Apprends moi les choses de la vie. Les mots qu'on se dit. Je doute de moi et rien ne va.

Waouh! Il n'y avait qu'un seul mot pour décrire ce qui venait se produire. Je n'en revenais toujours pas. Assise dans la voiture, à côté de lui, j'étais un peu nerveuse et j'essayai de me rappeler si j'avais rangé mon appartement quand je l'entendis au téléphone. Sans doute pour prévenir ses amis qu'il était parti. Bien que je n'étais pas curieuse – tu parles, j'avais déjà parcouru son dossier de long en large, d'ailleurs l'avais-je rangé ? - mais je ne pus m'empêcher d'entendre le message laissé sur sa boite vocale. « Ce coup-là est validé, enfoiré. Mais j'ai donné ton numéro à la blonde. » Je ne pus retenir un petit rire en pensant à comment la pauvre fille allait être accueilli si jamais elle appelait le lendemain et j'étais assez contente de ne plus avoir de portable pour le moment. Je me tourne vers lui, le sourire aux lèvres en entendant le deuxième message. Il me plaisait bien ce Tommy. Au moins, on ne devait pas s'ennuyer avec lui. Je croise mes longues jambes avant de répondre à mon... euh, bon on verra plus tard pour ce qu'il est pour moi. « Tout de façon, on est tous les deux trop grands pour sa voiture. Vous pourrez lui faire passer le message de ma part. » Je ponctuai ma phrase d'un petit rire avant de me concentrer à nouveau sur la route pour lui donner le chemin exact pour se rendre jusque chez moi. Heureusement, il n'y avait personne et quand il fut garé devant l'immeuble, je descendis pour voir que le portier était toujours au même endroit. Le pauvre devait faire le piquet toute la soirée. Je lui souris. « Bonsoir mademoiselle Andrews » Ouais, c'est vrai, il ne me connaissait que sous le nom de mon frère et je le saluai à mon tour avant de prendre Christopher par la main comme ci nous étions un vrai couple et de le tirer en vitesse vers l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, je serrai plus fort parce que j'avais une peur panique de ces maudits engins et je me tournai vers lui, un sourire gêné aux lèvres. « Je suis claustro... Hum, comment ça se dit en anglais... J'ai peur des endroits fermés. » J'avais été un peu maladroite mais généralement plus la journée avançait et plus j'en perdais mon anglais. Hmm, fallait que je reprenne rendez-vous avec Curtis tiens. Mon professeur d'anglais allait gueuler si je ne lui disais pas au revoir avant de m'envoler pour la France. Et pendant deux longs mois. Une fois sortie de l'ascenseur, je me dirigeai vers la porte au fond du couloir avant de me souvenir qu'il m'avait posé une question. Si je vivais avec quelqu'un. Il faut dire qu'avec tout l'alcool que j'avais dans le sang, j'avais un peu de mal à assimiler les faits dans l'ordre. « Au fait, je crois que j'ai zappé une question nan ? Demandai-je avant de me tourner vers lui. J'habite avec mon frère. Mais Lulu est pas là. Je crois qu'il revient la semaine prochaine. Mais après mon accident, je suis partie chez mon père adoptif sauf que lui ramener mon professeur ne serait pas correct, si ? » J'ouvre la porte et je le choppe pour qu'il entre avant d'allumer les lumières. Bon ça va, c'était pas trop le bronx mise à part le courrier de mon frère qui trainait sur la table, les chaussures qui jonchaient le sol – les miennes – et d'ailleurs, j'en profitai pour les retirer et les balancer dans un coin. « Bon vous voilà dans mon antre. Oh god, un psy dans l'appartement de sa patiente. » J'éclatai de rires comme une gamine et me sentais enfin mieux puisque j'étais chez moi. Je me tournai vers et lui déposai un nouveau baiser plus sensuelle que les précédents, sans moi de retenu. Après tout, j'avais dix huit ans, j'étais adulte et on avait déjà bien entamé alors autant continuer.

Sans mettre fin au baiser, je l'attirai dans le salon à reculons en priant pour ne pas me casser la gueule -j'aurai l'air fine – avant de le balancer sur le canapé et de m'assoir à califourchon sur lui. Ouais beh Lilas, faut pas la chercher hein parce que sinon, elle devient un tant soit peu perverse, entreprenante même si elle était timide au premier abord. Je mis fin à notre étreinte avant de le regarder avec un sourire entendue. « Alors, professeur, vous avez encore des questions, chuchotai-je à son oreille avant de le regarder dans les yeux avec un minimum de provocation dans le regard » J'avais même pas remarqué que je continuai à le vouvoyer comme quand notre relation était au point mort mais j'étais bien élevée. Je n'abandonnerai pas le vouvoiement à moins qu'il ne me le demande. Je croisai les bras sur la poitrine quand je me rendis compte que j'avais manqué à tous mes devoirs ne lui proposant pas à boire. Je me relevai donc doucement avant de me baisser et de prendre appui sur le canapé déposant un baiser sur ses lèvres. « Vous désirez boire quelque chose ? » J'allais me relever quand j'entendis mon répondeur avec reconnaissance vocale intégré se mettre en marche. Je décrochai le combiné du socle et écoutai. « Vous avez trois nouveaux messages. » Ouais en gros, j'en avais un de Cléo qui voulait que je la vois au plus vite, un de Luke qui me donnait la date de son retour et un de Curtis qui voulait qu'on se voit. Je reposai le téléphone. « Suppression. » Et le répondeur le fit tout seul. Je repris ma position initiale avant de voir un téléphone en pièces détachées juste à côté de lui. « Heu... C'est... mon portable. En fait, quand je dors pas, je bidouille des trucs. Enfin... C'est une sorte de... passe-temps. Je démonte et remonte les appareils électroniques. Comme mon traducteur. » Je lui fis un petit sourire gêné. Génial, maintenant, tu venais d'entrer dans la catégorie geek associal. Merde, s'il avait lu mon dossier, il avait du voir que j'avais un QI supérieur à la moyenne. Ouais, un génie. C'est cool... Enfin pas tant que ça parce que les seules conversations intéressantes que je pouvais avoir, c'était avec des adultes qui eux avaient suffisamment de culture pour rivaliser avec la mienne.

Tout de façon, on est tous les deux trop grands pour sa voiture. Vous pourrez lui faire passer le message de ma part. Ahah, oui. C'est comme si c'était fait, pensa-t-il. Lorsqu'il se gara, Christopher prit un peu plus conscience de ce qui était entrain de se passer. Un peu plus encore lorsqu'il passa devant le portier de l'appartement de Lilas, main dans la main avec cette dernière - mais il était assez à l'aise et plutôt sûr de ce qu'il faisait. Alors qu'ils étaient dans l’ascenseur, Lilas lui révéla qu'elle ne supportait pas les endroits fermés alors il déposa un baiser sur son front, plus par réflexe qu'autre chose. Je crois qu'on est tous un peu claustro, rétorqua-t-il avec un léger sourire. Il ne connaissait aucune personne qui adorait être enfermé dans des ascenseurs ou autres endroits de ce genre ; soyons honnête, les Hommes n'étaient pas fait pour être enfermés, il était donc normal d'en avoir peur, certain plus que d'autre. Finalement, la jeune rousse lui révéla qu'elle vivait avec son frère et que comme il n'était pas là, ce serait plus simple que de l'amener chez son père adoptif. Même s'il était déjà au courant - il avait lu son dossier après tout - Christopher avait été légèrement surpris, comme s'il avait oublié que la jeune fille avait une histoire assez compliquée. Sauf que lui ramener mon professeur ne serait pas correct, si ? Chris esquissa un sourire. En effet, rigola-t-il alors qu'elle ouvrait la porte et l'attirait à l'intérieur de l'appartement. Bon vous voilà dans mon antre. Oh god, un psy dans l'appartement de sa patiente. Cette fois-ci, il éclata du même rire que Lilas avant que la jeune femme ne l'embrasse à nouveau, l'attirant jusque sur le canapé.

Alors, professeur, vous avez encore des questions ? Chris était allongé sur le canapé, redressé sur ses coudes, Lilas à cheval sur lui. Jamais il ne se serait imaginé en se levant ce matin, qu'il en serait là ce soir. En fait, jamais il ne se serait imaginé qu'il en arriverait là, tout court. Bizarrement, y'a rien qui me vient, rétorqua-t-il avec un léger sourire alors qu'il embrassait à nouveau Lilas. Vous désirez boire quelque chose ? C'est là - et seulement là - que ça le frappa ; le vouvoiement. En fait, il avait tellement l'habitude d'être vouvoyé toute la journée qu'il ne faisait même plus attention et que ça ne le choquait plus de la même manière qu'à ses débuts de carrière. Hum, c'est gentil mais je pense que j'ai assez bu pour ce soir. Et au vu des circonstance, je pense que tu pourrais me tutoyer, non ? Elle avait détourné la tête, visiblement préoccupée par son répondeur téléphonique. Alors qu'elle reprenait sa position initiale, il jeta un œil autour de lui, prenant conscience qu'il n'avait pas vraiment eu l'occasion d'apprécier l'endroit. Son regard se posa sur un portable en morceau et il afficha un air perplexe avant de reporter son attention sur la jeune femme. Heu... C'est... mon portable. En fait, quand je dors pas, je bidouille des trucs. Décidément, il était toujours plus surpris par la jeune femme. Finalement, hormis ce qu'il avait lu dans son dossier, il ne la connaissais pas plus que ça et d'ailleurs, il avait toujours refuser de se fier aux quelques lignes écrite sur les dossiers - ligne qui était écrite par quelqu'un d'autre. Sauf que plus il se faisait tard, plus Lilas parlait français et plus il avait de mal à se concentrer pour tenter de la comprendre. Il glissa ses mains le long des hanches et l'attira un peu plus à lui ; il ne savait pas pourquoi il avait les mains si fraîche mais sa respiration s'était légèrement accélérer lorsqu'il avait senti la jeune femme frissonner au contact de ses mains. Tant que j'arrive à te joindre quelque part, ça me va, que tu bidouille, assura-t-il avec un léger sourire avant de l'embrasser à nouveau, plus passionnément. Il savait très bien où cette histoire pourrait les mener, il savait très bien qu'après, ils ne pourraient plus faire demi-tour - mais il s'en fichait royalement. Tant que ça allait pour Lilas, ça irait pour lui. En revanche, aujourd'hui, il ne se montrerait pas entreprenant, il préfèrerait attendre un quelconque signe avant de se lancer dans quoi que ce soit ; elle était encore jeune après tout.

Apprends moi les choses de la vie. Les mots qu'on se dit. Je doute de moi et rien ne va.

Des fois, le destin peut vous jouer des tours. Certains peuvent être agréables comme celui-là, d'autres sont plus, douloureux, difficiles à avaler comme mon passé. Peut être que le sort en avait eu assez de me jeter des tours, de me dire « tu vas en baver ma fille » et enfin me rendre la vie agréable mais pas plus simplifiée. J'étais quand même sur mon professeur de biochimie, même si l'alcool que j'avais ingurgité me faisait oublier ce titre qu'il avait porté pendant deux mois et demis. Dans un amphithéâtre, dans une salle de classe pour les TD ou encore sur le répondeur où il se présentait comme mon professeur pour prendre des rendez-vous, me faire parler de moi, me faire dire tout ce que j'avais sur le cœur, à savoir ma vie quoi. Elle m'avait tellement été douloureuse mais pendant toutes ces années, j'avais tenu bon. Et je savais pourquoi désormais. Je me revoyais encore à mon premier jour de classe, pester contre cette faculté trois fois trop grande. Moi qui étais sortie un mois auparavant d'un endroit d'à peine 9 m², j'avais été lâché dans Disneyland... Sans Mickey.

Flashback

« T'es sure que t'es assez forte pour supporter ça ? » Des paroles inquiètes de mon grand frère accoudée contre le chambranle de porte et je me tourne vers lui, déterminée avant de hocher la tête à l'affirmative. Je savais que j'étais forte. Et je voulais revivre. Au moins essayer de faire des rencontres qu'elles soient bonnes, mauvaises, incongrues ou encore dénués d'intérêt. Même les gens me faisaient peur, qu'ils seraient sans doute moqueurs, rien ne pourrait pire que ce que j'avais déjà vécue alors, je passais la brosse dans mes cheveux, une dernière fois, me regardai dans la glace, soucieuse. « Si tu n'y arrives pas, tu m'appelles hein. Je viendrai te chercher. » Nouveau hochement de tête et je sors de l'appartement tandis qu'il m'emboitait le pas, soucieux. Mais il n'avait pas tord. La doyenne avait entendu mon histoire, enfin une partie et avait accepté de me donner une chance. Mais je devrais être brillante et réussir mes examens. Hors avec un QI comme le mien, je ne pouvais que réussir. Me mordillant la lèvre inférieure, je montai la voiture de sport que c'était acheté mon frère et attendis qu'il démarre le moteur. Je n'ouvris pas la bouche, pas une seule fois durant le trajet, jouant nerveusement avec mes mains, quand soudain, il se stoppa devant un immense campus et mes yeux s'agrandirent d'effroi. Je pouvais y arriver. Mettant mes lunettes de soleil, je revelai la capuche sur le dessus de ma tête, enfouie mes mains dans mes poches et fis un dernier signe à mon frère avant de me faufiler parmi les élèves passant inaperçue. Une fois devant l'accueil, j'entrai et un mec était juste devant moi, prenant tout son temps. Allez magnes! « Oui, je peux vous aider ? » Génial, je n'ai compris qu'un seul mot et je leur tends le bout de papier que m'avait filé la doyenne avant de voir la secrétaire hocher la tête et me tendre des papiers. Un plan, un emploi du temps et la liste des manuels. Parfait. Je la remercie avec difficulté avant de me rendre devant l'amphi 4C – c'est quoi ce truc au juste ? - et m'assis sur un banc, un livre sur la physique quantique avant de voir des adolescents à peine plus vieux que moi venir et s'agglutiner par centaines. Putain! Je sens la panique monter et je me lève décidée à rebrousser chemin quand je rentre dans quelqu'un et fais tomber accidentellement mon livre sur ses pieds. Outch! Il se baisse avant moi et le ramasse avant de le tendre et je relève la tête vers lui, le fixant dans les yeux sans le faire exprès. Bleu électrique. Mon dieu. Je baisse la tête, gênée avant de reprendre mon bouquin et le fourrer dans mon sac. « Alors mademoiselle, on veut sécher les cours ? » Je hausse les épaules avant fourrer mes mains dans les poches et de piétiner sur place, impatiente. « Une belle histoire du temps... N'êtes vous pas un peu jeune pour ce genre de livres ? » Ouais, parce que c'est de la philosophie et que vu ma grande taille et mes cheveux roux, je suis une pimbêche qui ne s'intéresse à rien, c'est ça ? Je siffle de mépris quand j'entends du brouhaha s'élevant de derrière moi et me retourne pour voir que les portes avaient été ouvertes et que tout le monde rentrait. Je rabattis la capuche, passant une main dans mes cheveux roux avant de me tourner vers le professeur. Mais il avait déjà disparu. Je ne me souvenais que de ses yeux et que de sa voix. Un drôle d'accent comparé aux autres. Ce n'est que vers la fin de la semaine que j'allais savoir son nom. Mister Brook. La semaine d'après, il me passait son premier coup de fil pour me voir. Tu parles Charles! Je ne suis allée qu'à un seul de ses rendez-vous. Et vous voulez savoir pourquoi ? Parce que je voulais éviter à tout pris ce qui était en train de se passer. Mais que se passait-il au juste ? Je n'en savais rien. Vraiment rien.

Fin du flashback

« Tu... » J'avais commencé à lui dire quelque chose quand il posa ses mains froides sur mes hanches et je frissonnai à la fois d'excitation et de surprise avant de me laisser embrasser. Ce baiser n'était pas le même que les précédents, il était plus passionnel, plus sexuel que les précédents et je lui rendis, le forçant à s'allonger sur le canapé en prenant appui avec mon plâtre juste à côté de sa tête parce que je me sentais bancale. Je sentis ses mains remonter le long de mon dos et un nouveau frisson parcourut mon échine avant de laisser échapper un petit gémissement. « Tu... » Je n'arrivai même plus à articuler convenablement. Tout se brouillait dans ma tête et je me sentis perdre l'esprit peu à peu. Allais-je réellement coucher avec lui dès le premier soir ? Après deux mois et demis à se tourner autour ? Ou allais-je le repousser ? Ma tête me disait 'non, repousses-le' tandis que tout mon corps répondait à ses caresses, s'apprêtant à se livrer complètement. Corps et âme. Enfin pour l'âme, on attendra un peu, hein. Je l'embrassai de nouveau avant de laisser nos langues se caresser dans un ballet sensuel, glissant ma seule main sous son tee-shirt. Le troisième. Il serait le... troisième amant dans ma vie et sans doute le plus important. Je voulais faire les choses convenablement pour une fois donc j'allais attendre. Je me surélevai un peu pour le regarder dans les yeux, remontant ma main et caressant son visage de mon revers tendrement.  « Je préfèrerai attendre. » Trois petits mots qui cassaient l'ambiance. Malgré tout l'alcool que j'avais ingurgité, je restai consciente que coucher avec un homme comme Christopher comme ça révélerait de la pure folie et je ne voulais pas tout gâcher entre nous alors je m'allongeai totalement sur lui, ma tête contre son torse en décrivant des petits cercles avec mes doigts. « Je veux... faire les choses comme il faut. Enfin, si tu es... heu... d'accord. Je n'ai pas envie d'une banale partie de jambes en l'air même si je te désire beaucoup. » Je relevai la tête vers lui, me mordillant la lèvre inférieure plus par gêne que par désir de le faire craquer. « Mais... tu veux bien... rester pour la nuit ? » S'il s'en allait, je comprendrai parfaitement. Bon j'aurai surement le cœur brisé, je mangerai un pot entier de Ben & Jerry's, demanderai du renfort à ma meilleure amie mais je comprendrai. Je n'étais qu'une gamine après tout... Mais je n'étais pas une salope au moins.

Tu... Tu... Christopher souriait sans pour autant perdre le nord, continuant de l'embrasser passionnément. Elle avait l'air de ne plus savoir comment agir et il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir savoir ce à quoi elle pensait, maintenant. Après tout, il faisait en sorte de ne pas laisser son esprit l'envahir depuis qu'il avait mis un pied dans l'appartement mais il n'était pas sûr qu'elle était parvenue à en faire autant. Comme pour qu'ils puissent reprendre leur souffle, elle prit finalement ses distances. Je préfèrerai attendre. Le beau brun afficha un léger sourire, presque soulagé qu'elle lui ait révélé le fond de sa pensée sans qu'il n'ait à lui lui demander. Bien sûr, qu'il avait envie d'aller plus loin - soyons honnête - mais peut-être que ça avait été trop vite entre eux, une journée à peine, et il ne voulait surtout pas la brusquer ; de toute façon, c'était un grand garçon maintenant, il était parfaitement capable de contrôler ses ardeurs. Elle s'allongea sur lui et il l'entoura de ses bras presque instantanément. Je veux... faire les choses comme il faut. Christopher afficha un léger sourire et déposa un baiser sur le front de la jeune femme ; il avait l'impression de se sentir important - ce n'était pas arrivé très souvent avec les filles qu'il avait fréquenté - et bizarrement, il avait l'impression qu'elle était plus importante que n'importe quelle autre fille qu'il avait pu connaitre. Enfin, si tu es... heu... d'accord. Je n'ai pas envie d'une partie de jambes en l'air même si je te désire beaucoup. Il y avait encore des mots qu'il n'était pas sur de comprendre mais il avait saisi l’essentiel de la phrase et c'était le principal. Mais... tu veux bien... rester pour la nuit ? Alors qu'elle relevait les yeux vers lui, Christopher hocha doucement la tête. Oui, bien sûr, répondit-il naturellement avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres, comme pour confirmer ce qu'il venait de dire. Christopher ne faisait pas parti de ces mecs qui se cassaient s'ils ne pouvaient pas coucher avec la fille qui les avait ramener chez elle, après tout, il n'était pas venu là juste pour ça. Il savait ce qu'il voulait - et ce n'était pas simplement coucher avec la belle rousse - il voulait bien plus que ça. Il la voulait elle, il voulait la connaitre par cœur, il voulait savoir ce qui l'effrayait, ce qui lui faisait de la peine, ce qui la faisait rire aussi. Il voulait être capable de reconnaitre sa voix rien qu'en ferment les yeux, être là pour elle chaque fois qu'elle en aurait besoin... En fait, il voulait simplement être avec elle. C'était étrange parce qu'il avait déjà ressenti ça auparavant mais jamais de cette manière, pas aussi intensément. On va faire les choses comme il faut, ajouta-t-il simplement. Après tout, ça ne leur couterait rien d'apprendre à se connaitre avant de passer à autre chose ; c'était ce que faisait n'importe quel couple normal. S'ils pouvaient se considérer comme un couple, évidement. Peut-être qu'on devrait aller quelque part, ajouta-t-il avec un léger sourire, tous les deux. Histoire de sortir tranquillement sans avoir la moitié de la ville entassé autour de nous, rigola-t-il, faisant référence à la boite de nuit. T'as même le droit de choisir, ajouta-t-il en lui caressant tendrement les cheveux.

c'est court, désolée, j'me suis fait engueulé de resté assise lol

Apprends moi les choses de la vie. Les mots qu'on se dit. Je doute de moi et rien ne va.

J'étais bien. Avec lui. Allongée sur lui. Je me sentais bien. Enfin, encore un peu vaseuse parce que j'avais beaucoup bu mais pas trop mal. Quand il accepta de rester chez moi, ce soir, je poussais un soupir de soulagement comme ci j'avais retenu ma respiration durant tout ce temps. Merde, s'éprendre de quelqu'un ça peut vous tuer! Mais cela voulait dire quoi tout ça, je ne comprenais plus rien. Alors, je relevai la tête pour le regarder avant de le laisser m'embrasser. Furtivement. Ne tentons pas le diable. Mais je voulais le tenter. Seulement ce n'est pas que ce que je voulais qui comptait ce soir mais de faire les choses biens. Je remontai légèrement pour m'emparer de ses lèvres, tout doucement. Puis, je continuai de caresser son visage, tout doucement avant de me relever et de m'étirer de tout mon long. « Hein ? » Je me tournai vers lui pour essayer d'assimiler ce qu'il avait dit avant. J'avais pas tout compris. Il voulait qu'on aille quelque part. Ouais mais où ? Je lui proposerai bien Disneyland mais j'avais un peu honte alors, je le regardai en faisant la moue avant d'avoir faim. « T'as pas faim ? Ça me fait penser que j'ai rien mangé. » J'écarquillai les yeux avant de m'engouffrer dans mon appartement pour aller dans la cuisine qui était propre. Bon, je ne savais pas faire la cuisine donc ça allait surement être un désastre mais pas grave. « Alors, aller quelque part. Désolée mais ça risque d'être un peu short puisque je pars en France. A moins que tu ne veuilles faire ça le week end du 24 ? » Je me tournai vers lui avant de le prendre dans mes bras, essayant de chercher une idée. Avec une amie, la semaine dernière, on avait parlé d'aller à Miami. Je mourrais d'envie d'aller voir une des villes des Experts. Alors pourquoi ne pas y aller avec Christopher ? Je me mis sur la pointe des pieds avant de jeter un coup d'œil à l'horloge. Trois heures du matin. Pfeuu, il était encore tôt. Puis, je m'assis sur le plan de travail avant de prendre une pomme et de l'éplucher. « Si t'as faim, sers toi. Je ne sais faire malheureusement que les gâteaux et faire un cupcake à trois heures du matin ne me semble pas raisonnable. » J'éclatai de rires avant de le regarder, l'œil brillant. J'étais contente que nous ayons enfin franchie la ligne. Du moins, je ne le regrettais pas. « Que dirais-tu de Miami ? J'ai entendu parler qu'il avait un seaworld ? Et j'aime bien les poissons. » Je le regardai avant de croquer dans un morceau de ma pomme. « Et heu... question. » Je lève la main comme ci nous étions en cours avant de l'attirer contre moi. « On est quoi maintenant ? Une sorte de couple ? Juste pour savoir, hein. Je n'ai pas envie que ce soit le boxon dans ma tête alors que je suis en vacances. » Je l'agrippai par la chemise avant de l'embrasser fougueusement. Pour une fois dans ma putain de vie, j'étais heureuse. Ouais, je crois que c'est ça le mot. Heureuse. Putain, ça fait tellement bizarre de dire ça...

[bon je crois que je commence à manquer d'inspiration... Ils vont aller coucher xD]

T'as pas faim ? Ça me fait penser que j'ai rien mangé. Christopher regarda la jeune femme se relever et se diriger vers la cuisine avant d'en faire autant. Non ça va, merci, j'ai mangé avant de venir, j'avais pas prévu de sortir, en fait, répondit-il simplement. Il avait bien fait de se laisser tenter au final. Qu'est-ce qu'il avait mangé déjà ? Du gratin. Heaven avait fait du gratin de pâtes avec ce qui restait du diner de la veille. Il avait beau dire ce qu'il voulait, arriver chez soi le soir et simplement mettre les pieds sous la table avait du bon. Évidement, ça n'arrivait que très rarement puisque Chris aimait cuisiner et qu'il le faisait souvent mais de temps en temps vivre avec Heaven et Lilly avait changé beaucoup de chose pour lui. Être en couple avec Lilas serait un second bouleversement mais il fallait croire qu'il n'aimait pas faire comme les autres - et ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Alors, aller quelque part. Désolée mais ça risque d'être un peu short puisque je pars en France. A moins que tu ne veuilles faire ça le week end du 24 ? Alors qu'elle se blottissait dans ses bras, Christopher songea un instant. Est-ce qu'Heaven avait prévu quelque chose ce week-end là ? Est-ce qu'elle avait un photoshoot ou...? Sachant qu'elle venait d'obtenir un contrat, elle aurait certainement peut de flexibilité quand à ses horaires, au début. Après quelques secondes, il se rappela que pour l'instant, elle bossait en semaine. Sauvé. Il pourrait partir avec Lilas sans s'en vouloir de laisser la jeune femme se galérer pour trouver une baby-sitter à la dernière minute. Quoi qu'il avait cru comprendre qu'Heaven avait déjà trouvé quelqu'un, une jeune fille adorable d'après elle mais il n'avait pas encore eu la chance de pouvoir la croise. On pourrait faire ça ce week-end, sans problème. Il se fichait pas mal de l'endroit où il se retrouverait, tant qu'il pouvait passer du temps avec Lilas avant qu'elle ne parte en France pendant deux long mois. Christopher se mit à rire lorsque la jeune femme lui révéla qu'elle ne savait faire que les gâteaux. C'est déjà ça, rigola-t-il, pensant presque malgré lui à sa sœur qui était bien incapable de faire quoi que ce soit toute seule. A 25 ans. D'ailleurs, il n'avait pas de nouvelle et étrangement, il fut inquiet. Instinctivement il sorti son portable et lâcha un léger soupire : il était éteint. Elle lui avait certainement laissé tout un tas de messages, il les écouterait demain, tant pis. Que dirais-tu de Miami ? J'ai entendu parler qu'il avait un seaworld ? Et j'aime bien les poissons. Chris afficha un léger sourire ; il avait l'impression que quelque chose avait changé, comme si la retenue qu'ils s'étaient toujours imposées jusqu'ici s'était subitement envolée - et ça faisait un bien fou. L'un de mes frères y a été y'a trois ans, il a dit que c'était vraiment un truc à voir alors... Miami, c'est une bonne idée. De toute façon, c'est toi qui choisi..., ajouta-t-il en riant. Lorsqu'elle leva la main, le beau brun ne pu s'empêcher de se mettre à sourire - elle était vraiment adorable. Il se laissa attirer sans mal, entrelaçant ses doigts à ceux de Lilas. On est quoi maintenant ? Une sorte de couple ? Juste pour savoir, hein. Je n'ai pas envie que ce soit le boxon dans ma tête alors que je suis en vacances. Il répondit à son baiser durant quelques secondes avant de prendre ses distances - enfin, pas trop non plus. On est un couple, assura-t-il avant de presser ses lèvres contre celle de la jeune femme, un couple qui devrait aller se coucher, rigola-t-il. En fait... demain, je bosse, ajouta-t-il d'un air un peu dépité. C'était bizarre mais sa mère avait toujours plus besoin de lui en fin d'année, quand elle se rendait compte qu'elle aurait du mettre ses dossiers à jour au fur et à mesure. C'était tous les ans la même chose et pourtant, elle était incapable de changer quoi que ce soit à son organisation.

Apprends moi les choses de la vie. Les mots qu'on se dit. Je doute de moi et rien ne va.

Oh putain! Oh putain! Oh putain! Je suis dans MA cuisine, avec MON professeur de biochimie en train de LUI faire des papouilles. OH. MY. GOD! Hé oui, la pauvre fille qui réalise seulement que maintenant que SON petit copain est une vraie bombe. J'ai l'impression d'être comme une adolescente. Enfin, je suis encore une adolescente. Je n'ai pas vingt et un ans – alors qu'on serait en France, je serai une femme – mais là, c'est juste é-norme. Le fantasme de toutes adolescentes normalement constituées et je devais admettre qu'il avait des fesses sublimes. Ok, bon, poussée d'hormones à trois heures du matin. Assise sur mon plan de travail en robe de soirée, avec des yeux de panda et un air passablement éméchée, je devais faire peur à voir. Un panda qui ne mange pas du bambou mais une pomme. A trois heures du matin. « Ok, c'est cool. Tout de façon, j'ai ton numéro donc on peaufinera les détails par sms. » J'avais lâché ça en regardant suspicieusement la pomme. Ouais, des fois, j'avais des réactions bizarres. J'aurai pu voir un alien débarqué et lui offrir des pommes au four plutôt que de voir un fantôme arriver et partir en hurlant. De toute façon, les fantômes cela n'existe pas. Même si des fois, il y avait des bruits suspects dans cet immeuble mais je pense c'est du au fait que l'immeuble est ancien et que la terre est perpétuelle mouvement du coup l'immeuble bouge aussi. Enfin un truc dans le genre. Étais-je réellement en train de réfléchir au loi de la gravité ? Ouais, surement. Enfin, je peux avoir certaines réactions un peu étranges une fois la nuit passée et être en compagnie d'un homme n'arrangeait rien puisque mon esprit tournait à toute allure se demandant couple, pas couple, conne ou pas conne. Hmm, à méditer. Je croque un morceau jetant de temps à autre des coups d'œil à l'horloge. Ouais aller se coucher, c'est pas mal. « Oh t'as un frère. Moi j'en ai deux. Enfin, un qui ne sait pas prendre soin de mon chien et un que je ne connais pas. Mais j'ignorai leur existence jusqu'à il y a trois mois. » Je me mords la lèvre en me rendant compte que je parlais vraiment trop. « Ouais, je parle trop, c'est un fait. Bref, on évitera de se faire manger par les crocodiles, tomber dans les marais et choper une maladie qui rend notre peau jaune, zébré noire. Et enfin, je dépenserai surement une partie de mon salaire du mois dernier. » Ouais, ce qui est bon d'être un hacker, c'est que les gens vous payent pour faire certains trucs. J'avais une certaine notoriété parmi les étudiants de la faculté mais chacun s'accordait à ne pas laisser filtrer une quelconque information. Et heureusement, je ne me voyais pas justifier à mon copain que je concevais des programmes et que je m'évertuai à cracker la base de la police française pour avoir chaque nuit confirmation que mon kidnappeur était enfermé.

« On est un couple. » What ? Oh. Mon. Dieu. Je l'embrasse un peu plus passionnément, quoique toujours surprise et m'arrête gardant son visage entre mes mains et collant mon front contre le sien. « J'ai jamais eu de copain. » Tu parles d'une information. Je n'étais pas un canon non plus. J'étais bizarre et je ne faisais pas confiance aux gens comme ça. Surtout aux télétubbies. Ils sont louches ces mecs. Je soupire avant de sauter du plan de travail et lui prend la main pour l'entrainer dans ma chambre. Qui était en bordel. Je retire le Macbook du lit tout doucement avant d'indiquer la salle de bains. « Mets toi à l'aise, je vais me démaquiller, et tout ce qui suit. » Je l'embrasse une nouvelle fois avant de me diriger vers mon lieu de prédilection. Je défis lentement ma robe et regardai – comme toujours – ma cicatrice dans la glace. L'éclairage blafard des néons la faisait toujours ressortir et je déglutis péniblement avant d'enfiler un tee-shirt XXL et une bas de jogging – ouais, je n'avais pas vraiment de pyjama sexy puisque je ne me doutais pas que j'aurai un copain un jour – et coiffai mes cheveux, retirai le maquillage, me brossai les dents – hygiène dentaire très importante – puis partis le rejoindre. Enfin, je grimpai sur le lit comme un chat avant de me glisser sous les couvertures et me blottir contre lui. Je ne dis rien pas un mot mais j'attendis que sa respiration se fit plus régulière pour m'endormir à mon tour. Pas de cauchemars pour moi cette nuit. Il faut dire aussi qu'on a du dormir trois heures hors pour plonger dans le sommeil paradoxal, il fallait bien cinq bonnes heures. De quoi plonger dans l'inconscient et en faire ressortir les rêves les plus traumatisants de toute une vie.