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 This is not a nightmare, you're awake.
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Anonymous
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Dim 3 Fév - 1:10

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Boum boum boum. Le son des basses dans la tête d'Ambre, la seule chose qu'elle est capable d'entendre dans cette boite de nuit de merde. Des heures qu'elles sont là à se mettre la tête à l'envers. Elle se trémousse contre Lera, rien de bien étonnant jusque là. Leur état est probablement déjà déplorable, pas plus étonnant. Un gars viens de leur donner de jolies petites pilules aux effets magiques et mystérieux, un peu comme des licornes. Une soirée toute simple, faire la fête et oublier tout le reste, s'oublier soi-même c'est ça qui est bon. C'est tout ce qui réussi à remonter le moral de la jeune femme depuis plusieurs mois, plusieurs années ? Elle ne compte plus le nombre de fois où elle s'est réveillée à poil dans un endroit inconnu, à coté d'une fille ou d'un mec peu importe de toute façon. Mais cette soirée là, c'est elle et Lera, sa pote de toujours, le reste elle s'en fout. Du bon temps, c'est tout ce qu'elle veut et elle sait comment l'obtenir. Mais peu à peu tout s'amplifie autour d'elle, les lumières, les gens, le propre son de sa respiration et ces foutues basses qui lui vrillent de plus en plus le crane. Elle tient, son corps s'est mit en pilote automatique et suit les vibrations du sols pour tenir le rythme effréné de la musique électronique. Elle se dit qu'elle a payé cher pour ces pilules qui ne font aucun effet. Si elle recroise le dealer, elle lui latte les couilles jusqu'à la mort. On joue pas au con avec Ambre Diletta. Elle commence à étouffer, à avoir des sueurs froides. C'est quoi cette merde ? Qu'est-ce qui se passe ? Sa vision se trouble, ell ne veut pas tomber dans les pommes comme une petite pucelle qui aurait fumé sa première beuh derrière le McDo du coin. Son égo en prendrait un trop gros coup. Mais là, clairement, ça va pas fort et ça ne s'améliore pas. Tout est lent autour d'elle, tout sonne faux, comme lorsqu'on sait qu'on est endormi aussi convaincant soit le rêve. Ambre ferme les yeux, mais cela ne fait qu 'aggraver les choses, elle se sent tomber en arrière et elle les rouvre fissa. Elle décide tant bien que mal d'attraper le poignet de Lera pour la sortir de la boite avec elle, plus rien à foutre en fait, elle a juste besoin de gerber et de quelqu'un pour lui tenir les cheveux. Bien qu'elle ai l'habitude de régurgiter ses micros-repas elle a beaucoup plus de mal à accepter la chose lorsque ce n'est pas provoqué par son index et son majeur enfoncés dans sa jolie gorge. Pas le temps de comprendre quoi que ce soit qu'elle se retrouve penchée en avant au dessus du caniveau, mais la drogue ne se décide pas à sortir et ses membres ne répondent plus à l'appel pour forcer la chose. L'air glacial lui fait un peu de bien, sa tête tourne moins mais elle sait que ce n'est pas fini. Ce serait beaucoup trop simple. Ambre tourna la tête vers Lera, elle essaya de lui expliquer la situation brièvement, mais elle n'entendit même pas ce qu'elle dit. Ses lèvres bougent pourtant, son amie n'a pas l'air mieux. Elle respira une grande bouffée d'air qui réussi à lui extirper seulement ces quelques mots :

- Bad trip meuf.

Clair et net, aussi indéniable que le fait que ces pilules étaient de la vraie merde pour touristes et qu'elle s'était laissée avoir.


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Lera-Ann Litwinski-Vilte
Lera-Ann Litwinski-Vilte
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AVATAR : Rosie.
✱ ÂGE : 35
✱ QUARTIER : Richmond.
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Mer 6 Fév - 15:44

Bad Trip, Baby
ft Ambre & Lera.
Lera acquiesce lentement. Bad trip ? C’est le cas de le dire. C’est désormais à son tour de rendre le contenu de son estomac vide, en somme ses tripes sur ce trottoir dégueulasse. Ah, dieu que c’est ironique, elle qui faisait auparavant bruyamment claquer ses talons bas de gamme sur le macadam des rues de New-York afin d’appâter des clients potentiels, là voici entre de dégueuler ses entrailles sur son ancien lieu de travail, comme une profonde envie de cracher sur ce passé dont elle tient à tout prix à se débarrasser mais qui semble revenir à chaque fois, tel un boomerang. L’on n’échappe pas à sa nature, elle le sait pertinemment, du moins commence à se laisser convaincre de ce fait.

Sa gorge est en feu, douloureux vestige de ces longs mois d’agonie anorexique dont elle ne s’en est toujours pas sortie malgré tous ses efforts pour convaincre les autres, elle la première. Sans doute n’en guérira-t-elle jamais, tellement ce mal est profondément ancré dans sa personne. Aussi loin que remontent ses souvenirs, elle a toujours ressenti une aversion pour la nourriture, depuis toute petite déjà elle pouvait passer une journée avec peu d’aliments dans l’estomac et cela n’a fait que s’accentuer au fil des années, surtout au départ de Gareth. Encore un autre fantôme dont elle se serait bien passé…ou peut-être pas. A croire que la souffrance, elle aime ça. Il y a de ces souvenirs dont on est presque ravi qu’ils nous hantent. De toute façon, il ne lui reste plus que cela, sa mémoire, qui commence d’ailleurs à souffrir des assauts des diverses substances à la fois illicites et toxiques qu’elle ingurgite quand elle le peut, c’est-à-dire quotidiennement. Sa santé ? Cela fait bien longtemps qu’elle a cessé de s’en soucier. Après tout, lorsque l’on n’a plus rien à perdre, quelle importance que l’on meure aujourd’hui ou bien demain ? Aucune. L’existence humaine n’est qu’absurdité vous dira-t-elle, spécialement la sienne alors l’abréger ne serait pas un luxe. Incapable d’y mettre un terme définitif, incapable d’avancer, elle attend, immobile, ne faisant rien pour améliorer les choses. Carcasse vide déambulant parmi ses pairs en direction de sa fin.

« La, on s’est faites baisées comme des novices. »

Elle pousse un petit rire, signe qu’elle se sent un peu mieux. Prenant une grande inspiration, elle se relève lentement. Putain, elle a vraiment cru que cette fois elle allait recracher son âme fissurée sur ce trottoir usé d’avoir été trop foulé par esprits en perditions.

« Je crois qu’il vaudrait mieux rentrer maintenant. »

C’est la meilleure chose à faire en effet, de toute façon, la blonde considère que la soirée a été gâchée et puis elles pourraient tout autant s’amuser chez cette dernière. Elles se mettent en route à la recherche d’un taxi -main dans la main comme elles en ont coutume- chose plutôt difficile à une hure aussi tardive et dans un quartier aussi mal fréquenté, à cette allure sans doute feront-elles le chemin à pied. Soudain, Lera est alertée par un bruit pas –un homme en déduit-elle par la lourdeur- derrière elles et persuadée de l’entendre depuis qu’elles ont quitté la boîte, l’angoisse s’infiltre perfidement en elle, accélérant les battements de son cœur.

« T’as vu le mec derrière-nous ? Il nous suit depuis qu’on est parties… »

Murmure-t-elle lentement, la voix quelque peu tremblante. Curieux pour une personne qui aime arpenter les rues San-franciscaines de nuit. N’oublions pas qu’elle n’est plus dans son état normal, les fameuses pilules semblent avoir un bien particulier effet sur ses perceptions. En effet, dans son esprit, ce n’est pas un humain qui les poursuit, mais bel un monstre assoiffé de sang qui veut se faire un festin royal avec leurs organes. Enfin quelque chose s’en rapprochant. Tenant fortement la main d’Ambre dans la sienne, elle force cette dernière à presser l’allure afin d’échapper à leur bourreau.



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Anonymous
Invité
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Jeu 7 Fév - 1:00

This is not a nightmare, you're awake. Tumblr_mfpqkjVEag1ryw3x8o1_500
Lera venait également de rendre le contenu de son estomac sur le trottoir. Heureusement, sinon elle se serait sentie bien conne à être la seule dans un mauvais état pour un petit cachet. Cette fois elle pouvait en être sure, ce n'était pas elle qui réagissait mal mais bien le produit qui était de mauvaise qualité. C'était quand même du pour Ambre d'accepter le fait qu'elle s'était laissée avoir par un dealer de merde avec une belle gueule. Les pires. Elle qui connaissait tellement bien tout ce qui tournait sur San Francisco tant elle l'avait testé elle même. Elle ne se disait pas experte, mais elle avait essayé pas mal de substances en tous genre et était prudente d'habitude, ne connaissant également que trop bien les dealer qui vous refoule de la merde achetée à bas prix pour la revendre dix ou vingt fois plus cher. Elle n'avait pas fait attention, c'était bien fait pour sa gueule, c'est comme ça qu'elle acceptait le truc. « La, on s’est faites baisées comme des novices. » Lera rit un peu, ce qui réussit à afficher un joli sourire sur le visage translucide d'Ambre. Elle devait avoir une sacrée sale gueule, pour l'instant elle s'en foutait parce qu'elle ne se posait même pas la question – et vu son état elle ne se serait surement pas reconnue dans un miroir de toute façon -, mais le lendemain matin elle allait criser. « Je crois qu’il vaudrait mieux rentrer maintenant. » L'italienne acquiesça d'un simple signe de tête, elles étaient déjà assez amochées pas besoin d'en faire plus et puis de toute manière elles ne s'ennuyaient jamais lorsqu'elle étaient toutes les deux, elles trouveraient bien quelque chose d'autre à faire chez elle. Elles commencèrent à marcher main dans la main comme à leur habitude en quête d'un taxi. Mais vu l'heure, c'était peine perdue. Ambre regardait dans le vide lorsque Lera lui chuchota quelque chose à l'oreille : « T’as vu le mec derrière-nous ? Il nous suit depuis qu’on est parties… ». Son cœur rata un battement lorsqu'elle entendit les bruits de pas derrière elles, il n'y avait personne aux alentours sauf les deux jeunes femmes et l'inconnu quelques mètres seulement derrière. Ambre ne pouvait que croire son ami, deux jolies filles qui ne marchent pas tellement droit ça attire les pervers. Elle commença lentement mais surement à paniquer, elle tentait de se rassurer elle-même en prenant de grande bouffées d'air froid, mais rien n'y faisait. Elle sentait le sang battre dans ses temps, faisant vibrer les os de son crane, l'empêchant d'aligner deux pensées cohérentes. Elle sent la main tremblante de Lera qui la serre plus fort, elle fait de même. Mais cet homme qui les poursuit, cette chose, elle ne sait pas en fait, elle ne sait plus, rien n'est logique. Ambre pressa le pas, entrainant son amie avec elle.

- Suis-moi, dis plus rien.

Elle ne pouvait pas lui en dire plus au cas où la chose les entende, on ne sait jamais, s'il avait des oreilles bioniques ? Ou une merde du genre ? Elle vit une ruelle quelques mètres plus loin, parfait. Elle s'y engouffra obligeant Lera à se coller contre le mur, pour plus de discrétion. Elle attendit ce qui lui parut des années, mais il passa enfin devant elle et ce qui devait arriver arriva. Ambre l'attrapa par la veste et le jeta tant bien que mal aux sol grâce à l'effet de surprise. Et les coups partirent tous seuls.



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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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AVATAR : Rosie.
✱ ÂGE : 35
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Mar 19 Fév - 21:48

Bad Trip, Baby
ft Ambre & Lera.
La main de la blonde serre celle de la brune. Fortement. Désespérément. Comme si sa vie en dépend. Enfin c’est ce dont elle est persuadée. Si elles ralentissent l’allure le monstre les dévorera purement et simplement, ça il en est hors de question. Ses talons retentissent bruyamment contre le macadam, mais ce son est vite absorbé par le vacarme qui règne en maître dans sa cage thoracique. Boum Boum. Les sensations sont décuplées. Boum Boum. Les battements de son cœur sonnent à ses oreilles avec la même puissance que les baffles d’une rave Party endiablée. Boum Boum. La terreur s’insinue perfidement, broyant ses organes. C’est la fin. Ou le début. Ou bien encore le milieu. Putain elle ne sait plus. Son cerveau fonctionne plus rapidement que la moyenne. Ou peut-être pas. Tout est une question de sensation. Son amie l’entraîne dans une ruelle. Ouf, sauvées, se dit-elle. De toute façon, elles n’auraient pu lui échapper sur une ligne droite, sans doute qu’il est plus rapide, plus fort…après tout c’est une créature fantastique ayant pris apparence humaine ou quelque chose s’en rapprochant. Elle tente par tous les moyens de calmer sa respiration erratique et à l’image d’Ambre, observe l’avancée du bourreau. Le temps semble s’être suspendu. Chaque pas du monstre est un véritable suspens pour les jeunes femmes qui restent pendues à chacun de ses mouvements. Soudain surgissant de leur perchoir, la brune se jette sur la chose, telle furie et merci l’effet de surprise, elle parvient à le faire basculer tête contre sol avant de le rouer de coup. Lera, retrouvant ses esprits –enfin autant que possible dans pareille situation-, va rejoindre son amie dans sa danse morbide. Les coups pleuvent sur ce corps qui ne réagit même plus. Symphonie d’os brisés rapidement remplacés par des éclats de rire victorieux. Elles sont parvenues à mettre le monstre au tapis dont elles avaient imaginé qu’il se délecterait de leurs viscères. Plus efficaces que leur bourreau. Un sentiment d’invincibilité se propage rapidement dans les veines de la blonde qui aussi loin que remontent ses souvenirs, elle ne s’était jamais sentie aussi bien…enfin cela était régulier lorsqu’elle recourrait à toutes ces substances. Pathétique. Elles s’arrêtent un moment et c’est prudemment que Lera aventure sa main sur le corps inerte à ses pieds, sait-on jamais, hein. Elle ne sait rien de ces bêtes-là, ça se trouve, elle fait juste semblant et au moment où elle va s’approcher, celle-ci va violemment se saisir de son bras et faire ce dont elle avait prévu depuis le début, s’emparer d’elle. Il n’y a cependant aucune réaction. Elles ont bel et bien infligé à leur ennemi une défaite des plus cuisantes, comme ses valeureux chevaliers servants dans les contes qui s’en vont à la quête du maudit dragon qui retient la princesse en otage afin de la libérer. Seulement pas de princesse ici. Ni de dragon. Ni de monstre. Uniquement deux jeunes femmes qui auraient dû se montrer plus prudentes quant à la marchandise qu’on leur a refourguée. Le réveil sera violent. Pour le moment elle s’assoit, invitant son amie à en faire de même, roule deux joints avec les vestiges de ses nombreuses soirées avant de l’offrir à son compagnon d’infortune et d’allumer sien.

« Putain, ça manque d’alcool là ! »


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Anonymous
Invité
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Mar 19 Fév - 23:27

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Le monstre était au sol, braillant sous une pluie de coups de chaussures à talons. Ambre y mettait toute sa force, toute son âme. L'instinct de survie, quelle chose étonnante, il ressort à des moments inattendus mais il ressort bien. Même un monstre n'était rien face à la force que leur procurait l'adrénaline. Elle n'avait pas mal, elle était puissante, forte, déterminée. Ce monstre là, sous ses pieds, elle allait l'anéantir, le réduire en bouillit, il ne resterait plus rien de lui. Du sang giclait mais elle ne le voyait pas, c'était comme dans un rêve, tout était flou et les éclaboussures étaient rose bonbon. Un monstre avec du sang rose ça ne choque personne, c'est normal après tout. Le bruit des os n'était qu'un joli carillonnement dans ses oreilles, plus elle le frappait plus elle l'entendait, elle ne s'en lassait pas. Lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne bougeait plus, Ambre se tourna vers Lera. Elles éclatèrent de rire, le soulagement surement, la fin de l'adrénaline laissait place à l'euphorie victorieuse. Un sourire impeccable ne quittait plus son visage, c'était tellement parfait. Elles avaient gagné, elle avaient défoncé le méchant monstre et elles étaient libre et en paix maintenant. Plus rien ne pouvait les arrêter, vaincre cette créature était un exploit, elle le savait et elle en était plus que fière. Ambre tata la chose avec son pied pour voir si elle bougeait, ce genre de trucs sont réputés pour être increvable alors autant être prudentes. Lera avait fait la même chose avec sa main, aucune réaction, elles avaient bel et bien gagné ! La blonde encouragea la brune à s'asseoir, elle s'adossa au mur de la ruelle et se laissa glisser lentement puis posa ses jambes croisées sur leur victime. Lera roula eux joints et un fila un à Ambre, qu'elle l a remercia avec un grand sourire, c'était ce qu'il lui fallait. Elle l'alluma sans plus attendre, impatiente de sentir la fumée dans ses poumons et le THC monter dans son cerveau par l'intermédiaire de son sang. « Putain, ça manque d’alcool là ! » Ambre ne put qu'acquiescer d'un signe de tête, ouaip, un peu d'alcool n'aurait pas été de trop. Elle rêva pendant quelques secondes de shots de vodka alignés sur la colonne vertébrale, plus si droite, du monstre. L'italienne continua de tirer tranquillement sur son joint et donna un coup de coude à Lera pour qu'elle la regarde.

- Matte, j'suis un dragon !

Elle tira une énorme latte et expira toute la fumée par le nez. Elle fut prise d'un énorme fou-rire encore une fois, impossible de s'arrêter. Une fois calmée elle décida de profiter encore de la soirée, elle mit de la musique à fond sur son portable et le posa par terre. Ambre se leva, trébuchant un peu sur le cadavre mais sans trop s'en soucier et invita son amie à danser collé serré avec elle. Juste à coté de l'homme qu'elles venaient tout juste de tuer.




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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Mer 20 Fév - 0:14

Bad Trip, Baby
ft Ambre & Lera.
Le dragon était mort, l’heure était donc aux réjouissances. Lera n’en revenait qu’elles furent parvenues à battre le grand méchant monstre tout pas beau à elles-seules, c’était un putain d’exploit dont elle se félicitait volontiers. Le moins qu’on pût dire c’était qu’elle était fière d’elle et se sent l’âme d’une guerrière amazone. Rien ne lui faisait peur, rien ni personne. Elle se sentait tout à fait capable de déplacer des montagnes, d’arrêter un bus allant à vive allure à mains nues comme ces héroïnes de BD Marvel, belle et super fortes. C’était ainsi qu’elle se voyait cette nuit-là, ce qui la changeait énormément de d’habitude, mais inutile d’aborder ce sujet dans l’immédiat. Elle se sentait bien alors pourquoi gâcher son bonheur, bien que factice ?

Elle rejoignit son amie sur la piste de danse improvisée, à côté du cadavre pour se trémousser sur un son entrainant et des plus lascifs. Cela rappelait quelque peu les rituels africains lorsque les chasseurs célébraient leur réussite, enfin à quelques détails près, bien entendu. Emportée dans son élan, la blonde se jeta sur les lèvres de sa brune préférée, eh oui, il était coutume de fêter une chasse bien accomplie par une partie de jambes en l’air des plus mémorables, disait-on. Peu pratique dans une ruelle, qu’importait lorsqu’elles auraient fini leur petite danse improvisée, elles n’auraient qu’à aller poursuivre leur soirée comme convenu chez Lera, sa colocataire étant absente.

Elle pencha la tête en arrière, soupirant d’aise, emportée par la musique, bougeant son corps au même rythme lent que la musique afin de séduire son amie, attiser le désir, elle savait y faire. Mouvements des sensuels parfaitement contrôlés. Elle se sentait belle et séduisante. Elles dansèrent ainsi pendant…un long moment qui lui parut n’être que quelques minutes. Le temps lui échappait. Tout comme le reste d’ailleurs. Elle s’abandonna dans cette ruelle malfamée, se fichant peu que quelqu’un les trouvât, après tout ce n’était pas commun que de croiser deux jeunes femmes dans un endroit pareil à une heure si tardive. Surtout entrain de danser autour d’un cadavre plus qu’amoché.

Lera tournoya sur elle-même, faisant virevolter sa belle robe découvrant ainsi ses sous-vêtements offerts il y a peu par une marque pour laquelle elle avait travaillé. Elle se sentait légère mais surtout loin de ce monde, supérieur à cette immense fourmilière que représentaient les hommes. Elle n’était plus. Combien de fois n’en avait-elle pas rêvé ? Aucun souci, aucun problème, seulement un bien-être indicible. Il lui sembla un moment que ses jambes quittèrent le sol. Soudain elle s’arrêta. Brutalement. Violemment. La respiration erratique, le cœur battant à en faire exploser sa cage thoracique, son sang bouillonnant à embrasé ses veines. Elle tomba mollement au sol. Silence. Puis un cri déchirant, sortit des plus profonds des entrailles de son propriétaire. Ambre. Le regard de Lera fit la navette entre son amie et le supposé monstre, choqué, abasourdi, assommé mais tellement distant par rapport à tout ça. Une question, que diable avait-elle fait ?


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Anonymous
Invité
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Mer 20 Fév - 0:48

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Ambre et Lera dansèrent, leurs joints à la main. Se trémoussant l'une contre l'autre, elles savaient comment se donner envie mutuellement depuis longtemps. Depuis le temps qu'elles partageaient leurs nuits, c'était plutôt logique. Les deux pires salopes de San Francisco, comment auraient-elles put ne pas finir au pieu toutes les deux ? Bon elles auraient put se détester aussi, mais ce n'était pas le cas. Après cette nuit, ça ne serait jamais le cas, elles ne le savaient pas encore. Tout ce qui comptait c'était leurs deux corps encore brulant par l'effort et maintenu par leur désir mutuel. Le reste, l'italienne n'y pensait déjà plus. Elle était tellement loin que la fin du monde aurait put leur tomber dessus qu'elle ne l'aurait même pas remarqué une seule seconde. Oh, un tsunami, cool un jacuzzi ! Ahem.. Les lèvres de Lera vinrent se coller à celles de la brune, Ambre y mit toute son énergie de chaudasse. Elle se sentait de danser toute la nuit aux cotés de son amie et si la fatigue la prenait, elles iraient chez la blonde pour finir la soirée en beauté comme elles savaient si bien le faire. Mais alors qu'elles continuaient d'onduler son regard fut attiré par quelque chose, par terre. Quelque chose de taille humaine, elle ne voyait pas très bien puisque la ruelle était mal éclairée. Ambre plissa les yeux au moment ou Lera se laissa tomber au sol, à coté de l'objet non identifié, fatiguée. Un corps, c'était un putain de corps qui était par terre, dans une putain de marre de sang. Un homme mort, à leur pieds. Un cri strident sortit de la bouche d'Ambre, elle plaqua sa main sur celle-ci pour se faire taire. Qu'est-ce qui s'était passé ? Elle sembla devenir sourde pendant un instant, les oreilles bouchées, tout bourdonnait autour d'elle. Son cœur voulait lâcher, ses poumons ne supportait pas le rythme que sa panique leur imposait. Un flashback lui scia la tête en deux. La boite, les pilules, leur départ, le « monstre », l'attaque et tout ce qui avait suivit. Elles avaient tué un mec, elle avaient assassiné quelqu'un. Elle n'arrivait pas à y croire, ces putains de pilules de merde les avaient fait tuer quelqu'un. Ambre trembla de tout son être, elle commença à se sentir mal lorsqu'elle remarqua l'horrible odeur du sang qui les entourait. Sa tête tourna, elle se tint au mur et régurgita enfin le maigre contenu de son estomac sur le goudron. Par la même occasion elle vit ses chaussures recouvertes du liquide pourpre, elle les balança au font de la ruelle par réflexe. Elle revint vers Lera, apparemment toujours au sol, elle se laissa tomber en face elle. Ses genoux heurtèrent le sol, elle ne sentit rien, anesthésiée par la peur. Ambre attrapa le visage de son amis entre ses mains squelettiques et se mise à hurler des mots sans vraiment de sens pour elle, assommée par la terreur.

- Lera putain ! Lera ! Regarde ce qu'on a fait ! Putain Lera ! Pourquoi ? C'est quoi cette merde ? Je comprends rien ! Explique-moi ! S'il te plait dis-moi qu'on a pas fait ça !


Un torrent de larmes commença à couler le longs de ses joues en emportant son mascara, laissant des trainées noires sur sa peau pale. Elle ne contrôlait plus rien du tout, elle ne se contrôlait pas elle-même. La peur avait prit possession de son corps et de ses pensées.





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Lera-Ann Litwinski-Vilte
Lera-Ann Litwinski-Vilte
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AVATAR : Rosie.
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i'm a motherfucking admin
Mer 20 Fév - 1:23

Bad Trip, Baby
ft Ambre & Lera.
Ok, ok, ok. Une pause. Silence. Arrêt sur image. La terre en appelle à Houston. Nous avions visiblement un problème. La terre en appelle à Lera. Un très gros. Lera ne semblait pas réellement s’en rendre compte. Regard perdu dans celui d’Ambre, elle avait beaucoup de mal à assimiler les paroles qui sortaient de la bouche de cette dernière. Ses mots semblaient rebondir sur un bouclier invisible qui recouvrait la blonde avant de glisser sur le sol. Lentement. Presqu’au ralenti. L’insoutenable vérité lui éclata un visage avec la même la puissance d’une gifle, cela ne voulait pas forcément dire qu’elle en saisit la teneur ni l’importance. Un homme était mort et elles l’avaient tué sous le coup d’un bad trip, voilà tout ce dont elle avait assimilé. Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, la faire réagir comme son amie mais elle demeura là, indifférente, pensive, à des années lumière de la scène. Les conséquences de son geste ne lui apparaissaient pas encore. Peut-être tard ce soir lorsqu’elle se retrouvera dans sa salle de bain, face à son reflet, l’envie d’éclater ce dernier sera tellement puissante qu’elle ne pourra que s’y soumettre.

En attendant, pour seule réaction elle prit son amie dans ses bras afin de la calmer, enfin autant que possible dans pareil merdier. Elle ne voulait pas qu’Ambre cédât à la panique et d’ailleurs la réaction de cette dernière fit sans aucun doute que la blonde réagît avec tant de froideur. Elle était surprotectrice envers les gens qu’elle aimait et voir son amie dans un tel état, la poussait à mettre de côté sa propre panique pour prendre soin d’elle. Et puis, il fallait bien que l’une d’entre elles conservât une certaine vivacité d’esprit afin de trouver une solution –temporaire- à leur problème.

« Chut, ca va aller… »

La berça-t-elle doucement. Mensonge éhonté. Elle aimerait tellement y croire, mais les faits étaient là, elles étaient profondément dans la merde. Avant de se soucier des flics, elles devront d’abord éviter de laisser le corps ici, ainsi que des preuves de leur présence, ce qui n’était pas chose aisée. Les idées s’enchaînaient à grande vitesse dans la tête de Blondie, sans qu’elle trouve pourtant une satisfaisante. Elle ne voulait pas que son amie se retrouvât dans la merde par sa faute, après tout c’était elle qui lui avait demandé de se rendre dans cette boîte, dans ce quartier malfamé où tous ces produits de bas de gamme circulaient facilement. Son côté martyr la poussait à endosser toute la responsabilité de cette nuit, donc à trouver une solution efficace qui prendrait effet dans l’immédiat. Elle se concentra, tenant toujours la brunette en larmes dans ses bras. Soudain, la lumière se fit. S’emparant prestement de son téléphone, elle téléphona pour réclamer un taxi qui viendra chercher Ambre un peu plus haut dans l’avenue, de façon à ce que le conducteur ne puisse remarquer quoique ce fût.

« Ecoute…il faut absolument se débarrasser du corps, j’ai déjà mon idée sur comment faire, toi tu devras rentrer chez toi te reposer…essayer en tout cas pendant que je m’en occuperais »

Son ton bien que doux ne tolérait aucun refus. Elle s’étonnait elle-même de réagir aussi bien à une telle nouvelle, mais il ne fallait pas être devin pour savoir que cela ne perdurerait pas, mais autant profiter de ce moment de calme pour pouvoir effacer toute trace de leur passage.


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Anonymous
Invité
Invité
Sam 23 Fév - 23:26

This is not a nightmare, you're awake. Tumblr_mfpqkjVEag1ryw3x8o1_500
Lera restait calme face à la situation, comment arrivait-elle à garder son sang froid ? Ambre avait toujours sut que son amie était plus forte mentalement qu'elle, mais à ce point, elle ne l'avait pas soupçonné une seconde. Alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps, son amie restait là, comme abasourdie, incapable d'assimiler les événements. L'italienne jeta un nouveau coup d'œil au cadavre, elles avaient tué un mec. Peut-être avait-il une copine ou une femme, des amis, une famille, des enfants. Elle espérait avec peu de conviction qu'il était quelqu'un de mauvais sans aucune attache. Elle ne le saurait sans doute jamais, elle l'aurait toujours sur sa conscience. La blonde prit la brune dans ses bras pour la calmer, elle ne se calma pas pour autant. « Chut, ca va aller… » Non, ça n'irait pas. Ça n'irait plus jamais. Si les flics découvraient qu'elles l'avaient tué elles iraient en prison, surement pendant longtemps. Le coup du « on ne savait pas ce qu'on faisait, on était sous l'influence de la drogue » n'aiderait en rien. Elles n'avaient aucune excuse, elles avaient tué cet homme de sang froid, elles s'en étaient même réjouis. Elles avaient dansé à coté de son corps putain ! Ambre ne se reconnaissait pas dans tout ça, elle n'aurait jamais cru tuer quelqu'un un jour. Les pilules c'était fini pour elle, tout le reste ok, pas les pilules. Plus jamais ça.. Elle ne se sentait pas beaucoup plus apaisée dans les bras de Lera, son cerveau semblait ronfler comme ces vieux ordinateurs, tournant à plein régime. Des questions, des images, la peur. Tout ça se promenait dans sa tête, se mélangeant, la rendant de plus en plus mal à chaque seconde passée. Qu'allaient-elles faire ? Aucune réponse ne lui venait, personne ne pouvait les aider dans les connaissances de la brune. Elle-même ne pouvait pas s'aider, elle ne savait pas comment faire disparaître le corps, comment cacher les preuves, se trouver une mobile. Elle n'avait jamais eu à faire ça, heureusement. Quoique, elle aurait aimé savoir quoi faire, plutôt que de pleurer comme une débile, complètement inutile. Lera lâcha Ambre pour prendre son téléphone, elle appela un taxi, elle ne comprit pas ce que son ami faisait. A quoi allait leur servir un taxi dans un moment pareil ? « Ecoute…il faut absolument se débarrasser du corps, j’ai déjà mon idée sur comment faire, toi tu devras rentrer chez toi te reposer…essayer en tout cas pendant que je m’en occuperais » Ambre n'y voyait aucune objection, même si elle ne se sentait pas de laisser Lera toute seule avec le corps et tous les problèmes sur le dos. Comme elle venait de le dire, la blonde avait une solution, la brune ne voulu pas en savoir plus. Elle ne lui donna comme réponse qu'un léger signe de tête, acquiesçant. Et puis, elle avait l'air de ne pas lui laisser le choix, elle devait partir et la laisser s'en occuper. Seule peut-être, elle n'en savait rien. Ambre embrassa une dernière fois son amie sur la joue et s'en alla, il lui fallait une clope. Elle alla rejoindre le taxi, surveillant la ruelle du coin de l'œil. Le temps d'attendre elle réfléchit à où aller, elle ne pouvait clairement pas rentrer chez elle et Jax, il allait poser beaucoup trop de questions. Soudainement un nom lui apparut clairement : Sergej.


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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 24 Fév - 1:06

Lera resta un long moment à observer le taxi s’éloigner, pour finalement être avidement dévoré par les ténèbres. Elle poussa un léger soupir et son regard se posa sur le corps inerte gisant à ses pieds. Cela s’était réellement produit. Elle ne pouvait y croire, elle s’y refusait formellement. Elles avaient merdé et en beauté. Ce n’était pas ainsi que cette nuit était censée s’achever. Elles devaient simplement fêter la nouvelle acquisition immobilière de la blonde, son premier achat en tant qu’adulte responsable tout à fait capable de s’assumer seule. Il serait bon de revoir la signification du mot responsable au vu de la présente situation. Quel merveilleux sens de responsabilités avait-elle fait preuve ce soir en défonçant ainsi cet homme qui ne leur avait pourtant rien demandé.

Elle attrapa son téléphone et joignit la seule personne susceptible de les sortir de leur merdier. Encore une nouvelle preuve de sa maturation, elle se foutait dans la merde et c’était à une tierce personne de l’en sortir. De mieux en mieux. Certes, elle ne doutait pas que William fût capable de s’en charger, le soupçonnant de le faire plus que nécessaire, cependant ce n’était pas son rôle, elle savait. Il avait certainement ses propres problèmes à réglés et voilà qu’elle lui imposait désormais les siens, Dieu qu’elle s’en voulait. Mais quelle autre option lui restait-il ? Un autre soupir lui échappa. La futilité et l’absurdité de son existence lui apparut plus clairement que jamais.

William décrocha au bout de deux sonneries, rapidement pour une heure aussi avancée, à croire qu’il attendait ce coup de fil, ou bien celui de quelqu’un d’autre, l’une de ses nombreuses conquêtes songea brièvement Lera avant de chasser ces idées de son esprit, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Elle lui expliqua la situation, enfin pas exactement. Ne sachant que dire en réalité et se voyant très mal lui raconter les faits dans les moindres détails, elle se contenta de lui demander son assistance, pas dans ces termes bien sûr, mais l’idée était là. Son ton demeurait d’une neutralité sans faille, néanmoins, il était impossible d’échapper à sa gravité. Son calme la laissait perplexe, en effet, elle considérait que toute personne normalement constituée aurait réagi comme Ambre tout à l’heure, alors qu’elle restait lisse comme de l’albâtre, à croire que toutes ces années à enterrer ses sentiments sous des kilomètres d’indifférence avaient eu raison de sa sensibilité, autrefois exacerbée. Ou peut-être pas. Ce sang froid ne ferait pas long feu et elle le savait. Une fois qu’elle se retrouverait seule, en proie à ses démons, la chute sera des plus vertigineuses. Pour le moment, elle s’accrochait à la nécessité de faire disparaitre toute trace de leur présence en ces lieux, surtout celle d’Ambre qui n’avait rien demandé et qui s’était faite entraînée dans ce coin paumé par son besoin de nouveauté. Il était donc légitime qu’elle veuille lui éviter tout problème et s’il le fallait, elle se dénoncerait seule de façon à ce que son amie ne craigne rien.

Raccrochant, elle se débarrassa de ses hauts talons qui commencèrent à devenir insupportable et s’installant dans un coin éloigné du cadavre, elle s’alluma une cigarette, attendant que son sauveur arrive conformément à sa promesse. Pourvu qu’il vint rapidement car sa distanciation par rapport aux évènements commençait peu à peu à s’évanouir.

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William H. Weinmeister
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Dim 24 Fév - 15:59

Je raccrochais mon téléphone, perplexe. Ce que venait de me raconter Lera était assez troublant et je n’avais pas tout à fait comprit le pourquoi du comment des choses, mais le service qu’elle me demandait n’était clairement pas adapté à n’importe qui… en effet. Malgré mes pensées mitigées, j’avais tout de même rangé mon portable dans la poche de ma veste, puis terminé ce que j’étais en train de faire : soit jeter à l’eau le corps que j’avais découpé tout à l’heure. Ca tombait bien, tiens, j’étais de « service » aujourd’hui, ce qui signifiait que tout mon matériel de nettoyage se trouvait encore dans ma voiture. Pour une coïncidence, il s’agissait carrément d’une bonne.

Une fois le sac poubelle débarrassé, j’ai ramené mon bateau vers le rivage et l’ai amarré rapidement, le tout avant de monter dans mon autre véhicule, à roues, cette fois-ci. Les rues étaient bien vides ce soir, ce qui ne m’étonnait pas plus que ça au vu de la température ambiante… mieux valait rester chez soi plutôt que d’aller se geler les pieds à l’extérieur. Bref, je remerciais mon GPS de m’avoir indiqué le chemin le plus court jusqu’à ma destination et tentais d’éviter de me faire trop de scénarios catastrophe en cours de route. Oh, et puis de toute façon, y avait-il pire scénario que celui qu’on m’avait décrit ? Non, puis-ce que lorsqu’on meurt, on ne peut pas revenir à la vie

Une vingtaine de minutes me furent nécessaires en tout pour rejoindre la jeune femme qui m’avait demandé de l’aider ce soir et je peux vous assurer qu’il s’agissait d’un record de vitesse lorsqu’on savait où je me trouvais au départ: autrement dit, sur l’océan. Après avoir balayé la rue du regard pour repérer l’endroit où se trouvait le cadavre, je me suis parqué à sa hauteur, puis ai coupé le moteur. Lera n’était pas là, alors je l’ai instinctivement cherchée des yeux, sans succès. Bon, je suppose qu’elle n’avait pas tellement envie de rester aux côtés d’un mort… c’était tout à fait compréhensible

Calmement, j’ai retiré ma veste et changé ma paire de gants, puis ai ouvert le coffre de ma voiture, dont l’intérieur était déjà protégé par du plastique. Suite à cela, je me suis enfin rapproché du corps pour l’observer. Complètement cassé de l’intérieur. Os brisés, hémorragie, défiguré… mais qu’est-ce qu’elle lui avait fait, à ce pauvre diable ? Je secouais la tête en soupirant, puis me redressais pour tirer ma charge jusque dans mon véhicule que je refermais par la suite. Le seul problème qui subsistait était le sang sur la chaussée… il fallait laver ça. Et pour laver, il me faudrait de l’eau.

Je pris mon porte monnaie et commençais à longer la rue à pied afin de rejoindre un dépanneur que j’avais repéré non loin de là pour aller y acheter des bouteilles… et c’est là que je la vis. Lera. Je m’approchais d’elle et m’accroupis à côté d’elle une fois que je fus certain qu’elle m’avait entendu arriver.

« Lera ? »

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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 24 Fév - 22:07

Le regard de Lera fixait un point invisible devant elle, alors qu’elle retrouvait peu à peu la raison –si l’on pouvait l’exprimer de la sorte- au fur et à mesure que les effets de la merde que, son amie et elle, avaient consommée des heures plus tôt s’évaporaient. Elle n’avait jamais autant ressemblé à une poupée de ciré qu’à cet instant précis. Immobile, profil droit, respiration si peu perceptible que cela était à demander si elle respirait encore. Statue d’albâtre semblant insensible aux malheurs humains. Peut-être était-ce le cas. Il était difficile de mettre le doigt sur ce qu’elle ressentait en ce moment précis, elle ne le savait pas non plus. Elle semblait comme anesthésiée à toute sensation, même la température ambiante sans cesse décroissante n’avait aucune incidence sur elle. Retranchée au plus profond de son être, elle tentait vainement d’échapper à l’insupportable vérité, à ce cauchemar qu’elle avait elle-même déclenché. Celui qui avait dit que l’Homme serait l’investigateur de sa propre chute n’aurait su mieux le dire.

Des pas se dirigèrent dans sa direction mais elle n’y fit pas attention, elle en était tout bonnement incapable pour une raison qu’elle ne s’expliquait. Elle avait l’impression que si elle bougeait ne serait-ce qu’un centimètre, elle sombrerait dans les abysses ténébreux de sa culpabilité. Alors, elle demeura là, figée dans une position de demi-morte. A croire que sa conception selon laquelle elle considérait n’avoir jamais été réellement vivante prenait tout son sens aujourd’hui.

Il lui fallut un moment avant que la voix de William ne parvînt jusqu’à elle et ce fut lentement, presqu’au ralenti qu’elle tourna la tête dans sa direction, ancrant ses prunelles dans les siennes avant de les porter ailleurs, ayant superposé le visage défiguré du mort à celui de son sauveur –qui finirait par endosser ce rôle indéfiniment. Puisant dans ses dernières réserves d’énergie, elle entreprit de lui répondre.

« Oui ? »

Son ton n’était pas aussi mesuré qu’elle l’aurait souhaité, bien au contraire, il était tremblant et un peu plus aigu qu’à l’accoutumé. Un petit bruit se fit entendre, comme une corde que l’on coupe brutalement. Elle venait de perdre la seule chose qu’il l’avait fait tenir ces dernières années, le contrôle. Elle fut assaillie d’une violente pression au niveau du thorax tandis que les battements de son cœur s’accéléraient plus que de raison, à l’image de ses inspirations, signe évident d’une crise d’hyperventilation.

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William H. Weinmeister
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Lun 25 Fév - 21:46

Les situations d’urgence étaient ma spécialité, j’y étais habitué. Voir du sang, réparer rapidement ce qui n’allait pas lorsqu’on m’amenait un patient avec un trou dans la poitrine, canaliser le mal pour ensuite le faire partir à coup de médications. Je connaissais tout ça. C’était simple, mécanique et généralement efficace lorsqu’on savait où agir. Parfois, malheureusement, il n’y avait rien à faire… certes, mais ça n’a jamais été de ma faute si quelqu’un n’est pas ressorti vivant de la salle d’opération. L’être humain était faillible, on ne pouvait donc malheureusement pas tout réparer chez lui. Juste… faire de notre mieux, mais ça n’était pas toujours suffisant, hélas.

Si la chirurgie n’avait plus de grands secrets pour moi, la psychologie, au contraire, restait un domaine dans lequel je n’avais jamais su m’avancer à pas assurés. Comment pouvait-on saisir le psychisme d’une personne, quand bien-même celui-ci était intangible ? Certes, il y avait toute une histoire d’électricité et de réactions chimiques qui se produisaient dans le cerveau, mais ça ne faisait pas tout… une partie des phénomènes nous échappait systématiquement et nous échapperait toujours, selon moi. 2+2 n’égalaient pas 4, ça n’avait jamais été le cas et ça ne le serait jamais, car où passait le « + » de l’équation, après que celle-ci ait été effectuée, hm ? Perdu dans l’espace ? Non, certainement pas. Il donnait l’impulsion pour créer la fusion entre deux chiffres. Un tout était plus que la somme de ses composantes et c’était bien là que résidait le problème des phénomènes psychologiques, je pense : impossible de les expliquer par A+B=C sans prendre en compte le « + quelque chose » qui s’immisçait entre deux et pouvait être n’importe quoi. Peut-être l’état d’esprit dans lequel se trouvait la personne au moment où l’incident de sa vie s’est produit, peut-être le souvenir de son père distant, peut-être une enfance difficile ou bien alors un simple stress dû à une longue journée de travail… trop de paramètres à prendre en compte, trop de données possibles… et plus on découvrait de choses sur l’esprit humain, plus l’océan de la psyché se faisait profond. Je n’avais pas envie de me perdre dans ces abîmes… et je n’en ressentais pas le besoin, non plus. Pourtant, ce soir, j’ai remis en question mon désintérêt pour l’âme des gens, chose qui ne m’arrivait presque jamais, sauf peut-être pour les proches que je connaissais depuis mon enfance.

Mon regard s’était accroché à celui de Lera, dans lequel je fus incapable de lire ce qui se déroulait exactement tant cette fille était complexe. Elle détourna les yeux, je restais immobile à ses côtés, l’écoutant prononcer le seul mot qui pouvait encore sortir de sa bouche au vu de son état de tétanie qui ne tarda pas à se transformer en crise de panique en une fraction de secondes. J’avais déjà vu ça à la télévision et à l’hôpital, mais ne m’étais jamais impliqué dans une intervention : ce n’était pas mon rôle. Pourtant, cette nuit, il n’y avait que moi pour aider la jeune femme à tenir le coup jusqu’à ce que les ténèbres se dissipent enfin et que le soleil se lève… et je me sentais tout à fait disposé à le faire.

Tout en me redressant calmement, je passais un bras autour de la taille de Lera et retenais son front de mon autre main, afin de la relever et de la pencher en avant pour l’aider à respirer.

« Prends de grandes inspirations par le nez et expire par la bouche, concentres toi sur quelque chose… penses à ton dernier voyage à New York. »

Même si mon expression faciale semblait tout aussi impassible que d’habitude, j’aurais juré que ce n’était pas le cas, car intérieurement, je ne me sentais pas vraiment en paix.

« Ca va aller Lera… respire, c’est… teminé, à présent. D’accord ? »

Que vouliez-vous que je lui dise d’autre ? De ne pas s’inquiéter ? Que je faisais toutes les deux semaines ce qu’elle venait de faire ce soir et qu’on pouvait très bien vivre avec ça sur la conscience ? Non, pas vraiment une bonne idée…

« Shht… calme-toi… »

Il ne fallait pas rester ici plus longtemps, ça devenait trop dangereux, beaucoup trop, si bien que je lançais un coup d’œil en arrière pour vérifier que personne ne rôdait autour de ma voiture.

« Allez, viens, on ne peut pas rester là. »
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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Mar 26 Fév - 18:00

Lera était de ceux qui ne supportait se montrer faible devant qui que ce fût, elle prenait cette crise comme preuve évident de faiblesse. Preuve qu’elle n’était pas aussi forte qu’elle voulait bien le laisser croire et l’envie de s’octroyer quelques gifles se fit sentir, malheureusement elle en était totalement incapable. Elle ne voulait pas que cela se sût, qu’une tierce personne fût au courant de cette pièce à la fois pathétique et dramatique qui donnait représentations dans son fort intérieur. Ce besoin de passer aux yeux des autres comme infaillible remontait à sa jeunesse, plus précisément à la mort de sa mère lorsqu’elle avait décidé d’ériger une muraille entre elle et le monde afin de n’être plus blessée par quiconque, muraille qui s’était fortifiée des années plus tard. Sa hantise était que l’on pût assister à ce qui se passait au-delà de ces murs, que l’on remarquât à quel point fragile, plus que la moyenne, à quel point son existence était dénué de sens, du moins c’était ainsi qu’elle voyait les choses. Les apparences elle en jouait et en abusait. Au fur et à mesure des années, elle avait fini par se fondre en eux, ils devinrent même une seconde peau. Artifices sous lesquels l’écorchée vive disparaissait, pour son plus grand plaisir.

Elle serra ses paupières solidement l’une à l’autre, puisant dans les débris de contrôle qu’elle possédait encore, pour pouvoir se calmer le plus rapidement possible. Certes avait-elle tué un homme, mais ce n’était pas dans ses habitudes de craquer ainsi, elle gardait cela pour ses bains interminables. Elle se concentra sur la voie de William qui était étrangement apaisante, surtout lorsque l’on connaissait le personnage. L’on ne pouvait pas dire que le chirurgien était réputé pour son immense chaleur, il avait plutôt tendance à mettre les gens sous tension de part son impassibilité sans faille. Il semblait tellement insensible et hermétique à tout sentiment que l’on venait à se demander s’il était capable de ressentir quoique ce fût. Lera s’était longuement interrogée sur sa conscience concernant ce qu’il lui avait fait, lui arrivait-il souvent de regretter ? Tenait-il suffisamment à elle pour pouvoir s’autoriser d’avoir quelques remords ? Là était toute la question, que ressentait-il exactement pour elle ? Elle était tentée de croire qu’il s’était un minimum attaché à elle, mais encore une fois, rien n’était tout à fait certain avec lui tant il était complexe et difficile à cerner.

Elle acquiesça pour toute réponse à la demande de William de déguerpir, de toute manière elle n’était pas capable de plus. C’était déjà une bonne chose qu’elle fût apte à calmer l’inflammation de ses poumons en si peu de temps. Le nouveau défi était de parvenir à se mettre sur ses jambes, ce qu’elle fit, s’accrochant au chirurgien comme à une bouée de sauvetage, chose qu’il était littéralement puisqu’il avait tendance à la sortir des pétrins dans lesquels elle se foutait. Ses jambes étaient flageolantes et se seraient-elles dérobées sous elle si, une nouvelle fois, William n’avait pas été à ses côtés. Il finit par l’assister jusqu’à la voiture, puisqu’elle avait tenu à se déplacer par ses propres moyens, malgré l’évidence même qu’elle n’en avait pas la force.

Alors que William s’apprêtait à se retirer afin d’aller s’occuper des dernier détails, la jeune femme retint par le bras, ne souhaitant pas le voir s’éloigner, par peur ou simplement par besoin qu’il restât à ses côtés. Lorsqu’elle s’en rendît compte, elle le relâcha aussi sec, bredouillant un pardon inintelligible et se tassa par la suite dans son siège.

« Je peux rester chez toi ce soir ? Je ne veux pas rentrer… »

Sa voix était une nouvelle fois hésitante. L’envie de se donner des baffes se fit plus pressante. Elle devait se contrôler bon sang !

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William H. Weinmeister
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Mar 5 Mar - 13:36

Inébranlable. C'est ce que donnait à voir l'expression sur mon visage alors que Lera se battait de toutes ses forces pour retrouver le contrôle de son corps écrasé sous le poids du meurtre qu'elle avait commit un peu plus tôt. Si une personne passait à côté de nous à ce moment-là, je pense qu'elle n'aurait pas vraiment eu moyen de se douter de quoi que ce soit concernant la gravité de la situation... et ce uniquement en raison de mon attitude placide. « Allons, ce n'est rien, ma sœur vient juste de se faire larguer par son ex, ça lui passera. Alors, qu'est-ce que vous regardez comme ça ? ». Voila une réponse que j'aurais facilement pu donner à un piéton curieux et qui l'aurait parfaitement convaincu, j'en suis certain.

Mais ce qui se passait dans ma tête n'égalait en rien ce que je laissais voir au monde extérieur. J'étais sous tension, incapable de savoir quelle était la meilleure manière de m'y prendre avec la jeune femme et bien qu'elle m'ait appelé expressément pour venir l'aider, je me sentais d'une utilité moindre, moralement parlant. Tout ce que je pouvais faire en ce moment, c'était agir physiquement, car mes mots, eux, n'étaient pas forts habiles en situation d'urgence. Ainsi, j'ai donc aidé Lera à revenir jusqu'à ma voiture pour s'y installer et c'est après un bref coup d’œil sur elle que je me redressais, prêt à aller m'occuper des quelques détails techniques restants concernant le macchabée allongé dans le coffre de mon véhicule. Il fallait que je m'en débarrasse au plus vite, mais comment faire alors qu'en parallèle, il y avait une demoiselle que je ne pouvais pas laisser seule ? L'emmener avec moi n'était en tout cas pas une bonne option, je choisis donc de la reconduire à son ancien domicile, là où elle ne serait pas seule. Voila quel était le plan de base, néanmoins...

« Je peux rester chez toi ce soir ? Je ne veux pas rentrer… »

Je plantais attentivement mon regard sur elle, d'un air légèrement surpris, ne bougeant pas d'un poil même après qu'elle m'ait relâché, bien qu'un frisson me parcouru le bras. Je crois que notre mort allait devoir passer plus de temps dans ma voiture que prévu, tout compte fait...

Calmement, je me redressais et hochais la tête pour toute réponse à la question de la demoiselle.

« Attache-toi. »


Message indirect ? Oui. Je ne lui demandais pas simplement de mettre cette ceinture de sécurité, mais l'invitais aussi à s'accrocher à ce qui lui restait de courage, de façon plus générale, au moins le temps que durerait le parcours. Une fois la portière passager refermée, j’allais m’installer derrière le volant et allumais le moteur pour démarrer en silence. Les rues étaient vides, mais les lumières derrière les vitrines et certaines fenêtres d’immeubles nous rappelaient que le monde n’avait pas arrêté de tourner, malgré l’incident qui avait eu lieu. Après environ une minute passée sur la route, je pris finalement la parole en lançant de brefs regards vers la belle blonde.

« Tu es la personne la plus solide que j’aie jamais rencontré jusqu’à maintenant, Lera. »

J’arrêtais la Jaguar à un feu rouge et marquais un temps. Solide, oui. Elle m’avait survécut, après tout, à Moi. C’était bien la seule à y être parvenue… je prenais ça comme le signe qu’elle ne devais pas mourir, qu’elle ne le méritait pas. Non, pas elle. Dieu seul, si tant est qu’il existe, savais le respect que j’éprouvais pour cette femme depuis le jour où j’avais été mis au courant de sa survivance… et… je m’étais juré intérieurement de ne plus jamais la trahir, car elle ne l’avait pas fait avec moi alors que n’importe qui de censé m’aurait fait mettre derrière les barreaux.

En repensant à tout cela, je ne pus retenir un soupir et un léger froncement de sourcils. Ma voiture redémarra.

« Je suis certain que tous tes amis pensent comme moi. Tu as un cœur de lion et une valeur dont tu ne te rends peut-être même pas compte… ne culpabilise pas parce que tu es une Humaine. Tu n’es pas une mauvaise personne… »

Et cela me fit penser à cette expression… « être humain ». Il semblerait qu’il s’agissait là d’une qualité… pourtant, nous étions la pire espèce sur terre. Le plus grand destructeur de masse, irrespectueux, égoïste et nombriliste. L’Humain avait toujours raison et jugeait les autres en se basant sur ses propres points de vue, concernant le monde qu’il asphyxiait petit à petit. L’Humain était le maître de la galaxie, à en croire les concours de beauté qui élisaient Miss Univers. L’Humain était mauvais et hypocrite. L’humain donnait des médailles à des gens pour tuer, mais n’hésitait pas à en emprisonner d’autres pour la même raison. Où était la logique ? Où était la limite du bien et du mal ? Devions-nous vraiment justifier tous nos faits et gestes, alors que nous étions des animaux comme les autres, avec nos propres pulsions ? S’il avait la grandeur d’esprit d’accepter ses erreurs, alors l’Homme comprendrait qu’il ferait mieux de s’exterminer lui-même pour laisser la nature remettre l’équilibre en place… mais ça… c’était autre chose… on ne pouvait pas vraiment mettre l’instinct de survie de côté, n’est-ce pas ?

Mes pensées finirent par m'échapper.

« Tu vaux mieux que nous, ouais… [ silence ] Hm, nevermind. »
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Lera-Ann Litwinski-Vilte
Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 10 Mar - 3:40

Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il lui avait pris, c’était comme si les mots s’étaient échappés avant qu’elle eut eût le temps d’y mettre un frein. Simplement, elle ne voulait pas se retrouver seule ce soir et même si William n’était pas la meilleure compagnie qu’il fût en général, il était la meilleure dans ce moment précis. Il savait l’ignominie dont elle s’était rendue coupable et avait une idée de l’état de son mental à l’heure actuelle. En outre, si elle était rentrée chez elle, elle n’aurait trouvé dans son appartement que le silence et une solitude, qu’elle appréciait en temps normal mais qui lui aurait sans doute été fatale cette fois-ci. Il était vivement déconseillé de rester seul après un choc émotionnel aussi puissant que l’était le meurtre gratuit d’un innocent. Elle lui était donc profondément reconnaissante de sa réponse positive, de sacrifier ainsi sa soirée pour prendre en charge ses bêtises.

Sa tête reposant contre la vitre de sa portière et les yeux clos, elle ne put s’empêcher la vie de cet homme dont elle avait violemment arraché à la vie. Comment s’appelait-il ? Quel âge avait-il ? Que faisait-il dans la vie ? Avait-il de la famille, des enfants, une femme, une petit-amie, une fiancée ? Combien de personnes pleureront sa mort ? Réflexion faite, personne ne saurait jamais rien de ce qu’il était advenu de lui. Ses proches passeront les prochains jours, semaines, mois à attendre son retour…retour qui n’aura jamais lieu étant donné qu’il sera entrain de faire don de son corps aux poissons des environs. C’était sûrement ça le pire, se dit-elle, l’attente muette, l’espoir sans cesse vacillant qu’un beau matin, l’être aimé ouvrirait la porte, un grand sourire aux lèvres. Espoirs vains qui seront très vite balayés par le temps qui passent et la certitude sans cesse croissante qu’il ne reviendra jamais. La blonde s’en voulait terriblement d’être responsable d’un tel déchirement et se surprenait même à souhaiter que l’inconnu ait commis bon nombre d’actes irrépréhensibles qui rendraient ainsi son assassinat justifiable. Elle caressait même l’idée que sa disparition n’aurait laissé aucun vide, qu’il ne manquerait nulle part, à personne. Elle se mordit violemment la lèvre inférieure. Solide ? Elle ne réagit, n’ayant pas la force de protester, ni l’envie d’ailleurs. Elle était loin de se considérer comme tel, tout ce qu’elle faisait c’était trouver un moyen de se soustraire aux difficultés, les contourner ou les enjamber, incapable de faire face aux difficultés. Selon elle, si elle avait été aussi solide et aussi valeureuse qu’il le disait, ce n’était pas lui qu’elle aurait appelé mais bel et bien les flics. Certes, voulait-elle éviter à son ami d’autres ennuis mais au fond, qui tentait-elle de protéger ? Ambre ou sa propre liberté ? N’était-ce pas là une décision égoïste qu’elle avait tenté d’enjoliver par de bons sentiments ? Comme le disait si bien William, elle était humaine et comme tout bon humain qui se respecte, ses actions n’étaient pas non plus désintéressées. Parfait exemple de l’égoïsme humain.

« Tais-toi, je t’en supplie, tais-toi »

Explosa-t-elle soudainement. Elle savait que William cherchait seulement à l’aider et s’il disait de tels mots, il devait à coup sûr les penser mais elle ne les méritait pas. Tout ce qu’elle voulait…elle l’ignorait. Eteindre son cerveau serait une bonne idée ou bien encore retourner dans le temps et l’empêcher de commettre cette erreur monumentale.

« Mieux que vous ? »

Elle eut un bref rire ironique.

« Je ne comprends pas comment tu peux dire ça…avec la situation actuelle, j’ai tué quelqu’un, merde ! Un innocent qui avait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et comme oses-tu dire que je ne suis pas une mauvaise personne ?! »

Elle essuya les quelques larmes qui avaient réussi à se frayer un chemin jusqu’à ses joues avant d’inspirer un coup afin de se calmer et reprendre le contrôle.

« Si j’étais si meilleure que vous comme tu sembles le penser, j’aurais sans doute fait la seule chose qui s’imposait et serait allée me dénoncer au lieu d’essayer de sauver ma peau et de t’entraîner dans tout ça… »

Un silence durant son regard se perdit dans la contemplation des lumières de la ville, nostalgique de l’époque où tout pouvait se régler d’un revers de la main.

« A propos, je suis désolée pour ça, de toujours t’emmener à prendre partie dans mes affaires, ça devient une habitude décidément… »

Murmura-t-elle au bout d’un moment, un petit sourire aux lèvres, faisant ainsi référence à ce qui s’était passé à New-York des années auparavant.
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William H. Weinmeister
William H. Weinmeister
all i care about is sex
AVATAR : Theo Hutchcraft
✱ QUARTIER : Richmond District
✱ COLOCATAIRES : Personne.
all i care about is sex
Mer 13 Mar - 10:12

Je suis d’accord quand au fait que je pouvais parfois dire des choses un peu difficiles à entendre lorsque je donnais mon avis honnêtement, mais les réponses que me donna Lera ne suffisaient pas à me faire remettre en question mon point de vue. Il était mort, bon, maintenant, il fallait passer à autre chose. Et puis c’était tout à fait normal de fuir… quel fou serait-il allé se rendre à la police ? Une personne sans instinct de survie, sans doute. À cette pensée, un léger sourire se dessina au coin de mes lèvres, mais il s'en alla presque aussitôt.

« Est-ce que selon toi, je suis une mauvaise personne ? »

Paradoxe...

Les quelques phrases qu’elle prononça ensuite me firent automatiquement tourner la tête dans sa direction alors que nous traversions la dernière ligne droite en direction de mon appartement. Désolée ? Je ne m’étais jamais excusé pour quoi que ce soit vis-à-vis d’elle, alors que j’étais sans doute le premier à devoir le faire, au vu de ce qui s’était passé récemment. C’est fou… cette fille était la seule personne capable de me sortir de mon comportement toujours bien cadré, mais je crois qu’elle ne se rendait pas compte de ça.

« Si je n’avais pas envie de t’aider, ça fait longtemps que tu l’aurais remarqué. »

Je reposais rapidement mes yeux sur la route et retirais mes gants pour les déposer dans le compartiment de la portière. Comment est-ce qu’on était censé demander pardon pour avoir presque mit à mort son interlocuteur ? J’avais envie de le faire, mais il m’était impossible de former la moindre phrase qui m’aurait semblé correcte, alors je repoussais cela à plus tard, me contentant de retirer ma main droite du levier de vitesse pour la poser sur la jambe de Lera pour le reste du trajet.

Une fois garé un peu plus en retrait que d’habitude sur le parking, je sortis de ma voiture et ouvris la porte du côté passager pour que mon invitée de ce soir puisse faire de même. Si elle avait eu du mal à tenir debout tout à l’heure, ça pouvait très bien être aussi le cas maintenant et il valait mieux que je sois là pour lui permettre de s’appuyer sur moi en cas de besoin.

J’amenais donc la jeune femme jusqu’au dernier étage du bâtiment, puis jusqu’à la chambre à coucher, tout en délaissant le corps présent dans le coffre de mon véhicule pour l’instant, tant physiquement qu’en pensées. La priorité, pour le moment, était de veiller sur Lera, quitte à ce que cela dure toute la nuit. Personne n’allait venir forcer ma Jag’ pour regarder ce qu’il y avait dedans, de toute manière.

« Tu veux quelque chose pour te changer ? »
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This is not a nightmare, you're awake.

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