quatorze octobre deux mille dix.
Mes jambes se font lourdes, ma vue est troublée par les larmes qui ne cessent de couler. Il fait jour et je suis en plein centre-ville de Los-Angeles. Epuisé, autant mentalement que physiquement, je colle mon dos au mur d'une friperie, me laissant glisser contre celui-ci. Je monte la bouteille de Jack's Daniels que je tenais dans ma main droite jusqu'à présent à mes lèvres, buvant plusieurs gorgées d'affilé en repensant sans arrêt à ses mots d'une cruauté sans nom, « T'as jamais rien été de plus qu'une sorte de banque pour moi Maïlys, je n'ai jamais rien ressentie pour toi, pas d'amitié, pas d'amour, rien, nada. ». Les civiles me regardent, ou plutôt dévisagent comme si j'étais un monstre. Un monstre, je suppose que je ne peux ressembler qu'à cela à ce moment présent. « T'es un putain de salaud Kayden, le pire des salauds que je n'ai jamais connue. », je le revois, son sourire en coin suite à mes mots jetant à mes pieds le bracelet que je lui avais offert il y a quelques mois pour nos deux ans d'amitié.

vingt-six octobre deux mille dix.
« Je veux partir, déménager. », j'avais lâché cette phrase d'une simplicité étonnante. Ma mère et mon père qui étaient à mes côtés pour dîner lâchèrent leur couvert, certainement étonné par ma phrase. Après avoir rapidement repris ses esprits, mon père fronça les sourcils tout en tournant le regard en ma direction « Tu ne partiras nulle part ma fille. », « Je n'ai pas besoin de ton autorisation. Figure toi que j'ai à présent 20 ans et que je peux aller où je veux, sans ton autorisation. J'ai déjà pris mon billet pour San Fransisco de toute façon. ». Ma mère lança un regard de détresse à mon père, comme pour lui suppliait de réagir. Il faut dire que j'étais son unique progéniture, la grande maison serait vide lorsque mon père s'absentera pendant des mois pour le "travaille". Tu veux plutôt dire, pour aller retrouver tes maîtresses aux quatre coins du monde, pauvre type. Je ne supportais plus mes parents, seul Kay.. Kayden, c'est de sa faute si je pars.

sept février deux mille onze.
Me voilà aventurer dans les rues mal fréquenter de San Fransisco, il fait noir complet, seul quelques lampadaires éclaire mon chemin jusque dans une ruelle où j'entre dans la plus haute discrétion, comme demander à chaque fois. Mon dealer se dirige vers moi en me montrant un sachet de dope, j'essaie de l'attraper, mais cet idiot le remet dans sa poche de jeans, « T'as pas payé la dernière fois, pas de sous, pas de dope. », « Arrête ça, ce n'est vraiment pas le moment. Passe moi le sachet et on en a finit. ». Je voyais bien qu'il n'était pas près à céder, je décide alors d'utiliser la deuxième option pour avoir ma dose. Je me colle rapidement contre lui avant de faire glisser mes mains sous son t-shirt, mais ce n'était pas le genre de gas qui se laissent facilement avoir. Il me repousse rapidement tout en faisant attention de ne pas me faire mal, « Tu m'as eu la dernière fois, mais pas cette fois-ci. J'ai peut-être un petit boulot pour toi, t'auras ta dope et moi j'aurais ma payes. », « Parle, tu m'intéresses. », « Tu as déjà pensé à te prostituer? T'as le corps pour et apparemment, tu sais chauffer les mecs. ».