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Anonymous
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Lun 19 Mar - 22:55

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Assise devant l'enclos des félins, je prenais des notes sur le comportement de ces animaux majestueux quand mon collègue entra pour se positionner derrière moi. Des suites de mon passé difficile aux cotés d'Andreï, je me contractais automatiquement pour me tourner partiellement et le regarder. « Que se passe-t-il, demandai-je d'un ton neutre avant de reporter mon attention sur mes patients. » Cela faisait maintenant quelques années que j'exerçais ce métier extrêmement compliqué. Etre Zoologiste, ce qui revient à étudier le comportement animal. Faute de pouvoir partir en Afrique à cause de ma récente maternité, j'avais trouvé un emploi quand Andreï avait été incarcéré histoire de subvenir à mes propres moyens. Je passais donc mes journées assise dans l'enclos, au laboratoire du zoo ou encore aux côtés des nombreux vétérinaires pour essayer de remplir mon livre qui reposerait sur le comportement animalier des félins en zone de captivité. Chose compliquée mais extrêmement bien rémunérée surtout quand on est maman d'un petit garçon. Petit garçon adorable qui m'attendait à la crèche. Merde, je suis retard.

Passant une main dans mes cheveux blonds nouvellement coupés, je partis en toute hâte en saluant le personnel du zoo avant de monter dans ma voiture qui tombait en miettes. C'est étrange quand on y pense. J'habite dans un tout petit appartement, j'ai une bagnole pourrie et un compte en banque bien garni. Serait-ce par précaution parce que le seul homme que j'ai aimé n'avait pas un sou ? Je ne voulais pas finir comme Aaron. Je me raclais la gorge tandis que je me garais devant la crèche pour descendre et me faufiler entre toutes les mamans hystériques qui hurlaient parce qu'elles avaient une minute de retard. On se calme mesdames, le petit ne va pas s'envoler. Je retrouvais mon petit blondinet qui jouait seul dans son coin avant de le prendre dans mes bras et déposer un baiser sur le sommet de son crâne. Quand on y pense, c'est mon portrait tout craché mais intellectuellement, il ressemble tellement à son père que j'ai un petit pincement au cœur, rien qu'en pensant à Aaron. Plusieurs fois par jour, j'avais eu l'impression de l'entre apercevoir mais furtivement. Mon coeur se posait des questions sur la présence de mon ex fiancé et amour de ma vie à San Francisco tandis que mon cerveau me hurlait de ne pas en tenir compte.

« Parc... ? Me demanda le petit démon. » Je tournai ma tête vers lui avant de rajuster son bonnet et de remettre son écharpe. Il planta ses yeux bleus dans les miens et je lui souris tendrement avant de le poser dans la poussette et d'aller au parc qui se situait en face de la petite école. Une fois dedans, je vérifiais que tous les parents surveillaient les enfants avant de m'asseoir sur un banc, détachant le petit et lui donnant son gâteau. « Tu fais attention Illarion. Et ne cours pas surtout. » Maman poule. Je ne supportais pas qu'on touche à mon petit. Je réajustais mes lunettes avant de reposer mon dos correctement dans le banc, allumant une cigarette. Je ne fumais que depuis peu de temps. Depuis que le procès avec Andreï avait débuté mais j'en avais besoin. Au loin, je crus apercevoir quelqu'un alors, je demandai à une dame à ma droite de surveiller Illarion avant de me lancer à la poursuite de l'homme que je pensais être Aaron. « Aaron, attends moi, hurlai-je avant de me mettre à courir. » Je savais que c'était lui, je le sentais, j'en avais besoin. « Aaron, m'époumonnai-je avant de m'arrêter, le visage baigné de larmes. » Faites que ce soit lui. Faites qu'il me pardonne. Par pitié.
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Anonymous
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Jeu 22 Mar - 20:50

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Le soleil qui émanait dans la pièce me tirait de mes rêveries et surtout la musique de dingue que ma sœur venait de mettre dans la maison. Elle me faisait chier le matin, surtout qu’elle savait que je rentrais tard le soir, vu que j’étais de soirée et que le bar fermait à trois heures du matin. « ROKSANAAAAAAAAAAA ETEIND-MOI TA MUSIQUE A LA CON ! » Balançant la télécommande de ma télé contre le mur, je l’entendais protester mais elle ne baissait pas le son. Putain. Repoussant les couvertures d’un coup de pied et me levais, me frottant le visage pour gommer toute trace de fatigue restante. Je vais la tuer. « Ебля Роксана, вы не можете выключить музыку вслух? Я хочу спать! СПАТЬ! Вы не понимаете, что я прихожу домой поздно? » Elle me fixait un air dubitatif dressé sur son visage. « Ну извините сэр! Вы меня раздражают Аарона. Хватит жаловаться дерьмо. » Soupirant, je la prenais doucement dans mes bras pour la serrer tendrement, je ne lui en voulais pas, mais pourtant j’étais toujours autant crever. Lui souriant avec une infinie tendresse, je lui intimais le fait que j’allais me recoucher et me redirigeais rapidement vers ma chambre pour m’affaler comme une merde dans mon lit, sommeil quand tu nous tiens et que tu ne veux plus nous lâcher.

Quinze heures. BORDEL. J’avais prévu tellement de trucs pour ma journée que je ne savais pas par où commencer, je devais aller courir, mais je n’en avais plus envie, je devais essayer de trouver Saskia, mais c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Je ne savais pas où elle vivait, je ne savais pas ce qu’elle faisait de sa vie et si ça se trouve elle était repartie en Russie. Je ne savais rien et je n’aimais pas cela. Passant par la case douche, je me décidais à aller faire un tour en centre-ville pour pouvoir trouver un cadeau pour Josh, j’étais un peu à la bourre pour son anniversaire mais tant pis. Passant devant un magasin pour enfant, je ne pouvais m’empêcher de m’arrêter pour regarder les vêtements qui étaient présents en vitrine. J’imaginais une petite Saskia dans la robe présente derrière la vitre, ou un petit Aaron dans le petit ensemble. J’aimerais vraiment savoir à quoi ressemblait mon fils ou ma fille, si il avait le sourire de sa mère et son regard. Mon égo surdimensionné n’avait jamais voulu que je lui envoie de lettre mais cela me brûlait les doigts. Je voulais lui écrire ce que je ressentais pour qu’elle revienne dans ma vie, mais je savais que si je faisais cela, ma sœur me tuerait. Oui ma sœur n’aimait plus Saskia, enfin elle lui en voulait de m’avoir fait souffrir et pour elle, Saskia ne méritait pas mon pardon. Sauf qu’elle ne savait rien de l’histoire, elle ne savait pas que j’étais le père de son enfant, elle ne savait pas ce qu’elle avait vécu avec Andreï. Elle ne savait rien et elle n’avait qu’à se taire. Avançant dans la rue après avoir arrêté de contempler la boutique, je me demandais ce que voudrait Josh comme cadeau. Oh et puis merde, je ne lui offrirais rien, il s’en remettrait facilement.

Passant devant un parc pour enfant, je me prenais en flagrant délit de niaiseries devant tous ses bambins qui jouaient. Mais putain, pourquoi fallait-il que je me sente aussi mal cette semaine ? Je ne savais pas ou était Saskia et je ne savais pas à quoi ressemblait mon enfant, alors pourquoi est-ce que j’espérais que je le verrais dans ce parc hein ? Reprenant ma route, j’entendais une nana s’évertuait les poumons « Aaron, attends moi » Cela semblait être la voix de Saskia, mais non cela n’était pas possible, trop grande coïncidence, secouant la tête, j’avançais enfonçant mes mains dans mes poches. « Aaron » Son cri semblait être un cri de détresse. Me rapprochant de la jeune fille qui pleurait, je lui tendais un mouchoir. « Je m’appelle Aaron mais je ne pense pas que ce soit moi que vous cherchiez… A vrai dire je cherche quelqu’un aussi, mais à mon avis nous ne cherchons pas la même personne. » Je lui souriais poliment avant d’essuyer une larme qui venait de couler sur sa joue. « Arrêtez de pleurer… L’homme que vous cherchez, n’aimerais certainement pas vous voir comme ça. » Elle ressemblait étrangement à la femme que j’aimais, mais la femme serait beaucoup beaucoup trop grande … non ?

Spoiler:
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Anonymous
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Jeu 22 Mar - 23:04

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Ma vie sans lui n'avait plus aucun sens. Je l'avais su dès que j'avais quitté le parloir mais je devais avancer. Je devais avancer pour Illarion. Illarion, mon petit que j'avais protégé au détriment de ma propre vie ou de ma propre liberté. Quand je regardai à travers ses yeux, quand je regardai son visage et bien qu'il fut blond, je reconnaissais l'homme que j'avais toujours aimé. Mais comment aurais-je pu restée avec Aaron ? Il avait été merveilleux durant notre relation, il m'avait comprise au delà de toutes mes espérances, il m'avait comblé au delà toutes mes attentes mais quoi que je fasse, quoi que je dise, rien ne sera suffisant. Mon fils n'aurait pas connu son père et en aurait souffert. Je pensais que Andreï aurait pu nous apporter la stabilité et la sécurité mais j'avais tord. J'avais faux et je ne savais plus comment faire. Ma tête blonde se retrouvait sans modèle masculin tandis que je me retrouvais brisée, délaissée au point de tout abandonner. La nuit, je faisais encore des cauchemars de ses coups, de ses étreintes que je ne voulais pas. J'étais incapable de coucher avec quelqu'un. Je ne pouvais pas pour la simple et bonne raison que je savais que seul Aaron me convenait. Mais il n'était pas là et j'avais du traverser le procès toute seule. Mon corps serait à jamais marqué à cause des cicatrices, des fissures de mon âme. Je ne parvenais pas à tout chasser. Alors, je ne faisais rien et me contentai de subir.

Assise sur un banc, je fis comme à mon habitude. J'emmenais mon fils de deux ans au parc. J'aurai aimé l'avoir auprès de moi mais c'était impossible. J'avais appris par un ami de la famille qu'il était finalement sorti de prison mais pour combien de temps ? Je doute qu'Aaron soit au courant de ce que j'avais subi sinon Andreï serait déjà mort, gisant dans le fleuve. La crainte que ce salaud puisse échapper à la prison m'empêchait de dormir et je me suis procurée une arme au cas où que je garde tout le temps sur moi. Ma vie était devenue un véritable enfer. Je pleurais tous les soirs parce que je m'imaginais dans ses bras. Nous serions surement mariés à l'heure qu'il est. Si je n'en avais pas eu assez, si j'avais été plus forte que ça mais j'ai été d'une lâcheté sans égale. Je me haïssais pour ça. Je souriais cependant. Je souriais à ce petit être qui me lançait un dernier regard avant de partir jouer. Les personnes présentes me connaissaient puisque beaucoup d'entre elles habitaient dans mon immeuble ou emmenaient leurs enfants à la même crèche que le mien. Leur adressant un sourire compatissant, je plongeai dans mon étude sur les tigres du Bengale. Ce n'est que quand je relevais la tête pour la dixième fois que je crus l'apercevoir. Alors alerte, je posais mes affaires sur le côté pour me lever, demandant à Mary de surveiller le petit. Puis, je partis en courant passant devant le gamin en lui disant que j'allais revenir.

Ce n'est pas possible.
Cela ne pouvait être lui.
Je m'arrêtais à sa hauteur avant de me mettre à pleurer parce que j'étais à bout quand il se retourna et je sentis mes jambes lâcher sous mon poids. Je dus faire un effort gargantuesque pour tenir encore debout. « Je m’appelle Aaron mais je ne pense pas que ce soit moi que vous cherchiez… A vrai dire je cherche quelqu’un aussi, mais à mon avis nous ne cherchons pas la même personne. » Il posa sa main sur ma joue et je levais les yeux pour croiser ce regard qui me hantait tant. Celui de mon fils. Je voulus dire quelque chose mais j'en fus incapable. « Arrêtez de pleurer… L’homme que vous cherchez, n’aimerais certainement pas vous voir comme ça. » Il ne me reconnaissait donc pas. Où m'avait-il volontairement occulté de son esprit ? Je me rapprochai de lui avant de murmurer doucement. « Mais cet homme c'est toi. » Je posai une main sur sa joue pour me mettre sur la pointe des pieds m'apprêtant à l'embrasser. Je pouvais sentir son souffle se mêler au mien mais quelqu'un vint gâcher ce beau moment. « Hé Saskia, y'a ton gosse qui vient de pousser Tom. Tu devrais venir... la mère est hystérique. » Je me détournai alors à contrecœur d'Aaron pour emboiter le pas à la nana et la suivre jusqu'à l'aire de jeux. Là, je fis Sarah gueuler sur mon petit bout qui pleurait à chaudes larmes. « Non mais ça va oui, dis-je en attrapant mon petit qui enfouit sa tête dans mon cou. » La rouquine me jeta une œillade noire avant de recommencer à gueuler mais sur moi ce coup-ci. « Tu devrais éduquer ton gosse Saskia. J'aurai pensé qu'avec ce que tu avais subi, il saurait faire preuve d'un peu de respect. Mais visiblement tu n'es pas très douée pour les dresser aussi petit soit-il. » Je vis rouge avant de poser mon gamin à terre qui se mit derrière moi qui courut se réfugier au loin comme s'il savait ce qui attendait la malheureuse. Un feulement sonore s'échappa de ma gorge et je lui sautais dessus pour abattre mon poing dans la figure de la malheureuse. « Tiens ta langue espèce de pouffiasse, hurlai-je tandis qu'on m'arrachait à elle. » Je me débattis avant de me dégager, oubliant la présence d'Aaron dans l'assemblée. « ILLARION, intimai-je à mon fils, on s'en va. Et au passage Sarah si t'avais appris à ton fils à être autre chose qu'une poule mouillée, il ne se ferait pas taper dessus par un enfant qui a la moitié de son âge. Bonne journée. » Je ponctuais ma phrase d'un sourire ironique avant de balancer la sacoche de mon petit sur l'épaule, lui collant la tétine dans le bec et le prendre dans mes bras pour quitter le parc à grandes enjambées en jurant en russe entre mes dents.
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Anonymous
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Mer 28 Mar - 22:59

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QUELQUES ANNÉES PLUS TÔT :

Assis près de la table du parloir, j’attendais une visite qui n’était pas prévue, on ne m’avait pas dit qui venait et je me demandais si c’était ma sœur ou si c’était Saskia. C’était elle. Souriant, je me levais pour la prendre dans mes bras. Elle semblait … distante. Je fronçais les sourcils en nous faisant asseoir. « Princesse, tu es venu, enfin. Je commençai à m'inquiéter. Tu vas bien … ? » Je me faisais du souci pour elle, étant donné l’air grave qu’elle avait adopté en entrant dans le parloir. Pour la rassurer, je saisissais sa main avec une douceur déconcertante. J’avais peut-être passé un bon bout de temps en prison, mais j’avais toujours eu peur de la perdre, et c’était cela qui me faisait tenir debout. Je voulais préserver notre amour. « Que se passe-t-il princesse ? » L’inquiétude se lisait dans ma voix et je n’arrivais pas à me dire qu’elle avait peut-être eu un problème. Un problème que je ne pouvais pas résoudre en étant assis ici. « Je suis enceinte. » Mon cœur explosait de bonheur. Je souriais et me levais avec une joie mal contenue. Elle était enceinte de notre enfant… Un bout de moi et un bout d’elle. Un petit bonheur. Notre petit bonheur. La prenant dans mes bras, elle se reculait ce qui déclenchait en moi une interrogation sans précédent, qu’avait-elle ? « Je suis désolée. Il m'a... m'a dit qu'il serait là. C'est fini, Aaron. Je t'aimerais toujours mais je... je... peux plus. Je supporte plus les séjours en prison. Le bébé va avoir besoin d'un père. Tu seras... tu seras mieux sans nous. » le déni, la colère, les négociations, la dépression, l'acceptation. J’avais passé ces cinq étapes en … deux minutes top chrono. Je ne comprenais pas de qui elle parlait, je voulais savoir qui était celui qui allait prendre une place dans son cœur aussi importante que la « mienne ». « Qui ça « Il » ? » « Andreï. Nous allons nous marier. Je suis navrée. Je t'aime. » Elle m’embrassait et partait. Frappant dans le mur, je demandais au gardien à aller directement dans la salle de sport. Je frappais le sac de sable, je frappais si fort que je ne remarquais pas la douleur qui venait de prendre forme quand je frappais. Mes poings saignaient et je m’en fichais. Je me fichais de tout désormais, ce n’est qu’en remarquant le sang prendre une forme bizarre sur le sac de sable que je me rendais compte de ma… débilité. J’avais joué au con je l’avais perdu. Quoi de plus normal. Peut-être qu’au fond de moi je ne l’avais jamais mérité.

FIN DU FLASH-BACK

Je me souvenais toujours du sentiment qui avait pris place quand elle était partie, je n’étais plus le même et au fond de moi, je ne redeviendrais moi-même que quand elle serait la, à mes côtés avec mon enfant, c’était pour cela que j’étais venu ici. A San Francisco. Pour la retrouver, pour être à ses côtés. Je n’avais jamais spécialement eu le rêve américain, mais elle était mon rêve américain. J’étais niais quand je pensais à elle mais je m’en fichais. Je l’aimais et c’était cela qui comptait. J’avais couché avec plusieurs filles, pour parvenir à l’oublier, à oublier son corps, son parfum, son sourire, sa voix. Mais jamais je n’étais parvenu à le faire, comme si elle était encrée dans mon esprit, comme si lorsque je pensais l’oublier, elle revenait délicatement et finement dans mon esprit pour me dire « Je suis toujours là, et je le serais toujours. » Alors j’avais cessé d’essayer de l’oublier et j’avais vécu avec un souvenir. Un souvenir tellement beau. Enfin jusqu’à ce que je croise cette fille qui pleurait dans la rue en appelant un Aaron. Elle lui ressemblait tellement que cela en était troublant. La vie avait peut-être décidé de nous réunir finalement. Peut-être. . « Arrêtez de pleurer… L’homme que vous cherchez, n’aimerais certainement pas vous voir comme ça. » Elle n’avait pas changé tant que cela … Si ? Peut-être … « Mais cet homme c'est toi. » Je souriais, retrouvant la sensation de tous mes membres, comme si mon cœur se remettait à battre après des années de pause. Son souffle contre le mien, j’approchais doucement mon visage du sien jusqu’à ce que nos lèvres se frôlent et que … nous soyons interrompu par une femme qui venait d’arriver en courant. « Hé Saskia, y'a ton gosse qui vient de pousser Tom. Tu devrais venir... la mère est hystérique. » J’haussais les épaules alors qu’elle se détachait de moi pour suivre la femme qui était à la limite de l’affolement. J’allais voir mon enfant… Je n’avais pas peur, je n’étais pas apeuré contrairement à ce que j’avais pu penser. « Non mais ça va oui » Je restais à l’écart de l’aire de jeux en le voyant s’énerver. Je ne l’avais jamais vu énervé et cela me choquait quelque peu. « Tu devrais éduquer ton gosse Saskia. J'aurai pensé qu'avec ce que tu avais subi, il saurait faire preuve d'un peu de respect. Mais visiblement tu n'es pas très douée pour les dresser aussi petit soit-il. » Pardon ? Etait-elle sérieuse ? Me rapprochant des deux jeunes femmes, je la fixais, serrant les poings. « Vous êtes …. » Elle sortait de ses gonds, posant son fils parterre, j’écarquillais les yeux en la voyant sauté sur la pauvre femme. Le petit se tenait à mes pieds et je le prenais doucement dans mes bras pour qu’il se cache dans mon cou. Je tenais mon fils dans mes bras et je ne m’en rendais pas compte, trop absorbé par le spectacle qui se tenait devant mes yeux, j’avais quitté un ange et je me retrouvais devant un démon. Oh mon dieu.

L’une des femmes présente dans le parc détachait Saskia de la pauvre femme. J’étais choqué. Réellement choqué. « ILLARION on s'en va. Et au passage Sarah si t'avais appris à ton fils à être autre chose qu'une poule mouillée, il ne se ferait pas taper dessus par un enfant qui a la moitié de son âge. Bonne journée. » Il s’appelait donc Illarion, cela me fit sourire alors qu’elle le prenait de mes bras, lui collant sa tétine dans la bouche. La suivant à grande enjambées, je la stoppais une fois éloignée du parc. « C’est vraiment toi… » La rapprochant de moi, je ne pouvais m’empêcher de la serrer dans mes bras, fermant les yeux. « Alors … c’est lui .. ? » Je parlais de mon fils, peut-être qu’elle avait eu un autre enfant après tout. Un problème peut si vite arriver. Mon front contre le sien, je déposais délicatement mes lèvres contre son front. Elle m’avait tellement manqué que je ne savais que faire.
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Ven 30 Mar - 0:12

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L'amour était quelque chose de si vague. D’insaisissable. Cela faisait maintenant combien de temps que je n'avais pas cru en une once d'amour ? Une petite étincelle ? Une petite flammèche ? Bien entendu, je portais un amour sans limite à mon fils mais je ressentais ce manque. Son manque. Je le connaissais depuis que j'avais cinq ans, ce qui fait quand même une bonne partie de ma vie. Il m'avait sauvé des griffes de ces méchants garçons qui étaient venus à l'école pour me maltraiter, il m'a toujours choyé et je l'ai laissé sans aucun remord. Mais qu'il me comprenne, j'en avais eu assez, assez de tout ça. Assez de ses absences, de ses séjours en prison. Je voulais quelqu'un qui soit présent pour mon fils et moi. Andreï avait promis tant de choses. On ne se doute pas un seul instant que sous ses apparences de gentlemen se cachait un véritable salaud. Un monstre aurait également fait l'affaire. Je connaissais Andreï depuis longtemps parce qu'il était le meilleur ami d'Aaron. Meilleur ami mon cul. Nous ne sommes pas restées ensembles cent sept ans puisque cela fait environ six mois que je suis célibataire et que je suis ici à San Francisco. Quand j'ai rompu mon engagement avec Aaron le beau petit Russe (alias homme de ma vie, père de mon fils etc.), j'ai suivi mon nouvel amant (ce statut est légèrement surfait dans mon cas) aux États-Unis. Nous avons commencé par vivre à New-York (oui mon fils est américain) où pendant deux trois mois après ma grossesse, il savait se montrer charmant. Bêtise, connerie. On ne doit jamais croire un mec en costume. Jamais. Du coup, je l'ai cru parce que je suis blonde et naïve.

Illarion venu au monde, mon petit ami, fiancé ou chose bizarre, se mit en quête de me demander son du. A savoir du sexe. J'ai refusé bien sûr. Parce que bien qu'Andreï soit un homme tout à fait charmant (à regarder, je précise), il était un vrai monstre. Au début, il a fait mine de comprendre puis il a commencé à péter un plomb. C'est comme une échelle montante. Le garçon est gentil, ensuite il s'en prend aux objets, puis à vous. Les mains dans la figure, les coups de poing, les coups de couteaux. Mon dos ressemble à un échiquier vivant. Il est strié de partout. Pourquoi suis-je restée avec lui alors ? Pour Illarion.  Je voulais qu'il ait un père. Mais l'animal n'aimait même pas le bébé. J'ai pris des cours de tir pour finir par posséder une arme légalement. Je ne suis pas une hors la loi. Pris des cours d'auto-défense et si je me suis spécialisée auprès des félins, ce n'est pas pour rien. Il s'en est pris à mon bébé. Il a commencé par hurler, a voulu le frapper mais n'a pas eu le temps. J'ai attrapé le premier truc qui venait (à savoir la lampe très laide de feu sa mère) et je lui ai explosé sur le crâne. J'ai aussitôt appelé la police et après un examen gynécologique et de toutes les parties de mon corps, il était clair que j'avais été maltraité. Dès que ce salopard a été enfermé, je suis partie de la maison, enfin de sa maison, pour retrouver mon job, un petit appartement et même avoir des amies. Des drôles d'amis d'ailleurs. Mais je ne suis pas toute seule.

Avec certaines mamans, on prend souvent l'habitude de se retrouver au parc pour parler de nos journées. Genre tandis qu'elles me disent qu'elles font des gâteaux et des sushis, je fais des vaccins pour les tigres ou je les nourris et je leur fais des doudousses. Mais ce jour-là était différent parce que je suis face à l'homme de ma vie. Enfin, l'homme de ma vie est extrêmement surfait puisque c'est Aaron. Nos lèvres se touchaient presque, nous étions dans une sorte de symbiose. C'est moche, c'est niais mais c'est vrai. Quand une de mes amies vint me dire que mon petit démon de fils (oui, c'est un démon et pas un ange. Un démon à tête d'ange) venait de pousser Tom. Encore ??? Il le fait à chaque fois. Je serrais les poings avant de les enfoncer dans mes poches en serrant mes dents pour emboiter le pas et finir sur l'aire de jeux. Là, je la vis hurler sur mon fils. Je revins alors quelques mois en arrière et après une réplique bien cinglante, je fonçais sur elle pour lui tirer les cheveux, la mordre, enfin lui en faire voir de toutes les couleurs quand on me détacha d'elle. Non mais j'en ai marre à la fin. Je pris donc mon fils, lui collait sa tétine dans le bec pour partir quand Aaron nous rattrapa. « C'est vraiment toi... » Je haussai les épaules avant de lever les yeux vers lui. « Oui, Aaron. C'est bien moi... après... deux ans. » Je me rapprochai sans lâcher le petit quand il me prit dans ses bras et je sentis les larmes me monter aux yeux. « Alors... c'est... lui ? » Il déposa un baiser sur mon front tandis qu'Illarion s'agitait dans mes bras. « Yion, yion. Grr grr, crachait-il sur son père. » Je finis par éclater de rire, pleurant quand même, les essuyant du revers de ma main. « Oui, c'est ton fils. » Je finis par prendre le petit et lui montrer Aaron. « T'as vu, c'est Papa mon chéri ? Tu veux aller dans ses bras ? » Je fus prise d'un violent sanglot. « Je suis... Je suis... » Je n'arrivai pas à le dire. Je me retins cependant parce que l'autre connasse nous regardait derrière et je soupirai. « Tu veux... venir prendre un thé à la maison ? » Je m'approchai à nouveau pour glisser le bébé dans ses bras et déposer un baiser sur sa joue, descendant jusqu'à ses lèvres pour me relever. « Je suis contente que tu sois... » Le petit attrapa ma manche. « Grrrr, grrr, yion yion. » Je secouai la tête avant de lui faire un bisou sur la joue à mon petit. « On ira voir les tigres et les lions demain mon bébé. Maman t'emmènera avec elle au travail. Oh oui, je suis zoologiste au zoo. Et toi, t'es devenu quoi ? Dis-je à l'intention de mon ancien fiancé. »
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Anonymous
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Jeu 5 Avr - 22:36



Décevoir, verbe transitif
« Ne pas répondre aux attentes, aux espoirs de quelqu'un. »


Je ne savais même pas ce que j’avais ressenti quand elle était partie, mais ce sentiment, cette chose qui m’habitait depuis son départ de la prison était gravé en moi. Je n’arrivais pas a réprimer ce sentiment quand bien même j’étais dans la même ville qu’elle. Je ne lui en voulais pas non, je voulais seulement son bonheur et je savais que son bonheur était dans mes bras. Que son bonheur, il se résumait à nous. Je la connaissais par cœur, elle avait été ma meilleure amie avant d’être ma petite amie, puis ma fiancée. Je lisais en elle comme dans un livre ouvert. Je savais que quand elle essayait de me rendre jalouse avec un autre homme, elle n’était pas heureuse. Je pouvais le voir dans son regard, ce regard qui exprimait tellement de choses. Je voyais dans ses yeux, qu’elle fuyait, elle fuyait ce qu’elle ressentait pour moi. J’en avais eu la confirmation quand elle m’avait embrassée ce soir ou nous étions seuls. Je ne lui avais jamais avoué la force de mon amour, je ne lui avais jamais avoué que même si je faisais semblant de ne pas être jaloux, je l’étais réellement et que tout ce que j’avais voulu au fond pendant mon adolescence c’était l’embrasser. Poser mes lèvres sur les siennes et lui dire les trois mots qu’elle attendait sans me le dire. Je la voulais pour moi et j’avais mis un petit bout de temps pour l’avoir et j’avais mis encore moins de temps à perdre la femme de ma vie. J’avais joué au con, je méritais ma douleur mais je ne voulais, je n’avais pas voulu qu’elle ressente la même chose que moi. J’aurais voulu qu’elle soit heureuse avec Andreï même s’il avait joué au salaud avec moi, et d’après ce que j’avais entendu, elle n’avait pas eu ce qu’elle méritait –à savoir du bonheur et une vie sentimentale et familiale épanouie.-

J’avais un bon nombre de fois demandé des nouvelles d’elle a Roksana mais elle avait toujours refusé catégoriquement de m’en donner. Elle ne voulait plus que je pense à elle mais pourtant c’était ce que je faisais chaque jour allonger sur mon lit de cellule. Je me ressassais les moments passés en sa compagnie, les effusions d’amour, les nuits d’amour que nous passions, les photos souvenirs. Mais un souvenir n’est rien comparé au moment vécus. Je le savais très bien. Je savais aussi que je n’aurais certainement plus le loisir de revivre ses moments avec elle. Je ne pourrais plus revivre la sensation que j’avais en me réveillant le matin et en la voyant s’étirer comme un félin, avant que sa tête ne se pose sur mon torse. Je ne pourrais plus non plus revivre les soirs ou je rentrais de réunion officieuses et qu’elle était la, assise dans le canapé à manger de la glace. Je n’arrivais pas à oublier son souvenir, à me dire que tout était terminé. Je vivais dans un souvenir clairement et simplement depuis que j’étais entré dans cette prison et depuis que j’en étais sorti. Je vivais dans un souvenir qui me hantait, je voulais la retrouver et dieu seul sait tout ce que j’aurais fait pour la retrouver. Peut-être que c’était pour cela, que j’avais été au courant de sa ville actuelle de résidence. Peut-être que c’était dieu qui m’avait finalement mis sur le chemin de San Francisco ce soir-là dans le bar alors que j’étais en plein service. Et c’était pour cela que j’étais venu m’enterrer ici avec ma sœur. Elle ne savait pas les vraies raisons et c’était tant mieux.

Tout était passé maintenant, et je me concentrais principalement sur le présent. Même si je vivais avec beaucoup de remords j’avais oublié. Tout oublier les conneries passées et j’étais prêt à repartir de l’avant. C’était pour cela que j’étais la dans cette rue. Et elle était la en face de moi, nous étions si proches mais si loin à la fois. Je ne savais pas comment faire pour lui dire tout ce que je ressentais. Je l’aimais, mes sentiments étaient restés intact mais je ne savais pas comment lui dire. Nos lèvres venaient de se frôler et mon cœur s’était remis à battre. Le moment aurait pu être merveilleux, si une des « amies » de Saskia n’était pas venue lui dire que son fils … wait wait, notre fils avait frappé un autre enfant. Il avait l’air d’avoir mon caractère et cela me faisait sourire alors que je la suivais de loin, alors qu’elle était en train d’hurler sur une bonne femme. Elle me choquait. Je ne l’imaginais pas comme cela. Elle avait … changé en bien ? Je n’en savais rien. Une fois la querelle terminée, elle prenait « son » fils de mes bras pour pouvoir lui coller sa tétine dans la bouche avant de partir. Je ne devais pas la laisser partir comme cela, sans explications. Alors mes jambes me guidaient directement à elle. La prenant dans mes bras, je la serrais tendrement, en lui demandant si c’était bien elle. Je ne pouvais pas y croire « Oui, Aaron. C'est bien moi... après... deux ans. » Elle semblait … perturbée, je le sentais. Je la connaissais par cœur. « Alors... c'est... lui ? » Quelle question conne. Je me doutais bien que c’était lui. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de lui poser la question. « Yion, yion. Grr grr » Je riais avant de lui caresser doucement sa joue tandis qu’il grognait. Je souriais en coin. Je l’entendais rire et son rire me rappela le passé. Me retirant Aaron des bras, elle me désignait du doigt alors que je passais une main gênée derrière ma nuque en me la caressant par nervosité. « T'as vu, c'est Papa mon chéri ? Tu veux aller dans ses bras ? » Je ne savais que faire, encore une fois. « Je.. Je sais pas si .. » Je la fixais, elle était … vraiment bizarre. « Je suis... Je suis... » « Chut… » Me rapprochant d’elle, je caressais doucement sa joue pour la calmer. Je ne voulais pas qu’elle pleure. i Je souriais tendrement, tandis que ma main continuait de caresser sa joue mouillée par ses larmes. Acquiesçant en silence, je prenais doucement l’enfant dans mes bras, le tenant fermement de peur de le faire tomber, mes bras le berçait avec automatisme. Ses douces lèvres se déposèrent sur ma joue avant de glisser sur mes lèvres, tandis que je les embrassais avec douceur. Une douceur infinie qui voulait signifier « Je suis et je resterais la … avec vous. » « Je suis contente que tu sois... » Que je sois quoi ? Ici ? C’était le fruit du hasard. Cependant sa phrase fut coupée par notre fils qui lui tirait sur la manche. « Grrrr, grrr, yion yion. » Je riais avant d’embrasser la joue du petit. « On ira voir les lions après si tu veux petit bout… » Elle embrassa l’autre joue en me fixant par la suite. « On ira voir les tigres et les lions demain mon bébé. Maman t'emmènera avec elle au travail. Oh oui, je suis zoologiste au zoo. Et toi, t'es devenu quoi ? » Zoologiste ? Cela ne m’étonnait pas, elle aimait les animaux. Depuis qu’elle était petite elle les aimait. « Je.. Après être sorti de prison, j’ai bossé dans un bar et la je bosse dans un petit bar à San Francisco avec des … amis » Attrapant doucement sa main, je posais le petit sur mes épaules avant d’entrelacer nos doigts. Nous étions un peu comme une famille à ce moment-même « Tu … habites loin ? » Je laissais Illarion faire du tam-tam sur ma tête, tandis que je maintenais fermement son dos de ma main libre.


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Dim 8 Avr - 12:02

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Quelles étaient les probabilités pour qu'Aaron et moi soyons dans la même ville ? Quelles étaient les probabilités pour que nous soyons dans le même parc au même instant ? Aucunes. Mais pourtant c'était ce qui c'était produit. Je l'avais vu de loin et je n'avais pas compris ce qui m'avait poussé à prendre mes jambes à mon cou et à lui courir après comme s'il était le lapin blanc d'Alice aux Merveilles en laissant mon fils sous haute surveillance. J'avais eu quelques ennuis avec Illarion. Il ressemblait tellement à Aaron dans sa manière de se comporter, dans sa manière de frapper tout le monde que je chérissais mon fils plus que tout à défaut d'avoir le père. Je n'ai jamais aimé Andreï et dieu seul sait que j'ai pourtant essayé en l'embrassant, en voulant lui donner mon corps (sans grand succès) et en restant près de lui mais je pense que mon 'fiancé' a du le sentir. Au début, ce n'était rien que des crises de colère sans aucune importance. Cela ne me gênait pas. Puis les crises se sont accélérées, se sont rapprochées et les coups ont commencé à pleuvoir. Tant qu'il ne s'en prenait pas à Illarion cela ne me gênait pas. La douleur ressentit, les cicatrices, les viols m'ont meurtris au plus profond de moi-même. Je me rappelle encore de quand je me suis retrouvée attachée au lit sans aucun souvenir de la veille, complètement droguée, les poignets sanguinolents et lui qui se baladait avec un couteau sur mon corps en me murmurant des paroles incompréhensibles. « Tu es devenu fou, lui avais-je dit tandis qu'il me lacérait la chair. » La plus douloureuse fut celle de mon omoplate et j'avais eu du mal à fournir une excuse valable. C'est pour ça que je ne me suis plus jamais laissée faire.

Nombreuses sont les femmes battues qui se suicident après ou qui refont leurs vies. Moi y compris. J'ai pris des cours de self défense, des cours de tir (oui, je dors avec un flingue mais on est jamais trop prudents) et j'ai claqué mon comportement sur celui des fauves. La gentille et douce Saskia était morte le soir où Andreï s'en était à mon fils. Et oui, je lui avais explosé le crâne dans un hurlement de rage avec le premier objet qui venait. J'aurai pu le tuer si mon fils n'avait pas été là. Et le laisser tout seul ? Hors de question. Les preuves apportées, les examens gynécologiques ont admis les faits. Il m'avait battu, violée, torturée, fin de l'histoire. C'est pour ça que la phrase de la gentille mère de famille made in Wisteria Lane m'a fait sortir de mes gonds. Je l'avais frappé. Nettement avant de me relever et de lui lancer dans un sifflement une phrase empoisonnée. Puis, attrapant mon fils, je m'empressai de quitter ce parc où ces bourgeoises me donnaient envie de péter une pile. Je suis passée devant du monde alors choqué mais je n'en avais rien à faire jusqu'à ce qu'Aaron nous rattrape. J'avais oublié jusqu'à son existence et devant son regard, choqué, j'ai craqué. Le petit semblait reconnaître son père. Ils avaient les mêmes yeux noirs. Je les regardai à tour de rôle, explosant en sanglots. « Chut. » Il se rapprocha de moi pour caresser ma joue et je me laissai aller contre lui. J'avais tellement honte de mon comportement. Je l'embrassai donc comme si nous ne nous étions jamais quittés et que Andreï était un incident de parcours. Aaron prit son fils et je les observai un moment avant de sécher mes larmes et d'inspirer profondément comme pour calmer mes ardeurs. « Tu bosses dans un bar. Lequel ? Je ne sors pas beaucoup à cause du petit et de mon travail. Et puis même franchement, je n'en vois pas l'intérêt. » J'avais fini par hausser les épaules à sa question tandis qu'il prenait ma main et que je l'emmenais à l'appartement.

Une fois chez moi, je repris mon fils pour le mettre dans le parc, tétine dans la bouche tandis qu'il la retirait dans un 'poc' sonore et qu'il m'interpellait. « Yion, yion. » Je finis par lever les yeux au ciel avant de sourire et de lui remettre le Roi Lion. Puis j'attrapai mon énorme vieux chat roux que je caressai doucement. Vodka avait toujours été à mes côtés. Je finis par le reposer à terre et je retirai ma veste passant une main dans ma nuque avant d'aller me blottir dans les bras d'Aaron. Sans dire un mot. Je me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser à nouveau, en tremblant. « Je suis si désolée, si tu savais. Je m'en suis voulue chaque jour depuis que je suis partie mais je pensais que c'était mieux pour Illarion. Je ne me doutais pas un seul instant que... » Mes yeux se perdirent dans le vide tandis que les images de ma cohabitation me revinrent en mémoire. Je me détachai alors d'Aaron brusquement avant d'essayer de reprendre mes esprits, me braquant, peinant à respirer tandis que j'ajoutais d'une voix tremblante. « Je... je... vais... enfin... thé. » Il ne devait pas m'approcher. Non, je ne voulais pas. Enfin, si. Mais non. Je ne savais plus, j'étais perdue. Je partis dans la cuisine, lui tournant le dos avant de me remettre à pleurer.
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Lun 9 Avr - 12:10

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Je ne l’avais jamais oublié. Je rythmais mes jours avec les souvenirs brûlants de notre « ancienne » vie. J’avais souvent des bribes de moments doux passées en sa compagnie. Mais j’avais envie, de revivre tout. Je méritais cette souffrance, je méritais tout ce que j’étais en train de vivre, l’état dans lequel je me trouvais était entièrement de ma faute. Elle m’avait demandé d’arrêter mes conneries et je n’avais pas voulu. J’avais prévu d’en faire un dernier et j’avais été chopé. Bien fait pour ma gueule. Je pensais qu’elle me détestait, qu’elle ne voulait plus entendre parler de moi. Et elle avait raison, elle avait raison de me haïr comme cela. Parce que j’étais qu’un pauvre connard qui pensait qu’a sa gueule plutôt qu’à celle de la femme qu’il aimait. J’étais un lâche mais ce n’était qu’un détail. J’étais venu à San Francisco pour retenter ma chance, pour la revoir ne serait-ce qu’une seule fois pour lui expliquer pourquoi j’avais fait cela. Je lui devais des explications, je me devais de lui dire tout ce qui avait traversé mon esprit durant le braquage de la bijouterie. J’avais pensé à elle, en entrant dans la bijouterie, j’avais pensé à elle quand les cris des personnes présentes dans la bijouterie avaient percé le silence pesant. J’avais pensé à elle quand on m’avait arrêté et je me sentais complétement con. J’étais con parce que je sentais que cela allait mal tourner, mais non, j’y étais allé quand même. Elle était venue me voir, bon nombre de fois et je sentais dans son regard la tristesse, la déception et je voulais à tout prix réparait cela aujourd’hui, je voulais la rendre heureuse comme j’aurais dû la rendre heureuse quelques années auparavant. Je me sentais prêt à le faire, je devais le faire pour elle et notre enfant. Notre enfant est-ce qu’il m’accepterait ? Je ne voulais pas que mon enfant me déteste. Je voulais être avec lui, je voulais le serrer dans mes bras, me réveiller la nuit pour pouvoir le regarder dormir. Je voulais avoir une vie de famille avec elle. Je le souhaitais réellement et j’étais prêt à tout pour cela.

Je n’en revenais pas mes yeux, elle était la devant moi. Elle venait de me courir après croyant me voir et elle avait bien fait. Je ne savais pas quoi faire, ma conscience m’intimant de partir. Les questionnements avaient pris place. Est-ce que j’allais la rendre heureuse ? Est-ce que j’allais pouvoir vivre avec mon fils qui devait déjà avoir bien grandi ? Est-ce que j’allais être à la hauteur ? Tant de questions tournaient dans ma tête tandis que nos lèvres s’effleuraient. Nous nous cherchions mutuellement et le fait qu’une bonne femme nous coupe dans notre élan de retrouvailles me faisait grogner alors qu’elle partait d’un pas rapide vers le parc. J’allais voir mon enfant. La voyant s’énerver, je récupérais le petit dans mes bras pour le bercer alors qu’il voyait sa mère s’énervait. Mon dieu, elle me faisait peur. Berçant l’enfant, je la regardais venir telle une furie alors qu’elle récupérait le petit pour lui coller sa tétine dans la bouche. Pauvre enfant. Après qu’elle ait fui, je la suivais d’un pas décidé avant de la prendre dans mes bras et de la serrer tendrement pour qu’elle puisse se calmer. Je n’en croyais pas mes yeux et je lui demandais si c’était bien elle. Oui c’était elle, depuis deux ans. Mon dieu. Elle était … si belle. Regardant le petit, je la voyais elle. Il avait son visage et il avait mon regard. Il allait faire des ravages. Je ne parvenais pas à la calmer et cela m’attristait réellement. Quand nous étions plus jeunes j’y arrivais facilement mais le temps avait passé et son caractère s’était forgé. Mon fils semblait être adoratif des lions, vu comment il réclamait d’aller voir les lions. Mais sa mère ne voulait pas. « T'as vu, c'est Papa mon chéri ? Tu veux aller dans ses bras ? » J’avais peur de le faire tomber, je ne voulais pas le prendre mais j’allais bien être obligée. « Je.. Je sais pas si .. « Je suis... Je suis... » Elle n’avait pas à être désolée et je l’intimais de se taire pour qu’elle n’ait pas à dire ces mots. Prenant l’enfant dans mes bras, je le berçais tendrement. Ses lèvres vinrent trouver les miennes avec tendresse. « Je suis contente que tu sois... » Si elle savait que j’étais venu dans l’optique de la revoir. Elle serait choquée. « Grrrr, grrr, yion yion. » Quel obstiné cet enfant ! Le provenant que nous irions après si elle le souhaitait, elle lui disait qu’elle allait l’emmener demain. WHAT ? Mais elle … bossait, elle allait le … oh non. Elle sanglotait après m’avoir demandé ou je travaillais. Je lui précisais que je bossais dans un bar. C’était trois fois mieux que de faire des braquages non ? « Tu bosses dans un bar. Lequel ? Je ne sors pas beaucoup à cause du petit et de mon travail. Et puis même franchement, je n'en vois pas l'intérêt. » Je riais doucement avant de mettre le petit sur mes épaules « Je travaille au Manchester… C’est cool même si bon voilà quoi. » Je souriais alors qu’elle nous emmenait à son appartement. J’allais enfin rentrer dans son univers.

Après dix bonnes minutes de marche, nous arrivions chez elle et elle collait son fils dans le parc tandis qu’il réclamait une fois de plus les lions. Elle lui mettait « Le roi Lion » à la télévision et je me prenais à fredonner l’air de « Hakuna Matata » Regardant l’environnement qui était autour, je voyais Vodka, ce chat qui était con comme un manche à balai mais qui me faisait bien rire. La voyant retirer sa veste, je la détaillais pour voir à quel point elle s’était embellie avec le temps. Se rapprochant de moi, elle venait se blottir dans mes bras et je remarquais une cicatrice le long de sa nuque. Je me retenais de lui poser une quelconque question, mais je me retenais, je ne voulais pas gâcher ce magnifique moment. Elle posait ses lèvres sur les miennes, et je prolongeais en caressant sa joue. « Je suis si désolée, si tu savais. Je m'en suis voulue chaque jour depuis que je suis partie mais je pensais que c'était mieux pour Illarion. Je ne me doutais pas un seul instant que... » Je posais un index sur ma bouche pour lui dire de se taire. Me sentant repousser violemment, je la regardais « Que… ? Saskia ! » Elle venait de partir dans la cuisine en pleurant. Putain. Me hâtant de la rattraper, je l’encerclais de mes bras pour la calmer. « Saskia… Calme toi mon amour… S’il te plaît. Calme-toi. C’est moi. C’est Aaron… Je suis là maintenant… Je suis la… Explique moi… Parle moi… » Je la berçais tendrement pour la calmer. J’allais casser la gueule à Andreï.
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Lun 9 Avr - 16:22

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Être amoureux c'est comme faire un plongeon sans élastique, directement et sans attendre. Vingt cinq ans, ce n'était pas rien. C'était presque toute ma vie. Vingt cinq années où il avait été mon grand frère, mon confident, mon meilleur ami, mon petit ami, mon amant, mon fiancé et pour finir mon ex. Je ne concevais pas ma vie sans lui, je n'y arrivais pas. Je ne pouvais plus. Appuyée contre le meuble de la cuisine, je pleurais à chaudes larmes après l'avoir repoussée. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que je n'étais pas prête à avoir ce genre de relations. Il m'avait tellement manqué. Je voulais qu'il me rassure. Preuve que je n'arrivais plus à évoluer sans lui puisque le peu de temps que j'ai passé loin de lui, j'ai souffert le martyr. Je sentis ses mains sur ma taille, je me détendis un peu, ne cessant de pleurer cependant. Toutes les images se brouillaient dans ma tête. Je n'arrivais plus à penser pleinement. Devais-je tout lui dire ? Devais-je être honnête ? Il a été le seul homme dans ma vie, le seul capable de faire battre mon cœur, le seul qui rythmait mes pensées. J'aimais me réveiller le matin et l'entendre chanter. J'aimais le regarder dormir. J'aurai aimé sentir ses mains sur mon ventre rebondi, le voir parler au bébé, me tenir la main lors de l'accouchement. Ces deux années avaient été les plus importantes de ma vie et il n'était pas là. Je fermai les yeux avant de prendre une profonde inspiration. Comme pour me donner du courage.

« Quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'ai senti le poids du monde retomber sur mes épaules, commençai-je, tu n'étais pas là et le médecin m'a dit que j'étais alors enceinte de cinq mois et que je faisais une déni de grossesse. J'avais du mal à supporter tes absences. Me réveiller le matin et voir le lit vide, aller au travail et rentrer dans cette grande demeure sans l'ombre d'un chat, sauf de Vodka. Je me suis sentie mal et Andreï m'a un jour trouvé dans la salle de bains. Je venais de faire un malaise. » Je m'arrêtais en pensant à ce moment où j'avais failli perdre mon enfant parce que ma vie sans Aaron n'avait plus aucun sens. « J'avais arrêté de me nourrir correctement. De dormir. Je n'y suis jamais arrivée pendant deux ans. Il m'a amené chez le médecin qui a fait des analyses. C'est pour ça que je ne suis pas venue te voir. Et il m'a annoncé la nouvelle. Aussitôt, mon visiteur m'a demandé en mariage et j'étais fragile. Ses arguments étaient tellement convaincants. » Je me tournai vers lui pour caresser son visage du bout de mes doigts. « Je n'ai pas réfléchi. Tu m'avais trahi. Tu nous avais trahi. Après que je t'ai annoncé ma grossesse, je suis partie et nous avons déménagé à New-York. Dans un bel appartement. Ma grossesse s'est bien passée mais il a voulu que j'arrête de travailler, ce que j'ai fait. Ensuite, j'ai eu Illarion et pendant un moment, j'ai eu du répit le temps que mon corps se répare tout seul mais il est revenu à la charge pour... » Je me détachai de lui pour prendre une cigarette et l'allumer, ouvrant la fenêtre tandis que le Roi Lion continuait en chansons. « Coucher avec moi... Je n'ai jamais pu. Jamais. Tu as été mon seul amant. Mais un jour, il m'a giflé. J'ai cru que c'était une erreur de parcours. J'avais tord vois-tu. J'étais si naïve. Il ne traitait pas bien le petit, lui hurlant dessus quand il pleurait. Un jour, je me suis réveillée et j'étais attachée au lit. C'est ce jour-là qu'il m'a violé pour la première fois. La cicatrice sur ma nuque n'est que la première d'une nombreuse série. J'en ai sur l'intérieur des cuisses, les poignets à cause des attaches, en dessous de ma poitrine, sur mon bas ventre. Même une sur mon visage qui est camouflé par mes cheveux. Il me hurlait dessus que je ne devais pas t'aimer, que tu ne me méritais pas, qu'il serait le seul. » Je marquai une pause avant de jeter le mégot dehors pour refermer la fenêtre et retirer mon maillot pour lui montrer mon dos strié de cicatrices. « Un jour, je rentrais d'un endroit quelconque et il était devant le petit. Aussitôt il m'a giflé et m'a tordu le bras en me disant qu'il allait en finir avec Illarion. J'ai hurlé et je me suis jetée sur lui mais il a continué à avancer. Je me suis approchée par derrière avant de prendre ce qui semblait être une lampe et j'ai frappé, frappé encore et encore jusqu'à temps qu'il ne tombe au sol, dans une mare de sang. J'aurai été capable de le tuer si je n'avais pas eu le petit. » Je me tournai vers lui, les yeux écarquillés. « J'ai voulu le tuer. » Je tombai à genoux avant de prendre mon visage entre mes mains. « Je suis partie, j'ai refait ma vie. Je me suis faite embauchée au zoo, j'ai des amis ici. Je ne pensais pas te revoir, jamais. Et j'ai si honte. Je suis comme... souillée. L'histoire n'est pas finie. Il a juré devant Dieu, qu'il nous tuerait mais je l'attends. Qu'il vienne ce fils de pute et je lui démonterai la gueule. Je ne suis plus la petite fille fragile. » D'un geste, je dépliai mon bras pour lui montrer mon tatouage entre le pli du coude. Un 'A' et dégageai ma nuque pour lui montrer un 'i'. « Je suis devenue un monstre, je crois. Un putain de monstre à la vie brisée... » Ma voix s'étrangla dans un nouveau sanglot tandis que je me mis dans un coin comme un animal apeuré. « Il peuple mes nuits, il peuple mon présent. J'aimerai aller de l'avant mais je ne peux pas. Comment faire pour me reconstruire après ça ? Je n'en ai aucune idée, viens moi en aide ou je sais que je finirai dans les limbes comme une ombre à ressasser les moments de mon passé en me disant que je me suis égarée. »
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Dim 15 Avr - 14:44

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Je ne supportais la voir dans cet état, j’avais l’impression que tout était de ma faute, que c’était à cause de moi qu’elle était si mal. C’était à cause de moi en vérité, puisque c’était moi qui avait été faire un cambriolage alors qu’elle m’avait demandé de ne pas y aller, c’est moi qui m’était fait pincer et qui avait fait de la prison. C’était moi et non elle. Tout était de ma faute, j’avais été l’élément déclencheur de son malheur et je m’en voulais tellement que je m’étais dit un bon nombre de fois sur le chemin qui nous menaient à son appartement que je devais fuir. Mais je voulais être présent pour mon fils, pour elle, je voulais voir des larmes de bonheur brillaient dans ses yeux. Je voulais la voir sourire, ce sourire craquant. Je voulais qu’elle soit dans mes bras le matin à mon réveil, je voulais voir mon fils grandir, je voulais être là pour eux deux, rattraper le temps perdu. Et je me demandais à quoi elle pensait quand elle me repoussait, parce que je n’avais rien fait de répréhensible. L’entourant de mes bras je tentais de la calmer en la berçant légèrement, fermant les yeux pour essayer de l’apaiser. J’avais toujours réussi à le faire quand nous étions plus jeunes. L’entendant pleurer, je prenais doucement son visage entre mes mains pour essuyer les larmes qui perlaient le long de ses joues. La voyant fermer les yeux, je la lâchais doucement avant de prendre appui sur la table de la cuisine, la couvant du regard.

« Quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'ai senti le poids du monde retomber sur mes épaules, commençai-je, tu n'étais pas là et le médecin m'a dit que j'étais alors enceinte de cinq mois et que je faisais une déni de grossesse. J'avais du mal à supporter tes absences. Me réveiller le matin et voir le lit vide, aller au travail et rentrer dans cette grande demeure sans l'ombre d'un chat, sauf de Vodka. Je me suis sentie mal et Andreï m'a un jour trouvé dans la salle de bains. Je venais de faire un malaise. » Serrant les poings et les dents, je pensais à Andreï qui avait fait le con, qui avait joué avec la santé de mon ex-fiancée. Qui avait osé lever la main sur elle, et je songeais à le retrouver pour le descendre plus bas que terre ce fils de… J’allais le tuer, quoi qu’elle dise quoi qu’elle fasse. « Moi aussi… Je ne supportais pas de te savoir loin de moi… Saskia je te le promet… » Elle s’arrêtait et je restais pendu à ses lèvres comme un enfant pendu aux lèvres de sa mère qui racontait une histoire. « J'avais arrêté de me nourrir correctement. De dormir. Je n'y suis jamais arrivée pendant deux ans. Il m'a amené chez le médecin qui a fait des analyses. C'est pour ça que je ne suis pas venue te voir. Et il m'a annoncé la nouvelle. Aussitôt, mon visiteur m'a demandé en mariage et j'étais fragile. Ses arguments étaient tellement convaincants. » Je gardais un visage neutre, presque froid. Nous aurions dû être mariés si je n’avais pas joué au con. J’étais un putain de con. Ses mains sur mon visage me radoucissait alors que je posais doucement ma main sur la sienne. « Je n'ai pas réfléchi. Tu m'avais trahi. Tu nous avais trahi. Après que je t'ai annoncé ma grossesse, je suis partie et nous avons déménagé à New-York. Dans un bel appartement. Ma grossesse s'est bien passée mais il a voulu que j'arrête de travailler, ce que j'ai fait. Ensuite, j'ai eu Illarion et pendant un moment, j'ai eu du répit le temps que mon corps se répare tout seul mais il est revenu à la charge pour... » Pour quoi ? Qu’est-ce que ce fils de pute avait voulu de ma fiancée ? Je sentais la moutarde me montait au nez, mais j’essayais de me contenir, je ne voulais pas lui faire peur, je ne voulais pas l’apeurer d’avantage. Je ne voulais pas être une source de peur pour elle. Je voulais qu’elle me refasse confiance. Je la voyais fumer et cela me choquait, elle n’avait jamais fumé en ma présence auparavant, je me retenais de lui prendre sa cigarette des mains pour qu’elle ne bousille pas sa santé un peu plus qu’elle n’avait l’air d’être déjà bousillée. « Coucher avec moi... Je n'ai jamais pu. Jamais. Tu as été mon seul amant. Mais un jour, il m'a giflé. J'ai cru que c'était une erreur de parcours. J'avais tord vois-tu. J'étais si naïve. Il ne traitait pas bien le petit, lui hurlant dessus quand il pleurait. Un jour, je me suis réveillée et j'étais attachée au lit. C'est ce jour-là qu'il m'a violé pour la première fois. La cicatrice sur ma nuque n'est que la première d'une nombreuse série. J'en ai sur l'intérieur des cuisses, les poignets à cause des attaches, en dessous de ma poitrine, sur mon bas ventre. Même une sur mon visage qui est camouflé par mes cheveux. Il me hurlait dessus que je ne devais pas t'aimer, que tu ne me méritais pas, qu'il serait le seul. » Des cicatrices ?!

Me redressant d’un bond, je me rapprochais d’elle pour la prendre dans mes bras avant qu’elle ne se recule pour retirer son maillot et me montrait son dos. Elle était un échiquier vivant. Fixant son dos, je sentais des larmes me montaient aux yeux. Pourquoi … « Coucher avec moi... Je n'ai jamais pu. Jamais. Tu as été mon seul amant. Mais un jour, il m'a giflé. J'ai cru que c'était une erreur de parcours. J'avais tord vois-tu. J'étais si naïve. Il ne traitait pas bien le petit, lui hurlant dessus quand il pleurait. Un jour, je me suis réveillée et j'étais attachée au lit. C'est ce jour-là qu'il m'a violé pour la première fois. La cicatrice sur ma nuque n'est que la première d'une nombreuse série. J'en ai sur l'intérieur des cuisses, les poignets à cause des attaches, en dessous de ma poitrine, sur mon bas ventre. Même une sur mon visage qui est camouflé par mes cheveux. Il me hurlait dessus que je ne devais pas t'aimer, que tu ne me méritais pas, qu'il serait le seul. » Relevant la tête, j’écrasais mon poing sur la table avant de jurer en russe entre mes dents. Connard. J’allais le buter, j’allais lui faire la peau et l’envoyer au fin fond de l’océan Pacifique. Se tournant vers moi, je ne connaissais pas ce regard et autant vous dire qu’elle me faisait froid dans le dos. « J'ai voulu le tuer. » Moi aussi, j’ai voulu et je le veux toujours d’ailleurs ! « Je m’en chargerais Saskia… Je te le promet, sur la tête de notre fils je le tuerais ce fils de pute. » La voyant se courbait pour tomber à genoux, je m’agenouillais près d’elle pour la prendre dans mes bras et la berçait tendrement. « Je suis partie, j'ai refait ma vie. Je me suis faite embauchée au zoo, j'ai des amis ici. Je ne pensais pas te revoir, jamais. Et j'ai si honte. Je suis comme... souillée. L'histoire n'est pas finie. Il a juré devant Dieu, qu'il nous tuerait mais je l'attends. Qu'il vienne ce fils de pute et je lui démonterai la gueule. Je ne suis plus la petite fille fragile. » Je riais tendrement en embrassant le sommet de son crâne. Je ne la laisserais pas le tuer, je le ferais moi-même, je ne voulais pas qu’elle ait de problème. « Saskia … Je m’en chargerais je te le jure, je te le jure sur la tête de Roksana. Je le tuerais de mes propres mains. » La voyant déplier son bras, j’aperçevais un A gravé, ce qui me fit sourire, mes doigts s’attardaient sur son tatouage alors qu’elle me montrait le I sur sa nuque, me laissant voir sa cicatrice, qui me faisait froid dans le dos. « Je suis devenue un monstre, je crois. Un putain de monstre à la vie brisée... » Je laissais une larme roulait le long de ma joue tandis qu’elle se cloîtrait dans un coin comme pour se protéger. J’allais la protéger. « Il peuple mes nuits, il peuple mon présent. J'aimerai aller de l'avant mais je ne peux pas. Comment faire pour me reconstruire après ça ? Je n'en ai aucune idée, viens moi en aide ou je sais que je finirai dans les limbes comme une ombre à ressasser les moments de mon passé en me disant que je me suis égarée. » Me rapprochant d’elle, je la prenais doucement dans mes bras avant de la bercer avec tendresse. Relevant doucement son visage avec deux doigts, je plongeais mon regard dans le bleu de ses yeux. « Je te protégerais Saskia, je te le jure. Si tu veux… Tu peux venir à la maison … J’ai assez de place pour vous deux. On pourra faire une chambre pour Illarion ... Il ne saura pas que vous êtes chez moi … Je rentrerais du boulot tout de suite après pour être là pour que tu dormes paisiblement, je te le jure que j’aurais sa peau… » Prenant son visage entre mes mains, je déposais tendrement mes lèvres sur les siennes, mes mains caressant tendrement son visage. Je voulais et j’allais être la.
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Anonymous
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Jeu 19 Avr - 22:48

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Le quitter avait été la chose la plus difficile au monde. Sur le coup, j’ai pensé que c’était la meilleure chose à faire mais après avoir quitté Andreï et m’être retrouvée toute seule, je venais de me faire prendre. J’étais seule, désespérément seule. Brisée, sans personne pour m’écouter, m’appuyer et essayer de me soulager un peu. J’avais aimé Aaron dès la puberté. Quand on se retrouve à avoir quatorze ans avec des sentiments contradictoires pour son meilleur ami, cela peut poser problèmes. Je me souviendrai toujours de la première fois où j’ai su que j’étais amoureuse d’Aaron, enfin, quand je m’en suis doutée pour le moins. Il était avec cette fille, Ellana devant mon collège et j’ai senti mon cœur se serrer pour la première fois. Je ne sais pas si c’est à cause d’Ellana qui je le savais, allait lui briser le cœur ou parce qu’au fond, je voulais que cela soit moi qui l’embrasse. Alors, je suis sortie avec un autre homme, Dimitri pour essayer de démontrer que non, je n’étais pas amoureuse de lui. J’ai embrassé Dimitri sous le coup d’une impulsion. Notre histoire a duré quoi, un mois, deux peut être mais l’absence de réaction d’Aaron, sa méchanceté même, m’ont fait croire qu’il ne m’aimait pas. Qu’il ne voulait pas de moi. Et puis, il avait cette grande blonde à la poitrine opulente. Mais j’étais si douce, si gentille que je n’aurai pas été cassé la gueule à Ellana. Non, bien sûr que non. Je suis trop distinguée pour ça. Et pourtant, elle était dans les toilettes avec moi, je me recoiffais quand elle est venue se vanter d’avoir couché avec lui, qu’il avait des mains fabuleuses, je me suis retournée et je lui ai arraché ses beaux cheveux en hurlant que j’allais la tuer. Si douce et gentille Saskia hein ? Mon cul ouais ! Elles s’y sont mises à trois pour me détacher d’elle. « TRAINEE, SALE PUTE, CONNASSE, lui ai-je criée avant de lui lacérer le visage de mes mains. » Ils m’ont collé en retenue et j’ai dit à Aaron que je devais aider les autres par bénévolat. Quant à l’autre, je pense qu’elle a compris qu’elle ne devait pas approcher de MON MEC, MA CHOSE, il était à moi. Quatre mois après, je lui donnais un baiser après avoir fait fuir toutes ses conquêtes.

J’aurai été capable de donner jusqu’à ma vie pour ce type qui me prenait pour une pauvre petite chose égarée mais je ne le suis pas. Ce souvenir remonta à la surface alors que je pleurai dans la cuisine, dans ses bras. Je me tournai alors vers lui tandis qu’il me jurait qu’il allait s’en occuper. « NON, hurlai-je avant de me lever. Je ne suis pas celle que tu crois Aaron. » Je lui fis face avant de planter mon regard dans le sien. « Tu m’as toujours pris pour une petite pucelle sans aucun trait de caractère. Si douce, si gentille Saskia. Elle ne se battrait jamais, n’est-ce pas hein ? » Je le fis reculer jusqu’au mur avant de poser mes mains de part et d’autre de son corps. « Souviens-toi d’Ellana. Pourquoi t’a-t-elle quitté ? Pas pour faire beau en tout cas. Mais parce qu’une furie blonde lui a lacéré le visage. Parce que je lui ai dit que si jamais, elle posait à nouveau la main sur toi, je la tuais. » Je relevai le regard vers lui. « Dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que tu me quitteras jamais. Ça fait vingt-cinq ans qu’on se connait maintenant, on a un enfant ensemble et si tu vas en prison, si tu t’en vas, si tu dois partir. Je t’attendrais. Je t’attendrais pendant mille ans s’il le fallait. Parce que j’me suis battue pour toi avec toutes tes trainées et si jamais j’apprends que t’en as baisé une autre, que ça doit être le cas, je la tuerais et je ne plaisante pas. » Des bruits de pleurs se firent entendre et je me tournai pour voir que le petit chahutait dans son parc. Je me dirigeai vers lui pour le prendre dans mes bras tandis que je libérais le chien que j’avais oublié dans le bureau. « Et non, je n’emménagerais pas chez toi parce que j’suis capable de me défendre toute seule. » Je reposai mon lionceau dans son parc. « Va voir dans la chambre sous mon oreiller. »
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