16 juin, mon anniversaire. Cependant, ce n’était pas un jour à fêter. J’avais voulu qu’aujourd’hui n’arrive jamais, que mon réveil ne sonne pas, que mon père ne vienne pas me réveiller, que je ne visse pas mon visage malade et attristé dans ce putain de miroir, que je ne croise pas le regard inquiet de Zaara. Ma fille n’avait peut être que sept ans mais elle comprenait beaucoup de chose pour son âge. Puis le regard d’Andreas ce matin et hier soir, il était différent. Froid et distant, je ne savais pas ce qui c’était passé. Avait-il vu quelque chose ? Avait-il vu que je l’avais trompé ? Si oui comment l’avait-il pris ? Je n’avais pas compris son statut sur facebook hier, mais je n’avais pas voulu lui demander hier. Je me demandai ce qu’il se passait. Je regardai l’heure. Dans moins de sept heures, nous n’allions plus être une famille. J’allai la perdre pour toujours, et en même temps j’allai perdre une partie de moi. Rien ne serait plus comme avant. Après avoir habillée Zaara de sa robe préférée, je descendis lui faire à manger. Pour ma part, je n’avais pas faim. Je n’arrivai pas à avaler quoique ce soit. Tout me répugnait. Je la regardai manger, notre dernier petit-déjeuner à deux. Andreas parlait avec mon père dans le salon. Je me demandai bien de quoi il pouvait bien parler, surement du travail. Après qu’elle ait fini, je la fis monter pour qu’elle finisse de se préparer. Pour ma part, je montai dans ma chambre me préparer. Je ne dis rien. C’était le silence total dans la maison. Personne ne disait. Tout le monde savait déjà le verdict. Le procès ne semblait plus qu’une simple formalité à mes yeux. Rien ne m’importait. Je voulais me réveiller et dire que c’était juste un mauvais rêve, que ces deux derniers mois n’étaient qu’un mauvais rêve. Mais je savais très bien que c’était faux. Je devais affronter la réalité. Après avoir fini de me préparer, vêtements chiques, maquillages et coiffure quelque peu présentable, je descendis rejoindre mon père, Andreas et Zaara dans la voiture. Toujours pas un mot, c’était horrible. Le trajet jusqu’au tribunal était insupportable. Il me semblait une éternité. Je tenais la main de Zaara. C’était peut être la dernière fois que je pourrai le faire. Nous arrivions au tribunal. Mon avocat nous accueillit à l’entrée. Là se trouvait deux hommes de l’Office des Enfants. Je savais ce que ça voulait dire. Zaara n’allait pas assister au procès. J’avais été avertie dès le début que les enfants n’assistèrent pas dans ce genre de situation. Les deux hommes s’avancèrent vers nous. Je demandai à mon avocat si je pouvais avoir deux minutes pour lui dire quelque chose. Je souris à mon père lui disant d’y aller. Je le rejoindrai dans deux minutes. Andreas allait le suivre lorsque je murmurai : « Non restes. Je dois te dire quelque chose. » Je m’avançai vers Zaara qui était déjà entre les deux hommes. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas venir avec nous. Je m’agenouillai devant elle et la prit dans mes bras. Je lui murmurai à l’oreille : « Quoi qu’il puisse se passer aujourd’hui, tu seras toujours ma fille. On sera toujours ensemble, jusqu’à la mort. » Je la relâchai, et la vit se faire emporter par les deux hommes. Je me tournai alors vers Andreas. Je sentais que les larmes commençaient déjà à couler, mais je les refoulai. Je devais me montrer forte face à la situation. Je pris la main d’Andreas : « Avant qu’on entre dans cette salle, je veux que tu saches que…que je… » Pourquoi je n’arrivai pas à lui dire ces mots. Je me les étais répété dans ma tête sans cesse, alors pourquoi je n’arrivai pas à le prononcer maintenant ? Parce que je savais que j’avais fais une connerie lundi en rendant visite à Caïn. Etait-ce le prix à payer ? Cette incapacité à parler, était-ce le prix de ma tromperie ? Je voulais lui dire, tout ce que je ressentais pour lui. Une boule se forma dans ma gorge. Je n’arrivai plus à parler. Je mâchai mes mots : « Andreas…je…je… » J’y arrivai tout simplement pas. Je l’avais trahi et c’est pour cela que je ne pouvais pas lui dire que je l’aimai.
Le jour J arriva enfin. Andreas regardait défiler les maisons par la fenêtre de la voiture de papa Ginstorm. Les filles étaient à l'arrière, les hommes à l'avant. La vieille, le blondinet avait passé une soirée mouvementé avec sa petite amie, il avait dû affronter deux de ses crises liées à sa maladie, tenter de gérer ses sautes d'humeur et ça l'avait épuisé. En plus de ça son rêve du lundi soir le perturbait toujours. Imogen l'avait-elle trompé ou non ? Il allait finir par lui demander car ça lui torturait l'esprit. Ce matin, il fut contraint d'expliquer à Robert que sa fille avait fait des crises, car niveau discrétion elle n'avait pas encore géré. Le silence lourd et pesant se termina lorsque tous les quatre arrivèrent au tribunal. Rapidement la petite Zaara dû partir avec deux hommes. Imogen retint Andreas avant qu'il entre dans la salle. Il se tourna et la regarda dire au revoir à la petite. Elle allait aussi lui manquer cet enfant, qui lui fit détacher un sourire chaleureux. La pauvre, tout de même. « Andreas…je…je… » Quoi, elle quoi ? Le suédois pencha un peu la tête sur le côté, signe d'incompréhension. « Imogen ? » Allait-t-elle lui dire ce qu'il s'était passé lundi ou ... ? Quoiqu'il en soit, si son rêve avait vraiment été prémonitoire, il mettrait fin à leur relation après le procès, pour une pause, et réfléchir. La tromperie n'a jamais été son truc, il ne trompait jamais et en général ses copines ne le trompaient pas, j'ai dis en général.. Il glissa une main dans la nuque de la brune. « Détends toi. »
[ah c'est trop long à nouveau .__. promis je ferai plus court]
« Please tell me you will not leave me »
« Détends-toi. » Je le regardai droit dans les yeux et inspirai à grand coup. Je devais me calmer. Ce n’était pas le moment pour moi de faire une crise. Andreas me tenait. Je ne sais pas pourquoi mais ça me rassurait qu’il soit là. Je n’avais aucun souvenir de ce qu’il s’était passé pendant la nuit. Un trou noir s’était formé dans mes souvenirs. J’essayai de ne pas y penser. Ne penser à rien était ce que je devais faire. J’inspirai un nouveau coup. L’air qui passait dans mes paumons me fit du bien. « Quoi qu’il puisse se passer dans cette salle je veux que tu saches que je t’aime et que tu es une des personnes les plus importantes pour moi. » Un sentiment de soulagement se détachait de mes épaules. J’avais réussi à lui dire ce qu’il y avait au plus profond de moi. Enfin presque, je ne pouvais pas avouer pour la tromperie. Cela avait été un accident. Je n’avais jamais voulu coucher avec Caïn…ou peut-être si ? Je secouai légèrement la tête et fit sortir cette pensée de mon esprit. Stop à toutes les pensées qui pouvaient nuire à aujourd’hui. Je devais me montrer forte et pas simplement en montrant que je me battais pour la garde de Zaara mais aussi forte mentalement. Aujourd’hui n’était pas le jour pour mo de faire une crise. Je voulais tout sauf cela. Après quelque peu de silence, mon avocat arriva. Il était l’heure, je le savais. 11h, l’heure de départ, l’heure fatidique si je pouvais dire. « Imogen, il est temps. Tout le monde est présent. » Je lui souris. « D’accord, on arrive. » Je me tournai vers Andreas et lui souris. Je déposai un baiser sur ses lèvres avant de partir en direction de la salle d’audience. Il était temps que j’affronte mon destin. J’entrais dans la salle et m’assis à côté de Julie, mon avocate. C’était l’heure. Le juge entra. Tout le monde se leva. Cela allait commencer. Au revoir Zaara, me murmurai-je.
Le blond la tenait par la taille, la brune respira un bon coup. Andreas était un peu anxieux, il ne souhaitait pas qu'elle fasse une nouvelle crise pendant le procès. Je t’aime résonna dans la tête du jeune homme. Il leva son regard bleu azur vers elle, mais ne répondit pas. Ces doutes sur son infidélité n'avait fait qu'augmenter grâce à un inconnu qui lui avait envoyé un message. Il ne pouvait pas lui dire je t'aime, non, pas maintenant, même si au fond de lui il savait parfaitement que son cœur battait pour elle, sa jolie Imogen. L'avocat de sa petite amie arriva. Le moment était arrivé. Il savait que ce serait un échec. C'était affreux de savoir ça à l'avance. Imogen aussi savait qu'elle n'avait pas de chances. La brunette lui vola un baiser et il se contenta d'avoir un léger sourire. Il lui murmura à l'oreille « Courage. » Il la quitta pour rejoindre M. Ginstorm, tandis que la fille Ginstorm s'installa en compagnie de sa défense face au juge. Aller, dans une heure tout sera fini.
Le juge commença. Il parlait de pourquoi on était réunis ici aujourd’hui. Le jury écoutait attentivement. Je savais très bien pourquoi on était réunis aussi. Ils m’allaient enlever ma fille. Plus jamais, je n’allai la revoir. C’était fini. Une vie s’arrêtait pour moi aujourd’hui. On commença à traiter mon cas. J’avais l’impression que ce n’était pas ma capacité de mère qu’on jugea mais moi. Qui était-ce ces gens de me juger d’une telle sorte ? Que savait-il bien sur moi ? Rien à part que Zaara avait vécu chez sa tante pendant un certain. Savait-il pourquoi je l’avais laissé avec Evelyn ? Non il n’était pas au courant des circonstances qui m’avaient poussé à faire cela. Ils ne savaient rien sur ce qui était arrivé ce soir, mais cela ne servait à rien que j’en parle. Julie m’avait prévenue que je devais laisser passer le moins d’émotions possibles. On m’appelait à la barre. Il était temps que je fasse ce que j’avais à faire. Julie et moi étions prête à répondre aux questions que la défense me posait mais je n’avais aucune idée de ce que l’autre côté allait me poser des questions. Sauf que bien sûre, ce n’était pas la défense qui commençait à poser des questions. Je m’installai. Le stresse commençait à monter. Je respirai calmement et recherchai Andreas. Je croisai son regard. Il avait l’air inquiet. Quelque chose le tracassais, cela était sure mais quoi ? Les questions s’accumulèrent. Il y en avait certains que je ne comprenais pas, d’autre où je ne voyais pas le rapport avec le procès, mais j’y répondis du mieux que je pouvais sans être déstabiliser. La question suivante cependant me fit buger. « Vous êtes bipolaire. Savez-vous les impactes que cela pouvait avoir sur votre fille ? Votre état est-il assez stable pour prendre soin de l’enfant ? » Je m’attendais pas à ce qu’on parle de ça. Je pensais qu’ils n’avaient pas accès à mes dossiers médicaux, mais j’avais dû me tromper. A nouveau, je cherchai le regard d’Andreas. Je n’étais pas stable, je le savais, mon père le savait et Andreas surement aussi. Je ne devais pas montrer que cette question m’affecta personnellement. Je me montrai forte. « Je sais très bien qu’une personne atteinte de bipolarité n’est jamais considéré stable. Mais depuis que j’ai adopté Zaara, je n’ai eu aucune crise. Vous n’allez peut être pas le comprendre, mais elle m’aide à rester moi-même. Nous nous aidons mutuellement. » J’avais dis tout cela avec assurance. L’opposition avait fini sur cette question. Maintenant c’était au tour de Julie de m’interroger. Cependant, elle voyait bien que je n’étais pas bien et demanda un temps mort au juge qui à ma plus grande surprise accepta. Je rejoignis Julie dehors. Elle voyait que j’étais bouleversée. « Imogen est-ce que tu es vraiment stable ? » Je secouai la tête. Non j’étais tout sauf stable. « S’il découvre que tu n’es pas stable, tu peux oublier la garde. Une « adolescente » bipolaire ne peut pas prendre soin d’une petite fille de 7 ans, et tu le sais. » Une boule se forma à nouveau dans ma gorge. « Julie, je PEUX prendre soin de Zaara, stable ou pas. Je sais que j’en suis capable. » J’étais entrain de me mentir parce que je connaissais le verdict. C’était horrible quand même de savoir le résultat avant que ça n’arrive. « Tu veux continuer ? Ou on reporte le procès à une autre date ? » Non je voulais en finir aujourd’hui. « Non, on continue. On en finit. Je veux rentrer chez moi et ne plus y penser. » « D’accord. » Nous retournions dans la salle d’audience. Je lançai un regard vers Andreas et lui sourit avant de m’asseoir à nouveau dans le « box ». Julie interrogeait. Je répondais comme nous nous étions entraîné. Je connaissais les réponses à ces questions par cœur. Après une heure de questionnement qui me semblait être une éternité, on nous accorda une pause. Le jury allait délibérer. Je rejoignis Robert et Andreas dans le couloir. Je saluai ce dernier avec un baiser.
Andreas se tenait droit à côté du père d'Imogen, ses yeux balayèrent les alentours, regardant brièvement les gens dans la salle, il y avait pas mal de monde, il se sentait bien jeune par rapport à certains. Son regard se reposa sur sa copine, elle devait se montrer solide, forte et bien se défendre. Il l'écoutait, elle savait y faire, seulement ... Elle mentait malheureusement sur certains points, comme sa stabilité. Imogen n'était pas stable et ça il l'avait bien remarqué hier soir. Se défendre, avoir du courage, pour une peine perdue ? C'était vraiment triste. Il croisa à plusieurs reprises le regard d'Imogen, et il lui sourit doucement, qu'elle garde son calme et sa confiance. Puis l'avocate sortit avec la brune pendant un instant. Le père de cette dernière lançait des regards inquiets au blondinet. C'est vrai que lui ne connaissait pas la réponse. Andreas n'aimait vraiment pas de savoir que la réponse serait négative. Cette nuit encore il avait fait un rêve encore un peu brouillon sur le procès, encore une fois elle perdait. Etre médium clairvoyant n'avait rien d'excitant. Les filles revinrent. Le temps défila plutôt rapidement pour le blond, alors qu'il devait passer très lentement pour la brune. L'audience se termina enfin, Robert et Sjunesson retrouvèrent la jeune femme dans le couloir. Il glissa son bras autour de la fine taille de sa belle, il lui fit un câlin puis demanda « Ils délibèrent bientôt? » Je connais la réponse, pensa boucles d'or, Imogen aussi, mais après tout les miracles peuvent exister, non ?
[sorry again maintenant ça sera plus court promis]
« Please tell me you will not leave me »
« Ils délibèrent bientôt? » J’hochai la tête en signe de réponse. Je n’avais pas la force de le répondre. Andreas et moi connaissions le verdict, mon père pas. Nous ne lui avons pas dis. Andreas voulait garder son secret et moi, je préférai ne pas y penser. Nous restions dans le couloir. Personne ne disait quelque chose. J’avais posé ma tête sur l’épaule d’Andreas. Heureusement qu’il était plus grand que moi parce qu’avec mon mètre 76, j’avais du mal à trouver des garçons plus grand que moi. (petite note ironique) Mon père me lançais des regards inquiètes. Je le rassurai en lui disant que j’allai bien que tout allait bien se passer, qu’on allait rentrer à la maison et être une famille. Je n’arrivai pas à croire que j’étais entrain de mentir à mon père mais je le devais. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète davantage pour. Julie nous appela. Il était temps. Nous retournions à l’intérieure. Je souris à Andreas et à mon père avant d’aller m’assoir à côté de Julie. Le jury se positionna à sa place. Le juge suivit peu derrière. Je le regardai. Je savais ce qu’il allait dire. Je savais ce qu’il y avait dans cette enveloppe. Je savais qu’à partir de maintenant, Zaara n’était plus ma fille. Julie se leva. Je fis de même. Le juge commença le résumé du procès. Puis la phrase que je ne voulais pas entendre: « Le jury a voté qu’Imogen Rayne Elin Ginstorm n’a plus la garde de Zaara Priya Ginstorm. Elle n’a plus aucun droit sur l’enfant. L’audience est levé. » Les mots résonnaient dans ma tête « Imogen Rayne Elin Ginstorm n’a plus la garde de Zaara Priya Ginstorm ». Ma vision se floua, mon cœur me faisait mal. J’avais le tournis. Je sentai que le sol s'effondrait sous mes pieds. Qu’est-ce qui se passait? Tout devient noir. J’essayai d’appeler Andreas mais les mots n’avaient pas l’air de sortir de ma bouche. S’il vous plait que quelqu’un m’aide. Cette obscurité m’effraie. Elle m’encercle, me broie. J’avais peur. Peur de ne pas savoir ce qui était entrain d’arriver. S’il vous plait, j’ai besoin d’aide. Pourquoi personne ne bouge? Pourquoi personne ne dit-il quelque chose? Qu’est-ce qui se passe?
Imogen avait seulement hoché la tête à la question d’Andreas. Oui, elle avait raison de ne rien dire pas la peine d’enfoncer le couteau dans la plaie, en se mentant encore à soi-même et à son père. La brune resta un moment contre son copain puis elle fut appelée. Enfin, ils allaient entendre la réponse. Andreas retrouva sa place initiale à côté du père de la fille. Les juges résumèrent l’audience et la décision tomba, elle n’aurait plus la garde de la petite. La décision tomba comme Imogen le fit. Il vit le corps de sa copine s’effondrer sur le sol et des exclamations se firent. Le blond sauta de son siège. Non ça n’aurait pas dû arriver mais .. Son faible cœur n’avait pas dû supporter le choc, son faible cœur qu’il fallait vite remplacé. Andreas arriva à genoux près de sa copine, lui prenant les mains, il demanda « Imogen, tu m’entends ? Réponds moi, sers mes mains, ouvre les yeux ». Rien, son pouls était très faible. Il aperçut Robert appeler sur son portable sûrement l’ambulance. Andreas demanda aux individus curieux de s’éloigner. Son cœur était serré pourvus que les secours arrivent vite. Il déboutonna le haut du col de la chemise d’Imogen, et déboucla la ceinture de son jean. Gestes du premier secours, il lui releva le visage et la mit dans la position latérale de sécurité. Il retira sa veste et la posa sur ses épaules. Il resta près d’elle, en surveillant son pouls, en essayant de lui parler jusqu’à que l’ambulance arrive.
Je sentais qu’il y avait de l’agitation autour de moi. Que se passait-il ? « Imogen, tu m’entends ? Réponds moi, sers mes mains, ouvre les yeux » J’entendais la voix d’Andreas au loin, mais je n’arrivai à discerner ce qu’il disait. J’essayai de lui répondre mais je ne crois pas que quelque chose sortait de ma bouche. C’était noir autour de moi. Je ne savais pas ce qu’il passait. Cette obscurité m’encercla encore plus. Je paniquai. J’essayai de me concentrer à respirer mais j’avais mal au cœur. Tout me faisait mal. Je senti qu’on me changea de position. Andreas avait dû me bouger. L’agitation continuait autour de moi. Que se passait-il ? Je voulais savoir, j’essayai de bouger mais je sentais bien que c’était impossible. Je n’arrivai pas à bouger, même avec le mieux que j’essayai je ne pouvais pas. J’étais figée, immobile, étendue par terre, et tout était noir. Je n’arrivai pas à résister à l’obscurité. Elle m’appelait, et faible comme j’étais, je succombai.
Le père d’Imogen avait fini par passer le message à l’ambulance. Les représentants de la justice braillaient entre eux, et ça donnait un brouhaha assez pénible. Andreas avait qu’une envie leur crier à la gueule de se taire et que c’était à cause d’eux si sa petite amie était dans cet état. Il contrôlait sa respiration, si jamais son pouls disparaissait et que les secours n’étaient toujours pas là, il devrait tenter le massage cardiaque et le bouche-à-bouche. Le Sjunesson avait de la chance d’avoir un diplôme de secourisme. Au moins il connaissait les gestes de base. La porte s’ouvrit en grand avec les ambulanciers qui se dépêchèrent de venir jusqu’au faible corps d’Imogen. Au même moment, le blond la sentit partir, elle ne respirait plus. Merde. Il se dégagea, pour laisser le boulot aux autres, et il finit par les suivre avec Robert. Il ne savait même pas où était partie la petite. Les deux hommes proches de la brune montèrent aussi dans l’ambulance, auprès d’Imogen, qui portait à présent un masque d’oxygène. Ils partirent en vitesse direction l’hôpital.
Je ne captai plus ce qu’il se passait autour de moi. Tout était noir. Je lâchai doucement. Je n’avais plus de force pour lutter contre l’obscurité qui m’entourait. Au revoir monde pensai-je. C’est la fin pour moi.
***
De la lumière, au loin, il y avait de la lumière. Je tentai du mieux que je pouvais de l’atteindre. Il fallait que je la rejoigne mais elle m’éblouissait. Elle était trop forte et j’avais mal à la tête. J’entendais des « bips » continus. Où est-ce que j’étais ? Que s’était-il passé ? J’avais mal à la poitrine. Doucement, j’ouvris les yeux avec difficulté. Ma vision était floue mais j‘arrivai à discerner une figure assise à côté de moi. Un beau blond…Andreas. Que faisait-il ici ? Où est-ce que j’étais ? J’essayai de bouger ma main pour atteindre la sienne. Mais je n’y arrivai pas. Je pouvais seulement bouger mes doigts en encore, cela était avec difficulté. Je devais l’avertir que j’étais là. « …Andreas… » Murmurai-je d’une petite voix faible. J’espèrerai vraiment qu’il avait entendu mon appel.
Andreas était dans la chambre d'Imogen. On était samedi, deux jours après son accident, deux jours après son opération. Elle était plongée dans le coma à présent, et Andreas venait sans cesse la voir, espérant qu'elle ne réveillerait. Ce jour-là était arrivé. Il était assis dans un fauteuil de la chambre et somnolait quelque peu sur un magazine pas intéressant tel Closer, uniquement basé sur les people. Le blond en avait rien à foutre d'eux ! Bref. Ses yeux venait de se fermer, et il était sur le point de s'endormir quand il entendit une toute petite voix l'appeler. Il ouvrit directement ses yeux et les porta sur Imogen. Elle venait de se réveiller et approchait sa petite main vers la sienne. Il tendit le bras et attrapa sa frêle main. « Imogen .. Je suis là, tout va bien. » De son autre main il lâcha le magazine et appuya sur le bouton pour appeler l'infirmière. Enfin, elle s'était réveillée, elle avait l'air tellement fragile à cet instant
« Imogen .. Je suis là, tout va bien. »Ma vision était encore floue mais sa voix me rassurait. J'avais du mal à respirer. Je toussai un bon coup. Andreas me tenait la main. J'essayai de la serrer pour être sure que ce n'était pas juste une illusion mais je n'avais pas de force. Je n'aimai pas me sentir totalement impuissante, mais je me sentais totalement vider de toute mon énergie. Je tournai doucement la tête vers Andreas et lui souris derrière le masque d’oxygène que je portai. « qu'est-ce qu'il s'est passé? » Essayai-je de dire entre les toussotements. Putain, j'avais vraiment du mal à parler.
Sa main se serra contre celle du blond, tandis qu’il se mit à lui caresser le dessus de la main avec son pouce. Elle semblait si vulnérable, facilement cassable, elle aurait besoin de beaucoup de repos. Il ne pourrait pas l’avoir pour lui tout seul pendant un moment. Imogen, inquiète lui demanda ce qu’il s’était passé. Il soupira quelque peu puis se mit à parler. « Tu as fait un malaise au tribunal, tu t’es évanouie, en apprenant la triste nouvelle. Je suis désolé mon Ange. » A peine eut-il finit sa phrase, qu’une infirmière entra dans la chambre, pour voir si Imogen allait bien. Andreas, se recula, dans son fauteuil et lâcha donc la main de sa petite amie, histoire que l’infirmière fasse son boulot.
« Tu as fait un malaise au tribunal, tu t’es évanouie, en apprenant la triste nouvelle. Je suis désolé mon Ange. » Je sentis les larmes qui remontaient. Le procès…j’essayai de me remémoriser ce qu’il s’était passé mais je n’y arrivais pas. Une infirmière entra, et Andreas recula pour laisser place. Non ne pars pas, j’ai besoin de te sentir pproche de moi, j’ai besoin de sentir ta présence. Mais rien de tout cela sortit de ma bouche. L’infirmière commença à me poser toute sorte de question. Comment je me sentai? Si j’avais mal quelque part? A la tête? Au coeur? Je répondis par des petits hochements. Je n’avais vraiment pas la force de répondre. J’étais fatiguée. Je voulais juste me reposer. Après dix bonnes minutes, l’infirmière repartit après avoir rempli une feuille. Je tournai ma tête vers Andreas, et je ne sais pas pourquoi mes les larmes commencaient à couler. Je n’arrivai pas les arrêter. « Andreas…je suis désolée. »
Andreas se sentit de trop lorsque l'infirmière se mit à bombarder de questions la jeune femme. Et bien dis-donc! C'était bien de s'informer mais elle pouvait peut-être la laisser au lieu de harceler comme ça. Elle finit par quitter la chambre, et le suédois regarda sa copine qui commença à avoir les larmes aux yeux. Il s'en était douté, il se leva et partit s'assoir sur le bord de son lit et lui prit sa main. « Ne t'excuses pas, tu n'y es pour rien. » Il n'aimait pas voir les gens tristes comme ça, en particulier les personnes qu'il aimait. Il passa un bras derrière ses épaules et l'embrassa sur le front. « Ça va aller. »
Je m’accrochai à Andreas. Je ne voulais pas qu’il parte. Je voulais qu’il reste ici, avec moi, pour toujours. Je ne sais pas quel était ce sentiment que j’avais pour lui. De l’amour ? Je ne savais pas mais je savais que les sentiments pour Andreas étaient réels. Et dire que je l’avais trompé. Putain, il ne me méritait pas. Je pleurai toujours. Je n’arrivai pas à m’arrêter. J’essayai de bouger mes jambes, mais mon corps était encore engourdi, mes jambes me semblaient peser une tonne. Je toussai à nouveau en m’agrippant presque à Andreas. « Promets-moi que tu ne vas pas partir ? » Je ne sais pas ce qu’il m’a pris de lui poser cette question. Je pense que j’avais juste besoin d’être rassuré.
Pitié, qu'elle arrête de pleurer, pensais Andreas. Elle toussait, pleurait, s'agiter, Imogen n'était pas du tout calme, puis elle lui dit « Promets-moi que tu ne vas pas partir ? » Lui promettre ça était de la folie, il finirait bien par partir un jour ou l'autre, et si ce n'est pas en brisant leur couple - ce qu'il ne souhaitait pas - se serait à cause de madame la Mort. Puis surtout à cet instant là, qu'il avait des doutes sur la fidélité de la demoiselle. Mais il l'aimait, et ça il ne pouvait pas le contredire. « Imogen, je ne vais pas partir, ne t'inquiètes pas, je resterais à tes côtés. » Tout ce qui était promesses, éternité, Erwin n'en parlait jamais, il avait peur de ne pas pouvoir promettre ce qu'il avait promis, donc il ne préférait ne pas employer ce mot.
« Imogen, je ne vais pas partir, ne t'inquiètes pas, je resterais à tes côtés. » Je relâchai doucement l’emprise sur Andreas, et me couchai sur le lit. J’essuyai mes larmes et essayai de reprendre ma respiration. Imogen pense juste à respirer, c’est le plus important. Je regardai le plafond avec fixation. Je ne répondis pas à Andreas, je ne savais pas quoi dire. J’étais soulagée qu’il me dise ces mots. Je ne voulais pas qu’il parte, même si je savais qu’un jour ou l’autre cela allait arriver. On ne pouvait pas connaître l’avenir. Je devais me contenter de l’instant présent avec Andreas. Je tournai ma tête vers Andreas et lui souris. « Merci » Murmurai-je presque d’une voix inaudible. J’étais toujours engourdie, mais je réussi tout de même de me tourner sur le côté et tendit ma main vers Andreas. Je voulais qu’il me tienne, juste me tenir, savoir qu’il était là.