Le paysage de la ville de San Francisco défilait sous les yeux de Léopold qui avait la tête appuyée contre la fenêtre du taxi dans lequel il était monté quelques minutes avant. Cela faisait quelques heures que son avion de Paris avait atterri, et il faut bien l'avoué, il avait quand même du mal avec le décalage horaire. Il avait eu aussi du mal à se procurer un taxi car l'aéroport était bondé et les taxis se faisait occuper comme se vendaient des petits pains. Et puis il avait dut s'habituer à la langue, car oui, c'est assez perturbant de passer de français à anglais/américain d'un coup, sans avoir de grands repères. Les bâtiments qui apparaissaient de façon éphémère n'intéressait pas tellement le jeune homme, ou du moins il était trop pré-occupé pour y faire attention. Il repensait à sa vie qu'il avait eu jusqu'à aujourd'hui. Il était né dans une famille plutôt riche, faisant de lui un de ses jeunes de la jeunesse dorée de Paris, ainsi qu'un dépendant à l'argent. Il avait eu ce père qui lui avait tracé sa vie, en commençant d'abord par le placer dans le domaine du sport, en particulier le hockey, qui contrairement à son frère ainé, était dans la branche du baseball. On l'avait ensuite lancé dans la mode où il faisait un bon mannequin, ça il n'en doutait pas une seconde. Il avait passé le clair de son temps à se consacrer à ces deux passions, laissant ainsi de côté ses études qu'il bâclait ou utilisait ses facilités des qu'il le pouvait. Son père avait réussi à faire de lui un excellent joueur, certes, mais il lui avait fait perdre de vue son frère avec qui il était en très bonne relation. Bien qu'ils avaient le même sang, les deux se considéraient comme des meilleurs amis, pour lui, Donovan était son modèle. Jusqu'à qu'il ne quitte Paris pour les États Unis, ce qui avait attristé le blondinet bien plus qu'il ne peut l'avouer. Il avait réussi en gros à le rendre ce qu'il était devenu, soit un stupide gosse qui s'intéressait plus à sa propre personne qu'aux autres. Chose qu'il avait toujours aimé. Enfin, ça c'était jusqu'au drame qui datait d'hier. Léopold avait surpris sa fiancée dans le lit de son père. Oui, de son père. Qui l'aurait cru ? Pas lui en tout cas. Le jeune homme avait tellement investit dans les deux relations. Il s'entendait bien avec son père, et sa copine, il avait quitté son statut de coureur de jupons pour elle. Quel gâchis. Il venait de se faire trahir. Léopold avait quitté la chambre pour préparer ses affaires, prendre tout ce qu'il pouvait en argent et aller à l'aéroport pour prendre le premier avion qui partait. Il se sentait mal. Il se sentait mal pour lui, mais aussi pour sa mère. Il n'aurait jamais pensé qu'une telle chose puisse arriver un jour. Enfin, d'un côté si, mais il pensait plus que ça aurait été lui qui trompe sa copine avec une autre fille. Voilà comment il était arrivé dans ce taxi. Il avait quitté toutes les belles choses qui lui étaient offertes, du moins, toutes les choses artificielles. Le taxi s'arrêta à destination. Il fallut quelques secondes à Léopold pour s'en rendre compte. Il sorti du taxi demandant de l'aide au chauffeur pour dégager ses valises du coffre. Ils s'exécutèrent, puis après avoir été payé, le chauffeur démarra, le laissant seul avec une montagne de valises, devant un immeuble. Il jeta un coup d'œil sur les côtés mais personne n'était apte à l'aider à emporter ses bagages à l'intérieur. Tant pis. Il mis certes du temps, mais tout était à l'intérieur en un seul voyage. Bon au moins la question « escaliers ou ascenseur » ne se posait même pas. L'avantage c'est qu'il devait rester au rez de chaussé. Il avança en trainant ses boulets derrière lui jusqu'à une certaine porte. Et voilà, il aller débarquer à l'improviste chez son frère, où il allait surement squatter le temps qu'il trouve sa place à San Francisco.