Viens je t'emmène où les nuages tristes vont s'amuser

La tournée de 6 mois de la jeune femme était confirmée : elle devait partir durant le mois de décembre. Elle était à la fois ravie et triste de cette nouvelle. En effet, elle était venue à SF sous l'impulsion de son ami Keep certes, mais surtout pour faire décoller sa carrière, et voila qui était fait. Le soucis était qu'elle s'était fait des amis proches ici, amis qu'elle avait du mal à quitter comme Aiden et Emi qui n'allaient pas tarder à avoir leur bébé, Duke son ex petit ami qu'elle avait retrouvé ici, Amy, la petite soeur de sa défunte meilleure amie, et surtout Lilas qui était comme une fille pour elle. Etant la fille adoptive de Keenan (l'homme pour lequel elle à sans doutes des sentiments depuis qu'elle est toute petite), c'est le plus naturellement du monde que Luna s'était prise d'affection pour elle, la considérant à son tour comme sa propre fille. Le départ serait douloureux s'était sur mais...S'était pour cela qu'elle était venue ici n'est-ce pas ? Elle n'en savait plus trop rien. Les deux semaines qu'elle passerait à Londres avant le début de la tournée lui permettraient de savoir si elle était prête pour ça !

Elle commençait donc à préparer ses affaires pour son départ et à organiser son séjour à Londres (le passage obligé par la famille, passage pour lequel Keep ne serait pas avec elle) quand elle reçoit un message de Lilas lui apprenant qu'elle était à l'hôpital. Les choses n'allaient pas fort pour sa petite puce ces derniers temps, ce qui inquiétait et attristait beaucoup la jeune anglaise.

« J'arrive tout de suite » Lui avait-elle alors répondu sans plus y réfléchir. Il fallait bien que quelqu'un soit à ses côtés durant ces instants pas toujours très faciles à vivre. Et puis Luna était en quelque sorte passé par là quelques années auparavant, plus précisément durant la période du départ de son père et s'était grâce à Keenan qu'elle avait réussit à surmonter cela. Cependant, l'anorexie n'est pas une maladie dont on se défait si facilement. Une fois qu'on a sombrer, il faut lutter durant le restant de ses jours...Non non je ne dramatise pas, c'est vrai ! Bee' était donc bien une des personnes qui pouvait aider la jeune femme en détresse.

Ni une, ni deux, elle appel un taxi avant de faire un brin de ménage dans l'appartement au cas ou elle pourrait ramener Lilas chez elle après sa visite. Une fois le véhicule garé en bas de chez elle, elle saisit son blouson, ses clés et son sac et quitte son appartement après avoir laissé un mot pour Amy au cas où elle passerait en son absence. 15 minutes plus tard, la voilà à l'accueil demandant pour sa fille.

« Bonjour. Je voudrais savoir où est la chambre de Lilas Andrews s'il vous plait ?»
« Vous êtes de la famille ? »
« Je suis sa mère. » Habituée aux regards pleins de surprise après qu'elle ait prononcer ces quelques mots, Luna ne s'arrête pas à l'air étonné de l'infirmière qui fini par lui donner le numéro qui lui permettrait de voir la jeune femme. C'est a pas feutré qu'elle pénètre dans la chambre après avoir donné 3 petits coups sur la porte. Voir Lilas dans un lit d'hôpital était vraiment désagréable et douloureux.

« Coucou ma chérie. » Elle s'approche alors d'elle avant de la serrer dans ses bras, puis lui demande alors qu'elle s'assoit sur le bord de son lit, lui saisissant la main
« Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Elle ne pouvait supporter de la voir ainsi et ne pouvait s'empêcher de penser que les employés de cet hôpital ne pourrait rien faire pour elle, comme ceux d'un petit hôpital de Londres n'avaient rien pu faire pour elle à l'époque. Il fallait qu'elle change d'air ! De sa main libre, elle retire une mèche de cheveux qui se promenait sur le front de la jeune femme avant de lui proposer un petit voyage, une sorte de cure de remise en forme entre filles

« Est-ce que ça t'intéresse de venir à Londres avec moi pendant les fêtes ? » Quitter Sans Francisco et la mauvaise influence que cette ville pouvait avoir sur elle durant quelques jours ne pourrait que lui faire du bien. Et puis Luna serait à son entière disposition et prendrait grand soin d'elle.

Lunhabee & Lilas

L’hôpital. J'y ai passé tellement de temps ces derniers mois que je connaissais chaque recoin et presque le menu par cœur. Je suis en train de déperir petit à petit. Que je sois casée, que je sois célibataire, étudiante ou autre, je ne sais pas quoi faire de ma vie et je réfléchis, je me creuse les méninges. Ca me ronge. Je suis avant tout une geek, j'excelle dans le domaine de l'informatique, je suis un des meilleurs hackers dans ce putain de monde et je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je suis une surdouée. J'ai fait la fac, non merci. Je suis une feignante, je déteste attendre, faire quoi que ce soit. J'ai essayé l'école de vétérinaire mais prendre la vie d'une souris, ça me débecte. Donc, je ne sais toujours pas. J'étais désespérement seule dans cette salle. Enfin cette chambre parce qu'Edward venait de partir et que c'était plutôt froid entre nous depuis ma crise. Celle où je voulais mourir. Je ne me connectais plus sur Facebook. Je bossais sur comment traverser les pare-feu de la CIA donc je n'avais pas vraiment le temps pour chercher un boulot, vu ce qu'une cliente venait de me demander. En contact direct avec elle, oreillette bluetooth enclenché, chignon lâche fait et cure-dents dans la bouche, je répetais les codes tous plus compliqués les uns que les autres avant de réussir à en passer un. Allez plus qu'une cinquantaine d'autre. Je passe une main dans mes cheveux quand soudain,  j'entendis la porte s'ouvrir. Une visite ? Aujourd'hui ? Je referme mon Mac avant de regarder mon interlocutrice nerveuse. Oh c'est ma mère. Je reprends mon ordi pour recommencer mes recherches quand je la sens qui se pose sur le rebord du lit. Je la regarde doucement avant de pencher la tête sur le côté. « Salut M'man. » Puis, je choppe mon verre d'eau avant d'en boire une longue rasade et le repose à côté de mon plateau intact. Quelle horreur. Je sais que je souffre d'anorexie mais ce n'est pas la peine de me donner de la merde à manger nan plus. Un peu de poisson aurait été le bienvenue plutôt que les épinards qui ressemblaient à rien c'est le cas de le dire. « Beh, j'ai encore voulu mourir... Il me hante... Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles et c'est le premier... noël que je passe en dehors de... tu sais... » Je passe une main derrière ma nuque pour me la masser et me sentir gêner de dire tout ça mais depuis que Maman m'avait avoué qu'elle souffrait du même mal, je devais admettre que je me sentais mieux. J'avais une confidente et même si nous n'avions pas beaucoup d'écart, je la voyais un peu comme ma Maman. « Je... je veux bien. Faut juste que j'en parle avec... Tu sais... mon petit ami... Edward... » A la mention d'Edward, je me sentis mal, je le faisais tellement souffrir... Les larmes vinrent toute seule et je dégageai Pascal pour prendre ma mère dans mes bras. « Pourquoi est-ce que j'arrive pas à l'oublier Maman ? Pourquoi... ça va faire un an... Pourquoi il me hante toujours ? » Trois ans de ma vie disparues mais depuis peu, j'essayai de retrouver une vie normale. Sauf qu'avec ce que m'avait dit Enora, je n'arrivais pas à passer outre. La question était pourquoi ? Et je ne connaissais pas la réponse...