« When im standing in the dark i'll still believe someone's watching over me. »
Une millième dispute au compteur, le cœur lourd, j'avais l'impression que personne n'arrivait à me comprendre en ce moment, même pas mon meilleur ami Bastien qui traînait plus souvent qu'autrement avec son '' mec ''. Je ne lui en veux pas, en fait un peu quand même, mais je veux qu'il soit heureux avant toute chose. Je me contente donc de faire comme si tout va bien depuis son arrivé à San Francisco, en vivant ma vie de mon côté sans chercher à le déranger ou quoi que ce soit d'autre.
Les éléments négatifs s'accumulent dans ma vie. D'abord la mort de ma famille, fauchée par un malade mental... ensuite Ava qui fait une tentative de suicide parce que je ne suis pas assez présent pour elle et le comble, mon mec qui m'envoie chier plus souvent qu'autrement en ce moment. Heureusement que j'ai de quoi me raccrocher à cette vie de merde avouons le car ça ferait un moment déjà que je me serais mit une balle dans la tête pour échapper à tout cela.
Ce soir j'avais besoin d'évacuer, de faire le vide complet. Être seul était la seule solution possible pour moi en ce moment. J'ai donc quitter le chevet d'Ava au beau milieu de la nuit pour la laisser avec son nouveau copain et je suis sorti de chez elle, direction nul part. Je n'avais pas de but précis, juste l'envie de me trouver un endroit paisible où dormir. Je dévalais donc les ruelles bondées de clochards attroupés autour d'un feu dans une poubelle et me suis mit à penser que ces gens feraient certainement de meilleurs amis pour moi que ce que j'ai déjà. Un soupir m'échappa.
Mon esprit vagabonde, je tente de fuir cette réalité qui est rendue mienne. De petit garçon libre et innocent je suis passé au mec toxico qui n'espère plus rien de cette misérable vie sur terre. Je marche, je marche sans m'arrêter jusqu'à ce que j'arrive à un endroit bien en retrait de la ville. Mon regard se pose sur la petite rivière, le sol m'appelle. Je cède donc à l'invitation et va m'installer tout près du courant d'eau, main derrière la tête en guise d'oreiller. L’héroïne commence à faire son effet, mon rythme cardiaque s’adoucis et lentement je ferme les yeux pour profiter de la nature environnante et de l'eau qui m'apaise.
Sergej observe son adversaire sous toutes les coutures. Il est chancelant, cela veut dire que le combat est terminé. Un sourire apparait sur les lèvres du blond, qui semble visiblement satisfait. Sans que son opposant ne le voie venir, il charge s’attaquant aux articulations principales et il s’écroule mollement au sol, gisant dans son propre sang. Il n’est pas mort, du moins pas encore. On a tout intérêt à le traîner rapidement à l’hosto sinon je ne donne pas cher de sa peau. Le russe est également blessé, mais dans une moindre mesure que le second homme. Il essuie le liquide écarlate qu’il a bord des lèvres d’un geste nonchalant avant de recracher celui que contient sa bouche. Il n’y est pas allé de main morte aujourd’hui, il le sait et il s’en fout. Les regrets, il ne connait pas. Et c’est ce mec qui l’a provoqué, qui a tenu à ce qu’ils communiquent par les poings, le blond n’a fait que répondre à sa demande. Un peu trop violemment peut-être. Mais bordel, quand on n’est pas fait pour des combats de rue, on ferme sa putain de gueule, c’est un moyen de crever jeune. Enfin, p’têtre que c’est ce qu’il voulait, mourir dans une douloureuse agonie. Ou p’têtre que ayant vu l’air négligé du russe, son côté réservé et solitaire, il s’est dit que c’est une proie facile et qu’il le dessouderait en moins de deux. Grossière erreur. Il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires, surtout les plus calmes. Il le saurait pour la prochaine fois. S’il y en a une.
Le silence règne. Personne n’ose approcher Sergej, de peur de se retrouver dans le même état. A cet instant précis, il dégage quelque chose de malsain, qui glace le sang. Il peut tuer sans remord et les spectateurs le savent. Il pousse un léger soupir, toujours sourire aux lèvres.
« Emmenez-le aux urgences sinon il va crever là »
Il dit simplement avant de quitter la ruelle malfamée. Ce n’est pas son problème ce qui arrivera au gars, dieu seul sait à quel point il s’en branle. Il n’a pas prévu de le revoir et si l’autre est minimum futé, il évitera d’alerter les flics. Même s’il l’a cherché, Blondie est plutôt connu au poste de police pour ses débordements, ce qui l’amuse habituellement mais ce serait con qu’il se fasse arrêter dans une période aussi cruciale qu’est la sienne en ce moment. Son avenir se joue et il n’a pas le droit à l’erreur, alors la prudence est fortement conseillée. Ce dont il n’a pas fait preuve ce soir et qui lui vaudrait sans doute des réprimandes de la part de ses partenaires mais bon, c’était nécessaire, il avait besoin d’évacuer toutes les frustrations emmagasinées ces derniers temps.
Il enfonce les mains dans les poches de son jean et continue son chemin. Il est loin de chez lui, il le sait mais ça le dérange pas plus que cela puisque San-Francisco est une ville plus intéressante de nuit. Il emprunte toutes les rues sombres et étroites, où il est formellement déconseillé de s’aventurer mais bon, encore une fois, il s’en fout. Il n’a rien de valeur sur lui, on ne va quand même pas le dépouiller pour un jean, un t-shirt souillé et un boxer bon marché, faudrait vraiment être désespéré. Avisant une rivière, il s’en approche afin de nettoyer un peu les plaies de son visage, enfin se débarbouiller car il donne l’impression d’avoir égorgé quelqu’un. Alors qu’il s’apprête à tremper le t-shirt, qu’il vient d’enlever, dans l’eau, il remarque une présence étrangère à la sienne. Plus surprenant, il s’agit d’une personne familière qu’il ne s’est pas attendu à trouver là, dans un endroit pareil et à une heure aussi tardive.
Je rêvasse, mon corps est complètement détendu et je ne crains pas d'être ici. J'ai appris à me défendre lors de mon séjour au Japon et je dois dire que mon physique aide grandement à éloigner les gens de moi. Comme la plupart des gens porte attention au physique et non à ce qui se cache sous les apparences et bien je peux vous certifié qu'on ne vient pas trop me faire chier! Le bruit de l'eau m'apaise et lentement je m'endors sous la fraîche brise hivernal de San Francisco. Il ne fait pas très froid certes, mais la température est beaucoup plus basse à ce temps-ci de l'année, voilà qui contraste avec les bouffées de chaleur que j'ai depuis quelques jours déjà... bref.
Je somnole quand une voix familière parvint à mes oreilles, m'extirpant alors de mon sommeil léger. Ma tête se tourne donc lentement vers l'ombre qui se dessine graduellement non loin de moi et je souris en reconnaissant l'homme qui m'interpellait. « Ça se voit non? J'essaie de dormir. » Je me redresse à ces mots pour me recroqueviller sur moi-même sans le quitter du regard. « Et toi qu'est-ce que tu viens faire ici? Certainement pas ta lessive! » Un soupir m'échappe, les choses avaient beaucoup changer entre nous. Quand nous étions gamins, lui, Bastien et moi étions un trio d'enfer. Toujours fourré ensemble, mais la vie nous as gentiment séparer ne laissant presque rien entre nous.
Du jour au lendemain nous sommes devenu presque étranger un à l'autre, il n'y avait plus que moi et Bastien. Après, Sergej à toujours été un antisocial contrairement à mon copain tatoué et moi, bref. Je ne le déteste pas pour autant juste que nous avons prit des chemins différent tout les deux. « Qu'est-ce que tu racontes de bon sinon? » Dis-je simplement en attendant un simple vent en guise de réponse.
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