Maël & moi avions la fâcheuse habitude de faire des RP en MP sur Facebook... Du coup, on avance notre histoire... Mais au cas où, je poste notre RP ici, pour que vous réussissez à tout comprendre quand même (a)
Mary Jude Winters Je me suis rendu chez Maël comme promit sur Facebook, j'avais ma lettre que j'avais écris : car oui, je l'avais gardé après toutes ces années... Juste au cas où. J'attendais devant chez lui, après avoir cogné à sa porte.
Maël P. Petterson Cela faisait plusieurs minutes que je tournais en rond dans l'appart' en attendant qu'on frappe a la porte. Quand ça arriva, je respira un grand coup et j'ouvris la porte. Jude se tenait devant moi, je ne savais pas quoi lui dire, je me contenta de me reculer pour la laisser entrer.
Mary Jude Winters J'entrai chez lui, c'était tout simple comme appartement. J'étais nerveuse et j'avais froid, même si dehors la température était vivable.
- Hey...
Maël P. Petterson Je refermais la porte derrière elle et je me tourna vers la belle brune. "Hey...", je baissa mon regard vers le sol, la situation était beaucoup trop bizarre après tout ce que nous venions de dire sur Fb. «...vas-y, explique moi Judy, parce que j'y comprend plus rien moi...»
Mary Jude Winters - ...vas-y, explique moi Judy, parce que j'y comprend plus rien moi...
Je soupirai. Je ne pouvais pas lui dire comme ça, bêtement, que j'étais folle de lui depuis que je l'ai rencontré. C'était trop tôt et surtout après ce que nous venons de nous dire... c'est déplacé.
- J'veux pas que tu parte. J'peux pas me permettre de te perdre encore une fois
Maël P. Petterson Elle soupira, " J'veux pas que tu parte. J'peux pas me permettre de te perdre encore une foi". C'est bien ce que je disais, je ne comprenais plus rien, elle m'avait dit le contraire une heure plus tôt.« T'inquiète pas, ça s'ra pas une grosse perte..»
Mary Jude Winters - T'inquiète pas, ça s'ra pas une grosse perte..
J'étais frustré. Je savais qu'il pensait encore à ce que j'ai dis quelques heures plus tôt. Je ne pensais pas du tout qu'il était un enfoiré... Enfin si, un peu, mais je l'aimais malgré tous ses défauts.
- Si, ç'en sera une ! Crois-moi !
Maël P. Petterson "Si, ç'en sera une ! Crois-moi !", je soupira, elle se contredisais, mais elle avait eu raison, et même si elle ne l'avait pas dit, je le pensais moi même, j'n'etais pas assez bien pour elle.« Oublie moi Jude, soit heureuse, maries toi, ais des enfants...»
Mary Jude Winters - Oublie-moi Jude, soit heureuse, maries toi, ais des enfants...
J'allais finir par péter un câble. Je ne pouvais pas... j'avais peur de toute lui dire.
- J'peux pas, j'veux pas. J'le supporterais pas... Ta place est à San Francisco, avec moi.
Maël P. Petterson Je ne voulais pas la perdre une seconde fois non plus, mais avec ce qui venait de se passer.." J'peux pas, j'veux pas. J'le supporterais pas... Ta place est à San Francisco, avec moi.", je leva mon regard vers elle. «Chui même pas sur d'avoir une place sur cette Terre tu sais..»
Mary Jude Winters - Chui même pas sur d'avoir une place sur cette Terre tu sais..
Je m'approchai de lui et l'attrapai par le poignet.
- Tu peux tout dire sauf ça Maël ! Y'a des gens qui tiennent à toi...
Maël P. Petterson Je sentais sa main agripper mon poignet," Tu peux tout dire sauf ça Maël ! Y'a des gens qui tiennent à toi...", je commençais a être nerveux sans même savoir pourquoi. « Tu parles ils se content sur les doigts de la mai...et encore..t'embêter pas pour moi Judy, fait comme si je n'étais jamais revenu..»
Mary Jude Winters - Tu parles ils se content sur les doigts de la main...et encore..t'embêter pas pour moi Judy, fait comme si je n'étais jamais revenu..
Je commençais à en avoir marre.
- Bordel pourquoi faut toujours que tu penses qu'à toi ? Et moi alors hein ?
Je me glissai dans ses bras, en posant ma tête sur son épaule. Je lui glissai la lettre dans la poche arrière de son pantalon, subtilement, il ne devait même pas l'avoir senti.
Maël P. Petterson " Bordel pourquoi faut toujours que tu penses qu'à toi ? Et moi alors hein ?", elle se glissa dans mes bras sans même que je ne m'y attende, posant la tête sur mon épaule. J'étais vraiment persuader qu'elle me Detroit, qu'est-ce que j'étais con ! Je la serra un peu plus contre moi, « Excuse moi...pour tout...pardon, j'veux pas te perdre non plus...»
Mary Jude Winters - Excuse moi... pour tout... pardon, j'veux pas te perdre non plus...
Je soupirai, puis me redressai.
- C'n'est pas grâve... On fait tous des erreurs...
Maël P. Petterson " C'n'est pas grâve... On fait tous des erreurs...", je me redressa a mon tour tout en gardant mes bras autour d'elle, je baissais la tête, « Non, pas ce genre d'erreur...si j'avais su que ça te blesserait autant j'aurais ravaler ma fierté et j'aurais rien fait...»
Mary Jude Winters - Non, pas ce genre d'erreur...si j'avais su que ça te blesserait autant j'aurais ravaler ma fierté et j'aurais rien fait...
Je lui souris
- Alors je dois être spécial. Parce que j'te pardonne.
Je baissai la tête aussi, je préférais éviter son regard.
Maël P. Petterson "Alors je dois être spécial. Parce que j'te pardonne.", je ne pus m'empêcher de sourire, nous n'avions pas été aussi proches depuis que j'étais de retour a SF.Je relevais mon regard vers elle qui avait les yeux baissés, elle était belle, encore plus que dans mes souvenirs. « Tu restes un peu..? »
Mary Jude Winters - Tu restes un peu..?
Je gardais le regard vers le sol puis hochai la tête.
- Ça me ferais plaisir...
Maël P. Petterson " Ça me ferais plaisir...", je lui souris et lui attrapa sa main pour l'emmener sur le canapé ou elle s'asseyait alors que je restais debout, « T'a faim ? Ou soif...t'veux quoi ? » Il était assez tard mais tous les prétextes sont bons pour la faire rester plus longtemps, je me sentais un peu seul dans cet appart' parfois...
Mary Jude Winters Il m'attrapa par la main pour me trainer jusqu'au salon, j'étais énormément surprise... mais ça me plaisait.
- T'as faim ? Ou soif... t'veux quoi ?
Je lui souris.
- C'est bon, j'ai ni faim ni soif, mais merci quand même !
Je savais que si je restais à dormir ma famille allait s'inquiéter. Il se faisait tard, après tout.
- Hé... j'suis désolé de t'avoir traité d'enfoiré... t'en ai pas un.
Maël P. Petterson " C'est bon, j'ai ni faim ni soif, mais merci quand même !", je souris, je savais qu'elle ne pourrait pas rester longtemps a moins que son frère ne tombe sur notre discussion et vienne nous faire chier. "Hé... j'suis désolé de t'avoir traité d'enfoiré... t'en ai pas un.", je m'asseyais sur le canapé, pas très loin d'elle mais pas trop prêt non plus. « C'est pas grave, j'le méritais Judy ».
Mary Jude Winters - C'est pas grave, j'le méritais Judy
Je ne trouvais pas qu'il le méritait... Je l'ai traité de plein d'façon histoire de me donner raison, de me défendre. Je ne le pensais pas...
- ... alors ... tu ne partiras pas hein ... ?
Maël P. Petterson "... alors ... tu ne partiras pas hein ... ?", j'avais l'impression d'avoir louper mon unique chance d'être avec elle il y a 3 ans, et aujourd'hui je me voyais assez mal la voir heureuse un autre, aussi égoïste de ma part sa puisse sembler. «...j'en sais rien...»
Mary Jude Winters - ...j'en sais rien...
Maintenant que nous nous sommes disputés, je me demandais si j'avais cette même place dans son cœur... est-ce que je suis toujours sa meilleure amie ? Où est-ce que nous en sommes ?
- ... est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour te convaincre de rester ?
Maël P. Petterson " ... est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour te convaincre de rester ? ", je relevais les yeux vers elle, hésitant. Oui, me dire que tu m'aimes, que tu veux être avec moi...mais ça n'arrivera pas, je le savais. «..peut-être..mais c'est impossible qu'tu le fasses...»
Mary Jude Winters - ...peut-être..mais c'est impossible qu'tu le fasses...
Hein ? Je le regardai d'un air perplexe.
- T..tu... Tu veux coucher avec moi ?
C'était pas une proposition, mais une question. Je déviai son regard, regardant un peu partout dans le salon. C'était ça, qu'il voulait que je fasse ? :|
Maël P. Petterson "T..tu... Tu veux coucher avec moi ?", je lui souris, ou est-ce qu'elle allait chercher des trucs pareils ? «Pourquoi j'voudrais qu'on couche ensemble pour que je reste ?». Enfin...j'aurais pas dit non non plus (a)
Mary Jude Winters - Pourquoi j'voudrais qu'on couche ensemble pour que je reste ?
J'haussais les épaules, puis me suis mise à rire. Définitivement, j'avais de drôle d'idées.
- J'sais pas ! Tu voulais que je fasse quoi alors ?
Maël P. Petterson "J'sais pas ! Tu voulais que je fasse quoi alors ?", je baissais mon regard, « Rien, laisse tomber....», je sentais mon coeur battre vite, bordel est-ce que j'allais arrêter un jour de l'aimer ?
Mary Jude Winters - Rien, laisse tomber...
J'arrêtai de rire pour lui faire un sourire, puis soupira.
- Dans la poche arrière de ton pantalon... Je t'ai laissé un cadeau. Je te dis au cas où tu fous tout dans la machine à laver. Prends-en soin, j'ai mis du temps à l'écrire...
Maël P. Petterson "Dans la poche arrière de ton pantalon... Je t'ai laissé un cadeau. Je te dis au cas où tu fous tout dans la machine à laver. Prends-en soin, j'ai mis du temps à l'écrire...", je me leva légèrement pour fouiller les poches de mon pantalon avant de trouver du papier, je le sortis et le regarda quelques secondes. «Merci...mais...c'est quoi ?», je posa de nouveau mon regard dessus. «T'avais pas ça dans les mains...quand j't'ai dit que j'allais a NY ?»
Mary Jude Winters - Merci... mais... c'est quoi ?
Il jeta un coup d'œil sur les papiers, puisque j'en avais fais environ 6 pages.
- T'avais pas ça dans les mains...quand j't'ai dit que j'allais a NY ?
Je lui souris... Il avait visiblement remarqué.
- Bingo.
Je levai les yeux vers le plafond, mon cœur battait si vite. S'il venait à lire cette lettre, il comprendrait tout.
Maël P. Petterson " Bingo.", est-ce que je devais la lire maintenant ? J'étais curieux, elle le savait...«...est-ce que...j'dois la dire plus tard ou maintenant ?»
Mary Jude Winters - ... est-ce que... j'dois la dire plus tard ou maintenant ?
J'avalai ma salive
- Je pense que c'est mieux de la lire maintenant...
Maël P. Petterson "Je pense que c'est mieux de la lire maintenant...", je ne posa plus de questions et j'entamais la lecture. J'avais le cœur qui battait de plus en plus vite et j'avais chaud. Je souriais a certains passages. Une fois fini, une question me passa par la tête. « Ça date d'il y a trois ans...c'est..enfin...encore valable aujourd'hui ?», je regrettais tout de suite d'avoir demander ça, bien sur que non ça ne l'était plus...
Mary Jude Winters - Ça date d'il y a trois ans... c'est.. enfin... encore valable aujourd'hui ?
Je ne m'attendais pas à cette question, là comme ça, tout de suite. Je baissai les yeux... Est-ce que je devais lui répondre ?
- Maël... reste s'il-te-plais.
Maël P. Petterson Elle baissa les yeux, elle ne s'y attendait pas a celle la. " Maël... reste s'il-te-plais ". Je m'approcha d'elle, mon cœur battait a milles a l'heure, si elle ne me répondait pas, ça allait me tracassait, je ne fermerais pas l'œil de la nuit, je me connaissais. « Pourquoi ? Pourquoi tu veux que j'reste ? Dit le moi...»
Mary Jude Winters Il était assis près de moi, trop près de moi. Mon cœur battait très fort...
- Pourquoi ? Pourquoi tu veux que j'reste ? Dit le moi...
J'avais envie de pleurer, cette situation me rendait inconfortable... Après toutes ces années, j'avais enfin la chance de lui dire que je l'aimais. Mais... mais...
- Parce que j'peux plus vivre sans toi...
Maël P. Petterson "Parce que j'peux plus vivre sans toi...", je baissa les yeux, j'étais déçus, pendant deux secondes, j'avais cru qu'elle me le dirait. « Désolé...ça ne suffit pas...»
Mary Jude Winters - Désolé... ça ne suffit pas...
J'avais les larmes aux yeux. Il y a quelques jours il m'avait dit que simplement le retenir, il serait resté. J'essayais, mon cœur criait mais je n'avais pas le courage de le lui dire...
- Ferme les yeux...
Maël P. Petterson "Ferme les yeux...", j'exécutais, sans grande conviction
Mary Jude Winters Je me suis mise à pleurer, en retenant mon souffle. Je m'approchai de son visage et m'arrêtai à quelques centimètres. Je ne pouvais pas faire ça... Je soupirai, puis mis ma main devant ma bouche.
- Bon retour à New York...
Maël P. Petterson Je la sentais se rapprocher mais elle s'arrêta, je gardais les yeux fermes. "Bon retour à New York..." J'ouvrais les yeux, elle pleurait. Si elle pleurait c'est qu'elle ressentait bien quelque chose non ? D'un geste rapide, je m'avança alors, déposant un bref baiser sur ses lèvres avant de me reculer sur le canapé, j'étais déçus, vraiment. « C'était pas si compliqué...»
Mary Jude Winters Je n'arrivais pas à le faire, ni à le dire. Il s'avança en retirant ma main de ma bouche et déposa un bref baiser sur mes lèvres. Je n'avais même pas fermé les yeux, j'étais trop sous le choc.
- C'n'était pas si compliqué...
Il se redressa, je fis de même en fixant le sol. Ce baiser... Je l'avais tant attendu. Je ne savais pas ce que tout cela voulait dire...
- Je pense que j'vais devoir... y aller...
Maël P. Petterson "Je pense que j'vais devoir... y aller...", je m'attendais a un truc comme ça. «Vas y, avant que ton frère ne débarque en voulant me tuer..», au fond j'étais un peu en colère contre elle, elle avait préférer me laisser partir que de me le dire ? Ou que m'embrasser ?
Mary Jude Winters - Vas-y, avant que ton frère ne débarque en voulant me tuer...
Je sentais mon cœur se pincer... Il était en colère, je l'entendais dans sa voix.
- Andy ne ferait jamais ça Maël...
Maël P. Petterson "Andy ne ferait jamais ça Maël...", je me leva, face a elle. «Nan t'a raison, si il savait c'qui vient de se passer il me torturerait, c'est pas mieux :p»
Mary Jude Winters - Nan t'a raison, si il savait c'qui vient de se passer il me torturerait, c'est pas mieux :p
Je passais ma main dans mes cheveux puis sur mon visage. Bordel... Je m'approchai de lui et me suis mise sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres.
- Alors on fait comme si tout était de ma faute...
Je baissai mon regard vers le sol. La tentation était trop forte...
Maël P. Petterson Elle se leva a son tour avant de s'approcher de moi, se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre de nouveau mes lèvres."Alors on fait comme si tout était de ma faute...". Je lui souris, «..j'aime beaucoup quand c'est de ta faute...»
Mary Jude Winters - ...j'aime beaucoup quand c'est de ta faute...
Je me suis mise à rougir.
- Ça devrais l'être plus souvent...
Maël P. Petterson Elle était toute mignonne quand elle rougissait comme ça. "Ça devrais l'être plus souvent..", j'enroulais mes bras autour d'elle, «..maintenant, demande moi de rester...»
Mary Jude Winters - ...maintenant, demande moi de rester...
Je déposai ma tête sur son épaule.
- Tu vas rester... ?
Maël P. Petterson Elle deposa sa tête sur mon épaule, je fermais les yeux. "Tu vas rester... ?", je me reculais un peu, la regardant dans les yeux, «Que si tu me promet de rester toi aussi...»
Mary Jude Winters - Que si tu me promet de rester toi aussi...
J'ouvris grand les yeux... Quand est-ce que j'avais parlé de partir ?
- Rester à San Francisco ? Euh... Bah je n'ai jamais prévue déménager ?
Maël P. Petterson " Rester à San Francisco ? Euh... Bah je n'ai jamais prévue déménager ?", je lui souris. « A San Francisco, avec moi, ou tu veux tant qu'ont soient plus jamais séparés...»
Mary Jude Winters - A San Francisco, avec moi, ou tu veux tant qu'ont soient plus jamais séparés...
J'avalai ma salive.
- Tu... tu blagues pas là ?
Maël P. Petterson " Tu... tu blagues pas là ?", comment elle pouvait encore douter après c'qu'il venait de se passer ? «..j'ai l'air de blaguer ? Et puis, pourquoi j'te raconterais des conneries ? »
Mary Jude Winters - ...j'ai l'air de blaguer ? Et puis, pourquoi j'te raconterais des conneries ?
Je me pinçais le bras, je ne rêvais pas.
- Après 15 ans...
Maël P. Petterson Elle ne rêvait pas non, et moi non plus. " Après 15 ans... ". Je passa ma main sur sa joue, «..je sais...et si tu veux pas qu'on tente parce que ça pourrait gâcher notre amitié, dit le moi maintenant que j'me fasse pas des films...»
Mary Jude Winters - ... je sais... et si tu veux pas qu'on tente parce que ça pourrait gâcher notre amitié, dit le moi maintenant que j'me fasse pas des films...
Je baissai la tête...
- Tu peux me laisser le temps d'y réfléchir... quelques jours...?
Maël P. Petterson Elle baissa la tête, je ne m'attendais pas a ce qu'elle veuille réfléchir, mais si ça pouvait lui faire dire oui...«..si tu veux..»
Mary Jude Winters - ... si tu veux...
Je lui souris timidement puis me retournai vers la sortie.
Ce qui est bizarre c’est que je n’avais jamais rien vu à propos de ses sentiments. Je n’en ai même jamais eu l’ombre d’un doute… Il était parti à New York, sans se soucier de moi… Il a même couché avec moi et m’a laissé croire qu’il était saoul. C’est quelque chose d’impardonnable… Je le sais, je le sais que beaucoup de femme ne l’aurait pas laissé faire et que beaucoup d’entre elles ne lui aurait plus jamais adressé la parole… Mais moi, je ne pouvais pas, parce que moi, j’étais amoureuse de lui depuis la seconde que je l’ai vu pour la première fois.
Aujourd’hui j’ai fait une crise de jalousie… ça m’est venu tout seul… Je ne supporte pas de voir toutes ces photos avec Emma et de savoir qu’il va passer le week-end, seul avec elle à Disney Floride. C’est vachement loin, je ne sais pas si je vais m’en remettre…
Je lui ai avoué que je l’aimais, en fin… partiellement. Sur Facebook j’ai clairement dis que je mourrais d’envie d’être avec lui mais que quand je pensais à Andrew et tout le reste des opposants, je ne sais pas si notre relation fonctionnerait… Mais Maël m’a rattrapé, en me disant qu’il en avait rien à foutre, parce qu’il m’aimait.
Attendre le week-end alors que je pouvais tout de suite le faire, c’était de la torture. J’ai attendu 15 ans, pourtant 3 jours ne devraient pas être si compliquée. Je lui ai proposée de me voir avant qu’il part, c’était le mieux à faire pour partir l’esprit léger je pense. Au final, je me dois de dormir chez lui, encore une fois, mais ça ne me dérangeait pas, non loin de là.
Je préparais mon sac, des vêtements pour demain et pour dormir aussi. Des sous-vêtements propres, puisqu’il faut que je prenne ma douche ce soir ; enfin bref. À ce niveau, j’étais prête à le visiter. Mais je ne pouvais pas partir dans cet état, j’étais beaucoup trop… déchue –clin d’œil à Val si elle lit ça xD-.
Alors j’enlevai mes vêtements actuels pour les remplacer par une petite robe blanche et courte, avec des talons assortis. Mes cheveux lisses reposait sur mes épaules, je m’étais maquillé tout léger et puis…pfft. Je me suis jamais autant préparé pour aller voir quelqu’un. C’est bien parce que c’est LUI et personne d’autre.
J’étais enfin prête et ça tombait bien, c’était pile à l’heure. Dans 15 minutes il sera 19 heures et c’est justement le temps que ça me prends environ pour me rendre chez Maël, s’il n’y a pas trop de trafique.
Comme de fait, il y avait énormément de trafique. Ça m’embêtait, moi qui souhaitais voir Maël au pc, c’était manqué. J’espérais qu’il ne croit pas que je lui ai posé un lapin car, juste pour mal faire, j’avais oublié mon téléphone portable sur la table de ma cuisine. Aucun moyen de contact, malheureusement…
ENFIN arrivé, j’étais essoufflé par la « rage » au volant. Autant dire que si j’avais pu, je serais sortie de ma voiture pour continuer la route en courant. Enfin bref. J’attendais impatiemment qu’il m’ouvre, je crevais d’envie de voir son beau visage…
Je n’avais pas beaucoup dormi hier, soir. Autant dire que notre dispute avait peut-être été bénéfique…du moins, pour la fin de l’histoire, car se faire traiter de tous les noms par la fille qu’on aime, ce n’est pas forcément très facile à digérer. Heureusement qu’elle était venue me voir la veille, car je pense que j’aurais fini par péter un plomb mais surtout, par baisser les armes et abandonner la partie. Quand je disais que je voulais partir une fois que j’aurais trouvé ma sœur, je le pensais sincèrement. Si elle n’avait pas débarquée hier soir, je me serais définitivement mis cette idée en tête. Et je suis quelqu’un d’assez têtue alors pour me la retirer ensuite…ça n’était pas une partie de plaisir, c’était même impossible. Elle devait réfléchir…dans un sens, c’était un bon point, elle n’avait pas tout de suite dit non. Mais d’un autre, je ne comprenais pas ce qui l’empêcher de me dire oui, elle avait été presque claire hier. Du coup, j’avais passé la nuit à me demander ce qui pouvait bien lui faire dire non. Je me sentais ridicule, mais j’attendais ce moment depuis longtemps, et même si j’étais loin d’imaginer qu’il arriverait aussi vite, il était arrivé.
Et aujourd’hui, rebelote, on faisait que ça, se disputer et se réconcilier. Visiblement, elle m’avait fait une petite crise de jalousie par rapport à Emma. Je sentais que ça allait être une aventure périlleuse et je ne comptais pas tomber dans un triangle amoureux ou se genre de conneries qui coutaient cher aux relations. C’était clair avec Emma, j’avais été horriblement bien avec elle pendant 1 an, elle avait partagé ma vie pendant une bonne partie de mon aventure à New-York, nous avions des tas de souvenirs ensemble, elle était importante. Très importante, Jude devait le comprendre, mais ce qu’elle devait comprendre par-dessus tout, c’était qu’elle était plus importante d’Emma. Si j’avais quitté Emma, c’était parce que je m’étais rendu compte que mes sentiments pour Jude étaient toujours les mêmes que quand j’étais partis. Ce n’était pas rien. En même temps, elle avait avouée qu’elle voulait être avec moi sur Facebook et que si elle voulait « réfléchir », c’était à cause de Andrew et toute la panoplie qui ne me portaient pas vraiment dans leur cœur. Mais franchement ? Je les emmerdaient, j’avais galéré pendant trois ans en espérant que ce moment arriverait un jour, alors c’était pas eux qui allaient le gâcher !
Elle me demanda si elle pouvait venir plutôt ce soir, comme si j’allais refuser. Je ne savais pas si elle voulait me donner ma réponse ce soir, mais elle allait dormir ici. Il fallait que je range tout le bazar qu’était mon appartement. Elle devait arriver à 19h, il était 17h, j’avais bien le temps de ranger tout ce qui trainait partout, de faire mon lit, enfin, rendre l’appartement un peu plus agréable à vivre, même si elle venait juste une nuit. Vers 19h, j’appelais un traiteur chinois qui viendrait nous livrer d’ici une heure. Tout était enfin bien rangé, comme si j’étais un maniaque du rangement, c’était toujours le bordel dans ma chambre à l’orphelinat et ça ne s’arrangeait pas en vieillissant.
Il était 19h passé, je commençais à flipper comme un con. Et si elle m’avait posée un lapin ? Pourquoi elle aurait fait ça, sa n’avait aucun intérêt, même si j’avais cette désagréable sensation qu’elle n’allait pas venir. Et plus les minutes passaient, plus je devenais nerveux à l’idée qu’elle ne vienne pas. Les cognements contre la porte d’entrée me rassurèrent et firent tomber la pression en moi. Enfin...encore fallait-il que ça soit elle. Je me dépêchais d’aller ouvrir. C’était bien elle et un immense « OUF » vint s’imposer dans mon esprit. Je lui souris, elle était magnifique dans sa robe blanche…non en fait elle était plus que magnifique, mais bon, on va garder le mot magnifique Je me reculais pour la faire entrer et je refermais la porte derrière elle. Je ne m’étais jamais senti aussi…désarmé ? Je ne savais même pas comment je devais agir avec elle après ce qui s’était passé la nuit dernière.
Je lui pris son sac que j’allais déposer dans la chambre, enfin, si elle n’avait toujours plus rien contre l’idée de dormir dans mon lit. Lorsque je revins dans le salon, elle était assise dans le canapé, je regardais l’heure, on allait pas tarder à venir nous rapporter de quoi manger. J’avais vraiment envie de savoir ce qu’elle allait me répondre, je ne voulais pas attendre. Je suis venu m’asseoir à côté d’elle, vraiment, je ne savais pas du tout comment agir, c’était vraiment bizarre. Je n’avais jamais été un garçon très très sûr de moi mais là, c’était affolant de voir comment je pouvais perdre mes moyens avec elle. « Alors…t’a réfléchie…. ? », j’avais l’impression de presser les choses, elle m’avait dit hier qu’elle voulait quelques jours, et j’étais déjà en train de lui demander.
J’étais nerveuse, être ici me rendait nerveuse. Je n’arrivais pas à croire que tout ça arrivait entre nous… Moi qui avait attendu si longtemps, c’était comme… irréaliste, non ? Un rêve qui se réalisait après tout ce temps, j’avais de quoi vouloir y réfléchir. Et s’il voulait seulement jouer avec mon cœur ? Non… Non Maël ne me ferait pas ça. Il me protégeait de tout, il me protégerait aussi de ce « tour » vicieux, pourquoi il le ferait lui-même ? Cependant je me posais encore beaucoup de question à propos de nous deux. Comment est-ce que tout ça est arrivé ? Depuis quand m’aime-t-il ?
Damon me l’a dit. J’suis trop rapide, je ne sais pas être rancunière ou en tout cas, pas avec Maël. Je m’en voulais un peu pour ça car c’est tout vrai : Maël avait joué avec moi, il m’a fait croire qu’il était saoul pour partir la tête tranquille à New York, se trouver une autre petite amie et tout le reste. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir… Avec toutes ces fois qu’il m’a « sauvé » la vie et avec toutes ces fois qu’il m’a rendu heureuse… Je suis amoureuse de lui, amoureuse de lui à la folie et malgré tant d’effort je n’ai jamais réussi à m’en échapper.
J’entrai chez lui après qu’il m’a ouvrit la porte. Je n’avais jamais remarqué qu’il était aussi beau. Enfin si, mais jamais autant. Son appartement était bien rangée, plus qu’hier, je me suis dit qu’il devait avoir fait le ménage avant que j’arrive. Nettoyer l’appartement, pour moi ? L’attention était bonne… Je souris timidement à cette pensée, je m’avançai vers le canapé pour m’y asseoir après lui avoir donné mon sac puisqu’il m’en avait débarrassé. Il l’apporta directement à sa chambre, c’était du rapide, en plus d’avoir supposé que je dormais avec lui. Enfin, remarque, les derniers jours où j’ai dormis chez lui, je dormais dans le même lit que lui mais séparé par des oreillers.
Il s’assit à côté de moi, nous étions en biais, face à face. Mon genou frôlait le sien mais rien de plus. Je mourrais d’envie d’être dans ses bras en ce moment mais je devais être patiente un peu plus longtemps. J’étais exactement avec la personne que je voulais être, là où je voulais être. Ce soir serait une bonne soirée, je le sentais. Ça faisait 3 ans… 3 ans que je rêvais d’être seule à seule avec lui comme ça. L’appartement était vide, je pouvais dire ce que je voulais sans être jugé par qui que ce soit. Il attendait que je lui dise ce qu’il voulait entendre, il attendait que je lui dise « Oui »... « Oui je veux être avec toi ». Je rêvais de ce moment durant le trois-quarts de ma vie, je ne m’attendais pas à être dans cette position cependant. Je m’attendais plutôt à ce que ce soit moi, qui lui supplie d’accepter mes sentiments.
Alors… t’as réfléchie… ? cette fois, je m’y attendais. Je baissai les yeux avec un petit sourire aux lèvres. Oui, oui j’avais réfléchis. J’ai eu toute ma vie pour y réfléchir si tu savais Maël. Peut-être que te faire languir d’un jour était un prétexte pour te faire réfléchir toi, plutôt qu’à moi. Oui, ne t’inquiète pas pour ça... je levai les yeux pour le regarder, il était si beau. Je m’apprêtai à lui donner ma réponse lorsque le livreur cogna à sa porte.
Je lui fis signe des yeux d’aller répondre, Maël s’exécuta, probablement déçu d’avoir été coupé durant cette conversation. Il prit la nourriture et remercia celui-ci avant de lui fermer la porte –presque- au nez. Le beau brun déposa les plats sur la petite table du salon avant de se rasseoir à mes côtés. Je lui souris, riait même, j’ouvris la bouche pour reprendre où j’en étais quand quelqu’un d’autre cognait à la porte. Qui ça pouvait bien être ?
Toujours ce traiteur, il n’avait pas été payé. Maël avait fermé la porte beaucoup trop vite. La situation m’avait fait rire, le traiteur chinois ne semblait pas tellement de bonne humeur et Maël était visiblement embêté. Une fois le problème réglé, nous étions enfin seuls. Il vint se rasseoir auprès de moi, il brûlait d’impatience. Je lui souris, puis me tournai et prit la nourriture pour commencer à manger. Toute cette scène m’avait finalement, donné envie de le faire languir un peu plus longtemps. J’adore le chinois ! C’est marrant que tu t'en sois rappelé. je continuais de manger devant lui, il semblait dégouté.
Elle était nerveuse, au moins, je n’étais pas le seul à l’être. Nerveuse…parce qu’elle allait me dire oui ou parce qu’elle avait peur que je prenne très mal son non ? Des questions totalement débiles dans ce genre là s’installèrent dans mon esprit. En même temps, j’avais imaginé cette scène là toute la nuit, imaginant tous les scénarios possibles et inimaginables. Quoique, j’avais peut-être trop imaginé la possibilité qu’elle me dise oui plutôt que non, j’avais un peu peur de tomber de haut. Comment je devrais réagir si elle me sortirait qu’elle ne veut pas être avec moi ? Je crois que je me serais mis en colère, en même temps, elle m’avait fait un caca nerveux parce que je ne lui avais pas dit plus tôt que j’avais des sentiments pour elle il y a trois ans, que je n’étais pas saoul, tout ça pour au final, rien du tout puisqu’elle ne ressentirait rien pour moi. Elle ne pouvait pas rien ressentir, sinon, elle m’aurait dit non tout de suite, je me trompe ? Voilà, j’avais passé ma nuit entière à me poser ce genre de questions qui au final, ne prenaient plus aucun sens.
Elle avait ce petit sourire aux lèvres quand je lui aie demandé si elle avait réfléchie. J’espérais bien qu’elle l’avait fait, car même moi qui ne devais pas le faire, j’avais passé ma nuit et ma journée à y penser tellement sa m’avait tracassé. « Oui, ne t’inquiète pas pour ça...», murmura-t-elle doucement. Je me redressai, oui, j’avais hâte qu’elle mette enfin fin à mon calvaire et qu’elle me donne une réponse claire, net et précise. Elle s’apprêtait à répondre quand quelqu’un frappa à la porte. Bordel, c’était quoi cette connerie là ? C’était sûrement le traiteur, mais il pouvait bien attendre deux minutes alors que ça prenait deux secondes de dire soit « oui », soit « non ». Apparemment, Jude n’était pas vraiment de mon avis puisqu’elle me fit signe d’aller ouvrir. Je soupirai et me leva pour ouvrir la porte à ce foutu livreur qui choisissait vraiment bien son moment.
J’ouvris au traiteur, qui me donna les plats, j’étais même tellement pressé de retourner à notre conversation que je remercia avant de lui fermer quasiment la porte au nez. Je déposai les plats sur la petite table de salon. A peine assis, on frappa à nouveau. Mais, c’était une blague ou quoi ? Je me levai de nouveau, vraiment agacé que les gens choisissent ce moment là pour venir me faire chier. En fait, c’était le traiteur, j’avais oublié de le payer, je me sentais vraiment con, surtout que l’homme avait l’air d’une humeur massacrante. Je me dépêchai de le payé et referma la porte. Bon, plus personne ne viendrait nous déranger et maintenant que nous avions à manger, même si quelqu’un venait frapper…fuck.
En tout cas, cette mascarade aura au moins eu l’avantage d’en faire rire une, je voyais bien que la situation la faisait bien marrer. Je retournai m’asseoir à côté d’elle comme tout à l’heure. Elle se tourna légèrement pour prendre la nourriture alors qu’elle commençait à manger. Je rêvais où elle ne comptait pas me donner sa réponse maintenant ? Je savais que les femmes aimaient bien faire courir un peu les hommes, mais là, c’était carrément de la torture. Et je remarquais que je ne me trompais pas quand elle annonça, le sourire aux lèvres, « J’adore le chinois ! C’est marrant que tu t'en sois rappelé ». Je ne répondis pas tout de suite, me contentant de prendre à mon tour de quoi manger, si elle voulait vraiment jouer à ce petit jeu, j’étais de la partie, et elle allait regretter de m’avoir cherché. « J’vois pas comment j’aurais pu oublier, j’te rappelle que j’te supporte depuis plus de 15 ans », lançais-je en souriant.
Je continuais à manger, sans dire un seul mot. Une fois que nous eûmes tous les deux finis, je lui dis ; « Bon, puisque tu ne m’as pas donnée ta réponse, j’en conclus que tu n’es pas encore décidée donc…j’ai pensé que tu voudrais peut-être que je te convaincs de me dire oui… », elle n’avait qu’à me donner ma réponse avant, elle avait voulu me faire languir, je pouvais faire de même. Si elle aimait jouer, moi aussi j’aimais ça, elle n’avait qu’à y réfléchir deux fois avant de vouloir jouer avec moi. Je m’approchai doucement d’elle, plaçant ma main sur sa joue avant de déposer mes lèvres sur les siennes pour lui offrir un baisé langoureux. Au bout de quelques secondes, je me reculais et lui souris ; « …si t’es pas encore tout à fait décidée, j’ai encore pleins de choses pour pouvoir te convaincre… »
J’avais décidé de le faire languir un peu, alors je me pris à bouffer et commençai à manger. Le Chinois… on avait toujours l’habitude de commander à ce restaurant avant, j’suis contente que ce restaurant n’ait pas fermé, comme la crémerie ne vend plus notre crème glacée préférée. Il se prit aussi à manger, sans râler, ça m’avait un peu surprit car il n’avait même pas levé le pouce lorsque je lui ai dit que j’adorais le chinois. Non, au contraire, il jouait le jeu. Je ne vois pas comment j’aurais pu oublier, j’te rappelle que j’te supporte depuis plus de 15 ans « supporte » ? Voir qu’il utilise ce mot. Il me « supporte » depuis plus de 15 ans et ce n’est que maintenant qu’on passe à l’étape supérieur. Il me fera toujours rire, celui-là.
Nous avons mangé jusqu’à la toute fin, du moins, jusqu’à ce que j’en ai marre. Il me restait un fond, mais j’étais déjà trop pleine puisque j’ai un appétit d’oiseau. Je déposai la boîte sur la petite table, je me demandais sincèrement ce qui allait se passer par la suite… Est-ce qu’il allait remettre ça sur le tapis ? Bon, puisque tu ne m’as pas donnée ta réponse, j’en conclus que tu n’es pas encore décidée donc… j’ai pensé que tu voudrais peut-être que je te convaincs de me dire oui… euh ? Ça voulait dire quoi ça ? Je le regardai d’un air perplexe, je n’étais pas très convaincu de ça. J’avais déjà les deux pieds dans le béton, je savais déjà ma réponse mais je faisais exprès pour le faire attendre.
Il s’approcha doucement de moi, ça me rendais nerveuse de le savoir aussi près. À ce moment-là j’avais deviné ce qu’il comptait faire pour me « convaincre » de sortir avec lui. Mais bordel, nous venons de manger du chinois, j’avais peur d’avoir mauvaise haleine. Sa main se posa délicatement sur ma joue, elle était douce. Comme j’avais attendu de pouvoir l’embrasser… je n’aurais jamais cru auparavant qu’il le ferait de son gré. Ses lèvres vinrent se poser sur les miennes, je fermai les yeux tranquillement comme un enfant qui s’endort lorsqu’on lui raconte une histoire, je prolongeai ce baiser avec finesse. En trois ans, malgré tous ces gens, c’est la première fois sans compter hier que je ressens quelque chose lorsque j’embrasse. Mon cœur battait fort, pour me convaincre il l’avait déjà fait 15 ans plus tôt mais ce baiser vint confirmer dix fois plus fort. J’avais envie de pouvoir le faire à tous les jours et lui dire que je l’aime sans avoir à le gribouiller sur un papier.
J’espérais tant qu’il ne joue pas avec mon cœur… J’espérais tellement que tout ça ne soit pas qu’un rêve. Il se redressa, j’ouvris les yeux, j’étais foudroyé par le moment que nous venions de passer. Je me pinçai les lèvres discrètement, ce sourire… … si t’es pas encore tout à fait décidée, j’ai encore pleins de choses pour pouvoir te convaincre… je n’allais pas abuser, je n’avais besoin de rien de tout ça pour être convaincu. Je fis signe que non, je ne voulais pas qu’il me montre quoi que ce soit avant que je lui donne ma réponse. Je voulais le faire languir mais ce baiser m’avait fait changer d’avis. En réalité... j'suis convaincu depuis déjà 15 ans Maël... j’étais gênée, je rougissais. Je ne pouvais pas me cacher, je ne pouvais plus me cacher. J’avais mon cœur qui battait à la chamade et mes yeux qui tentaient de trouver une cachette. Je fuyais son regard… J'ai envie d'être avec toi...
Pleins de choses, pleins de choses…en réalité, je n’avais que ça à lui donner pour la convaincre et j’espérais que ça serait bien assez. Un sourire se dessina sur son visage, c’était bon signe…enfin, c’était ce que je pensais. Elle avait l’air toute gênée, elle était vraiment trop craquante quand elle se mettait à être gênée comme ça. « En réalité... j'suis convaincu depuis déjà 15 ans Maël... », je lui souris, moi qui avait toujours l’impression que je commençais un truc en pensant que j’allais me planter en beauté, pour une fois, j’avais un bon pressentiment. Ses joues étaient devenues toutes rouges, elle était vraiment belle se soir, même si elle l’était tout le temps, ce soir, c’était différent. Cependant, elle n’osait pas me regarder, baladant son regard un peu partout sauf sur moi. « J'ai envie d'être avec toi... ».
Si j’avais pu me lever et courir dans la rue en criant : « Elle a dit oui », je l’aurais fait. Et j’étais cap de le faire, mais je n’avais pour rien au monde envie de gâcher ce moment en partant comme un débile pour faire des conneries. C’était beaucoup trop beau pour être vrai, un mois plus tôt, j’avais décidé de revenir à SF en pensant qu’elle me détestait. Cela faisait une semaine que j’étais de retour, et elle venait de me dire qu’elle voulait bien être avec moi. Je ne pus m’empêcher de me demander comment allait réagir son frère, je sentais que j’allais passer un sale quart d’heure avec lui…à tout les coups, il m’en voudrait toute sa vie et je ne pourrais jamais avoir une relation normale avec lui. La poisse. Bien sur, je lui avais dit que j’emmerdais les autres, mais j’espérais que son frère finirait par ne plus trop m’en vouloir quand même…
Je ne savais même pas quoi dire, je me trouvais vraiment con à rien faire ni rien dire. En même temps, qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ? En fait, j’avais plus envie de l’embrasser encore, encore et encore. Mais en fait…elle était avec moi à présent ? Donc..je pouvais l’embrasser encore, encore et encore ? Je m’approchai à nouveau d’elle, posant mes lèvres sur les siennes une deuxième fois alors que je descendais mes mains derrière son dos. « Pendant deux secondes, j’ai cru que tu me dirais non… », murmurais-je doucement entre deux baisers. Je lui souris avant de l’embrasser de nouveau, glissant une main sur sa cuisse. Mais je n’allais pas plus loin, après qu’ont aient fait l’amour la première fois, ça avait tout gâché. C’était stupide, mais je ne voulais pas qu’elle me le reproche une deuxième fois même si je sentais mon cœur s’emballer et la chaleur m’envahir. Pourtant, cette fois, les choses seraient beaucoup mieux que la première fois, c’était certains.
< J'ai passé toute la nuit devant ta réponse... J'espère qu'elle va te plaire ! >
You are my heaven Maël Peter & Mary Jude
C’est vrai, je ressentais quelque chose pour lui depuis la seconde où je l’ai vue. Il y a 15 ans, dans cette cours de récréation lorsqu’une bande de garçons m’ont traité et bousculé. Heureusement que Maël avait été là, je ne sais pas si j’aurais eu assez d’estime de moi-même aujourd’hui.
C’est drôle parce qu’au début mes sentiments n’étaient absolument rien. J’entrai chez moi en me disant que j’étais heureuse de ma journée parce que Maël était à mes côtés. Chaque dessins que je collais au frigo c’était Maël et moi qui se tenait la main, c’était mon meilleur ami et c’est comme ça je le prenais. Lorsque ma grand-mère faisait un tour à la maison, elle avait souvent tendance à me souler en me demandant si j’avais un petit ami, car à mon jeune âge c’est mignon de dire que l’on aime quelqu’un. À chaque fois je lui disais non et Andrew se moquait de moi en disant que j’étais la petite amie de Maël. Ça m’embêtait, moi qui essayais tant d’éviter toutes ces questions gênantes…
En vieillissant notre amitié est resté le même, je me suis rendu compte vers mes 12 ans que j’étais amoureuse de lui. À 12 ans on quitte l’école primaire pour le secondaire, c’est le moment où tout le monde discutent à propos de « quel école ils fréquenteront l’an prochain ». Maël avait choisi le lycée du quartier, plusieurs filles voulaient secrètement le suivre. Maël n’a jamais été ce qu’on appelait un garçon « populaire » mais chez les filles c’était pas mal le cas et le pire, c’est qu’il ne s’en rendait même pas compte. J’étais jalouse, mais au moins, Maël m’avait promis d’être toujours mon ami lorsqu’on sera au lycée.
Nous voilà au secondaire, ou au Lycée, selon le terme que vous préférez. Les filles plus âgées faisaient envie aux garçons de ma classe alors que nous étions qu’en première. Même les filles de notre âge, semblaient avoir de plus grosses poitrines cette année… Peut-être se sont-elles mises aux chaussettes dans le soutien-gorge, va savoir ? Quoi qu’il en soit j’étais jalouse. Mes parents m’avaient toujours bien élevée, et maintenant que mon père est monoparental, il ne sait plus trop où se donner de la tête avec moi. J’étais la seule fille à la maison et la mode et lui… ça fait deux. Je m’habillais quelques fois comme un garçon manqué à l’école à cause de cela et ça faisais rire quelques-uns, mais pas Maël, jamais Maël.
Heureusement cette passe de garçon manqué avait été courte, juste le temps de la rentrée. Je pense que mon père a laissé cette tache de « mode » à sa sœur, la mère de Wendy. Maintenant je pouvais m’habiller en plus féminin, c’était un changement radicale d’un jour à l’autre. Drôlement je ne sais pas si c’est parce que c’est un mec, mais Maël n’avait encore un fois pas remarqué du tout. Surtout que je faisais ça un peu pour lui, moi qui n’aurais jamais supporté qu’il se lie d’amitié à une autre fille que Bambi et moi. Ah oui, car Bambi et Eliàs, on les a rencontré au Lycée et avec le temps ils sont devenus nos meilleurs potes.
Et après toutes ces années nous en sommes venus à ce jour, ce jour-là où il m’annonçait qu’il ne pourrait plus me voir pendant quelques années. J’avais cette lettre de 6 pages à la main, cette lettre qui contenait tous les plus beaux mots d’amours que vous n’auriez jamais vus. Je m’étais décidé qu’à mes 18 ans je ne pouvais plus vivre sans lui, je ne pouvais plus être qu’une amie. Mais mon plan était mauvais, il est tombé la même journée au même moment qu’il m’annonça cette nouvelle qui allait changer le restant de mes jours. Il quittait San Francisco, pour rejoindre la ville qui ne dort jamais, New York pour ses études. Il souhaitait devenir enseignant en musique, ce cours ne se donnait ici mais ce n’était pas aussi prestigieux que l’école de New York. Je connaissais ce rêve qui était le sien, mais je n’avais jamais songé à ce qu’il souhaite aller à l’étranger pour cela. Ça avait brisé mon cœur, mais je ne pouvais pas lui empêcher de suivre sa voie. Je n’étais qu’une goutte d’eau dans l’océan, un grain de sable parmi tant d’autres.
Cette fête d’adieu, je n’avais pas d’autre choix que de m’en rappeler toute ma vie. Même si je le voudrais, je n’y arriverais jamais. C’était ma première fois. Notre première fois. Mon premier baisé et ma première fois au lit. J’avais eu la chance que ce soit avec Maël, mais un peu moins de chance qu’il m’ait fait croire qu’il n’était pas conscient. Enfin, je me disais bien aussi qu’il ne sentait pas l’alcool et qu’il était doux et attentionné… Mais moi qui n’y connaissais rien, je n’avais nulle autre chose que de le croire lorsqu’il disait être saoul.
Lorsqu’il fut finalement parti, je me retrouvais seule. Il n’y a pas une seule journée durant ces 3 années que je ne pensais pas à lui. Tous les matins avant d’aller à l’école et tous les soirs avant de me coucher je consultais son Facebook. J’ai vu tous ces statuts pour Emma passer, en fait je n’ai rien loupé de sa nouvelle vie à New York. Alors j’ai essayé de faire pareil, me trouver un petit ami avec qui ça marcherait. Avec les garçons ça ne fonctionnait pas, j’ai même essayé avec des filles mais rien encore. Je persistais à l’aimer, lui et personne d’autre. Je désespérais, j’étais torturé, ça devais être anormal. Andrew était prêt à me payer un avion pour New York, lorsqu’il a vu que je m’endormais souvent devant le PC, face à la page de Maël. Mais je ne voulais pas en parler, je niais le fais que j’étais horriblement amoureuse de lui… Je n’ai jamais dit clairement que je l’aimais, à personne. Bien sûr Andrew le savait, c’était trop évidant pour lui.
Un matin je me suis réveillé avec 22 notifications. Tous des « j’aime » à certaines photos, des identifications à d’autres et quelques commentaires. Mais ce qui avait particulièrement attiré mon attention, c’était que Maël Petterson a publié sur mon mur. Pendant deux secondes on aurait pu se demander qui était le plus cardiaque entre nous deux. J’étais agréablement surprise qu’il m’annonce de lui-même son retour à San Francisco… À croire qu’il continuait à penser à moi, après tout ce temps et cet incident.
Nous nous sommes revus, au parc tout près de chez moi. Au départ on s’était disputé à cause d’Andrew –encore et toujours- et il n’osait pas trop… Mais je l’ai convaincu et heureusement… ce parc me donnait de mauvais souvenir en rapport avec le viol, je n’aurais pas voulu qu’il me laisse là toute seule.
Nous avons rarement passé une journée sans l’autre depuis son arrivé. C’était un peu comme… avant qu’il ne parte, finalement. J’aurais jamais cru le pardonner aussi rapidement, mais je n’y pouvais rien. Je suis dingue de lui et je ne crois pas que c’était prêt de changer. Hier lorsqu’il m’avait annoncé qu’il avait des sentiments pour moi et qu’il voulait que je devienne sa petite amie, j’étais bouche-bée. J’avais toujours pensé que ce serait moi en sa position, à lui demander d’être mon copain. Mais c’était le contraire et je n’avais rien planifié. Ce qui était difficile, c’est qu’il n’y avait pas que nous dans ce monde. Tous ces gens qui trouverons que nous allons trop vite, que je devrais y réfléchir deux fois avant d’accepter d’être avec lui… Qu’est-ce que j’allais en faire ? Comment est-ce que je vais faire pour surmonter tout ça ? J’avais déjà attendu le trois-quarts de ma vie pour que tout cela arrive… J’irai quand même pas laisser passer ma chance d’obtenir ce que je voulais, non ?
J’ai envie d’être avec toi. Je n’aurais jamais pu être plus clair que je l’avais été. Maël avait les yeux qui pétillaient, j’avais du mal à croire qu’on pouvait avoir cette poussée de bonheur sur commande… alors j’ai préférée lui faire confiance. Maël m’aimait vraiment ou était-il très bon acteur ? Je ne sais pas si mes doutes s’étaient confirmés lorsqu’il s’approcha à nouveau de moi pour m’embrasser… Ses lèvres, je pourrais les embrasser toute la nuit s’il m’en donnait l’occasion. J’avais soif de son amour, je voulais apprendre à connaître ce que ça faisais d’être blottit dans ses bras et de pouvoir lui dire que je l’aimais à tous les jours… Je voulais en abuser et je voulais qu’il aime que j’en abuse, je voulais qu’il m’aime comme je l’aime… et qu’il ne me quitte plus jamais.
Ses mains derrière mon dos, au creux des reins et murmura doucement à mon oreille Pendant deux secondes, j’ai cru que tu me dirais non… Maël m’embrassa à nouveau sans me laisser le temps de lui répondre. Ça me plaisais un peu qu’il ait cru que je dirais non… comme ça il ne pense pas que je suis « facile ». L’une de ses mains glissa sur l’une de mes cuisses, je me sentais encore plus nerveuse. Juste, ce n’était que seulement moi. Il n’allait pas plus loin, j’étais drôlement… un peu déçu cependant… Je prolongeai ce baiser, le petit sourire au coin des lèvres. Comment ça faisais du bien de le savoir être mon petit ami. J’avais ce rôle maintenant, de le rendre heureux. Seulement moi pouvait l’embrasser maintenant et lui dire que je l’aime… plus personne d’autre, ce n’était plus permis. Jamais de la vie... répondis-je entre deux baisers. Ceux-ci devenaient un peu plus fougueux, un peu plus passionné de ma faute. Je ressentais aussi cette chaleur, particulièrement sur le haut du corps. Je brûlais et c’est à croire qu’il a augmenté le thermostat pour faire exprès. J’avançai mon corps sur lui, je ne supportais plus cette distance entre nous, j’avais besoin d’être collé à lui. Tout en continuant de l’embrasser, je me suis assise sur ses cuisses, en dirigeant ses mains sur mes fesses. C’était presque automatique, je n’y pouvais rien… Je cessai ce baiser histoire de replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je le regardai droit dans les yeux, il avait de ce regard… Avant j’aurais tout fait pour qu’il me regarde comme ça, maintenant qu’il le faisait que pour moi j’en mordais mes bas. Il est beau, comme il l’a toujours été, mais ce soir c’était différent. J’avais l’impression de ne plus le voir comme seulement le Maël que j’aimais lorsque j’étais toute petite…
Je me retirai de sur lui et me levai. J’avais pris le soin de le prendre par les poignets et de l’entrainer à sa chambre. J’avais déjà retenue par-cœur toutes les pièces de son appartement. Une fois arrivé, je l’allongeai sur le lit et embarquai sur lui, en reprenant ce baiser. Je n’étais pas sûr de moi, c’est un peu comme si… c’était la première fois. Car la première ne comptait pas tellement, puisque nous n’étions pas en couple. De plus, c’est lui qui avait tout déclenché, je n’ai fait que suivre.
J’avais peur d’aller trop vite, de la brusquer et qu’elle se braque. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais avec elle uniquement pour ça. C’était peut-être idiot, mais c’était comme ça. Je préférais qu’elle prenne l’initiative, histoire d’être sur que je n’étais pas le seul à en avoir envie, parce que même si au fond, notre première fois avait été bien, celle qui arriverait se devait d’être mieux, nous étions un couple maintenant. Elle prolongea ce baisé, c’était bizarre cette sensation tout à coup de…bien être. Comme si j’avais enfin retrouvé mon oxygène, ça faisait un bien fou. J’étais dingue, elle me rendait dingue à chaque fois qu’elle prolongeait un baisé, chacun de ses mouvements de lèvres et j’avais chaud, horriblement chaud bordel. « Jamais de la vie... », murmura-t-elle entre deux baisers, le sourire aux lèvres. J’étais content de la voir sourire, avec mes conneries, j’avais plus l’habitude de la voir pleurer qu’autre chose ces temps ci. Ses baisés se faisaient plus fougueux, plus sensuels, je ne savais pas si je devais l’interpréter comme un « moi aussi j’ai envie de toi », je répondais à chacun de ses baisers alors qu’elle se rapprochait à chaque fois un peu plus de moi. Je n’arrivais même pas à trouver cette situation bizarre alors que j’aurais peut-être du. Pendant des années, je l’avais considérée comme la sœur que je n’avais jamais eue, et tout à coup, nous étions là, à nous embrasser comme des dingues alors que l’atmosphère se réchauffait rapidement, très rapidement.
Ne quittant toujours pas ses lèvres délicieuses des miennes, elle se redressa et se plaça à califourchon sur moi, je sentais ses mains descendre à mes fesses alors que je descendais les miennes à mon tour au même niveau. Elle rompit se baisé, j’étais carrément essoufflé, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, me regardant dans les yeux. Bordel elle était vraiment trop belle…Et dire qu’elle n’était rien qu’à moi maintenant. Elle se retira et se leva en attrapant mes poignets, je la laissais faire, la suivant alors qu’elle se dirigeait vers ma chambre. Trois ans plus tôt, c’était moi qui l’y avais amené. Les rôles étaient inversés apparemment ce soir. Elle me fit m’allonger sur le lit alors qu’elle se plaça sur moi, se penchant à nouveau afin de capturer mes lèvres. Je me redressais légèrement, prolongeant se baisé alors que je cherchais la fermeture de sa robe que je fis glisser le long de son dos une fois celle-ci trouvée. Je rompis ce baisé, la faisant se lever rapidement afin d’enlever cette robe, elle rasseyait sur moi alors que je passais mes mains dans son dos tout en déposant des baisers dans son cou. Elle avait l’air hésitante dans ses gestes, comme ci s’était sa première fois, même si elle se débrouillait plutôt bien jusque là. Je la fis se reculer un peu afin d’enlever mon tee-shirt, j’avais vraiment trop chaud, et c’était elle qui me faisait cet effet. Une fois enlever, je la ramenai vers moi, continuant mes baisers dans son cou jusqu’à son oreille, mon cœur battait à milles à l’heure, et plus je sentais ses doigts glisser sur ma peau, plus celui-ci s’affoler à une allure incroyable. « Si tu veux pas aller plus loin…je comprendrais », murmurais-je entre deux baisers. Je ne voulais absolument rien « casser » mais je ne voulais pas qu’en se réveillant demain matin, elle pense que nous avions été trop vite ou quelque chose comme ça, je voulais qu’elle en garde un bon souvenir, meilleur que la première fois, car aujourd’hui nous étions un couple. C’était elle et moi, rien d’autre. Je voulais vraiment en être sur, je ne voulais plus faire les même conneries que dans le passé et tout gâché. Non, les conneries, c'était fini, je ne voulais plus prendre le risque de la perdre.
(Promis au prochain j't'en fait un big. C'parce que j'vais bientôt devoir partir et je voulais absolument te répondre avant de partir chez la tante à ma mère ;D)
C’était automatique, je ne pouvais plus me contrôler. J’avais pris Maël par le poignet pour l’amener à sa chambre, il a dû tout de suite comprendre au point où nous en étions. Je ne peux pas dire que j’étais certaine de prendre la bonne décision. Peut-être n’avait-il pas envie qu’on aille trop vite en tant que couple officiel ? J’avoue que plus j’y pensais plus j’avais peur de ma façon d’agir.
Je l’avais un peu poussé de sorte à ce qu’il s’allonge sur les draps. J’embarquai sur lui en laissant tomber mes chaussures que je n’avais toujours pas enlevées. Nous avions reprit un nouveau baisé, langoureux comme les précédents. Il faisait chaud dans la pièce et sombre. Seulement les lumières de San Francisco éclairaient la pièce à travers les stores, nous étions seuls… Peu de bruit de l’extérieur se faisaient entendre.
Maël retira ma robe, du moins je l’avais aidé et je me suis remise sur lui. J’étais à présent en sous-vêtements et un peu… étonnamment mal à l’aise. Je ne pensais pas que le faire avec Maël serait un problème, je pensais même que le faire avec lui serait plus facile qu’avec tous les autres parce que je suis amoureuse de lui. Mais… j’avais trop de respect pour lui. Ses mains passèrent dans mon dos et ses lèvres dans mon cou. Je frissonnai en laissant ma tête retomber vers l’arrière et mes yeux se reposer. Je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas aller plus loin, parce que j’avais encore peur.
J’étais surement hésitante, certes. Je voyais les événements se dérouler devant moi comme un film. Maël qui enlevait son tee-shirt et qui avait repris ses baisers à mon cou avec entrain… Il a surement remarqué ce manque d’enthousiasme de ma part Si tu ne veux pas aller plus loin… je comprendrais dit-il entre deux baisers. Il me donnait l’opportunité d’être honnête avec lui. Je prolongeai ces caresses en me posant plein de questions : Est-ce que nous étions prêts à le faire ? Est-ce que j’étais prête à le faire ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire… Je n’étais pas prête du tout. Maël... arrête... je me sentais mal. Maël arrêta comme prévu, voyant bien qu’il y avait quelque chose qui clochait. J’peux pas… je ne pouvais pas être précise. J’avais peur, j’en tremblais un peu. Mais qu’est-ce qu’il va me dire ? Comment va-t-il réagir ? Je l’ai probablement agacé, en l’amenant jusqu’ici pour finalement tout reprendre et changer d’avis. J’suis désolé…
Parfois, il m’arrivait de me demander si les choses avaient été différentes si je n’étais pas parti à New York. Déjà, je ne lui aurais jamais donné rendez-vous au parc pour lui annoncer mon admission…peut-être m’aurait-elle donnée sa lettre à ce moment là ? Je ne savais pas comment j’aurais réagit à ce moment là….peut-être que j’aurais pris peur. Oui, je pense que j’aurais pris peur et notre amitié aurait peut-être été brisée. Mais surtout, oh oui surtout, il n’y aurait pas eu cette fête stupide d’adieu. Jamais je n’aurais été aussi jaloux, j’avais décidé de garder mes sentiments pour moi : j’allais partir loin, pas la peine de nous faire du mal à tous les deux. Mais de la voir comme ça avec les autres garçons, ça m’avait rendu si…jaloux, rien que de l’imaginer avec un autre garçon…Je ne l’aurais jamais emmené dans ma chambre. Ah et puis, si j’avais été un garçon normal, j’aurais surtout pu lui dire ce que je ressentais pour elle avec des paroles, un simple ; « Jude, je t’aime comme un dingue s’te plait vient avec moi à New York ». Pas d’embrassade, pas de sexe. Cette nuit là, je savais très bien que ma meilleure amie était vierge, dans un sens, je ne pouvais pas m’en vouloir, j’étais sûr qu’elle n’aurait pas sa première fois avec un obsédé qui lui aurait fait mal ou quelque chose comme ça. Mais elle aurait méritée mieux. Un garçon qui lui aurait souris au réveil, qui lui aurait dit qu’il l’aimait et que ce n’était pas qu’une histoire de cul. Je n’avais pas été ce garçon, et je m’en voulais à mort pour ça. Peut-être que j’aurais du réagir avant, car on m’avait déjà mis la puce à l’oreille, comme ci nos amis peuvent prévoir ce qui va se passer dans l’avenir avant nous…
FLASHBACK ;
Le soleil brillait de milles feux alors qu’une légère brise vint caresser mon visage, m’incitant à fermer les yeux pour pouvoir mieux profiter de cette petite fraicheur tellement agréable sous le soleil brûlant. Eliàs était allongé à côté de moi sur sa serviette de plage, le regard perdu quelque part un peu plus loin. Sous les verres de ses lunettes de soleil, on ne voyait pas trop ce qu’il regardait, mais ça avait l’air…passionnant. Je me redressai en jetant un coup d’œil vers lui afin de suivre son regard qui se dirigeait tout droit vers…Bambi & Jude. Un sourire se dessina sur mon visage, sacré Eliàs. Les filles étaient installées à quelques mètres de nous, assises dans le sable à parler de quelque chose qui avait l’air plutôt amusant vu leurs éclats de rire. Jetant un coup d’œil à Eliàs, je souriais, c’était bien ce que je pensais. « Venir à LA pendant une journée à la plage tous les quatre, c’était vraiment pas une mauvaise idée ! », annonçais-je en souriant à mon meilleur ami qui avait l’air hypnotisé par ce qu’il regardait. « Et puis, aller à la plage, c’est un super moyen de pouvoir mater Bamb’ en maillot de bain ! », continuais-je d’un ton moqueur afin de le faire réagir. Bingo, c’était réussis. Le jeune homme se redressa, sur sa serviette avant d’enlever ses lunettes de soleil pour me regarder dans les yeux, d’un air étonné, « Pourquoi tu dis des trucs pareil toi ? », demanda-t-il en jetant un léger coup d’œil aux filles qui ne se préoccupaient pas encore de nous. « Peut-être parce que ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu’il se passe quelque chose ! ». Je lui souris, il fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir qu’il craquait pour elle. « L’amitié fille garçon vieux, ça existe ! », affirma t-il avec un petit sourire gêné. C’était assez drôle de le voir comme ça. « Oui, bien sur, Eli’, on me la fait pas à moi.. », affirmais-je en souriant.
Il allait répondre lorsque les deux filles vinrent nous rejoindre. C’est BJ qui prit la parole la première, « Dites les mecs, faudrait qu’on pense à y aller, il va se faire tard… ». Je levai le regard vers les deux filles qui étaient debout devant nous ; Je décidais de contester, il était encore tôt pour rentrer à mon goût. Enfin, je n’avais pas tellement hâte de rentrer à l’orphelinat, « Quoi, déjà ? On s’est même pas baignés ! ». Jude se mit à croupie devant moi avec un petit sourire provocateur ; « C’pas notre faute si vous êtes restés là à faire la bronzette comme des filles tout l’après midi Petterson ! », je lui rendis son sourire. « Sauf que je veux aller me baigner Winters, alors venez avec nous quelques minutes dans l’eau et on pourra partir » . « Ah non, on attendait justement d’être enfin sèche pour rentrer, on va pas aller se remouiller ! », Protesta Bambi. Je me levais alors, Eliàs fit de même, pensant sûrement que j’allais dire Amen et rendre les armes. Comme ci, j’étais bien trop têtue. Je voulais me baigner, je me baignerais. Et Jude avait voulue faire sa maligne, je comptais bien me venger. Une fois debout, j’attrapais Jude par la taille et je la portais sur mon épaule comme un sac à patates, courant vers l’eau qui avait l’air chaude. La jeune fille se débâtait, mais elle n’avait aucune chance, j’avais 17 ans et elle 16, j’étais plus grand et bien plus fort qu’elle. « Maël fait pas le con ! Pas dans l’eau, MAËL !! », criait-elle alors que j’éclatais de rire. Je m’arrêtais devant l’eau alors que mes pieds trempaient au rebord, reposant Jude à terre face à moi. Je lui souris et m’avança vers elle de manière à l’obliger de reculer dans l’eau. Au bout d’un moment, elle s’arrêta, je fis de même. « Non non, j’t’en supplie Maël…j’ai les cheveux secs alors….j’rigolais t’es pas une fillette ! », elle éclata de rire alors que je pris de l’eau entre mes mains pour lui lancer au visage. « Méchante fille va », annonçais en rigolant alors que je faisais demi-tour pour rejoindre la plage où Eliàs et Bambi parlaient sans même se préoccuper de nous. J’étais presque arrivé sur le sable quand je sentis quelque une main attraper mon poignet et me tirer vers elle jusqu’à me faire tomber dans l’eau. M’aidant ensuite à me relever alors que j’étais trempé, la belle éclata de rire ; « Bah alors Maël, tu voulais te baigner non ? Faist pas cette tête ! », comment est-ce que j’avais pu me faire avoir ? A chaque fois, elle me faisait ce coup là, à m’attendrir pour que je laisse tomber avant d’attaquer par derrière. « Et mademoiselle « je ne veux pas être mouillée » voudrait peut-être que je lui fasse un gros câlin ? », lui demandais-je en souriant alors qu’elle se mit à courir vers la plage pour éviter ce câlin qui serait très mouillé.
Arrivé à la plage et alors que les filles mettaient leur short et leur tee-shirt au dessus de leur maillot de bain, Eliàs vint me voir avec un sourire aux lèvres ; « Tu peux parler de moi vieux », m’annonça-t-il alors que nous chargions nos sacs dans sa voiture. Je ne répondis pas, en fait je n’avais pas trop compris son sous entendu. « Il se passe quoi entre Jude et toi ? », me demanda-t-il soudainement. J’arrêtais tous mes mouvements, quoi ? « Heu…je sais pas…qu’est-ce que tu veux dire ? ». Un sourire se dessina sur son visage, comme si il était fier d’avoir trouvé le mystère ou une connerie dans le genre. « Arrêtes Maël, elle craque pour toi, ça se voit comme le nez au milieu de la figure comme t’arrête pas de me dire ! ». Alors là, c’était automatique, j’éclatais de rire. « Elle a fait exprès de te provoquer tout à l’heure, elle savait que tu riposterais et… », je l’arrêtais, toujours en rigolant ; « T’es pas sérieux Eliàs ? Ça a toujours été comme ça entre elle et moi, tu le sais ! ». S’asseyant sur le bord du coffre de sa voiture, il me regarda d’un air étonné. « Maël arrêtes…ouvre les yeux un peu. Et puis, tu vas pas croire que tu la trouves pas à ton goût ? ». Je jetai un coup d’œil vers les filles qui parlaient encore en venant vers nous. Comme si j’avais déjà fait attention à ce genre de chose, je la considérais comme ma sœur, je n’avais jamais pu penser qu’elle soit à mon goût même si, maintenant que je la regardais différemment… « Ouais…elle est plutôt pas mal, mais elle mériterait pas un type dans mon genre »
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C’était étrange, elle m’avait d’elle-même amené ici, allongé sur le lit : quoi de plus clair ? Moi qui m’étais arrêté à lui caresser la cuisse tout à l’heure parce que je pensais qu’elle ne voudrait pas forcément qu’on couche ensemble dès le premier soir. Mais plus les minutes passaient, plus j’avais l’impression qu’elle se laisser moins faire, dans le sens où elle n’en avait plus tant envie. Moi qui m’était planté tout à l’heure, j’avais peur de faire encore une erreur en pensant ça, alors je continuais mes baisers dans son cou, lui murmurant que si elle voulait arrêter, c’était le moment où jamais de me le dire. Elle m’avait déjà pas mal donné envie, alors je ne voulais pas qu’on aille plus loin si c’était pour qu’elle me dise non au final. Rien que l’idée qu’elle puisse m’arrêter déjà maintenant ne me plaisait plus trop, maintenant j’avais envie d’elle. Mais je n’étais pas franchement le genre de garçon à obliger sa copine à lui faire l’amour, si elle n’avait pas envie, si elle pensait que c’était trop tôt, je comprenais. J’évitais moi-même de me dire que Jude avait été comme une sœur pour moi.
Au bout d’un moment, elle murmura, « Maël... arrête... ». Je ne me posa même pas de question, j’arrêtais tous mes mouvements, m’appuyant sur mes coudes alors que je la regardais. C’était bien ce que je pensais… « J’peux pas… », je ne disais rien, même si j’aurais peut-être du. Parce que à ce moment là, des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, aussi stupides les une que les autres dans le genre ; Elle ne peut pas ou elle ne veut pas ? Et si elle regrettait déjà de m’avoir dit oui ? Et si elle n’avait pas envie de moi, si elle ne me trouva pas à son goût, pas attirant...enfin, pleins de choses comme ça. Je n’avais jamais eu une immense confiance en moi, et le fait qu’elle me donne haleine comme ça pour me dire non après, ça a été comme une immense claque en pleine figure. Beaucoup de mecs lui en auraient peut-être voulu, mais je n’étais pas vraiment dans la normalité. Même si je ne savais pas pourquoi, je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas vouloir coucher avec moi. Je n’allais pas l’obliger tout de même. Mais je me sentais vraiment con, non, même pire que con, c’était indescriptible. Elle était là, sur moi en sous vêtement et je me sentais frissonner tant la température avait baissée d’un coup. J’étais pétrifier sur place, ne sachant pas quoi dire, ni quoi faire. « J’suis désolé… », murmura-t-elle doucement. Je voyais bien qu’elle était mal elle aussi, je ne comprenais vraiment pas, les choses se passaient bien pourtant ? Peut-être que j’avais fait quelque chose de mal ? Je n’en avais aucune idée, et je savais que ça risquerait de me tracasser si je restais dans l’ignorance. Mais quoi, je n’allais pas lui dire : Bah, pourquoi tu veux pas coucher avec moi ? Ca faisait vraiment ridicule. Quoi que, je me sentais affreusement ridicule à cet instant là.
Alors comment je devais réagir ? Je ne savais pas, je n’avais pas tellement l’habitude des relations humaines. Je n’avais pas tant d’amis et la seule relation amoureuse que j’avais eue était celle de New York. Et encore, ça avait mal fini, mal fini parce que je pensais tout le temps à Jude. Je me redressai afin d’être en position assise alors qu’elle était toujours sur moi. J’attrapais mon tee-shirt que j’avais enlevé et laissé sur le lit quelques minutes plus tôt et je l’enfilai à la belle. Elle n’allait pas rester comme ça et tomber malade, je préférais limiter les dégâts pour ce soir, même si ils étaient à mes yeux déjà considérables. Si j’avais pu me cacher sous ma couette et éviter d’avoir à lui parler, je l’aurais sûrement fait. En fait, je l’aurais fait si ça avait été avec une fille que je connaissais à peine et que j’avais emmenée dans ma chambre après une fête. Mais ça n’était pas le cas, là c’était elle, c’était Jude. Et Jude, ça n’était pas n’importe qui.
J’étais tiraillé entre l’envie de lui demander ce qui clochait ou alors faire comme si rien de tout ceci ne s’était pas produit. Je préférais la deuxième option, mais malheureusement, elle allait foutre un malaise considérable, je me connaissais, si je ne savais pas ce qui n’allait pas, je n’allais plus jamais oser la caresser et lui faire des avances de peur de me pendre un vent comme elle venait de le faire. Un silence s’était installé, je me sentais déjà con après ce qui venait de se passer, mais de rester là à ne rien faire ou à ne rien dire, c’était encore pire, pire que tout. J’avais peur de lui demander ce qui n’allait pas, car j’avais horriblement peur de la réponse qu’elle me donnerait. Je n’avais pas envie d’entendre des remords sortir de sa bouche, je ne voulais pas entendre une phrase du genre, finalement, passer de meilleur ami à petit ami…ça va faire trop bizarre, j’pense qu’on devrait pas se mettre ensemble. Si elle venait à me dire un truc pareil, ça me tuerait. Elle m’aurait donné des faux espoirs quant à notre relation, moi qui avait tellement attendu le moment de nos retrouvailles, même si dans mon esprit celles-ci seraient gênantes car je pensais qu’elle me détestait au plus haut point après ce que j’avais fait. J’enroulais mes bras autour d’elle, la serrant un peu contre moi. Malgré tout ça, j’avais peur qu’elle se lève, qu’elle se rhabille et qu’elle parte sans dire un mot, pour au final me dire plus tard qu’elle ne voulait pas de moi au final. J’étais vraiment pessimiste, je ne voyais que des mauvaises excuses quant à son soudain refus, mais j’avais toujours été comme ça. Je ne voyais jamais le bon côté des choses, et aujourd’hui, à cet instant précis, il n’y avait aucune chance que je le vois.
J’avais beau retourner le problème dans tous les sens, j’en venais toujours à la même conclusion ; j’avais choisi d’être sage, elle m’avait emmené ici et elle m’avait fait croire jusqu’à ce qu’elle soit presque nue que nous allions faire l’amour. Son frère disait qu’elle aurait du se venger avant de me pardonner aussi vite. Et si elle avait écouté son frère et que tout ceci n’était qu’une vengeance pour ce que je lui avais fait vivre il y a quelques années ? Et si elle voulait me montrer la frustration qu’elle avait du ressentir quand je lui avais demandée pourquoi elle était dans mon lit le lendemain de la fête ? Ca ne lui ressemblait pas, non, ça ne ressemblait pas à Jude, mais j’avais appris à mes dépends que les choses changeaient : les gens avec. Il y a trois ans, jamais elle ne m’aurait traité d’enfoiré, de connard, enfin, de tout ce dont elle a m’avait traité il y a quelques jours. J’étais parano, mais je ne voyais que ça, même si j’espérais au plus profond de moi-même que je me trompais sur toute la ligne. Je n’osais même pas l’imaginer me dire là maintenant : « alors, tu vois c’que ça fait de se sentir aussi con devant la personne qu’on aime ? ». Ce serait un cauchemar et j’étais prêt à donner le peu de tout ce que j’avais pour faire en sorte que cette idée tordue, mais pleine de sens ne soit pas la vérité.
Je fermais les yeux quelques secondes, il fallait bien que je dise quelque chose, nous n’allions pas rester là à se regarder dans le blanc des yeux toute la nuit ? Je paniquais, plus les secondes me rapprochaient du moment où j’allais ouvrir la bouche pour lui dire ce que je ne savais même pas encore quoi. Je pris une grande inspiration, il fallait que je me calme quelques secondes, car la panique n’avait jamais eu un très bon effet sur mon petit cœur fragile. On m’avait appris à gérer le stresse pour éviter que je m’emballe ce qui pouvait causer très vite des crises où j’avais du mal à respirer tant mon cœur battait trop vite alors qu’il n’était pas assez fort pour ça. Jude avait déjà vu une de ses crises, elle avait même « l’habitude » de me voir en faire même si ça l’avait toujours fait paniquer. Mais ça n’était vraiment pas le moment que je commence mes conneries à cause de cette maladie de merde. J’ouvris alors les yeux, mais je baissai mon regard, je n’osais pas affronter le sien, j’avais peur de ce que je pourrais bien voir dans ses yeux. J’aurais peut-être du réagir avant, car à force d’attendre à ne pas savoir quoi dire, je m’étais fait des films et cette histoire de vengeance me faisait carrément flipper. « C’est…c’est pas grave… », bah oui, j’allais tout de même pas lui balancer en peine figure que j’la détestait parce qu’elle ne voulait pas faire ça avec moi. Même si le fait qu’elle m’ait arrêtée comme ça m’avait fait remettre en doute des choses aussi évidente comme la confiance que j’avais en elle et que jamais elle n’aurait fait un truc pareil pour se venger. « Je…j’ai fais quelque chose de mal ? J’veux dire….je… », j’avais la voix qui tremblait et je n’étais même pas foutue de finir cette phrase parce que je ne savais pas du tout quoi dire à part lui demander ce que j’avais fait pour qu’elle ne veuille plus tout à coup.
Et si… tout ce qu’il l’importait c’était le sexe ? Et si tout ce qu’il voulait de moi c’était ça ? J’avoue que lorsqu’il m’a avoué être amoureux de moi, j’étais trop dans les nuages pour y songer. Je n’y pensais pas une seconde, pour moi ce n’était même pas une option. Maël m’aimait honnêtement et sincèrement, parce qu’il n’oserait jamais me faire du mal. Mais entre tous ces baisers dans un des silences les plus totales, je ne pouvais pas m’empêcher de penser. Parfois lorsqu’on pense trop ça peut nous nuire… Maintenant je me demandais si je devais vraiment lui faire confiance. Si ça se trouve, on couchera ensemble et demain matin il me dira que tout est fini et qu’il quittera pour New York quand même. Il m’a un peu fait ce coup-là la dernière fois…
Ce serait tellement bien d’arriver à lui faire confiance. Je voulais lui faire confiance parce que je voulais qu’il m’aime. Étions-nous allés trop vite ? J’ai tellement attendu longtemps pour vive ces moments… que du coup je ne me suis même pas cassé la tête. J’étais égoïste ? Oui. En acceptant de sortir avec Maël, j’ai manqué de respect envers ma famille, envers Damon, envers mes ex que je n’ai jamais aimé… Parce qu’ils ont toujours été là pour moi, parce qu’ils maudissaient les actes de Maël. Est-ce que… est-ce que ce que je faisais étais bien ? Est-ce que j’avais nuis à Maël pendant ces trois années ? Sa réputation auprès de ma famille et de mes amis n’était plus très bonne… Andrew, Damon, mon père, Dylan… Ces gens-là, tiennent à moi plus que n’importe qui d’autre. Me voir en peine les avait personnellement touchés et je les remercie vraiment pour tout ce qu’ils ont fait.
Sans eux je ne sais pas ce que je serais devenu aujourd’hui. Lorsque Maël est parti j’étais tellement déprimé… les premières semaines, il n’y avait pas un jour où je n’ai pas pleuré et durant ces trois années, il n’y a pas un jour que je n’ai pas pensé à lui. J’ai eu bien des petits amis, mais je ne suis jamais tombée amoureuse d’un d’entre eux. Je ne suis pas homosexuelle, pas du tout mais je suis quand même sortie avec des filles. Peut-importe qui, je m’en foutais pas mal. Je pense qu’à chaque fois je suis sortie avec des gens qui étaient aussi désespéré que je l’étais, à chaque fois je me disais « eh bah merde, tant pis, peut-importe qui c’est ce n’est pas Maël quand même ». Fille ou Garçon ça ne m’importait peu. Je n’ai jamais eu de sentiment quelconque pour eux… Chaque fois, tout ce qui me venait en tête, c’était Maël.
Je n’ai jamais réussi à l’enlever de ma tête, de ma peau, de mon cœur.
Flash black
Elle était belle. Ses cheveux ondulés et légèrement remontés étaient magnifiques, mais pas plus que cette belle robe pouvait l’être. Longue et blanche, elle était mince et heureuse. Alors que moi j’étais à ses côtés, je ne pouvais rien dire ni rien faire. Paralysée, oui voilà ce que j’étais. Elle avait une bouille d’ange et des yeux qui brillaient comme une nuit étoilé.
L’action était vague. Je me souvenais vaguement de l’endroit. Il me semble que tout ça se passait à la plage de San Francisco. La grande tente, le traiteur, les tables, la musique… C’est bien cela, nous étions à la plage. Le soleil était à notre merci, il faisait chaud, mais le vent apaisait le tout. C’était une très belle journée, rare sont les journées « parfaites » à San Francisco. D’habitude la température est trop froide ou trop chaude.
Enfin, je ne sais pas trop exactement, mais aujourd’hui semblait être une bonne journée. C’était la fête sur la plage et je ne me rappelle plus exactement quel était l’événement. Seulement, tous mes potes étaient là… Bambi, Eliàs, Damon, Andrew, tout le monde. J’étais heureuse, le jour le plus heureux de toute ma vie, mais je ne me rappelai plus pourquoi.
Une cérémonie. Oui, c’est ça. Une cérémonie de mariage. Il était beau, souriant, juste comme un prince. J’étais contente d’assister à ce jour si important, ce jour que je n’aurais raté pour rien au monde. Elle était belle, dans sa robe, elle était heureuse. C’était elle, celle qu’il avait aimée durant tout ce temps, celle qui voulait passer sa vie avec et celle à qui il avait demandé sa main. C’était Emma.
Je me suis réveillé avec des sueurs froides, il était 3 heures du matin. J’avais les larmes aux yeux et l’envie de tout casser. Je me suis levé à la recherche d’un verre d’eau dans la cuisine, la tête un peu dans le cul. Ce rêve était… bizarre. Comment je pouvais ressentir autant de plaisir à assister à un mariage entre celui que j’aime et… elle. Jamais.
On m’a toujours dit que le vrai grand amour c’est lorsqu’on est prêt à laisser partir celui ou celle que l’on aime pour qu’il/qu’elle soit heureux(se). J’avais du mal à croire ça… Je ne voulais pas y croire. Peut-être suis-je égoïste, peut-être suis-je possessive… mais en tout cas une chose était certain, je suis amoureuse de lui.
Après mon verre d’eau, je suis sortie de chez moi et je me suis assise dans les escaliers devant ma maison. Dehors le ciel était étoilé, il ne faisait pas chaud, ni froid. Je tenais mon iPhone entre les mains… Je n’avais effacé aucun de ses messages depuis qu’il est parti, il y a un an. Je les ai tous gardé et tous ignoré jusqu’au dernier. Maël avait perdu espoir, car je ne lui répondais pas. J’avais trop peur de lui, je me sentais ridicule de m’être fait croire qu’il m’avait fait l’amour ce soir-là par amour et non par envie. Mais je m’étais trompé… Maël l’avait fait car il était saoul, et j’étais sa proie.
J’ai supprimé tous ses messages un à un, après les avoirs relu pour une énième fois. Il s’est excusé au-dessus de trente-cinq fois, mais ce n’était jamais assez suffisant pour apaiser ma honte, celle d’avoir cru qu’il ressentait la même chose pour moi. Ce matin-là j’aurais aimé qu’il me sourît, en me disant « bon matin » et « je t’aime, j’aimerais que tu viennes avec moi à New York »… Mais non. J’ai plutôt eu droit à « Tu fous quoi dans mon lit ? » et « Fais comme si rien était arrivé ! ». J’ai beaucoup trop espéré de sa part, ce que je n’aurais peut-être pas dû au final… Enfin.
J’en suis venu à effacé son tout dernier message, les larmes aux yeux. Était-ce fini entre lui et moi ? Fini avant que rien ne commence ? J’allais faire un tour sur son compte Facebook, à mon plus grand regret il était toujours en couple avec Emma… Il avait posté de nouvelles photos. J’en avais la nausée, j’en avais marre de tout ça. Je fermai mon iPhone et me relevai pour retourner à ma chambre. Fallait que je retente de m’endormir. Avec chance, je pourrai rêver à autre chose, pour une fois.
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Comment c’était avec Emma ? Car j’imagine qu’ils n’ont pas passé tout ce temps ensemble sans rien faire, ce serait beaucoup trop… nul comme relation. J’étais susceptible, mais c’était parce que je ne savais pas comment agir avec lui. J’étais amoureuse, certes, mais peut-être pas prête à me lancer dans tout ça. C’est bien le Maël que j’ai connu durant toutes ces années, mais nous n’avons pas pris le temps de nous retrouver avant d’être ensemble. Est-ce un mauvais canular ? Si ce l’était, ça me tuerait vraiment. Car si ce l’était, cela signifierait que je ne suis seulement qu’une blague pour lui. Que mon cœur est facilement maniable.
Cependant, peut-importe ce que c’était, je n’étais absolument pas le genre de fille à me venger. Bien sûr Andrew pouvait dire ce qu’il voulait, il pouvait tenter de m’empêcher de le voir mais ça n’arrivera jamais. J’étais folle amoureuse de Maël depuis mes 5 ans et je le connais mieux que qui conque. Je sais, malgré ses erreurs, qu’il n’ait jamais voulu me faire du mal. Au contraire, Maël m’aidait à surmonter plusieurs pentes durant notre jeunesse, des pentes que même Andrew n’aurait jamais été capable de m’aider à grimper. Pourquoi ? Parce que je ne voyais que lui, que Maël. Étant jeune et insouciante, si j’aurais eu à choisir entre les deux j’aurais choisis Maël sans hésiter. Aujourd’hui, si on me donnait le choix, je n’arriverais jamais à choisir entre les deux, comme mon grand-frère occupe une place plus importante dans ma vie que lorsque l’on était enfant.
Alors peut-importe ce que Maël me dira, je l’aimerai.
Flashback
Je me rappelle, c’était un lundi, deux jours suivant la mort de ma mère. C’était le 6 Mai 2002, si vous me voulez plus précise. À l’école les jeunes ne comprenaient pas exactement ce que c’était de perdre sa mère… Ils passaient un commentaire d’ici là, ils se sentaient tous un peu désolé et « compréhensif » envers moi. J’acceptais leurs condoléances même si au fond, je m’en foutais carrément. Tous ces gens ne comprenaient rien. Certes. Tous ces gens se foutaient bien de ma vie avant que tout cela n’arrive.
- Mary comment ta maman est morte ? - Judy elle est décédée comment ta mère ?
Jude, Mary, pourquoi, pourquoi ? Toutes ces questions commençaient à me gonfler. Comme si j’avais envie d’en parler, quoi. Maël était présent, Maël était désolé pour moi… mais lui c’était différent. Lui il a perdu ses deux parents. Alors c’était comme moi… mais fois deux. Malgré la mort de ma mère, cela n’expliquerai jamais comment on se sent, lorsqu’on perd nos deux adultes.
Mais décidément dans la cours de récré, il y en avait toujours deux ou trois qui étaient les petits « comiques » de la bande. L’un avait passé un commentaire à propos de l’accouchement de ma mère, comme quoi elle avait trop forcé pour la grosse tête de mon frère et des trucs du genre. Vous voyez, ce genre de ploucs qui n’y comprend rien et la preuve… c’est qu’elle est décédée d’un accident lors d’une césarienne, ma mère. Pas d’un accouchement naturel.
« Étonnement » Maël a encore une fois pris ma défense. Ce jour-là c’est tombé au drame, ces brutes nous traitait, comme si nous étions de bon à rien sans parents, mais le pire dans tout ça c’est que le blâme a tout été mis sur Maël devant les autorités. Je n’arrivais pas à le croire… C’était de notre faute, d’avoir répliqué à leurs provocations ? Il était hors de lui, renvoyé chez lui pour le reste de la journée. J’ai décidé de manquer les cours, juste pour être avec lui.
- Jude qu’est-ce que tu fous ? Reste en cours, t’as pas à me suivre partout comme tu le fais. - …On ne sait jamais, si on vient encore t’embêter…
Cette réplique, c’était lui qui me l’avait dit ils y a quelques années plus tôt. Pourquoi devrais-je le laisser seul alors qu’il a été puni par ma faute ? Pour sécher les cours ensemble nous sommes allés au parc. Nous avions décidés de squatter les balançoires, c’était ce qu’on aimait le plus et de toute façon, nous étions seuls, donc nous nous ne soucions pas du reste du monde.
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C’est…ce n’est pas grave… J’étais sortie de ma bulle, comme si j’avais fait le vide dans ma tête durant tout ce temps. Je regardais Maël un peu étonnée, comme si je venais de découvrir qu’il m’avait parlé. Il n’osait pas affronter mon regard, je le voyais regarder partout sauf en ma direction. J’avouais faire un peu de même, j’avais… honte de me douter de lui. Jamais en 15 ans j’ai douté de lui. Mais toutes ces évènements… ont tellement perturbé notre avenir. Peut-importe ce qu’il en sera, jamais on ne pourra devenir seulement meilleurs amis. C’est trop différent aujourd’hui… puisque nous nous considérons déjà comme étant un couple.
Je…j’ai fait quelque chose de mal ? J’veux dire… je… sa voix tremblait, elle était instable. Je m’en voulais de lui faire une peur pareil. Je m’en voulais tellement. Mais ce n’était pas parce qu’il… n’était pas excitant, non, tout le contraire. Il l’était trop, vraiment trop et j’avais peur de prendre les mauvaises décisions. Je le regardai, en espérant qu’il finisse par affronter mon visage, mais en vain. Seulement il était tellement beau, tellement mignon, pour ma part je ne pouvais pas le quitter des yeux.
Maël... t'as rien, mais absolument rien fait de mal. lui annonçai-je. C'est moi, qui ne suis pas prête... pas que j’étais vierge, pas que j’étais trop nerveuse, non. En fait, je n’étais pas prête à lui faire l’amour, car je n’en revenais toujours pas qu’il ait accepté de me laisser l’aimer. Je devais commencer un jour à la fois, une chose à la fois. J’espérais qu’il puisse le comprendre ça…
J’avais son tee-shirt sur moi, ma foi très belle. Il m’allait bien aussi, pas trop grand ni trop petit. T’es sûr que tu ne m’en veux pas…?