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William H. Weinmeister
William H. Weinmeister
all i care about is sex
AVATAR : Theo Hutchcraft
✱ QUARTIER : Richmond District
✱ COLOCATAIRES : Personne.
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Dim 24 Juin - 13:11

Live and let die


Vendredi 29 Juin 2012.

J’étais bien content que tout cela soit terminé. Mettre une croix sur l’histoire avec Ruslana m’avait en quelques sortes libéré d’un poids que je m’infligeais à moi-même depuis que j’avais finis par m’attacher à elle. Je retrouvais mes idées claires, je retrouvais mes habitudes, mes réflexes… l’entièreté de mes facultés en somme… et il n’y avait plus cet obstacle appelé « sentiments » pour brader mon instinct de prédation. Bien content de pouvoir recentrer mes priorités sur mon quotidien de célibataire, j’avais néanmoins encore un souci à régler : occuper mon temps libre. Mon hospitalisation de dimanche s’était soldée d’un arrêt de travail de deux semaines, il fallait donc que je me trouve des choses à faire… et ce n’était pas si difficile que ça, au final. Entre la visite que rendrais à ma mère à Londres lundi prochain et les nombreuses activités qu’il y avait à San Francisco-même, j’étais servi.

Pour ce qui est de ce début de Week-end, mon choix s’était porté sur le Ruby Skye. J’assumais tout à fait le fait de fréquenter ce genre d’endroits, d’autant plus que celui-ci dégageait quelque chose de plus que les clubs de strip tease Lambda. Il y avait là-bas une ambiance chic que je ne saurais décrire tout à fait mais qui ne pouvait tenir que du fait que la gérante des lieux était passée maître en matière d’association de l’élégance à l’attirance. Pauvre Eva… comment avait-elle vécu son année de deuil après la mort de son époux que j’avais laminé à la scie médicale au fond d’une cave? Oh, je savais pertinemment que leur mariage n’était pas d’amour, pas plus que mon couple avec Ruslana relevait d’un coup de foudre. Après tout, personne ne s’était finalement posé la question de savoir ce qu’une petite dealeuse faisait avec un homme influent comme moi ? Il y avait des signes qui ne trompaient pas pour savoir distinguer le vrai du faux, et j’étais aussi doué pour mentir que pour repérer les menteurs. Passons…

Ce soir, j’étais venu me détendre. Changer mes idées quelques heures et me laisser faire. Ce qui allait être intéressant, c’est que le show de ce vendredi serait centré sur Madame la directrice. Je l’avais entendue en parler avec Elyes samedi soir, mais il ne pouvait malheureusement pas se libérer pour venir la voir danser – quel dommage pour lui. Alors pourquoi pas… pourquoi ne pas faire remonter mes souvenirs à l’année dernière, lorsque j’avais assisté à l’un de ces spectacles en présence de feu son mari de qui je m’étais rapproché afin de mieux pouvoir l’attirer dans mes filets ?

Il devait être environ 22 heures lorsque les lumières de la salle se sont tamisées pour laisser place à la scène. Pour ma part, je m’étais simplement installé dans un coin avec un verre de Gin en attendant de voir ce qu’il y aurait à voir. Huh… on ne se refait pas. Les femmes et moi, c’est une grande histoire d’amour et de jambes dénudées.


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Anonymous
Invité
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Dim 24 Juin - 14:13


    Dernier bref rajout de eye liner noir avant de scruter mon visage de porcelaine dans le miroir. Je n'étais probablement pas une femme bien pour la plupart des gens. J'étais cette étrangeté, ce fantasme. Celle qui servait sur un plateau d'argents vos désirs les plus intimes, vos envies inavouées. Car là était l'essentiel, non ? Nos désirs. Or, désirer ardemment une chose signifiait en être asservi.

    Petit sourire à Stanley le technicien lumière avant d'entrer sur scène. Les rideaux de velours se levaient, la musique débutait. Je gravais sur mes lèvres un sourire à la fois épris d'un bonheur enfantin et d'un charisme propre à mon charme glacial. Donner du spectacle, faire rêver le public le temps d'une danse ou deux. Lui faire croire que j'étais sa chose, alors que je le tenais fermement du bout du désir qu'il éprouvait à mon égard. Mon sens des affaires mêlé à mon amour pour l'esthétisme et pour la danse permettait donc à mes shows de s'être fait une petite réputation dans le monde chic de la nuit.

    Contournant le verre géant qui s'élevait majestueusement au milieu de la scène, je commençais à toiser le public de mon regard à la fois sensuel et ardent. Un doigt vernis de rouge pointé sur les hommes de la salle afin de les faire entre dans ma danse et le subtil divertissement pouvait commencer. Je ne voyais que peu leurs visages mais je sentais leur présence. Certains sifflaient, d'autres profitaient plus intellectuellement du spectacle car oui, tout n'était pas question de femme nue s'humidifiant le corps en riant, non. La beauté du numéro, aussi sensuel que technique, attirait les amateurs de danse autant que les habitués des strip-tease chic.

    J'étais habillée en homme et dominait la salle de mes douze centimètres de talons. Pourtant la hauteur ne me dérangea en rien et, descendant les marches de la scène jusqu'au premier rang de tables, je déposais mon chapeau haut-forme sur le crâne d'un homme tout en m'asseyant sur ses genoux. Ma 'victime' resta interloquée une fraction de seconde, me fixant comme si je venais m'offrir à lui et, l'instant d'après, alors qu'il se rendit compte de ma présence sur ses cuisses, je me relevai afin de retrouver ma scène où j’ôtais ma veste de blazer noir avant de déboutonner ma chemise immaculée en rythme avec la délicate et sexuelle musique.

    Sergeï avait toujours aimé me voir dans le plus simple appareil. "C'est ce qui réconcilie tout le monde", comme il disait. Mon meilleur ami me manquait et c'était ici, au Ruby Skye, que je continuais d'écrire mon histoire, celle qu'il avait bouleversé à jamais. Je battais des cils tout en passant une main sur mon cou dénudé. En effet, je n'étais peut-être pas une femme bien, mais cependant, je demeurais une femme d'honneur.
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William H. Weinmeister
William H. Weinmeister
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Dim 24 Juin - 16:39

Live and let die


J’ai très bien compris, et ce depuis longtemps, que l’être humain était en recherche constante du contrôle de sa vie. Ce qui le rendait faible, ce qui le fragilisait, au final… c’est toujours ces dérapages qui échappaient à sa volonté. Mais ils étaient inévitables… et nous passions tous par une épreuve ou une autre où nous n’avions pas eu le contrôle sur les événements. C’est ce qui nous permettait de nous améliorer, d’être plus malins, plus prévoyants… d’éviter de retomber dans les mêmes pièges à l’avenir. C’est ainsi qu’on grandissait, qu’on se construisait. Même si les obstacles et les blessures faisaient mal, ils nous donnaient l’occasion d’apprendre des choses. Libre à nous de retenir les leçons ou non…

Pour ma part, j’avais compris que je baissais ma garde trop facilement ces derniers temps. Les gens entraient dans ma vie, et même si je ne les laissais jamais s’approcher de trop près pour me toucher, ils étaient là, telle une menace. Les loups qui se cachaient parmi les moutons n’étaient pas bien vus malheureusement, mais était-ce pourtant de leur faute s’ils avaient besoin de se nourrir comme tout le monde bien que pas de la même façon ? Je savais pertinemment que ma nature ne pouvait pas être révélée parce qu’on m’enfermerait à double tour, à vie, et qu’on me haïrait sans même me connaître, ni moi, ni mes motivations. La seule solution que j’avais était donc de me fondre dans la masse, de mentir pour ma propre sécurité. Berner le monde était ainsi ma façon à moi d’avoir le contrôle. Et ce secret que je dissimulais, ce compagnon de route qui appelait au sang de manière régulière et que je me devais de contenter si je voulais qu’il me laisse en paix, il était pourtant tout ce que j’avais. Rien ni personne d’autre ne pourrait m’aimer. Pas même moi. Surtout pas moi.

J’observais d’un œil attentif ce qui se passait sur le devant de la scène avec le même intérêt que chacun. Toutes ces personnes attendaient sans doute avidement le moment où les vêtements commenceraient à s’enlever les uns après les autres, lentement, tandis que les souffles se couperaient face à la beauté et la présence de la danseuse. Pour ma part, c’était autre chose que je fixais. Le regard de Ms. Wells m’était largement suffisant pour assouvir mes envies de découverte et alimenter une multitude de fantasmes en tout genre. Elle dominait l’assistance, dominait les volontés individuelles en faisant graviter l’attention autour d’elle et en hypnotisant chacun et chacune… quelle redoutable prédatrice que voila. Et derrière ces lèvres rouges et ce visage poudré, qu’y avait-il ? À quoi pensait-elle alors que l’audience semblait quant à elle avoir abandonné sa capacité à raisonner…

Un léger sourire intrigué anima mon expression faciale. Je ne ressentais peut-être pas grand-chose, mais la notion de charme ne m’était pas inconnue… et là… même pour un homme de ma trempe, il était difficile de garder mes barrières dressées. Après avoir bu une gorgée de ma boisson, je reposais cette dernière sur la table à côté de moi. En relevant les yeux, le jeu m’annonça qu’on venait de passer à un nouveau niveau. Libre à moi d’y céder ou non…

Mon premier contact visuel avec Eva venait d’avoir lieu ce soir. Je haussais un sourcil. Jouons.


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Anonymous
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Dim 24 Juin - 19:26


    Alors que je perdais sensuellement ma chemise blanche au profit du corset violet que je portais en dessous, je sentis de nombreux souffles se couper dans l'assistance. Épaules dénudées, regard aussi sulfureux que le rouge de mes lèvres et haussements de sourcil provocateur. Trois éléments banals et pourtant primordiaux car dans le domaine du strip tease, l'erreur était de jouer uniquement sur le physique, or l'attitude et l'atmosphère que dégageait le danseur jouait tout autant, si ce n'était plus.

    Redescendant dans le public moins vêtue qu'auparavant, je continuais de fredonner du bout des lèvres la chanson que jouait l'orchestre dans un coin reculé de la pièce. M'asseyant délicatement sur les tables ou les genoux des différents clients, j'entendais des sifflements de tous côtés, je ressentais tous ces regards sur moi. J'étais la femme désirée mais aussi celle qu'ils ne pouvaient avoir. Alors que je passais entre les tables tout en exécutant avec mon corps et mon coeur mon numéro burlesque, mon regard se posa sur un client en particulier. William, l'homme à abattre.

    Au fond de moi, je savais qu'il viendrait. N'avais-je pas forcé le destin en parlant de mon show à Elyes en savant pertinemment que William écoutait notre conversation ? Si. J'avais planté la graine, le temps devait ainsi faire pousser le beau et épineux rosier. Mes pas me menèrent sensuellement jusqu'à lui, le bel assassin respecté de tous. Je haussais un sourcil tout en m'asseyant sur sa table, son verre de gin dans une de mes mains. Sans le quitter une seconde du regard, je plongeais mes lèvres dans son breuvage tout en prenant bien soin de laisser une marque apparente de mon rouge à lèvres sur son verre. Notre premier contact physique fut des plus banals mais paradoxalement des plus électriques également. Prenant sa main afin de lui rendre son verre d'alcool, je fis délicatement passer mes doigts froids sur sa peau. C'était ainsi face à face, le regard plongé dans le sien, que je me rendis compte de la furieuse beauté de ce diable.

    Une fois l'échange passée je rebroussais chemin, laissant tout de même mon habituel regard par dessus l'épaule traîner vers William. Ce ne fut qu'en montant les marches de la scène une dernière fois que je déboutonnais mon pantalon et délassais mon corset afin d'offrir aux regards avares du public mon pâle et cruel corps, prêt à se dandiner une énième fois dans le verre géant disposé au centre de la scène...

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William H. Weinmeister
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Mar 26 Juin - 14:18

Live and let die


Approchez, approchez… une lueur s’alluma automatiquement dans mes yeux alors que la reine des lieux décida de s’aventurer dans ma zone. Je n’avais aucun pouvoir sur quoi que ce soit, ici. Je n’étais qu’un parmi les autres, inoffensif en cette soirée et ce d’autant plus avec ma blessure qui se régénérait lentement mais m’obligeait tout de même à rester passif pour l’instant. Je savais que le repos était plus qu’important lorsqu’on voulait aller mieux au plus vite, alors au lieu d’agir physiquement, je me contentais de faire des recherches, encore et encore… de dresser une liste de mes proies prioritaires et un itinéraire des voyages que j’allais devoir faire pour les éliminer une à une. San Francisco n’était pas une limite géographique pour moi, de loin pas… le terrain de chasse sur lequel je me permettais d’évoluer était bien plus large que ça parce que j’avais les moyens financiers de me déplacer et les moyens intellectuels de m’adapter à différents environnements. C’est comme ça que la vie était intéressante ! Et c’est comme ça que je me sentais heureux, en allant toujours plus loin.

Voir les choses en grand, c’est ce qu’on devrait tous faire. Rien n’était impossible, et je le savais pertinemment. R.i.e.n. La seule frontière, c’était nous-mêmes, et personne d’autre. En cela, je me sentais libre car j’avais brisé les limites « morales » de la société depuis bien longtemps. Ironiquement… c’est aussi ce quelque chose qui m’a poussé à les briser qui m’oppressait et m’enchaînait. Je devais satisfaire mes désirs sanguinaires à tout prix et il n’y avait aucun moyen pour moi de canaliser cette soif. Un vampire des temps modernes…

J’observais le petit jeu d’Eva avec attention, soutenant son regard passionnant jusqu’au dernier instant, frissonnant de l’intérieur au contact de ses doigts glaciaux. Et voila, j’avais perdu… la séance d’hypnose avait fonctionné même si j’étais conscient de ce qui m’arrivait. Comment est-ce que je le savais ? Eh bien il a fallut que la belle brune me tourne le dos pour que je me rende enfin compte que j’étais en train de retenir ma respiration depuis une petite minute. Un gros soupir s’échappa de mes lèvres et je clignais des yeux pour reprendre mes esprits. Oui, c’est pour ça que j’étais venu ici. Pour le défi. Le défi de faire face à mon second ennemi le plus redoutable… appelez-le, ou « la », plutôt, Libido. Ravageuse tempête qui parvenait à raser toute clarté dans mon cerveau lorsqu’elle venait me rendre visite. Le tout était de reprendre le contrôle à présent… et c’était plus simple avec mon envoûtante tortionnaire sur scène plutôt qu’en face de moi.

Je fermais les yeux un instant pour me couper du moment présent et avalais une gorgée de Gin qui me brûla la trachée. Excellent… excellent. Cette soirée était tout ce dont j’avais besoin pour renouer avec moi-même après mon expérience avec Ruslana. Maintenant ; donnez-moi la suite, la conclusion, et le prélude de l’acte suivant, Ma Dame.


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Anonymous
Invité
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Mar 26 Juin - 15:34


    Jouant dans l'eau de mon garguantuesque verre en tenue plus que légère, je continuais de lancer du bout de mes cils de chat de petits regards aussi charmeurs que désinvoltes. Je souriais et riais toujours en fredonnant la musique que passait l'orchestre, satisfaite de voir que ma parade n'avait pas laissé ma cible indifférente. Si un homme cruel et sanguinaire se cachait derrière son visage si agréable, pourquoi pas derrière le mien ? Comme je le disais souvent, la beauté était une cruelle maîtresse, trompeuse et perfide comme jamais. Sa seule faille était sa courte durée de vie mais un tel pouvoir ne pouvait être éternel. Il suffisait de l'utiliser au bon moment.

    Je battais des pieds en l'air tout en tournoyant dans ma coupole de verre, le corps trempée. Les hommes sifflaient sans que je pus les voir distinctement. L'eau était-elle aphrodisiaque, ou était-ce la simple vue de mon corps humide qui les mettait dans un tel état ? Je ne pus le dire et continuai avec sensualité ma représentation. Mes pâles et fin doigts parcouraient le long de mes jambes puis mon buste sans gêne aucune: n'étais-je pas payé pour cela ? Certes, mais cela était trop simple à dire. J'aimais ce que je faisais car mon métier me mettait pertinemment au défi: allais-je réussir à dominer mon public, ce soir ? Oui. Même si cela ne durait que peu de temps, j'y arrivais à coup sûr car telle était mon arme fatale... la séduction. Mes regards se faisaient plus fins mais aussi plus bestiaux envers William. Tout cela était naturellement intentionnel. Je voulais le piéger lui plus que les autres, et je n'avais pas besoin d'augmenter la cadence et tomber dans le vulgaire pour capter son regard particulièrement: un divin et mystérieux paradoxe devait faire l'affaire puisque ma cible semblait être un homme subtil. « Why don't you do right like some other men do ? Get out of here, get me some money too... »

    La fin du morceau vint et cinq autres stripteaseuses prirent le relais afin d'effectuer les danses que je leur avais apprise. Ma coupe géante fut tractée vers le fond de la scène sous les acclamations d'un public au bord du gouffre. Oui, je les avais bien satisfaits. Mais l'avais-je eu, lui ? Il fallait que j'éveille son appétit, même si cela s'avérait bien plus dangereux qu'avec le dernier mondain du coin.

    Brad me tendit un peignoir tout en me tapotant chaleureusement l'épaule. J'appréciais beaucoup cet assistant accessoiriste, comme tout le reste de mes employés d'ailleurs. Il avait l'habitude de me voir nue (après cinq ans d'ancienneté, il était temps tout du moins) mais je pouvais toujours lire la même expression sur son visage. Un "bon sang" silencieux mais incontrôlable. J'étais fière de moi et, sourire toujours au beau fixe, je retournais sagement dans ma loge afin de me reposer sur mon divan et voir si... mon petit jeu avait fait son effet.
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William H. Weinmeister
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Dim 1 Juil - 13:16

Live and let die


Ah, les femmes… entre Katniss et Ruslana, j’avais déjà eu le sentiment d’avoir un perdu le contrôle sur ma vie réglée comme du papier à musique, et ce en un temps record. Elles seraient sans doute ma perte… sans doute. Et que serait un être humain sans points faibles… le spectacle qu’on me donnait à voir ce soir ne faisait que trop bien me rappeler à quel point je pouvais être influençable lorsqu’il s’agissait des beaux yeux d’un être féminin. Et elle s’amusait, je le voyais bien… elle s’amusait comme une petite folle a me toiser du regard plus souvent que les autres personnes du public. Ce comportement m’intriguait, mais d’un autre côté, il y avait mon instinct d’autoconservation qui se réveillait pour me rappeler à l’ordre et me renvoyer des souvenirs bien placés dans le cerveau. Il s’agissait de la femme de feu Sergueï Viatchev, un homme dont je m’étais rapproché pour mieux l’assassiner par la suite il y a de cela un an et qui m’avait introduit à Eva alors que nous étions devenus « amis ». Méfiant comme je l’étais, je ne pus m’empêcher de commencer à m’interroger sur les motivations de cette belle brune. À son âge, je ne pense pas que son intérêt principal fut simplement de me faire céder à son charme. Il était impossible qu’il n’y ait pas de raison sous-jacente à cela. Impossible. Est-ce qu’elle soupçonnait quelque chose concernant la mort de son époux ? J’étais peut-être paranoïaque, mais c’est ce qui faisait que j’étais encore libre et en vie aujourd’hui. Hm. Mon verre de gin fut vidé peu après la sortie de la danseuse, puis d’autres entrèrent en piste, mais leur présence n’équivalait en rien à celle de Ms. Wells, ça ne m’intéressait pas.

Alors que je sortais mon téléphone portable pour vérifier qu’on ne m’avait pas appelé, un serveur m’aborda pour me servir une coupe de champagne. « Offert par la maison ». J’ai longuement observé le verre posé sur la table devant moi en comprenant parfaitement ce qu’il signifiait. Non, William. Non, tu ne vas pas faire ça mon garçon. Vraiment ?

Je me saisis du verre et le portais à mes lèvres en fermant les paupières. Dix secondes plus tard, j’étais debout et me dirigeais vers le fond de la salle avec ma boisson sans prêter attention aux personnes autour de moi. On venait de m’offrir une invitation indirecte à l’instant… et ça ne se faisait pas de décliner un rendez-vous lorsqu’on était un gentleman. Je me faisais rire moi-même de par mon incapacité à résister à ce genre de choses, mais ça m’amusait également, bien que le jeu fut dangereux lorsque je n’étais pas certain de si oui ou non la personne que j’allais voir avait grillé ma couverture.

Après avoir demandé à une fille qui passait par-là où se trouvait le bureau de sa boss, je suivis ses indications en observant les lieux comme s’il s’agissait de faire du repérage de caméras de surveillance au cas où je devais m’y réintroduire dans la nuit pour aller subtiliser des informations. Qui sait, c’est ce qui se passerait peut-être un jour…

Je montais une série d’escaliers, puis m’approchais d’une porte sur laquelle il y avait une plaque avec le nom de la gérante des lieux. Un temps. Ma main libre vint toquer contre le bois, puis je m’appuyais d’une épaule à l’encadrement de la porte tout en jouant avec la coupe de champagne entre mes doigts. Lorsque le bruit de la poignée se fit entendre, un léger sourire apparut sur mon visage penché vers le bas.

« C’est trop aimable de votre part de m’avoir invité. »

Je redressais la tête et figeais mon regard sur le sien.



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Anonymous
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Lun 2 Juil - 21:06



    Je devais faire vite. Alors que je me repassais un peu de lipstick sur les lèvres je fis, d'un mot, apporter une coupe de champagne à ma cible. Je l'invitais en enfer. Le peignoir une fois au sol, je pris la robe noir qui pendait délicatement à son cintre à ma droite. Je devais faire vite car si tout se déroulait comme prévu, William ne devait plus tarder. Une fois mes escarpins aux pieds, je me hâtais de remonter en haut de ma tour dorée, à savoir mon professionnel mais chaleureux bureau. Sergeï adorait s'y retirer et je le comprenais. C'était comme se couper du monde alors que la musique du monde d'en dessous -à savoir le Ruby Skye- retentissait et vibrait entre les murs, tels de lourds tambours. Mon îlot coupé du monde, ma sombre antre où j'avais l'habitude de rester en solitaire. Car ainsi était rythmée ma vie depuis plus de trente années: entourée mais seule. J'avais vécu une enfance sans en jouir, une jeunesse sans folies de mon âges, un mariage sans amour; j'étais une mère qui n'avait jamais réconforté son fils après un cauchemar, qui n'avait jamais pu lui dire joyeux anniversaire ni le réprimander après de mauvaises notes à l'école. J'étais une femme à l'expérience immense mais incomplète.

    Toc, toc, toc. Plus vite que prévu. J'étais partagée entre la suspicion et l'euphorie. Et si il avait découvert tout mon petit jeu ? Même si je jouais en solo, William était un homme très intelligent. Seulement, je n'avais pas peur de la mort. Cela durait moins longtemps et était beaucoup moins douloureux que la vie, non ? Il devait se languir, souffrir. Devais-je en finir ce soir même, sur mon propre terrain ? L'envie était grande, mais pas autant que mon sadisme. Je voulais qu'il souffre vraiment, en lui. La chair n'était rien, seul l'esprit importait. « C’est trop aimable de votre part de m’avoir invité. » Je venais d'ouvrir la porte en bonne hôte et le laissais entrer dans mon antre, son regard plongé dans le mien. Je lui répondis d'un sourire, secrètement troublée par la profondeur de ses yeux. Enflure, pourriture. Tu es beau mais cela ne te sauvera pas. Je te hais.

    Le diable savait toujours charmer sa victime. Quand était-il de deux démons face à face ? Étaient-ils dupes l'un vis à vis de l'autre ? « Je vous en pris, asseyez-vous. Je vous sers quelque chose ? » Profite de mon hospitalité, profite ordure. Bientôt, tu ne goûteras qu'aux flammes de ma vengeance.
    Pourtant mon regard restait à la fois charmeur et secret sans montrer une once du dégoût qui bouillonnait en moi. J'avais pour la première fois l'impression d'avoir trouvé quelqu'un à ma hauteur dans l'art de la tromperie. Seule ma détermination me rassurait. « Le spectacle vous a-t-il plus William ? » dis-je alors que je nous servais deux verres dans le bar non loin d'un des fauteuils où mon superbe ennemi était assis.



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William H. Weinmeister
William H. Weinmeister
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Dim 8 Juil - 13:41

Live and let die


Dieu seul savait ce qui allait se passer à partir de maintenant. J’étais parfaitement conscient qu’en entrant dans ce bureau, quelque chose finirait par arriver et ça ne me plaisait pas plus que ça car je détestais ne pas avoir le contrôle sur le fil des événements, quels qu’ils soient. Tant pis… d’un autre côté, ça m’excitait fort de franchir les lignes. J’adressais un petit sourire à mon hôte et allais m’installer comme elle me le proposait tout en finissant mon verre que je posais sur la table par la suite. Mon regard fit le tour de la pièce rapidement, comme pour analyser l’environnement et me l’approprier en cas de besoin. C’était une manie chez moi, je me sentais quasiment obligé de faire attention aux détails dans le cas où les événements se retournaient contre moi. Il fallait avouer que je ne me sentais pas particulièrement en sécurité ici… Eva était mystérieuse et d’autant plus impressionnante en personne que sur une scène. Son comportement trahissait de lui-même qu’il y avait quelque chose de sous-jacent à son petit jeu et je n’avais pas le sentiment que les choses se passaient différemment ici-même que tout à l’heure dans la grande salle. Il y avait un voile, voir un mur entre nous, et le « jeu des apparences » prenait toute son importance. « Le spectacle vous a-t-il plus William ? ». Je levais les yeux dans sa direction et esquissais un autre sourire.

« Vous ne devriez pas laisser passer vos danseuses après vous, c’est comme faire passer le plat principal avant la mise en bouche... »


Je pianotais des doigts sur l’accoudoir du fauteuil en attendant que la belle brune s’approche de moi pour me tendre le verre. Troisième verre d’alcool différent… il valait peut-être mieux éviter de le boire trop vite. Sans compter que je n’avais rien mangé entre deux ni avant, hum. Quoi qu’il en soit, je me saisis du breuvage et fixais parallèlement à cela mon regard sur celui d’Eva. Elle allait me faire couler, je le sentais déjà, mais impossible de dire non, car la tentation était beaucoup trop forte. Je soupirais intérieurement, sans pour autant ciller.

« C’était un spectacle très troublant pour votre public, dans le bon sens du terme. »


Allons, madame, qu’attendez-vous pour me laisser entrevoir ce qui se trouve derrière ce visage parfaitement poudré ? Je penchais la tête sur le côté et haussais un sourcil en l’interrogeant silencieusement. Il me semble que je n’avais jamais eu affaire à un eye-contact aussi intense depuis le jour où mon père est décédé par ma faute et ça me donnait carrément des frissons.

« Puis-je savoir qui me vaut une invitation de votre part dans votre espace personnel? »



[/font]

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Anonymous
Invité
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Lun 16 Juil - 18:19



    « Vous ne devriez pas laisser passer vos danseuses après vous, c’est comme faire passer le plat principal avant la mise en bouche... » William avait les mots mais j'étais bien trop déterminée pour me laisser influencer par ces douces paroles. Je feintais un sourire flatté alors qu'au fond de moi j'étais écoeurée. Ah... quel beau diable j'avais face à moi. Nos regards se transpercèrent l'un l'autre, si puissants, si troublants. « C'est un point de vue comme un autre. J'en connais qui préfèrent dévorer du regard des corps plus jeunes. » Je détestais parler de mon âge et les rares fois où j'abordais le sujet restaient constituées de données floues et brèves. Je n'avais pas peur de mourir et ni de vieillir d'ailleurs. Chacun d'entre nous devait rendre la jeunesse qui nous avait été donné et la fraîche beauté des tendres années du même chef. Mais de tous temps, la beauté avait été un critère de pouvoir indéniable, or... j'aimais le pouvoir et le fait d'être imperméable aux émotions des autres. Je menais la danse silencieusement, d'un battement de cils... bien qu'aujourd'hui, je comprenais la dureté de ma tâche. William n'était pas un imbécile d'homme naïf et sans prudence. Mon minois l'entraînera dans sa chute mais ne la déclenchera pas. Je devais viser sur une ou deux autres cartes, plus dangereuses: la passion et l'attachement.

    « Puis-je savoir qui me vaut une invitation de votre part dans votre espace personnel ? » Je m'assis face à ma cible, croisant les jambes tout en jouant avec mon verre de vodka citron. J'avais terriblement envie d'aller tranquillement à mon bureau afin de perfidement lui tirer une balle dans la nuque. Oui, l'envie grandissait en moi mais je ne pouvais m'y plier. Je devais le faire souffrir autant que lui m'avait fait souffrir. Il m'avait enlevé un ami, j'allais lui arracher le coeur... tout du moins si il en avait un. « Qui vous dit que c'était une invitation ? Peut-être n'était-ce que simple courtoisie... ou un ordre. » Je n'aimais pas l'explicitation. L'esprit humain n'était-il pas assez développé pour tirer des évènements les bonnes (ou mauvaises) significations ? Advienne que pourra, advienne que voudra. Mais que voulait William ? « Dites-moi, qu'est-ce qu'un homme aussi charmant que vous trouve-t-il de bien dans le strip-tease ? J'aime connaître les goûts et les motivations du public pour mieux le combler à l'avenir. » Mayday, mayday. William était une enflure, une rature et un enfoiré inimaginable... doublé d'un homme incroyablement sexy. Mon envie de l'embrasser était presque aussi grande que mes pulsions vengeresses car je savais pertinemment que glisser mes lèvres contre les siennes pouvait le faire souffrir.
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First Act. [Eva]

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