Mer 28 Mar - 23:38 ✱ JOB/ÉTUDES : Conseillère dans une boutique de vêtements de luxe/Ratée scolaire.✱ SITUATION : Célibataire, libre comme l'air !✱ ORIENTATION : Hétéro.✱ ÂGE : 23 ans.✱ ORIGINE : New Haven, Connecticut, United States.✱ AVATAR : Shantel VanMachin Santen.✱ GROUPE : Friendship.
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« enlève ton masque d'anonymous è.é » ✱ NOM/PSEUDO : Reaper.
✱ ÂGE : Twenty years old.
✱ J'HABITE : Chez [K], on mange gratos, et en plus, y'a un fusil
✱ PERSONNAGE : Inventé.
✱ CODE : [OK] par Steeve
✱ UN PTIT MOT? Le « quelqu'un. » pour qui Shantel est réservée dans le botin, c'est moi, c'est juste qu'un admin dont je tairais le nom
Robbyn a eu la flemme de préciser
xD Le reste de la fiche est en U.C, je vous la termine le plus rapidement possible
JE PRENDS CONNAISSANCE DU FAIT QUE POH EXPLOITE SON JEU ÉGALEMENT SUR FACEBOOK ET QUE ME CRÉER UN COMPTE EST RECOMMANDÉ, QUE MON PERSONNAGE POURRAIT FIGURER DANS LES ARTICLES DE LA BLOGUEUSE TRUE LIE ET QUE J'AI PASSÉ LE TEST PSYCHOLOGIQUE POUR VENIR ICI AU PRÉALABLE
Ma divine personne.
this is my story
« You have to be somewhere else, but I don't know where that somewhere else is. » VIDEOChapter one : Born this way.
C’est maintenant que je suis censée faire un retour en arrière et raconter ma vie c’est ça ? Hum. Je ne vous garantis pas le meilleur récit de tous les temps, et pourtant, il va vous retracer les choses les plus marquantes s’étant déroulées depuis le jour de ma naissance… Je suis donc née il y a de cela vingt-trois ans dans une famille modeste de New Haven, dans le Connecticut, un état assez conservateur en soit dans lequel vivent de nombreuses familles bourges. Je n’ai pas énormément de souvenirs des premières années de ma vie -normal me direz-vous…-, cependant, je me souviens très clairement la déconnexion que j’avais déjà par rapport au reste du monde. Tous les gens qui m’entouraient s’accordaient à dire que j’étais une petite rigolote très intelligente, j’avais de l’esprit, et j’étais une vraie pile électrique toujours à l’affut. Aussi loin que je puisse m’en rappeler, nous étions une famille des plus banales, vivant comme toutes les autres, mais lorsque l’on est enfant, on ne peut pas imaginer une seule seconde toutes les sortes de vérités profondément cachées sous des tas de faux semblants et d’apparences toutes plus maquillées les unes que les autres. Ce que j’ignorais déjà à l’époque, c’était qu’entre la famille de mon père et ma mère, le temps n’était jamais vraiment au beau fixe. Il faut dire que, le côté de mon père étant très religieux, tandis que celui de ma mère non, cela amenait forcément son lot de conflits de temps à autres. Ma grand-mère paternelle par exemple, avait l’art et la manière de faire comprendre à ma mère avant qu’elle n’accouche de ses deux enfants (Car oui, il se trouve que j’ai une « grande sœur biologique ») que nous étions des sorcières, que nous apporterions le malheur et que ce mariage était voué à l’échec, et que mon père, son très cher fils bien aimé, méritait mille fois mieux qu’elle. Pourtant, une fois nos naissances respectives accomplies, nous étions d’un coup des dons de Dieu et tout le tralala religieux que l’on vous sert lors de la venue d’un enfant… Mouais, bonjour la famille de tarés dans laquelle vous mettez les pieds, vous ne trouvez pas ? Déjà à cette époque, je n’avais qu’à faire des caprices pour obtenir tout ce que je voulais, j’étais l’enfant choyé, la petite dernière préférée, la petite rigolote à qui il suffisait de sourire pour lui offrir tout ce qu’elle désirait. De quoi commencer à faire naitre une forme de jalousie chez mon ainée qui ne supportait pas d’être dans l’ombre, la plupart de l’attention étant fixée sur moi. Dans le quartier où je vivais, nous étions toute une bande d’enfant d’à peu près le même âge à passer notre temps ensemble, et encore une fois, c’est surtout sur moi que l’attention était portée. Je me souviens particulièrement d’une amie et de ma cousine qui étaient constamment à vouloir me « ressembler », tout ce que j’avais, il fallait qu’elles l’aient aussi, vêtements, sacs d’école, jouets en tout genre, tout ce que j’obtenais, elles faisaient en sorte de l’obtenir dans les jours qui suivaient, pour avoir « comme Gabrielle ! ». Si au début je ne disais rien, cette tendance à me « déposséder » de tout ce que j’avais me donnait l’impression qu’on me volait mon identité. Je ne pouvais pas avoir quelque chose « à moi » sans que les autres ne le possèdent aussi quelques temps plus tard. Pendant toutes mes premières années d’écoles, ce fut exactement la même chose, tous les regards étaient portés sur moi, parce que j’étais une petite fille amusante pleine de vie, mais surtout parce que j’étais la « sœur de ». Ainsi, ce n’était pas tellement pour « moi » que j’étais vue, mais parce que je portais l’étiquette de « sœur de ». Bien qu’étant très jeune, je ressentais un malaise dû à cette situation, et je n’aimais pas particulièrement la sensation que cela me procurait. Je n’arrivais pas à savoir qui j’étais, et comment me construire…Chapter two : Love the way you lie.
Du côté de ma famille, tout se passait de manière tout à fait normale. Du moins, c’est l’impression que j’avais du haut de mes un mètre. Jusqu’à ce jour où, alors que nous étions en train de jouer dehors, j’aperçu furtivement mon père monter précipitamment dans la voiture, une hache sur l’épaule, avant de voir débarquer ma mère deux minutes chrono après, l’air paniqué, nous dire de venir avec elle. Lorsque je lui demanda où était partit mon père, je n’eus droit qu’à un « Ne t’inquiète pas, prends tes affaires on va chez mamie ! ». Oui, d’accord, merci, mais ça ne réponds pas à ma question tu sais ? Et puis, pourquoi t’as l’air si pressée ? On peut pas continuer à jouer encore un peu ? Et les chats, ils viennent avec nous ? […] Bref, une fois là-bas, il ne fallut pas longtemps pour que je vois deux policiers débarquer chez ma grand-mère, les observant discuter sans vraiment comprendre ce qu’il se passait. En réalité, et je ne l’appris que bien plus tard, ma mère ne supportant plus le comportement de mon père qui, selon elle, rentrait trop tard chaque soir à la maison et préférait aller boire un coup avec ses copains plutôt que de manger avec nous, avait commencée à avoir une liaison avec un de ses collègues de travail. Mon père avait fini par l’apprendre et avait eu pour réaction de vouloir le tuer à coup de hache… Famille de tarés, je vous l’avais dis… Finalement, sa raison avait repris le dessus et il s’était abstenu. À cette époque, la raison qui m’avait été donnée était que mon père avait fait une colère et était partit faire un tour pour se calmer. Peut-être ne s’en rendaient-ils pas comptent, tous ces gens de ma famille, eux qui me disaient intelligente et vivace d’esprit, mais je passais beaucoup de temps à les observer, à rester au milieu d’eux pendant qu’ils tenaient leur conversation, et, de ce fait, je ressentais au fond de moi que quelque chose n’allait pas, et que les raisons que l’ont me donnaient ne justifiaient pas spécialement ce qu’il se passait sous mes yeux… Le divorce ne tarda évidemment pas à suivre, et là, la guerre était déclarée. Ma mère ne se gênait pas pour dire ouvertement devant nous ce qu’elle pensait de mon père et de sa famille, à quel point il était un incapable qui ne saurait tout bonnement pas subvenir aux besoins de ses enfants. Avec sa manière de faire, elle nous forçait inconsciemment la main afin que nous choisissions de vivre avec elle. Parce que nous serions « avec maman, et mamie aussi, tu la verrais moins souvent. ». Je dois avouer qu’à cette époque, le fait que mes parents divorcent ne me faisait ni chaud ni froid. Je continuais de les voir tous les deux et ma vie n’était pas chamboulée pour autant. Ah si, on vivait dans un appartement maintenant, on avait plus de jardin, ni de balançoire, je ne pouvais plus trainer avec mes copains, le drame de ma vie. Puis vint le jour où ma mère nous présenta cet homme, celui avec qui elle avait une liaison, nous expliquant qu’à partir de maintenant, il vivrait avec nous, parce qu’il avait quitté sa femme et ses enfants pour venir avec ma mère. Bien sur, elle nous avait présenté ça de manière très coloré, nous disant comment tout serait super une fois qu’on serait tous ensemble, que nous serions heureux et que tout se passerait bien. Alors forcément, lorsqu’on vous présente les choses comme dans les histoires où tout se finit toujours bien, vous sautez à pied joins dedans, sans chercher à comprendre la signification, ni de savoir que cela pourra bouleverser votre vie… Évidemment, petit à petit, il prit de plus en plus de place, se plaçant comme le chef dans la maison, s’il ouvrait la bouche, il fallait dire Amen et ne pas contester. Je ne comprenais pas le manque de réaction de ma mère face à son comportement autoritaire envers nous, ni comment elle pouvait le laisser devenir si envahissant sur nos habitudes de vies sans même nous consulter ou mettre le holà… À cette époque, j’étais une assez bonne élève, attentive en classe, l’attention des professeurs rivée sur moi, mais je n’étais pas spécialement heureuse. Je n’avais que très rarement l’autorisation de rendre visite à des amis ou d’en inviter à l’appartement, de même pour les fêtes d’anniversaires auxquelles j’étais invitée mais pour lesquelles je devais quasiment systématiquement décliner. Ma mère n’ayant pas d’argent à dépenser pour faire des cadeaux à d’autres. Et à être coincée avec ma cousine, celle qui cherchait à obtenir chaque nouvelle chose que je possédais lorsque je rendais visite à mon père. Les seuls moments où je m’épanouissais vraiment étaient ceux que je passais chez ma grand-mère maternelle. Je peux sans l’ombre d’un doute vous dire aujourd’hui qu’elle est la seule véritable personne que j’aimais véritablement dans ma famille, mais les choses n’allaient pas pouvoir continuer ainsi encore très longtemps... Je ne me rappelle plus exactement des circonstances dans lesquelles c’est arrivé, mais elle finie hospitalisée, pour des problèmes de dos, me disait-on. Et le sourire qu’elle affichait constamment chaque fois que j’allais lui rendre visite à l’hôpital ne me faisait en rien douter sur ce que l’on m’avait dit. Jusqu’à cette soirée où ma mère reçut un coup de fil de l’hôpital. Il se passait quelque chose, il fallait qu’elle s’y rende au plus vite. Je voulus y aller, pouvoir voir ma grand-mère, mais je ne reçus qu’un refus catégorique à cette idée, et du me contenter d’attendre assise dans le clic-clac du salon, jusqu’au moment fatidique où le téléphone sonna pour annoncer que tout était terminé… Aujourd’hui encore, les images m’apparaissent très clairement. Moi, assise dans le clic-clac, fixant le vide, sans rien dire, tandis qu’ils éclataient tous en sanglots autour de moi, pendant plus d’une heure… Je ne savais pas quoi penser. Ni comment réagir. Ma grand-mère, la personne que j’aimais le plus, la seule qui pouvait se vanter de m’avoir fait chanter une chanson au téléphone pour elle, qui m’apprenait tant de chose, qui m’en donnait tant, qui était véritablement présente pour moi, était partie… Je n’avais même pas eu l’occasion de lui dire au revoir. Je resta donc assise, fixant le vide, sans mot dire, sans pleurer, sans penser, jusqu’à ce que ma mère rentre enfin et m’envoie me coucher, devant supporter les va-et-vient continues de cet hypocrite répugnant qui me prenait dans ses bras en pleurant, me balançant des balivernes telles que « Tu te remémore tous les bons moments que tu as passés avec elle blablabla… ». Il me suffit de repenser à ces scènes pour n’avoir qu’une sensation de dégoût profond montant en moi, ainsi qu’une envie d’en vomir. La crémation de ma grand-mère eut lieu peu de temps après, il s’agissait là de la dernière chance dont je disposais pour lui dire au revoir, et pourtant, encore une fois, on m’en empêcha. Préférant m’envoyer à l’école comme si de rien n’était… Ainsi, je n’eu jamais la chance de dire réellement au revoir à la seule personne que j’aimais vraiment. Peu après cette période, chez moi les gens avaient coutume de m’appeler « cœur de pierre » ou « sans cœur », pour la simple et bonne raison que je ne pleurais jamais, même après le décès de ma grand-mère, me balançant en pleine figure que je n’aimais probablement personne et que je n’avais tout bonnement pas de cœur pour ne jamais pleurer, je n’étais pour eux qu’une insensible. Et pourtant, vint plus tard l’apothéose suprême, lorsque, alors que nous rendions visite à mon oncle, j’écoutais une conversation entre ma mère et sa fille ainée, je sentis comme la foudre me tomber sur le coin de la figure à coup de phrase assassine prononcée devant moi comme si de rien n’était « Regarde ta grand-mère avec son cancer, elle a tenue comme elle a pu mais… ». Attendez une petite seconde… Quoi ? Cancer ? Hein ? Seriously ? Je croyais qu’il s’agissait d’un mal de dos ? Okay c’est quoi ce bordel là, vous vous foutez de ma gueule là ou ? […] Je resta figée quelques secondes, et fut forcée de continuer ma route comme si je n’avais rien entendu, on m’ignora tout simplement lorsque je voulu poser la question, après tout, du haut de mes onze ans, que pouvais-je comprendre, et à quoi bon me dire la vérité, mentir sur la situation était tellement plus facile…Chapter three : How to fight loneliness.
Résumons les choses à ce stade de l’histoire : Je venais d’une famille modeste aux parents divorcés, j’étais une bonne élève plutôt appréciée, et j’avais perdue la seule personne comptant réellement pour moi. Je manquais de repaire, et surtout d’attention, j’avais le sentiment que personne ne faisait réellement attention à moi, j’étais seule. Personne pour porter un quelconque intéressement à ce que je pouvais faire, aussi bien à l’école qu’en dehors, personne derrière moi pour me féliciter, ou m’encourager, me dire que je le rendais fièr(e). Il n’y avait que moi, et moi seule. C’est alors que j’ai commencée à décrocher, je ne portais plus aucune attention à mes cours, à quoi bon quand personne ne s’y intéresse de toute façon ? Autant passer du temps sur ma console de jeu, au moins je profite. Puis vint le déménagement. Môssieur avait envie de quelque chose de plus grand, ma mère suivit sans broncher, et nous déracina de notre Connecticut d’origine pour nous emmener dans le Nord de Manhattan, dans une assez grande maison choisie par lui, bien entendu. Mis à part à deux ou trois reprises, je ne revis plus aucun de mes amis d’enfance, ils appartenaient maintenant à un passé révolu dans lequel il serait impossible de retourner. Bien sur qui dit nouvelle ville dit nouvelle école, nouveau style de vie et nouvelle culture, tout me semblait tellement différent. Première chose qui avait au moins le mérite d’être agréable, je n’étais désormais plus vue comme une « sœur de », personne ne nous connaissait ici, et c’est donc à ma propre personne que l’on se fiait pour se faire une idée de qui j’étais. Pour autant, ça ne m’incita pas à changer ma manière de voir les choses, ni de me redonner envie de m’intéresser aux études, je me sentais totalement déconnectée et différente de tout ces gens. Comme si je n’étais pas du même monde. Les mentalités étaient complètement différentes de la mienne, et les sujets de conversations frôlaient l’inintérêt total de mon point de vue. Je tenta à plusieurs reprises d’attirer l’attention de mes professeurs, mais j’avais surtout l’impression d’être transparente, comme si je n’existais pas, une gosse de plus au milieu de million d’autres, et ainsi, je continua de rester seule avec mes pensées la plupart du temps. Puis finalement, arriva ce qui devait arriver, et quand bien même le proverbe veut que l’on préfère la solitude à de la mauvaise compagnie, c’est la majorité du temps le choix inverse que l’on fait, et je me mis donc à trainer avec des garçons pas franchement recommandables pour le coup. Je commença à sécher les cours, fumer, voler, à croire que j’avais un certain talent d’ailleurs, puisque pas une seule fois je ne me fis prendre. Une future vocation ? Si on m’avait posée la question à l’époque, j’aurai surement répondu oui. Mes résultats scolaires s’écroulaient littéralement, et pour tout avouer, je n’en avais que faire, les cours ne m’intéressaient pas, ou tout du moins, le format avec lequel ils étaient donnés ne parvenait pas à capter mon intérêt. Un extrême ou l’autre avec moi, rarement le juste milieu, soit je suis complètement dedans, soit je n’en ai strictement rien à faire, et l’école rentrait dans la seconde catégorie. Les faux liens ne durant jamais bien longtemps, je perdis de vue les trois garçons avec qui je trainais au fur et à mesure que défilaient les nouvelles rentrées scolaires. À noter que je n’ai jamais redoublée une seule fois, mes professeurs s’accordant à dire que j’avais du potentiel mais que je n’en faisais pas l’usage, ils me faisaient passer quand bien même ma moyenne frisait le ridicule. Je me mis à trainer avec des filles de ma classe, mais là encore, le décalage était total, et leur conversations ne m’intéressaient que très rarement, je restais donc la quasi-totalité du temps dans mes pensées pendant qu’elles discutaient de choses et d’autres. Quatre longues années d’enfer et me voilà faisant ma rentrée au lycée. Assise sur ma chaise en écoutant celle qui serait ma nouvelle professeur principale nous raconter sa merveilleuse vie, je me retrouva à me poser une question fondamentalement existentielle « Qu’est-ce que je fous ici ? Soyons francs, je ne vais absolument rien faire, je vais me taper des notes catastrophiques, m’ennuyer à mourir, continuer d’être toujours toute seule, et en plus, eux n’hésiteront pas à me faire redoubler et me taper des gamins avec une mentalité frisant la maternelle… Tout ça, ce n’est pas pour moi… ». Et c’est comme ça que dès le lendemain, je refusa catégoriquement d’y remettre les pieds. Ma mère ne chercha pas à comprendre, elle céda, croyant sincèrement qu’en évitant les problèmes, ils se résolvaient tout seuls. Cette fois-ci, le choix était différent, je préférais être seule plutôt qu’entourée de gens que j’étais incapable de comprendre tellement nos mentalités étaient incompatibles, et puis, j’avais déjà fait suffisamment de conneries comme ça, il était temps que je passe à autre chose, et c’est ainsi que je m’isola du reste du monde pendant plusieurs années, m’enfonçant chaque jour un peu plus de manière pitoyable.Chapter four : Just you.
Dans l’absolu, rien de bien intéressant n’eut lieu pendant cette période, mis à part si le quotidien d’une personne complètement seule H24 vous intéresse ? Croyez-moi, ma vie ne l’était pas. Des amis ? Une meilleure. Toujours présente même lorsque je désirais être seule, collée à moi à chaque seconde qui passait, ma très chère solitude. Pour autant, mon caractère s’était affirmé depuis lors, j’avais bien plus conscience du monde qui m’entourait, et j’étais devenue assez bonne pour cerner le comportement des gens en un minimum de temps. La société telle qu’elle était me répugnait, je ne voyais pas les choses de la même manière qu’elle et cela me valait d’être considérée comme un déchet, une personne sans avenir, qu’on prenait plaisir à enfoncer psychologiquement à l’intérieur même de sa propre maison. Nous avions déménagés dans une minuscule maison reculée dans une agglomération perdue où aucune opportunité ne pourrait se présenter à vous. Encore une fois, peu importait notre avis, nous devions suivre et point barre, il va s’en dire que je vécue mal ce nouveau déménagement qui m’arrachait au très rares « amis » que j’avais pu avoir, eux aussi soudainement rangés dans la case passé révolu. Et mis à part ça Gabrielle, que vas-tu faire de ta vie ? Je n’ai jamais pu trouver de réponse à cette question. Pour la simple et bonne raison que je me cherchais encore, j’ignorais qui j’étais, à quoi je pouvais bien servir, et quel foutu sens pouvait avoir une vie comme la mienne. Bonjour internet, bonjour le monde. C’est finalement via internet que ma vie prit un tournant totalement différent. Me permettant de faire la connaissance de personnes habitant à l’autre bout du monde mais partageant une vision des choses proche de la mienne, entre fous-rires et coups de gueule, délires et autres, je commençais doucement à élargir mon cercle d’amis trop longtemps resté fermé, même si malgré tout ça, je restais coincée dans ce trou totalement perdu sans savoir ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie. Puis par le plus grand des hasards, je fis sa connaissance, à elle, cette fille aussi déjantée que moi. Je n’ai jamais été du genre à croire au destin ou toutes conneries de ce genre, et pourtant, je sentais que le courant passait bien entre nous, et qu’au-delà de ça, nous nous ressemblions bien plus qu’il n’y paraissait. Et je ne m’étais pas trompée. Plus nous parlions, plus nous délirions et plus les ressemblances apparaissaient d’elles-mêmes, à tel point que nous nous retrouvions à tout partager ensemble, comme si il s’agissait là de quelque chose de naturel, comme si l’on se connaissait déjà depuis des années entières. Je n’aurai jamais pu m’y attendre, mais elle changea ma vie du tout au tout, sa force de caractère détint sur la mienne et m’insuffla le courage nécessaire d’affronter enfin les choses qui me terrifiaient au plus haut point. Cela faisait plusieurs années maintenant que je m’étais complètement déconnectée de ceux que j’appelle maintenant ma « famille biologique », ils ne représentaient absolument plus rien pour moi, je ne les aimais pas, ils étaient inexistant à mes yeux, et ma véritable famille était les amis que je m’étais fait depuis que j’avais posés les pieds dans le cybermonde. Mais le problème lorsque vous vous attachez trop à des personnes vivant loin de vous, c’est que vous pouvez venir à en souffrir à la limite du supportable lorsqu’eux-mêmes souffrent, et que vous ne pouvez absolument rien faire à cause de la distance qui vous sépare. Ever, je ne m’étais jamais attachée à quelqu’un comme j’étais attachée à elle, et cela me tuait intérieurement d’assister impuissante à toutes les épreuves qu’elle pouvait traverser. Mes mots étaient peut-être là, mais ma présence non, et cela m’empêchait de pouvoir veiller sur elle comme je pouvais avoir envie de le faire. Si chez moi, les gens étaient du genre à croire que les enfants s’éduquent tout seul dans leur coin sans avoir besoin de leur prêter la moindre attention, moi, j’en avais tiré le contraire. Et les rares personnes que je considérais comme étant véritablement ma famille avait droit à toute mon attention ainsi que mon aide possible lorsqu’ils étaient dans le besoin. Je connaissais ce sentiment d’être absolument seule sans personne pour vous soutenir, et je me refusais à ce que les gens que j’aimais puissent l’éprouver aussi. Peu importe ce qu’il pouvait leur arriver, je ne les jugeais jamais, je me contentais de les écouter autant qu’ils en avaient besoin, et cherchaient ensuite toutes les solutions possible pour les aider. De l’amour tout simplement inconditionnel. « Tu n’as personne ? Alors je serais ta maison, et chaque fois que tu en auras besoin, tu n’auras qu’à te retourner, et je serais là. Sans te juger, sans te rejeter, sans poser de question, tu n’auras qu’un mot à dire, et je serai présente. » Je donnais tout, sans condition de retour. Cependant, lorsque vous développez un lien si fort avec une personne, un lien tel que sans lui vous n’arrivez tout simplement pas à respirer, vous vous refusez de laisser la personne souffrir sans pouvoir agir. Je pris une décision radicale, pour beaucoup, elle aurait été perçue comme prise sur un coup de tête, mais dans mon esprit, tout était décidé, et c’est ainsi que je pris seulement quelques affaires avec moi ainsi que tout l’argent dont je disposais pour mettre le cap sur San Francisco. Finalement, je réussis à me débrouiller pour me trouver un logement temporaire ainsi qu’un petit boulot le temps de stabiliser ma situation, mais plus important, j’avais rejoins cette folle qui était devenue depuis longtemps maintenant ma meilleure amie. Au jour d’aujourd’hui, nous vivons ensemble en colocation dans un appartement à Alamo Square, vivant au jour le jour selon nos envies. De petit boulot temporaire je passa à conseillère dans un magasin de vêtements de luxe, au moins, le salaire est confortable et me permets d’économiser un minimum d’argent jusqu’au jour où je me serais enfin décidée sur mes véritables envies. Mais pour l’instant, j’ai vingt-trois ans, et je compte bien rattraper le temps perdu en profitant de ma jeunesse, sans excès bien évidemment, du moment que cette grande folle et moi continuons de délirer et profiter comme nous le faisons actuellement, sans perdre de temps sur des choses qui n’en valent pas la peine… La voilà qui rentre d’ailleurs, je ferais mieux de m’arrêter là, je ne tiens pas à ce qu’elle puisse lire ceci, nous verrons bien ce que l’avenir nous réservera. Crédits dans l'ordre d'apparition: Mymz from Bazzart. SRG from Bazzart. FuckYeahQuinnJames Trumbler.