Quatre heures du matin. Putain. J’avais mal à la tête, elle allait exploser. J’avais vraiment l’impression que quelqu’un était dans ma tête avec un marteau piqueur. J’étais en route pour rentrer chez Eliott, je me demandais si j’allais être capable de rentrer sans me perdre. Je n’avais pas envie d’être obligée d’appeler Eliott parce que j’étais trop bourrée pour retrouver le chemin de la maison. Je m’arrêtais au coin d’une rue, fouillais dans les poches de mon jean à la recherche d’une cigarette. Merci mon dieu, il m’en restait une. Je l’allumais et jaugeais les chemins qui se présentaient à moi. J’étais à un croisement, il fallait faire un choix. Je décidais de prendre le chemin le plus éclairé. Je marchais au milieu de San Francisco, non sans tituber. J’avais vraiment abusé, mais au moins, j’avais vraiment oublié. Ce soir, je ne voulais pas repenser à hier et à Eliott et moi. Je n’arrivais pas à me rappeler si je l’avais prévenu avant de partir tout à l’heure, mais il était fort à parier que non. Au bout de ce qui me sembla une éternité, je reconnu l’endroit où vivait Eliott (et moi aussi, par la même occasion). Je lâchais un soupir. J’avais réussi à rentrer, sans encombre. Merveilleux. Maintenant, j’avais un nouveau défi, rentrer dans l’appartement, sans réveiller Eliott qui dormait au salon et aller me coucher. Tout ça avec une horrible envie de vomir, qui commençait à me prendre. Je priais pour que j’arrive à ne pas réveiller Eliott, je n’avais pas du tout envie de tomber sur lui dans mon état. Je réussi à apercevoir mon reflet dans une vitre ; j’avais les cheveux en pagaille, mon peu de maquillage avait coulé, mes yeux étaient rouges, signe que j’avais abusé de ce qui était qualifié d’illicite. Je n’avais plus qu’à espérer qu’Eliott ne s’apercevrait de rien. Tu parles. Devant la porte, je respirais profondément. Oh, erreur, ne pas refaire ça, ma tête tournait à mille à l’heure, j’allais vomir. Je fermais les yeux, et poussa la porte de l’appartement. Faites pour qu’il dorme, faites pour qu’il dorme. En passant la porte j’ôtais mes chaussures le plus silencieusement possible (comprenez, dans un vacarme d’enfer), mon tee-shirt blanc trop grand tombait de mon épaule. Je passais une main sur mon visage. J’avais encore et toujours envie de vomir. Je me dirigeais vers les toilettes et m’assis au pieds des wc, sans vomir, juste la tête appuyée contre le mur, les yeux fermés, essayant comme je pouvais de réguler ma respiration. Je repliais mes jambes contre mon ventre, comme si ça allait changer quelque chose. Est-ce qu’Eliott m’avait entendu rentrer ?
23h. Cela faisait déjà un bon moment que je poireautais seul dans l'appartement. Charlotte s'était enfuie sans aucun mot, même pas un post-it sur la table et me laissait en plan sans aucune nouvelle d'elle. Aucun texto, rien. J'en venais presque à m'inquiéter et me demandais s'il ne lui était pas arrivé quelque chose, voyant les aiguilles de ma montre tourner sans apercevoir la petite tête brune que j'aimais tant voir. J'allais vérifier un instant dans la chambre pour voir si la valise de Charlotte était encore là ou non, au cas où si elle avait décidé subitement de déserter à cause d'un ras de bol total de moi, ce qui serait complètement compréhensible après tout n'est-ce pas ?
Je m'asseyais donc sur le canapé, toujours aussi inquiet, les genoux repliés sur ma poitrine et attendait en silence un quelconque silence de la part de Charlotte. Je ne demandais pas la lune, juste un petit signe de vie de sa part. Je restais immobile, muet et fixais un point dans la pièce un instant. Le temps passait toujours, et je n'avais plus la patience d'attendre à ne rien faire. J'allumais la télévision, baissais un peu le son pour pas que les voisins de mon étage se mettent à râler, ouvrait la fenêtre et fumait une cigarette avant de me reposer sur le canapé et regarder un épisode de New York Police Judiciaire.
Je sentais la fatigue me gagner progressivement, ayant passé un certain temps sur l'ordinateur aujourd'hui afin de terminer un écrit, et mes yeux se fermer malgré moi. Je faisais tout pour rester éveillé, me levait et prenait un café puis un jus de fruit. Ça a fait son effet, certes, mais seulement pour quelques minutes. Après avoir entamé un second épisode de la série policière, je m'assoupissais dans le canapé. Enfin, dans mon lit actuel pour le moment.
4h, des bruits se faisaient entendre dans l'appartement. J'ouvrais doucement les yeux et regardais autour de moi en fronçant les sourcils. Je marmonnais Charlotte c'est toi ? Ben oui, crétin. Il n'y a que Charlotte qui a les clés de l'appartement à part toi. Je soupirais et me levais. Voyant une lumière passer sous la porte des toilettes, je me dirigeai vers elle en traînant des pieds et frappais à la porte. Charlotte ? . J'étais bien content qu'elle soit revenue, un peu moins d'avoir été réveillé mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Je devinais qu'elle ne devait pas aller très bien, sinon elle ne se serait pas enfermé dans les toilettes j'imagine. Ça va ? . Mon inquiétude s'était envolée, je me sentais déjà mieux depuis qu'elle était revenue en un seul morceau.
J’étais dans les toilettes depuis quelques minutes. J’avais fermé les yeux et je m’étais concentrée sur ma respiration. Ça calmait gentiment mon envie de vomir. Au bout d’un moment, quelque chose, ou plutôt quelqu’un, Eliott, vint rompre le silence en frappant à la porte. Je ne réagis même pas. C’était au dessus de mes forces. Il prononça mon prénom. Je ne réagis toujours pas. D’un coté, j’espérais qu’il n’allait pas insister, sinon il allait falloir que je l’affronte dans mon état, et c’était pas très glorieux de ma part. Eliott enchaina en me demandant si ça allait. A se moment, je tournais la tête vers la porte des toilettes, comme si j’allais le voir à travers. Je ne disais toujours rien. Mais je savais que ce n’était pas la solution, il allait finir par s’inquiéter, si je n’ouvrais pas la porte. Doucement, je rampais jusqu’à la porte, pour ouvrir la serrure. Mais je n’ouvris pas la porte. D’un coté, j’avais l’espoir qu’il allait partir et me laisser cuver dans les toilettes. Mais d’un autre coté, j’étais bien obligée de reconnaitre que j’avais terriblement envie qu’il me sorte de cette toute petite pièce, qu’il me prenne dans ses bras. Mais après tout, je ne pouvais l’obliger à rien. Après avoir ouvert le loquet de la porte, je m’étais rassise (ou plutôt écrasée) là où j’étais quelques secondes plus tôt. Je me frottais les yeux. J’essayais de me composer un visage de fille sereine et pure, pas du tout bourrée ou même défoncée. C’était assez difficile, il fallait bien le dire. Mais Eliott m’hébergeais déjà chez lui, il n’était pas obligé non plus d’affronter la Charlotte bourrée que j’étais à cet instant. Surtout que je savais que j’étais incontrôlable, comme ça et que j’aurais pu dire n’importe quoi.
Peu importe quel son, quel mot ou quelle phrase sortait de ma gorge, aucun n'osait sortir de celle de Charlotte. Pas un mot, aucune réponse à mes questions. Je devinais très bien ce qu'il avait du se passer : Charlotte s'était échappée avec quelqu'un pour sortir en boîte ou dans un club, ils avaient beaucoup bu et Charlotte était rentrée complètement défoncée. D'où le fait qu'elle se retrouve dans les toilettes, si elle y était c'était nécessairement à cause de ça : Elle avait envie de vomir. Et si je ne l'avais pas entendu rentrer à la base, c'était parce qu'elle ne voulait pas me le montrer. Si elle croyait que ça allait me choquer, c'était loin d'être le cas. J'avais tellement vu Khris rentrer à la maison complètement défoncé que ça me paraissait difficile de me choquer à propos de ce sujet.
Je tapais une nouvelle fois à la porte, appelais Charlotte et essayais d'ouvrir la porte. Poignée bloquée, elle avait verrouillé la porte. Je soupirais. Je me savais capable de rester planté devant la porte toute la nuit pour m'assurer qu'elle allait bien. N'entendant aucune réponse mon inquiétude refit surface. Et si elle s'était évanouie ? Un coma éthylique ? J'haussais la voix et frappais plus fort contre la porte. CHARLOTTE ?
Charlotte finit par déverrouiller la porte pour mon plus grand soulagement. Je poussais légèrement la porte et découvrait Charlotte assise par terre, complètement repliée sur elle-même. C'est bien ce que je pensais. Je m’accroupissais près d'elle, décontracté, et dégageais les cheveux qui cachaient son visage fatigué et ses yeux rouges. Eh murmurais-je avec un petit sourire. Je savais qu'elle n'avait pas vomi, et je pensais que si elle ne l'avait pas fait jusqu'ici alors ne le fera pas plus maintenant. Je m'approchais d'elle, prenant le risque après tout, et l'enlaçais. Je restais un petit moment comme ça, me disant que ça lui ferait peut-être du bien, et puis il fallait dire que j'aimais bien la sentir contre moi. Ça va ? Je me reculais de quelques centimètres et lui souriait encore. Suite à ça je la pris dans mes bras et la porta jusque sur le lit dans la chambre. Tu devrais dormir, ça te ferait du bien je pense.
J’entendais la voix paniquée d’Eliott derrière la porte, et j’aurais voulu me frapper de lui faire subir ça. C’était horrible de ma part. ce n’était pas ce que je voulais. Mais je ne voulais pas non plus qu’il me voit comme ça. A peine avais-je déverrouillé la porte qu’il s’engouffra dans les toilettes. Je posais ma têt sur mes genoux, je ne voulais pas qu’il voit mes yeux rouges. Je sentais Eliott qui m’observait, après quelques secondes, il s’agenouilla vers moi. je n’avais plus d’autre choix que de le regarder, il dégagea mon visage. J’avais les yeux mi-clos et je faisais pourtant un tas d’effort pour avoir l’air éveillée et « fraiche ». Peine perdue. Lorsqu’il était entré à son tour dans cette toute petite pièce, mon envie de vomir s’était dissipée. On aurait pu dire comme par miracle. Eliott s’approcha de moi et m’enlaça. Je me laissais faire, déjà parce que j’étais absolument incapable de bouger, mais aussi parce que quoi qu’on en dise c’était ce que je voulais. Je restais contre lui, calant ma respiration sur la sienne et j’étais bien. Vraiment bien, ma tête tournait moins. Je fermais les yeux, et ma main agrippa le tee-shirt d’Eliott pour me maintenir en équilibre contre lui. Lorsqu’il me demanda si ça allait, je hochais la tête pour lui répondre. J’aurais pu passer la nuit là. Au bout de quelques instants, Eliott me prit dans ses bras et me porta jusqu’à son lit, qui était désormais le mien, pour une durée indéterminée. Il me posa sur le lit. Et soudain, j’eus peur qu’il quitte la pièce. J’attrapais son bras. « Reste. S’il te plait. » soufflais-je, doucement. C'était sorti tout seul, sans passer par mon cerveau avant, pour que j'ai le temps d'analyser ce que j'allais dire. C’était tout ce que je voulais. Cuver, certes. Mais surtout qu’Eliott reste vers moi. Je le regardais dans les yeux, presque suppliant. Je voulais qu’il reste parce que même si je ne voulais pas me l’avouer (et encore moins lui avouer) j’avais besoin de ça. Et j’en avais envie. Je ne voulais pas qu’il reste pour coucher avec lui, je voulais qu’il reste parce qu’il me calmait. Mais quoi qu’on en dise, je ne pouvais pas le forcer, peut-être que me voir dans cet état le dégoutait de moi. Je repensais à hier, et quand on s’était embrassé. C’était pour ça (à cause de ça) que j’étais sorti ce soir, parce que je voulais oublier ça. Mais en fait je me rendais compte en voyant Eliott en face de moi, que je ne voulais pas oublier.
Une fois avoir déposé Charlotte sur le lit, je reculais de quelques pas et m'apprêtais à quitter la chambre pour retourner dans le salon et laisser Charlotte seule et tranquille pour cette nuit, je pensais que c'était le meilleur à faire pour elle même si j'aurais adoré rester avec elle comme toujours. A peine après avoir reculé d'un pas, Charlotte m'agrippa le bras et me demanda presque d'un ton suppliant de rester. Je ne pouvais pas le lui refuser, je resterai avec elle cette nuit. J'arrive tout de suite, je reviens. lui dis-je alors sur un ton plutôt doux.
Je revins quelques minutes plus tard une bassine à la main, une bouteille d'eau dans l'autre, au cas où on ne sait jamais. C'était loin de faire très élégant, mais on ne savait jamais et je préférais prendre des précautions plutôt que rien du tout. Je posais la bassine à terre, la bouteille d'eau sur la table de nuit de Charlotte et finalement m'asseyais de l'autre côté du lit aux côtés de Charlotte. Voilà, peut-être que ça va t'aider à aller mieux. je la regardais et souriais. J'entamais un semblant de conversation. Alors, qu'est-ce qui s'est passé Cha' ? Ma question me paraissait complètement stupide : Elle était sortie avec une copine, avait trop bu pour s'amuser et c'était tout. Je cherchais trop midi à quatorze heure. Je me rattrapais au cas où ma question était trop gênante. Enfin t'es pas obligée de me le dire, je te force pas du tout. Un nouveau sourire s'esquivait sur mes lèvres. Mon but n'était pas du tout d'engueuler Charlotte, parce que premièrement je n'étais ni son père et ni son frère, deuxièmement on fait tous des conneries et troisièmement je doutais que ce soit ce dont elle avait vraiment besoin.
Bourrée ou pas bourrée, j'aimais toujours Charlotte autant et de la même manière. La voir ainsi me rendait surement davantage attentif envers elle et m'incitait à veiller sur elle, et forcément à m'attacher davantage à ma petite brune. Je m'allongeais de mon côté, et fixais Charlotte toujours avec le même sourire. Je ne savais pas réellement quoi dire, mais je ne savais même pas s'il était nécessaire ou mieux de parler, je pensais un instant que seule ma présence suffisait mais finalement je trouvais ça ridicule de penser une telle chose. Après tout elle était partie sans me prévenir, si elle l'avait fait d'une telle manière c'était parce que quelque chose ne tournait pas rond. Enfin j'imagine, parce qu'après tout des tas de films se construisaient dans ma tête.
Je me frottais les yeux, m'étirais, faisais tout ce qui était en mon possible pour rester éveillé afin de veiller sur Charlotte. Je ne voulais pas la quitter des yeux de la nuit, peu importe si je faisais une nuit blanche. Je voulais m'assurer que tout allait bien.
J’étais épuisée, au bout du rouleau, mais je ne voulais pas dormir, c’était plus fort que moi, même si mes yeux se surpassaient pour rester ouverts. Je ne voulais pas dormir. Après m’avoir déposé sur le lit, Eliott allait presque partir quand je lui ai agrippé le bras. Ça sonnait presque désespéré. Est-ce qu’il avait eu pitié de moi, en acceptant de rester ? A vrai dire, je m’en fichais. Les faits étaient là, il restait. Il s’était levé, et mon esprit n’avait pas eu le temps d’assimiler le fait qu’il avait quitté la pièce, que déjà Eliott était de retour avec une bassine et une bouteille d’eau. Je lui souris, reconnaissante, j’avais terriblement soif. « T’es pas obligé… de t’occuper de moi… » murmurais-je. J’attrapais la bouteille d’eau et but un long moment, mais doucement, je ne voulais pas provoquer une nouvelle vague de nausées en buvant trop vite. Après quoi, il me demanda ce qui c’était passé. Qu’est-ce qui s’était passé ? J’étais sortie avec Kaylee et j’avais beaucoup (beaucoup) bu. Et j’avais pris des trucs, que je n’aurais pas du prendre… Est-ce que je pouvais dire ça à Eliott ? D’accord, c’était le petit frère de Khris, il en avait vu d’autre, mais je n’étais pas particulièrement fière de moi. Pourtant je me sentais incapable de lui mentir. Eliott s’allongea sur le coté en me regardant. Je lui souris, avec le peu de force qui me restait. J’étais soulagée de le voir s’installer, ça voulait dire qu’il n’allait pas me laisser. Je le regardais dans les yeux. « Il y a pas grand chose à dire, j’ai juste beaucoup bu et… pris des trucs, mais… » Mais quoi ? Je n’avais aucune excuse, je l’avais fait, point. Je l’avais fait parce que la soirée d’hier m’avait perturbé. Et parce que je déprimais de voir que je n’avais plus rien, si ce n’était ce que j’avais dans ma valise quand j’étais partie à Paris. Autant dire, presque rien. Avant qu’Eliott ait pu me dire quoi que ce soit à ce sujet, j’ajoutais. « J’ai pas envie de parler de ça. Je veux juste… être avec toi. » dis-je, doucement. J’avais lâché ça comme ça. A lui d’interpréter ça comme il voulait. Je n’avais plus la force de le faire pour lui. D’un certain coté, je ne pouvais nier que j’avais ajouté ça précipitamment pour détourner l’attention d’Eliott sur le fait que j’avais pris de la drogue ; même si il était clair que je pensais ce que je venais de dire. Je le regardais, attendant une réponse ou réaction de sa part. Ou peut-être pas. Peu à peu, les brumes de l’alcool et de la drogue se dissipaient, et j’avais l’impression de récupérer mes facultés. Mais j’avais bien peur que ce ne soit qu’une impression, après tout, ça devait faire juste une heure, grand maximum que j’avais arrêté de boire. Au même moment, je vis qu’Eliott était sur le point de s’endormir. « Tu peux dormir, tu sais. Je t’en voudrais pas… » soufflais-je, à Eliott.
Charlotte affirmait que je n'avais pas besoin de m'occuper d'elle. On aurait dit qu'elle disait ça en pensant que je me forçais, alors que ce n'était pas du tout le cas. J'ai toujours été protecteur avec mon entourage affectif sauf quand celui ci ne faisait pas attention à cet aspect protecteur, comme Khris par exemple. Alors j'avais arrêté d'essayer de le raisonner et de le protéger. Et si Charlotte me repoussait aussi, alors ce serait la même chose. Pour l'instant ce n'était pas le cas, et j'aimais me préoccuper de Charlotte et veiller sur elle. Je lui répondais donc doucement avec un petit sourire. T'inquiète pas, je ne me force pas du tout. A elle de l'entendre comme elle voulait l'entendre.
Charlotte confirma la thèse que j'avais formulé dans mon esprit. Elle avait beaucoup bu, certes, mais ce à ce que je n'avais pas pensé une seule seconde était la drogue. Je savais que Khris en avait déjà pris, enfin je crois, et il était toujours plus comment dire ... Dingue ? Charlotte paraissait si calme que c'était presque difficile à croire. Je ne m'énervais pas, ne m'inquiétais pas à cette révélation. Je n'étais pas spécialement choqué, bien que je sois surpris que Charlotte ait pu y toucher, bien que je n'approuvais pas du tout ce comportement. Ce que je ne saisissais pas dans cette histoire c'était : L'alcool ok ça passe, mais pourquoi s'était-elle droguée ? C'est quand même significatif la drogue, en général on en prends pour oublier ses soucis, en général parce qu'il y a toujours des exceptions. Est-ce que quelque chose en particulier tracassait Charlotte sans que je le sache ou puisse agir en une quelconque façon ? Ou alors était-elle une des exceptions ? Je n'eus pas le temps de poser la question à Charlotte car elle mit un terme à cette discussion en une phrase significative.
Elle avait ajouté d'une manière hésitante que tout ce qu'elle voulait c'était être avec moi. C'était agréable à entendre, vraiment. Je pensais la même chose, et c'est pour ça entre autres que je tenais à rester éveillé : pour veiller sur elle mais aussi pour passer du temps avec elle. Je réfléchissais au fait qu'elle me dise qu'elle voulait que je sois avec elle et c'est à ce moment qu'une question majeure me vint en tête. Est-ce qu'elle signifiait être avec elle physiquement ou être avec elle comme être en couple ? Ou alors les deux ? Je n'arrivais pas à déterminer la réponse et me redressais. Je me penchais et l'embrassais sur la joue à côté de ses lèvres. Lorsque je me remis en tailleur, je me disais que j'avais foiré. Complètement. J'aurais bien embrassé Charlotte comme le font les vrais couples, mais est-ce que c'était ce qu'elle voulait ? Et si j'avais mal compris ? Et si ce n'était pas le bon moment ? Et si elle me repoussait et que ça jetait à nouveau un froid entre nous ? J'en avais marre des si, et je comprenais rapidement que si je n'arrêtais pas ça tout de suite et ne prenais pas de risques alors des barrières se poseraient sur ma route. Je lui répondais alors Moi aussi je veux être avec toi, yeux dans les yeux. Cette fois, c'était moi qui allais faire le premier pas. Je pris ses mains dans les miennes et me penchais puis l'embrassais tendrement.
Quand Eliott m’assura qu’il ne se forçait pas à s’occuper de moi, je souris. Personne ne s’occupait jamais de moi avant, quand j’étais bourrée, je n’avais plus qu’à me débrouiller toute seule. C’était étrange cette sensation que j’avais à cet instant, il était là pour moi et c’était tout ce que je demandais. Quand j’avais avoué à Eliott que j’avais pris de la drogue, j’avais eu peur. Je ne voulais pas qu’il me juge et encore moins qu’il me demande pourquoi j’avais fait ça. Déjà parce que je n’avais pas vraiment d’explication, je l’avais fait, Kaylee m’avait tenté, déjà avant de partir à Paris j’avais été à deux doigts de craquer et de la suivre dans cette voie. Mais j’avais tenu bon. Ce soir, j’en avais été incapable. Trop d’éléments perturbateurs se bousculaient alors dans ma tête et j’avais juste eu envie de les faire partir, de les chasser, par n’importe quel moyen. Ce moyen avait été la drogue. Est-ce que ça faisait de moi une droguée ? Est-ce que j’allais devenir dépendante de tout ça ? A l’heure actuelle, j’en avais pas l’impression. Et puis, j’avais toujours fumé des joints et je savais très bien m’en passer. Peut-être que j’arriverai à faire pareil avec le reste. J’arriverai à faire en sorte que ça reste occasionnel ? Et sinon, et bien, tant pis pour moi, c’était bien fait, je n’aurais qu’à m’en prendre à moi-même, je n’avais qu’à pas commencer. Et puis je me disais que j’avais déjà fait bien pire que de prendre un peu de drogue, un soir. J’avais déjà fini au poste de police, j’avais déjà trompé un mec avec lequel j’étais sur le point de me marier. Je n’étais plus à ça près dans la ligné des « mauvais trucs ». Pourtant je me disais que vis-à-vis d’Eliott qui m’hébergeait chez lui, ce n’était pas hyper reconnaissant de rentrer chez lui complètement défoncée. Encore une fois, je foutais en l’air et ça avant même que quoi que ce soit ait pu arriver. Comme s’il lisait dans mes pensées (ce qui n’était certainement pas le cas et je l’espérais pour lui, c’était trop le bazar la dedans.) Eliott me déposa un baiser au coin des lèvres. Ce qui eut pour effet de me rassurer assez rapidement sur tout mon raisonnement que je venais de faire dans ma tête, il n’avait pas l’air sur le point de me détester. La seconde qui suivi il me sorti la phrase qui, si je n’avais pas été bourrée, m’aurait fait paniquer, comme toujours. Et il prit mes mains avant de m’embrasser. Je ne dis rien, surprise. Ce n’était pas dans les habitudes d’Eliott de faire le premier pas, mais ça me plaisait. Après qu’il m’ait embrassé, je me redressais, en souriant. Je passais mes bras autour de son cou avant de lui rendre son baiser. Après quoi, je gardais mes bras autour de son cou et collais mon front au sien. « Je vais arrêter de flipper. Je peux le faire, je te promets… » soufflais-je.
Je l'embrassais donc, une boule au ventre. J'espérais au fond que Charlotte ne me repousserait pas, je ne savais pas si elle allait le faire puisque nous n'en avions pas discuté depuis hier soir. Cependant, si elle me repoussait je ne pouvais pas lui en vouloir, parce qu'au fond je n'étais pas certain d'avoir bien compris quelle avait été sa décision ( si elle en avait pris une ). Elle était tout de même parti sans aucun mot faire la fête pour boire & se droguer, ce qui ressemblait plus à une fuite qu'à autre chose, mais en même temps ce soir elle se montrait douce et affectueuse, ce qui ressemblait plus à un oui. Comment ne pas être perdu ? J'aimais à croire que Charlotte avait choisit d'essayer avec moi, mais comme on dit on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie.
Charlotte était droguée, avait pris une cuite, et j'avoue que si j'avais pu je lui aurais interdit de le faire. Parce que la drogue ça peut être trop dangereux, parce qu'elle pourrait devenir complètement addict et qu'évidemment ça pouvait tout détruire autour d'elle si cela venait à devenir une habitude. Bien sur que je n'allais pas interdire à Charlotte de sortir, c'était idiot comme comportement, mais du moins de ne pas se droguer. Elle savait bien que si elle avait quelque chose sur le coeur elle pouvait m'en parler. Nous avions beau avoir des sentiments l'un pour l'autre, je ne restais pas moins une bonne et attentive oreille. Je n'avais pas forcément de bons conseils, mais j'imaginais que se confier pouvait faire du bien, et que la drogue n'était pas une solution du tout. Pour moi la drogue n'était qu'une excuse. Elle te fait oublier sur le coup et après tes problèmes reviennent à la charge accompagnés de nouveaux problèmes dus à la drogue. C'était donc complètement inutile. En tout les cas, il n'était pas temps d'en parler, pas ce soir du moins. Charlotte était là, allant plutôt bien, et c'était tout ce qui comptait pour le moment.
Finalement Charlotte ne me repoussa pas lorsque je l'embrassais, elle me rendit même son baiser. J'étais heureux que ça se passe ainsi, vraiment, et je l'étais encore plus lorsqu'elle me disait yeux dans les yeux d'une manière sincère qu'elle arrêterai de flipper. Mes pensées devaient paraître tellement puériles, mais il faut dire que pour moi tout ça était réellement nouveau. Jamais je n'avais réellement été en couple, jamais je n'avais vraiment aimé ni embrassé quelqu'un. Tout était nouveau, et je comptais profiter de cette petite osmose. Je lui souriais et murmurais ne quittant pas des yeux les siens en tant que réponse D'accord. Après un petit silence accompagné d'un sourire je continuais Charlotte je .. Je me stoppais ici, n'osant pas aller plus loin dans ma phrase, les mots n'arrivant pas à sortir de ma gorge comme si une barrière se posait droit devant moi. Rien laisse tomber je reprenais mon sourire de plus belle et lui volais un baiser sur les lèvres puis en déposais un sur son front.
Est-ce qu’on était ensemble ? J’avais toujours été nulle pour déduire des trucs comme ça. Mais la situation laissait croire que c’était le cas. Est-ce que j’allais y arriver ? Est-ce que j’étais capable d’être une bonne copine ? Est-ce que j’arriverais à faire tout ça ? Je n’avais plus qu’à essayer pour le savoir. Je devais juste m’assurer de ne pas me laisser prendre au piège de mes sentiments. Je savais très bien comment je fonctionnais. J’étais chiante, jalouse et possessive. Je ne savais pas si c’était l’alcool qui embrumait mon cerveau, mais j’avais déjà, à cette seconde, envie de tuer toute fille qui pourrait s’approcher de lui. Il fallait que j’arrête. C’était ça qu’il fallait que je gère. C’était ça qui me faisait peur. Je ne savais pas comment me contenir, je l’avais fait avec Léo et je m’étais lâché d’une autre manière, qui nous avait tué tous les deux, qui avait détruit notre couple. Cette fois, il allait falloir que je contienne mes sentiments et que je ne détruise pas tout. C’était nouveau pour moi, c’était quelque chose à laquelle j’allais devoir m’habituer, mais je voulais le faire. Je ne pouvais pas me permettre de ruiner ma relation avec Eliott. Si on en avait une. Après tout ça, Eliott essaya de me dire quelque chose, je ne dis rien. Quoi qu’il veuille me dire, je ne pouvais pas et je ne voulais pas le forcer à me le dire. Il faisait comme il voulait. C’était un grand garçon. Il m’embrassa une nouvelle fois, puis sur le front, j’aurais pu rester comme ça toute la nuit, avec lui. Je me sentis alors obligé de dire quelque chose. « Tu sais, pour la drogue, je… je le referai pas. » lui soufflais-je. Est-ce que c’était vrai ? Ou était-ce un mensonge que je lui sortais pour le rassurer, et pour me rassurer moi-même ? Comment pouvais le savoir ? Est-ce que si un jour Kaylee ou n’importe qui d’autre me proposait de cette poudre blanche je serais capable de refuser ? A cet instant je me disais que non, parce que je n’avais plus peur de ça, pas peur de devenir dépendante, parce que j’en avais pris ce soir et je me sentais capable de contrôler ça. Néanmoins, je l’avais dit à Eliott pour le rassurer. Je me sentais obligée de le faire. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi, pour ça. Une autre question me brulait les lèvres, il fallait que je la pose. Je m’allongeais sur le coté, en regardant Eliott en face de moi. « Est-ce qu’on est… ensemble ? » demandais-je.
A ce moment précis je me sentais bien. J'avais pu être fatigué il y a de ça quelques minutes, mais ma fatigue s'était estompée en quelques minutes. Je me sentais bien car Charlotte allait bien, moi aussi, parce qu'elle ne me repoussait pas, et même si au fond on ne s'était pas dit que nous étions en couple, et ce n'était même pas sûr d'ailleurs, il restait tout de même imaginable que ce soit possible. J'appréciais tellement Charlotte pour la personne complète qu'elle était. Je ne la blâmais pas pour les conneries qu'elle avait pu faire en amour ou même en dehors de ça comme en soirée, car au fond ça plus ça ça formait son petit caractère et l'avait construit. Elle se considérait peut-être comme une fille bancale n'étant pas du tout fixe, mais pour l'instant j'aimais ce petit bout de femme qu'elle était et ne l'aurait échangée pour aucune autre fille si l'on me l'avait proposé. C'était Charlotte que je voulais, personne d'autre.
Je ne connaissais pas Charlotte en amour, j'étais alors incapable de dire si elle allait m'être fidèle ou non. Je ne pouvais pas imaginer qu'elle ne le soit pas. Si jamais elle m'était ne serait-ce qu'une fois infidèle elle pouvait être certaine qu'elle déchaînerait ma potentielle colère et il serait certain que je conserverai une certaine méfiance envers elle et une certaine déception envers cet acte. Je me savais jaloux, du moins en amitié, et j'étais persuadé que si je l'étais en amitié je le serais forcément plus en amour. J'avais beau avoir beaucoup d'inquiétude à propos de nous deux, de notre comportement individuel envers l'autre qui pouvait nous être néfaste, mais je voulais essayer malgré tout, et il était hors de question de paniquer dès le début de la relation. La confiance devait être là et exister entre nous, j'estimais que c'était très important. Lorsque Charlotte m'annonça qu'elle n'allait pas essayer de se droguer à nouveau j'étais intérieurement joyeux. J'espérais qu'elle pensait ce qu'elle disait mais prenait ses mots au sérieux. Je laissais un sourire s'échapper de mes lèvres à nouveau.
Charlotte s'allongea, l'air détendue, tout en me regardant. Elle semblait sereine mais le paraissait un peu moins lorsque une question qui m'avait également brulé les lèvres s'échappait de sa gorge. Est-ce qu'on était ensemble ? Aha c'était une excellente question. Je supposais que oui, mais était-ce vraiment le cas ? Je la regardais et lui répondait. Euhm, oui ? Non ? Peut-être ? Je ne la quittais pas des yeux et faisais une expression étrange, hésitante. Je finis par faire la moue et attendait que la réponse à la question de Charlotte sorte de sa propre bouche, du moins des indices. Je m'allongeais de la même manière qu'elle et ne modifiait en rien mon expression faciale. On aurait dit un petit garçon innocent, et peut-être que ça ferait pencher la balance. C'était un peu facile de faire pencher la balance comme ça, et finalement je m'en voulais de faire ça. Soit elle ne voulait pas, soit elle voulait. Et ça se terminait là, rien ne devait entraver ou inciter un de ses choix.
Si les mots avaient du mal à sortir de ma bouche dans l’ordre et former une vraie phrase, avec un sens, c’était la même chose dans ma tête, mais en pire. C’est pour ça que je décidais d’arrêter de réfléchir. Il fallait vraiment que j’arrête. La situation était relativement calme pour que je n’aie pas à me prendre la tête à réfléchir. J’étais même plutôt sereine, le pire était passé, pour nous deux, du moins je l’espérais. Je ne savais pas comment allait évoluer notre relation, je ne savais pas ce que j’allais faire, ce qu’il allait faire, si j’allais tout foutre en l’air ou pas (je ne l’espérais pas). je n’avais plus qu’à laisser les choses aller toutes seules. Et je n’étais pas habituée à ça. Mais j’étais pleine de bonne volonté. Pour combien de temps ? A l’heure actuelle, je m’en fichais pas mal. Je me disais qu’Eliott m’avais cru quand je lui avais promis pour la drogue. J’essayais de me promettre ça aussi à moi-même, j’espérais que ça marcherai. Je ne voulais pas lui promettre quelque chose que je n’allais pas faire. Je savais aussi qu’Eliott ne serait pas la seule personne déçue si je tombais dans cet engrenage. Mais est-ce que j’étais capable de tenir ? Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts. Quoi qu’il en soit, après que je lui ai fait cette promesse, Eliott ne dit rien et se contenta de me sourire, je lui rendais tant bien que mal son sourire, que je voulais le plus sincère que possible. Après quoi, je m’allongeais. J’avais, quoi que je puisse dire, toujours la tête qui tournait. L’alcool était toujours présent dans mon sang, je le savais. Mais je m’en fichais. J’avais laissé échapper cette question, parce que je n’étais pas comme les autres filles, j’étais nulle pour déduire ce genre de choses. J’étais assez intuitive, sauf dans ce domaine. J’avais mis longtemps avant de comprendre que Léo était amoureux de moi. Cette fois, je voulais être certaine qu’Eliott et moi étions ensemble. Eliott me regarda avant de me répondre. Après quoi, il fit une moue, qui me fit sourire. Je lâchais un petit rire. Je le regardais pendant qu’il s’allongeait à coté de moi. Je m’approchais et l’embrassais. « Alors, oui. » C’était ma décision. C’était ce que je voulais, je le savais. Je voulais essayer ça. Après tout, j’avais dit à Lilas avant de partir à Paris que je voulais passer à autre chose, oublier Léo, oublier cette histoire, oublié tout ce que j’avais (mal) fait. C’était l’occasion ou jamais, je le savais.
J'avais tendance à trop réfléchir, à penser à chaque hypothèse qui pouvait être valable pour chaque situation. Envisageait le meilleur, et surtout le pire, imaginait ma réaction et celle des autres. C'était trop, je devais arrêter de me prendre la tête et me laisser guider par mon instinct plutôt qu'autre chose. Mais je savais très bien que si je me laissais trop guider par mon coeur, par mes sentiments, je me ferais écraser. Peut-être pas avec Charlotte, malgré moi je n'étais pas devin, mais avec les autres c'était une certitude. Maintenant, si l'on agit trop comme ça dans notre société on prend la place du faible, et j'étais dans la place du faible actuellement. Il fallait donc que je trouve le juste milieu : réfléchir mais pas trop, écouter son instinct premier mais pas trop non plus. Il n'était certes pas évident d'agir bien et efficacement et faire des erreurs était plus que normal, mais j'espérais partir dans le bon chemin dès le début et avoir une relation saine avec Charlotte. Confiance, honnêteté étaient de mise.
Et ça valait dans les deux sens : Je supporterais mal d'apprendre que Charlotte m'ait menti, trompé, m'a manqué de respect ou je ne sais quoi d'autre dans le même genre, et elle le savait très bien. Tout ce que j'avais à faire c'était d'attendre. Même pas d'attendre en fait parce que l'on n'attend jamais un tel évènement. Mais nous devions laisser le temps faire, et analyser de temps en temps comment ça allait, comment on se sentait chacun vis-à-vis de l'autre. Ce n'était même pas une question d'analyse, ça se verrait tout simplement. Si Charlotte me trahissait, je supposais qu'elle le laisserait apparaître sur son visage ou bien sur son comportement. Et revoilà, j'étais reparti dans mon raisonnement et mon analyse et recommençait à construire un nouveau scénario, encore. Et je manquais de confiance en moi en plus de ça, et restais effrayé après ce que Charlotte m'avait dit à propos de ses anciennes histoires amoureuses. J'étais dans le droit de rester pétrifié à cette idée, mais je ne l'étais pas en même temps car je me devais de lui faire confiance. Il fallait que j'arrête tout ce cirque de moi-même, le problème venant seulement et uniquement de moi.
Après que Charlotte m'eut demandé si nous sortions ensemble, et après ma réponse qui en fait n'était pas une réponse, Charlotte m'annonça alors que pour elle nous étions en couple. C'était officiel, j'étais rassuré et heureux à cette idée. Je devais prendre mon courage à deux main, laisser le temps couler, et affronter les peurs que je ressentais face à l'amour. J'avais trop lu pour savoir ô combien les histoires sentimentales pouvaient être complexes ou dramatiques. Autant lire permettait d'avoir une bonne culture, autant elle pouvait aussi favoriser le trop plein d'imagination. Je répondais alors à Charlotte Si tu dis oui, alors je dis oui aussi. Je m'approchais et l'embrassais à nouveau comme les vrais couples peuvent le faire, avec moins d'appréhension que d'habitude et me nichait contre elle. Tu devrais dormir Charlotte, ça te ferait du bien.
[ hj : Je t'ai ENFIN répondu o/ & puis c'est pas terrible terrible, alors double désolé :$ ]
Allongée à coté d’Eliott, j’étais bien. J’avais envie de changer. J’avais envie d’arrêter d’avoir peur. J’avais envie de tout ça. Tout ces trucs de couple que je voyais autour de moi et qui n’arrivait jamais jusqu’à moi. Je savais au fond, que cette fois c’était possible. Eliott était quelqu’un de bien. Est-ce qu’il était fait pour moi ? Est-ce qu’il allait me supporter ? Me supporter moi et mes dérapages. J’avais plus qu’à prier pour ça. Parce que cette fois, je n’allais pas tout foutre en l’air, j’allais faire des efforts. Je regardais Eliott dans les yeux, après qu’il m’ait confirmé qu’on était ensemble, après qu’il m’ait embrassé. Oui, j’allais changer, je pouvais le faire. Il le méritait. Il méritait une copine qui n’était pas borderline et dépravée. Je lui souris. Eliott me conseilla de dormir. J’acquiesçais, les yeux déjà mi-clos. J’étais épuisée. J’allais bien dormir. Il allait rester avec moi cette nuit. Je me rapprochais de lui. Je posais une main sur sa joue et colla mes lèvres au siennes en fermant les yeux. Après quoi, je nichais ma tête dans son cou. Bien callée contre Eliott. Contre mon petit-ami, je fermais les yeux. Prête à m’endormir. Avant de sombrer dans le sommeil, enfin, à presque cinq heures du matin, je relevais la tête vers Eliott. « J’suis contente. » soufflais-je à son oreille. Puis, je remis ma tête la où elle était quelques secondes plus tôt. Et fermais les yeux, définitivement pour m’endormir contre lui. Tout allait bien se passer.
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