Réveil matin, sept heures. Mais je ne me réveillai pas comme une fleur. C'était une journée comme les autres. Je n'avais aucune raison d'être contente de sortir de sous la couette. J'allais revoir mes amies. Amies. Parfois, j'avais l'impression de ne pas vraiment être à ma place avec elles. Je les aimais, c'était une évidence. Mais j'avais la sensation de vivre dans un autre monde qu'elles. Elles sont le genre de filles à faire des soirées toutes les semaines, à draguer tout ce qui bouge. Je ne suis pas comme ça. Je n'ai rien contre ce mode de vie. Je suis juste différentes. Je ne dis pas non plus que je ne les aime pas. Je suis bien avec elles, et je pense que je peux leur faire confiance. Je pense. De toute façon, je ne suis pas entrée à l'université pour devenir la plus populaire de toutes les filles, ni celle qui a le plus d'amis. Je suis ici pour travailler, réussir mes études et faire le métier de mes rêves plus tard. La période des examens approche, c'était peut être pour cela que j'étais aussi remontée. Je ne consacrais mon temps à réviser. Je devrais avoir mon semestre, et je l'aurais. Mais ce n'était pas en me comportant comme mes amies que j'y arriverai. "Mel', détend toi, tu l'auras large ton année!". Comme si je voulais me contenter du minimum.

Je secouai la tête. L'énervement montait en moins. J'étais vraiment sur les nerfs en ce moment. Et il fallait que je me calme, sinon j'allais finir par me retrouver seule. Finalement, après une bonne dizaine de minutes de méditation et dans un effort surhumain, je me levai. Une douche et une séance "ravalement de façade plus tard", j'étais en route pour l'université, mon sac sur l'épaule. La matinée se déroula comme d'habitude, et la pause déjeuner arriva. Je décidai, pour une fois, de ne pas la passer avec mes amies. J'étais vraiment de mauvaise humeur, et j'avais peur de m'énerver pour un rien. Je passais donc ma pause du midi à gratter ma guitare dans une salle vide de l'université, décidant que je mangerai vite fait avant mon prochain cours. Le seul moyen de faire quitter ma mauvaise humeur de mon corps, c'était de m'évader. Et je ne connaissais pas de meilleur moyen que la musique. Je jouais donc mes chansons favorites, me retenant de chanter pour ne pas effrayer les pauvres élèves qui passeraient dans le couloir. J'étais ailleurs, et j'aimais cette sensation. Déconnectée du monde réel.