Aujourd'hui, jour de chance. Je peux quitter l’hôpital quelques heures plus tôt. Par-contre, pourquoi, je sais pas vraiment. Je sais que je ne suis pas la seule à avoir été libérée un peu avant l'heure de débauche habituelle. bref, je ne vais pas m'attarder, j'ai envie de profiter du reste de ma journée. De plus, c'est aujourd'hui que ma colocataire emménage. Je monte dans ma voiture et roule assez rapidement jusqu'à mon appartement. J'enfonce la clé dans la serrure et pousse la porte. En entrant dans l'appartement, je découvre les poils du tapis légèrement en bazar. Je m'empresse de les remettre tous dans le même sens. Je jette un oeil dans la chambre de ma colocataire, ce qui me permet de déduire que cette "Anaé" est arrivée et déjà installée. N'entendant aucun bruit dans la maison, je tire un tiroir de la commode pour m'apercevoir que les vêtements sont impeccablement rangés. Tant mieux, je ne supporterais pas une chambre en désordre, même si elle ne m'appartient pas. Sans m'attarder plus longtemps, je me débarrasse de mes vêtements de travail. Je me précipite ensuite dans la douche et y reste un on quart d'heure, histoire d'évacuer le stress de cette courte journée. C'était assez éprouvant, j'ai du regarder un collègue annoncer à une femme que son enfant de 8 ans, atteint d'une leucémie, était décédé. Cette mère "orpheline" m'a fait beaucoup de peine. malheureusement, je ne pouvais rien faire pour elle.

Une fois sortie, je parcours la maison intégralement dévêtue pour rejoindre ma chambre, en quête de vêtements légers. C'est à ce moment que je trouve un petit mot sur la table. Une écriture fine m'apprend qu'Anaé est actuellement à la plage et que, si je souhaite la rejoindre, ce serait avec plaisir. Je le fourre dans la poubelle et m'empresse de m'habiller. C'est pas que j'ai très envie d'aller à la plage mais je meurs d'envie de rencontrer la personne avec qui je vais vivre. J'attrape une robe rose pâle, mes clés de voiture et pars.

Je pose mes lunettes de soleil sur le nez et avance sur le sable. Je m'arrête et scrute les alentours ainsi que les personnes présentes. Une jeune femme en trikini, allongée sur une serviette de plage, attire mon attention. Elle semble jolie. Très jolie. Et puis, les traits de son visage me rappelle quelqu'un. Sans doute la photo d'Anaé, que j'ai pu voir sur Internet à la suite de mon annonce de colocation. Pour en avoir le coeur net, je vais vers elle. Tout à fait à mon aise, je pose mes fesses à quelques pas de sa serviette. Je suis certaine de qui est cette femme, elle ressemble trait pour trait à la photo d'Anaé. « Hello, navrée de te déranger, je crois te reconnaître. Je suis Cassandra, tu es peut-être Anaé ? ».

Je me rends compte, sans doute un peu tard, que j'avais sans doute parler dans le vide et pour cause : elle écoutait de la musique. La jeune femme retire les écouteurs de ses oreilles. Cependant, elle semble avoir entendu ce que je lui ai dit. Avant de me répondre, elle se redresse pour se mettre dans une position assise. Après ça, je lui rends son sourire. Elle confirme ensuite son identité : min "instinct" ne s'était pas trompé, c'est bien Anaé, ma colocataire. Même si elle m'invite à me poser à côté d'elle, sur la serviette, je refuse gentiment : j'aime sentir le sable chaud sous mon corps, c'est agréable. « Non, ça ne me dérange pas du tout, Tu n'as pas besoin de moi pour t'installer. ». Je fais descendre mes lunettes de soleil, jusque-là sur le haut de mon crâne, sur mon nez. Le soleil tape fort et ma tête le sent bien. Anaé m'adresse un sourire une nouvelle fois puis se met à caresser sa chevelure brune. Je ne peux m'empêcher de la fixer, elle a un très joli visage et ses cheveux sont magnifiques. Autant avoir une colocataire pas moche. « Et bien, que veux-tu savoir ? Je tiens à te préciser que je ne serais pas souvent dans l'appartement, je suis étudiante en médecine et ça demande du temps. ». C'est vrai qu'un niveau relationnel, mes études m'avaient tout gâché : j'ai rompu avec mon petit-ami, je ne peux pas sortir tellement souvent et de toute manière, je sortirais avec qui ? Je n'ai pas tant d'amis que ça...