Ambre était debout dans sa chambre, de son tout nouvel appartement. Elle vivait avec une fille qu'elle ne connaissait pas très bien, mais c'était mieux que rien, autant partager le loyer pour mieux vivre. Elle avait beau être mannequin, elle n'avait pas encore assez d'argent pour vivre seule. Mais ça ne la gênait pas, être seule était sa pire peur, même si elle ne l'aurait jamais avoué. Ses vêtements étaient éparpillés un peu partout dans la pièce, par terre, sur le lit, partout. Elle n'arrivait pas à décider ce qu'elle allait mettre. Pour me réfléchir elle alla prendre une douche et elle en ressortit peu de temps après pour se préparer. Ses cheveux raides n'avaient pas besoin d'être lissés, juste séchés, quelle chance. Elle alla se maquiller, pas beaucoup, comme d'habitude. Après tout, elle était déjà magnifique au naturel, pourquoi en rajouter ? Un peu de rouge à lèvre, du mascara et elle était parfaite. Maintenant la question des vêtements se posaient encore. Elle opta finalement pour une jupe taille haute noire et un débardeur ample, bleu électrique, qu'elle rentra dans sa jupe. Un petit sac à main noir et des talons hauts de la même couleur. Elle se regarda dans le miroir, remonta encore sa jupe de sorte à ce qu'elle arrive presque au dessus de la moitié de sa cuisse. Elle était fin prête. Juste le temps de se sécher et brosser les cheveux, elle était partie. Ambre voulait sortir, rencontrer des gens, elle ne connaissait pas grand monde à San Francisco mis à part ses collègues et quelques personnes rencontrées autre part. Il fallait qu'elle se fasse des « amis », pas forcément des gens qu'elle appréciait, juste des connaissances qui pourraient lui être utiles les soirs où elle se sentirait seule. Des roues de secours en quelque sorte. Elle avait appelé un taxi, oui, elle n'allait tout de même pas marché aussi longtemps avec ses talons hauts et arriver crevée à la boite de nuit ! Et puis, les muscles, c'était moche. Plus aucun créateur ne la voudrait si ses mollets étaient énormes. Ambre procéda à une dernière retouche de maquillage dans le taxi puis elle donna son argent au chauffer et sortit. Enfin, elle était arrivée, il y avait la queue et elle pensa qu'elle aurait du venir plus tôt. Mais ce n'était pas un problème, il n'y avait que les moches qui attendaient dehors. Elle s'approcha, avec sa plus belle démarche, en direction du videur. La caricature du videur d'ailleurs, noir et étonnamment grand et musclé. Ambre fit un petit sourire, entre le sexy et le gêné. Il la laissa rentrer, c'était tellement facile d'amadouer les hommes. Elle soupira intérieurement, tous les mêmes. La musique était assourdissante, mais ça lui plaisait, elle alla s'asseoir au bar. Un mec lui offrit un shooter de vodka, il pensait surement qu'il allait la rendre ivre et la ramener chez lui, pas de chance, elle tenait plutôt bien l'alcool. La jeune femme avala le liquide transparent, fit un petit signe de main au jeune homme et disparut sur la piste de danse. Ambre se déhancha sans gêne, sous le regard de plusieurs mecs qui tentaient de l'approcher, mais elle esquivait à chaque fois. Elle n'était pas venue chercher un plan cul. Elle détourna la tête, et en plein dans son champs de vision, une chose horrible apparut. Elle s'arrêta automatiquement de danser, ne pouvant que fixer l'individu qu'elle venait de reconnaître. Elle était là, à quelque mètre d'elle. Sa demi-sœur était là, dans la même boite de nuit qu'elle. Cette fille qu'elle haïssait tant était à sa portée et elle ne savait pas quoi faire, désarmée. Ambre s'approcha lentement, se faufilant entre les gens complètement saouls et dansants de façon plus ridicules les unes que les autres. Elle se retrouva en face d'elle, les yeux dans les yeux. Elle devait baisser la tête pour la regarder, Charlotte était petite et puis ses talons n'arrangeaient rien. L'italienne croisa les bras sur sa poitrine et son visage se transforma en un masque hautain. Elle s'assura de parler assez fort pour qu'elle l'entende, mais la musique baissa d'un ton pile à cet instant.
J'avais l'impression que les choses commençaient à s'arranger depuis que j'étais revenue de Paris. En même temps ça pouvait difficilement être pire. J'étais partie parce que je devais aller voir la mère pour la dernière fois. Ce n'était pas le meilleur motif pour m'éloigner de San Francisco et des problèmes que j'avais ici, mais j'étais partie du jour au lendemain, sans vraiment prendre le temps de prévenir qui que ce soit. À Paris j'avais du faire face à la vérité ; j'avais découvert ma mère sur ce qui, je m'en doutais, serait son lit de mort. Même si je n'avais jamais été proche de mes parents, ça m'avait bouleversé. Mais pas tant que ce qu'elle m'avait annoncé avant de mourir « Tu as une grande soeur » Il m'avait semblé la voir à l'enterrement, mais je n'y avait pas prêté plus attention. Pourquoi ? Parce que j'en avais pas envie ? Parce que je ne la connaissais pas ? Parce qu'elle était la fille illégitime de ma mère ? Je n'en savais rien. Mais je n'étais pas certaine de vouloir la connaitre. Et j'étais revenue à San Francisco, j'avais retrouvé mes amis, je m'étais remise avec Eliott, les choses s'arrangeaient enfin, doucement. Seul Eliott et Khris étaient au courant pour le moment, que j'avais apparemment une soeur. Et je ne voulais pas développer le sujet avec d'autres personnes pour le moment, en plus de ça, je n'avais rien à dire sur cette fille que je ne connaissais pas. Ce soir j'avais décidé de sortir au Ruby, histoire de me changer les idées. J'avais enfilé une robe beige légère, des ballerines et ma veste en cuir puis j'étais partie. Là-bas je retrouvais quelques personnes que je connaissais, c'était de vagues connaissances, mais assez pour qu'ils me payent un verre ou deux. Une amie me pris par la main pour m'entraîner et danser, j'acceptais en souriant. Au bout de quelques minutes, une brune s'arrêta en face de moi. Dans la pénombre de la boite de nuit on aurait dit mon sosie avec deux têtes de plus que moi. Elle me regardait. « Alors, on s'amuse ? » Je mis quelques secondes à reconnaître la fille de l'enterrement. C'était elle ? Ma sœur ? Je ne savais pas ce qu'il fallait que je pense d'elle... L'aimer ou la détester ? Elle devait se douter que je l'avais reconnu, inutile de faire semblant. J'avais comme l'impression que ça ne servait à rien de jouer avec elle. « Super oui. Alors tu m'as suivi jusqu'en Californie ? ... Comment tu t'appelles déjà ? » Il y avait de fortes chances pour que cette fille me déteste, alors je voulais lui faire comprendre que je n'avais pas peur d'elle.
Alors c'était ça, sa sœur ? Une naine presque aussi maigre qu'elle ? Mais Ambre devait avouer que la ressemblance était choquante : mêmes yeux bleus, mêmes cheveux châtains, même peau plutôt pale. Seule la taille les différenciait, même les traits de leurs visages étaient semblables. N'importe qui aurait pu deviner qu'elles avaient un lien de parenté proche. Mais la ressemblance ne devait être que physique, Ambre imaginait mal Charlotte être une fille comme elle. Du genre narcissique et confiante. Oh bien sur, elle savait qu'elle s'aimait beaucoup trop, mais elle prenait ça en tant que qualité. Il valait mieux d'ailleurs. A la regarder, enfin en regardant sa réaction face à son approche peu subtile, elle pensa d'abord qu'elle ne la reconnaissait pas. Peut-être ne l'avait-elle pas vue à l'enterrement de leur mère, cette femme, cette inconnue pour Ambre. C'était à cause d'elle qu'elles étaient là, si cette Madame Marchand avait quitté son mari pour devenir Madame Diletta, pas de Charlotte. Pas de Charlotte et surtout la belle vie pour l'italienne. Elle aurait eu une mère, deux salaires donc plus d'argent et elle serait encore dans son pays d'origine à cet instant même. Elle n'aurait pas eu besoin de reproduire le schéma de l'italien pauvre qui part en Amérique du Nord pour réussir sa vie. Ambre n'était pas venue ici pour réussir, plutôt pour faire payer sa « sœur », mais elle pouvait aussi faire d'une pierre deux coups, après tout. Comment était-elle censée réagir face à sa petite sœur maintenant ? La frapper ? Non, elle s'attirerait beaucoup trop d'ennuis dans une boite bondée comme celle-ci et Charlotte n'était surement pas venue seule. Lui hurler dessus ? De toute façon, avec la musique, il y avait peu de chance qu'elles se comprennent. Et Ambre ne savait pas quoi hurler. Tout déballer ? Jamais, jamais elle ne lui dirait pourquoi elle lui en voulait autant, elle ne ferait que la persécuter sans raison apparente, sans laisser apparaître aucune faille. Puis la petite parla enfin : « Super oui. Alors tu m'as suivi jusqu'en Californie ? ... Comment tu t'appelles déjà ? ». Mais elle se rebellait en plus ? Ça promettait d'être drôle, elle préférait ça plutôt que de tomber sur une pauvre petite chose incapable de se défendre contre sa propre sœur. Ambre fit un petit sourire, le genre de sourire que seul elle possède, entre le sadisme et le réel contentement. Un mélange effrayant en général, qu'elle ne faisait même pas exprès d'afficher.
Te prends pas pour le centre du monde chérie, je suis là pour affaire. - elle la regarda de haut en bas et lui frotta la tête comme on frotte un chiot – Comme c'est mignon tu es si petite !
Petit sourire mesquin, enfoncer les gens, sa plus grande passion. C'était juste une manière de la rabaisser. Le mot « maman » avait faillit rester bloqué au fond de sa gorge, mais il était sortit avec une froideur étonnante. Maman, une femme qu'elle n'avait jamais connue, qu'elle avait vu une seule fois dans sa vie : morte.
Moi c'est Ambre, pas besoin de me dire le tiens, j'ai assez entendu parlé de toi.
Ce qui était faux, tout ce qu'elle savait d'elle était son nom, rien de plus. Son père avait toujours évité de lui raconter quoi que ce soit sur elle, même si leur mère n'avait pas arrêté de se vanter de sa nouvelle fille alors que son ancien amant venait lui demander d'aller voir Ambre.
Ni elle ni moi ne pouvions nier que nous nous ressemblions. Que nous étions sœurs. Merde… sœurs. Ça par contre, j’allais devoir mettre un certain temps à m’y habituer. Je pensais que c’était fait, mais me retrouver en face de cette brune ; ce presque sosie de moi, remettait en cause la façon qui j’avais eu d’affronter ce « problème » jusque là. Moi qui avais dit que je ne chercherai pas à la retrouver, retrouver ma sœur… pourquoi faire ? Pourquoi j’aurais fait ça, nous avions beau avoir le même sang, je ne savais rien d’elle et je n’avais pas l’intention d’en savoir plus. J’avais des amis, je n’avais pas besoin d’une sœur. Surtout d’une sœur qui visiblement ne me portait pas dans son cœur… J’avais vu ça à sa façon de me regarder. Je connaissais ses mimiques, puisque j’avais à peu de choses près les mêmes. Elle me regardait de haut en bas, d’un air hautain, avec ces quelques centimètres de plus que moi. Je me demandais ce qu’elle faisait dans la vie. Était-elle vraiment venue à San Francisco pour me retrouver (et accessoirement me pourrir la vie – je le sentais) ? Je n’avais pas besoin de ça, pas au moment où je commençais enfin à remettre de l’ordre dans ma vie. Pas au moment où les choses se calmaient… La brune me fit un petit sourire, que j’avais du mal à traduire ; vrai sourire ou ironie ? Vu comme les choses étaient parties, je penchais plutôt pour l’option de l’ironie. Mais elle ne me connaissait pas, je n’allais pas me laisser faire, les bras ballants. Elle ne m’aimait visiblement pas ; mais je n’avais aucune raison non plus de l’aimer. Les liens du sang ne font pas tout. « Te prends pas pour le centre du monde chérie, je suis là pour affaire. » Je me rassurais en me disant que je n’étais pas la cause de son arrivée ici, mais quant bien même, combien y avait-il de chances pour que ses « affaires » l’amène à San Francisco, ville où je m’étais réfugiée, plutôt qu’ailleurs ? Probabilité infimes… Elle me frotta la tête. D’un geste brusque, je dégageais sa main. « Comme c'est mignon tu es si petite ! » Je ne répondis rien, me contentant de la fusiller du regard. Une raison de plus pour laquelle je n’avais pas eu envie de rencontre ma « nouvelle sœur » : me rendre compte que c’était une garce, je ne voulais pas avoir une mauvaise image d’elle, mais c’était de toute évidence mal parti. « Moi c'est Ambre, pas besoin de me dire le tiens, j'ai assez entendu parlé de toi. » Je haussais un sourcil. Ambre… Ok. Ça lui allait plutôt bien, en fait… Admettons. Et puis, je tiquais sur sa dernière phrase. Qui lui avait parlé de moi ? Ma – notre – mère ? Est-ce qu’elles s’étaient vu ? Est-ce qu’elles se connaissaient plus que je ne le pensais ? « C’est ma mère qui t’as parlé de moi ? » lançais-je, sur la défensive. Puis j’ajoutais avec le même faux-sourire qu’Ambre. « C’est bizarre, moi personne ne m’a jamais parlé de toi. Pour tout te dire, avant l’enterrement, je ne savais même pas que tu existais. Pas trop dur de vivre dans l’ombre ? » Je parlais assez fort, pour couvrir le bruit de la boite de nuit, et qu’elle ne perde pas une miette de ce que je lui disais. Elle avait voulu attaquer, je n’allais pas me laisser faire. Un mec se faufila entre nous. « Eh, vous êtes sœurs ? » Je répondis du tac-o-tac. « Non. » Avant de reporter mon regard sur Ambre. Je ne voulais louper aucune de ses réactions.
Ambre ne faisait que la regarder de façon hautaine, elle ne s'en rendait surement pas compte, elle regardait comme ça les gens qu'elle n'appréciait pas, c'était devenu un réflexe. Du coup, il est facile de deviner ce qu'elle pense de vous, sauf si elle se retient de vous lancer des regards assassins pour vous soutirer quelque chose. Là, elle n'avait rien à soutirer à sa sœur, alors elle pouvait la regarder comme elle le voulait. Sa sœur, franchement, ça faisait bizarre de lui parler. Cette fille qu'elle détestait tellement, la personne qu'elle détestait le plus au monde après leur mère, mais maintenant qu'elle était morte : il ne restait qu'elle et elle allait en prendre plein la gueule. Cela faisait 21 qu'elle la détestait, depuis qu'elle était née, enfin non, depuis qu'elle connaissait son existence. Cette fille qui l'avait remplacé, que sa mère avait aimé alors qu'elle ne pensait surement pas une seule seconde à Ambre. Charlotte avait poussé sa main dans un geste brusque, l'italienne avait rit. Cette petite chose essayait-elle de se défendre ? Elle ne faisait pas le poids contre autant d'années de rage. Elle ne répondit rien à l'attaque sur sa taille, juste un regard noir que l'ainée des deux sœurs prit comme un compliment. Elle l'avait énervée et c'était tout ce qu'elle recherchait. Se faire aimer par Charlotte ? Elle n'en avait clairement rien à faire, elle pouvait la détester tant qu'elle voulait, elle ne la haïrait jamais autant qu'Ambre la haïssait. Elles étaient là, l'une en face de l'autre, à se fusiller du regard alors que toute la salle autour d'elles dansait ou buvait. Les gens se frottaient et transpiraient, l'odeur, la pire chose dans les boites de nuits. Mais Ambre avait fini par s'y habituer, à force. Tous ces gens alcoolisés ne remarquaient rien, et tant mieux, elle n'avait pas envie qu'on forme un cercle autour d'elles si elles en venaient aux mains. Mais elle n'avait pas envie de frapper sa petite sœur, cela aurait été trop facile, il fallait qu'elle souffre mentalement et pendant longtemps. « C’est ma mère qui t’as parlé de moi ? », ahah, elle était drole elle. Comme si elle avait déjà parlé à cette inconnue qu'elle était censée appeler « Maman. ». Un sourire sarcastique apparut sur son visage, le même qu'elle : « C’est bizarre, moi personne ne m’a jamais parlé de toi. Pour tout te dire, avant l’enterrement, je ne savais même pas que tu existais. Pas trop dur de vivre dans l’ombre ? », Ambre ne pu s'empêcher de penser « Mon dieu, aider moi à garder mes poings contre moi. Aider-moi à ne pas lui démolir son petit visage de salope. ». Elle sourit, encore plus ironiquement, d'une façon plus effrayante.
- Non, c'est mon père qui m'a parlé de toi. Pas étonnant, ta famille ne sait pas à quel point notre mère était une salope qui trompait son mari au point de faire un enfant dans son dos. Enfin, remarque, elle a essayé de se rattraper avec toi. Quelle chienne, deux enfants à la suite.
Insulter leur mère, même après sa mort, ne la gênait pas du tout. C'était tout ce que cette ignoble femme méritait, elle ne mériterait même pas d'avoir une famille pour la pleurer. Un mec arriva subitement : « Eh, vous êtes sœurs ? », c'était si évident que ça ? Charlotte répondit une seconde plus tard un « Non. » rapide. Ambre passa son bras sur les épaules de Charlotte et la rapprocha d'elle, souriante.
- C'est ma petite sœur, il faut l'excuser, elle n'aime que moi dans la vie mais n'ose pas l'avouer.
Ambre serra Charlotte un peu plus contre elle, juste pour l'énerver.
J’avais voulu sortir ce soir. Tranquillement, n’avoir à me préoccuper de rien. Mais apparemment on ne me laissait pas vraiment cette option. J’avais le choix entre… je n’avais pas le choix en fait. Je devais affronter cette brune élancée qui était ma sœur. Il fallait que j’aie du respect pour elle. Un minimum. Le minimum que j’avais pour n’importe quoi. Parce que c’est ce qu’elle était pour moi. n’importe qui. A part le fait qu’on se ressemblait, un peu ; elle n’était rien pour moi. Et je n’avais pas l’intention de changer ça. Si je ne l’avais pas connu dans ces conditions, si elle m’avait paru un tout petit peu plus sympa… j’aurais pu avoir envie de faire d’elle ma sœur, avoir envie de me rapprocher d’elle. Avoir envie de la connaitre et de rattraper le temps perdu, le temps qu’on m’avait volé en me cachant son existence. Mais Ambre était en face de moi et elle n’avait pas plus envie que moi de resserrer nos liens. Je n’arrivais pas à savoir si ça me faisait du mal au fond, de savoir que j’avais une sœur et qu’il n’y avait même pas 1% de chance qu’on s’entende bien un jour. Comment je pouvais faire pour bien m’entendre avec cette fille ? Elle était hautaine, snob, amoureuse d’elle-même. J’arrivais à voir tout ça et ça ne me plaisait pas. Pas plus que la façon dont elle agissait avec moi. Ce faux rôle de grande sœur méchante qu’elle essayait de prendre. Tu n’es même pas ma sœur, alors arrête un peu tes conneries. J’avais attaqué, ça avait été plus fort que moi. Je ne voulais pas laisser passer cette fille au dessus de moi. Je ne voulais pas qu’elle gagne avec moi. Elle débarquait dans ma vie, alors que je n’avais rien demandé d’autre d’un peu de calme ; alors non, je n’allais pas la laisser faire. « Non, c'est mon père qui m'a parlé de toi. Pas étonnant, ta famille ne sait pas à quel point notre mère était une salope qui trompait son mari au point de faire un enfant dans son dos. Enfin, remarque, elle a essayé de se rattraper avec toi. Quelle chienne, deux enfants à la suite. » Je n’eus pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu’Ambre m’avait déjà collé à elle, face au mec qui s’était interposé entre nous pendant notre « calme conversation ». Elle souriait. « C'est ma petite sœur, il faut l'excuser, elle n'aime que moi dans la vie mais n'ose pas l'avouer. » Ambre me colla encore plus à elle. Je jetais un pauvre sourire à la con au mec, avant de me décoller de ma sœur violemment. « Me touche pas. » J’attendais que le mec comprenne qu’il était temps pour lui de partir, avant de me retourner vers la grande brune qui me faisait face depuis quelques temps, maintenant. « Que tu la déteste parce qu’elle n’a pas voulu de toi, je m’en fous, je dirais même que je comprends. Mais elle devait se douter qu’elle n’avait pas réussi son coup avec toi. Alors déteste la, si ça te chante me m’en fous. Mais ne l’insulte pas. Parce que jusqu’à preuve du contraire, j’ai pas parlé de ton connard de père. Pourtant je crois que c’est un peu de sa faute aussi, si on en est là, pas vrai ? C’est vrai, s’il avait gardé son bordel dans son pantalon, tu ne serais pas là. Et tout irait bien pour moi. Ma vie est assez en bordel en ce moment, pour que tu viennes pas en rajouter. » criais-je. Je voulais qu’elle s’en aille. Je voulais qu’elle parte. Qu’elle quitte San Francisco même, si elle pouvait. Je voulais que ma vie redevienne normale. Et une demi-sœur hystérique n’était pas au programme.
Tout ce qu'Ambre voulait de Charlotte, c'était qu'elle meurt. Non, quand même pas. Elle est peut-être une salope hautaine et trop sure d'elle, mais elle n'a souhaité la mort que d'une seule personne dans sa vie. Celle de sa propre mère, ça n'avait pas loupé. Elle ne s'en voulait pas du tout d'avoir voulu sa mort et qu'elle finisse par disparaître avant un âge avancé. Ne l'avait-elle pas mérité après tout ? N'avait-elle pas gâché toute sa vie en l'abandonnant ? Si, alors, elle n'arrivait pas à s'en vouloir. Donc, finalement, tout ce qu'elle voulait de Charlotte c'était de la souffrance. La voir pleurer, la voir sombrer, qu'elle descende de ses nuages et qu'elle s'écrase par terre. Elle n'avait peut-être pas eut une vie facile, Ambre n'en savait rien, mais surement pas aussi dur que la sienne. Elle n'avait pas été élevée par un père constamment triste à cause d'une femme, elle n'avait pas grandit sans mère, elle n'avait pas vécu dans les pires quartiers d'Italie. Elle était surement passée par des moments difficiles, eh bien, qu'elle y retourne. Son ainée l'aiderait à replonger, couler, aussi profond que possible. Lorsqu'elle la prit dans ses bras elle sentit bien la réticence de Charlotte, comme si elle la dégoutait. Qu'elle ne s'inquiète pas, elle ressentait la même chose à son égard. « Me touche pas. » Elle la poussa, si fort, qu'elle faillit tomber mais se rattrapa au mec qui s'en alla quelques secondes plus tard, se rendant compte qu'il devait y avoir un problème entre les deux jeunes femmes. Il avait raison, s'il ne voulait pas prendre des coups perdus dans la bagarre. Oui, parce qu'elle commençait vraiment à l'énerver, ses poings commençaient à la démanger de plus en plus. « Que tu la déteste parce qu’elle n’a pas voulu de toi, je m’en fous, je dirais même que je comprends. Mais elle devait se douter qu’elle n’avait pas réussi son coup avec toi. Alors déteste la, si ça te chante me m’en fous. Mais ne l’insulte pas. Parce que jusqu’à preuve du contraire, j’ai pas parlé de ton connard de père. Pourtant je crois que c’est un peu de sa faute aussi, si on en est là, pas vrai ? C’est vrai, s’il avait gardé son bordel dans son pantalon, tu ne serais pas là. Et tout irait bien pour moi. Ma vie est assez en bordel en ce moment, pour que tu viennes pas en rajouter. », elle venait de lui hurler dessus. Le sourire ironique d'Ambre s'effaça tout de suite, elle venait de parler de son père, la seule personne importante pour elle, la seule personne sur laquelle elle avait toujours pu compter. Et cette petite chose venait d'en parler en mal. La colère ne mit pas bien longtemps à s'emparer du corps de l'italienne, elle n'aurait pas dû se défendre, franchement. Elle attrapa sa petite sœur par son haut, la rapprochant violemment d'elle, puis Ambre se baissa pour la regarder dans les yeux. Les mêmes que les siens, elle se regardait presque dans un miroir.
- Ecoute-moi bien, petite chose : Mon père, n'est pas une trainée de française comme toi, comme notre mère. Il était amoureux, la victime dans l'histoire c'est lui. Si notre pute de mère n'était pas allée coucher avec mon père je ne serais pas là, et je la remercie d'avoir trompé ton père sur ce point là, mais si elle n'avait pas écarté les cuisses devant le mien on ne serait pas là non plus. Il faut être deux pour faire un gosse alors avant de rejeter la faute sur lui, réfléchis. Et si je t'entends parler encore une fois de lui comme ça, je te jure qu'on ne se ressemblera plus du tout physiquement et que t'auras le droit à un abonnement à l'hôpital.
Bien que sa voix fut calme l'accent italien avait prit le dessus sur l'anglais, ce qui donnait une touche dramatique à la scène. Si elle réagissait comme tous les étrangers, elle allait penser au Parrain. Si elle faisait une seule réflexion sur sa façon de parler elle la frapperait aussi. Elle la regarda encore quelques instants, en plein dans les yeux, sans même battre des cils. Puis elle la lâcha, la poussant en arrière, cette naine n'allait pas gagner comme ça.
Je n’avais jamais été proche de ma famille, ce n’était un secret pour personne. D’accord mes parents s’étaient occupés de moi, ils avaient répondu à mes besoins… mais j’avais rapidement pris le large et appris à vivre toute seule de mon coté. Je ne disais pas ça péjorativement, j’aimais bien le fdait d’avoir grandi, vécu ma vie sans qu’on me demande de rendre de compte à qui que ce soit. Même s’il fallait bien reconnaitre que si j’avais été plus encadrée, ça m’aurait évité de faire pas mal de conneries dans ma vie… Et puis j’avais toujours voulu avoir des frères et sœur. Je me disais que ça aurait renforcé les liens avec ma famille, que j’aurais plus voulu passer du temps avec eux si j’avais un frère ou une sœur. Mais ça n’avait pas été le cas, et la seule personne que j’avais toujours considéré comme ma sœur, c’était Lilas, ma meilleure amie. Je n’étais pas « famille » pour moi, c’était mes amis avant tout. Ils le savaient. Eliott, Lilas et Khris étaient les personnes qui comptaient le plus pour moi et pour qui j’aurais fait n’importe quoi. Ambre, en face de moi, n’était qu’une étrangère. Une fille que je détestais, parce qu’elle me détestait elle aussi. Je n’avais jamais demandé à la connaitre et elle non plus. nous aurions très bien pu continuer de vivre nos vies chacune de notre coté, sans jamais avoir à se préoccuper de l’autre. Les choses auraient été parfaites. Mais il avait fallu qu’on se croise, ce soir. Moi qui avait toujours voulu une sœur, je regrettais amèrement cette pensée. Je souhaitais ne jamais l’avoir eu en tête et peut-être que comme ça, Ambre n’aurait jamais existé. Du moins pour moi. Son existence n’était pas un problème, le problème c’est qu’elle était ma sœur et qu’elle était en face de moi. Et elle avait attaqué ma mère. Ma mère dont je n’avais jamais été proche, certes. Mais ma mère qui avait tout de même toujours fait pour que j’aille bien (même si elle n’avait pas vraiment réussi, mais ça c’était de ma faute). Elle m’attrapa par le haut de ma robe et me rapprocha d’elle, je voyais ses yeux si près des miens, ses yeux… c’était les miens. J’avais cette désagréable impression d’être attaquée par moi-même. C’était la situation la plus étrange que je n’avais jamais vécu à ce jour. « Ecoute-moi bien, petite chose : Mon père, n'est pas une trainée de française comme toi, comme notre mère. Il était amoureux, la victime dans l'histoire c'est lui. Si notre pute de mère n'était pas allée coucher avec mon père je ne serais pas là, et je la remercie d'avoir trompé ton père sur ce point là, mais si elle n'avait pas écarté les cuisses devant le mien on ne serait pas là non plus. Il faut être deux pour faire un gosse alors avant de rejeter la faute sur lui, réfléchis. Et si je t'entends parler encore une fois de lui comme ça, je te jure qu'on ne se ressemblera plus du tout physiquement et que t'auras le droit à un abonnement à l'hôpital. » J’arrachais sa main qui me tenait et la regardait d’un regard noir. Je pointais mon doigt vers elle. « Je suis une trainée ? Qu’est-ce que tu sais de ma vie ? Qu’est-ce que tu sais de moi ? Tu crois que t’es la seule victime de cette putain d’histoire ? Mais ouvre les yeux ! Le monde ne tourne heureusement pas autour de toi. Je ne rejette pas la faute sur ton père, je sais très bien comme marche ces histoires là, merci ! Mais ma mère est pas la seule coupable, ton père l’est tout autant. Et j’ai eu le malheur de penser que t’avais un minimum de respect pour ta mère. Parce qu’elle est morte, alors peut-être que toi tu la détestais, mais pas moi. Alors si ça te pose un problème d’être là… fais toi plaisir, rentre chez toi, retourne voir ton père et arrête de me faire chier. » J’avais vraiment l’impression que j’étais à deux doigts d’exploser. Pourquoi cette fille avait débarqué dans ma vie ?
Elle l'exaspérait au plus au point, elle pensait détester Ambre ? Ce n'était que le début, cette petite avait l'intention de se battre, de se défendre contre sa grande sœur, mais elle ne se doutait pas de la détermination de son ainée. Elle ne savait pas jusqu'où elle pouvait aller, qu'elle ferait tout pour qu'elle soit malheureuse. Pour l'instant, elle n'avait pas beaucoup d'informations sur elle, il fallait qu'elle cherche un peu. Elle trouverait quelque chose d'intéressant, surement : un ou une petit(e) ami(e), vu qu'elle ne connaissait pas ses gouts, des exs assez énervés pour l'aider... Des ennemis si elle avait de la chance ! Mais bon, elle préférait se débrouiller toute seule contre sa sœur, elle se renseignerait juste sur les évènements marquants et tristes de la vie de Charlotte pour mieux lui renvoyer à la gueule. Mais pour l'instant elle n'avait rien, elle aurait du se renseigner sur elle avant de sortir. Mais, en même temps, elle n'avait pas prévu de tomber sur elle. A la base elle était juste venue pour boire quelques verres offerts par des gars et danser toute la nuit. Franchement, Dieu aimait faire des blagues, Ambre soupira intérieurement à cette pensée. « Je suis une trainée ? Qu’est-ce que tu sais de ma vie ? Qu’est-ce que tu sais de moi ? Tu crois que t’es la seule victime de cette putain d’histoire ? Mais ouvre les yeux ! Le monde ne tourne heureusement pas autour de toi. Je ne rejette pas la faute sur ton père, je sais très bien comme marche ces histoires là, merci ! Mais ma mère est pas la seule coupable, ton père l’est tout autant. Et j’ai eu le malheur de penser que t’avais un minimum de respect pour ta mère. Parce qu’elle est morte, alors peut-être que toi tu la détestais, mais pas moi. Alors si ça te pose un problème d’être là… fais toi plaisir, rentre chez toi, retourne voir ton père et arrête de me faire chier. », mais quand est-ce qu'elle allait la fermer ? Charlotte n'avait pas encore comprit qu'Ambre aurait le dernier mot t qu'elle allait s'acharner sur elle tant qu'elle ne se taisait pas. Elle se retenait clairement de la frapper, en se disant qu'elle ne s'attirerait que des ennuis en faisant ça, elle n'avait pas envie d'avoir une mauvaise réputation. Oui, elle s'en foutait de démolir Charlotte, mais elle tenait plus à sa réputation. Et même si sa petite sœur essayait de la frapper elle esquiverait, il ne fallait pas que quelqu'un la voit en train de se battre. Si elle la frappait, elle l'emmènerait dans un endroit à l'abri des regards. D'ailleurs, Ambre attrapa sa sœur par le bras, serrant sa main aussi fort que possible, priant pour qu'elle ai un bleu. Elles traversèrent la boite, poussant les gens. L'italienne poussa la porte, des toilettes... Oui, bon, ce n'était pas le meilleur endroit pour une dispute mais elle en avait marre de tout ce bruit autour d'elles.
- Oui, tu es une trainée, et je trouverais bien quelque chose qui le prouve. De toute façon, ça se voit clairement. - elle marqua une pause pour la regarder, puis s'approcha du miroir pour lui parler tout en se remaquillant – Parce que tu vois d'autres victimes à part mon père et moi ? S'il te plais, ferme-la, parce que t'en as clairement rien à foutre de cette histoire et, oh, excuse moi de ne pas avoir pleuré à l'enterrement, mais tu n'avais pas l'air si triste que ça non plus. Tu sais quoi ? Je manquerais de respect à notre « mère » jusqu'à la fin de ma vie, c'est tout ce qu'elle mérite. Et encore, je suis gentille, parce que j'aurais pu la tuer de mes propres mains pour ce qu'elle a fait. Elle aurait pu me garder, mais évidemment la petite sœur est née, la petit Charlotte. La parfaite petite fille, entièrement française, pas à moitié Italienne. Non je ne connais pas ta vie mais, au lieu de me donner des leçons, - elle se retourna et la regarda dans les yeux – va te faire foutre.
Elle s'assit sur le bord des lavabos, souriant, rien à foutre elle en avait marre d'être debout avec ses talons, même si elle en avait l'habitude. Et puis, c'était plus confortable pour s'engueuler avec sa petite sœur chérie.
J’ai comme l’impression que ma vie ne va pas être de tout repos maintenant qu’Ambre est arrivée dans le coin. Est-ce qu’elle compte rester ? Je la regarde de haut en bas, qu’est-ce qu’elle peut bien être venue faire à San Francisco ? J’imagine que même si ses affaires dans qu’elle a en cours à San Francisco se terminent, elle se fera un malin plaisir à rester pour alimenter ma vie… Que je me réjouisse de me coltiner cette fille encore et encore… J’avais juste voulu sortir ce soir, faire la fête, boire des coups et ne penser à rien d’autre que m’amuser… Mais là, c’était tout le contraire qui se passait. Je regardais autour de moi, j’avais perdu de vue mes amis. Aucune chance que je les retrouve dans cette foule. La chaleur et le bruit commençaient à me monter à la tête, j’avais l’impression qu’un marteau-piqueur s’était installé dans mon cerveau. Il fallait que ça s’arrête. Je n’arrivais pas à savoir si c’était la présence d’Ambre ou le club ou les deux, qui me donnaient aussi mal à la tête. Je n’acceptais pas le fait que cette fille, se permette de me traiter de « trainée ». Est-ce qu’elle s’était regardé, sérieusement ? De nous deux, ce n’était pas moi qui avait le plus l’air d’une salope… Ambre attrapa mon bras et serra ses doigts autour de mon poignet. Pour le peu que je la connaissais désormais, j’étais quasiment certaine qu’elle serrait aussi fort qu’elle pouvait pour me laisser une marque. Génial, ça allait être dégueu. Il allait falloir que je cache ça pendant des jours, sinon Eliott allait le voir et paniquer. Sans parler de Khris ou Lilas. Pourquoi je faisais partie des gens qui marquaient vite au moindre truc ? Ambre m’entraina avec elle. J’essayais de protester, mais pour le bien de mon bras, si je voulais qu’il reste attaché au reste de mon corps, je devais me résigner à la suivre. Elle poussa la porte des toilettes où enfin elle me lâcha. « Oui, tu es une trainée, et je trouverais bien quelque chose qui le prouve. De toute façon, ça se voit clairement. » Ma sœur se retourna vers le miroir, pour parfaire son masque une nouvelle fois. je résistais à l’envie de lui sauter à la gorge. « Parce que tu vois d'autres victimes à part mon père et moi ? S'il te plais, ferme-la, parce que t'en as clairement rien à foutre de cette histoire et, oh, excuse moi de ne pas avoir pleuré à l'enterrement, mais tu n'avais pas l'air si triste que ça non plus. Tu sais quoi ? Je manquerais de respect à notre « mère » jusqu'à la fin de ma vie, c'est tout ce qu'elle mérite. Et encore, je suis gentille, parce que j'aurais pu la tuer de mes propres mains pour ce qu'elle a fait. Elle aurait pu me garder, mais évidemment la petite sœur est née, la petit Charlotte. La parfaite petite fille, entièrement française, pas à moitié Italienne. Non je ne connais pas ta vie mais, au lieu de me donner des leçons, va te faire foutre. » Elle s’assit au bord d’un des lavabos. Je croisais les bras sur ma poitrine et m’appuyais contre un mur en face d’elle. « Tu me gonfles à jouer la victime. Je te connais pas et pourtant tu me fais déjà chier, mais je m’inquiète pas, je sais que ça te fait plaisir. Et crois-moi, j’ai autre chose à foutre de ma vie que de te donner des leçons. Après tout, je suis une trainée non ? Et ça, je crois que t’as pas besoin de leçons de ma part pour le faire, tu te débrouilles très bien. Maintenant si je te fais chier, personne ne t’as demandé de venir me parler ce soir. » Je me décollais du mur et m’approchais d’elle. « Maintenant si tu veux bien, je vais rentrer chez moi. J’ai assez donné en conneries pour ce soir. Eclate-toi bien à San Francisco du moment que c’est loin de moi. »
Ambre devait trouver un moyen de lui clouer le bec et de s'en aller. Elle en avait déjà marre de s'engueuler avec elle, une bonne dispute était une dispute courte et avec des arguments... et elle n'en avait plus. Si elle continuait de lui parler elle ne ferait que se répéter et ce n'était pas le meilleur moyen de l'énerver. Quoique ? Oui si elle répétait une phrase en boucle pendant des heures peut-être, mais elle partirait avant et l'italienne s'énerverait elle-même. Là n'était pas son but. Toujours assise sur le rebord des lavabos elle balança ses pieds d'avant en arrière, comme une enfant. Au fond, elle l'était toujours par moment, il faut être franchement immature pour être rancunière à ce point et en vouloir à sa petite sœur alors qu'elle n'avait rien fait. Elle s'en rendait compte, mais n'arrivait pas totalement à l'admettre ni à se maitriser. Après avoir nourrie une rage aussi grande pendant 24 ans, il est plutôt difficile d'oublier et de pardonner. Pour l'instant tout ce qu'elle voulait faire c'était prendre sa gorge blanche et serrer de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'elle tombe par terre et meurt dans les toilettes pourris du Ruby Skye. Quelle fin tragique elle aurait.. Aux yeux d'Ambre c'était encore trop gentil comme mort et, de toute façon, la tuer était trop facile et rapide. Alors que la faire souffrir durant des mois et des mois serait beaucoup plus douloureux pour Charlotte et surement pour son entourage, qui sait ? Elle deviendrait insupportable, son mec – si elle en avait un – la quitterait, la laissant seule. Si, par chance, elle avait des amis peut-être qu'elle s'en sortirait et ne finirait pas par se suicider. Mais Ambre n'avait pas envie d'imaginer que des gens soient assez stupides pour supporter sa petite sœur à plein temps et encore moins qu'ils soient là pour l'aider dans les moments difficiles. Alors qu'Ambre s'était perdue dans ses pensées son mini-elle ouvra enfin la bouche « Tu me gonfles à jouer la victime. Je te connais pas et pourtant tu me fais déjà chier, mais je m’inquiète pas, je sais que ça te fait plaisir. Et crois-moi, j’ai autre chose à foutre de ma vie que de te donner des leçons. Après tout, je suis une trainée non ? Et ça, je crois que t’as pas besoin de leçons de ma part pour le faire, tu te débrouilles très bien. Maintenant si je te fais chier, personne ne t’as demandé de venir me parler ce soir. » Deux claques, deux bonnes claques, c'est tout ce qu'elle méritai pour lui parler sur ce ton. Elle s'approcha dans sa direction, n'ayant apparemment pas fini. « Maintenant si tu veux bien, je vais rentrer chez moi. J’ai assez donné en conneries pour ce soir. Eclate-toi bien à San Francisco du moment que c’est loin de moi. ». Ambre posa les pieds par terre, face à sa jeune sœur, toujours beaucoup plus grande qu'elle. En la regardant dans les yeux, elle leva sa main droite, qui vint s'abattre en un poing sur la joue de Charlotte quelques secondes plus tard. Merde, elle s'était un peu laissée aller là. Il fallait qu'elle trouve quelque chose à dire avant de se barrer en vitesse. Elle n'avait pas peur, mais si quelqu'un la voyait, elle risquait d'avoir des ennuis.
- C'est tout ce que tu mérites pour parler à ta grande sœur de cette façon. On vous élève mal en France apparemment. - elle marqua une pause, le temps de réfléchir et de se calmer un peu – C'est moi qui décide quand tu arrêtes de me parler et quand tu te barre.
Ambre s'éloigna vers la porte des toilettes, se retournant en l'ouvrant.
- T'inquiètes pas sœurette on se reverra bientôt et tu regretteras de ne pas avoir montré un petit peu plus de respect à la personne qui peut te pourrir la vie en un claquement de doigts. Sur ce, bye.
Elle lui envoya un baiser et disparut dans la foule.
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