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 No, no, no, no Mercy.
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Anonymous
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Sam 9 Fév - 22:40


No, no, no, no Mercy.



No, no, no, no Mercy.  Jake_cooper-220x150Mes journées me semblent bien mornes, comme amorphes. Le soleil a beau briller, il a beau grêler, rien ne déteint sur mon humeur, elle est constante, imperturbable. Du moins c’est ce que l’on pourrait croire de l’extérieur. A l’intérieur de mon être, il s’agit d’une toute autre histoire. Je suis une bombe sur patte, une dynamite prête à exploser. Cette dynamite, je la cache dans mon armoire. Sortir, en général c’est très peu pour moi. Je suis quand même un enfoiré, pour le coup. Depuis que Charlotte m’a quitté, je fais à peu près n’importe quoi. Là n’est pas le souci. Le souci, c’est que je fais croire à tout le monde que je me suis envolé à Sydney, bien loin d’ici. Pourtant il n’en est absolument rien. Certes j’ai changé d’appart, sinon ça aurait été trop flagrant, mais aussi parce que de trop douloureux souvenirs demeuraient en cet endroit. Nouvel appartement que personne ne connait, cela représente un nouveau départ. Et ce qui est marrant, enfin… plus ou moins marrant, c’est qu’on dirait que personne n’en a rien à cirer. Que je sois là ou pas, cela n’a pas l’air de les déranger plus que cela. Tant mieux après tout. Tant mieux pour eux. Moi je n’arrive pas à oublier, c’est du moi tout craché. Il est hors de question que je débarque de nouveau dans leur vie, comme ça, du style : Salut c’est moi, ça faisait longtemps non ? Parce que la seule chose qu’on aura retenu de moi sera la chose suivante : Eliott, le gosse qui s’est fait largué par une fille, alors qu’il aurait été prêt à faire n’importe quoi pour elle. Eliott, trop gentil. Eliott ceci, Eliott cela. Je ne suis pas là pour tenir le rôle du dindon de la farce, non merci, je préfère donner le rôle à quelqu’un d’autre. Bizarrement je trouve qu’il ne me colle pas trop à la peau. Quoi qu’il en soit, mes journées se résument globalement à deux choses : Etape 1 : Remise en cause. Etape 2 : Besoin de s’évader. Et en général, les deux sont réellement compatibles, et c’est largement faisable. Alors aujourd’hui, j’ai décidé d’aller dans un pub, dans une petite rue, la première qui me semblera sympa fera l’affaire. Et si cela est possible, j’essaye d’aller dans des lieux où personne ne risque de me reconnaître. Un chapeau sur la tête, je passe presque inaperçu. Je m’introduis donc dans un bar, et commande tout naturellement une bière. Et une deuxième. C’est fou ce que je trouve ça ignoble. J’en suis tout de même à ma troisième lorsque je me rends compte que quelque chose va mal. Cela ne tourne pas rond. Un mauvais pressentiment, des ondes négatives contaminent mon espace, et ma seule envie est d’en sortir au plus vite. Je glisse un billet sur le comptoir, sans attendre que l’on me rende la monnaie, et m’apprête à partir en avalant ma dernière gorgée d’alcool.



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Lera-Ann Litwinski-Vilte
Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Sam 16 Fév - 9:45

Gonna hit you, I swear
ft Eliott & Lera.
Je portai mon verre à ma bouche, lasse. Je m’étais rendue dans ce bar pour boire un coup et pourquoi pas terminer la soirée en bonne compagnie. J’avais visiblement oublié qu’il était possible –un peu trop, à mon goût- de tomber sur des boulets qui avaient tendance à vous raconter toute leur vie, persuadé que cela vous intéressait. Ou bien aimait-il simplement s’écouter parler. J’opterais sans aucun doute pour la seconde option puisque le jeune homme qui était venu m’aborder vingt minutes auparavant ne cessait de déblatérer son histoire, malgré mes nombreux soupirs, signes évidents que je n’en avais rien à battre, pourtant il poursuivait sur sa lancée. Pourquoi diable fallait-il que les plus beaux physiquement furent-ils si ennuyeux. Parce qu’en plus de se lancer dans un interminable monologue, ses expériences passées était d’un barbants, tout ce qu’il mettait en avant c’était le nombre de filles qu’il avait pu se faire, le nombre de championnat de surf qu’il avait gagné, les filles, le sport et encore les filles. Une discussion très diversifiée en somme, en espérant qu’il soit plus silencieux au lit et qu’il était aussi doué qu’il semblait le croire sinon je n’aurais rien gagné.

Soudain, non loin de notre table, je repérais un visage familier. Je cillai plusieurs fois. Cela ne pouvait être lui. N’était-il pas censé être en Australie ? Nul doute que ma vision me jouait des tours. Certes n’avais-je pas mes lunettes mais j’étais tout à fait certaine qu’il s’agissait d’Eliott. Il fallait que j’en ai le cœur net, alors j’abandonnai mon partenaire, de toute manière je pouvais trouver mieux, je n’étais pas encore désespérée. Alors que je m’apprêtais à aller rejoindre Eliott au bar, ce dernier se leva avec empressement et prit la direction de la sortie. M’avait-il repéré ? Qu’importait après tout, je comptais bien avoir le fin mot de cette histoire. Je le laissai une certaine distance, j’étais assez civilisée pour ne pas régler nos comptes dans le bar, aux yeux de tous même si ce n’était pas l’envie qui me manquait.

« Bonsoir Eliott »

Lançai-je lorsque nous fûmes à l’extérieur. Il se retourna. C’était bel et bien lui.

« Alors comment c’est l’Australie »

J’eus un léger Sourire. Je me demandais quand il était revenu…en fait s’il y avait déjà été. Peut-être avait-il passé tout ce temps caché quelque part dans San-Francisco. Il était sous nos yeux depuis tout ce temps. J’avais terriblement envie de le gifler.

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Anonymous
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Sam 16 Fév - 21:40


No, no, no, no Mercy.



No, no, no, no Mercy.  Jake_cooper-220x150Mes pas me mènent vers l’extérieur, l’air ni léger ni bien lourd, tandis que je réfléchis à l’endroit où je pourrais aller désormais. A la maison ? Dans un autre bar ? Je n’ai aucune envie d’aller autre part, la maison semble m’être un assez bon plan en conséquence. Après tout ce n’est pas une si mauvaise idée. Tous les jours je prends le même risque : celui de me faire choper. Je ne sais pas ce qui me prend de rester ici, j’aurais peut-être mieux fait de partir ? Je ne sais pas ce qui me retient. Que dis-je. Bien sûr que si que j’en connais les raisons. Toutes les personnes que j’aime, sauf Charlotte, se trouvent ici. J’ai beau m’éloigner, je les aime toujours du plus profond de mon cœur. Mon frère, ma meilleure amie, Frankie, Will, tout ce petit monde. Mes pensées m’égarent, je ne devrai pas penser à ce genre de choses. Ça me détournerait de mon chemin actuel.

Mes jambes sont assez longues, vous le savez, alors quelques pas seulement me suffisent à me retrouver dehors, immobile. Je fouille dans ma poche à la recherche de mes clés de maison. Je crois que je vais prendre le bus, ça va être plus simple que rentrer à pied. Et peut-être moins risqué. Remarque c’est à voir. Mes plans furent néanmoins contrecarrés lorsqu’une voix familière me surprit. Une voix que je reconnaîtrais parmi cent. Merde. Peut-être que j’hallucine ? Peut-être que j’ai trop bu ? Oui ça doit être ça Eliott, après tout tu es resté si longtemps caché qu’il serait bête qu’on te retrouve maintenant. Un sourire se dessine sur mes lèvres, qu’est-ce que tu peux être stupide mon pauvre Eliott. Je me retourne, comme pour vérifier que j’ai bel et bien halluciné, et mes lèvres alors tendues par un large sourire se mettent à fléchir et à se reposer en une bouche fermée, stupéfaite. Lera. Elle est là, devant moi, en chair et en os. Soudainement je trouve la situation beaucoup moins drôle. Est-ce qu’elle savait que j’étais là et elle avait décidé d’enfin me piéger, ou m’avait-elle surpris par mégarde ? Dans tous les cas je vais me faire tuer, j’ai l’esprit assez lucide et assez vif pour le savoir.

La voilà qui me demande comment était l’Australie. Je ne sais pas vraiment que lui répondre, je n’avais pas réellement réfléchi à une telle situation. Il faut croire que j’aurais dû. Quand j’y pense, je fais ce que je n’aimerais pas qu’on me fasse. Combien de fois ai-je dis à Charlotte que j’haïssais profondément le mensonge ? J’ai bonne mine. Comment me débrouiller sans lui mentir ? Si je lui disais que j’étais resté ici tout ce temps… Elle me tuerait. Si je lui répondais que c’était génial, elle me tuerait, et le fait de répondre par un simple oui serait une pure provocation. J’ai l’impression d’être face au mur, d’être piégé.

« J’en sais rien. » répondis-je, de manière vague mais assez précise pour faire passer le message, les yeux divaguant à la recherche d’un point d’appui que je ne trouvais finalement pas.



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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Sam 2 Mar - 8:43

Gonna hit you, I swear
ft Eliott & Lera.
Je le détaillai un peu plus, sans gêne. Il ne fallait pas être devin pour savoir ce qu’il était devenu. Allure négligée, il s’était donc laissé aller. Chose que je comprenais, un peu, étant moi-même passée par là, il y avait quelques années de cela. Je n’en détestais que plus encore sa copine, enfin sa salope d’ex-copine. J’espérai pour elle qu’elle ne ferait pas une énième tentative pour entrer dans la vie de mon ami, enfin, elle avait tout intérêt à ne pas croiser à nouveau mon chemin sinon je ne donnais pas cher de sa peau. Je ne la louperais pas cette fois-là. Et j’étais sérieuse, c’était sûrement ça le plus effrayant. J’étais prête à aller bien loin lorsque l’on faisait du tort aux personnes que j’aimais. C’était la chose à ne pas commettre, oh ça, jamais. Charlotte était au sommet de ma liste des gens à abattre…cela faisait plutôt étrange, dit ainsi mais je ne comptais pas la laisser s’en tirer à si bon compte.

Bref, ce n’était pas le sujet dans l’immédiatement. Je reportai mon attention sur Eliott. Je me demandais si ce dernier était entrain de se foutre ouvertement de ma gueule ou bien se payait-il ma tête, ce qui revenait sensiblement à la même chose, me direz-vous. Qu’importait le résultat le même. Il fallait que je prenne sur moi, bien que je sache que cela ne durait pas.

« Joue pas à ce jeu avec moi Eliott, j’ai terriblement envie de te frapper »

Me contentai-je de lancer d’une voix que je voulais détachée. Il ne servait à rien de s’emporter dans l’immédiat et puis je savais me contrôler maintenant…

« Donc, si je comprends bien tu t’es foutu de notre gueule tout ce temps en prétextant être en Australie alors que t’étais terré ici à San Francisco, je pensais que tu détestais assez le mensonge pour éviter de le pratiquer »

C’était une accusation pure et simple. Puérile, peut-être mais je m’en fichais complètement. Cela étant, ce n’était pas franchement la solution. Je me pinçai l’arrête du nez pour taire le flot de paroles piquantes qui menaçaient de s’échapper, cela ne nous mènerait nulle-part et je n’en saurais pas plus sur sa décision de se cacher de tous ses proches, de toutes les personnes qui tenaient à lui.

« Tu m’expliques ? »

Finis-je par demander.


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Anonymous
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Sam 6 Avr - 13:55


No, no, no, no Mercy.



No, no, no, no Mercy.  Jake_cooper-220x150Lera ? Une envie de me frapper ? Qu’elle le fasse donc alors. Ce n’est pas comme si elle pouvait bien me faire mal. De toute manière, dans un sens, je le mérite un peu. J’avais menti, et le mensonge c’est une horreur. J’ai menti à ma meilleure amie, à mon frère, à tous ceux que j’aimais. Je baissais la tête, esquissais un sourire en coin et la regardais. « Frappe moi alors, je le mérite bien après tout. » Les remarques et les reproches fusaient. C’était exactement cette scène que j’aurais voulu éviter. C’est l’horreur des disputes que j’aurais laissé s’évaporer. C’est l’angoisse de l’attitude des autres qui me pétrifiait toujours. Le mensonge ne servait plus à rien. Je m’en étais servi comme une tortue ne se sépare pas de sa carapace. Mais le serpent devait se faire une peau nouvelle, j’abandonnais l’ancienne et révélais la vérité. « Effectivement, j’ai toujours été là. » Je voyais Lera retenir sa colère. Je la connaissais, ce n’était pas la première fois que je la voyais se ressaisir et contenir sa colère ainsi. Du Lera tout craché. Finalement peut-être que je ne me recevrai pas un poing dans la face. Je pensais que tomber sur Lera serait plus douloureux, plus piquant, qu’il ne me resterait plus de cheveux sur la tête parce qu’elle me les aurait arrachés ou brûlés. Ou presque.

Lera me demandait des explications, et je l’estimais en droit. Mais comment expliquer ? Je la regarde, lui demandant d’un regard une faveur, qu’elle me refuse par son attitude déterminée. Pas le choix. Je soupire et m’assois par terre. Oui, comme ça, n’importe où. Je suis fatigué par la vie que je mène, et je n’ai pas très envie de la narrer. Mais si on doit le faire. « Je crois que tu sais déjà pourquoi j’ai fait tout ça. » Je soupire de nouveau. « Tu sais très bien que ça n’allait pas fort. » Un silence se plaça entre mes propos, me laissant le temps de réfléchir à mes mots. « Et puis j’ai eu l’impression que personne n’en avait rien à faire de moi. Alors j’ai voulu arrêter, couper les liens avec tout le monde, tout ça. Je me suis mis de côté, mais je crois que je l’étais déjà. » Mes propos pouvaient sembler dur, mais c’était vraiment les sentiments qui se dégageaient actuellement de mon cœur. « Alors j’ai fait croire que j’étais parti. Tu es la seule à savoir que je suis là, s’il te plaît ne le répète pas Lera ». Quelle bonne blague, comme si Lera allait garder ce secret toute une éternité. Je crois qu’elle était assez fâchée pour le dire à Khris, par exemple, ou Frankie. Pourtant je ne me sentais pas encore prêt, pas prêt à réintégrer le monde réel. Ma bulle, bien qu’inconfortable, était devenue mon quotidien et un repère de néant auquel j’étais habitué. Je cherchais dans ma poche, en sortait un joint, l’allumait, et regardait Lera d’un air presque suppliant. « S’il te plaît Lera».




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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 21 Avr - 10:16

Gonna hit you, I swear
ft Eliott & Lera.
Le frapper, ne suffirait plus. Bon dieu qu’est-ce qu’il m’énervait en ce moment précis. Qu’est-ce qu’il pouvait m’énerver bordel. Lui crier dessus ne changerait rien à la situation, il semblait aussi perméable à mes reproches que du béton, ce qui avait le don de m’agacer plus encore. Il avait toujours été là, alors que tout le monde s’inquiétait de son sort, de son moral, il avait fait croire à tout le monde, son frère, sa belle-sœur et moi y compris qu’il s’était cassé à l’autre bout du monde. Je ne savais pas si je préférais que cela eût été le cas. Dans tous les cas, il était en face de moi et j’avais envie de tuer Charlotte. Lui faire payer ce qu’elle lui avait fait et surtout de l’avoir transformé en épave, car il fallait le reconnaitre, Eliott n’était plus que ça désormais et cette existence de reclus qu’il menait n’en était qu’une preuve, de même que son allure.

« T’avais prévu de m’le dire que t’étais en ville ou bien ? »

Question rhétorique. Nous savions tous deux ce qu’il en était réellement. Sans doute aurait-il continué sa vie ainsi, tentant de tous nous éviter, ne sortant de chez lui que très rarement alors que nous serions persuadés de sa présence en Océanie. A croire qu’il ne voulait plus avoir à faire à nous. C’était le cas. Je vis rouge, littéralement. Et sans que je ne m’en rendisse compte, la gifle était déjà partit. Comment osait-il dire de telles conneries ?!

« De un, tu t’es mis sur la touche tout seul, Putain, Eliott, tu me fais chier à réagir toujours comme ça ! C’est pas parce qu’elle t’as laissé tomber que c’est le cas de tout le monde, on était tu vois ?! A s’inquiéter pour toi alors que tu ruminais dans ton coin merde ! Et surtout prends pas le fait que j’ai rien voulu savoir de ta relation avec elle comme excuse, okay ?! je t’aurais pas claquer la porte au nez, ton frère non plus, Frankie non plus, Will non plus bien au contraire, tout le monde s’inquiétait pour toi et toi tu te barres…ah non, tu vas te terrer dans ton trou à quelques mètres seulement de nous alors qu’on s’fait un sans d’encre, on s’demande bien qui n’en a rien à foutre de l’autre dans cette situation »

Je me calmai un instant et réduisis la distance qui me séparait de lui et me mis à sa hauteur –du moins essayai-je- puis plantai mon regard dans le sien.

« Si t’me fais encore un coup pareil, crois-moi, c’est pas seulement une gifle que tu recevras, je peux te l’assurer, tu regretteras à ce moment là de pas avoir pris ce fameux avion pour l’Australie »

Mon ton était calme, contrastant avec celui que j’avais utilisé précédemment. Froid, calme et incisif, qu’il sache que je ne plaisantais pas et s’il me connaissait un minimum, il comprendrait qu’il valait mieux qu’il évite de me provoquer car cette fois j’étais des plus sérieuses.

« Et bien sûr je ne dirais rien à qui que ce soit, puisque c’est toi qui t’en chargeras »

Un petit sourire.



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Anonymous
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Dim 21 Avr - 13:54


No, no, no, no Mercy.



No, no, no, no Mercy.  Jake_cooper-220x150La scène était d’un pathétique incroyable. J’étais là, comme un con, devant une petite blonde qui fut un temps ma meilleure amie. D’ailleurs, je la considère toujours ainsi, bien que je ne sois pas sûr que cela soit encore réciproque. Elle avait l’air tellement en colère, et comme un con je me soumettais à elle. Et elle, elle n’a jamais fait de conneries de sa vie ? Ça ne lui est jamais arrivé de faire des erreurs ? Sûrement pas, Lera devait être la perle rare. Incroyable, incroyable pensais-je d’un air doucement ironique. Je pestais intérieurement tandis qu’elle versait un semblant de colère sur moi. C’était clairement la douche froide. Je n’avais pas attendu cet instant avec impatience, mais j’avais senti qu’un jour il me serait tombé dessus. Décidément, quelle journée pourrie. Moyennement pourrie disons, parce qu’il est vrai que rencontrer Lera relève à la fois d’un soulagement, mais aussi d’une angoisse pour le futur. Lera était la première à m’engueuler et elle n’allait sûrement pas être la dernière. Je soupirais, involontairement, presque par réflexe. Ça me fatigue toute cette scène, je n’ai pas vraiment envie de m’afficher dans la rue, alors je laisse Lera s’exciter toute seule, blasé. Je ne répondais pas à sa question, ne sachant pas vraiment qu’en penser. Je lui aurais sûrement dit, mais pas si tôt, sûrement. Mais pourtant cette pensée me semblait encore incertaine. Depuis peu, je me sens si imprévisible, et je me reconnais si peu, que je ne sais plus ou pas ce que j’aurais fait à l’avenir. Peut-être même que je ne me suis jamais réellement connu, et que j’ai toujours été simplement perdu. Il m’est impossible de reconstruire le fil d’une pensée cohérente, je me sens si vide, comme inhumain, inanimé.

Croyez-moi, cela n’est que de courte durée. J’atterris de nouveau sur terre assez rapidement. Je ne sais si c’était ce silence ou mes propos précédents, mais je sens une violente claque s’abattre sur ma joue. Lera a osé, elle a osé me faire ça. Je ne suis pas son gosse, ni son frère, elle n’a pas à me frapper comme tel. Je la regarde, chamboulé, et ne dis rien pour le moment, je la laisse s’agacer toute seule, s’énerver et me taper un long scandale. Le mal est fait, qu’est-ce qu’elle veule que je lui dise ? J’essaye de m’expliquer et voilà ce que je me ramasse dans la tronche. Voilà ce que cela fait la sincérité. Voilà ce que ça fait de dévoiler ce qu’on avait sur le cœur. Bien évidemment, avec du recul, on peut prendre son geste comme un geste d’affection, mais sur le coup je ne percevais pas vraiment cela du même œil. Je m’en étais déjà pris plein la tronche et ainsi trouvais son geste particulièrement déplacé. Je sentais mon humeur se transformer. Je n’étais plus le petit Eliott qui suppliait Lera, oh ça non. Lera s’approchait davantage de moi, et je crus un moment qu’elle allait se raviser, s’excuser, ou sans aller jusque-là : s’apaiser. Mais sa colère était encore palpable, et la mienne ne faisait que croître. Et voilà qu’elle se mettait à me menacer. Mais qu’est-ce qu’elle croit ? Que j’ai peur d’elle ? Comme si c’était possible, elle est incapable de me heurter davantage. Je sentais sa haine pour mon geste, je devinais sa haine pour Charlotte, et celle-ci n’était qu’un écho à la douleur que j’ai pu ressentir dès ma rupture avec Charlotte. Je ne répondis pas à son ultime provocation, et le visage impassible mais le regard recouvert par la colère je lui soupirais d’une voix menaçante et incontrôlable « Touche moi comme ça encore une fois et tu vas voir. » Je reculais et lui tournais le dos pour tracer ma route, seul.





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