J'essorai mes cheveux dans la serviette, puis enroulai la serviette autour de ma tête pour finir de les sécher. Puis je sortis de la salle de bain après avoir ouvert la fenêtre pour aérer un peu. Tout était parfait dans cet appartement, sauf peut être la salle de bain. Elle n'était pas assez aérée et dès qu'on faisait couler un peu d'eau chaude, on étouffait. Mais bon, c'était le seul inconvénient alors je n'avais rien à redire. Et puis on pouvait bien vivre avec ça.

Je me laissais tomber sur le canapé, la tête en arrière appuyée contre le dossier. Je soupirais. Je n'aimais pas être toute seule dans l'appartement. Lera était chez un ami et l'appartement sentait la solitude et l'ennui. J'eu soudain l'horrible envie d'inviter quelqu'un, n'importe qui mais pourvu que je ne sois plus seule. En fait je détestais être seule, je l'avais réalisé depuis toute petite. C'est pour ça que j'avais absolument cherché un colocataire avant de m'installer dans un appartement, car je ne voulais absolument pas être seule. Non pas que je ne savais pas me débrouiller toute seule, c'est juste que j'avais une sorte de phobie si je n'entendais pas quelqu'un d'autre prendre sa douche, si c'était le silence complet autour de moi le soir. Dans ces cas-là, je paniquais.

Qui est-ce que je pouvais appeler ? Khloée, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vue, trop longtemps même. Je pouvais appeler Peter, mais vu l'état de Bliss il ne voudrait pas bouger sans elle, et ce ne serait pas une très bonne idée qu'elle vienne ici. Et si il venait sans elle, il serait inquiet pendant toute la journée et ça serait à moi de lui remonter le moral plutôt que le contraire. J'eu une soudaine illumination. J'allais appeler Andrew ! Lui saurait trouver les mots pour me réconforter. J'attrapai mon Blackberry et commençai à pianoter son numéro sur l'écran pour l'appeler, et puis je me rappelai combien c'était étrange. Etrange de l'appeler alors que l'on ne s'était pas parlé depuis des jours, peut être bien des semaines. Je perdis mon sourire. C'était une situation tellement étrange que j'avais oublié tout ça.

Tout à coup j'avais envie de pleurer. Tout ce que j'avais oublié avec Andrew, toutes mes inquiétudes me retombaient dessus et je me rendais compte de ce que j'étais en train de perdre, peut être. En fait si ça se trouve je ne perdais rien du tout, mais c'était juste qu'il ne se connectait plus du tout à facebook, et qu'il répondait rarement aux textos. Alors j'étais perdue. J'avais besoin d'en parler à Riley. Elle saurait quoi me dire. J'essuyais le début de mes larmes et rallumai mon Blackberry pour pianoter un autre numéro. Cela ne me prit pas longtemps, car c'était un numéro marqué comme favori. J'envoyai un texto rapide et efficace Hey Riley, je peux passer te voir dans ... une demi heure ? Besoin de parler. J'appuyai sur la touche Envoyer qui sembla me narguer quelques instants avant de m'indiquer que mon message avait été bien envoyé. Je soufflai et reposai mon téléphone sur la table basse. Si je devais passer d'ici une demi-heure, il était temps que je finisse de me préparer.

Trente-cinq minutes plus tard exactement, je sonnais chez Riley. Je tripotai nerveusement les boutons des manches de ma veste en jean, et jouais avec l'ourlet de mon tee-shirt pendant que j'attendais qu'elle m'ouvre la porte, ce qui ne tarda pas. Je me composai un sourire quand j'entendis la porte s'ouvrir, et ma meilleure amie d'enfance apparut enfin derrière. Elle m'envoya un sourire éclatant, mais je sais qu'elle n'était pas dupe du mien. Comme d'habitude très observatrice, elle m'observa longuement avant de me prendre dans ses bras et de me serrer contre elle en guise de bonjour. « Alors ma bichette, qu'est-ce que tu me racontes de beau ? Tu as une petite mine ? Quelque chose te tracasse ? » me demanda-t-elle une fois qu'elle m'eût conduite jusqu'au canapé, où je me laissai tomber. Elle alla nous chercher quelque chose à boire, et elle me tendit un verre quelques secondes plus tard avant de s'asseoir à côté de moi. J'hésitais quelques secondes avant de me lancer « En fait peut être que je m'inquiète pour rien ... » je lâchai un petit rire qui sonna très faux dans ce silence « C'est juste Andrew. Voilà, il ne prend plus le temps de m'envoyer des textos, on ne s'est pas vus depuis longtemps ... Donc je m'inquiète tu comprends. Enfin tu me connais, je m'inquiète pour un rien donc ça ne veut sûrement rien dire ... » racontai-je d'une traite. Je me mordillai la lèvre, comme souvent quand j'étais nerveuse.