| Mar 15 Nov - 18:55 | |
| Revenir à San Francisco n'était pas une bonne idée. Je ne la sentais pas cette ville mais alors pas du tout. Je devais sans cesse regarder derrière moi, en face ou sur le côté pour ne pas le voir surgir de nulle part. C'est tout moi ça. Avec ma poisse habituelle, je tomberai sur mon ex petit ami alors que je ne serai pas coiffée, habillée, maquillée enfin bref les trois indispensables chez une nana moderne. Mais qui s'en souciait hein ? Pas lui, pas moi, pas nous quoi. Il était marié et j'étais en couple. Alors pourquoi devais-je encore me motiver pour me lever avec cette peur qui tiraillait mes entrailles ? J'étais allongée dans le lit tandis que mon copain dormait à côté serein. Il m'énerve. Encore trente minutes à attendre que le réveil sonne. De la merde. Je le balance sur le côté et il tombe violemment du lit avant de se relever. « Putain Rosie, je faisais un beau rêve ! » Je sors du lit en hâte avant de prendre ma descente de lit pour me diriger dans la salle de bains et m'enfermer à double tour avant de me laisser tomber sur le rebord de la baignoire, prenant ma tête à deux mains. Ah mais fuck bordel! Je ne vais pas me laisser emmerder par un enfoiré qui a du m'oublier dans les bras de sa femme. Allez Rosie, tu te ressaisies, te relève et tu vas aller donner ce cours pour ensuite rentrer et te faire une soirée télé. Osef. GERONIMO !
Je me mets debout en frappant un grand coup dans mes mains pour me motiver. Puis, je défis ma longue tresse avant de me regarder dans le miroir. Pauvre cruche. Dégageant mon visage, je retire mes vêtements de nuit pour enfiler ceux de jour. C'est-à-dire un jeans, une vieux tee-shirt et un pull. Je ne suis pas fada de mode même si je collectionne les chaussures puis je sors la brosse à dents dans la bouche avant de laisser place à mon mec qui n'est décidément pas content. Haha. Pas ma faute si j'ai des insomnies. Bon alors est-ce que j'ai le temps pour un jogging ? J'viens de m'habiller quoi. Enfin, je peux aller à l'école, me changer et aller faire mon jogging autour. Ouais, tiens, je vais faire ça. Après être entrée dans la salle de bains tandis qu'il se douchait, je me rince la bouche, lui dit à ce soir, un bisou plus tard et hop, j'suis dehors à me débattre avec mon sac pour trouver mes clés de voiture. Je les trouve enfin, les brandis victorieuse avant de partir en direction du Starbucks. Café oblige. J'avais une longue journée.
Une fois devant, je me gare, puis sors à moitié en courant du véhicule pour mettre mes écouteurs dans les oreilles et me précipiter à l'intérieur comme une furie. Pas le temps, pas le temps. Je commande donc un latte, fais remplir ma thermos, paie un prix exorbitant avant de ressortir pour percuter quelqu'un. Les gobelets volent et j'ai la chance de ne pas être aspergé. « Zut. » Je me baisse pour ramasser le tout avant de me relever et de m'excuser auprès de la personne et de relever la tête, me débarrassant d'une mèche de cheveux qui encombre mon visage. « Excusez... » Je dévisage le mec avant de hurler. « HUNTER ??? » Qu'est-ce que je disais plus haut ? Ma vie est pourrie les mecs, kill me right now ! |
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| Lun 28 Nov - 4:04 | |
| Deux ans que j’étais à San Francisco et un an que j’étais un cadavre sur patte. J’essayais du mieux que je le pouvais de ne pas faire paraitre à quel point j’allais mal intérieurement, mais j’avais des journées avec et des journées sans. Enfin, beaucoup plus de journées sans. Aujourd’hui d’ailleurs, c’était une de ces journées où ça n’allait pas très bien et où je devais quand même me rendre à l’Université, assister à mes cours, faire mes travaux et aller à la répète de mon groupe après. J’avais envie de rien du tout sinon de me rouler dans notre sofa à l’appart de regarder le chat de Max avec des gros yeux alors qu’il semblait si heureux et insouciant, lui.
Je me levai quand même de mon lit en trainant les pieds et me rendit à la salle de bain où je croisai Nichole en train de se brosser les dents. Elle me regarda avec un air rempli de question et ma seule réponse fut un grognement qui signifiait que j’avais besoin d’aller aux toilettes. Son sourire en coin me redonna un peu le moral, mais ce ne fut pas de longue durée. Vessie vide, corps et dents propres, ventre plein et sac sur le dos je sortis finalement de mon appartement en me trainant les pieds. J’avais besoin d’un café, ça me rendrait un peu de ma bonne humeur. J’étais loin de me douter qu’en choisissant d’aller me chercher un café ce matin ma vie reprendrait légèrement son sens. J’étais loin de me douter aussi de l’effet que cette rencontre me ferait.
J’entrai dans le starbuck en ne voyant pas vraiment les gens qui m’entouraient. Je laissai un pourboire plus que généreux à la caissière et ce, même si j’avais payé un prix beaucoup trop élevé pour ce simple moka. Je ressortis la tête basse, mais le cœur légèrement réchauffé après cette première gorgée lorsque je percutai quelqu’un. Et deux verres en carton dans les airs, deux. Je levai la tête et bougeai vers le côté juste à temps pour ne rien recevoir sur moi. Soupire de soulagement. Mais merde, j’avais pris qu’une seule gorgée!
« Zut. » Je tournai la tête vers cette personne dans qui j’étais tout juste entré. « Désolé! Vraiment je… » Je m’arrêtai en plein dans ma phrase lorsqu’elle se releva. Je n’arrivais pas à le croire. « Excusez... » Elle s’arrêta aussi. Apparemment, l’effet était le même des deux côtés. « HUNTER ??? » Je déglutis. Jolene. Pas la peine de crier son nom comme elle venait de le faire avec le mien. Mon être tout entier criait sa joie de la revoir. Depuis quand était-elle de retour à San Francisco? Est-ce qu’elle me cachait sa présence? Et pourquoi était-elle partit sans rien me dire?
Je déglutis et secouai légèrement la tête, espérant me remettre les idées en place. Un tas de questions se bousculaient au bord de mes lèvres et je ne voulais pas cracher un flot d’informations incohérentes lorsque j’ouvrirais la bouche. J’inspirai profondément, fermant brièvement les yeux en les rouvrant très vite. J’avais peur qu’elle ne soit plus là lorsque je regarderais de nouveau devant moi. Je l’avais peut-être imaginé. Elle et cette scène digne d’un film. C’était impossible qu’elle soit là après tout. Elle ne pouvait pas se tenir devant moi, si?
Pourtant elle était bien là. Devant moi. Avec ses longs cheveux bruns et son air ahuri. J’avais envie de sourire et de la prendre dans mes bras. Mais quelque chose me disait qu’elle n’était pas contente de me voir, ici, maintenant. J’étais déçu. « Jolene… Je… Tu… Comment tu vas ? » Wow. Super doué Hunter. Bravo. Un an sans la voir et c’est tout ce que tu trouves à dire?
[C'est du caca o/]
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