HISTOIRE !
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Il était une fois... Tout bon conte de fée commence de cette douce manière, laissant présager des images sucrées et des histoires toutes plus mièvres les unes que les autres. Ça c’est la version que vous avez pu voir étant petit lorsque vos parents vous couchaient dans un lit moelleux. Aujourd’hui, il n’en est plus rien. Le prince charmant n’est qu’une invention, personne ne peut être parfait car la nature humaine ne l’est pas, et pire, ne veut pas l’être. Ce n’est pas pour rien si le vice attirera toujours plus que la vertu, si le péché l’emportera toujours sur la sagesse.
Evan était un bel exemple, une véritable preuve au fond que les contes de fées n’avaient absolument rien de réel. Si derrière les mèches rebelles qui couvraient les yeux flamboyants du jeune homme se trouvait un prince, et quand bien même il pouvait se montrer charmant, on n’aurait pu trouver plus obscur au fond. Evan était beau, c’était plus qu’indéniable, et il avait cette touche si particulière de charme et de classe qui faisait fondre n’importe quelle fille saine d’esprit qui aurait pourtant voulu combattre. Il avait cette attitude, qui relevait sûrement d’une éducation dans la bourgeoisie américaine, et qui était criante à travers le petit fils du célèbre Tyler. Pourtant, s’il n’y avait que cela, on aurait presque pu considéré Evan comme un prince charmant tant lui trouver des défauts quand on ne le connaissait pas était difficile. Mais non, il était aux antipodes de ce mythe qui survivait encore, pour le plus grand bonheur du jeune homme. Pourquoi ? Pour une raison simple, celle qu’il pouvait se faire passer pour cette légende qui fait briller les yeux des femmes et les oblige a abandonner toute bataille, lui offrant la victoire sur un plateau d’or.
Evan ne cherche qu'en permanence a trouver un nouveau moyen de s’amuser, une distraction au sens ou il l’entendait. Quelque chose de distrayant au possible. Et pour cela, il était plus que doué. Cependant, il est loin d'être une personne mauvaise qui fait dans la méchanceté gratuite ou cherche à rabaisser les autres. Et pourtant à ce moment là, il se sentait comme être le diable en personne. Par ça façon de le regarder.
***
Il y avait, dans sa façon de me regarder, quelque chose qui me rebutait. Comme si en deux petites heures, j’avais changé du tout au tout dans sa façon me voir. Pourtant, j’étais toujours le même, brun, grand, sarcastique. Celui qui aime frôler la crise de nerfs en compagnie d'Aladdin à la fin du jeu auquel je voue un véritable culte. Mais aujourd’hui, je savais qu'elle me voyait tel que j’étais réellement, elle avait enfin ôté ce piédestal sur lequel elle m’avait installée. Je n’étais pas l'homme le plus merveilleux, je n'étais pas le prince charmant, celui qui pourra enfin mettre le happy end à sa vie, j’étais devenu comme le commun des mortels, un homme qui commet des erreurs, un homme qui trompe sa petite amie. Je pouvais le dire, je pouvais me l’avouer, je l’avais trompée. Pas seulement physiquement, moralement aussi. Cela faisait des années que je n’avais pas ressenti ça pour quelqu’un. Elle était devenue pour moi une vraie drogue. Et pourtant Lilye je l'aimais. Mais à quoi bon raconter ce début d'histoire euphorique car le happy end n’arriva pas ! Et puis tout le monde s’ennuyant en écoutant les histoires joyeuses ou tout ce passe bien. Avouer le ! Chaque individu veut entendre pire que son histoire pour –enfin- ce dire : « il y a pire ! ». j'étais fou d'elle et ce sentiment s'accentuait de jour en jour. Être loin d'elle, même quelques heures devenait une véritable torture. Je devenais dépendant à la drogue que représentait cette femme. La passion que j'éprouvais pour elle rendait le monde plus supportable, presque plus beau. Moins sombre. Moins perdu. Son sourire m’éblouissait, sa venue illuminait ma journée. J’étais d’une agressivité rare lorsque je ne la voyais pas durant quelques heures. Je ne pouvais pas vivre sans elle, mon attitude le démontrait clairement. Mais j'avais tout gâché et il allait falloir que j’assume les conséquences de mes choix. J’ai donc respiré un bon coup et ai refermé la porte derrière moi pour m’avancer dans le salon. Elle ne m’avait pas quitté des yeux, je n’avais pas encore eu le courage d’affronter les siens. J’ai posé mon manteau sur le fauteuil tandis que je laissais mes clefs et mon portable choir sur la table basse, près d’une bouteille de scotch déjà bien entamé. Je suis restée debout et me suis avancé près de la fenêtre, observant la vue impressionnante que nous avions. Au bout d’un long moment, elle s’est levée et m’a rejoint. Elle s’est postée à côté de moi, je pouvais sentir son haleine alcoolisée dans mon cou.
FLASH BACK
Qui avait-il de mal à se faire plaisir ?
Pourquoi la passion était-elle un désir interdit ?
Allongé sur le dos, Evan contemplait le corps nu de sa maîtresse, tentant de trouver en vain des réponses sur les courbes nues de la jeune demoiselle. La jeune femme était encore assoupie, les draps cachant à peine les formes que le jeune Tyler avait épousé plus tôt. Leur corps à corps avait toujours été d’une passion extrême, un plaisir charnel pris avec fougue et envie sans jamais penser que c’était mal et qu’à quelques kilomètre de là, sa petite amie, attendait, sagement. A vrai dire, quand Mlle L. -gardons l'anonymat de sa maitresse et appelons là L - était là, il ne pensait plus à rien. Pas même à Lilye qui lui faisait confiance aveuglement, ni même à l’amour qu’elle lui portait chaque jour. Il avait conscience du mal mais il ne se sentait pas capable de l’arrêter. Elle ne se doutait de rien - Lilye avait toujours été naïve concernant Evan après tout - et si Evan se rendait malade davantage de jour en jour, mentir à Lilyee n’était que la seule solution envisageable. Il ne désirait pas la faire souffrir, ni briser son cœur mais pourtant, il le faisait, encore et toujours avec la même personne. Qu’adviendrait-il si Lilye découvrait l’existence de Mlle L ? Il était certain que son couple volerait en éclat.
Fermant les yeux, il essaya d’attraper une bouffée d’air frais ou un peu de réconfort alors que son cœur battait encore la chamade de ses ébats passés. Pourquoi tout était si compliqué ? Pourquoi devait-il tromper la personne qu’il aimait. Au fond, Evan était un beau salaud. Il s’en rendait compte chaque jour, chaque fois que ses yeux se posaient sur sa petite amie, chaque fois que ses lèvres déposaient un baiser amoureux sur les siennes, chaque fois que ses mains touchaient son corps. Il l’aimait, plus qu’il n’aimerait jamais mais son corps avait envie d’une autre. Alors que Evan semblait somnoler, Mlle L se réveilla. Le sourire aux lèvres, elle déposa une main sur le torse musclé du jeune homme et le caressa en douceur. Apaiser par se contact léger et agréable, il fit de même, effleurant cette peau qu’il avait couvert de baiser.
Puis, le téléphone portable d'Evan sonna. Une sonnerie. Une seule et il sut qui s’était. Lilye. Il avait oublié de l’appeler. Comme chaque fois qu’il rejoignait Mlle L. Devait-il répondre ou bien la laisser ainsi s’angoisser de ne pas avoir de nouvelle de son petit ami ? Après tout, ce ne serait pas la première fois. Il pouvait très bien être avec ses potes à une fête quelconque, a boire un alcool quelconque et a écouter de la musique quelconque. Pourtant, son cœur même, sa conscience, lui disait de répondre. Il décida de décrocher alors que Mlle L dessinait toujours des formes ovales sur son bas ventre, le regard coquin.
« Allo ? Lilye ? » Répondit Evan, comme surpris par l’appel de sa petite amie. Sa voix était douce, tellement douce que son âme se serra à l’écoute de ses mots.
« Oui, oui, j'arrive bientôt mon cœur. » Mlle L profita de cette instant, pour se faufiler sous les draps, cherchant une fois de plus à éveiller sa virilité. La réaction fut rapide, nette et précise.
« Euh ... Je » Mlle L monta sur Evan, et commença à embrasser le torse de celui-ci. Fronçant des sourcils, il fit non de la tête, essayant de garder son calme intérieur.
« Je suis avec John chérie, on .. On ne fait rien de spéciale. » D’un coup de bras, il fit basculer Mlle L sur le coté, l’obligeant a arrêter ce qu’elle faisait. Si il aimait qu’elle soit entreprenante, le déranger en pleine conversation n’était pas une chose qu’il adorait, au contraire et surtout quand la personne au bout du fil était sa petite amie. Il regarda Mlle L, lui adressa un léger sourire, l’incitant à patienter et mis fin à la conversation.
« Oui, oui. Je te téléphone ce soir. Moi aussi, je t’aime. » Puis, Evan raccrocha.
Il se tourna ensuite vers sa compagne de jeu qui venait de sortir du lit, offrant au jeune homme, une vue plus qu’intéressante.
« Et si on prenait une douche à deux ? » Souffla t-il, oubliant aussitôt le coup de fil de la femme de sa vie.
Après tout, Lilye n'était pas là. Et comme on dit les absents on toujours tord.
FLASH BACK
« Pourquoi ? » Sans doute était-ce la question que je redoutais le plus, celle qui ferait le plus de dégâts.
« Je suis désoler » Elle me regarda pendant un long moment avant de retourner s’assoir et de reprendre son verre. Je m’accoudais à la fenêtre prêt à passer une longue nuit pleine de silence lorsque celui-ci fut interrompu par la neuvième symphonie de Beethoven. Le son venait de mon portable et m’a fait sursauter. Lorsque l’information est arrivée jusqu’à mon cerveau, tout mon corps s’est raidi, attendant la sentence. Je savais à qui était attachée cette symphonie. Mlle L. Lilye a attrapée mon téléphone et j’ai lu sur son visage le moment où elle a compris que c’était elle. J’ai à nouveau sursauté quand mon téléphone est entré en collision avec le mur du salon et j’ai fermé les yeux, priant pour qu’il n’arrive rien. Je l’entendais marcher de long en large mais n’osait pas bouger le moindre centimètre. Elle a fini par revenir vers moi et ses yeux s’embuer et très rapidement, une larme suivie d’une autre puis d’une ribambelle ont afflué sur ses joues.. Nouveau sursaut, nouvelle accélération de mon cœur.
« Qu’est ce qu’elle a de plus que moi bon sang ! Je t’ai tout donné Evan, tout ce que je possédais, même mon cœur et voila ce que tu en fais ! Tu n’en prends même pas une assez intelligente pour ne pas t’appeler quand tu es chez toi. Qu’est ce qu’elle voulait ? Te donner rendez vous peut-être ? » La voir dans un état pareil m’horrifiais. Je me rendais enfin compte du mal que j’avais pu causer à cette femme qui ne le méritait pas quant à elle, s'essuya nonchalamment ses yeux inondé de larmes, son maquillage ayant coulé par la même occasion et laissant des traces sur ses joues. Je savais ce qu'il me restais à faire.
« La vie est injuste, tu devrais le savoir. » Et pourtant je ne concevais pas ma vie sans elle, étoile scintillante dans mon ciel noir. La suite était prévisible mais je n'ai rien fais pour arrêter son geste. Cette main qui s'abat violemment sur ma joue avant de la voir s’éloigner sans un mot, à tout jamais.
***
On m'a souvent dis que l'amour rendait con. J'aurais du écouter plus souvent. Mais la voir arriver comme un cheveux dans une soupe et me dire je t'aime, cela avait tout changer. J'étais comme un gamin qui venait de recevoir son cadeau d'anniversaire. Le père noël avait enfin exaucé mon vœu. Et pourtant si je savais qu'elle n'est rien d'autre qu'un cadeau empoisonné ...