Il ne me restait plus qu'à nettoyer tout le bordel causé par ces deux types sortis de nulle part. A la base, je devais juste récupérer la marchandise sauf que c'était sans compter sur l'apparition de deux énergumènes qui ne voulaient pas me laisser filer sans rien en échange. Au final, ça s'est fini par une embrouille. Quelques coups de poings par ci, quelques autres par là, puis à l'entente des gyrophares des flics, nous nous sommes tirés sans finir de régler nos comptes. Tant pis, je dormirai quand même bien ce soir, vu que j'avais pu prendre ce que je devais. Cependant, je me devais de retourner sur les lieux après m'être assuré qu'aucun flic ne s'y pointait, afin de récupérer le reste de mes affaires et essayer d'arranger deux trois trucs pour ne pas laisser de trace. J'avais la lèvre inférieure enflée. Merde, elle saignait même un peu. Je passai ma main sur la blessure pour enlever un peu les saignements. Ils stopperaient très bientôt, ce n'était pas la première blessure que j'avais, je savais donc qu'elle n'était pas importante. Au bout d'une dizaine de minutes, tout était rangé. Je me dirigeai alors vers ma voiture dans laquelle je planquai la marchandise, j'allumai le moteur puis roulai en direction de l'hôtel. Cela faisait maintenant presque quatre mois que j'y vivais, après ma séparation avec Narcissa. Cela faisait donc quatre mois que je n'étais plus avec elle ? Eh bien, j'avais plutôt l'impression que cela faisait une année que j'étais loin d'elle. Elle me manquait tant. Et dire qu'elle avait tout foutu en l'air pour un mec qu'elle n'a plus revu, pour une erreur, une faiblesse. Je la connaissais que trop bien pour savoir qu'elle ne se montrait vulnérable envers aucune autre personne que moi, et là, elle avait été si faible. Pourquoi ? Je ne comprenais toujours pas. Sa trahison me faisait encore mal, la blessure n'avait pas cicatrisé et elle ne risquait pas de le faire de sitôt. Bien que je me rendis compte que je l'aimais encore. Et toujours. Rien qu'en pensant à tout ça, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un soupir. Un soupire de tristesse, de lassitude et d'incompréhension. Cependant, j'étais avec Plum, je ne devais pas merder avec Narcissa, surtout pas après les propos presque vrais de l'autre conne de GG ou je ne sais quoi. J'avais alors prévu d'éclaircir les choses avec mon ex, histoire de s'assurer qu'il n'y avait aucun malentendu entre nous et qu'aucune rumeur sur nous ne fuite à nouveau. Mais, en même temps, j'avais envie de la voir. De la toucher. Caresser sa peau, la sentir contre la mienne, l'embrasser... Je me sentais con de penser à ça alors que j'avais Plum. J'étais égoïste de rester avec elle alors que je ne l'aimais pas autant que je le devrais. Tout ceci était bien triste et pourtant, je m'enfoutais. Connard un jour, connard toujours. Je pris alors une grande respiration et décidai de prendre mon téléphone pour appeler Narcissa. Je la prévins rapidement de mon passage chez elle d'ici une demi-heure. Je n'en dis pas plus et je raccrochai. Je devais juste la voir, maintenant. J'étais déjà en route après tout alors autant en profiter pour la rencontrer. Je ne savais pas exactement ce que je devais lui dire. De se tenir éloignée de moi ? De se trouver un autre homme ? De m'oublier définitivement ? Je ne voulais rien de tel. Mas c'était ce que j'étais censé lui dire.
Arrivé chez elle, une demi-heure après, comme convenu, je sonnai à sa porte. J'espérais juste qu'elle vienne l'ouvrir elle et qu'elle n'envoie pas un de ses domestiques pour le faire à sa place. Je voulais être accueilli par elle. J'essayais de réfléchir à ce que je pouvais bien lui dire. Mais rien ne me venait à l'esprit. J'étais si... Perdu. J'espérais qu'elle puisse m'éclairer, qu'elle m'aide à voir les choses telles qu'elles sont et que j'arrête de lutter en vain. C'était ce que je voulais réellement. Je n'avais juste pas le courage de l'admettre. Par peur d'accepter de lui pardonner.
∞ I'm still into you, no matter what you say or do
Un appel de Keith suffisait pour me briser en mille morceaux, me faire sentir si mal. Je ne me permettais même plus de lutter contre toutes ces émotions. Je venais à peine de rentrer de mon travail. Je venais de dîner avec un probable futur collègue. Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains aspects du contrat, qu'il signera peut-être avec moi. Je ne suis donc rentrée que très tard chez moi, espérant m'étaler sur mon lit, dormir et surtout me plonger dans mon inconscience, peut-être faire encore un rêve où je serais avec Keith. Je ne pouvais plus vraiment me le permettre dans la réalité.Je ne l'avais plus revu depuis très longtemps déjà, et il était désormais un peu comme un spectre. Après avoir communiqué récemment par sms, j'avais commencé à avoir cette lueur d'espoir, que peut-être il finirait par me revenir. C'était peut-être pour cette raison qu'il avait décidé de venir si tard le soir. Moi qui ne portait que mes vêtements pour sortir, je me suis rapidement ruée vers mon dressing pour changer de tenue.
Porter une belle chemise de nuit, qui mettrait bien en évidence ma poitrine. La dernière fois que l'ont s'était vu, je n'avais pas vraiment le look approprié pour le séduire, j'avais d'ailleurs fait preuve d'un pathétisme affolant. Bourrée, et blessée au genoux, mes cheveux devaient sûrement être horribles. Alors qu'il fallait que je sois impeccable physiquement et surtout lorsqu'il est dans les parages. Fixant mon reflet dans le miroir, je me hâtais à mes dernières petites retouches. Toutes prête pour l'accueillir. Comme il avait légèrement tardé, j'essayais de faire passer le temps en regardant la télé. Je me précipitais ensuite vers la porte, ne laissant aucun de mes domestiques ouvrir. Je voulais le faire moi-même. Il n'avait pas réellement tardé, car cette demie heure venait à peine de s'écouler. Mon cœur battait très fort, je voulais secrètement lui sauter dessus, mais il fallait que je me contienne. J'ouvris la porte, un sourire sincère aux lèvres, le premier depuis presque une éternité. Je restais juste bloquée un moment, réalisant qu'il se tenait vraiment devant ma porte. " Keith.. tu es venue. " Je l'invitais ensuite à entrer, m’asseyant sur le sofya, pour qu'il en fasse de même. Ce même canapé, où on avait l'habitude de rester des heures à se parler, rire et surtout s'embrasser sans même voir le temps passer. " tu.. veux boire quelque chose? " Je remarquais ensuite des photos de nous deux posées sur la table, je souriais un peu timidement, même si ça ne me ressemblait pas du tout. Je les rangeais ensuite, pour les mettre hors de son champ de vision.
Ca y est. J'étais devant sa demeure. Je pouvais toujours repartir et faire comme si de rien n'était, continuer à vivre sans elle, me convainquant chaque jour que j'avais fait le bon choix de m'éloigner d'elle, en vain. Sauf que je n'en avais pas envie. J'étais bien là, à attendre que l'on m'ouvre la porte. C'était peut-être idiot de le penser, cependant, je sentais vraiment être là où je le devais. Il fallait que j'ai une discussion avec la magnifique blonde, même si c'était dangereux. Et je n'avais pas eu tort de penser cela, car lorsque Narcy vint m'ouvrir la porte - j'étais absolument ravi qu'elle l'ait fait elle - je fis face à une merveilleuse créature. Elle était toujours aussi belle qu'à son habitude mais surtout, elle me faisait toujours autant d'effet. J'avais du mal à rester insensible face à son charme, or, il fallait que je reste neutre. La voyant sourire, j'avais envie de faire la même chose, mais je m'en abstins. Je hochais juste la tête en guise de salutation et entra à l'intérieur de la maison. « Je suis désolé si je t'ai dérangée. Mais fallait que je vienne. » Je n'en dis pas plus et allai rejoindre son salon pour m'asseoir sur son canapé, comme elle. Lieu qui m'évoquait bien des souvenirs, souvenirs très agréables, issus d'une période pendant laquelle nous étions amants et amoureux. Narcissa me proposa de boire quelque chose, je refusai alors poliment, je ne voulais pas rester très longtemps. J'étais déjà venu, c'était beaucoup, maintenant, j'espérais juste pouvoir être capable d'abréger ce rendez-vous le plus vite possible. Ce qui s'avérerait être difficile, puisque comme souligné plus tout, c'était dangereux d'être en la compagnie de Melle Sinclair. Elle était toute en beauté ce soir et évidemment, elle avait bien mis ses formes en valeur, histoire d'attirer mon regard, et c'était ce qui se produisit. Je ne pouvais m'empêcher de la contempler, que ce soit son visage ou sa poitrine. Elle m'envoutait malgré moi. Je décidai alors de tourner mon visage pour poser mon regard ailleurs, pour penser à autre chose. Je regardais alors la table sur laquelle se trouvait quelques uns de nos clichés. Je souris légèrement en voyant un sur lequel nous grimassions joliment. Je ne pus m'attarder davantage sur le reste, Narcissa débarassa vite la table de ces photos. « Ne les enlève pas s'il te plait. » Je ne voulais pas que l'on oublie ce que nous avions vécu. J'avais certes quelques regrets, mais en aucun cas je ne regrettais d'avoir rencontré Narcissa. Je voulais donc que l'on assume notre histoire passée, même si ça pouvait nous attrister. « Narcissa... Je suis là pour te parler de notre relation actuelle. Je n'aime pas du tout que l'on pense que je te tourne autour de toi ou je ne sais quoi alors que je suis avec Plum. Tu comprends, je ne veux pas la blesser ni être ce genre d'homme, qui va voir ailleurs. » Je soupirais puis je fixais les jolis yeux de mon ancienne petite-amie. Impossible de résister à son charme et pourtant, je devais essayer. Je tentais de me donner du courage en respirant un bon bol d'air frais puis continuais. « Il serait donc préférable que l'on ne se voit plus du tout. Je veux dire, que l'on ne nous voit plus ensemble, communiquer ensemble, rien. » J'avais l'envie folle d'ajouter "en public" pour sous-entendre des rencontres secrètes, en privé mais je m'en retins. Ce n'était pas du tout une bonne idée. Néanmoins, j'espérais que la jeune femme ne soit pas d'accord avec mes exigences, qu'elle s'oppose à mon choix, qu'elle insiste pour que l'on trouve une solution... Pour ses beaux yeux, j'aurais presque tout accepté. Ah non Keith, ne laisse pas l'amour te submerger, merde.
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Il ne m'avait pas adressé ne serait-ce qu'un léger sourire, je savais qu'au fond, il ne voulait juste rien laisser paraître.. ou peut-être est ce que cette garce de Plum a réussi à le rendre amoureux d'elle. « Je suis désolé si je t'ai dérangée. Mais fallait que je vienne. » Je me contentais de pencher légèrement ma tête, ne souriant désormais plus du tout. Il ne fallait pas que je me montre faible, même si cette tentative était déjà vouée à l'échec en présence de Keith. « Ne les enlève pas s'il te plait. » Je me figeais donc à ce moment, les laissant juste dans le coin de la table, je remarquais que mon décolleté ne l'avait pas du tout laissé indifférent, chose qui ne pouvait que me ravir. Je riais intérieurement, peut-être qu'il s'est finalement rendu compte que tout ceci était ridicule et qu'il fallait qu'on soit à nouveau ensemble, qu'on soit juste comme avant. Après qu'il ait refusé de boire quoique ce soit, je me suis dis, qu'il avait probablement juste hâte de me déclarer une nouvelle fois sa flamme pour revenir, et faire comme si l'on ne s'était jamais séparés. « Narcissa... Je suis là pour te parler de notre relation actuelle. Je n'aime pas du tout que l'on pense que je te tourne autour de toi ou je ne sais quoi alors que je suis avec Plum. Tu comprends, je ne veux pas la blesser ni être ce genre d'homme, qui va voir ailleurs. » Je venais d'écouter attentivement chacune de ses paroles. Pire que des lames tranchantes, si je le pouvais je me serais permise de le faire taire en l'embrassant, pour lui dire qu'il était incapable de penser ne serait-ce que le un tiers de ce qu'il venait d'avancer. « Il serait donc préférable que l'on ne se voit plus du tout. Je veux dire, que l'on ne nous voit plus ensemble, communiquer ensemble, rien. » Ses paroles sonnaient tellement faux. Il avait donc suffisamment de courage, pour venir me dire tout ceci droit dans les yeux. Pensait-il vraiment toutes ces horribles choses? Je raclai ma gorge un instant. Secouant légèrement ma tête, laissant échapper un rire ironique très discret. Je me plongeais dans la contemplation du sol. Tout ce qu'il venait de dire m'avait transpercé, je n'osais rien dire. Il était donc vraiment amoureux de Plum. A tel point, qu'il avait daigné venir jusqu'à ma demeure, résister à cette belle tenue que je portais et me demander de rester loin de lui.
Je lui fis un petit sourire forcé et hypocrite. Il désirait aussi sûrement que je le traite comme les autres. « D'accord. Je vois. Eh bien si c'est ce que tu souhaites, nous ne nous reverrons plus du tout. Comme ça, tu ne blesseras pas ta chère Plum, et vous vivrez votre idylle. Vous serez un couple heureux ! Ah ! et tu pourras te marier avec elle au moins. Pas comme moi. Non, tu as raison, il serait préférable qu'on ne se voit plus. » Mes mains crispées, j'étais un peu dans tous mes états, mon sourire ayant totalement disparu sous l'effet de la colère. Je me levais brusquement, pour aller au mini bar qui se trouvait juste en face. Je me servis un verre de la première bouteille que je vis en face de moi. Bon dieu, que fallait-il que je fasse pour le garder avec moi. « Keith.. tu ne peux pas me faire ça. Me regarder droit dans les yeux, et me faire une telle demande. » J'en bu une bonne gorgée, avant de me rapprocher de lui, je le regardais très brièvement, avant de fixer à nouveau le sol, soupirant. « Est ce que c'est vraiment ce que tu veux? Ce qu'on a vécu tous les deux était.. intense. Je n'ai jamais eu toutes ces sensations avec quelqu'un d'autre que toi. Je t'aime, et je t'aimerai sûrement toujours, mais si c'est ce que tu souhaites vraiment et si tu as trouvé le bonheur avec Plum.. alors.. alors je tâcherai de souffrir en silence. Je t'en fais la promesse Keith. » Narcissa-Ivory Sinclair, la journaliste talentueuse, manipulatrice, sans cœur et égoïste, venait pour une fois de penser à autre chose qu'à elle même. Oui, c'est ce que dirait ceux qui me connaissent. J'avais toujours dis que Keith était mon exception, et j'avais cette fois-ci l'occasion de le prouver.
Patiemment, j'attendais une réponse de la part de Narcissa, à propos de ce que je venais de lui confier. Je m'attendais à ce qu'elle fasse comme si cela ne l'atteignait pas vraiment, ou que très peu, connaissant son hypocrisie. Mais en même temps, je voulais qu'elle aille à l'encontre de son hypocrisie, qu'elle soit sincère et déterminée à mon égard. J'avais besoin de ça. J'avais besoin de quoi me remuer pour que, à mon tour, je puisse enfin faire face à mes sentiments, à la réalité. Je n'osais pas évidemment, étant donné les circonstances. Narcissa m'avait trahi et je m'étais engagé envers Plum. La situation était compliquée. Toutefois, c'était la difficulté qui me stimulait, et ce depuis toujours. Que ce soit lors de mes recherches de villas magnifiques avec vue remarquable sur la mer de SF ou bien lors de mes missions périlleuses pour la mafia. Quoiqu'il en soit, j'aimais quand les choses s'envenimaient, mais ne représentant aucun danger évidemment. Et fort heureusement, je n'étais pas déçu par la réponse de la blonde. Quoique, au début, je redoutais le pire lorsqu'elle accepta mes conditions. Notamment au moment où elle admit que je pouvais même penser au mariage avec Plum, contrairement à elle, vu qu'elle était déjà mariée avec une de ses amies. Et pour je ne sais quelle raison, cette réponse me fit très mal. Je fus heurté par cette pique qu'elle avait envoyé volontairement pour me faire comprendre que ce que je voulais, c'était du n'importe quoi, puisque qu'elle continua à parler pour m'avouer ce qu'elle pensait vraiment de tout cela. La pauvre semblait si énervée qu'elle avait besoin de quoi se relaxer. Elle alla alors se chercher un verre d'alcool. Je pinçais mes lèvres et secouais la tête. Je ne voulais pas la mettre dans cet état, je me sentais coupable, et pourtant... La demoiselle précisa qu'elle ne pouvait pas accepter ça de moi, que je n'avais même pas à le faire. Ce qui était vrai d'ailleurs. Elle s'était rapprochée de moi, pour me tenir tête peut-être. Sauf qu'elle baissa les yeux pour regarder le sol. Je craignais qu'elle abandonne la bataille aussi facilement, mais heureusement, non. Elle affirma alors m'aimer encore et sans doute pour toujours, qu'elle ne pouvait pas nous imaginer tirer un trait sur notre passé, notre relation si sincère, et que si vraiment je voulais être avec Plum, elle me laisserait être heureux avec elle. Sur le coup, je fus ému par ses paroles. Narcissa semblait tellement honnête. Je me levai alors pour me tenir face à elle, à tout juste quelques centimètres. Je posai ma main droite sur son doux visage, en soupirant « Narcissa... » J'avais l'envie irrésistible de l'embrasser, mais à la place, je fermai les yeux quelques secondes pour penser à autre chose. Je devais garder mon calme, paraitre un minimum neutre pour lui parler, lui dire que oui je voulais être avec Plum...
Ah bon ? Putain Keith, t'en avais pas marre de te mentir à toi-même ? Qu'est-ce qui était le plus décevant dans cette histoire ? Le fait que je mente à Narcissa ou que je me mente à moi-même ? Je luttais contre mes sentiments depuis un long moment déjà et tout ceci m'agaçait. Je n'avais pas à refuser cette chose qui me rendait heureux jadis. Et dire que j'avais pour projet de me marier avec elle un jour ! Et c'est elle qui me recommandait là de le faire avec Plum ? Je devais tout lui dire, toute la vérité. Je lui en voulais d'être fausse par moment et de mentir mais là, je n'étais pas mieux qu'elle. Je mentais à Plum, à elle, à moi... Je m'étais perdu. Elle seule pouvait me retrouver ? Bonne question. Quoi qu'il en fut, l'heure était venue de tout lui déballer. « Je sais bien que tu me laisserais être heureux avec elle si je l'étais. Je sais que tu m'aimes et que tu m'as toujours aimé. Je sais également que c'est plutôt déplacé de ma part de venir te demander de ne plus se voir. » Je marquais une légère pause puis repris. « Et j'en suis désolé. Désolé.... Pour t'avoir fait du mal, en te tenant à l'écart, en te mentant, en t'accablant, mais je ne parviens toujours pas à oublier cette trahison, j'ai pourtant essayé et j'ai aussi essayé de t'oublier... Mais... En vain. » Je caressais sa peau de ma main, appréciant ce contact. Enfin je pouvais la toucher. Je plongeais mon regard dans le sien et je retombais amoureux, une nouvelle fois. Je souris alors très légèrement, presque intimidé, tel un enfant. « Mais je ne peux pas rester avec Plum pour toujours, non. Et je ne peux pas me marier avec elle non plus. Narcissa, bordel, n'as-tu jamais compris qu'il n'y qu'avec toi que je voulais me marier ? Je voulais que TOI tu sois ma femme comme je voulais moi être TON mari. C'était ça ou rien. » J'avais légèrement haussé le ton de ma voix, la colère avait pris le dessus. Pourquoi la colère ? Parce que j'étais fatigué de constater que Narcy se fichait pas mal de mes projets de mariage lorsque j'étais avec elle. Elle était trop obnubilée par son faux mariage avec Lera. Du grand n'importe quoi, par ailleurs. Le mariage était pour moi très symbolique, en terme d'amour, celui qui nous rend amoureux d'une personne et non pas juste attaché à celle-ci. M'enfin. Il était vrai que j'avais toujours imaginé finir marié avec la jeune journaliste. Autrement, je m'en foutais pas mal du mariage. Bref, je regardais une nouvelle fois Narcissa dans les yeux, j'avais enlevé ma main depuis l'évocation du sujet du mariage. Je me tenais tellement près de ses lèvres que je ne pensais qu'à y poser les miennes, mais non, ce n'était pas le moment. Je me retournais alors pour rejoindre le canapé...
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Keith & Narcy, Narcy & Keith. L'amour que nous ressentons l'un envers l'autre, cet attachement, peut sembler si niais ou très stéréotypé, mais j'étais au moins sûre d'une chose, c'est qu'il était bien réel. J'avais si désespérément besoin de cette part de réalité dans ma vie, d'honnêteté. J'étais tellement fausse avec les autres, à prétendre être cette personne que je n'étais pas et que je ne serai jamais. Pour gagner la confiance des autres, gagner en notoriété, et avoir une carrière bien réussie. J'en avais même oublié ce qui importait réellement dans la vie, si l'on fait abstraction du travail. Dès que je l'ai rencontré, j'ai réalisé que l'amour importait tout autant si ce n'est plus. Ces moments si simples qu'on passait tous les deux, à se taquiner, rire, ou nos instants de tendresse, tout ceci contribuait à mon bonheur. J'ai préféré tout ruiner avec le premier venu. Juste parce que Keith n'était plus aussi présent que je le voulais. L’égoïsme, mêlé à de la faiblesse et bien sûr beaucoup d'alcool, et je me retrouvais le lendemain dans le lit d'un autre. « Narcissa... » La paume de sa main vint se poser sur ma joue, elle venait de me réveiller de mes pensées. Je daignai ainsi le regarder dans les yeux, ces yeux bleus m'avait bien manqué. Je continuais de m'y plonger, soupirant légèrement, repensant au dégâts que j'avais causé par mon infidélité. « Je sais bien que tu me laisserais être heureux avec elle si je l'étais. Je sais que tu m'aimes et que tu m'as toujours aimé. Je sais également que c'est plutôt déplacé de ma part de venir te demander de ne plus se voir. » Je ne comprenais plus vraiment où il voulait en venir, j'avais plutôt compris qu'il voulait me faire en quelque sorte ses adieux par cette visite. Chose que je n'allais bien entendu jamais accepter. « Et j'en suis désolé. Désolé.... Pour t'avoir fait du mal, en te tenant à l'écart, en te mentant, en t'accablant, mais je ne parviens toujours pas à oublier cette trahison, j'ai pourtant essayé et j'ai aussi essayé de t'oublier... Mais... En vain. » J'avais mal pour lui. Je ne lui aurais aussi jamais pardonné s'il m'avait trahi. Je posais ma main sur la sienne, me sentant très émue. Il était bien le seul à me mettre autant dans tous mes états. Quelques minutes plus tôt, c'était de la colère, et juste quelques mots de sa part suffisaient à me rendre douce mais surtout triste. Je voyais soudainement l'expression de son visage changer, son regard changer. Je n'avais pas eu droit à cela depuis plusieurs mois déjà. Je souriais faiblement à mon tour, fixant un petit moment ses lèvres, me retenant pour ne pas l'embrasser et le laisser parler. « Mais je ne peux pas rester avec Plum pour toujours, non. Et je ne peux pas me marier avec elle non plus. Narcissa, bordel, n'as-tu jamais compris qu'il n'y qu'avec toi que je voulais me marier ? Je voulais que TOI tu sois ma femme comme je voulais moi être TON mari. C'était ça ou rien. » L'entendre m'avouer indirectement qu'il n'avait pas de sentiments pour Plum, m'avait réjoui, même si je n'étais pas spécialement ravie de le voir en colère. Il venait ainsi de s'éloigner, pour rejoindre le sofa. Je restais figée un moment, à réécouter tout ce qu'il venait de dire dans ma tête. Je ne pu m'empêcher de sourire, réalisant que j'étais toujours aussi importante pour lui. Je m'approchais de lui, posant à mon tour ma main sur son beau visage, et caressant ses cheveux. Je ne regardais plus que lui, ne pouvant ôter ce sourire niais de mes lèvres. « Donc.. Tes sentiments n'ont pas changé.. » Je venais ensuite de réduire encore plus la distance qu'il y'avait entre nous. Posant mon index sur son menton, pour commencer à l'embrasser. Je n'avais pas ressenti ce bonheur depuis un sacré moment déjà. « tout ce qui m'importe c'est ton bonheur, le tien et je ferai tout pour ça. » Je voulais dire par là que peu importe ce que ressentirait Plum par rapport à ce qui venait de se passer. Je n'allais sûrement pas me sentir coupable. J'appliquerai à la lettre tout ce qu'il me demandera, il n'avait qu'à parler. Peut-être que je n'aurais pas dû l'embrasser, parce qu'il était techniquement toujours avec elle, mais je m'en fichais complètement. Personne ne nous voyait. « Personne ne nous voit ici, ça ne va donc pas à l'encontre de ta demande. » Je laissais échapper un petit rire, un peu amusée par cette situation.
Et si c'était reparti pour un tour ? Je voulais dire, et si Narcy et moi nous nous remettions ensemble ? J'en avais terriblement envie mais je m'en abstenais, par respect pour Plum. Je ne pouvais décemment pas l'abandonner comme ça pour retrouver Narcy, ce serait bien trop cruel. Il est vrai que je n'étais pas sincère avec elle et ce n'était pas mieux que de la lâcher pour une autre, toutefois, je préférais prendre mon temps pour faire les choses et ne pas rompre comme un connard, comme j'avais pu le faire des années plus tôt avec elle. Et puis, pour le moment, rien n'était joué pour Narcy et moi. Certes, je l'aimais et j'osais enfin l'admettre, toutefois, je ne voulais pas retourner chez mon ex aussi facilement. Elle m'avait blessé et je n'oubliais pas son infidélité, il était alors normal que nous ne nous précipitions pas.
Narcissa avait caressé ma main, lorsqu'elle était sur sa joue. Ce double contact me fit frissonner. Je n'avais qu'une envie, c'était de la prendre dans mes bras et de l'embrasser, la caresser, la câliner... Sauf que, mes émotions n'en firent qu'à leur tête et soudain pris par la colère, je me détachai d'elle pour m'asseoir sur le sofa, ce que je ne fis finalement pas. En effet, la blonde s'avança vers moi, sourire aux lèvres pour affirmer l'état de mes sentiments à son égard qui n'avaient pas changé pour ensuite m'embrasser. Enfin, l'un de nous avait franchi le pas. Et c'était elle. Tant mieux, je savais donc qu'elle me désirait tout autant que je la désirais. Je ne pus que répondre au baiser, posant chacune de mes mains sur ses joues. Elle avait réussi à faire tomber ma colère. Cette dernière avait disparu pour faire place à la satisfaction, au plaisir. J'étais si heureux à cet instant, si heureux d'être aussi proche d'elle, aussi sincère avec elle et même avec moi... Il était grand temps que je lui révèle à nouveau mes sentiments, pour me libérer enfin. Même si initialement je n'avais pas du tout prévu qu'on en arriva là, j'étais désormais content de la nouvelle tournure des événements. Elle se retira alors pour m'avouer vouloir tout faire pour mon bonheur. Je souris, ému. Toute cette joie qui s'empara de mon corps, c'était trop... Il fallait que je lui dise enfin ces mots, ces fameux mots que la demoiselle attendait depuis assez longtemps maintenant. D'ailleurs, elle confia même avec malice que nous étions seuls ici, en privé, qu'elle n'avait donc pas trahi l'engagement auquel je voulais la faire tenir. Ce qui était totalement vrai. Lorsque j'entendis son petit rire, je ne pus rire à mon tour. Entendre son rire me fit beaucoup de bien. Je la sentais heureuse et à cet instant, c'était tout ce qui comptait. « Tu as raison. Et tant mieux, car sinon, je ne pourrais pas te faire ça.» Et là, je me mis à l'embrasser langoureusement. « Ni ça...» Puis je descendis mes mains autour de sa taille pour doucement venir se poser sur ses fesses, tout en l'embrassant. Au bout d'une dizaine de minutes, je me détachai d'elle pour afficher un petit sourire. « J'ai bien tenté de t'oublier, vraiment. Mais, je n'y suis pas parvenu. » Je remis mes mains sur son visage, comme précédemment. « Je t'aime encore. Et pas une fois je n'ai cessé de t'aimer, ni même cessé de penser à toi. » Je m'approchais de son visage pour poser mon front contre le sien. Je me sentais si bien, soulagé et heureux. « Je suis désolé de t'avoir caché la vérité, mais je le devais. Je devais au moins tenter de mener ma vie sans toi. »
∞ I'm still into you, no matter what you say or do
Je voyais un brin d'émotion dans son regard, Keith n'était pas vraiment le genre très expressif avec les autres, mais en ma compagnie, il se métamorphosait. Il n'y avait qu'à voir comment il se comportait avec Plum. Même si les voir sans cesse s'afficher sur le réseau social, des photos d'eux entrain de s'embrasser langoureusement, des statuts avec pleins de coeurs, mais ça ne venait généralement que de Plum. Keith se contentait juste d'y répondre. Je l'ai trouvé particulièrement sadique de me faire subir tout ceci, de me remplacer aussi vite aussi, par une jolie blonde en plus. Comment est ce que j'aurais pu rivaliser avec l'incarnation même de la bonté? Enfin, je ne croyais pas tellement au fait qu'elle soit vraiment une bonne personne. Il ne faut pas se leurrer, personne n'est parfait. On le sait tous, et je serais bien curieuse de connaître son défaut, si ce n'est être naïve, et complètement stupide lorsqu'il s'agit d'amour. La preuve, son "petit ami" était présentement chez moi. Assez tard le soir. Il ne viendrait pas à cette heure s'il ne souhaitait que "parler". Je n'étais pas dupe. Seulement, ces sentiments que je ressens pour lui, m'ont faite perdre confiance, douter de moi, et me dire que finalement, il serait tout à fait possible qu'il veuille finir avec Plum, qu'il soit heureux avec elle. Il venait de rire à son tour. Peut-être étions nous condamnés à vivre comme deux amants et ne jamais vraiment officialiser ? « Tu as raison. Et tant mieux, car sinon, je ne pourrais pas te faire ça.» Je me délectais de ce baiser langoureux, bien amusée par cette situation. « Ni ça...» Ses mains se baladaient ensuite, entourant ma taille et se posant ensuite sur mes fesses. J'en profitais pour caresser ses cheveux et prolonger ce baiser et cette proximité à laquelle je n'avais pas eu droit depuis un bon moment déjà. « J'ai bien tenté de t'oublier, vraiment. Mais, je n'y suis pas parvenu. » Ses mains désormais posées sur mon visage, j'étais juste obnubilée par son regard et ce petit sourire. Le mien s'élargissait naturellement, car j'allais enfin l'entendre m'avouer, de ses propres mots, sans que je n'aie à le deviner, et me dire qu'il m'aimait. Du moins c'est ce que j'espérais entendre. « Je t'aime encore. Et pas une fois je n'ai cessé de t'aimer, ni même cessé de penser à toi. » Et voilà, c'était dis. Son front posé sur le mien, je fermais les yeux un instant, sentant son souffle, et mon rythme cardiaque un peu plus rapide que d'habitude. « Je suis désolé de t'avoir caché la vérité, mais je le devais. Je devais au moins tenter de mener ma vie sans toi. » Je finis par ouvrir les yeux, posant mes bras sur son épaule pour le prendre un instant contre moi, tout en lui chuchotant à l'oreille. « Je ne peux pas t'en vouloir, arrête de t'excuser. » Je m'éloignais ensuite pour aller au mini bar et lui verser un verre d'alcool, que je lui amenais aussitôt, tenant mon verre de l'autre main. « Tiens. Il a été mon compagnon le plus fidèle lorsque tu m'as quitté. » Je souriais un peu amèrement repensant à ces soirées que j'ai passé à me saouler et à pleurer. « Et pour Plum? Tu vas continuer à faire semblant? .. enfin quoique tu décides, j'espère que Gossip Girl nous laissera tranquilles pour cette fois. »
Je fus rempli de joie. J'étais enfin en compagnie de la femme que j'aimais et de la seule que j'ai aimais, par ailleurs. Même si j'affectionnais tout particulièrement Plum, je n'étais pas amoureux d'elle, et jamais je ne l'ai été. Je me sentais coupable pour ça, toutefois, je savais bien que je n'allais pas tenter d'inverser la tendance. Plum n'était pas mienne, comme je n'étais pas sien. Quel comble pour un couple... Un couple bidon si l'on regardait de plus près. Je la plaignais tant. La plaignais d'avoir eu l'infortune de tomber sur moi. Mais bon, tout serait bientôt fini et j'espérai alors qu'elle puisse m'oublier facilement et rapidement, c'est ce qui serait le mieux pour elle. J'essayais de chasser ces idées de mon esprit pour me concentrer sur le moment présent. Dans les bras de ma bien-aimée, je la regardais, tout sourire, heureux d'avoir retrouvé cette proximité qui nous plaisait tant. Lorsque Narcissa m'assura ne pas m'en vouloir, je me sentais soulagé d'une certaine manière. En effet, j'avais peur qu'elle m'en veuille pour mon mauvais comportement à son égard, bien que j'en fusse obligé. Je souris encore pour ensuite la prendre dans mes bras, la câlinant. Elle se retira par la suite pour aller nous chercher un verre d'alcool. Elle me le fila, admettant qu'elle s'était souvent saoulée avec ce même alcool. « J'espère que je serai un meilleur compagnon que lui quand même. » Je ne souriais plus, me sentant coupable d'avoir fait subir ça à Narcissa. C'était de ma faute si elle se retrouvée saoule, toute seule, ou au contraire, en très mauvaise compagnie. « Tu n'as plus à boire pour oublier maintenant. Tu n'auras donc plus besoin de ses bouteilles. Sauf pour les occasions exceptionnelles, bien entendu. » Je m'assis sur le sofa, buvant une gorgée de ma boisson. Narcy évoqua alors le nom de ma petite-amie. C'était fou, mais j'avais l'impression d'être ce fameux connard infidèle. Je n'aimais pas cette idée. Pas du tout même. Je secouais la tête en signe de dénégation. « Il faut que j'en parle à Plum, mais je ne sais pas quand. Faut surtout pas qu'elle l'apprenne par une tierce personne. » Je bus une nouvelle gorgée puis ajoutai. « Quoiqu'il en soit, nous devrons rester discret. Mais surtout, évitons de faire certaines choses qui pourraient blesser Plum. » Je ne tenais pas à la tromper totalement. Je voulais dire que je ne voulais pas aller jusqu'à coucher avec Narcissa. Je devais d'abord mettre fin à notre relation. Par contre, quelques baisers et étreintes étaient des choses plutôt innocentes en soi, non ? Cependant, ce soir, l'envie était plus forte. Narcissa était sublime et tellement charmante qu'il m'était impossible de lui résister. A moins que je m'en aille sur le champ. Bonne et sage idée, tiens. « C'est pourquoi, il serait mieux pour nous deux que je m'en aille maintenant. Merci pour le verre et de m'avoir reçu chez toi. »
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