Il y avait des moments dans la vie où il fallait faire des choix. Je m'étais retrouvée à faire un choix assez conséquent pour la suite de ma vie: garder ou tuer l'embryon ? J'avais finalement décidé de le garder. Non parce que je voulais être mère -sûrement pas- mais parce que j'avais pensé à l'option 'mère porteuse'. J'avais pensé que le tas de cellules que j'avais dans le ventre pour servir à rendre heureux une famille qui ne pouvait pas avoir d'enfants. Puis en plus, ça gagnait bien. Comme quoi, je pouvais être mignonne avec les autres et montrer que j'avais un cœur. Bien sûr que j'en avais un mais peu de personne était au courant. Ce n'était pas dans ma nature de me dévoiler mais plutôt de rester froide.
Je venais de sortir de chez le gynécologue. J'avais eu le droit à ma première échographie. C'était étrange, je n'arrivais pas trop à me rendre compte que ça y est j'avais vraiment quelqu'un dans mon bedon et que je décidais de le garder. J'avais pris seulement 2kg et mon ventre n'avait pas encore pris une tête de pastèque, je pouvais encore dire que je n'étais pas enceinte. J'avais découvert depuis peu les joies de la tête dans les toilettes ! Non, pas que je prenais des cuites, je ne buvais que très rarement de l'alcool, mais les nausées s'étaient mises à arriver. Joie. Comme mes seins qui commençaient à me chatouiller méchamment et je les soupçonnais d'avoir pris un peu de volume. C'est pourquoi après mon rendez-vous à l'hôpital, j'étais partie au centre commercial afin de me trouver de nouveaux soutiens-gorges. Je mettais rendue à la boutique Victoria's secret, le magasin sacré des femmes.
En passant la porte de la boutique, je croisais une femme avec un enfant dans les bras. Je sens que j'allais être hantée par les mioches pendant quelque temps. Je n'avais pas voulu savoir le sexe de l'enfant, d'ailleurs. J'avais trouvé une famille dont la femme était stérile et ils avaient tenus à me dire qu'ils ne voulaient pas connaitre le sexe de l'enfant. J'aurais bien sûr pu demander le sexe de l'asticot mais ça ne m'intéressait pas. Je glissais dans les différents rayons des soutiens-gorges, cherchant d'abord les couleurs qui m'intéressaient. Après pour la taille, ça sera autre chose.
Aujourd'hui, je n'avais aucun rendez-vous. Choses plutôt rare je dois l'avouer. J'étais complètement libre de faire ce que je voulais de ma journée, mais comme je suis tout simplement incapable de penser à autre chose qu'au travail, à mon entreprise ainsi que celles de mon mari, j'ai décider d'aller faire une petite visite surprise dans mes nouvelles boutiques qui avaient vu le jour pas plus tard que la semaine passé, afin de m'assurer du bon fonctionnement des choses et qui sait peut-être garnir ma garde robe avec de nouveaux soutiens gorge.
Le début de journée se passa relativement bien, tout se déroulait comme prévu et chacune des succursales visitées étaient bondée de gens. Le chiffre d'affaire tant qu'à lui était plus qu'excellent ce qui me rendait fier de moi. Gérer une entreprise n'a rien de facile, il faut tout planifier, tout calculer et éviter tout contre temps comme la fermeture d'une boutique. Pour ce faire il y avait toujours une campagne de Marketing à faire, des publicités à prévoir, des défilés à organiser afin de vendre le produit à plus grande échelle. Bref. Il ne me restait plus qu'une boutique à visité et non la moindre, après quoi je pourrais rentrer chez moi ou encore aller faire du cheval.
En bonne dirigeante d'entreprise, j'ai proposer d'élargir nos horizons en avançant l'idée de concevoir des sous-vêtements pour femme enceinte. Le truc stylé et confortable histoire qu'une femme au ventre rond se trouve un peu moins moche. Les créateurs et designer se mirent sur le projet et aujourd'hui même on installait les produits sur les tablettes. N'ayant rien d'autre à faire, je filai un petit coup de mains aux vendeuses afin de tout mettre en place et lorsque tout fus terminé, je me suis diriger derrière le comptoir afin de récupérer mes affaires personnel. Lorsque je me suis redresser, mon regard se porta sur une jeune demoiselle que j'avais déjà vu quelque part. Je ne lui avais encore jamais parler, mais son visage me disait quelque chose. Mon cerveau se mit en route et tout de suite la réponse me vint en tête. Cette fille est celle que Sergej, le fils de Viktor, à mit en cloque. Le mec qui ne veut pas prendre ses responsabilités pour le plus grand déshonneur de son père. Pas un jour ne passait sans qu'on de parle de cela et comme je suis plutôt maternel comme fille, j'avais décider de venir en aide à cette demoiselle.
Je n'avais jamais trouver un moyen de l'aborder sans qu'elle ne me prenne pour une folle tout droit sorti de nul part avant aujourd'hui, mais voilà l'occasion parfaite pour l'approcher. J'ai donc reposer mes effets sous le comptoir et m'approcha d'elle de façon naturelle et décontractée. « Nous venons de recevoir une nouvelle collection qui devrait te plaire et qui est beaucoup plus adapté à ta situation. » Dis-je simplement, sourire aux lèvres. Elle ne devait sans doute pas savoir qui j'étais, mais peu importe, j'étais déterminée à la supporter au travers l'épreuve qu'elle traversait en ce moment. « Je suis Eleonora … la femme de Viktor. Tu es Juliet c'est bien ça? » Parler gentiment aux gens ça n'a jamais été mon point fort... Donc je faisais un effort surhumain afin de bien paraître devant elle.
J'errais dans les rayons de sous-vêtements sexy bien que je me disais que je ne pourrais plus porter ce genre d'accoutrement. Il fallait plutôt que je me renseigne sur un sous-vêtement pour le confort. Moi qui adorait être soigneuse pour les dessous, tout ça allait changer avec ma grossesse. Je ne pouvais déjà plus exercée mon job à la boîte de strip-tease. Je trouvais ça tellement vexant pour une femme mais bon... Ainsi va la vie. Derechef, je sentis un petit courant d'air derrière moi et une odeur sucrée. « Nous venons de recevoir une nouvelle collection qui devrait te plaire et qui est beaucoup plus adapté à ta situation. » Te ? Je n'avais pas l'habitude d'être tutoyée à vrai dire. Pas que je me sentais blessée que cette jeune femme me tutoies, mais cela faisait juste bizarre. Je me tournai pour la regarder. Elle semblait jeune, peut-être le même âge que moi, brune, jolie visage. Elle avait une frimousse de petite fille. « Je suis Eleonora … La femme de Viktor. Tu es Juliet c'est bien ça? » Je me doutais bien que je l'avais déjà vu quelque part. Sur facebook, sans doute. Je finis enfin par réagir et je répondis: « Bonjour Eleonora. Oui, c'est bien ça. Ravie de te rencontrer. » Je fis un léger sourire.
Allez, Jules fout ta froideur de côté.
Je repensais sans doute à ce qu'elle m'avait dit plutôt. Ma situation ? Elle savait donc que j'étais enceinte, bien que sur mon physique ce n'était pas encore très flagrant. Il est vrai que je m'en sortais relativement bien. Certaines femmes à mon stade de grossesse pourrait déjà avoir l'air d'une grosse patate. Amen. Curieuse, je lui demandais: « Comment sais-tu pour... ? » Je pointais mon ventre. J'en parlais peu, et je n'étais pas du genre à m'afficher sur facebook, avec des photos de mon ventre par-ci et par-là. Je cherchais du regard la nouvelle collection. Après tout, je n'avais pas trop le choix. « Peux-tu me montrer la nouvelle collection ? »
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