Ce samedi était gris et pourtant je pouvais voir le soleil percer les nuages, ma soirée s’annonçait différente, ce n’étais pas un rencard, ce n’étais pas non plus une tentative pour sauter quelqu’un c’était tout simplement un moment excitant. J’allais rencontrer la personne qui avait obsedé mon esprit toute cette semaine, la personne qui avait fait de mon temps une priorité pour elle. Je ne savais même pas ce que j’allais faire ou dire, je savais juste que je voulais en savoir plus sur ce mystère capable de me contrer, peut être ferait il un bon partenaire de jeux en lignes qui sait ? 18H20 j’arrivais au bar et commandais une pinte de bière avant d’aller m’installer au billard, me lançant ainsi dans une partie sans réelle conviction, je n’avais qu’une hâte rencontrer mon adversaire de la semaine. Je commandais ma seconde bière à 18h55, un coup d’œil rapide à ma montre et je replaçais le triangle sur la table quand une voix douce m’interpella :
« salut beau gosse, mes copines et moi on voudrait savoir si tu voudrais nous apprendre à jouer » Je posais mon regard sur la main de la jeune femme avant de relever les yeux sur son visage, tenue provocatrice, bonne couche de maquillage couvrant son visage enfantin. Je pris appui sur ma canne en la regardant avec un sourire en coin.
« Désolé ma belle, ce soir j’ai d’autres plans mais une autre fois peut être ! » Un sourire idiot orna mon visage lorsque je la vis se décomposer et tourner les talons, elle devait certainement avoir un peu trop l’habitude de se croire irresistible. J’adressais un bref salut de la main et un clin d’œil à ses copines avant de secouer la tête de gauche à droite en ricanant, mais mon sourire s’effaça bien vite lorsqu’ apparu dans mon champs de vision un homme, grand fin, musculature élancée, un visage doux et un regard intense. Je fronçais les sourcils lorsqu’il s’avança vers moi. Ne me dites pas que c’est lui ? Je n’étais même pas sur qu’il viendrait et je ne m’attendais pas à voir un homme comme ça, mais qu’est ce qu’un beau mâle comme ça foutais derrière un pc ? J’avais peut être trop imaginé le stéreotype du petit geek boutonneux et binoclar. Enfin ce n’était peut être pas lui, je devais en avoir le cœur net. Je fis tourner ma canne entre mes mains en penchant la tête sur le côté lorsqu’il arriva à mon niveau. Je remontais mes manches de ma chemise tentant d’ignorer cette boule qui pesait sur mon estomac :
« Voyons voir ce que le vent nous amène ! Dites moi jeune homme, connaissez vous les oiseaux rares appelés Keylogger ? » Un sourire en coin se dessina sur mon visage tandis que mon regard ne se gêna pas pour admirer le morceau qui se trouvait devant moi, pourvu que ce soit lui ! Je relevais mon regard vers ces lèvres qui me laissaient enfin découvrir le son de sa voix
« équipement ou un logiciel qui espionne électroniquement l'utilisateur d'un ordinateur. Les Keylogger peuvent êtres légitimes ou malveillants, bien souvent considérés comme des malware. Dans tous les cas, il peut enregistrer les touches saisies au clavier, réaliser des captures d'écran, lister les actions de l'utilisateur et les applications actives, puis transmettre régulièrement les informations obtenues à l'individu mal intentionné, via un réseau ou des ondes électromagnétiques. Les enregistreurs de frappes malveillants intègrent généralement des technologies de dissimulation de l'activité, afin d'empêcher la découverte manuelle ou par un logiciel antivirus de leurs activités. De par leurs caractéristiques, ils peuvent être catégorisés comme des chevaux de Troie ou des logiciels espions. » Un frisson roula le long de ma colonne vertébrale tandis que je me mordais la lèvre inférieure dévorant mon adversaire du regard. C’était lui, aucun doute possible, non seulement il était doué mais il était canon ! Je ne devais pas perdre la face devant ce petit génie au risque de me faire dévorer tout cru. Je ne me souvenais même pas avoir connu quelqu’un qui m’avait fait autant d’effet en si peu de temps. Après un soupire de soulagement et un sourire en coin j’ajoutais
« Ravi de mettre un visage sur ce petit génie qui m’a fait m’arracher les cheveux ! » Je posais mon regard sur le billard avant de reporter mon attention sur cet homme et lui tendre la main
« Kylian enchanté… hmm… tu vas enlever ta veste ou tu comptes te barrer en courant ? Tu me dois un verre je te rappelle ! Et puis si un billard te tentes… ou…autre chose…. » Je lui adressais un clin d’œil avant d’échanger ma canne contre ma bière.
Le petit génie semblait si mal à l’aise que ce contraste entre ses agissements derrière un pc et dans la vie reelle devenait un paradoxe fascinant. Je tentais de le garder pour moi cette soirée en le lançant sur des sujets qui le rendaient bien moins sauvage : jeux vidéo, informatique, développement de programmes. Jamais quelqu’un ne m’avait autant résisté que lui et le jeu en devenait d’autant plus excitant. Je l’appâtais donc avec ses sujets favoris pour faire de lui le miens. Mais qui aurait pu penser qu’une fois avoir réussis à le posséder j’aurais eu envie de le garder ? Personne et surtout pas moi, j’avais bien trop l’habitude de partir après avoir eu ce que je voulais. Mais ce travail d’acharné sur sa personne m’avait fait m’attacher à lui et me transforma même en un homme que je ne connaissais pas : doux attentionné, patient, tolérant et même amoureux. Et oui je lui avais laissé ouvert le passage de mon cœur sans même avoir peur, comment cela était il possible ? Nous avions même emménagé ensemble et sa présence dans mon intimité était un réconfort, moi qui avait toujours cru que ce genre de choses deviendrait une intrusion forcée il faut croire que je m’étais trompé. Kayden avait réussit à gagner le Kylian qui se cachait du monde. Mais au bout d’un an et demi je commençais à remarquer certains points qui me déplaisaient chez lui, il se mettait en danger avec des magouilles et je ne pouvais pas supporter cela. Lorsque je m’apercevais que des disputes étaient inutiles je décidais de faire la pire chose jamais réalisée dans toute mon existance. Kayden ne laisserait pas sa sœur, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour la rendre heureuse, ça je pouvais le comprendre mieux que n’importe qui, mais je devais trouver un moyen de le protéger de tout ça. Il n’avait pas le droit de s’embarquer dans de telles histoires, il n’avait pas le droit de me quitter, de quitter ce monde…. Je ferais n’importe quoi pour le protéger…. Et j’ai fais n’importe quoi.
Il me restait environ un quart d’heure avant que Kayden ne rentre à la maison, je venais d’effacer tout les dossiers de mon disque dur, vidé toute trace de mon existance en tant que Freeman_Black_Mesa , je m’emparais de mon téléphone les mains tremblantes et les larmes aux yeux. Il me restait à peine dix minutes, je composais le numéro de la police et posais mon front sur la vitre du salon en regardant dehors. Des larmes roulaient sur mes joues lorsque j’annonçais à l’agent de police au bout du fil :
« Bonjour, je m’appelle Kylian Hellingway, je…je…crois que mon petit ami baigne dans des affaires louches, j’ai fouillé son PC et euh…. solid snake ça vous dit quelque chose ? Hmm…oui je vois… euh je…ok… ce soir…oui il sera la… » La main tremblante je raccrochais et jetais mon téléphone sur le canapé, une boule se formait dans ma gorge tandis que mon cœur battait à tout rompre, le feu dans mes poumons m’empêchait de respirer correctement et j’eus un vertige lorsque j’entendis la clef dans la serrure. Je me retournais vers la porte qui s’ouvrait. Kayden entra et s’approcha de moi :
« Hey t’as pas l’air dans ton assiette ! » Euh non pas vraiment. Je suis un enfoiré de première qui vient de te balancer aux flics et je vais surement le regretter toute ma vie. Mais encore une des nombreuses choses que je n’assume pas ! Je ne répondis rien et me jetais dans ses bras manquant presque de l’étouffer tellement je le serrais fort. Je m’emparais de ses lèvres avec fougue afin d’éviter toute question, je regrettais déjà ce que je venais de faire et ce à la minute ou j’avais raccroché. Mais c’était trop tard, la police arriverait probablement d’ici une heure ou deux. Je le poussais sur le canapé le forçant à s’assoir et me plaçais à califourchon sur ses genoux, je collais mon front au sien et fermais les yeux en prenant une profonde inspiration. Mes mains encadraient son visage tandis que je caressais ses joues du bout des doigts :
« Tu…tu…sais que je t’aime… hein Kayden ? » Je couvrais son visage de baisers avant de le faire basculer sur le canapé. Je savais que le temps que la police ait une commission rogatoire et se pointe ici, j’avais le temps pour lui faire des aurevoir digne de ce nom en évitant toute question, en enlevant tout doute de sa tête sur la force de mon amour pour lui. J’aurais peut être du opter pour la fuite ou effacer toute trace…mais il fallait croire que j’étais bien trop stupide pour ça, je voulais le protéger et si il fallait que je le brise pour le garder en vie je le ferais. Je lui offrais donc un souvenir inoubliable du nous prenant soin de profiter de lui un maximum. Nous étions sous la douche lorsque la sonnette retentit. Mon cœur eut un sursaut tandis que j’enroulais à la hâte une serviette autour de ma taille. Kayden arrêta la douche et fit de même, j’entrouvrais la bouche lorsque j’entendis tambouriner à la porte avec violence
« POLICE OUVREZ ! Nous avons une commission rogatoire alors nous vous conseillons de coopérer ! » J’avalais ma salive avec difficulté avant de serrer le poignet de Kayden avec force et murmurer contre ses lèvres
« Laisses j’y vais… tout va bien se passer je te le promet… je…t’aime » Tout se passera bien ? Mais putain j’étais la pire des sous merde moi ! Comment je pouvais lui sortir ça moi ? Un gout amer remonta le long de ma gorge pour caresser mes lèvres tandis que je lâchais Kayden pour aller ouvrir. Je restais immobile le teint livide lorsque les policiers entraient dans notre appartement, la bouche entrouverte je les regardais s’emparer de l’ordinateur de Kayden et du miens, ils retournaient notre appartement et plaquaient avec violence Kayden contre le mur pour lui passer les menottes. On me stoppa lorsque je tentais de m’approcher de lui, son regard croisa le miens lorsque la police me l’arracha me laissant seul avec ma culpabilité et mon desespoir.
« Kayden Shayne Gray, vous êtes en état d’arrestation pour vol et piratage de données informatique, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, vous avez le droit d’appeler un avocat ou si vos n’en avez pas les moyens un avocat vous sera commis d’office. » Les lèvres tremblantes et les larmes giflant mon visage je fixais Kayden laissant échapper un murmure de désespoir
« K..ay…den… » Voila comment Kayden fut condamné à cinq ans de prison ferme, voila comment j’avais prolongé sa vie de cinq petites années, voila comment j’avais ruiné notre couple. Rongé par les remords je demandais une visite au parloir pour tout lui avouer. J’ai bien tenté de lui expliquer les raisons mais il n’a pas voulu les entendre, ni même accepter mes excuses, voila comment Kayden m’a rayé de sa vie. Je rentrais directement chez moi et m’absentais de mon travail pendant une semaine, une semaine qui me servis à faire le deuil de Kayden dans ma vie. J’emballais tout le contenu de nos affaires dans des cartons séparés, je ne gardais qu’une seule chose de lui : le pendentif qu’il m’avait offert. Je revendais tout le mobilier, quand aux cartons contenant ses affaires je chargeais ma voiture et emmenais le tout chez sa mère. Il me fallu une vingtaine de minutes à attendre devant la maison pour me donner le courage de sortir. J’ouvrais mon coffre en soupirant et essuyais une larme d’un revers de la main, lorsqu’une voix douce retentit :
« Kylian ! » Je me retournais juste à temps pour accueillir Kendall dans mes bras. Je me raidis sentant la petite sœur de Kayden s’agripper à moi en sanglottant. Après avoir caressé son dos et déposé un baiser sur le haut de son crâne , je lui répondis d’une voix rauque
« Je…euh….Kendall…rentres chez toi avant…de..d’attraper froid…je..euh.. » Elle releva ses yeux doux sur moi alors je m’emparais de son visage pour essuyer ses larmes
« Calmes toi s’il te plait… Je eeuh…rapporte les affaires de…euh…je vais déménager » Hmm comme putain de gros con lâche ? Comment pouvais je dire ça à la petite sœur de Kayden ? Celle qu’il aimait tant, celle qui était atteinte d’une leucémie, celle qui vivait seule avec sa mère dépressive et alcoolique, celle que j’avais laissée seule en envoyant son unique repère en prison… J’étais définitivement le plus gros enfoiré de la planète ! Les mains de Kendall agrippèrent le tissus de ma chemise a force tandis qu’elle me fixait les yeux trempés de larmes.
« Tu..tu..t’en vas ? Non Kylian…non…je t'en supplies Kylian…ne t’en vas pas…me..me laisse pas avec maman…Kylian…s’il te plait…il me reste plus que toi… » J’avalais difficilement ma salive et levais les yeux vers le ciel gris pour tenter de ravaler mes larmes. Qu’avais je fais ? Je secouais la tête de gauche à droite en mordant ma lèvre inférieure avant de reposer mon regard sur Kendall. Je posais mes mains sur ses épaules en soupirant
« Je…euh..suis désolé..euh… » Je détournais le regard un instant en glissant une main sur ma nuque avant de donner un violent coup de pied dans ma roue de voiture, faisant redoubler les sanglots de Kendall. J’aurais voulu me boucher les oreilles et fermer les yeux pour ne pas entendre ses pleurs qui me déchiraient le cœur. Je passais mes mains sur mon visage en soupirant avant d’ouvrir le coffre et lancer d’une voix autoritaire :
« KENDALL RENTRES !!! » La main de la jeune fille fragile s’abattit avec force sur mon visage, je restais immobile sous le choc, elle rentra en courant dans la maison. Après une profonde inspiration je ramenais un à un les cartons à l’intérieur. Lorsque je posais le dernier carton sur les autres je relevais mon regard sur la maison et constatais avec horreur l’état de la maison. Je posais mes mains sur mon crâne tournant sur moi-même et errant à travers les pièces comme une âme en peine. Comment pouvait elle laisser sa fille vivre la dedans ? Comment Kendall pouvait elle gérer sa maladie, la maison, sa mère et le départ de son frère à elle toute seule ? Impossible je n’en croyais pas mes yeux ! Elle ne pouvait pas et si je la laissais s’affaiblir et se tuer à la tâche toute seule, Kayden ne le supporterais pas à sa sortie. Je secouais la tête de gauche à droite et montais les marches le cœur lourd. Je frappais à la porte de la chambre de Kendall, elle me dit d’entrer entre deux sanglots. Je me laissais tomber sur son lit recueillant sa tête sur mes genoux.
« Ecoutes euh… je… vais t’aider…euh…je ne pars pas loin…allez arrêtes de pleurer s’il te plait…tu sais que t’es bien plus jolie quand tu souris…je viendrais te voir aussi souvent que je pourrais … et euh… tiens tu vas prendre mon numéro et tu pourras m’appeler quand tu le souhaites… » Je caressais les joues de la jeune fille qui se redressais pour me serrer dans ses bras.
« Mais à une condition…. Ce sera notre petit secret à nous deux ok ? » Kendall accepta évidemment, je passais le reste de la journée avec elle et rangeais les cartons de Kayden dans son ancienne chambre. Sa mère n’était pas sortie de sa chambre probablement assommée par les cachets et l’alcool, je m’occupais de faire à manger à Kendall, l’accompagnait dans son diner avant de quitter la maison à la nuit tombée. Je repris le volant les yeux humides et l’esprit ailleurs si bien que je ne remarquais pas la voiture qui me suivit jusqu’à chez moi. Je rentrais dans mon appartement presque vide, il ne restait plus que le canapé et des tas de cartons en vrac.
Une semaine plus tard je venais de finir d’emménager dans un appartement vierge de tout souvenir, mais mon cœur et mon esprit restaient rongés par les souvenirs, la douleur et la culpabilité. Je me raccrochais à Kendall comme si elle était mon seul point d’ancrage avec la réalité, ma mission n’était pas terminée, je devais prendre soin de ce que Kayden avait de plus précieux : sa petite sœur. Les semaines passaient et je devais recommencer mon buisness sous un autre pseudo afin d’avoir un peu d’argent pour aider Kendall. J’étais épuisé moralement et physiquement si bien qu’un soir je tombais de sommeil sur le canapé. Un bruit léger me réveilla en sursaut, je me redressais sur le canapé plissant les yeux dans l’obscurité, je ne me souvenais pas avoir éteint la lumière. Le son de la télévision était un peu trop fort à mon gout, je passais une main sur mon front humide avant d’éteindre la télévision. D’un pas lent je me dirigeais vers ma chambre mais un coup violent sur la tête me fit tomber lourdement sur le sol… et puis le noir complet… Quelque chose giflait mon visage avec force tandis que je pouvais sentir un liquide chaud s’écouler de mon nez. Je peinais à ouvrir mes paupières si lourdes, ma vision était trouble et mon crâne état si douloureux. Lorsque je tentais de porter ma main sur mon visage je m’aperçu que quelque chose me retenais immobile. Une voix sourde semblait prendre de plus d’ampleur :
« Tu te réveilles connard ? Allo la terre il y a quelqu’un ? » Je fermais les yeux pour les rouvrir et constater que j’étais attaché sur une chaise, dans une sorte d’entrepot désaffecté, trois hommes se trouvaient face à moi, je ne les connaissais pas et ils étaient armés. Etais je en train de rêver ?
« Eh bien, Nihilanth’s_Revenge ça fais un peu dur pour une lavette de ton genre, je devrais peut être t’appeler Kylian ! » Je secouais mes mains pour tenter de me dégager mais c’était impossible, la respiration haletante et le cœur qui tambourinait dans ma poitrine sous l’effet de la panique je fixais ses hommes avec un regard noir.
« Qui êtes vous ? Qu’est ce que vous me voulez ? Ou on est la ? » La crosse du pistolet de l’homme du milieu s’abattit violement sur ma mâchoire m’arrachant un cri de douleur se mêlant avec le rire sadique du troisième homme.
« C’est nous qui posons les questions ici, toi tu te contentes d’écouter est ce que c’est clair ? » Je relevais la tête vers l’’homme qui se penchais sur moi, je pouvais sentir le froid du canon de son arme posé sur ma tempe tandis qu’il reprit la parole.
« Maintenant que t’as merdé mec tu vas payer ce que tu nous dois, ton p’tit copain en prison ne vaut plus rien pour nous, alors tu vas être bien sage et lui et sa petite famille resterons en vie. Tu m’entends Kylian ? » J’écarquillais les yeux et hochais mollement la tête en laissant échapper d’une petite voix
« Ne lui... ne leur faites pas de mal… » La main de l’homme serra ma gorge avec force me laissant à peine le passage pour laisser passer un peu d’air afin d’alimenter mes poumons.
« Si tu fais ce qu’on te dit et que tu n’essaies ni de nous entuber ni de faire ton malin tout se passera bien pour eux ! » Voila comment je devins Nihilanth’s_Revenge le nettoyeur, j’étais tombé contre ma volonté dans un engrenage dont je ne savais pas comment m’échapper. Je ne devais pas mourir pour Kayden, je devais continuer à m’occuper de sa sœur, je ne pouvais pas me permettre de finir en prison en allant tout raconter à la police. Alors je me contentais de suivre les ordres de ces hommes, après un entrainement approfondit des armes et techniques de combat je devenais un bon petit soldat. L’argent gagné par mon boulot de jour servait à payer mon loyer et les charges quand à l’argent sale il me permit de financer les frais de soin de Kendall ainsi qu’une femme pour s’occuper des tâches ménagères. Quant à moi j’occupais la plupart de mes nuits à « nettoyer » les éléments nuisant aux hommes qui m’avaient engagé. Je détournais les systèmes informatiques, vidait des disques durs, piratait des ordinateurs à distance et je goutais au sang me débarrassant de tout élément gênant. Je n’avais pas à me soucier des corps un autre service de ce groupe s’occupait de ça après mon passage, moi je me contentais de « nettoyer ». Plus les missions étaient importantes plus je touchais gros et je ne tardais pas à entendre parler de moi dans le milieu. The Cleaner était apparemment craint par les gens qui trainaient dans le buisness douteux, heureusement pour moi personne connaissais mon visage, seulement ce surnom faisant trembler de peur.
Récemment: Kayden est sortit de prison, le choc de la surprise fut tout aussi violent que ses coups de poing embrassant mon visage, il me hait tant et ces paroles ressemblent à des jets d'acide qu'il projette sur moi.
Kendall est sur la mauvaise pente, sa maladie l'affaibli de trop et elle n'a pas survécu, je me souviendrais toujours de cette nuit atroce.
Même si je m’étais convaincu que j’avais fait le bon choix en le libérant de mon emprise sur sa vie voir partir Kayden avait été si douloureux. Mais cette fois ci je tentais de me convaincre que pour une fois dans ma vie j’avais choisi la bonne voie, j’avais lâcher la voie du rêve et mon égoisme avec. Je restais sous la douche tel un zombi sans savoir combien de temps j’étais resté assis à sentir l’eau tiède ruisseler. Mon corps épuisé et mon esprit vidé de toutes émotions je laissais ma poitrine douloureuse hurler le vide qui ne sera plus jamais rempli par qui que ce soit d’autre, je marchais dans mon appartement tel un automate pour finir par me laisser tomber sur mon lit portant encore son odeur. La tête enfoui dans l’oreiller je compressais mes mains sur les draps cherchant à m’enivrer de son odeur, c’était tout ce qu’il me restait de lui, ça et ce fichu médaillon… Je fermais mes yeux gonflés et rougis par les larmes. Une mélodie basse doublée d’un bourdonnement sourd me sortit de mon état quasi végétatif, mon cœur se serra alors que je me levais d’un bond pour m’emparer de mon téléphone. Seules deux personnes étaient amenées à m’appeler au beau milieu de la nuit donc je savais que cet appel sonnerait forcement comme un cri au secours. Lorsque que mon regard se posa sur l’écran ma respiration se coupa, ce n’était pas le numéro de Kayden… c’était donc l’hôpital… Je m’empressais de décrocher la voix tremblante redoutant ce que cette infirmière qui avait été si gentille avec Kenny m’annonce ce à quoi je m’attendais mais ne voulait pas croire. Je lâchais le téléphone qui s’écrasa lourdement sur le sol et restait paralysé l'espace de quelques secondes, le temps de réaliser que ce n’était pas un cauchemar mais bien la triste réalité. Je devais réagir… vite… même si c’était trop tard… C’est à grande vitesse que j’enfilais des vêtements, j’attrapais ma veste au passage et ne pris même pas la peine d’éteindre les lumières, ni de fermer l’appartement, plus rien n’était important. C’est à vive allure que je roulais en direction de l’hôpital, les mains compressées sur le volant et la vision troublée par la cascade de larmes se répandant sur mon visage. Seul le bruit du moteur me permettait de rester accroché à la réalité, j’en oubliais le code de la route fonçant droit vers mon but sans même me soucier que ce trajet pourrait être le dernier pour moi si je venais à louper un virage ou emboutir une voiture. Je garais ma voiture en tirant le frein à main et manquant de percuter celle d’à côté, i don’t fucking care about it !
Sur le parking, dans le hall je courais comme un dératé appuyant et frappant à coups de poings sur le bouton de l’ascenseur trop long à mon gout, tant pis pas le temps… je prenais les escaliers en grimpant les marches deux par deux. Les joues rouges, le regard flou, les joues trempées et la respiration bruyante le traversait en courant le long couloir éclairé par une lumière quasi aveuglante, le bruit de mes chaussures claquant le sol avec violence résonnait dans ce lieu qui semblait vide de tout à cette heure tardive. Mon cœur eut un sursaut et je jurerais qu’il c’était arrêté lorsque mon regard croisa le visage de Kayden, je me stoppais net, comme paralysé par la vue de sa douleur. Un homme de la sécurité qui tentait de le maitriser, ses yeux cernés par la marque des larmes, son tee shirt recouvert de ce qui semblait être un trop plein d’émotion et son visage déformé par la douleur. Cette image terrifiante allait me hanter pour le restant de ma vie, pas le temps de penser à demander aux infirmières ou était Kenny et comment…enfin, pas le temps de me charger de sa peine, pas le temps de repenser à Kiara, je devais réagir maintenant ! Les larmes roulant avec force sur mes joues ne suffisaient pas à me donner de choc élèctrique pour animer mon corps. Mais Kayden enclencha le bouton on
«Le spectacle est assez divertissant à ton goût ? Qu'est-ce que tu veux, Kylian ? Je croyais que tu ne voulais plus de moi dans ta vie, et bien je te retournes la faveur.»Kenny n'est plus de ce monde et Kayden semble avoir mis sa haine de côté, il m'aime encore ? J'ai du mal à y croire... après tout ce que je lui ai fait. Je me demande même par moment si je ne suis pas devenu fou et si je ne m'imagine pas des choses. Croyez vous que tout cela soit vrai? Je ne sais pas, je ne sais plus.. tout ce que je sais c'est que je l'aime. Mais dans ma vie rien n'est rose et quelque chose me dit que je risque d'avoir des ennuis d'ici peu de temps.