et le trip des transsexuels ça vient de mon film.préféré : Le Rocky Horror Picture Show c:
RHPS !!!!!! la première fois j'étais persuadé de m'endormir devant... ba en faite non, t'es obligé de scotché jusqu'à la fin devant ton écran en mode "le délire de dingue !" Ce film est énorme, même après un certain temps j'arrive toujours pas à me décider sur se que j'en pense mais... dingue !!!
Ce film est génial je trouve **. On compte faire des cosplays des personnages au carnaval de mon lycée (On a convaincu un.mec de faire Frank. C'est dire !). C'est juste un énorme délire mais j'adore complètement XD. Bref j'arrête de flooder c:
Merci :B Et oui je suis là \O/ Je galère un peu les cours mais ça va le faire, l'histoire avance, je bloque un peu mais je peux le faire @_@ (Plus jamais je me lance dans des trucs longs, gavants et détaillés, plus JAMAIS @_@)
J'adore Chloe je l'utilise souvent alors il faut absolument un lien et même si tu veux devenir ma coloc ce serait avec joie ! Bon en tout cas bienvenue ici