J’en revenais toujours pas. C’etait pas possible et pourtant ca l’etais. J’avais entendu sa voix. C’etait bien et bel elle, Sierra, ma meilleure amie qui avait mourut en juin nous laissant seul a jamais. Je n’avais jamais reussi a passer par-dessus sa mort, sa disparition, ne plus l’avoir dans ma vie. Il y avait toujours eu un vide, quelque chose qui manquait en moi, et maintenant j’allais la chercher a l’aeroport. C’etait juste trop pour etre realiste. J’etais plus que content de la retrouver ce soir, je ne pouvais pas cacher cela. Je ne tenais plus en place. Je ne savais meme pas comment j’allais reagir quand j’allais la voir vraiment devant moi, en chair et en os. Peut-etre que j’allais m’enerver contre elle, ou bien juste la prendre dans mes bras et ne plus jamais la lacher. Au fond de moi, je savais que cela allait etre la derniere possibilite. Je me connaissais trop bien par rapport a Sierra. Mais ca aurait quand meme ete fun de lui passer une bonne gueulante dessus, juste pour bien la faire bader sur ce qu’elle nous avait fait endure. C’est juste que je savais que cela n’allait pas arriver. J’aimais Sierra trop pour cela. Il etait 22h30. J’attendais avidement dans les halls des arrives de l’aeroport de San Francisco. La derniere fois que j’avais ete la, c’etait pour revenir de l’Angleterre avec Lera puis plus rien. Lera, cette fille etait un vrai paradoxe. Cependant, elle ne faisait plus partie de mes priorites ni de mes interets. Le passé etait le passé. Je soupirais, esperant que mon amie arrive le plus vite possible. Je ne pouvais plus attendre. C’etait juste interminable. Allez plus vite que cela. Apres 20 minutes environ, je vis enfin une petite tete blonde qui me semblait familere. Je me fraillais un chemin dans la foule vers elle. “Sierra, je suis ici.” Lui dis-je en faisant un grand signe de la main.
Je faisais nerveusement craquer mes doigts. Nous arrivions dans une heure sur le territoire californien. J'avais un de ces mal de fesses ! Cela faisait déjà plusieurs heures que j'étais assise sur ce siège inconfortable. Ce n'était pas encore pour demain la place dans la classe affaires, haha. J’appréhendais un peu mon retour fallait dire. Je devais être vu comme la connasse qui s'était barrée sans rien dire. Ça ne me plaisait vis-à-vis de mes (anciens ?) amis mais en même temps je n'avais pas eu trop le choix et je n'avais surtout pas été en mesure de prévenir mes proches. J'avais l'impression que cela avait fait une éternité que j'étais partie de San Francisco. Il y avait du s'en passer des choses ! Plus on se rapprochait de la destination finale, plus je me sentais anxieuse. Cependant, j'avais aussi plus que hâte de retrouver mon Hadryin. Il ne m'avait pas rejeté quand je lui avais dit ce qu'il s'était passé, à mon plus grand bonheur.
Je calais mes écouteurs dans mes oreilles, me laissant bercer par Weight of the World des Young Guns...
Arrivée. J'étais arrivée à SF. Je suivis rapidement la foule de gens qui se dirigeaient tous vers une chose: leurs bagages. Je me fis bousculer à plusieurs reprises. Je soufflai. J'avais beau être sociable, détester la solitude, mais me retrouver dans une grande foule ne me plaisait guère. Je décidai donc d'attendre ma grosse valise violette à fleurs dans un coin, pour éviter que cette populace m'étouffe. Avec ce qui c'était passé, notamment après ma cure de désintoxication, je m'étais affaiblis. Mentalement parlant, que physiquement parlant. J'avais toujours été assez menue pour ma taille, mais là j'avais perdu quelques kilos. C'est pour cela que j'avais eu la brillante idée de mettre un pull large. 1. Pour cacher ma minceur, 2. Parce qu'il ne faisait pas très chaud.
Je récupérai enfin ma valise, puis me suivi les panneaux indiquant la sortie par la douane et tout ça. J'ajustai mon sac à dos sur mes épaules, puis passai une main dans mes cheveux blonds - cheveux qui allaient vite fait redevenir roux-. Le troupeau et moi arrivâmes à la sortie. Mes joues rosèrent un petit peu à cause de toute cette agitation autour de moi. Je balayai du regard le hall, espérant y trouver le tatoué. “Sierra, je suis ici.” Je tournai furtivement mon visage sur la gauche, et le vit. Il avançait difficilement vers moi alors que mon cœur s'emballa. Mes yeux me piquaient. C'était bien lui. Sans hésiter, à grands pas je m'élançai vers lui. J'étais heureuse, en même temps triste. C'était assez étrange comme sensation. Mes larmes coulèrent sur mes joues avant que je puisse lui sauter dessus, pour l''embrasser... sur ses lèvres.
Elle etait la. Je la voyais qui s’avancait dans la foule. Je n’en revenais toujours pas de ce qui etait entrain de se passer. La fille qui etait sensée etre morte en Juin revenait a San Francisco –et donc par consequent m’etait pas morte. Cela pouvait sembler completement fantastique et un peu vampirique. Quelqu’un qui revenait parmi les vivants après avoir mourut. Cependant, nous etions dans la vraie vie et ce genre de choses n’arrivait pas. Sierra m’avait explique les raisons de sa “mort” et je les comprenais totalement. J’aurais tout de meme voulu avoir ete mis au courant. J’avais pensé que nous etions plus que cela, mais après, a nouveau, elle avait ses raisons que nous ignorions toujours et elle nous le dira surement un jour. En tout cas, c’est ce que j’esperais. Je ne voulais pas la forcer de nous dire tout ce qui c’etait passé dans sa vie ces trois derniers mois car cela n’a pas du etre facile pour elle. Il lui faudra du temps pour se rhabituer a son ancienne vie ici a San Francisco. Je l’attendais paisiblement en lui faisant un signe avec ma main. Elle s’arreta en me voyant laissant ses valises au plein milieu du chemin et courut en ma direction. J’etais prete a l’attraper, la serrer contre moi, sentir son odeur a nouveau. C’etait vraiment elle. On aurait pu croire une scene d’un film romantique a deux balles. Seulement, ce n’etait pas le cas. J’allais retrouver ma meilleure amie, enfin. Elle me sauta dans les bras. Automatiquement, je reserrais mes bras autour d’elle. Puis, je fus supris par l’inattendu je crois. Ses levres rencontrerent les miennes. Mon expression devait valoir des milliers. Je ne savais pas quoi faire. Repondre? Pas repondre? J’etais vraiment perdu pour le coup. Je la redeposais sur le sol et la regardais dans les yeux. “Sierra…je…qu’est-ce…” J’etais incapable de trouver mes mots. C’etait comme si on venait de me retrouver tout mots que je n’avais jamais appris durant ma vie. Mon regard se perdait dans ses yeux verts. Qu’est-ce qu’il se passait avec moi? Je ne pouvais pas le decider. On aurait dit qu’un bulldozer venait d’ecraser tout mon cerveau. Je voulais l’embrasser, mais après c’etait peut-etre un peu inapproprié. Ô et puis je m’en fou. Qui est là pour me dire quoi faire et pas quoi faire? Mes mains etaient de part et d’autre de son visage, caressant sa joue doucement. Je me penchai vers l’avant et deposait mes levres sur les siennes, lui rendant le baiser qu’elle venait de me donner. .
Ma parole ! J'étais complètement conne d'agir comme ça ! Il se retira. Lâchant deux, trois mots. Je ne savais plus où me mettre. Je n'avais pas vraiment réfléchis avant de faire ça. C'était venu naturellement... C'était d'autant plus flippant. Je regardais à droite, puis à gauche, les joues légèrement rosées par la gêne. Je sentis ses mains se poser sur mon cou, mon visage. Surprise, je levai les yeux. Ses lèvres se rapprochaient dangereusement de ma face, jusqu'à que... Bam. Je n'avais jamais senti ses piercings de cette façon, et c'était plus qu'agréable. J'avais l'impression de me retrouver dans un film. Les deux amants se retrouvaient après de longs mois d'absence. Sauf qu'Hadryin et moi n'étions pas des amants. Nous étions seulement de meilleurs amis. Cependant, des meilleurs amis qui s'embrassent sont-ils toujours des meilleurs amis ?
J'avais posé une main sur sa fine taille et ma seconde main était autour de sa nuque. J'avais envie de continuer ce baiser si spécial, si unique. Oui, j'en avais très envie bien qu'il soit inapproprié entre nous. Ma langue caressa subtilement ses lèvres pour qu'on approfondisse ce baiser... Non. Non. Immédiatement, je rompis le contact de nos lèvres et de nos corps, et fis un pas en arrière d'un mètre. Honteuse, je baissai les yeux en posant ma main sur mes lèvres encore parfumées de celle du jeune homme. Je tournai les talons pour pouvoir récupérer ma valise et mon sac que j'avais échoué au sol. Je revins ensuite timidement vers Hadryin. « Je suis tellement contente de te revoir. » Je souris franchement. « Et... Euh, il ne s'est rien passé. On oublit, okay. » Je ne lui laissai même pas le temps de répondre quelque chose, que je marchais déjà en direction de la sortie, mon coeur battant encore la chamade pour ce qu'il venait de se passer.
J’etais toujours sous le choc de ce que j’etais entrain de faire. Je dois avouer que je ne m’attendais a aucun de cela. J’avais toujours eu quelque choses pour Sierra, mais je pensais pas que c’etait ca. Puis, il y a meme pas un mois, j’avais rompu avec Lera –ce qui avait ete ma seule relation serieuse depuis toujours. Enfin, il y avait eu Oksana mais c’etait une autre histoire. Bref, je ne voulais pas parler du passé. J’avais decide que je ne regardais plus que dans le future, et vivant le future, laissant les restes derriere moi. Sierra interrompit le baiser. Bien trop tot a mon gout. Je me laissais aller sur mes talons et vient mettre mes mains dans mes poches. Je ne savais pas trop comment interpreter la situation. J’etais content de la revoir et elle aussi. Je repondis a son sourire. Ca me faisait chaud au coeur de la voir avec un sourire sur les levres. La revoir sourire, c’etait juste, je ne sais pas comment decrire cette situation. Et pourtant, je ne m’attendais pas a ce qu’elle me dise d’oublier ce qui venait de se passer. En une fraction de seconde, j’avais l’impression qu’on venait de m’etre fait tomber un piano sur la tete. Enfin pas litterallement, c’etait juste une metaphore. Non parce que bon recevoir un piano sur la tete, j’aimerai pas quoi. Et voila, je m’embrouille. Super! Bref, je suivais Sierra dehors et l’accompagnait jusqu’a ma voiture. Le chemin vers chez moi allait long et silencieux. C’etait vraiment bizarre. Regrettait-elle ce qu’elle avait fait? Ce qu’il venait de se passer? Je ne l’esperai pas, parce que moi, je ne le regrettais pas. Je soupirais en conduisant. Silence mort. Geniale. Nous arrivions a mon appartement. Je me garais devant l’immeuble et arretais l’engin. “Sierra…on devrait quand meme en parler…”
Nous quittions l'aéroport, nous quittions le parking, nous roulions en direction de la ville... Toujours dans un silence de mort. Pendant le trajet je regardais par la fenêtre, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire. En fait, j'aurais dû me contrôler. Si je ne l'avais pas embrassé, il n'y aurait pas un putain de blanc entre nous deux. Pour combler ce silence, j'allumai d'ailleurs la radio. Chansons un peu nulles, mais au moins ça rendait l'ambiance plus vivante... Au fond de moi, je ne savais même pas si je regrettais ce geste. J'étais partagée entre les deux avis. Au moins, on s'en souviendra de ce retour en ville, hein.
Nous arrivions enfin à notre appartement, enfin mon ancien appartement. Il se gara gentiment, coupa le moteur, j'étais prête à ouvrir ma portière quand il me cassa dans mon élan. “Sierra…on devrait quand même en parler…” Je ne pouvais pas fuir. Je tournai mon visage vers lui, gênée. Je fixai un instant ses lèvres percés, puis ses yeux, ses lèvres, ses yeux, ses lèvres, ses yeux. Qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Je tentais quelque chose « Je... J'ai...» FAIL. Sourire crispée. Pincement de lèvres. « Mon corps s'est un peu laissé aller, en fait. » Quelle réponse conne ! J'aurais mieux fait de me taire. Je soupirai et laissai tomber mes mains sur mes cuisses.
Je ne savais pas quoi penser de tout cela. Etait-ce vraiment juste une connerie? Avions-nous juste ete trop surpassé le moment de notre reunion –si on pouvait mettre ca comme cela- pour vraiment etre dans le bon sens? Personnellement, je ne le pensais pas, mais visiblement, elle si. Sierra avait toujours ete une partie de ma vie et cela depuis quelques temps maintenant. Et peut-etre, qu’il y avait toujours eu des sentiments plus fort que l’amitié que j’eprouvais pour elle. Je n’en sais rien. Les sentiments et tout ca, ca n’a jamais ete mon point fort. Sierra etait ma meilleure amie, et est-ce que je voulais vraiment tout ruiner pour un simple baiser qui ne voulait peut-etre rien dire? Pourquoi j’etais entrain de me mentir? Je sais que je ne regrettais pas mon geste alors pourquoi me voiler la face? Je soupirais, eteignant l’engin et sortit de la voiture. En fait, je crois que c’etait mieux si on ne dit rien. “Ouais, c’etait juste sur le coup, un petit moment de sur-emotions…” Je sortis sa valise du coffer et me rendit a l’appartement. Je ne voulais meme plus en parler.
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