| Mar 3 Juil - 0:46 | |
| Ulrik & Genesis «Mère-grand, que tu as de grandes dents! C'est pour mieux te manger! » La nuit est longue, mon sommeil est agité. Ce soir, je ne peux m’empêcher de penser, de choses et d’autres, mais surtout à propos d’Ulrik. Nos discussions se soldaient souvent sur une dispute, ce soir la tradition n’avait pas manqué à l’appel. Sa jalousie, existante et visible pour je ne sais quelle raison, et son protectionnisme parfois nous étouffait tant l’un que l’autre. Je pouvais bien parler, je n’étais pas tellement mieux que lui. J’étais presque aussi jalouse que lui, mais je m’attachais à contrôler ma jalousie ainsi que ma possessivité et, surtout, à les dissimuler tant bien que mal. Ulrik était mon meilleur ami, nous nous étions rencontrés à Londres il y a de cela un petit moment, et pourtant la conversation de ce soir sur Facebook me montrait qu’Ulrik n’avait pas la même vision de moi que celle que j’avais vis-à-vis de moi-même. Une sainte ? Moi j’étais une sainte ? Je ne m’attachais pas à une vision attardée de moi-même, mais j’étais loin d’être une sainte, sans exagérer. Et cette parole, comme une goutte d’eau qui tombe dans un vase déjà plein, m’agaçait au plus haut point. Comment Ulrik pouvait-il dire ça à mon sujet, j’avais l’impression qu’il me jugeait alors qu’il ne devrait pas. Si une personne sur terre ne devait pas me juger, il s’agissait bel et bien de lui. Après m’être retournée encore et encore, je m’endormais enfin, la photo d’Ulrik et d’une de ses stripteaseuses affichée sur le réseau social en tête.
Mon réveil sonne, je dois une fois de plus me préparer afin d’aller au travail. Ce travail, je le trouve vraiment top. J’y suis à l’aise comme un poisson dans l’eau, c’est ce que j’ai presque toujours voulu faire. Evidemment, quand on est gosses on rêve plutôt de choses classiques si je puis dire. Le sport était un besoin chez moi. Et c’est par rapport à une discussion concernant un client que je m’étais pris la tête avec Ulrik la veille. Futur client en l’occurrence, avec qui j’avais prévu de passer du bon temps dans les vestiaires. Je soupirais, ce soir j’irai le voir, Ulrik. Premièrement parce que j’en ai, selon moi, fortement besoin afin de mettre les choses à plat, et deuxièmement parce qu’Ulrik me manquait un peu, au fond. Tout au fond, bien enseveli. Je détestais montrer mes sentiments, et Ulrik le savait pertinemment. J’allais le prévenir de ma visite, par un SMS, ou en discutant encore avec lui sur Facebook. Il ne me refusait presque rien, et j’adorais me jouer de ça aussi dans un sens. Quand je désire quelque chose, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’avoir, et Ulrik m’offrait une chance de réaliser mes désirs, me cédant beaucoup de choses. La plupart du temps bien évidemment. Alors je décidais ce soir de lui faire les yeux doux, de lui demander de passer dans sa petite entreprise. Pourtant notre discussion, finalement achevée sur Facebook à nouveau, s’est une fois de plus soldée sur une dispute. Quelle surprise. Il faut dire que j’avais déconné dans mes propos, vraiment légèrement. Mais ce n’était pas de ma faute si Ulrik prenait trop facilement la mouche. Sa jalousie le possédait, comme un démon, et il ne cherchait pas à voir plus loin que le bout de son nez. Il prenait réellement tout à la lettre sans penser que je puisse plaisanter d’une manière ou d’une autre. Dommage.
A la base, j’étais donc censée venir le voir, mais pourtant cette dispute avait brisé toute envie de passer au Sins ce soir. Aucune envie de voir ces filles se déhancher à demi à poil sur des barres verticales sous les yeux charmés d’Ulrik. Aucune envie, seulement un profond dégoût vis-à-vis de cette atmosphère, de sa réaction. Le jeune homme n’était pas du même avis que moi, décidément décidé à me parler et à me voir ce soir. Rendez-vous fixé chez moi. J’avais hâte qu’il arrive, pour lui prouver qu’il se trompait à mon sujet. Si tu crois m’avoir, tu te trompes. On croit connaître les autres, mais on ne les connaît pas réellement. Je t’attends jeune homme. On va voir, chaton, si comme tu l’as dit, je suis réellement une sainte.
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