Chapitre 1 : Pilot.Je m’appelle Mary Jude Winters, mais appelez-moi Jude. Eh oui, Jude, comme dans la chanson.
Je vous dirais que mes frères et moi sommes nés dans l’aisance, notre père était médecin et notre mère était secrétaire. Nos parents se sont mariés avant que nous soyons nés et pour eux nous étions des cadeaux. Pour ainsi dire, ma mère me traitait comme une véritable princesse. Il n'y a pas une journée de mon enfance où elle ne m'habillait pas en robe. Mes cheveux ont toujours été lisses grâce à elle, car elle me peignait tous les soirs avant que j'aille me coucher. Elle ne me quittait pas des yeux, pour citer mon père, car j’étais son rayon de soleil.
Nos parents se sont rencontrés à l’hôpital général de San Francisco, où tous les deux travaillent. Ce fut un coup de foudre. Nos parents ont toujours été un peu barjo : leurs relation amoureuse a tout de suite débuté par un mariage, puis ils ont appris à se connaître pour que deux ans après, Andrew soit au monde.
Andrew, c’est mon grand frère de 23 ans. C’est un drogué et tatoué, il bosse dans un commerce de tatouages et de piercings, un truc dans le genre. Je n’ai jamais réellement été intéressé par ce genre de choses, moi qui suis toujours resté dans le domaine de la musique. Bref. Je m’entends très bien avec Andrew, c’est mon protecteur, un peu comme un meilleur ami… il n’y a pas une chose qu’il ne sait pas de moi.
Ensuite il eut moi-même, quelques années après la naissance de mon frère. Une petite fille, c’est bien ce qui avait fait plaisir à notre maman qui souhaitait avoir une fille depuis qu’elle est toute jeune.
Finalement, Dylan, notre petit dernier, qui a aujourd’hui 9 ans. Sa naissance fut pour nous une terrible et bonne nouvelle à la fois. Car à l’accouchement, durant la césarienne, les médecins ont sectionné un vaisseau sanguin par erreur, ce qui a déclenché une hémorragie irréparable. Notre mère est décédée suivit de l’accouchement, l’horreur pour moi qui avait 12 ans et qui a rapidement comprit la situation.
Chapitre 2 : Papa don't preachSi vous saviez comment c’est dur pour une jeune fille de perdre sa mère. Toute mon adolescence, j’étais seule avec trois garçons à la maison. Autant vous le dire maintenant, j’étais un peu comme la maman de Dylan et Andrew le papa. Car oui, nous avions remarqué tous les deux que Douglas, notre père, est un peu rude avec notre petit frère depuis… toujours. Dylan prend Andrew comme rôle modèle, j’essaie de lui faire comprendre que parfois, ce qu’Andrew fait n’est pas toujours très « bien »… Mais il est probablement encore trop jeune pour comprendre ça.
J’aurais tellement aimée discuté avec elle. Vous auriez dû voir quand j’ai eu mes règles pour la première fois, à mes 13 ans, c’était la galère pour mon père. Il a dû consulter une pharmacienne pour choisir en matière de tampon, de serviette, pour qu’il puisse m’aider à comprendre le fonctionnement. Enfin, en tant que médecin, ça faisais un peu parti de son boulot mais en tant que père, ça l’a un peu… choqué.
Bref, j’aurais aimé discuter avec elle, particulièrement sur un sujet que les garçons ne comprennent pas toujours : l’amour. Je ne parle pas de n’importe lequel… mais l’amour avec un grand A. Je n’ai jamais compris comment ça fonctionnait… Je suis probablement maudite.
Chapitre 3 : He came as fast as hurricane.Je peux dire que je suis une fille romantique, surement depuis toujours… Je suis amoureuse du seul et même garçon depuis mes 5 ans. Maël Peter Petterson. Un amour de bac à sable ? Je ne crois pas. Je n’ai jamais eu quelque chose en retour de sa part, mais cet amour est resté jusqu’à mes 21 ans… aujourd’hui.
Comment tout ça a débuté ? Je m’en rappelle comme si c’était hier. À l’école primaire beaucoup de jeunes garçons m’embêtait : ils me tiraient les cheveux, m’appelait de toute sorte de noms… Autant dire que j’étais le souffre-douleur. Mais Maël… Maël est intervenu. C’était comme sauver la princesse du dragon, à cet âge-là, je le qualifiais d’héros.
- Comment tu t’appelles ?
- Maël. Et toi ?
- Jude…
- Jude, comme la chanson
J’aimais cette chanson. Hey Jude, des Beatles. Mes parents l’écoutait souvent, c’est d’ailleurs pour ça qu’ils m’ont nommés ainsi. J’étais étonnée que Maël connaisse la chanson, notre génération est plutôt portée à écouter Britney Spears ou les Backstreets boys.
Depuis ce jour, nous trainons toujours ensemble. On se considère comme frères et sœurs, meilleurs amis, tout ce que vous voudrez. Je n’avais pas vraiment d’amis à l’époque, les gens nous fuyaient à cause de Maël qui n’a jamais été très… sociable. Mais ça me plaisait. Je n’avais d’yeux que pour lui depuis notre rencontre. J’avais la chance de trainer avec lui tout le temps, et avec chance, je pouvais parfois lui tenir la main. Vous devriez être dans ma peau dans ces moments-là… je me sens tellement bien.
Chapitre 4 : Sometimes love comes around and it knocks you down.18 ans. Juste assez pour trouver le courage de tout lui avouer. Ce jour-là j’avais préparé une lettre, une lettre d’amour. J’avais écrit tout ce que je ressentais pour lui. Elle faisait au moins 6 pages, à petits caractères, j’en avais long à dire sur le sujet. Je le connais depuis mes 5 ans… et je n’ai jamais passé une minute sans l’aimer depuis que j’ai vu son visage pour la première fois.
J’avais pris le soin de bien m’habillé ce jour-là. Je m’en rappelle de A à Z, c’était durant les vacances d’été. Il m’avait invité au parc tout près de chez moi, pour m’annoncer quelque chose d’important. Ça tombait bien, puisque moi aussi, j’avais quelque chose à lui annoncer… : mes sentiments pour lui, depuis toujours.
- Ah, Jude, t’es là…
- Oui Maël, d’ailleurs j’ai aussi quelque chose à te dire.
- Okay mais moi d’abord !
- Oui oui.
Il semblait tout excité, le sourire aux lèvres. Je me demandais ce qui pouvait le rendre aussi heureux… Je l’avais rarement vu sourire.
- J’ai été accepté à l’université de New York. Je vais enfin pouvoir réaliser mon rêve d’enseigner la musique !
Ça m’avait foutu un blanc. Je ne sentais plus très bien mes mains, ni mes jambes. Je me retenais de toute mes forces pour ne pas pleurer et de garder le sourire.
- Whoa… Félicitations.
- Merci ! Alors toi, que voulait-tu me dire ?
- Ah… Euh… rien… j’ai oublié ! Ça devait être moins important que ta nouvelle… Vraiment, félicitations !
Je soupirai. Maël ne cherchait pas plus loin à comprendre, trop préoccupé par cette nouvelle. Il m’avait pris dans ses bras, je ne l’avais jamais décidément jamais vue aussi heureux. Je savais qu’il voulait quitter San Francisco, mais je n’avais jamais pensé qu’il était sérieux et je n’étais pas au courant à propos de son inscription. En tout cas… ma déclaration était tombée à l’eau.
Chapitre 5 : It was only just a dream.Pour son départ, Maël avait décidé d’organiser une fête d’adieu. Nous n’avions jamais été tellement populaires, bien qu’il y ait quelques camarades de classes qu’on aimait bien. Nous étions donc une quinzaine de personnes. La fête allait bien, certaines personnes buvaient, mais pour ma part je préférais me rappeler de cette dernière soirée avec mon meilleur ami dans les moindres détails.
Mais cependant, cela ne m’empêchait pas de m’amuser comme tous les autres et de danser avec nos amis, en occurrence des garçons. Au bout d’un moment, Maël est venu me voir, la pièce était beaucoup trop bruyante et il avait apparemment quelque chose à me dire. Nous montèrent donc à l’étage, où se trouvait sa chambre. C’était beaucoup plus calme, plus facile à discuter. Sa chambre était rangée, comparé à bien d’autres fois.
Maël m’embrassa soudainement, ce qui me laissa perplexe ; je ne m’en attendais pas. Pourquoi m’embrassait-il ainsi? Avait-il des sentiments pour moi et je n’avais jamais remarqué? Ou alors était-ce l’alcool qui le faisait agir ainsi et je serais la seule demain matin à savoir ce qui c’était passé en détails. Je n’avais pas envie que cette dernière option soit la réponse bien que c’est moi qui voulait me souvenir en détail de cette soirée. Je le laissai pourtant faire puisque je ressentais quelque chose et que je ne savais pas quoi faire. C’était ma première fois. Mon premier baiser et mon premier amour. Maël comptait-il allez plus loin, visiblement oui puisqu’il m’entraîna jusqu’à son lit où il me retira mes vêtements un à un. J’étais impuissante ne sachant pas du tout comment réagir. Que devais-je faire? Lui dire de se calmer un peu, l’aider avec mes vêtements, lui retirer les siens? Je ne fis rien, répondant simplement à ses baisers de plus en plus ardents. Mon cœur voulait sortir de ma poitrine et je sentais que le sien aussi puisqu’il cognait contre mon corps désormais nu.
Maël commença plus doucement à me caresser et je ne pus retenir quelques gémissements. Jamais auparavant un garçon m’avait touché ainsi et j’avais toujours rêvé que ce soit lui le premier. J’étais servi et pourtant je continuais de me demandais ce que nous étions en train de faire. Pourquoi faisait-il cela et pourquoi je le laissais faire? Mes gémissements se firent de plus en plus intenses alors que j’essayais tant bien que mal de les retenir. Je ne voulais pas que quelqu’un nous entende, même si je savais que la musique était beaucoup trop forte pour ça.
Au bout d’un moment, Maël cessa de me caresser pour retirer lentement ses vêtements. Oh comme j’avais rêvé de son corps complètement nu en le voyant à la piscine. Pourtant je n’aurais jamais cru qu’il était si beau, même dans mes rêves les plus fous. Je le regardai donc se dévêtir en me mordillant la lèvre inférieure. Je devais avoir l’air d’une poupée tellement j’étais immobile. Je me sentais nulle de ne rien faire, mais à la fois fière de ma prudence face à cette situation pour le moins déroutante. Une fois qu’il eut retiré tous ses vêtements, mon meilleur ami vint me rejoindre sur le lit et s’allongea au-dessus de moi. Je passai maladroitement une main dans ses cheveux, m’agrippant à sa nuque et répondant du mieux que je pouvais à ses baisers répétés. J’étais déjà haletante et il n’avait même pas encore commencé la pénétration.
Lorsqu’il se décida enfin, après m’avoir caressé encore un peu, Maël entra en moi tout doucement pour ne pas me faire mal. À cet instant je me suis demandé s’il l’avait déjà fait auparavant puisqu’il semblait avoir de l’expérience ou si c’était simplement l’instinct de mâle qui faisait toute l’affaire. Peu importe, ces idées disparurent assez vite de mon esprit au fur et à mesure qu’il me faisait l’amour.
À mon réveil le lendemain matin, je sursautai en voyant Maël à côté de moi et moi dans son lit. Je n’avais donc pas rêvé, c’était bien arrivé? Je soulevais discrètement les couvertures pour voir mon corps nu; aucuns doutes, nous l’avions fait. Je me tournai de nouveau vers Maël et lui sourit. Seulement, ce ne fut pas un sourire que je vis sur son visage. Mon meilleur ami ne souriait pas, il semblait contrarié. Pourquoi? Mon cœur commença à gonflé dans ma poitrine et une boule se forma dans ma gorge. Ne me dites pas qu’il ne s’en souvenait pas, il ne pouvait pas, pas notre première fois… Je retins les larmes qui montaient à mes yeux du mieux que je pu et attendit qu’il dise quelque chose.
- Qu’est-ce que tu fais là Jude?
Je ne savais pas quoi dire. Mes pires craintes étaient confirmées, il ne se souvenait de rien. Il avait fait ça dans une simple impulsion dû à l’alcool qu’il avait ingéré et il avait complètement oublié ses actes de la veille.
- Je… Rien, désolé. Ferme tes yeux s’il-te-plait.
Je me levai doucement, me rhabilla et retourna chez moi en pleurant. En entrant dans la maison, je ne pris même pas le temps d’aller dans ma chambre ou même de regarder l’heure qu’il était et je couru directement dans la chambre d’Andrew. Je devais lui dire ce qui c’était passé, j’avais besoin de quelqu’un pour m’écouter et surtout pour me vider le cœur.
Chapitre 6 : He’s gone.Ça y est. Il est parti. J’avais tellement trop honte de moi-même que je n’ai même pas eu le courage de l’accompagné à l’aéroport. Quand il m’envoyait des SMS je ne lui répondais pas… Autant dire que j’étais partie aussi. Depuis qu’on a fait l’amour et que j’ai su qu’il ne se rappelait de rien, je ne suis plus vraiment en vie. J’avais l’impression d’être un zombie… Le matin je me levais seulement pour faire ce que j’avais à faire, ou faire ce que les autres voulaient que je fasse… Boulot, Metro, Dodo, une vraie routine.
Mais j’ai fini au bout d’un an à me rendre compte avec l’aide de mon grand-frère que je ne pouvais pas vivre comme ça. J’ai tout essayé de faire, sourire au boulot, sortir avec mes amis… Mais par-dessus tout, j’ai tenté d’aimer. J’ai eu plusieurs petits amis, sérieux comme ça, mais je n’ai jamais… ô grand jamais trouvé quelqu’un qui pouvait le remplacé.
D’abord il eut James, c’était vraiment que pour le sexe je pense… Ça a duré la moitié d’une année, c’est pas mal. On se promettait fidélité et tout, on arrivait à se dire qu’on s’aimait mais pour moi… je sais que ces mots ne voulaient pas dire grand-chose. Comme si « je t’aime » signifiait pour nous « ne quitte pas, je ne veux pas être seule »… Ce fut pas mal la même chose pour Joshua, mais c’était encore plus dure de le quitter, lui, étant donné que… en réalité, lui, il était réellement amoureux de moi. Il m’aimait sincèrement, me le disait à tous les jours, m’appelait à tous les soirs, ses statuts Facebook tournait qu’autour de moi… Ça a été dur de me « débarrasser » de lui, car il me faisait réellement sentir mieux… Mais je ne pouvais pas… je ne pouvais pas lui faire l’amour sans penser à Maël qui me touche à sa place.
Bref, depuis notre rupture, il continue toujours à flirter pour essayer de me ravoir. Je ne peux pas dire que je n’apprécie pas, seulement… Il y a Maël. Je n’arriverai jamais à m’en débarrasser, il est tellement dans ma peau, je l’aime à en mourir.
Mais comme connerie, je ne dirais pas que c’est tout. À mes 18 ans, durant l’année qui précédait le départ de Maël, j’étais un peu perdu… On a eu un nouveau voisin, il s’appelle Damon et sa sœur s’appelle Milexie. Damon et Milexie sont jumeau, d’ailleurs, deux blonds… C’est trop chou ! Je ne sais pas ce qui est arrivé entre temps, mais j’ai découvert une très grande amitié avec Damon. Je sais pas si c’est la relation de jumeau qui prend le dessus, mais Milexie semble un peu être jalouse parfois… Enfin bref…
Un jour, à leur anniversaire, Milexie et moi étions un peu saoul… Au final, on a fini par couché ensemble dans la salle de bain… Je n’aurais jamais cru faire ça avec une fille. Mais ce n’était pas déplaisant, au contraire. Mais notre histoire n'alla pas plus loin que ça... c'était fun, c'est tout. Mais il ne faudrait pas que Damon soit au courant... que j'ai couché... avec sa jumelle...
Chapitre 7 : Tonight, it felt like a nightmareJ’étais seule. Je devais tranquillement réfléchir mais je savais que je ne pourrais jamais réfléchir en paix chez moi. Avec Dylan qui me demande de faire du bricolage avec lui, mon père qui demande mon aide pour le ménage, Andrew qui demande mon avis sur son nouveau tatouage… C’était le soir, le ciel était bien étoilé. Je suis sortie de chez moi pour aller marcher un peu…
Finalement je ne suis jamais rentrée ce soir-là.
Au parc j’ai croisé un garçon, il semblait saoul… Je ne peux pas vous dire si j’avais du courage, ou si je n’avais aucune conscience… Mais en tout cas, je l’ai aidé à retrouver l’abri de bus pour qu’il puisse rentrer chez lui. Au final, nous nous sommes retrouvés dans une ruelle bien sombre, nu… Un viol, ça ne fais pas du bien.
Le lendemain je suis renter chez moi, j’ai raconté à mon père en colère que j’étais seulement partie dormir chez Bambi. Heureusement lui et Andrew m’ont cru, eux qui s’étaient vraiment inquiété à mon sujet.
Chapitre 8 : I’d catch a grenade for ya’… but you won’t do the same.Bref, je suis devenue adulte et disons que j’essaie de reprendre mes responsabilités en mains. Je travaille encore chez Starbucks, en tant que serveuse… Je ne compte pas vraiment reprendre les études, je ne sais pas ce qui m’intéresse… Je ne m’intéresse qu’à la musique, tout comme Maël… Mais pourtant je n’ai pas ce même rêve de devenir enseignant… Je pense plutôt que j’ai envie de partager ma passion avec tout le monde… Envisager une carrière en spectacle ? J’en rêve quelques fois… mais est-ce que la scène est vraiment faite pour moi ?