C’était plus que je ne pouvais en supporter pour le moment. Entre les reproches à deux balles de Robbyn, nos disputes, la situation actuelle, mes cauchemars, la douleur, la peur, la colère, la haine, sans compter le fait que plein de gens se ramenaient le cul ici parce qu’ils pensaient qu’on était en colonie de vacances et qu’on se la coulait douce … putain. En réalité d’autre présence en dehors de celle de ma famille et du personnel de l’hôpital, me foutais la chienne et ce, même si je savais qu’ils ne venaient pas à Londres pour me voir. Tant mieux je dis parce qu’en réalité j’en avais rien à faire d’eux, mais au point où j’en étais … ce genre de petit détail avait suffi à faire déborder le vase déjà bien rempli.

Je venais de me décider comme ça sur un coup de tête -enfin pas vraiment sur un coup de tête parce que ça faisait déjà un moment que je me disais que j’en avais plein le cul de ma vie- à tenter de mettre un terme à mon existence … terminer la sale besogne qu’avait commencer ces Russes il y a quelques semaines de cela … et puis j’avais tout à portée de mains … Robbyn avait été facile à chasser de la chambre, les infirmières avaient été misent au courant que je ne désirais voir personne pour l’heure et puis voilà … Restait juste ma sœur à qui j’avais parlé un peu plus tôt qui s’inquiétait pour moi … mais le temps qu’elle se rende à ma chambre et que les infirmières la laisse entrer, la chose allait être faite.

J’avais tout planifié et ce, en l’espace de quelques minutes seulement … Une infirmière était venue me donner une dose de morphine à ma demande, puis je m’étais confortablement installé dans mon lit pour donner l’impression que j’allais dormir un peu. Lorsque la porte fut refermée, j’entrepris de retirer l’aiguille qui était implanté dans mon bras en permanence et me mit à l’observé un moment en repensant a tout ce qui me faisait du mal en ce moment pour me donner le courage de faire ce que j’étais sur le point de faire. Des larmes se mirent à couler d’elle-même le long de mes joues alors que j’avais une petite pensé pour Mélo et son nouveau petit frère … Je devais vraiment être à bout pour faire ça …


Après avoir pris quelques bonne inspiration histoire d’évacuer un peu la pression, j’attrapai un coin du drap et me le mit dans la bouche pour m’empêcher d’hurler et d’alerter quelqu’un au passage alors que l’aiguille pénétrait et brulait ma peau. Des tonnes d’images me revinrent en tête me faisant plus de mal que je n’en avais déjà … mais sentir le sang chaud couler le long de mes bras m’apaisait, je savais que je n’en avais plus pour longtemps cette fois … je m’étais loupé à ma première tentative … je ne me louperai certainement pas a la deuxième … je divaguais…

Bras croisés sur ma poitrine, je fixais l’écran de mon ordinateur portable devant moi. Mes yeux étaient posés sur la fenêtre de conversation de mon frère sur Facebook. J’avais appris quelques minutes plus tôt par Robbyn, qu’ils avaient eu une dispute. Encore je me disais… J’avais l’impression qu’ils se disputaient souvent, trop souvent et surtout pour un rien. Après ça, c’était la majorité des couples mais dans l’état de Yuri, je me préoccupais encore plus. Il ne me répondait plus depuis maintenant une bonne dizaine de minutes et j’avais l’impression d’être une idiote comme ça devant mon écran, à ne rien faire. Il m’avait dit que les infirmières surveillaient les visites dans sa chambre… Oh et puis merde. S’il faisait une connerie j’allais m’en vouloir jusqu’à la fin de mes jours pour ne pas avoir agis comme il faut. Jetant un dernier coup d’œil à la page Facebook, je refermais mon ordinateur portable puis je me levais doucement de mon lit, attrapant une veste au passage pour ne pas traîner en chemise d’hôpital et je sortais enfin de ma chambre. Celle de mon frère était juste à côté de la mienne.

Il n’y avait pas d’infirmière postée à l’entrée de la chambre, mais plusieurs parcouraient le couloir. Certaines passaient en me fixant, d’autres étaient trop occupées à courir un peu partout. J’avançais par petits pas jusqu’à la porte de mon frère, je n’avais pas trop envie de me faire chopper. Je posais ma main sur la poignée et personne ne semblait vouloir m’arrêter. Tant mieux. Je tournais la poignée et j’entrais rapidement dans la chambre, ni vue ni connue. Elles étaient bien trop occupées pour vérifier si des personnes entraient ou non dans les chambres des patients. Je me retournais pour m’avancer jusqu’au lit de mon frère. Il avait l’air de se reposer, il ne bougeait pas… Je fronçais légèrement mes sourcils jusqu’à arriver près de lui :

« Hé, Yuri… »

J’avais l’impression qu’il dormait jusqu’à que mes yeux se posèrent sur son autre bras. La couverture était… rouge. D’un rouge sang. Elle était complètement imbibée de sang… Mon cœur rata au moins deux battements et une contraction me poignarda complètement le ventre tandis que je reposais mon regard horrifié sur le visage de mon frère :

« YURI !!! »

Il l’avait fait… J’attrapais sa main valide, la serrant fort alors que je cherchais rapidement la sonnette d’alarme des yeux. Une fois que je l’eus trouvée, je l’actionnais en mode urgence. Mes yeux revinrent sur le visage impassible de mon frère, alors que je sentais ma vision en train de se brouiller.

« Reste avec moi, je t’en prie… »

Ce fut à cet instant là que deux infirmières arrivèrent et en leur expliquant le plus possible la situation, en reniflant à chaque phrase, qu’elles commencèrent à s’activer autour de mon frère. Elles me demandèrent de sortir de la chambre, mais je refusais. Je ne voulais pas partir loin de lui. Et je m’en voulais déjà de ne pas être venue le voir plus tôt… Je lui lâchais juste la main et je m’éloignais un peu pour leur laisser faire le boulot en sentant de chaudes larmes tomber sur mes joues. D’autres infirmières et un médecin commencèrent à arriver. Je me sentais impuissante face à ça… Allez Yuri, reviens… s’il te plait.

Je connaissais cet endroit pour l’avoir visité quelques fois déjà avant aujourd’hui. Ce long tunnel blanc paisible et silencieux qui mène je ne sais ou exactement. J’allais m’y attardé cette fois tien … j’avais tout mon temps puisque j’étais … mort non ? Ah … non cette fois ci c’était différent, je planais littéralement au-dessus de mon corps, d’où je me trouvais, je pouvais très bien voir tout ce qui se passait autour de moi … Ma sœur, les infirmières, le médecin, mais eux ne me voyait pas … je les observais en essayant de comprendre ce que je faisais ici. « Tentons une réanimation, allez me chercher le nécessaire le plus rapidement possible. » ‘’ Quoi, quoi … réanimation ? Ça ne va pas la tête bonhomme ? Je suis bien ou je suis moi laisse-moi tranquille connard ! ‘’ Les infirmières ne semblaient pas comprendre ce qui se passait … tout indiquait que j’étais mort pourtant. Mon cœur avait cessé de fonctionner comme tout le reste de mes organes interne … « Mais docteur vous voyez bien que … enfin il est mort le petit.» « Il s’agit peut-être d’une NDE il y a peut-être encore une chance de le sauvé ! » « NDE ? » « Expérience de mort imminente ! Maintenant cessez de parler et veuillez coudre les entailles profondes et faites tout ce qu’il faut pour stopper l’hémorragie, pour votre part, allez voir dans son dossier et apporter moi une poche de sang du type approprié pour le jeune homme.»

Je me sentais tout droit sorti d’un épisode de SPN, putain c’était franchement trop étrange. On m’aurait parlé de ça un jour, je crois que je me serais foutu de la gueule de cette personne pour le restant de mes jours, mais là, je le vivais. J’étais vraiment mort et si j’étais encore là c’est parce que j’avais un choix à faire. Vivre ou mourir. D’un côté j’avais cette lumière apaisante qui m’appelait tranquillement et de l’autre j’avais cette chose horrible qui me servait de corps … à première vu le choix était facile à faire, mais comme toujours, j’avais des doutes. Ouais mais si, oui mais ça … non pour tel raison et puis d’un coup BAM un coup au cœur. Je m’empressai de me retourner pour voir de quoi il s’agissait … il me réanimait ce con … BAM encore … d’un coup je me sentais attirer vers mon corps … j’essayais tant bien que mal de résister, mais le dernier coup fut le bon BAM … Bip bip bip bip … Welcome home Yuri, tu as encore échoué !

Je ressentais de nouveau cette douleur que j’avais essayé de fuir …. C’était horrible. Je ne souhaitais cela à personne, même pas mon pire ennemi. Pour la suite, j’ignore tout ce qui c’Est passé, mais je fini par ouvrir les yeux quelques heures plus tard ….