Arrivée vers dix-sept heures, je prenais connaissances des différents patients arrivés dans le service dans la journée. Parmi eux, un petit garçon qui refusait de parler et de manger et ceux depuis plusieurs jours. Il était également noté dans son dossier qu'il venait de perdre sa grand-mère et qu'il était désormais orphelin.

Déposant la pile de dossier sur mon bureau, je quittais la pièce sans oublier mon bipper. Bien que la chambre du petit garçon était dans l'une des premières, je décidai de passer directement à la deuxième, préférant revenir dans cette chambre en dernier. L'infirmière qui m'avait attendu devant la porte me lanca un coup d'oeil interrogateur auquel je répondis par un sourire.

En une heure, je visitais tout mes petits patients, Certains avait la chance d'avoir leur parents, d'autres malheureusement devaient se contenter de leur camarades chambrés. Mais dans l'ensemble, ils étaient plus ou moins en forme. Dieu merci, le service n'était pas remplis, à peine treize enfants soit deux chambres de quatre et le petit muet.

Je remontai justement vers la chambre de ce dernier. Au passage, je rencontrai le chariot des repas et m'emparrait d'un plateau.

-Vous pouvez aller vous reposer un peu, je m'occupe du dernier patient, dis-je à l'infirmière.

Cette dernière ne se formalisa pas de mes excentricités et partie en direction de la salle de repos, bien trop heureuse d'être libérée.
Je toquais à la porte, adressant un grand sourire au petit garçon.

-Bonjour Calvin, comment vas-tu ? Je m'appelle Callie, tu as faim ?

Je n’ai pas faim, j’ai envie de rien, je suis comme vidé, sans force. Lorsque je ne dors pas, j’observe la fenêtre sans but précis. J’ai reçu que quelques visites depuis mon arrivé, la première était celle de mon assistante sociale, les autres venaient du personnel de l’hôpital tel que : les infirmiers, médecins, femme de ménage, animatrice.

Le soleil décline, il va faire nuit dans quelques heures, j’entends alors un bruit, la porte de la chambre viens de s’ouvrir, je vois une femme en blouse s’avancer, la premières réflexion qui me vient est : *Encore. * Pourquoi le personnel n’arrêtait pas de venir et de partir ?

Je l’observe quelques secondes et finit par détourner mon regard pour observer le mur en face de moi. Elle me pose des questions, pendant quelques seconde je décidais de l’ignorer comme les autres, de toute manière elle allait aussi partir, elle avait bien des choses à faire que s’occuper de quelqu’un comme moi.

Elle était toujours là, j’avais pourtant compté jusqu’à cent, très lentement, je finis par secouer la tête de gauche à droite afin de lui répondre négativement à ces deux questions.