Mardi.
Putain de mardi de merde. J’avais passé la matinée à pleurer. Maël avait osé me tromper alors que mon crime, se réduisait qu’à un simple baiser. J’étais dégoutée et horriblement triste. J’avais pris les jumeaux avec moi mais je ne savais pas où aller… Alors je me suis tourné à la famille Winters. Une fois chez moi, mon père était étonné. Il n’avait encore jamais vue mes enfants et ce, en 1 an et 3 mois. Il m’avait très bien accueillit, il a surement remarqué que quelque chose clochait… Je n’avais plus mon alliance et surtout, j’avais les joues toutes rouges et humides.

Les jumeaux m’ont tout de suite interrogé… « Quisa? » et je leur ai répondu que c’était leur grand-père. Dylhan, ils le connaissaient déjà.

Mon père m’a préparée un café, il savait exactement comment je l’aimais et puis j’ai tout crachée… Cette histoire avec Robbyn, cette histoire de tromperie, puis le divorce. Étonnement, il ne m’a pas dit « je te l’avais dit » ; il s’est contenté de me prendre dans ses bras et de me rassurer. J’avais sa permission de pouvoir revenir à la maison.

Quelques heures plus tard, après que les jumeaux se soient endormis, j’ai décidé de sortir un peu… J’avais envie de voir quelqu’un. Dylhan était en charge des jumeaux si jamais ils se réveillaient de leur sieste. Je m’habillais correctement après une bonne douche et j’étais ne direction vers chez Robbyn.

Une fois devant sa porte, je m’arrêtais pour cogner… Je ne savais pas si c’était une bonne idée de venir me réfugiée chez lui… C’était un peu comme… me précipiter.

J’avais de la chance, il était là. J’avais fait un tour à son deuxième appartement mais il n’y était pas… Alors j’ai pris une chance en venant ici et il m’a ouvert la porte. L’appartement était glacial… On leur avait probablement coupé le chauffage, comme aucun des deux ne payait les dettes. Je pouvais simplement le sentir alors qu’il venait de m’ouvrir la porte…

Salut... viens, entre.

J’entrais alors qu’il se tassait sur le côté, et refermais la porte derrière moi. Je ne savais pas exactement comment l’aborder… Quoi lui dire ? C’est indirectement de sa faute, ce qui nous arrive à Maël et moi… Bien que Maël ait fait le con, à coucher avec une meuf pendant qu’on était encore ensemble. Je le retournais vers Robbyn et soupirais.

... t'es... le seul que j'suis arrivée à rejoindre... j'ai besoin d'être avec quelqu'un...

... t'es... le seul que j'suis arrivée à rejoindre... j'ai besoin d'être avec quelqu'un...

Ouais, ça se voyait qu'elle avait besoin de quelqu'un, mais moi j'avais besoin d'être seul ce soir. Enfin... je crois. Je ne voulais pas penser à une autre personne qu'Andrew, en fait. C'était peut-être un peu masochiste de ma part, mais bon. Pendant une bonne minute, je restai silencieux, bras croisés, mais mon visage finit par s'animer tout de même même si je gardai une petite voix.

J'allais chercher un truc à manger... tu viens avec moi?

Mon regard balaya Mary Jude de haut en bas d'un air un peu las. Je n'étais pas de très bonne compagnie, mais c'était compréhensible, non? Pour l'instant, je n'avais pas envie de parler de ce que j'avais constaté sur facebook, ni de ce que Jordane m'avait dit concernant Maël. Nan, il fallait déjà que je me sorte de mes pensées.

J'suis sûr que t'as aussi le ventre vide, ça nous fera pas de mal.

Il était silencieux… je me demandais si c’était cet appartement qui donnait cette ambiance. Il avait les bras croisés et il semblait être dans la lune… inactif. Je restais debout aussi… sans même qu’il me dise quelque chose, je pouvais deviner son état d’âme et il pouvait probablement deviner le mien. Je baissais les yeux et regardait mes genoux… Nous étions restés à l’entrée…

J'allais chercher un truc à manger... tu viens avec moi ?

Je me pinçais les lèvres… Ça faisait depuis dimanche, que je n’avais rien avalé. Mon père a tenté de me cuisiner quelques plats, même mes préférés, mais rien. J’avais le ventre bien vide et je commençais à ressentir la faim.

J'suis sûr que t'as aussi le ventre vide, ça nous fera pas de mal.

J’hochais la tête légèrement et rouvrit la porte à nouveau pour en sortir accompagnée de Robbyn. Je savais où était le commerce le plus près d’ici, ce n’était pas bien loin. Nous étions en marche et dans un parfait silence… Une fois au petit marché, nous nous sommes mis en quête de quelque chose à manger.

Sincèrement, j'avais l'impression d'être dénué de toute émotion depuis que Mary avait passé la porte d'entrée de l'appartement. Cet endroit me faisait un drôle d'effet... ouais, mais je me sentais en sécurité à l'intérieur. Bref, c'est sans un mot de plus que nous nous dirigions vers le magasin le plus proche pour récupérer de la nourriture. Je crevais de faim, littéralement, et j'avais l'impression de ne plus manger depuis qu'Enora était retournée vivre avec Lev' après une semaine passée avec moi. Il fallait que ça change, je n'aimais pas me laisser aller de la sorte... et puis c'était pas bon pour ma santé. À cause de ça, le traitement que je prenais était vraiment pénible à supporter, certains jours. Moi qui ne tombais jamais malade et qui avais une certaine dignité, je détestais le fait d'être affaibli.

Après avoir trouvé des sandwich corrects ainsi que des boissons et autres trucs à grignoter, ce fut direction caisse, en silence, bien sûr. C'est drôle... on ne pouvait pas vraiment dire que nos situations étaient identiques, à MJ et à moi, mais on se retrouvait quand même tous les deux seuls, que ce soit de notre faute ou non, alors bon, une présence ne faisait pas de mal.

Sur le chemin vers la sortie, je finis par ralentir jusqu'à m'arrêter devant un étalage de petites boîtes, et mon regard se dirigea ensuite vers la jeune femme à mes côté pour vérifier sa réaction.

J’avais une faim pas possible. Mon ventre était sur le bord de grogner comme un ours, heureusement que Robbyn me proposait de manger avec lui, sinon j’aurais probablement même pas pensé à la santé. Les sandwichs n’étaient pas ce que je préférais le plus, mais c’était pas mal. N’importe quoi ferait l’affaire, j’avais faim pour n’importe quoi. Une fois trouvée, nous nous dirigions vers les réfrigérateurs dans le fond pour prendre des boissons randoms, coca, bière… Puis, des chips et du chocolat pour plus tard. J’avais l’impression que sans même se parler, on savait tous les deux que cette fois, ma visite dura plus longtemps qu’une simple heure ou deux. Les enfants étaient en sécurités avec Dylhan qui m’avait promis de les garder pour le temps que je souhaitais… À la maison, ils étaient inquiets car tout le monde sait comment j’avais espérée longtemps d’être avec Maël.

Notre destination finale fut la caisse, mais Robbyn s’arrêta en chemin… Je m’arrêtais et me retournais pour voir pourquoi il s’était arrêté. En voyant l’étagère, je me suis toute suite rappelé de l’autre soir… Ce qu’il m’avait dit, ce qu’on a fait et ce qu’on n’a pas pu faire à cause de l’absence de ces petites boîtes colorées… Je baissais les yeux et souris légèrement… J’étais gênée, mais pas mal à l’aise. J’étais étonnée aussi qu’il y ait pensé. Je levais à nouveau les yeux, il prit une boîte au hasard – ou non – et nous sommes finalement aller payer.

Je n'avais même pas douté de ce que ferait Mary après avoir comprit le sens de mon regard, mais le fait qu'elle prenne elle-même la boîte me fit rire silencieusement alors que je baissai un instant la tête en fermant les yeux. Merde, et en plus, ça me faisait rire. J'avais l'impression d'être un adolescent insouciant et totalement désintéressé par les conséquences de ce que nous étions en train de faire. Maël allait m'en vouloir à mort et j'allais certainement passer un sale quart d'heure... mais... ça ne m'inquiétait pas plus que ça. Après tout, il l'avait déjà perdue sa copine, non? S'il avait vraiment voulu la garder, il aurait agit avant que ça empire, et alors j'aurais moins ressenti la liberté de m'approcher d'elle. Enfin bref.

Suite au passage à la caisse qui se solda par un commentaire du vendeur que je voyais régulièrement, nous retournions à l'appartement pour avaler, littéralement, ce qu'on avait prit et que j'avais tout naturellement payé. Comme l'électricité avait été coupée, il n'y avait pas moyen de regarder la télévision ou quoi que ce soit, donc c'était soit se retrouver dans le silence, soit trouver un moyen de s'occuper autrement. Étrangement, j'étais moins tendu que tout à l'heure, et c'était tant mieux.

T'aurais peut-être pas du venir me voir.

Je bus un peu de Fanta avant de poursuivre, sans le moindre tabou. Après tout, qu'est-ce qu'on avait à se cacher? Je crois que c'était stupide de se taire alors qu'on savait très bien quelle était la situation.

Ou alors t'as fais exprès? Tu veux le rendre jaloux en restant chez moi?

Aussi bâtarde que cette réaction pouvait être, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire en pensant à la situation absolument désolante. Surtout pour les enfants.

Je vais me faire casser la gueule pour avoir fait ça, t'en es consciente?

Arrivé à l’appartement glacial, Robbyn et moi nous nous sommes installés sur le canapé pour bouffer nos sandwichs tout ronds. Même après avoir fini, j’avais encore faim, alors je n’ai pas hésité à ouvrir le sac de chips que nous avions pris. Cependant, je ne mangeais pas comme un porc, je prenais mon temps… Il ne fallait tout de même pas avoir l’air d’un homme devant Robbyn, bien qu’en fait… peut-être que ça pourrait l’exciter Oo.

T'aurais peut-être pas dû venir me voir.

Il prit une gorgée de sa bouteille et je soupirais en avalant une autre chips. Je savais ce qu’il allait me dire… « Maël pourrait être jaloux » « ce n’est pas bien de faire souffrir Maël » ou une autre connerie du genre. Mais cette fois, c’est Maël qui m’a fait souffert et on est plus ensemble. Mais qu’est-ce que je lui dois maintenant ? Rien. Absolument rien.

Ou alors t'as fait exprès ? Tu veux le rendre jaloux en restant chez moi ?

Robbyn se mit à rire et j’ouvris ma bouteille de coca cola pour en prendre une gorgée. Comme si je voulais rendre Maël jaloux ?! Il ne se souvient déjà plus de mes sentiments pour lui ? Ou du nombre de fois qu’on s’est embrassés ? Il se souvient déjà plus de tout ça ?

Je vais me faire casser la gueule pour avoir fait ça, t'en es consciente ?

Je tournais la tête vers lui et soupirais.

C'est bon, t'as fini ?

Je lui souris et avalais deux ou trois autres chips avant de reprendre.

Je t'ai embrassé plus de 2 fois quand j'étais avec lui et ta même mis ta main dans mon pantalon et maintenant que j'suis libre, tu m'accuses de vouloir le rendre jaloux ?

Je ris et lui souris par la suite… Je n’étais pas fâchée du tout, j’essayais juste de lui faire voir les faits.

C'est bon, t'as fini ?

Je me tus immédiatement en la laissant apprécier ses chips sans être dérangée par le son de ma voix.

Je t'ai embrassé plus de deux fois quand j'étais avec lui, t'as même mis ta main dans mon pantalon, et maintenant que j'suis libre, tu m'accuses de vouloir le rendre jaloux ?

J'avais les lèvres posées sur le goulot de ma bouteille de coca et les yeux dirigés sur les siens alors qu'elle me racontait ça, comme un petit garçon à qui on faisait la morale. Mais j'aimais ce que j'entendais là, vraiment, ça me prouvait au moins que Mary était là pour moi et non pas pour Maël, et ça faisait du bien de savoir ça.

Ouais!

Je pris un coussin à côté de moi pour le lancer gentiment sur la jeune femme. Un coup d'oeil furtif dans sa direction me suffit pour lui faire comprendre que je me contentais juste de la provoquer tout en ayant parfaitement accepté ce qu'elle avait voulu me faire comprendre

Prouve-moi le contraire

Il avait arrêté de parler au moment où j’ai décidé de le contredire. Car après tout, j’avais raison et il avait tort. Je n’étais pas venu ici dans le but de rendre Maël jaloux, j’étais venue ici pour Robbyn et pour me réconforter. Ça aurait pu être une possibilité, de profiter de Robbyn mais je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas comme Maël. Eh oui, à mes yeux il était devenu le méchant maintenant qu’il avait couché avec une fille dans notre lit pour se « venger »… Ça, c’était fait exprès pour me rendre jalouse et il avait très bien réussi ! La raison de notre divorce.

Ouais !

Il prit un coussin et la seconde d’après, elle était sur moi. Je lui souris… C’était un moment assez bizarre, mais j’avais compris qu’il me taquinait.

Prouve-moi le contraire

Je mis le sac sur la table basse du salon et mis le coussin de côté pour m’approcher de lui. Le petit espace qui nous séparait avait disparu. Je levais la main gauche et me suis mise à rire.

Premièrement... je n'ai plus mon alliance.

Je me pinçais les lèvres et m’approchais pour l’embrasser sensuellement dans le cou…

En voyant MJ déplacer son sac et le coussin, je refermai immédiatement la bouteille que je tenais avant de la poser sur la table basse.

Premièrement... je n'ai plus mon alliance.
Ouais, je vois ça! Pas que je sois pas habitué à être l'amant de femmes mariées, mais c'est un bon point

C'était quand même triste qu'un aussi joli couple finisse par divorcer si vite. Oh, et puis merde, qu'est-ce que j'en avais à foutre, moi?! Pis mon couple, il était démantelé aussi, je le vivais moins bien qu'on pouvait l'imaginer, alors franchement, je n'aurai pas de pitié pour les autres, même si c'est égoïste de ma part. De toute façon, Mary n'était pas là pour penser à son époux mais juste pour moi, alors...

Alors on peut dire que le bisou dans le cou, je l'ai apprécié à 200%, voila ce qu'on peut dire! Instinctivement, l'une de mes mains s'était glissée dans la nuque de la jeune femme et j'attendis qu'elle ait terminé son baiser pour venir à la rencontre de ses lèvres l'espace d'une seconde, avant de poser mon front contre le sien en fermant les yeux.

Je pensais pas que ça pourrait arriver de nouveau un jour...

Ouais, je vois ça ! Pas que je ne sois pas habitué à être l'amant de femmes mariées, mais c'est un bon point

Voilà ce qu’il m’avait dit après que je lui ai montré l’absence de mon alliance et avant que j’embrasse son cou. Il semblait apprécier… après tout je me rappelais un peu de ses goûts. Comment oublier ? L’une de ses mains se glissait à ma nuque et après une minute ou deux je cessais les baisers pour relevais mon regard vers lui… Robbyn s’approcha ensuite de moi pour m’embrasser pour la première fois de la soirée, mais ce fut un baiser court, il posa son front contre le mien.

Je ne pensais pas que ça pourrait arriver de nouveau un jour...

J’haussais les épaules. Faut dire, moi aussi, je ne croyais pas que ça pourrait arriver à nouveau. Je levais la main pour la poser sur sa joue et la caresser doucement…

... Moi aussi...

Je repris le baiser que nous avions arrêtés quelques secondes plus tôt et me redressais pour m’asseoir sur ses genoux, face à lui en ne quittant pas ses lèvres bien sûr.

La suite... je crois qu'on n'avait pas besoin de l'expliquer plus en détail. J'avais cependant fais en sorte de ne pas finir la nuit dans la chambre à coucher, pour une question de principe. C'était un lieu privé et intime, il n'y avait aucun droit à ce qu'une autre personne qu'Andrew ou moi-même utilise le lit... je ne l'aurais pas vraiment toléré, surtout si ce n'était pas pour dormir. Enfin bon, heureusement que le canapé du salon était particulièrement profond.

Il devait être dans les alentours de minuit lorsqu'on s'est arrêtés de bouger. Ça me faisait vraiment bizarre de me dire que je venais de coucher avec MJ, et pourtant... ben c'est bien ce qui s'était passé, plus de trois ans après la dernière fois qu'on l'avait fait. Franchement...

... Wow

J'étais encore un peu essoufflé, mais par réflexe, ma main alla chercher un paquet de clopes dans mon jeans posé par terre. J'en tendis une à la jeune femme avant de les allumer.

... t'es sûre que tu as pratiqué qu'avec une seule personne depuis notre rupture?

C'était un compliment, oui.

Après avoir couché ensemble je me suis rassise à côté de lui en tentant de reprendre mon souffle… Ça faisait étrange… d’être nue, à côté de quelqu’un d’autre que Maël. Mais d’un côté… je devrai m’y faire, comme nous sommes séparés. Je me levais pour remettre au moins mes sous-vêtements… je détestais rester trop longtemps toute nue, ça me rendais mal à l’aise.

... Wow

Je me rassis à côté de lui et le regardait sortir un paquet de clope de son jean. Il m’en tendit une mais je la refusais avec un signe de main. Je ne fumais pas… et je ne comptais pas commencer. Il alluma sa cigarette.

... t'es sûre que tu as pratiqué qu'avec une seule personne depuis notre rupture ?

Je ris à voix basse… j’avais bien compris que c’était un compliment. J’hochais négativement la tête. Je n’avais couché qu’avec Maël depuis notre rupture… ainsi que le viol, mais je ne pense pas que c’est le temps de la ramener. Surtout que je n’en ai pas envie. Oh, j’avais aussi fais le threesome avec Evelyn… mais c’n’est pas pareil.

... Ouais...

J’avais du mal à reprendre mon souffle…

En tout cas... il fait beaucoup moins froid que tout à l'heure...

Je ris