C'est pas mon genre de tenir un putain de journal à la con. Mais je dois dire que mon cerveau est sur le point d'exploser, j'ai besoin de coucher des choses sur le papier pour avoir les idées plus clairs.
J'ai pas besoin de parler de moi, tout le monde me connait, personne ne me supporte. Grand bien leur en prenne. J'ai pas envie de parler de mon passé, ça regarde personne. Ceux qui savent sont ceux qui le méritent et ça suffit largement. Mais ce qui commence à ce passé en ce moment dans ma vie commence à me laisser assez perplexe.
En plus de moi, peu de personnes sont dignes d'être évoquées ici. Commençons par l'immuable, celui qui est là depuis le début: Hannibal. Bien plus qu'un cousin, c'est mon frère. On partage tout. On partageait tout. J'ai l'impression qu'en ce moment, celui que je connaissais s'est fait la mal. Enfin merde quoi ! J'ai trouvé des médocs dans ses poches et tout ça, il le fait pour une nana. Pauvre petit con va. J'aurais jamais cru qu'on en arrivera là. Il fait le fantôme, il fait le mort. J'ai l'impression qu'il a déserté ma vie, ça fait un gros trou.
Y'a cet autre mec aussi, aussi différent de moi que le jour et la nuit. Et pourtant, je l'aime. Je le dis pas mais je l'aime. C'est pas ce que vous croyez, je vous vois venir. Ce mec est mon meilleur ami. Mieux, c'est mon frère. Il fait partie de moi. Je ressens pas le besoin de le dire mais lui ressent le besoin de le savoir. Je ferais n'importe quoi pour lui, pour qu'il lui arrive rien. Il est tellement... fragile. J'ai peur, j'ai peur pour lui constamment, c'est oppressant, omniprésent. Mais il le voit pas, il voit rien. Pire, il s'est octroyé malgré moi le pouvoir de me blesser. Il me rejette chaque jour un peu plus alors qu'approche la date de son mariage. C'est fou, depuis que ce mec est entré dans sa vie, plus ça va moins j'ai le droit à des choses de la part de Yuri. Je le hais, viscéralement. Et j'en veux à Yuri de faire ça. Et pourtant, chaque fois, chaque fois qu'il pleure, chaque fois qu'il a mal, j'accours comme un con. Je suis vraiment trop con.
Elle aussi elle me possède, Baby. Elle est... celle qui me complète, mon âme sœur en quelque sorte. J'aurais jamais cru rencontré une fille comme elle, j'aurais jamais cru qu'elle viendrait se loger en moi sans que je puisse rien faire, pire comme si je trouvais ça normal, comme si c'était sa place. J'ai envie de mettre le mode à ses pieds parce qu'elle est la reine de l'Empire que je veux bâtir. Elle partage mes pulsions, mes envies, ma noirceur, mes folies. La censure n'existe ni en nous ni entre nous, c'est l'osmose totale. Je peux m'endormir dans ses bras sans craindre quoique ce soit. Elle est le remède miracle contre ma folie incurable. Et pourtant, elle m'a trahi aussi. Ses conneries qu'elle faisait dans mon dos, je l'ai pas digéré, je l'ai pas supporté. Hannibal, Yuri, elle... tout ça s'était trop pour moi. C'était une plaie béante dans ma poitrine, ça brulait comme de l'acide et les médocs faisaient que me rendre plus lucide à tout ça. Bullshit.
Et pour elle est venue se glisser dans la faille; Ariadna. Elle a fait son nid. Elle était tellement... différente, atypique. Elle m'attirait. Je suis... tombé amoureux ? Ouais.. Je lui ai laissé le pouvoir de m'aimer, je lui ai donné un titre que j'avais refusé depuis des années. Nous avons formé un couple. Mais le karma est venu se rappeler à mon bon souvenir. La belle Ari n'était qu'une menteuse, une dangereuse. Dangereuse pour les autres peu importe, mais dangereuse pour moi surtout. Elle venait de me blesser en s'abaissant à me mentir, comme si j'était n'importe qui. Comme si j'étais un moins qui rien indigne de confiance. C'était trop, c'était beaucoup trop. Je ne pouvais pas la laisser me faire ça. Encore une fois j'avais fais une belle connerie. Mais ça ne se reproduirait pas, jamais. Je ne pouvais pas le permettre.
Mais tout cela n'a fait qu'exacerber mon besoin de mettre en avant ce qui compte vraiment, de revenir à l'essentiel, de redevenir moi-même et pas ce qu'on a fait de moi. Plus jamais je ne me laisserai aller à cette faiblesse. Quoiqu'on me fasse, peu importe le besoin que j'avais qu'on panse mon "cœur", il était trop tard pour moi. Personne ne peut rien pour moi.