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Anonymous
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Dim 27 Mai - 14:31

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Lera & Frankie


Tout allait bien se passer. Tout allait bien se passer. C’était ce que je me répétais en boucle depuis que j’avais appris que j’étais enceinte. Le fait de l’avoir dit à Khris avait calmé toutes mes peurs. Enfin, presque : bien sur, j’étais terrifiée à l’idée d’être enceinte, d’avoir un bébé, de devoir élever un enfant. Mais avec Khris à mes cotés, j’étais plutôt soulagée.
J’étais allongée sur le canapé, mes jambes appuyées contre Khris, une main sur mon ventre. C’était en train de devenir un réflexe dont je n’arrivais pas à me défaire. J’avais changé du tout au tout : j’avais eu tellement peur d’être enceinte, j’avais eu tellement de mal à accepter le fait d’attendre un bébé ; que maintenant, c’était comme si je voulais y penser chaque seconde. Rattraper le temps que j’avais passé à stresser.
Mais aujourd’hui, j’allais mieux. Khris avait réussi à me rassurer. C’était tout ce qui comptait.
Je me levais du canapé et partis prendre une douche. Un autre nouveau reflexe que j’avais pris était de me mettre de profil devant le miroir et d’inspecter mon ventre. Sauf qu’il était trop tôt pour voir quoi que ce soit.
Jamais je n’avais pensé en arriver là un jour : être enceinte et surtout, être contente d’être enceinte. Avec le métier que j’avais fait pendant de nombreuses années, l’idée m’avait traversé que j’allais tomber enceinte, évidemment. Et je savais que ce jour là, j’avorterai. Mais ce n’était jamais arrivé.
Peut-être le destin ou un truc du genre, qui avait compris que Khris était le seul avec qui je pouvais fonder une famille. D’accord, une famille loin d’être un modèle. Mais je m’en foutais complètement. Je n’aurais échangé ce que j’étais en train de vivre pour rien au monde.
En sortant de la douche, j’enfilais un tshirt de Khris et un jean qui trainait là. il était trop grand alors je roulais le bas avant d’enfiler une paire de Converse.
J’avais prévu d’aller voir Lera. Je devais déjà m’expliquer avec elle à propos du bébé. Je comprenais qu’elle ait mal pris la façon dont elle avait appris ma grossesse, mais j’avas moi-même tellement eu de mal à l’accepter que… et puis après tout, je n’avais jamais envisagé devoir annoncer ça à quelqu’un…
A coté de ça, j’avais bien compris que quelque chose clochait chez Lera et je m’inquiètais pour elle. Nous étions arrivée à San Francisco ensemble et j’avais juré de ne jamais la laisser tomber (et vice-versa)…
Je savais qu’elle avait passé beaucoup de temps avec Hadryin et même si j’aimais bien Had, je savais qui il était, ce qu’il faisait et ça ne me rassurait pas vraiment sur ses intentions envers ma meilleure amie.
Prête à partir, Khris me regardait avec un air interrogateur. « Je vais voir Lera. Je reviens tout à l’heure. » expliquais-je, en l’embrassant.
Et je commençais à traverser la ville. Arrivée devant chez Lera, je sonnais et quelques minutes plus tard, mon amie me laissait entrer dans son appartement.
« Hey… Alors, Sacramento ? » lançais-je en souriant.
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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 27 Mai - 20:27

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Le moins que l’on pouvait dire c’était que ma vie était un véritable bordel, comme si j’avais besoin de cela en ce moment. Sincèrement, qu’avais-je fait pour mériter cela ? Voici la question que je me posais depuis l’histoire avec Abby. J’allais finir par croire que toutes les personnes de mon passé à qui j’étais liée d’une manière peu conventionnelle et peu reposante semblaient s’être réuni dans la ville de San Francisco afin de me torturer un peu plus, comme si je n’avais assez morflé. Les dieux et quoique ce fussent ne savaient pas qu’il était déloyale de tirer sur une cible à terre et blessée ? Merde, merde, merde ! Putain de bordel de merde ! Pourquoi diable avait-il fallu qu’elle revienne, surtout maintenant ? Je soufflai un coup et secouai la tête. Ce n’était pas à moi de tenir pareil discours surtout qu’après tout, j’étais celle qui l’avait laissée tomber comme si elle n’avait jamais compter pour moi. Bien sur qu’elle avait compté mais pas autant qu’elle l’aurait voulu ou que je l’aurais voulu. J’étais un bordel. Un véritable bordel. Et ce n’était pas son travail d’y mettre de l’ordre. Soyons honnête, je n’avais jamais voulu que l’on me répare. Rectification, je voulais que ce soit lui qui le fasse. Après tout c’était lui qui m’avait confectionnée et il était donc normal qu’il n’y ait que lui qui puisse le faire. Lui et seulement lui. Dieu que je me désespérais. Trois années plus tard et toujours les mêmes idées en tête. Je me mis quelques claques mentales et décidai enfin à aller ranger un peu le désordre de mon appartement puisque j’avais de la visite, Frankie. Et mes devoirs d’hôte m’interdisaient de la recevoir dans un tel fouillis et puis ce n’était pas conseillé pour une femme enceinte. Enceinte. J’avais encore du mal à le croire. Je savais que cela n’avait jamais été sa priorité première dans sa vie et qu’avec le métier que nous faisions à l’époque, elle aurait sans doute avorté. Elle avait changé. Khriss l’avait changée. L’amour l’avait changée. Bien que, je lui en voulais encore un peu de ne pas m’en avoir parlé, j’étais contente pour elle. Tout semblait lui réussir. Et elle le méritait. Vraiment.

Lorsque je finis le ménage, je commandai des pizzas. Ce n’était pas le repas le plus équilibré qui fût mais cela ferait l’affaire. Et puis si ce n’était que moi, nous ne mangerions rien mais ils étaient deux désormais. A peine eussé-je le temps de raccrocher avec la pizzeria que mon portable sonna. Je décrochai sans y faire attention, absorbé par ce que je lisais sur Facebook. C’était Abby. Elle tombait à point nommé bien que j’étais quelque peu surprise qu’elle m’appelle maintenant. Nous discutâmes pendant un moment et comme je m’y attendais ce ne fut pas de tout repos pour mes nerfs. Elle allait mal et songeait à s’enfermer dans sa chambre pou un temps indéterminé. Dire que je n’aimais pas la voir dans cet état serait un euphémisme. Et tout cela était de ma faute. Pourquoi m’avait-elle rencontrée ? Pourquoi nous étions-nous revues ? J’avais merdé, complètement. Lorsque je raccrochai, j’étais en larmes. Cela devenait une habitude. J’espérais quelle comprendrait qu’elle devait à tout prix m’oublier et m’éviter. Je supposais que c’était mieux ainsi. Pour qui ? Pour elle ou pour moi ? Les deux sans doute. Surtout pour moi. C’était sans doute un moyen de m’éloigner de l’objet de ma culpabilité, ma lâcheté n’avait décidément aucune limite. Elle avait raison, je me contentais de fuir encore une fois. Que pouvais-je faire d’autre ? Je ne savais quoi lui dire. De toute façon, je doutais que mes paroles ou mes actes apaisent sa douleur. Rien ne le pouvait. J’en savais quelque chose. Etais-je condamnée à jouer constamment la même mélodie ? C’était désespérant.

Je me levais après ce qui me sembla être des siècles et passai par la salle de bain me laver un peu le visage. J’avais les yeux rouges et gonflés. Je tentai d’arranger tout cela mais laissai vite tomber. Qu’importe, après tout Frank’ m’avait vu dans des états bien pires et ce n’était pas elle qui allait me juger. Je reçus les pizzas que j’allais poser sur la table du salon et alors que j’allais prendre les boissons, la sonnette retentit, Frankie. J’allais l’accueillir en pyjama qui consistait en un short et un T-shirt plus grand que moi. Je m’écartai pour la laisser passer. « Hey… Alors, Sacramento ? » Demanda-t-elle en se dirigeant vers le salon où elle se mit à l’aise. Je souris malgré moi. « Court…on ne voit pas grand-chose en une journée. » dis-je d’une voix que je voulais maitrisée puis allai à la cuisine prendre les boissons, échappant ainsi à son regard inquisiteur. « Bon tu veux quoi ? J’ai de l’eau et…de l’eau…Ah non, attends, il me reste du jus de fruit. Il faudrait vraiment j’aille faire les courses. » Je la rejoignis au salon et m’installai en face d’elle. « Bon tu connais ma flemme habituelle, ce soir ça va être pizza à l’eau et au jus de fruit. » déclarai-je en lui présentant la table, qui, personnellement ne me faisait pas vraiment envie. Je n’avais pas faim. Tout du moins, j’avais atteint un stade où je ne ressentais plus la faim. J’ouvris le carton contenant notre repas et pris un morceau que je ne finirais surement pas. « Alors, ça te fait quoi d’être enceinte ? » dis-je en souriant légèrement. J'étais contente de la voir.
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Anonymous
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Lun 28 Mai - 14:44

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Lera & Frankie


Lera était de ces gens qui me connaissaient vraiment, ceux là étaient ceux qui savaient ce que je faisais de ma vie, tout de moins, ce que j’en avais fait. Depuis qu’on s’était connu lors de mon bref passage à New York, Lera et moi, on ne s’était plus quitté.
C’était ma meilleure amie, elle avait comblé sans le savoir le vide qu’avait laissé ma petite sœur – même si pour ça, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, j’avais décidé seule d’abandonner ma famille en Suède. Elle était devenue « une personne qui compte ». J’avais appris de son passé et dès ce moment là, j’avais ressenti le besoin d’être là pour elle, de la prendre sous mon aile presque, dans un sens. Nous avions des vies parallèles qui avaient tout de même finies par se croiser. Lera était ma meilleure amie.
Je m’en étais voulu bien sur, de lui cacher que j’étais enceinte. Mais pour pouvoir l’annoncer à qui que ce soit, il aurait fallu que moi-même je l’accepte. Et j’avais du faire un gros travail sur moi-même pour cela. J’y étais parvenue en disant la vérité à Khris, parce que le fait qu’il le sache rendait ma grossesse plus réelle et le fait qu’il l’accepte me soulageait d’un poids immense.
A partir de ce moment là, j’avais vraiment eu l’impression d’être enceinte et enfin d’être heureuse de ma situation et j’avais eu envie que les gens le voie. Bien sur, j’aurais pu faire un effort et l’annoncer à Lera avant tout. Et je m’en voulais que la façon dont elle l’avait appris l’ai blessé, si c’était vraiment le cas.
Je m’étais de plus tellement renfermée sur moi-même ces derniers jours, que j’avais envie de rattraper le temps perdu avec ma meilleure amie. Je voulais qu’elle sache qu’enceinte où pas, j’étais toujours Frankie, celle qui était là à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
J’entrai dans l’appartement et me posais sur le canapé. « Court…on ne voit pas grand-chose en une journée. » Je souriais, mais elle ne pouvait rien me cacher, quelque chose clochait ce soir et j’allais découvrir quoi. Et j’imaginais qu’au fond d’elle, Lera savait que je ne la lâcherai pas. « Bon tu veux quoi ? J’ai de l’eau et…de l’eau…Ah non, attends, il me reste du jus de fruit. Il faudrait vraiment j’aille faire les courses. » lança-t-elle depuis la cuisine. « Du jus de fruit, c’est parfait. »
En revenant elle me montra la table sur laquelle était posée une pizza. « Bon tu connais ma flemme habituelle, ce soir ça va être pizza à l’eau et au jus de fruit. » Je me levais et me dirigeais vers elle pour prendre une part de pizza. « C’est parfait t’inquiètes pas ; je meurs de faim. » C’était vraiment, j’étais tout le temps affamée, je soupçonnais l’existence d’un morfale dans mon ventre, c’était la seule explication possible. Même si je savais très bien que sans être enceinte, j’avais toujours faim de toute façon.
Alors que je croquais dans ma part de pizza, Lera se tourna vers moi. « Alors, ça te fait quoi d’être enceinte ? » J’étais soulagée dans le fond, elle avait l’air de mieux le prendre que le jour où on en avait parlé sur facebook. « Ca me fait peur. » était la première chose que je pouvais répondre. « Mais je m’y fais. » Silence. « Excuse-moi de pas te l’avoir dit en privé avant… C’est juste que… j’ai mis deux mois avant de l’annoncer à Khris, j’y arrivais pas. Et après, c’est allé vite… Bien sur que j’aurais voulu que tu le saches la première, mais… j’ai pas géré. Excuse-moi. » C’était lâché et il avait vraiment fallu que je dise ce que j’avais sur le cœur, maintenant je me sentais mieux.
Maintenant c’était à elle de vider son sac. « Tu veux que j’attende un peu encore avant de te cuisiner ou c’est bon ? » Lera savait que je ne la lâcherai pas. Enceinte, j’étais encore plus têtue que d’ordinaire.
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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Jeu 31 Mai - 20:26

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Cela me faisait un bien fou de voir Frankie, de passer un moment en compagnie de ma meilleure amie. Dire qu’à l’époque je trouvais cette appellation surfaite et franchement ridicule, j’avais désormais changé d’avis. D’ailleurs Frankie m’avait fait appréhender l’amitié autrement. J’ai toujours été seule. Petite déjà, je n’allais pas vers les autres enfants, préférant jouer dans mon coin. Si jeune et déjà solitaire. Je ne l’étais pas vraiment, certes un peu, mais un ou deux amis ne m’auraient fait pas de mal. Ce fut la même chose au collège où j’étais rejetée du fait de mon refus d’appartenir au clan de la reine des abeilles et la suite nous la connaissons. J’ai eu des potes mais personne que j’aurais pu qualifier d’amis et j’avais commencé à me dire que l’amitié était un concept qui m’échapperait toujours quoique je fasse. Jusqu’à ce que je rencontre ce petit bout de femme. Elle m’avait sauvée en bien des façons. La chose la plus importante à mes yeux était qu’elle m’a fait comprendre que je n’étais pas seule. Qu’il y avait des gens qui se souciaient de mon bien-être et qui ne voulaient pas seulement m’utiliser. Pour cela je ne la remercierais jamais assez. C’était indiscutablement l’une des personnes les plus importantes de ma vie.

Je mordis une nouvelle fois le bout de pizza que je tenais entre les mains. « Ca me fait peur. » répondit-elle à ma question, faisant une légère pause. « Mais je m’y fais. » je souris nostalgiquement à sa réponse. « Excuse-moi de pas te l’avoir dit en privé avant… C’est juste que… j’ai mis deux mois avant de l’annoncer à Khris, j’y arrivais pas. Et après, c’est allé vite… Bien sur que j’aurais voulu que tu le saches la première, mais… j’ai pas géré. Excuse-moi. » Cela me rappelait tant de souvenirs. Je me revoyais lorsque j’avais découvert que j’attendais un enfant de Gareth, j’étais terrifiée mais en même temps la plus heureuse. C’était peut-être jeune pour avoir un enfant, mais dieu que je m’en fichais. Tout ce qui comptait c’était que cet être était le fruit de l’amour que Gareth et moi nous portions. J’avais d’ailleurs vu en lui une porte de sortie à l’existence chaotique dans laquelle nous nous enlisions chaque jour. C’était la lumière perçant les ténèbres qui nous enveloppaient un peu plus. Je me souvenais que j’avais mis énormément de temps à en parler à Gareth, cherchant la meilleure manière de le lui annoncer. J’espérais qu’il accepterait le fruit de notre amour aussi rapidement que je l’avais fait. Ce ne fut pas le cas. Il n’eut pas le temps. Je l’avais perdu. Mon plus grand regret. Sans doute le seul. Je n’en avais jamais parlé à personne, même pas à Frank’. « Ne t’inquiètes pas, je comprends. C’est oublié. Et puis, tu sais que je ne peux pas t’en vouloir longtemps ! En tout cas, j’suis super contente pour Khriss et toi ! Surtout pour toi, tu le mérites ! » La rassurai-je en souriant sincèrement. Oui, j’étais heureuse pour elle. « Le bonheur te va bien, t’as bonne mine ! »

« Tu veux que j’attende un peu encore avant de te cuisiner ou c’est bon ? » Je soupirai, elle ne lâchait jamais l’affaire, elle. « Tout dépend comment tu aimes ta viande, crue, bleue, à point ou saignante ? » Ma plaisanterie fit mouche au vu du regard que me lançait ma blonde favorite. « Bon par où commencer ? » Je fis une pause cherchant lequel de mon bordel était le plus urgent à énoncer. « J’ai merdé avec Hadryin. » commençai-je jouant avec la pizza et me mordant la lèvre comme à chaque fois que j’étais embarrassée. « On a couché ensemble. » Une autre pause. « Je sais que tu m’avais prévenue de faire attention mais j’ai revu une personne que je n’avais jamais pensé voir là-bas et ça m’a tellement remué que j’ai trouvé refuge dans ses bras et tout s’est enchainé. Je n’ai rien contrôlé, c’est arrivé comme ça. » Je triturais toujours ma nourriture, plongée dans les souvenirs de cette nuit. «Au fond ce n’est pas si grave que ça…mais je ne supporte le fait que cela m’ait touchée, marquée. » Je m’envoyais en l’air avec pas mal de monde mais faisais en sorte de ne jamais m’impliquer sentimentalement, je m’arrêtai au stade du désir et du plaisir. Simplement. Pourtant ce fut différent avec Had et je n’étais pas sure d’aimer ça. Nous avions couché ensemble alors que j’étais vulnérable…que j’étais moi en quelque sorte et la sensation « d’évènement marquant » qui accompagnait ce moment ne me plaisait pas du tout. Je me posai mon regard sur Frankie attendant qu’elle me donner son avis sur la chose.
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Anonymous
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Dim 3 Juin - 20:33

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Lera & Frankie


Lera était ma meilleure amie parce qu’elle ne me jugeait pas, parce que je savais que quoi qu’il arrive, elle serait toujours là pour moi. Je ne doutais jamais de son amitié, parce qu’elle était réciproque et que je savais que quoi que la blonde puisse faire, je serai toujours de son coté. Il ya peut de personnes qui ont ce genre de liens sur terre. Et mieux, il y avait peu de personne à propos de qui je pouvais parler en ces termes. En fait, il n’y avait qu’elle… et Khris, mais pour d’autres raisons.
J’avais vraiment eu peur que ma meilleure amie m’en veuille d’avoir gardé cette grossesse pour moi puis de l’avoir dit publiquement avant d’en parler avec elle. Je comprenais parfaitement sa réaction, puisque j’aurais sans doute eu la même et je ne pouvais pas la blâmer. Mais c’était pour ça que je voulais ce soir m’assurer que les choses étaient claires. Je n’aurais pas supporté que Lera m’en veuille vraiment pour ça et devoir passer cette grossesse sans elle.
Un bout de pizza à la main, j’étais détendue : Lera était là, j’assumais une grossesse qui m’avait fait peur, tout était parfait. Je pouvais vraiment me réjouir que pour une fois, pour la première fois, tout allait bien dans ma vie. Peut-être que finalement, je n’avais pas tant été une mauvaise personne, comme je le pensais, et que j’étais enfin récompensée. « Ne t’inquiètes pas, je comprends. C’est oublié. Et puis, tu sais que je ne peux pas t’en vouloir longtemps ! En tout cas, j’suis super contente pour Khriss et toi ! Surtout pour toi, tu le mérites ! » Je baissais les yeux en souriant. « Le bonheur te va bien, t’as bonne mine ! »
Maintenant que j’étais soulagée de ce poids, j’étais prête à cuisiner ma meilleure amie pour en savoir plus sur ce qui la travaillait en ce moment. Je me frottais le nez en attendant qu’elle me réponde. Tout dépend comment tu aimes ta viande, crue, bleue, à point ou saignante ? » Je ne répondais pas et ne bougeais pas parce que je savais que Lera allait tout me dire. que je n’avais pas besoin d’en rajouter pour faire beau.
« Bon par où commencer ? J’ai merdé avec Hadryin. » Je restais silencieuse. Je fermais les yeux une seconde avant de me ressaisir. « On a couché ensemble. » Silence. Je hochais doucement la tête pour montrer que je suivais toujours. Pourquoi ? Pourquoi il avait fallu que ça arrive ? Je connaissais Hadryin et je connaissais Lera, je savais que ça ne ferait pas bon ménage. « Je sais que tu m’avais prévenue de faire attention mais j’ai revu une personne que je n’avais jamais pensé voir là-bas et ça m’a tellement remué que j’ai trouvé refuge dans ses bras et tout s’est enchainé. Je n’ai rien contrôlé, c’est arrivé comme ça. » Je restais toujours aussi silencieuse. J’en savais assez sur le passé de Lera pour savoir que « voir quelqu’un » n’était pas un truc commun… «Au fond ce n’est pas si grave que ça…mais je ne supporte le fait que cela m’ait touchée, marquée. »
Lera avait toujours été comme moi, enfin ; moi avant Khris : coucher à droite à gauche n’était jamais un problème. Si cette fois ça l’était alors c’était qu’il y avait autre chose, je le savais. Je posais la part de pizza que j’avais entre les mains et les frottais l’une contre l’autre pour enlever la farine dessus. Je regardais ma meilleure amie. « Je suis désolée de ce qu’il s’est passé à Hawaii. » Silence. « Je t’en veux pas d’avoir couché avec Hadryin, vous avez le droit mais… fais attention, avec lui. Je l’aime bien, mais je sais pas si… enfin, je sais pas si coucher ensemble est la meilleure option pour vous… » soufflais-je.
Je me rapprochais d’elle. « Qui est-ce que t’as vu à Hawaii ? » Je connaissais son passé, je savais pour Gareth. De son coté, Lera savait qu’elle pouvait me parler.
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Lera-Ann Litwinski-Vilte
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Dim 10 Juin - 23:59


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Voilà, la bombe était lâchée. J’attendais désormais l’avis de ma meilleure amie. C’était très important. Je ne craignais pas qu’elle me juge, loin de là, je savais que c’était l’une des seules qui ne le ferait pas. Tout ce qu’elle me dirait ne serait pas dans le but d’être critique à mon égard ou méchante mais bien parce qu’elle se préoccupait de ce qui pouvait bien m’arriver. C’était l’une des rares à le faire. D’ailleurs, c’était pour cette raison que je redoutais tant son avis. Je ne voulais pas la décevoir, ce qui fut malheureusement le cas. Je m’en voulais. Elle m’avait bel et bien prévenue au sujet de Hadryin, mais encore une fois, je n’en avais fait qu’à ma tête. Ce qui me réussissait d’ailleurs très bien. Je l’observais, attendant qu’elle prenne la parole. Pendue à chacun de ses gestes. A chacune de ses inspirations et expirations. « Je suis désolée de ce qu’il s’est passé à Hawaii. » J’eus un petit sourire. C’était tout Frankie ça. Elle n’avait pas à l’être. Ce n’était pas de sa faute si je n’avais su me contrôler. Si je n’avais su conserver mon calme. « Je t’en veux pas d’avoir couché avec Hadryin, vous avez le droit mais… fais attention, avec lui. Je l’aime bien, mais je sais pas si… enfin, je sais pas si coucher ensemble est la meilleure option pour vous… » Encore ces paroles. Ces préventions concernant Hadryin. Je savais qu’elle ne m’en dirait pas plus, je n’insistai donc pas pourtant tant de questions me brulaient les lèvres. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Qu’avait-il de si particulier ? Bien que je fusse très curieuse, ma foi aveugle en Frankie m’empêchait d’en savoir plus. Si elle me l’affirmait, cela était sans doute vrai. Pourtant je mourrais d’envie de le découvrir. Aussi longtemps que je m’en souvienne, Hadryin m’avait toujours intriguée même si je ne le montrais pas forcément. « Qui est-ce que t’as vu à Hawaii ? » demanda-t-elle en se rapprochant de moi. La question que j’aurais préférée éviter. Je ne voulais pas me plonger dans ces souvenirs. Trop tard. Je me souvins d’Hawaii et ses paysages paradisiaques puis Adam. Toujours aussi beau. Toujours aussi imposant. Toujours aussi charismatique. Pourtant tout cela s’évanouissait une fois à côté de Gareth. Oh, Gareth. Les battements de mon cœur s’accélérèrent. Ma pression sanguine également. Il n’y avait que lui pour me mettre dans un état pareil. Quatre ans plus tard. Immobilité. Enlisement. Pathétique. « J’ai vu Adam…le meilleur ami de Gareth. » fut tout ce que je fus capable de dire. J’étais incapable d’en parler. Incapable d’y poser des mots. C’était au-dessus de mes forces. Adam&Gareth. L’un n’allait pas sans l’autre. Gareth&Adam. Indissociable. Toujours fourré ensemble. Quand tu avais un, l’autre n’était forcément pas loin. C’était ce que j’avais cru, mais ce ne fut pas le cas. Si ça avait été Gareth, qu’aurais-je fait ? Question à un million de dollars. « Je m’attendais pas à le voir là-bas, Hawaii quoi, c’est si loin des USA même si ça fait partit du territoire mais c’était loin quoi ! J'vais finir par croire qu’ils me suivent ! » Ce ne fut que lorsque je finis de parler que je remarquai mes tremblements. Bordel.
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Anonymous
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Mar 19 Juin - 16:44

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Lera & Frankie


L’amitié, c’était un truc que tous les chanteurs et chanteuses avaient utilisé, usé et abusé pour faire des tubes. Mais quand on écoutait les paroles vraiment, on se rendait compte que la chanson parlait finalement de sandwich à la tomate. Déception ultime. Et puis il y avait ceux qui vivaient l’amitié, extrême, fort, dur, léger, joyeux, imposant, frais, prisonnier, volage, évident, lunatique… Pour Lera, j’aurais fait n’importe quoi. Je crois même que j’aurais été prête à tuer. Parce que si je n’avais pas Lera, alors je n’avais plus rien ? J’en savais rien. Plutôt parce que je me disais que si un jour j’avais envie de tuer quelqu’un pour elle, c’est que ça en vaudrait vraiment la peine.
Toutes ces blessures qu’elle avait en elle, celles dont elle m’avait parlé et bien sur, je m’en doutais, les autres, qu’elle ne m’avouait pas. Ce que je respectais, jamais je ne l’aurais forcé à tout me dire… Mais toutes ces blessures, j’avais tellement peur à chaque fois qu’elles ressortaient. Ça me coupait le souffle et j’avais tellement peur pour elle. C’était plus fort que moi. Depuis presque deux ans que je n’avais pas vu ma sœur, il avait fallu que je transfère cette peur, cette « attitude maman » sur quelqu’un, malheureusement pour elle, c’était tombé sur la blonde assise en face de moi en ce moment.
Son rapprochement avec Hadryin était mignon de l’exterieur, c’était les deux personnes les plus fragiles que je connaissais et j’osais espérer qu’ils arrivaient à se soutenir mutuellement. Je voulais voir cette relation entre eux comme celle des « dominos inversés »… Mais je connaissais Hadryin, je savais ce qu’il faisait de sa vie, je savais ces défauts, je savais à quel point, s’il le décidait il pouvait être dangereux et néfaste pour ma meilleure amie. Je ne voulais pas dire par là que je n’aimais pas Hadryin, Dieu seul savait à quel point il avait été là pour moi ; au contraire, j’étais souvent nostalgique en pensant à lui. Mais je ne savais pas s’il était quelqu’un de bien pour Lera.
Et quant bien même qu’est-ce que je pouvais y faire ? C’était leur choix, pas le mien. C’était la partie de leur vie sur laquelle je n’avais pas à donner mon avis. J’avais juste… à être là, être présente.
« J’ai vu Adam…le meilleur ami de Gareth. » Je levais instantanément les yeux sur elle. Je détestais ce mec. Gareth… Pourtant, je ne l’avais jamais vu et je ne serai sans doute jamais amenée à le voir. Pourtant, il était présent ; comme un fantôme, comme une ombre, comme un poids que je savais permanent sur les épaules de ma meilleure amie. J’eus un frisson incontrôlé. « Je m’attendais pas à le voir là-bas, Hawaii quoi, c’est si loin des USA même si ça fait partit du territoire mais c’était loin quoi ! J'vais finir par croire qu’ils me suivent ! » Je comprenais. Elle n’avait pas pu anticiper, elle n’avait pas été préparée à ça, un événement de cause à effet qui avait entrainé Lera et Hadryin…
Je remarquais que Lera tremblait. Je me levais d’un bond et me collais contre elle. Sa tête dans mon cou, je caressais ses cheveux. J’étais nulle avec les mots. Tout le monde savait ça. Je ne savais pas dire les choses. Je savais juste les montrer.
Je continuais de caresser les cheveux de Lera et lui déposais un baiser sur le front. « C’est fini tout ça, ok ? Ca va aller. Tu sais que je suis là. Gareth est pas là. Il est plus là. » Je soupirais. « Il sera plus jamais là. » Est-ce que j’étais certaine de ce que j’avançais ? Evidemment non.
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Jeu 26 Juil - 13:09


the world is ours. Yf1cp

Pathétique. Pathétique. Pathétique. Voici sans doute l’adjectif qui me convenait le mieux en ce moment précis. Rectification, toujours. J’avais franchement du mal à croire que j’en étais toujours au même point, bien des années après. J’avais vécu. Voyager. Fait des expériences. Pourtant, à l’entente du prénom de mon ex-petit-ami ou bien quelque chose ayant un rapport direct comme indirect avec lui, me renvoyait à cette époque. J’avais 16ans. J’étais en colère. Perdue. Vide. Il était là. Compréhensif. Protecteur. Attentionné. Bullshit. Nous étions proches et pourtant si loin. Dix ans de fossé, ce n’était pas rien. Dieu que je m’en fichais. Et qu’est-ce que j’étais prête à tout pour réduire cet écart. Lui, me laissait croire que j’y étais parvenue. Bullshit. Il n’en fut jamais rien. Bien que je le crus la première année. 365jours de pur bonheur. Un peu trop pour que cela dure longtemps. « C’est fini tout ça, ok ? Ca va aller. Tu sais que je suis là. Gareth est pas là. Il est plus là. Il sera plus jamais là.» Nous savions toutes deux que de ça nous ne pouvions être sures. Loin de là. Mais cela n’avait aucune importance pour le moment. J’étais bien ici. L’espace de quelques minutes je voulais y croire. Je voulais cesser de l’aimer. Car oui, malgré ce par quoi nous étions passés, ce qu’il m’avait fait je l’aimais toujours. Et je doutais qu’il en fût différent dans quelques années. J’étais condamnée à jouer inlassablement la même mélodie. Ce dont j’avais le plus peur dans le fait de le revoir, c’était d’être incapable de me contrôler. J’étais intimement persuadée que s’il frappait à ma porte dans le but de me récupérer, je ne saurais lui dire non. Je me savais incapable, en grande partie parce qu’au fond je ne le voulais pas réellement. Après tout c’était lui qui m’avait quittée du jour au lendemain, sans explications. Si cela n’avait tenu qu’à moi, sans doute serions-nous encore entrain de sombrer ensemble. Main dans la main. Comme un couple uni. Comme avant. Avant…c’était si lointain désormais. Flou. Souvent je me demandais si ces jours heureux avaient existés ou n’étaient-ils que pures songes fantasmagoriques ? Qu’importe, je m’y accrochais désespérément. Je me refusais à croire que nous avions échoués sur toute la ligne. Cela ne se pouvait. Il fallut bien à un moment qu’il y ait quelque chose de vrai…tout ne pouvait n’être qu’illusion de ma part. Soudain l’existence m’apparut comme un vide au-dessus duquel je dansais en attendant… quelque chose qui n’arriverait sûrement pas. « Oui, tu as raison. » C’était faux mais nous voulions y croire. Je me blottis un peu plus contre Frankie. Mensonge ou pas, c’était suffisant. Pour le moment.
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