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 Shadows of the Night - Honey & Domenico
i'll be fine once i'll get it, i'll be good

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Anonymous
Invité
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Ven 3 Juin - 23:21

    Il devait être 23 heures, mais j'étais encore dans ma voiture à rouler dans les routes vertigineuses de la ville de San Francisco. Sur un coup de tête, j'avais décidé de donner rendez-vous à Honey au parc Haight Ashbury's Buena Vista Park, le parc le plus ancien de la ville. Je l'avais découvert dès mon arrivée à San Francisco puisque c'était l'une des attractions touristiques populaires de la cité. Toutefois, à cette heure du soir, personne n'osait s'y aventurer. Même les résidents n'aimaient pas trop les promenades nocturnes dans un parc où on rencontre que d'anciens habitants hantent les lieux. Par contre, pour un mec comme moi, qui a de la difficulté à trouver le sommeil, c'est le meilleur refuge. Bref, comme je le disais, j'avais invité Honey à venir, mais j'avais craint qu'elle n'accepte pas l'invitation. J'ignorais si elle travaillait le lendemain ou qu'elle avait quelque chose d'autre de prévu, mais j'avais décidé de tenter le coup. Comme le dicton le dit:« Qui ne tente rien n'a rien.» Par chance, j'avais eu une réponse positive. Cela s'expliquait: j'avais eu une bonne excuse pour l'amener jusque là-bas. En effet, depuis notre dernière rencontre, soit lorsqu'elle s'était saoulée à fond, elle avait oublié sa veste chez moi et je ne l'avais remarqué qu'à son départ. Cela m'avait arrangé d'une certaine manière, car, sans vraiment savoir pourquoi, je voulais la revoir. Il y avait quelque chose qui m'intriguait chez cette jeune femme, quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Elle avait mauvais caractère, elle ne se mêlait pas aux autres et elle déballait sa vie bourrée comme si elle gardait tout pour elle. J'avais le sentiment que c'était une personne d'exception comme j'avais peu vu dans ma vie. Après tout ce que j'avais traversé, après toutes les personnes que j'avais rencontré, il y avait une sorte de connexion étrange qui s'était créée et cela m'attirait étrangement vers elle. Après une première rencontre, il était encore trop tôt pour parler de sentiments, mais néanmoins, je sentais, que derrière son hostilité, je n'étais pas le seul à avoir ressenti la même chose.

    Car, oui, pour avoir été hostile, Honey avait été une professionnelle! Elle était directe et elle n'avait pas la langue dans sa poche. Naturellement, aimant les défis, j'essayais toujours d'attiser son feu et de la faire bouillonner encore plus. Je m'amusais cruellement, car j'aimais la voir se frustrer contre moi. Elle le faisait comme personne et de façon si mignonne que je voulais toujours en faire plus. Alors, avec de telles relations, il est tout à fait normal qu'elle ait quitté mon appartement en claquant la porte et en ne souhaitant plus jamais me revoir... Enfin jusqu'à ce qu'elle se ressaisisse. La voir s'excuser - enfin, si on peut appeler cela des excuses - m'avait tellement délecté que je ne lui en ai pas voulu une seconde. Une orgueilleuse de sa trempe, j'en avais rarement vu. Et cela me plaisait.

    Donc, oui, je lui avais donné rendez-vous sur le point le plus haut perché du parc qui donnait une vue splendide sur la ville en lumière. J'aurais très bien pu passer chez elle pour lui apporter sa veste, mais cela n'aurait pas été aussi amusant. En plus, je voulais apprendre à la connaître et la déchiffrer. Qui sait? Peut-être me laisserait moi aussi déchiffrer à mon tour?

    Mon automobile avait de la difficulté à monter les pentes sinueuses qui se rendaient au parking, mais il ne fallut que quelques coups sur l'accélérateur pour enfin atteindre le stationnement. Vu l'heure, je n'avais besoin de rien payer. C'était une bonne chose puisque mon maigre salaire de jardinier ne me le permettait pas. Je retirai ma clé et fermai le moteur. Je me regardai furtivement dans le rétroviseur pour voir ma tronche et étant satisfait du résultat, descendis de la voiture. Je ne barrais pas les portes puisque je doutais qu'un voleur puisse vouloir voler une telle pourriture. Sa veste dans les mains, je me rendis au point de rencontre en constatant que j'étais le premier arrivé. J'en eus un sourire au coin. Je contemplai les quelques étoiles scintillant dans le ciel et admirais la vue superbe de la ville. Avec ses énormes chênes et saules pleureurs, on aurait pu croire à un conte de fée. Cela me rappelait un peu la forêt de l'Équateur. Je ne fis pas vraiment d'attentes: je savais que la conversation commencerait abruptement, mais je pris le tout avec philosophie: il faut parfois attendre pour le meilleur.
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Denver Hopkins
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Lun 27 Juin - 19:38

Cela allait faire plusieurs jours que Denver avait claquée la porte de chez Domenico. Non mais quelle histoire je vous jure! Quelle idée lui avait traversé par la tête pour qu’elle se bourre la face et qu’elle déballe toute sa vie à un parfait inconnu? Et bien la demoiselle était comme ça, enfin quand elle était bourrée. Parce que quand elle était saine, elle ne sortait pas sa vie aux gens comme ça, bien au contraire. Denver était une grande solitaire, et une solitaire de première. Elle n’avait jamais trouvé l’envie de se mêler aux autres et de faire partager ses sentiments et ses désirs. Elle trouvait qu’être seule et que de garder ses problèmes c’était beaucoup mieux. Quoi, c’est cool d’être seule! En plus, vu le caractère qu’elle avait, il valait mieux. Personne ne pourrait la supporter plus d’une minute, personne sauf sa sœur. Sa sœur qui lui manquait terriblement au passage. Elle se demandait ce que pouvait faire Victoria à cet instant. A cet instant précis où elle conduisait sur les routes de San Francisco direction le parc. Et oui, elle avait oublié sa veste chez le jeune homme. Quelle cruche quand même. Ca l’obligeait à retourner le voir! Et pourtant, contre toutes attentes, elle avait accepté. Parce que des vestes, ça se rachète. Mais non, étrangement, elle s’était décidée à aller voir ce qui se passait dans le haut du parc, là où Domenico lui avait donné rendez vous.

Même si c’était une partie très lointaine de son âme, elle se disait tout de même qu’elle avait eu une certaine « chance » de parler de sa superbe vie à ce jeune homme. Elle aurait carrément pu tomber sur un idiot! Hors celui-ci, vu l’état pas très glorieux de la jeune femme qui avait malheureusement un peu trop, l’avait ramenée chez lui. Une personne normale et digne de ce nom, l’aurait remercié direct et gentiment. Et bien non, pas Denver. Mais oui, on vous l’a bien dit, elle et son caractère c’est tout une histoire. Non, elle, elle s’était barrée de chez lui en l’engueulant à moitié et en claquant bien la porte pour lui faire comprendre. C’était qu’elle partait au quart de tour la petite. Mais c’est vrai qu’en se réveillant dans un endroit inconnu, elle avait momentanément prit peur. Qu’est-ce qui ne pouvait pas se passer quand une jeune femme était bourrée? Le monde dans lequel on vivait n’était pas très rassurant aujourd’hui. Donc par chance, elle était tombée sur le beau brun. Quoi, c’est vrai il était mignon. Denver ne l’avouera jamais, mais c’était inconsciemment ce qu’elle pensait. C’était peut-être pour cela qu’elle avait en partie essayé de s’excuser. Enfin, les excuses à la Denver quoi. Elle qui est orgueilleuse d’un point de vue phénoménal, c’était tout bonnement incroyable.

Oui, il fallait avouer que tout cela lui trottinait dans la tête depuis un moment. D’ailleurs elle commençait à arriver au lieu du rendez-vous. Elle avait fait exprès de prendre un peu de retard. Denver un jour, Denver toujours. Elle guida sa voiture dans les montées puis jusqu’au parking où il n’y avait aucun véhicule sauf un. Un, un peu pourri à vrai dire. Etait-ce celui de Domenico? Soupirant, elle coupa le moteur puis passa une main dans ses cheveux, restant assise dans sa voiture. Soupirant une nouvelle fois, elle se décida à sortir puis prit soin de fermer sa voiture, sait-on jamais. La demoiselle marcha ensuite en direction de l’endroit où ils s’étaient donnés rendez-vous. Et c’est là qu’elle le vit, de dos. Quasi-sûre que c’était lui puisqu’elle voyait sa veste pendre d’une de ses mains et qu’à la lumière d’un des rares lampadaires, il avait bien l’air d’être le Domenico qu’elle avait rencontré dans le bar. Maintenant elle ne pouvait plus reculer, elle était là, et elle était venue pour sa veste pas vrai? Elle s’avança donc vers le jeune homme, se positionnant de son côté de droit. Puis une fois à côté, elle tourna la tête et leva les yeux vers lui :

« Bon je suis là, tu veux bien me donner ma veste maintenant? »

C’était l’objet de leur rencontre qu’elle sache. Alors, il n’y avait pas de temps à perdre! Il était 23h tout de même, et ce n’était pas comme si elle n’avait que ça à faire. Elle avait une vie aussi.
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Anonymous
Invité
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Mar 28 Juin - 2:36

    Même si j'avais un peu d'avance, je me réjouissais de pouvoir l'attendre: cela me permettait d'élaborer une stratégie. Si il avait fallu que je sois arrivé en dernier, j'aurais probablement mis plus de temps à déterminer la façon dont j'allais l'aborder. Car oui, Denver était à prendre avec des pincettes et je ne pouvais pas me permettre de lui parler tout bonnement, comme ça. Il fallait le faire différemment parce que Mademoiselle Hopkins n'avait rien de semblables à bien des filles que j'avais rencontrées dans ma vie. Alors, avec la petite tâche qu'elle représentait pour moi, j'aurais été incapable de préparer mon plan en conduisant puisque mon attention n'aurait pas été orientée sur la route, mais bien sur autre chose. Malgré parfois mes dires pessimistes, je tenais encore à la vie et provoquer un accident de voiture n'était pas encore dans ma liste de priorités, loin de là. Donc, me voilà, dans le Haight Ashbury's Buena Vista Park à contempler l'horizon et à réfléchir. En fait, je ne savais pas exactement comment j'allais réagir avec elle puisqu'elle me semblait bourrée de surprises et si imprévisible. Cela rendait le défi encore plus complexe. Même si nous nous connaissions à peine, je sentais que c'était l'énergie et la personnalité qu'elle avaient. Donc, bref, je savais malgré tout que j'avais l'intention de la déstabiliser et de ne pas lui donner directement ce qu'elle voulait au départ. Avec une relation toute neuve - qui, j'avais deviné, elle ne voulait pas éterniser -, je me devais d'établir certaines règles et de montrer que je ne laisse pas gagner personne facilement, aussi orgueilleux peut-il être. J'avais besoin d'en savoir plus sur elle et si on fonctionnait à sa façon, je ne pourrais jamais obtenir ce que moi je veux. C'était peut-être égoïste dit ainsi, mais je ne crois pas que de faire connaissance ne serait bénéfique que pour moi. Bien au contraire.

    Ce fut dans un silence absolu que Denver me rejoint. Pour l'une des rares fois, j'avais manqué de vigilance et je ne l'avais pas vu s'avancer tranquillement vers moi. Sa voix sèche et ses paroles directes me ramenèrent directement sur terre et me firent oublier le merveilleux paysage qui s'offrait à moi. Il n'y avait pas à dire: cela lui ressemblait. Le ton qu'elle avait emprunté semblait contrôlé et se voulant poli. Je voyais bien qu'elle faisait bien tous les efforts du monde pour ne pas s'impatienter. Je trouvais cela adorable. Je me retournai vers elle, le sourire large et la contemplai de haut en bas. Contrairement à moi, Denver était incroyablement petite même si elle avait une telle force de caractère. Même si j'avais l'avantage de la grandeur, j'étais certain que si elle déciderait de s'en prendre à moi, elle gagnerait à coup sûr. C'était un combat perdu d'avance et si l'occasion se présenterait, j'accepterais mon rôle de perdant. Ensuite, j'observais son visage avec l'expression qui se modifiait de secondes en secondes. Plus je mettais du temps à répondre, plus cela l'énervait. Si elle ne disait rien, son visage nous étalait à ciel ouvert ses états d'âme. C'est qu'une orgueilleuse de sa trempe devrait savoir cacher ses émotions si elle veut garder son précieux honneur. Comme quoi la vie nous donne deux cadeaux qui entre l'un à l'opposé de l'autre. Elle n'était pas avocate? J'imaginais à peine les séances au tribunal. Elle devait être tout un numéro. Enfin qui sait?

    Finalement, pour encore prolonger l'attente, je décidai de me reculer d'elle tout en gardant fermement sa veste dans ma main. Elle la fixait si rageusement. Non, mais? Elle la voulait vraiment et ce n'était pas des blagues! Toujours le sourire aux lèvres, je continuais la conversation.

    - Salut! commençai-je sur un ton un peu badin. Comment s'est passé ta journée?

    Je savais que nous étions là pour d'autres circonstances, mais cela m'intriguait vraiment.
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Denver Hopkins
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Jeu 30 Juin - 16:39

Etait-il sourd? L’avait-il entendu du moins? Oh oui qu’il l’avait entendu, mais il savait pertinemment se faire désirer le jeune homme. Denver dût lever la tête pour l’observer lorsqu’il se daigna de jeter un regard sur elle. Toujours aucune réponse. Et cela commençait à agacer la demoiselle. Elle ne connaissait pas le mot patience, surtout quand elle savait que Domenico le faisait exprès. Un petit soupire d’exaspération sortit du coin de ses lèvres alors qu’elle attendait que le jeune homme donne signe de vie. Elle alla même jusqu’à croiser ses bras sur sa poitrine, ne cillant pas le regard du brun. Même si elle ne cassait pas ce silence, ses yeux parlaient tous seuls. Ses sourcils se fronçaient de plus en plus. Il ne fallait qu’il continue dans cette voie là, sinon elle allait vite le remettre à sa place celui là. Et ce n’étaient pas sa taille ou ses muscles qui lui faisaient peur, loin de là. Denver ne comptait pas sur le physique, sinon elle serait mal partie vu qu’elle était petite, mais sur son caractère où elle en avait usé de nombreuses fois. Et toutes ces fois avaient été bonnes, ce n’était pas Domenico qui allait faire exception à la règle. Alors que la jeune femme commençait sérieusement à s’impatienter, Domenico réussit enfin à en lâcher une. Hallelujah, il était temps. Denver savait pertinemment qu’il faisait exprès et cela se confirma quand ce dernier lança une conversation sans répondre à la question de la demoiselle. Il voulait vraiment jouer sur ce terrain là?

« Mal. »

Oui certes elle avait eu une mauvaise journée. Etant avocate, elle avait reçu un nouveau client aujourd’hui. Et comment dire, ce client n’avait fait que se plaindre car il réclamait une somme importante à son entreprise ou plutôt à son ancien patron qui l’avait licencié. Déjà comme on l’avait dit, Denver est loin d’être patiente, alors faire comprendre à ce monsieur qu’il est en tort ce n’était pas une mince affaire. La jeune femme ne savait pas qui l’avait mise sur ce cas là, mais il allait entendre parler d’elle. Enfin bref, et le fait que Domenico ne lui donne pas sa veste ce n’était pas la meilleure chose à faire dans ces circonstances.

« Donc si tu ne veux pas que ma mauvaise humeur augmente, je te conseille de me donner ma veste. »

Dit-elle en faisant un pas en avant et en tendant sa main vers le jeune homme. Espérons qu’il est compris le message. D’ailleurs, quelque chose l’intriguait. Pourquoi venir ici pour donner une veste? Qui plus est tard dans la soirée et dans cet endroit désert? Qu’est-ce qu’il avait derrière la tête celui là? Dès qu’il lui aura passé cette maudite veste, elle le lui demandera. Au pire, elle partira parce que c’était pour cela qu’elle était venue non? Elle avait juste besoin de sa veste. Parce que quelque chose lui disait que Domenico, lui, n’était pas venu que pour cela. Vu la façon dont il réagissait, et vu comment il l’observait, il avait l’air curieux. Oui curieux de Denver. D’habitude les personnes ne sont pas curieuses de la jeune femme, au contraire dès qu’ils s’aperçoivent de son caractère derrière son visage angélique, ils partent en courant. Et tant mieux, Denver préfère être seule donc cela aide d’avoir une franchise incroyable. Ca peut-être considéré comme une qualité ou un défaut. Mais bon, tout ce qui l’intéressait là, c’était de savoir à quoi jouait le jeune homme. Elle maintenant ses yeux dans ceux de ce dernier, toujours la main tendue, attendant qu’il lui remette une bonne fois pour toute cette veste.
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Anonymous
Invité
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Jeu 30 Juin - 21:35

    Oui, sans que j'arrive vraiment à l'expliquer, il était vrai que quelque chose m'attirait et m'intéressait chez Denver. Ce n'est pas son histoire décousue avec ses parents excentriques ou encore ses clients qui trouvent toujours le moyen de jouer les enfants rois qui attiraient mon attention. Non. C'était cette façon de se relever toute seule face à l'adversité alors que tout semblait être fait pour l'emmerder plus que l'aider. Elle avait cette force d'esprit que peu de gens avait. Quant à moi, elle m'aspirait tout de suite la grandeur d'un Ulysse ou d'un Moïse qui sauve le monde malgré son propre calvaire. Cette énergie qu'elle dégageait, ce besoin de sauver les autres, on ne le devinait pas en prenant un verre et en discutant de la vie en général avec elle. Ce trait de caractère, ce pilier fondamentale de sa personnalité, on le sentait tout simplement. C'était par la façon qu'elle regardait les autres avec tant d'exaspération qu'on comprenait qu'elle cherche constamment à essayer de sauver les autres d'eux-mêmes ou c'est par le fait qu'elle semble se donner coeur et âme dans un métier pas plus évident pour défendre des causes nobles et d'autre fois moins qu'on en déduit qu'elle veut changer le monde, les hommes de leurs travers pour éviter qu'un jour, on se réveille dans un monde chaotique. Autour de Denver, j'avais l'impression qu'il y avait tant de mots non dits, tant de paroles non prononcées, tant de gestes faits dans le silence et l'ombre... En une rencontre, en un clin d'oeil, même dans un état avec des facultés affaiblies, j'avais vu tout le bon qui se cachait en elle et que personne ne semblait voir à cause de sa force de caractère et cette franchise qui fait reculer plusieurs. Pas étonnant qu'avant de m'avoir agrippé par le col, j'ai vu bien des hommes et des jeunes femmes la dévisager en étant outrés par son comportement. Moi, je me suis laissé dérangé - oui, au début, à contre-coeur -, mais ensuite, j'ai apprécié de l'écouter. Parce que, tout ce qu'elle me disait, ça respirait la vérité. Après moi, je n'avais jamais vu quelqu'un qui se battait et prêchait autant l'honnêteté. Et c'est tellement dommage puisqu'à quelque part, je la sens si intelligente, mais à la fois si peu confiante en ses moyens. Si elle se donnait la peine de croire en ses forces, peut-être que plus de monde comprendrait ce que je veux dire et se laisserait séduire eux aussi.

    C'était fou que je puisse être capable d'en venir à de telles conclusions après quelques minimes conversations débridées avec elle. Si je pensais la comprendre aussi bien, c'était qu'une partie de moi-même lui ressemblait énormément. Elle ne s'ouvrait pas à beaucoup de personnes et elle avait fait la gaffe de le faire à un inconnu. À sa place, j'aurais aussi flippé. À quelque part, je serais toujours en mesure d'expliquer ses comportements, car, tout en étant différents, je sentais que nous avions certains points communs très forts qui nous unissait. Je n'aimais pas croire que le destin interférait dans ma vie, mais je pensais fortement qu'on nous avait mis sur le chemin de l'un et l'autre pour une raison bien précise. On ne tarderait pas à le découvrir. De nouveau, la voix tranchante de Denver coupa le fil de mes pensées et me ramena directement sur terre. Dans la vie de Mademoiselle, la terre tournait drôlement trop vite et le temps était précieux. Je n'avais pas intérêt à la faire patienter. D'ailleurs, elle me le rappela en tendant une main implorante vers moi et en me fixant avec ce regard autoritaire, qui, je devinais, devait aussi être utilisé envers ses clients parfois trop indisciplinés. Augmenter sa mauvaise humeur? Non, sans blague. Je ne l'avais pas amené jusqu'ici pour la voir partir aussi vite. J'aimerais qu'elle comprenne ce qui nous unit. Je ne voulais pas être le seul à le voir. Je voulais au moins savoir ce soir beaucoup de choses sur elle pour que, si, je ne sais pas, demain matin, elle décidait de partir vivre à Mexico, j'aurais au moins eu la chance de pouvoir partager avec elle le fardeau que nous semblons porter tout les deux.

    Je m'avançai donc vers elle, le sourire toujours aussi éblouissant et me mis à rôder autour d'elle très lentement tout en gardant mes réflexes alertes. Je serais le dernier imbécile si je n'avais pas envisagé que pendant mon petit numéro, elle essayerait de me piquer sa veste en douce. Je m'avançai ensuite derrière elle en levant la veste au-dessus de ma tête- ce qui était hors d'atteinte pour elle- et me penchai vers son oreille.

    -Bon, chuchotai-je avec mon accent, si tu veux vraiment ta veste, tu devras faire un choix.

    Je me reculai ensuite en évitant de justesse la poigne aguerrie de Denver et m'avançai vers la rampe de l'observatoire. Ce n'était qu'une mince clôture de métal quelconque. En bas, il y avait une falaise vertigineuse avec quelques arbustes escarpés, mais le moins qu'on puisse dire, c'était que c'était extrêmement dangereux et que l’enjamber comportait d'énormes risques. J'avais réfléchi à cette option depuis un petit moment et cela me tentait vraiment de l'essayer. Je m'avançai donc vers cette clôture, l'enjambai et m'accrochai à celle-ci de l'autre côté. Si je lâchai prise, je tombai dans le vide et pouf! Plus de Domenico. Je tendis la veste d'un bras et de l'autre, je m'accrochai facilement à cette faible clôture. Mes pieds tenaient sur une minime roche incrustée dans la pente. Une chance que j'avais de gros biceps pour supporter ce poids.

    - C'est moi ou la veste, déclarai-je sur un ton plein de défis.[/b] Et crois-moi, je n'ai pas peur de sauter en bas.
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Denver Hopkins
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Jeu 30 Juin - 22:12

Pourquoi il avait fallu que cette nuit là, elle boive comme une dingue, pour tomber sur cet inconnu qui ne voulait décidément pas lui rendre sa veste? Mais si elle n’avait pas enchaîné les verres, elle ne l’aurait jamais connu ce jeune homme. Et dans une partie –aussi profonde soit-elle- elle était curieuse de le connaître. Car il avait tout de même écouté toute sa vie pendant toute une soirée sans rechigner. Et pourtant la vie de Denver n’était pas aussi exceptionnelle. Il n’y avait rien d’aussi important ou capital. Une vie banale quoi, où ses parents ne la comprenaient pas et que la seule avec qui elle arrivait à s’entendre c’était sa sœur, Victoria. Oui pas très glorieux comme biographie. En même temps le pauvre, il n’avait pas eu tellement le choix parce que la demoiselle l’avait obligé à rester avec elle pour l’écouter jusqu’à la fin. Mais la chose dont il n’avait pas été obligé, c’était qu’il la ramène chez lui. Et ça, bien qu’au début elle l’ait mal pris, en y réfléchissant elle y trouva une part de bonté. C’était en partie pour cela qu’elle avait essayé de s’excuser. Vu comment elle était partie. C’était d’ailleurs étonnant qu’il souhaite la revoir encore une fois, et ça juste pour une malheureuse veste. Mais Denver sentait que la veste n’était qu’un prétexte. Une veste comme ça, en vérité, elle s’en foutait. Elle pouvait en acheter une autre au coin de la rue, ce n’était pas ça qui allait la ruiner. Et pourtant, elle était tout de même venue à son rendez-vous. Plus pour la veste qu’autre chose? Elle ne savait pas trop. En tout cas, le sujet de cette rencontre tournait sur la veste depuis le début. Et Denver était bien décidée à l’avoir. Elle ne perdait jamais ce qu’elle souhaitait, elle maintenait toujours jusqu’au bout ses envies et elle réussissait toujours ce qu’elle souhaitait. Alors cette veste, elle l’aura.

Et il n’y avait qu’à voir comment Domenico jouait avec cela. Son sourire toujours sur ses lèvres, l’air joueur, tournant autour de la demoiselle comme pour la tester. Denver soupira une nouvelle fois. C’est vrai que l’envie de sourire lui chatouillait les lèvres. Pas parce que c’était drôle, mais parce que c’était complètement idiot comme situation. On aurait carrément dit deux gamins qui jouaient. Ou encore l’homme qui fait la cour à la femme. Enfin, bizarrement je vous l’accorde. Pendant qu’il tournait autour d’elle, la demoiselle restait plantée sans bouger. Juste ses yeux essayaient de suivre les mouvements de sa veste, qui restait agrippée à son ravisseur. Elle essayait de guetter le moment propice pour l’attraper. Mais Domenico ne devait pas être idiot. Et cela se confirma car après avoir glissé quelques mots dans son oreille, la jeune femme se retourna rapidement, essayant d’attraper son bien, mais le jeune homme fut plus rapide qu’elle. Et puis qu’est-ce qu’il disait là, un choix? Quel choix? Denver ne répondit rien et fronça les sourcils, l’observant curieusement. Oui, elle l’observa faire, fronçant de plus en plus les sourcils. Qu’est-ce qu’il faisait à se mettre de l’autre côté du grillage? Denver savait pertinemment qu’il y avait le vide. Ouais, il était en train de la tester là. Quel joueur celui là. Donc c’était lui ou la veste?

« Tu n’es pas sérieux là? »

Oh si, il avait l’air de l’être. Denver s’avança vers le grillage où une des mains de Domenico tenait fermement le faible fer qui servait de protection. Elle regarda le ravin qui s’étendait derrière le mince filet de protection puis soupira encore. Elle leva ensuite les yeux vers le jeune homme puis dit en haussant un sourcil :

« Tu crois vraiment que je suis aussi méchante que ça? »

Elle aurait tenté de dire qu’elle voulait la veste. Juste pour voir sa réaction. Mais étrangement, elle ne voulait pas non plus. Elle voulait aussi voir sa réaction quand elle le choisirait lui. Il se sentirait fier c’est vrai, en même temps à côté d’une veste, il n’y a pas trop de quoi l’être mais bon. Denver savait qu’il se moquait un peu d’elle et qu’il essayait de s’approcher d’elle de quelques manières qu’il soit. Et ça serait mentir si elle disait qu’elle ne voulait pas la même chose.

« Aller, sors d’ici. »

Oui qu’il revienne sur la terre ferme le petiot.
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Anonymous
Invité
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Jeu 30 Juin - 22:47

    Je me suis demandé pendant un instant si elle allait vraiment me laisser plonger dans le vide. Après tout, elle était peut-être si entêtée qu'elle serait allée jusqu'au bout de son envie et m'aurait laissé crevé. Mais bon, il ne fallait pas que je sous-estime la race humaine et encore moins Denver, car, sous ses apparences de frustrée, elle avait un coeur. Alors, j'étais là, en plein coeur d'un tournant décisif de ma vie: la mort ou la vie. S'il était advenu qu'elle m'invite à me lancer dans l'immensité, cet immense vide qui permettait de donner aux quelques observateurs une vue superbe sur la vie, je l'aurais fait de façon grandiose. Je me serais laissé tombé en ayant les bras en position de croix. J'aurais ensuite fermé les yeux et mon corps se serait mis en mode chute libre. C'était un peu comme faire du parachute sauf que la différence était qu'en parachute, il y avait un atterrissage alors qu'un vol plané, il n'y a pas de risque d'avoir une seconde chance. Je ne crois pas que me laisser voguer à mon destin ainsi m'aurait apporté quelconques regrets. J'avais vécu ce que j'avais à vivre et il n'y avait rien que je ne regrettais de ne pas avoir fait. Oui, si j'étais mort, je n'aurais pas eu la chance de retourner en Équateur, la terre qui m'a vu naître, je n'aurais pas eu la chance de me marier et de savourer le plaisir d'être en couple. Pourtant, j'aurais eu la satisfaction d'avoir toujours suivi mes envies et d'avoir mené, pour le moment, la vie à laquelle j'ai toujours aspiré. Peu de gens peuvent avoir ce bonheur parce que la plupart se conforment à ce que leurs parents veulent, leur petit(e) ami(e) du moment souhaite ou encore à ce que ses meilleurs amis désirent. J'étais content d'affirmer que, de nouveau, j'avais fait de mon mieux et que la vie me laissait encore sans véritable regret. Il me semblait que j'en apprenais toujours plus sur la vie et sur moi-même en étant près de Denver. Il y a de quoi troublé le plus saint des hommes.

    Quand elle m'ordonna de retourner de l'autre côté de la clôture, j'eus difficilement de la facilité à cacher le petit sourire en coin qui s'était dessiné sur le coin de mes lèvres. Je ne suis pas stupide: je m'étais attendu à ce qu'elle me choisisse. Pourtant, ce n'était pas tant qu'elle me choisisse moi qui me faisait plaisir, mais c'était qu'elle ait décidé de s'ouvrir de nouveau à quelqu'un qui me charmait. Car oui, le véritable choix que je lui avais offert, ce n'était pas entre moi et la veste, mais bien entre la solitude ou la compagnie. Croyez-moi, je suis la dernière personne sur terre qui aime s'armer d'une foule pour me balader un peu partout. Comme elle, j'éprouvais le sentiment de recul envers bien des gens. Toutefois, entre solitaires, comme on se comprend mieux, je considère qu'être ensemble n'est pas mauvais, mais bien enrichissant. J'étais content qu'elle ait prit le risque de contourner ses vieilles habitudes. Elle aurait pu s'écouter et, disons-le franchement, j'ai un peu forcé le choix, mais elle l'avait tout de même fait et c'était tout à son honneur. Alors, je repassai sur la clôture facilement et lui donnai tranquillement sa veste. Je n'avais plus besoin de la retenir. Je savais qu'elle resterait. En lui donnant, mon sourire s'évanouit aussitôt et je retrouvai mon air indéchiffrable. Je lui tournai le dos et m'avançai vers la clôture sans toutefois l'enjamber. J'appuyai mes coudes sur la rambarde et me mis de nouveau à fixer le ciel. Du même coup, je me mis à lui adresser la parole.

    - Tu sais ce qui est pire que l'orgueil Denver? C'est la peur.

    Je pris quelques minutes de silence sans me retourner, pour la laisser méditer sur mes paroles. Lorsque je la jugeai enfin prête, je me retournai vers elle et la fixai intensément dans les yeux.

    - De quoi as-tu peur? soufflai-je.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
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Jeu 30 Juin - 23:22

Denver ne pouvait pas être aussi cruelle. Même si on voyait en elle un fort caractère, laisser mourir quelqu’un n’était pas dans ses options. Surtout pour une veste. De toute manière, aurait-il vraiment sauté? Il s’en disait capable, mais ça, ce ne sont que des paroles. Quand on arrive au fait, ça devient tout de suite autre chose. Voir sa vie défiler devant ses yeux n’est pas une mince affaire. Enfin bon, elle n’eut plus à se préoccuper du pourquoi du comment il avait l’intention de sauter dans le ravin, car finalement il entendit les paroles de la demoiselle et passa derrière la clôture, pour retrouver la terre ferme où rien ne pouvait lui arriver. Enfin, rien à part peut-être les regards incessants de Denver. Ca en fait flipper plus qu’un, ça c’est sûr. Mais lui n’en avait pas peur. Non, la demoiselle avait remarqué que Domenico s’en foutait de sa franchise, de ses regards noirs et de son air supérieur. Au contraire, il allait au-delà de tout cela et il en jouait. C’était ça aussi qui éveillait la curiosité de Denver envers lui. N’importe qui d’autre aurait fuit devant ce comportement, et elle en avait vécu des choses comme ça, donc elle savait très bien de quoi il s’agissait. Et il avait l’air content de lui-même, Denver nota son petit sourire. Ah, toujours une petit âme d’enfant hein? Il était content, il avait eu ce qu’il attendait. En tout cas, la demoiselle ne se fit pas prier pour attraper la veste que lui tendait le jeune homme. Elle la plia soigneusement puis la laissa dans sa main.

Le sourire qu’avait eu Domenico lorsqu’il était descendu de la clôture disparut aussitôt. Qu’est-ce qu’il lui prenait? Toujours les sourcils plus ou moins froncés, Denver le suivit du regard. Puis cette phrase. Enfin, cette question et cette réponse. Denver n’avait même pas eu à répondre puisqu’il lui donna la réponse de suite. Pourquoi disait-il ça? Lui avait-elle raconté certaines choses encore lors de sa nuit d’explications? Il ne disait pas ça comme ça tout de même, ce n’était pas trop un sujet de conversation normal. Instinctivement, Denver serra sa veste contre elle. Elle n’observait plus Domenico, mais elle observait le sol. Arrivait-il à la déchiffrer? Alors que ce dernier se tournait vers elle pour lui poser une nouvelle question, la demoiselle leva la tête pour croiser son regard. Il n’y avait plus rien de joueur, mais là il était complètement sérieux. De quoi avait-elle peur? Bonne question quand même. Sans ciller son regard elle lui répondit simplement :

« Pourquoi me poses-tu cette question? »

Qu’avait-il derrière la tête? Comment cette affirmation et cette question étaient-elles arrivées après qu’elle le choisisse lui au lieu de la veste? Sans attendre une quelconque réponse du jeune homme, la brunette enchaîna :

« Je ne vois pas pourquoi tu t’obstines tellement à vouloir me connaître. La plupart des personnes n’en ont strictement rien à faire… »

Elle haussa vaguement les épaules, détournant le regard sur autre chose. Jamais personne ne s’était intéressée à elle, et de là à se préoccuper d’elle en lui posant ce genre de questions encore moins. C’est dire, même pas ses parents n’auraient osé. Ne voulant pas croiser le regard de Domenico, elle se dirigea à l’opposé de là où il était pour poser sa veste sur un rebord et ensuite s’en servir pour prendre appuie sur ce dernier. Elle commença à fixer ses chaussures. Elle ne voulait pas répondre à sa question. Il en savait déjà trop sur elle et elle ne voulait pas qu’il en sache plus.
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Anonymous
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Jeu 30 Juin - 23:58

    On avait tous peur de quelque chose dans la vie. Même moi, en jouant le macho solitaire incompris par le trois-quart de la population, je ne pouvais pas dire que j'étais immuable à la peur. Bien sur, ceux qui se croient invincibles et intouchables par la peur mentaient ou souffraient tout simplement de naïveté. Il faudrait être tout sauf humain pour ne pas avoir peur de rien. Enfant, je me pensais souvent immortel, indomptable et je pensais que je pouvais résister à tout. L'innocence, la jeunesse... je n'ai que vingt et un ans et j'ai pourtant l'impression d'en avoir cinquante-neuf. Il est incroyable comment les expériences de la vie peuvent nous faire grandir et nous faire voir la vie d'un différent angle. Je ne sais pas si j'avais grandi trop vite ou j'avais simplement manqué de chance, mais j'avais le sentiment que ma maturité précoce me portait malheur. Je n'avais pas seulement perdu ma famille entière dans cette coulée de boue. J'avais perdu bien plus précieux cadeau pour un enfant: l'innocence et l'optimisme. Je ne me souviens pas depuis ce temps les fois où j'ai été positif, même optimiste dans quelconque situation. J'ai toujours vu la vie d'un côté plus sombre, noir et à chaque fois que j'osais me prononcer sur n'importe quoi, mes prédictions n'étaient jamais enjolivées. Malheureusement, la vie fit en sorte que mes prédictions s'avéraient justes la plupart du temps. Voilà le problème: on ne m'avait jamais prouvé que la vie était aussi magnifique et belle. On ne m'avait jamais donné la preuve que de simplement vivre sur cette terre était une expérience fabuleuse. Trop de fois, j'ai été déçu. Parfois, je me dis que j'aimerais revenir en arrière et pouvoir changer les choses. Moi aussi, j'aimerais pouvoir être comme ces optimistes qu'on voit faire des conférences. Je le voudrais. Mais, j'ai trop peur d'être déçu. Voilà, l'une des peurs qui m'habite. Je ne l'ai jamais vraiment avoué à personne. Encore heureux, personne n'a tenté de fouiller aussi profond pour le savoir.

    En voulant savoir les peurs qui habitaient Denver, je voulais l'aider à se défaire des cordes qui la retenaient, qui la brimaient. Se muer dans le silence devenait un vrai défi avec le temps. J'étais le premier à savoir de quoi je parlais. Soudain, en trouvant quelqu'un qui voyait un peu le monde comme moi, je voulais m'ouvrir. Domenico Maike Torrès veut s'ouvrir. Oui, je le veux. Je n'en ai jamais été aussi sûr. C'était drôle que j'en ai autant envie puisque, jusqu'à tout dernièrement, j'étais encore très bien dans mon mode de vie actuel. Je ne sais pas, je lui faisais confiance même en la connaissant à peine. Je n'avais pas besoin de savoir tout de sa vie. Je ne voulais pas connaître en ordre chronologique le nombre de petits amis qu'elle a eu ou le nombre de fois qu'elle a pleuré en regardant un film à l'eau de rose. Je n'ai pas besoin de cela. J'ai juste besoin qu'elle m'écoute, qu'elle me regarde, qu'elle me comprenne et qu'elle me fasse confiance comme je lui fais confiance. Elle pouvait partir avec mon secret, partir avec tout ce qui me torturait, je m'en fichais. Je voulais seulement libérer ce qui me tue et du même coup, je souhaite qu'elle le fasse. Je savais que c'était assez étrange d'avoir autant d'attentes, de désir envers quelqu'un que je connaissais à peine, mais je ne savais expliquer ce qui se passait. Elle avait ce je-ne-sais-quoi qui me poussait à la vérité. À être moi-même pour un instant. C'était bizarre. Même avec Kahina, je n'avais pas ressenti ce besoin de changer les choses. J'avais l'impression à quelque part que je faisais la rencontre d'une vie. Bon sens! Je me sens perdre la boule! Qu'est-ce qui me prend?

    Pendant un instant, je l'entendis me demander pourquoi je m'intéressais autant à elle. Même si j'en avais une petite idée, je me fascinais aussi pour ce soudain attrait envers elle. Moi qui est si logique et pragmatique à mon habitude, j'arrivais maintenant à peine à expliquer ce qui se passait. Pendant deux minutes, je ne pus rien dire puisque j'étais trop surpris. Surpris de mes conclusions qui de minutes en minutes devenaient de plus intenses. Je devais lui faire peur, car moi-même, je me faisais peur. Un pauvre type qui s'intéresse comme ça à une femme? Un cinglé quoi. Pour une fois, j'étais ce cinglé et je m'étais toujours dit que j'essayerais d'en comprendre un quand j'en croiserais un. Voilà, maintenant que je réalise que j'en suis un, je ne me comprends même pas. C'est à si perdre. Et puis...j'ai décidé que je l'assumerais. On ne pouvait pas tout expliquer dans la vie. Parfois, même l'indescriptible est la partie la plus intéressante de la vie.

    Sans vouloir briser la distance qui est entre nous, je tournai mon visage vers elle en voyant qu'elle fixait le sol et me lançai.

    - Je ne sais pas comment l'expliquer... As-tu déjà ressentis que tu n'appartenais pas à ce monde? As-tu déjà cherché à être seule alors que tout le monde se ruait pour être avec toi? As-tu déjà ressentie le besoin de tout abandonner alors que tu ne pouvais pas parce que d'autres dépendaient de toi?

    Je pris une pause.

    - Je sens qu'il y a quelque chose qui me lie à toi. Toutes ces problèmes, j'ai eu à les affronter. Je sais, à quelque part, que toi aussi, ça t'es arrivé. Pour l'une des rares fois, même dans tes silences, je sens quelqu'un qui me comprend et qui réagis un peu comme moi même en étant mon opposé. Je me fous que tu veuilles que je disparaisse de ta vie. Je le ferai si tu le veux. Mais ce soir, j'ai besoin de toi. Et je sens que tu as besoin de moi aussi. Je comprendrais que tu aurais peur de moi. Après tout, on se connait à peine.

    Je fis un pas vers elle.

    - Ne me dis pas que je suis fou parce que j'ai peur de l'être.
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Denver Hopkins
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Sam 2 Juil - 0:54

Bien sûr que tout le monde avait peur de quelque chose dans la vie. Celui qui dirait le contraire ne serait qu’un menteur. Même Denver pouvait ressentir de la peur. Et oui, même derrière cette carapace et cette allure qui se voulait forte et sûre d’elle, en réalité une tonne de choses se cachaient. La demoiselle n’y avait jamais vraiment songé jusqu’à que Domenico ne le lui demande. C’était comme une partie qui était enfouie à l’intérieur de son corps, et qu’elle n’avait jamais su qu’elle existait. Et là, la question du jeune homme s’était comme si cette partie introuvable et invisible s’ouvrait au jour. Bien sûr qu’elle avait peur. Bien sûr qu’elle avait peur de certaines choses, mais elle ne saurait pas à même de l’expliquer. Un peu compliqué c’est vrai, mais Denver n’avait jamais eu à devoir se confier autant. Surtout à un inconnu comme Domenico. Enfin inconnu qui savait pratiquement tout de sa vie à présent. Et qui en avait l’air d’en vouloir en savoir un peu plus sur elle. Des choses encore plus personnelles. Comment avait-il deviné tout ça? Franchement, ce petiot commençait sérieusement à intriguer la jeune femme. Avec ses manières de je me crois invincible par rapport à une veste ou à lui poser des questions étranges comme la dernière en date. Oui, tout cela éveillait également la curiosité de Denver envers ce jeune homme. Et c’était bien la première fois que ce sentiment s’éveillait en elle. Jamais elle n’avait eu ce besoin de découvrir des choses chez une autre personne, encore moins un homme. Elle qui voulait toujours être solitaire, c’était complètement normal. Mais là… Comment dire. Etrange, oui.

C’était aussi tout à fait étrange que Domenico mette du temps à réagir face à son intervention. C’était une question légitime ça, de vouloir savoir pourquoi il s’intéressait tant à elle. Parce que la faire venir à cet endroit rien que pour une veste, il ne fallait même pas ne pas être blonde pour comprendre l’allusion. Oui, c’était presque un rendez-vous cette rencontre. Et cela faisait longtemps –même jamais quand on y pense- que Denver n’avait eu de rendez-vous. Et le pire, qu’elle reste tout de même à l’endroit et qu’elle ne se barre pas en courant. Certes, elle avait choisit le jeune homme au lieu de sa veste. Mais elle aurait très bien pu faire sa garce et s’en aller après. Mais non, Domenico transmettait en elle, une envie de l’écouter et de rester. Ce petit jeu qui s’était installé entre lui et elle, lui plaisait en quelques sortes. Elle avait eu peut-être raison de se bourrer la face et de lui raconter sa vie. Mine de rien, regardez à où cela lui a mené. Maintenant c’était un peu le jeune homme qui se confiait en quelques sortes. Alors qu’il déballait son speech, Denver leva les yeux vers lui. Tout ce qu’il lui disait était vrai. Carrément vrai. Elle avait ressentit ses choses là, sans vraiment s’en rendre compte c’est vrai, mais elle les avait ressenties. Chaque énumération que faisait Domenico lui rappelait quelque chose. Alors comme ça quelque chose les liait? Denver était tentée de répondre quelque chose par rapport à cela, mais la dernière phrase que sortit le jeune homme l’intrigua encore plus. Alors qu’il avait fait un pas vers elle, la demoiselle se décolla de la paroi et fit à son tour un pas vers lui, le fixant toujours :

« Oui tu es fou. Je ne sais pas comment tu es arrivé à me déchiffrer… Je ne me rappelle plus vraiment ce que je t’ai raconté l’autre soir, mais là j’ai l’impression… »

Denver resta sur sa phrase, détournant le regard vers l’horizon en passant une main dans ses cheveux. Elle avait l’impression qu’il la connaissait. Comment pouvait-il encore la connaître depuis si peu de temps? Retournant ses yeux vers lui, elle ajouta :

« Tu es intéressé par moi c’est ça? »

Et dans tous les sens du terme, s’il vous plaît. Et oui, la franchise de Denver pouvait venir de n’importe où. Elle avait deviné son petit manège au Domenico. Elle savait qu’elle ne le laissait pas trop indifférent. Et avec toutes ces questions qu’ils posaient, ça faisait louche. Sans attendre une quelconque réponse du jeune homme, Denver leva une main vers lui pour l’interrompre s’il allait répondre quelque chose, faisant mine de ne pas vouloir entendre sa réponse puis ajouta :

« D’ailleurs je ne sais pas ce que je fais encore là. Tu m’as donné ma veste, je t’ai accordé quelques minutes… Je vais rentrer. »

Elle tourna les talons pour aller récupérer sa veste qui était restée accrochée sur le rebord pour se diriger plus tard vers sa voiture. Elle ne savait pas trop quelle heure il était, mais en tout cas elle était sûre, elle voulait rentrer.
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Anonymous
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Sam 2 Juil - 7:08

    À sa première phrase, je ne sus comment trop réagir. Je la sentais confuse. Il y avait de quoi. Après tout, un presque inconnu qui se pointe, comme ça, en étant capable de deviner votre personnalité, ça effrayerait n'importe qui avec un peu de jugeote. Elle me trouvait fou. Je ne pus m'empêcher de sourire. D'une certaine façon, je l'étais. J'étais fou de la convoquer à cette heure dans un endroit désert juste pour lui redonner une veste. J'étais fou de m'intéresser autant à une inconnue qui pourrait ne pas être autant exceptionnelle que je semble le penser - même si j'en doute fortement-. J'étais fou de me sentir aussi perturbé, interpellé par une force inexplicable. Amenez moi à l'asile s'il le faut, mais oui, à quelque part, j'étais bien fou. Elle qui devait avoir vu défilé toutes sortes de personne dans son cabinet devait avoir développé des réflexes pour identifier ses fous. Je ne pensais pas en venir là un jour. Il faut croire que chacun fait son temps...En plus de me traiter de fou, elle s'inquiétait que je puisse lire en elle comme dans un livre ouvert. Non, elle n'avait rien dit sur elle d'assez approfondi pour que je puisse être en mesure de réciter son âme à la perfection. Elle avait peut-être bu quelques verres de trop, elle s'était quand même garder une certaine réserve. Il fallait dire que je n'avais pas cherché à aller plus loin que ce qu'elle m'avait raconté jusqu'à ce qu'elle vienne s'excuser. Au début, vraiment, je la considérais comme tout les autres. À mon sens, elle n'était qu'une jeune femme à la quête d'un peu de plaisir qui avait bu quelques verres en trop et qui, visiblement, n'avait pas eu une bonne journée. Ce fut plutôt en l'entendant s'excuser que j'ai eu cette illumination. Depuis, cela m'obsède. Voilà la raison de la convocation. Il fallait que mon esprit retrouve sa sérénité, donc, à quelques part, mes questions avaient besoin de réponses.

    Quand elle me demanda si j'étais intéressée par elle, la réponse me sembla évidente. Oui, en étant une question large, j'aurais pu lui répondre de maintes façon, mais cela tombait bien, puisque justement, j'avais mille et une réponses à lui donner. Outre le fait que cette étrange connexion m'attire à elle, il serait faux de dire qu'elle me laisse indifférent. Loin de là. La force de caractère d'une femme m'a toujours attiré point de vue séduction. Les filles trop faciles, celles qui dépendent de leur copain ou celles à l'opinion trop variantes ne m'intéressaient pas. Denver ne semblait pas correspondre à cette description et encore, elle gagnait des points à mes yeux. De plus, bien que je n'avais pas un type de filles en particulier, j'aimais bien les jeunes femmes de taille plus petite avec un regard d'une grande intensité. Dans ses yeux marrons, je pouvais voir miroiter son humeur de la journée. J'aimais voir des yeux qui me parlait. Donc, bref, du point de vue physique, elle était pas mal mon type, c'est vrai. Toutefois, en ce moment, je ne pouvais pas dire que j'étais prêt pour être en relation. Je ne cherchais pas exactement à aller draguer ou encore à me caser avec qui que ce soit. J'attendais de rencontrer quelqu'un qui me fasse changer d'avis. Je ne pouvais pas encore dire que cette personne pouvait être Denver puisque notre relation était encore toute jeune, toute fraîche. Néanmoins, avec cet espèce d'effet d'aimant qu'elle avait sur moi, elle partait déjà avec une longueur d'avance. J'ignorais si elle aussi avait l'intention de trouver l'amour ou non, mais cela m'était égal pour le moment. M'enfin, tout ce que je pensais, j'aurais bien souhaité lui dire, lui répondre que oui, je m'intéressais cruellement à elle, mais elle ne m'en laissa pas le temps.

    Elle s'en allait. Elle ne pouvait pas s'en aller. Je ne la laisserais pas gagner aussi facilement. J'étais là, moi aussi, à briser cette carapace d'orgueilleux juste pour soulager ma conscience. Oui, d'accord, une partie de tout cela pouvait paraître égoïste parce que j'avais besoin d'elle pour pouvoir soulager ma propre douleur intérieure. Mais ce n'était pas la totale vérité. Si je voulais m'ouvrir, c'était à elle et personne d'autre. C'était tout de même un privilège. Combien de mes amis m'ont abandonné seulement parce qu'ils s'étaient frustrés que je ne leur fasse pas plus de place dans mon intimité? Elle, elle était inconnue et je voulais tout lui dire. Ce n'était pas rien. Voyant qu'elle fuyait, je la pris par le bras pour qu'elle se retourne vers moi et la fixai ardemment dans les yeux.

    - Reste. Je te promets que cela en vaudra la peine.

    Ma main glissa sur son bras et saisit sa main. Je la tirai vers moi tout en la conduisant vers un saule pleureur situé à une dizaine mètres de nous. Je la sentais raide par notre contact. Elle ne devait pas se laisser toucher aisément. Cela ne m'intimida toutefois pas et une fois arrivé, je lui lâchai la main pour qu'elle puisse s'installer à son aise dans l'endroit. Je ne fis pas l'erreur de prendre mon temps comme précédemment et enchaînai immédiatement.

    - Je sais, commençai-je doucement, que tu en sais peu sur moi, alors, je vais commencer. Domenico Maike Torrès Garcià. 21 ans. Jardinier à temps partiel. Originaire d'Équateur. Ma meilleure qualité? Mon sens de la dévotion. Mon pire défaut? Mon côté mystérieux. Je t'ai demandé de quoi tu avais peur, mais je crois que je devrais commencer par ce que moi, j'ai peur... L'autre jour, quand tu m'as parlé, j'ai compris que tu avais une histoire différente de la mienne, mais qu'au bout du compte, on avait un lien qui nous unissait. J'ai compris que le monde te faisait chier, que le monde n'était pas assez parfait pour toi. J'ai vu en toi aussi une force qui te poussait à vouloir sauver ce monde qui te semble rempli de lacunes. Crois-moi, je ressens exactement la même chose. Je me tuerais pour sauver les autres et parfois, je me dis que c'est parce que, dans chacun de mes gestes, à chaque fois que j'agis pour les autres, c'est comme si une partie de moi essayait de se sauver elle-même.

    Je pris un moment pour avaler ma salive. Je sentais mon coeur battre à vive allure. La partie la plus dure arrivait. Je me mis dos à elle pour éviter de craquer. Je pris tout de même le soin d'élever la voix pour qu'elle m'entende clairement.

    - Je n'ai pas toujours eu la chance de voyager, de vivre aisément même si maintenant je vis avec un salaire de crève-faim ou de simplement ou de manger à ma faim. Les apparences sont bien différentes et bien loin de la réalité. J'avais une vraie famille avant. On me l'a enlevé...quand j'avais six ans. Une coulée de boue me les a arraché. Ironique, j'ai perdu mes parents et mes trois soeurs aînées, mais je suis resté le seul survivant. Je me dis parfois que c'est plus une malédiction qu'une chance. Combien de nuit maintenant je passe éveiller, car le souvenir de leur corps mort me hantent? J'ai perdu ma famille entière, on m'a arraché à ma terre natale et éloigné de tous mes repères. Recommencer une vie. C'était ça mon défi. Sauf que, les compteurs ne recommençaient pas tous à zéro. Les premières années ont été difficiles puisque je me muais dans mon silence et que je détestais la vie que j'avais à Hawaï. J'étais en colère contre moi-même. Je me disais que j'aurais dû être là pour les sortir de notre misère, que j'aurais peut-être dû mourir moi aussi pour ne pas être pris avec ce dégoût de la vie. Je considérais et crois toujours que ma place n'est pas ici à profiter de produits de consommation bidons ou à célébrer sans une raison valable. Je te le dis, j'en ai même extrêmement voulu à la nature même si c'était la chose la plus incontrôlable sur terre. À partir de ce moment, je n'ai jamais vu la vie de la même manière. Ma vision est trop obscurcie pour pouvoir laisser pénétrer un peu de lumière. Maintenant, j'ai juste peur de croire au bonheur parce que j'ai peur qu'il s'envole. Il est plus facile de croire au malheur que de m'attacher à autre chose de vain. C'est sans parler que je ne m'attache pas facilement. Tu es bien l'exception puisque d'habitude, personne n'entre dans mon coeur avant un bon bout de temps. J'ai peur de m'attacher aveuglement et naïvement pour ensuite voir ceux que j'aime partir. Je donnerais tout pour revenir en arrière et changer le cour des choses. Je ne regrette pas la vie que j'aie présentement, mais je sais que ce n'était pas la vie que j'étais sensé mené. J'ai l'impression qu'à chaque fois que je viens en aide à quelqu'un ou que je leur fais plaisir, je redonne et sauve un peu ma famille. Et peut-être, je sauve mon propre salut.

    Je me retournai en la regardant. Jamais je ne m'étais confié à quelqu'un de la sorte depuis longtemps.

    - Je sens que toi aussi, pour avoir choisi le métier d'avocate, tu ressens un peu la même chose. Et tu sais...je n'ai jamais entièrement dit à quelqu'un tout ce que je viens de te dire. Crois-moi, j'ai mon orgueil moi aussi et cela me demande extrêmement, mais je sens qu'avec toi, ce sera bien compris et tout. J'espère que tu comprends mieux ce qui me rend fou.

    [HJ: Désolé si c'est un peu long, mais j'étais vraiment inspiré. Je sais que tu feras bien Wink]
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Denver Hopkins
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Sam 2 Juil - 20:21

Elle qui croyait pouvoir rentrer chez elle tranquillement, elle était mal partie pour ça. Apparemment, Domenico souhaitait qu’elle reste encore un moment. Parce que quand elle décida de se rendre jusqu’à sa voiture, elle sentit la poigne de la main du jeune homme lui prendre le bras pour l’empêcher d’aller plus loin. Selon lui, le fait qu’elle reste en vaudra la peine. Denver aurait bien aimé rétorquer qu’elle était bien curieuse de voir ça, car elle ce qu’elle voulait pour l’instant c’était retrouvé son lit. Elle travaillait le lendemain, ce n’était pas comme si elle pouvait rester jusqu’à des heures pas possibles à vagabonder dans un endroit pareil avec un inconnu. Oui parce que vous pour l’instant c’est ce que Domenico était aux yeux de la jeune femme. Car même le fait qu’il glisse se main dans la sienne ne lui plu pas trop non plus à la petite. Elle ne s’y dégagea pas pour autant, mais le jeune homme devait sentir qu’elle n’y était pas très à l’aise. Elle était un peu raide et froide en fait. Normal, d’où est-ce qu’il a le droit de lui prendre la main comme ça? Néanmoins elle le suivit jusqu’à un saule pleureur et c’est ainsi qu’il lui laissa enfin sa liberté. Denver aurait été tentée de faire l’idiote et de retourner sur ses pas, de prendre la voiture une bonne fois pour toutes et de partir loin d’ici. Mais elle n’en fit rien. Au lieu de ça, elle resta plantée devant le jeune homme, l’observant curieusement. Oui, elle était curieuse de savoir ce qu’il allait lui déballer pour que ça soit si intéressant. Elle croisa les bras sur sa poitrine puis l’écouta attentivement alors qu’il était en train de… se présenter. Ouais, il faisait carrément une mini description de lui. Comme s’il croyait qu’avec ça, magie, elle se laisserait faire. Il faisait fausse route le pauvre, mais Denver ne l’interrompit pas et continua de l’écouter.

Oui car la suite devait intéressante. Enfin, intéressante, façon de parler évidemment. Encore une nouvelle fois, tout ce qu’il débitait semblait vrai. Il y avait une partie de vérité qui se révélait bien appartenir à la jeune femme. Ce besoin d’aider les autres. Même si à première vue et à cause de son caractère, on aurait tendance à croire le contraire. Comment avait-il deviné cela? Il était fou oui, comme elle le lui avait dit il y avait quelques instants. Personne ne lui avait jamais dit ce genre de choses, même pas un proche de sa famille c’est pour dire. C’était parce qu’il vivait la même chose. Denver aurait pu se réjouir : quelqu’un qui me ressemble! Mais à part ça, elle resta perplexe, fronçant de plus en plus ses sourcils. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu c’était qu’à la fin de son petit speech, il lui tourne le dos. Hé, ce n’est pas bien de tourner le dos aux personnes… Mais Denver devinait qu’il n’avait pas envie qu’elle le voit dans cet état. Car l’histoire qui suivait n’était pas très facile à raconter et encore moins à entendre. Comment est-ce qu’elle devait réagir face à ça? Le voilà qu’il racontait sa vie comme elle avait raconté la sienne! Sauf qu’il n’avait pas bu une goutte d’alcool qu’elle ne sache. La demoiselle se voyait presque désolée pour lui. Elle restait encore sans rien dire, parce que d’une elle était un peu sur le choc et de deux, elle ne voyait pas comment elle ne pouvait pas l’ouvrir sans sortir quelque chose d’arrogant ou complètement déplacé. Alors, le mieux, c’était de se taire et écouter. Son histoire, elle n’y était pas indifférence, ça l’avait même presque touchée. Bien sûr, elle était différente de la sienne et Denver avouerait même qu’elle était pire. Alors comme ça elle était la première à qui il racontait tout cela? Quel honneur. C’est vrai quoi, ils ne se connaissaient que depuis quelques jours à peine, et tous les deux savaient à présent la vie de l’autre. Si ce n’est pas croyable ça. Alors que Domenico se retournait, Denver posa sur ses yeux un regard lui communiquant tout ce qu’elle ne pouvait pas le dire en paroles. Une fois qu’il ait terminé, Denver resta un instant en silence, le fixant toujours. Puis décroisant ses bras de sa poitrine, elle se lança :

« Je ne sais pas quoi te dire Domenico. Je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir, car comme tu l’as dit je ressens un peu près la même chose. »

Elle marqua une pause, puis fit un pas de plus vers Domenico.

« Je ne sais pas comment l’expliquer, mais tu me rends perplexe. Je ne sais pas comment je dois réagir avec toi, tu as l’air tellement…spécial. Ne te réjouis pas trop vite, je te crois encore fou. »

Un petit sourire apparut sur le coin des lèvres de la petite Denver. Hé, premier sourire de la soirée, si ce n’est pas merveilleux tout ça. Domenico avait réussi à la faire en quelque sorte sourire, même s’il ne le savait pas, c’était quand même un grand pas. Elle remit en place une mèche qui tombait devant ses yeux, puis refit un pas vers le jeune homme. Maintenant cela se voyait clairement la différence de taille entre les deux jeunes personnes.

« Tu m’intrigues. Tu m’intrigues parce qu’on dirait que tu connais plein de choses sur moi, sur le pourquoi je suis avocate ou comment je réagis à certaines choses. Mais en tout cas, sois en sûr, je garde que pour moi ce que tu viens de me dire. C’est ce que je fais régulièrement avec mon boulot, secret professionnel. Enfin dans ce cas là, ça ne serait pas plutôt professionnel mais… »

Elle ne savait pas trop comment dénommer cette chose : amical? Ca sonnait bizarre. En tout cas, Domenico avait eu raison de lui raconter toute son histoire. Denver le voyait d’une manière différente à présent. Elle continuait de le fixer, sans trop penser, c’est vrai que ce garçon avait le don de l’intéresser.

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Sam 2 Juil - 23:07

    Libéré.Voilà le premier mot qui me venait à l'esprit pour décrire mon état d'âme. Je sentais que tout le poids de mon secret, de ce silence obstiné avec les années s'étaient levé et que je me sentais plus léger. Je ne regrettais pas d'avoir gardé cela pour moi pendant toutes ces années même si c'était pénible, mais je me réjouissais d'avoir enfin trouvé la bonne personne à qui raconter mon calvaire. Comme j'avais déjà mentionné, je ne m'attendais pas à recevoir de la pitié ou qu'on pleure ma triste et malheureuse tragédie familiale. Non, la pitié était la dernière chose que je souhaitais. J'étais encore capable de me tenir debout et de prendre soin de moi alors, techniquement, selon mes critères, la pitié était exclue. J'avais tout de même mon orgueil de mâle: je n'autorisais personne à avoir pitié de moi et à me regarder comme quelqu'un de faible et mendiant, ce que je n'étais pas. Bref, ce dont j'avais besoin c'était de quelqu'un comme elle qui puisse m'écouter et surtout, m'épauler sans avoir besoin d'ouvrir la bouche. Il n'était pas nécessaire que je la questionne à ce sujet puisque j'avais vu que, physiquement, dans son visage, ses traits avaient changé. Elle ne me considérait plus de la même façon. Elle vivait ce que j'avais vécu avec moi. D'une certaine façon, derrière la façade de nos apparences, aussi laides ou jolies pouvaient-elles être, se cachait souvent une histoire unique et truffée d'obstacles ou de secrets. Le Domenico fonceur et mystérieux qu'elle avait d'abord vu s'était un peu transformé et avait pris une autre forme. J'espérais que l'image qu'elle se faisait de moi était aussi bonne que la précédente même peut-être meilleure. Pour une fois, je voulais bien paraître pour quelqu'un. Pour une fois, l'opinion de quelqu'un d'autre avait de l'importance à mes yeux. Soudainement, je devais être à mon meilleur pour quelqu'un. Cela ne m'était jamais arrivé auparavant. Il me semblait que je devais me surpasser pour Denver. Il me semblait qu'il y a trop de nouveauté dans une simple soirée. Le roc Torrès était en train de se fissurer.

    Après son long silence, elle finit par ouvrir la bouche. Je me mettais un peu à sa place: quoi dire après une histoire pareille? Comment trouver les bons mots ou simplement ne pas gaffer? Sa réponse fut d'ailleurs franche et honnête - la spécialité de Mademoiselle Hopkins- : elle ignorait quoi me répondre. J'aurais voulu lui rétorquer qu'elle n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit puisqu'il n'avait rien à rajouter, mais je me retins. Je n'aimais pas parler pour rien. J'étais économe de mes mots. De toute façon, il n'y aurait pas eu de bonnes réponses. Du même coup, elle m'avoua que j'avais bel et bien visé juste dans mon analyse et qu'elle ressentait la même chose que moi quelques fois. Cela ne me fit pas sauter de joie, mais j'étais néanmoins heureux d'avoir pu détecté aisément le fil invisible qui nous unissait. C'est drôle tout de même. On aurait fait une chose différemment dans cette journée particulière et peut-être qu'on ne se serait jamais croisé. Je n'aurais jamais rencontré Denver, je n'aurais jamais eu à me confier, je n'aurais pas fait toutes ces prises de conscience...Il fallait l'admettre, j'étais heureux que le destin ait joué l'entremetteur et qu'elle ait croisé ma route. Je ne pus nier le changement que cette simple jeune femme a provoqué en moi et je suis heureux que cela se produise. J'aurais vraiment regretté de ne pas l'avoir connu. Vraiment, quand on se donnait la peine, j'étais sûre qu'on pouvait totalement s'attacher à Denver. Maintenant, en s'ouvrant à moi, je m'en attachais encore plus. C'était comme si, maintenant que j'obtenais quelque chose, j'en voulais plus. C'était une espèce d'escalades où, à chaque fois que j'atteins un niveau, je ne peux plus retourner au précédent. Même si je lui avais dit que j'accepterais qu'on ne se reparle plus après ce soir, j'étais convaincu qu'elle ne partirait pas aisément de mon esprit.

    Une autre de ses phrases me fit sourire: elle ne voulait pas que je me réjouisse parce qu'elle me trouvait toujours fou. Alors, là, elle était trop mignonne avec son orgueil. Elle avait de l'humour quand elle y mettait un peu du sien. Rien ne semblait plus m'étonner à présent. Je savais qu'elle cachait de beaux trésors en elle. Plus le temps filait, plus on m'en montrait. Son sourire fut d'ailleurs une bénédiction. Oui, il était réservé, pas totalement assumé, mais je l'aimais. Je n'aurais pas pensé en obtenir un, mais il faut croire que je me suis trompé. Et croyez-moi, je comptais le revoir plus souvent celui-là. Quand elle vint ensuite m'assurer sur sa confidentialité, je tentais de la rassurer moi aussi de mon côté.

    - Je sais que j'intrigue bien des gens, mais que je t'intrigue... je ne sais pas... ça soulage. Je n'aurais pas voulu que ça soit le contraire. Je te dirai tout ce que tu veux savoir sur moi, sur la vie, sur ce que j'en sais et je veux que tu aies cette même confiance envers moi... Je sais que ça sonne un peu bizarre pour deux étrangers, mais j'ai l'impression qu'on s'est connu dans une autre vie. Et je ne veux pas te laisser partir.

    Je m'approchai d'elle timidement au début et de plus en plus assuré à chacun de mes pas. J'allai ensuite me placer derrière elle et je contemplai le ciel.

    - J'ai commencé à observer les étoiles à l'âge de 3 ans. J'en ai vu mourir, j'en ai vu naître. Je connais beaucoup de constellations...bref le ciel n'a plus de secrets pour moi. Tu vois cette étoile, dis-je en lui pointant un petit point lumineux dans le ciel, c'est une étoile qui vient de naître. Et... je veux te l'offrir. Pour moi, cette étoile c'est un peu toute la lumière qui t'habite, mais que tu gardes pour toi. C'est toutes tes qualités auxquelles tu ne crois pas. Je veux que, peu importe où que tu sois, tu puisses regarder cette étoile et croire en toi parce que je veux que tu puisses être capable de voir ce que moi je vois en toi. Tu changes des vies Denver. Crois en toi et c'est le monde que tu changeras.

    Je me retournai vers elle et j'eus soudain un rire refoulé. Je la regardai ensuite les yeux lumineux.

    - Je sais que ça à l'air d'un rendez-vous tout cela, mais c'en est pas un. Je ne donne jamais un rendez-vous à une fille que je connais à peine même si techniquement, j'ai l'air d'en savoir pas mal sur toi. Je ne pourrais te dire si plus tard il y aura des rendez-vous, mais pour le moment, tout ce que je peux te dire, c'est que ce n'est pas la dernière fois qu'on se voit.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
all i care about is friendship
AVATAR : Jana
✱ ÂGE : 35
✱ QUARTIER : Sunset
✱ COLOCATAIRES : Mickey et Snow
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Dim 10 Juil - 16:50

Alors c’est comme ça quand on se met à boire? On rencontre quelqu’un, on lui raconte notre vie et on finit par se revoir en pleine nuit dans un parc? Denver n’aurait jamais cru que ça allait se terminer comme ça à vrai dire. Jamais elle n’aurait cru qu’en poussant la porte du bar ce soir là, qu’elle allait en fait terminer par rencontrer quelqu’un d’un peu spécial, qui prétend lui ressembler. Et le pire, qu’il la connaît plus qu’elle ne pouvait le penser! Elle qui ne dit jamais rien à personne, qui garde tout pour elle, c’était carrément étrange qu’un presqu’inconnu lui débite tout ce qu’il sait sur elle. Et Domenico en savait des choses. Des choses que la jeune femme n’aurait jamais crues qu’elles pouvaient sortir de la bouche de quelqu’un. C’étaient des parts d’elle-même, bien enfouies à l’intérieur d’elle. C’est vrai que dans un premier temps, elle avait été étonnée. D’abord par le comportement du jeune homme, complètement désinvolte et qui jouait presque avec elle, avec la veste et tout le tralala. Ca, sans le cacher, ça avait le don d’exaspérer Denver. Mais là, quand il vint à se présenter et à évoquer des choses personnelles… C’était complètement renversant. Denver se demandait même pourquoi il tenait autant de confiance pour elle. Pourquoi elle et pas une autre? Pourquoi elle et pas son meilleur ami? Il ne la connaissait pas! Comment pouvait-il être sûr qu’elle n’allait pas se foutre de lui, comme elle le fait si souvent avec d’autres personnes. Comment pouvait-il être sûr qu’elle n’allait pas répéter cette histoire au premier venu? Cela relevait de l’étrange presque. Et il avait eu raison. C’était ça le plus incroyable. Denver ne savait pas comment expliquer la sensation qui la retenait maintenant. C’était presque si sa façon de voir les choses avaient changé. Oh non, elle restait bien la jeune femme froide, franche et réservée. Mais Domenico avait cerné en elle, un autre comportement, qu’elle n’avait jamais réussi à exploiter. A croire qu’il la connaissait mieux que ses propres parents à elle. De quoi faire flipper le premier venu, mais au contraire, à la jeune femme, la curiosité s’éveillait. Et puis le fait de ce qu’il venait de dire : qu’il ne voulait pas la laisser partir. Denver soutint curieusement son regard. Il s’attachait à elle, c’est ça? Comme à son habitude, la jeune femme ne put s’empêcher de rétorquer :

« Personne n’arrive à se passer de moi. »

Et ce, sans aucun sourire. Car en fait, c’était plutôt faux et paradoxal. Quand elle était plus petite, c’était l’isolée de la classe. Tout le monde pouvait très bien se passer d’elle. Et en quelques sortes, ce que venait de dire Domenico, ça lui faisait chaud au cœur. C’était un peu la première fois que quelqu’un lui disait ça. Et venant de la part d’un inconnu, encore plus! Denver le regarda se positionner derrière elle. Elle fit alors volte-face et suivit le doigt de Domenico qui lui montrait une étoile particulière. En tant normal, Denver ne se serait pas fait prier pour éclater de rire. Offrir des étoiles? Ce n’était pas son truc. Mais là bizarrement, au fur et à mesure que le jeune homme parlait, elle laissait son regard posé sur ce petit point brillant. Il voyait en elle, ce que personne ne voyait. C’était plutôt agréable à entendre. Denver ne quitta pas son regard de l’étoile jusqu’à qu’il repose ses yeux sur elle, et qu’elle ne puisse s’empêcher d’ajouter son petit grain de sel à sa dernière phrase :

« Je suis surtout en train de changer ta vie on dirait. »

Et ça, sans que ses chevilles n’enflent. Hé, s’il avait cerné le personnage, il devait s’attendre à ce genre de réflexions venant de la demoiselle. Elle ne changerait pour rien au monde à ses habitudes, même pour Domenico. Alors qu’il continuait de parler, Denver ne cessait de le regarder. C’est fou comme il avait réussi à capter son attention, et ça, c’était un bon point pour lui aussi. Elle ne buvait pas ses paroles, mais presque. Elle voulait en savoir plus. C’était en quelques sortes la première fois qu’elle s’intéressait à quelqu’un de cette manière là. En tout cas il avait raison sur un point : ça avait tout l’air d’un rendez vous. Et c’est vrai qu’en se connaissant à peine tous les deux, il y avait du mal à croire ça.

« Donc j’en conclus que tu t’intéresses beaucoup à moi et que tu as très envie de me revoir. Je voudrais juste savoir une chose : qu’est-ce qu’il te fait dire que moi je veux également te revoir? Et ne me sors pas ton analyse sur le supposé lien que nous avons en commun. »

Dit-elle, toujours en le regardant et haussant un sourcil perplexe, croisant ses bras sur sa poitrine. Il fallait savoir que Denver n’était pas le genre de fille à se laisser prendre facilement, ce n’était pas en claquant des doigts qu’on pouvait aisément l’avoir, ça non. Denver était plutôt le genre de fille avec qui il faut suer et chercher en vain pour la conquérir. C’est peut-être pour ça qu’elle n’avait jamais eu véritablement de petits amis. Les pauvres avaient dû baisser les bras à force. Soupirant doucement, elle décroisa ses bras et se mit à marcher en direction de l’arbre puis s’assit de façon à coller son dos contre le tronc, continuant de fixer Domenico assez curieusement.
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Sam 23 Juil - 5:41

    - Si personne ne peut se passer de toi, je vais devoir prendre un numéro ou quoi? répliquai-je à son petit commentaire.

    Je connaissais déjà la réponse à cette question, mais cela me plaisait de demander tout de même la question. Je n'étais pas dupe: le sarcasme, la franchise, le côté froid de Denver devait repousser bien des âmes sensibles et des oreilles fragiles. J'étais convaincu que la planète entière ne ferait pas la queue pour passer un peu de temps avec elle. Toutefois, je soupçonnais qu'elle ait peut-être un petit noyau d'amis serrés qui cherchaient à en avoir toujours plus de Denver. Du moins, c'est ce que je croyais, car, malgré bien des choses que j'aie dites, j'avais encore tant de choses à apprendre sur elle. J'étais assurément avancé, certes, mais la route était encore longue. Mon père adoptif m'avait déjà dit qu'en épousant ma mère adoptive, il croyait la connaître par coeur. Pourtant, au fil des ans, il a découvert de nouvelles facettes d'elle, des petites manies qu'elle avait, des secrets enfouies loin dans sa mémoire... quand on se donnait la peine, les gens auxquels on tenait le plus pouvaient révéler milles et un trésor. Alors, si George en était arrivé à cette conclusion, il était impossible que dans le moment présent, je puisse résumer l'âme de Mademoiselle Hopkins sur le bout de mes doigts. De toute façon, j'ai toujours été de ceux qui croyaient que l'être humain, en fait chaque être humain, ne pouvait être résumé en un seul mot puisque nous sommes trop complexe pour être confiné à un seul mot. Dans son cas à elle, j'étais sûr que c'était bel et bien le cas. Donc, en sachant que je n'avais pas raison sur toute la ligne, il était possible que les gens se ruent pour être en sa présence. Si c'était vrai, alors, cela me ferait plaisir de me battre pour avoir le plus de temps possible. Oui, j'étais peut-être le petit nouveau, mais je sentais que j'avais quelque chose avec elle qui n'était pas comparable à bien d'autres de ses relations. En plus, j'ai toujours aimé me battre pour avoir la satisfaction d'avoir gagné ce que j'ai obtenu. Et croyez-moi, je sais que Denver est loin d'être gagnée d'avance. Après tout, cette relation - qui n'avait pas vraiment de nom - était tellement nouvelle pour nous que cela serait normale de vouloir nous mettre les freins l'un à l'autre.

    Puis, au fil de notre conversation, elle ajouta un autre commentaire. Une fois de plus, il fut impossible pour moi de ne pas embarquer dans la supercherie, qui, en un sens, n'en était pas une.

    - Plus que je ne voudrais jamais admettre, dis-je en échappant un rire tout en gardant mes yeux rivés sur le sol. Même si je riais une partie de moi savait que tout ça n'était pas drôle. Mais vraie.

    Oui, si j'avais échappé un rire, c'était parce que c'était un rire de nervosité. Une avocate de sa trempe - après tout, n'avait-elle pas été recrutée dès sa sortie de l'université? Elle devait être une prodige, ma parole!- avait sûrement remarqué cette marque de faiblesse. Car, cette jeune femme incroyablement intelligente avait dit tout haut ce que je pensais peut-être, mais que je ne voulais pas voir. Cet empressement à m'ouvrir à elle, ce soulagement en voyant qu'elle ne partait pas auraient pu être gâché par cette pensée, une pensée alimentée par ma peur de perdre quelqu'un. Encore. Alors, quand elle me l'a dit, cela m'a un peu remis les deux pieds sur terre sans pour autant regretter tout cela. J'étais content de ne l'entendre que maintenant, après que tout ait été dit, car maintenant je ne reculerais pas. J'étais pratiquement certain que cette fois-ci, je pourrais empêcher ma peur d'affecter tout le reste et de laisser sortir Domenico. Juste Domenico. Du même coup, je me demandais si moi, j'étais en train de changer sa vie. Non, je ne cherchais pas nécessairement à me faire valoriser, à mettre cette conquête sur un foyer comme un trophée de chasse. Parce que, comme à mon habitude, je pensais avant tout à elle. Si moi, de mon côté, je gagnais à l'avoir dans ma vie, à modifier certains détails en moi, alors, j'espérais pouvoir lui faire vivre la même chose. Cela serait même plus satisfaisant pour moi de savoir que j'aie pu l'aider que de me savoir moi-même aidé. Je n'ai jamais pu pensé autrement. Cela a toujours été le bonheur des autres avant les miens. Sauf que cette fois-ci, si je l'aidais, je ne le faisais pas totalement, mais aussi pour moi. Là, c'était maintenant la grosse différence.

    Donc, ensuite, je m'étais positionnée derrière elle et je lui avais donné une étoile. Des fois, je trouvais que je disais des choses un peu trop cheesy. Toutefois, c'était ma manière d'être. Je ne me disais pas quelqu'un qui était toujours ainsi. C'était juste... ma façon d'être. Une façon qui aurait charmé bien des filles. Heureusement pour moi, je ne l'ai pas montré à beaucoup d'entres elles. Mais le point où je voulais en venir était qu'elle n'avait pas bronché à mon cadeau. Cela pouvait paraître ridicule, mais c'était un symbole. Les meilleurs cadeaux sur terre. Ceux qui auront toujours un sens dans ta vie. Mon père m'avait donné l'Océan Pacifique à 4 ans parce qu'il n'avait rien pu me payer pour mon anniversaire. Maintenant, il était symbole de bien des choses dans ma vie. C'était bien mieux qu'un jouet que j'aurais oublié à l'heure qu'il est. Donc, j'étais contente qu'elle est acceptée ce cadeau. Elle ne l'oublierait pas de si tôt. Puis, de nouveau, la conversation défila et ce fut à son tour de prendre les rênes de celle-ci. Depuis le début, j'avais engagé la discussion et elle s'était contentée de réagir plutôt que d'agir. Le fait qu'elle s'active me fit sourire dans ma tête. Enfin, te voilà, me disais-je. Elle me demanda ce qui faisait en sorte que j'étais convaincu qu'elle veuille me revoir. C'était une bonne question surtout que je devais changer ma tactique de réponse. Je pris un temps pour réfléchir, sans bouger. Puis, j'eus une idée en voyant qu'elle avait le dos appuyé sur le tronc du saule pleureur. J'approchais doucement vers elle malgré son regard suspicieux et appuyé mes deux bras au-dessus de sa tête, appuyé sur le tronc. Son corps était prisonnier entre mes deux bras. J'étais légèrement penché vers l'avant, pour me mettre à sa hauteur. J'approchai mon visage du sien et....Non. Je ne l'embrasserais pas si c'était ce que vous pensiez. Elle était encore une trop fraîche connaissance pour que je puisse éprouver des sentiments amoureux pour elle. Alors, si je ne l'embrassais pas, je mis mon visage proche du sien et je fixais ses yeux bruns si profonds pendant longtemps dans le silence. Je me gênais pas pour laisser mon souffle chaud effleurer sa gorge. Je ne dis rien. Je ne faisais que l'observer longuement en soutenant son regard. De cette façon, j'aurais sa réponse.

    Après un certain temps, mon visage sérieux se transforma. Mes yeux retrouvèrent leur lumière et mon légendaire sourire réapparut. J'étais toujours à la même distance de son visage et son corps.

    - Crois-moi, tu voudras me revoir, dis-je sur un ton amusé qui voulait aussi dire que je n'en dirais pas plus.

    Je reculai de trois pas et m'assis en face d'elle. Je croisai mes bras, en la dévisageant, intrigué.

    - Tu n'as toujours pas répondu à ma question: de quoi as-tu peur?
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Ven 5 Aoû - 18:34

Je me doutais que Domenico ne me croirait pas. Comment est-ce qu’une personne qualifiée de normale voudrait rester avec moi? Je le savais pertinemment que je n’étais pas facile à vivre, j’en étais carrément consciente. Et pourtant je ne faisais rien pour changer tout ça. Pourquoi? Parce que j’étais ainsi : têtue. Je ne répondis rien face à sa remarque, je me contentai de l’observer derrière mes yeux perçants. Vraiment, il m’intriguait. Parce que d’une, il voulait rester avec moi, malgré mon caractère, ce qui était rare pour moi. Et de deux, il y avait quelque chose en lui qui me faisait l’apprécier indirectement, et cette chose je ne saurai l’expliquer. C’était tellement enfoui que ça devenait dur à en extraire. C’était en quelques sortes ça qui me poussait à rester, mais je ne voulais pas lui avouer. Et pour le revoir? Cela consistait à la même chose, c’était pour cela que je lui avais sortit une de mes remarques que je fais souvent. J’arrive bien à faire ce genre de choses, c’est ma nature d’être déterminée, forte et même certains me traiteraient d’insensible et ils n’auraient pas tort. Mais le fait qu’il s’avance vers moi comme ça… En temps normal je l’aurai poussé, je ne l’aurai pas laissé s’approcher aussi près. Je ne savais pas ce qu’il allait me faire, je sentais son souffle près de moi mais pourtant je ne cillais pas son regard. J’étais forte à ce jeu, personne ne pouvait m’intimider. Ca aidait aussi lors de mon boulot d’avocate, lorsque j’affrontais le regard des autres concurrents de l’autre côté de la barre. Donc le regard de Domenico était presque une plaisanterie à côté de tout ça. Mais cela n’empêchait pas qu’une idée me traversa soudain l’esprit. Il était si près que n’importe qui aurait pu croire qu’il allait m’embrasser. Et la question à un million était : s’il le faisait, quelle serait ma réaction? Et là, je n’en avais strictement aucune idée. Ma première idée serait de le rejeter mais cette idée semblait masquée par une autre : le laisser faire. Mais je chassai vite cette idée de ma tête quand Domenico recula. Je peux vous dire que cette indécision, j’eus du mal à l’avaler. Comment avait-il pu me faire douter d’une telle chose? Et la réponse à sa remarque me mit encore plus indécise : c’est vrai que je voulais le revoir.

« Sans blague. » dis-je avec l’ombre d’un sourire.

Après ce qu’il venait de me faire, comment le lui refuser? A croire qu’il avait la capacité de me faire changer d’avis. Quand j’y repensais, aucun homme ne m’avait fait une telle chose. Bien sûr, quand j’étais au lycée, plusieurs m’avaient déjà demandé d’aller boire un verre avec eux mais mon caractère et ma franchise certaine les repoussaient tous, sans exceptions. Et tout cela avait des conséquences sur ma vie sociale et sentimentale, cela va sans dire. Des fois je me m’étais à penser que je finirai ma vie toute seule si je ne changeai pas de comportement. Car oui j’avais des capacités pour vivre ma vie professionnelle comme personne ne pouvait la vivre : j’avais un travail que j’aimais et j’étais très bonne dans tous ces domaines. Mais pour ce qui est du social, j’avais encore du travail. J’avais des amis, mais ils pouvaient aisément se compter sur une main, et encore je ne savais pas s’ils étaient sincères et vrais. Et la question de Domenico complétait tout le reste : de quoi avais-je peur. Je n’allais tout de même pas lui révéler tout haut ce que je pensais tout bas? Même pas en rêves. Je le regardai tout de même s’asseoir par terre puis je détourai mon regard vers le ciel, en observant l’étoile qu’il m’avait offerte il y avait quelques minutes. Je soupirai alors et je me laissai glisser sur le tronc de l’arbre pour m’asseoir à mon tour par terre. Je tournai ma tête, passant une main dans mes cheveux, puis j’observai une nouvelle fois le jeune homme qui se trouvait devant moi.

« Tu ne vas pas lâcher l’affaire pas vrai? »

Là, il me ressemblait. Quand il voulait quelque chose, il faisait tout pour l’avoir. Cela me fit sourire intérieurement, car j’étais exactement pareille. Je soupirai une nouvelle fois puis je me mis à observer l’herbe en dessous de moi :

« Je suis tout à fait consciente que je ne suis pas facile à vivre. J’ai mon caractère, que ça plaise ou non. Et en général, ça ne plaît pas. Pour ce qui est de ma vie sociale plutôt, parce que dans mon métier d’avocate, c’est plutôt un plus. » dis-je en commençant à arracher l’herbe avec une main.

Je jetai un regard à Domenico puis je continuai dans ma lancée :

« Alors de quoi ai-je peur? De ne pas réussir ma vie sociale, privée, sentimentale… enfin comme tu voudras la nommer. C’est pour ça que tu m’intrigues… Le fait que tu veuilles rester avec moi et rien que le fait de vouloir savoir ce que je ressens, c’est quelque chose que je ne connais pas. Personne n’a jamais fait ça auparavant avec moi. »

Je commençai à sentir une boule dans ma gorge mais je maintenais mes yeux sur ceux du brun. C’était la première fois que je m’ouvrais vraiment à quelqu’un, et pourtant je n’avais pas dit grand-chose mais c’était déjà un grand pas venant de moi, et je le sentais. Surtout avec une personne comme Domenico, que je connaissais à peine.

« Ecoute –dis-je en me levant- Je ne sais pas ce que ça change que tu veuilles savoir de quoi j’ai peur dans ma vie, tu ne peux pas rien changer. Je suis comme ça, et je le resterai. »

Je fis le tour de Domenico, remontant la pente qui donnait à l’endroit où nous étions quelques instants plus tôt. J’en avais assez dit de la soirée.
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Sam 6 Aoû - 7:04

    Alors que je m'étais retiré, sa réaction me fit sourire inévitablement: «Sans blagues», avait-elle dit. Donc, d'une certaine part, elle admettait qu'elle voulait me revoir. L'admettre, c'était sûrement un grand pas pour elle. Après tout, cela signifie qu'en ayant cette envie, on en devient un peu dépendant et que d'une certaine façon, on s'attache, sans trop savoir pourquoi. Si, jusqu'à présent, j'ignorais ma place dans la vie de Denver (ou encore même sa tête et son coeur), je savais qu'elle avait l'intention de m'y intégrer. C'était rassurant. Ne pensez pas que Denver ne m'impressionne pas. Des femmes à la personnalité fortes, au caractère dominant, cela impressionne n'importe qui, moi y compris. Seulement, ce que plusieurs voyaient comme une barrière, je la voyais plutôt comme une porte à franchir. À partir du moment qu'on s'arrête à cela, qu'on ne prenait pas la peine de voir ce qu'il y avait de l'autre côté de la porte, on loupait bien des choses. Grace, ma mère adoptive, m'a toujours dit que dans la vie, il ne faut pas s'arrêter aux premières impressions, aux débuts d'une conversation, car, cela n'est pas toujours la vraie image que reflète vraiment cette personne. Oui, il va s'en dire, Denver avait une personnalité forte - c'était connu de tous. Mais, avait-on cherché à savoir ce qu'elle était à l'intérieur? Pas forcément. Les gens ont tellement d'autres chats à fouetter qu'ils abandonnent rapidement. Et avec le rythme de vie qu'on mène, on accepte généralement peu souvent de s'arrêter, prendre le temps. Eh bien, c'était moi la mission que je me donnais: aller au-delà de tout ça. Quand je rencontrais quelqu'un de nouveau, j'essayais toujours de creuser plus profond pour trouver la vraie essence de son âme. Ma meilleure découverte avait été Denver. Elle n'en savait rien, mais, je ne pensais pas que lui en faire part maintenant amènerait autre chose que du malaise. Après tout, souvenons-nous que je la connais depuis peu.

    Du même coup, j'avais lancé la balle dans son camp pour qu'elle me fasse part de ses peurs. C'était assez inusité comme sujet de conversation, mais, il n'y avait selon moi rien de tel pour faire tomber les barrières. Nous en savions déjà tellement sur l'intimité de l'un et de l'autre que je crois que faire tomber la dernière rambarde de notre jardin secret faciliterait nos rapports. Car, par exemple, en ayant dit mes peurs à moi, j'avais fini par lui vouer une immense confiance. En partageant nos peurs, on ne faisait qu'augmenter la confiance l'un envers l'autre et c'est ça que je voulais. Donc, j'attendis sagement qu'elle se confie à moi. Au début, cela ne semblait pas l'enchanter du tout. Elle finit par s'écraser au sol et laissa ma phrase en suspend pendant un moment. Ensuite, elle m'envoya un de ses regards à la Denver suivit d'une phrase me demandant si j'allais cesser de la questionner. Visiblement, elle connaissait la réponse et c'était plus en signe d'affirmation qu'elle le disait tout haut. Pour toute réponse à cette phrase, je me contentais de lui sourire, car, elle m'avait deviné. Quand on pense qu'elle pouvait deviner maintenant mes réactions et mes comportements, c'était hallucinant! Il n'y avait pas à dire, notre relation était tout sauf ordinaire! Finalement, après un moment, elle se confia. Elle commença par me dire qu'elle savait qu'elle avait mauvais caractère. Puis, elle énonça le fait que c'était un plus dans sa vie professionnelle. Aussitôt, je m'imaginais Denver en train d'engueuler ses collègues parce qu'ils avaient mal géré leurs dossiers, la Denver furieuse qu'un client ne vienne pas à un rendez-vous, la Denver qui se bat - corps et âme - pour gagner ses causes. C'était la Denver avec du leadership. Et elle irait loin. Si elle n'aurait pas une promotion bientôt, je serais surpris. En plus d'avoir un comportement exemplaire, elle ne semble pas prendre beaucoup de vacances, ce qui est un plus pour des employeurs. Bref, en m'imaginant le bureau de travail qu'elle était, j'étais certain, même assuré, que le futur lui donnerait un coup de pouce. Toutefois, je savais que l'histoire ne s'arrêtait pas là.

    Ses peurs étaient reliés à l'échec de sa vie sociale, de tout ce qui n'était pas son boulot. Avec ce qu'elle m'avait raconté, on pouvait penser que c'était en ce moment le fiasco de ce côté. Après tout, l'être humain a besoin d'une certaine réussite dans sa vie personnelle. Elle était peut-être solitaire, mais tout de même. Et puis, elle m'énonça. Non pas comme un peur, mais comme un espèce de mystère pour elle. Mon intérêt pour elle la fascinait vraiment (et en aurait fasciné plusieurs). Pour une fille comme Denver, c'était peut-être aussi fascinant parce qu'elle voyait en moi celui qui ferait bouger les choses. Et déjà, j'étais en train de le faire. Alors que je voulus lui répondre, je me ravisais, car je voulais lui laisser le temps de tout sortir avant de placer un mot. J'étais avant tout une bonne oreille. Puis, soudain, elle se leva et elle affirma que je ne pourrais rien changer, que le fait qu'elle m'en parle ne changerait rien. Je me levais à mon tour. J'allais la rejoindre en marchant à ses côtés.

    - Tu as besoin d'affronter tes peurs, dis-je doucement. Tu as peur d'échouer ta vie sociale, alors bouge. Oui, tu as sale caractère, mais tu ne l'assumes pas. À partir du moment où tu sais que rien ni personne ne pourra te changer, tu dois foncer vers les autres en énonçant tes couleurs et là, alors, peut-être tu verras une différence.

    Je pris un temps.

    - Mais bon, ce n'est que mon avis. Une chose est claire, c'est quand tu parles de tes peurs, que tu mets des mots à ces craintes que tu es en voies de t'en défaire. Tu parles à un connaisseur: je dois me battre avec mes démons aussi. Et je peux t'aider. Ça me fait plaisir. Ça me ferait même extrêmement plaisir.

    Puis, j'eus un flash. Je pris un crayon dans ma poche arrière de mon jean et pris son poignet en griffonnant des numéros.

    - Avant que j'oublie, marmonnai-je en écrivant, voici mon numéro de portable. Appelle moi quand tu veux ou text moi.

    Il y eut une autre pause. Je lâchai son poignet et mon regard glissa dans le sien.

    - N'abandonne pas ton sourire. Je payerais cher pour le revoir plus souvent.
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Denver Hopkins
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Mar 9 Aoû - 18:17

D’un côté je souhaitai quitter cet endroit, je voulais rentrer chez moi. Il se faisait tard et demain je devais travailler. Mais j’avais toujours été une couche-tard et une lève-tôt donc là n’était pas le problème. J’hésitai encore à partir, parce que je croyais en avoir assez dit pour cette soirée. Je croyais même que j’en avais dis plus aujourd’hui que depuis que j’étais née, et ça commençait sérieusement à m’étonner et cela m’amenait également à me poser certaines questions. Comment Domenico avait réussi à me faire sortir tout ce que je trimballais depuis pas mal de temps et en l’espace d’une heure seulement? Bien sûr comme à mon habitude j’avais résisté, mais ça n’avait pas duré longtemps en fait. Ce type me troublait, c’était indéniable. C’est pour ça qu’après mon explication, je m’étais levée et je commençai à marcher en direction de ma voiture, sans dire un mot. J’étais persuadée que Domenico allait me suivre et c’est ce qu’il fit. Tout en répondant à ce que je venais de lui avouer il y avait quelques secondes. C’était amusant la façon dont il s’y prenait pour me parler, comme s’il me connaissait depuis longtemps, qu’il voulait continuer à me maintenir près de lui. Et c’était totalement la vérité : jamais personne n’avait fait ça pour moi. C’est pour dire, je ne savais pas comment réagir avec Domenico. Bien sûr je gardais mon caractère froid et distant, mais quand il me donnait des conseils, comme il le faisait à l’instant, c’était différent. Devrais-je lui être reconnaissante? Aucune idée. C’est pour ça que je maintenais silencieuse, en écoutant ce qu’il me disait, continuant de marcher vers le haut du parc.

Comment affronter mes peurs? C’était plus facile à dire qu’à faire. C’était ce que j’aurais aimé répliquer, mais Domenico continuait tellement dans sa lancée que je préférais me taire pour une fois. Je fixai mes pieds, tout en marchant, même si je lui prêtais une oreille presque attentive. Je fronçai de temps en temps mes sourcils à certaines paroles qu’il me sortait, comme le fait que je n’assumais pas mon caractère et que je devais annoncer mes couleurs. Sans blague, si seulement c’était si simple. Je ne changerai pour rien au monde mon caractère, sinon je ne serai plus Denver mais une fille complètement différente. Les gens ne changent jamais, c’est la dure loi de la nature humaine. Les personnes qui disent avoir changé mentent, et ça j’en vois tous les jours au boulot. Alors croire que d’un coup j’irai voir des personnes, me socialiser, pour moi ça relevait de l’impossible. Je n’allais pas changer du jour au lendemain, comme ça, au simple son d’un claquement de doigt. Ce n’était pas Harry Potter ici, c’était la vraie vie. Mais je continuais de me taire, je n’avais pas envie de faire un scandale en plein milieu du parc et en pleine nuit. La chose qui me fit froncer encore plus les sourcils, c’était que Domenico veuille m’aider et que ça lui ferait extrêmement plaisir. Oui, j’avais bien retenu l’adverbe, allez savoir pourquoi. Je levai mes yeux interrogateurs vers lui, mais à cet instant il s’arrêta et prit mon poignet, y annotant son numéro. Je fixai les chiffres quelques instants, incrédule. Comme s’il croyait que l’envie allait me prendre de lui envoyer un message ou de l’appeler. J’avais d’autres chats à fouetter. Je levai donc les yeux vers lui, voulant lui répliquer ce que je venais de penser, mais je croisai son regard me disant de ne jamais abandonner mon sourire. L’envie de répliquer disparut instantanément. Mais je ne souriais toujours pas. Je me contentai de laisser un silence et je ne cillai pas, je soutenais son regard. Mais comme mon habitude, je ne pouvais empêcher que mon caractère revienne au galop :

« Tu veux m’aider, tu me donnes ton numéro de téléphone, tu dis que tu payerai cher pour revoir mon sourire… Avec tout ça, tu ferais tomber des tonnes de filles à tes pieds. Mais ça ne marche pas avec moi tu sais. » lançai-je, haussant un sourcil.

Quoi, c’est vrai! Je baissai les yeux une nouvelle fois sur mon poignet, observant les petits numéros qui y étaient inscrits puis je soupirai. Je devais faire un effort quand même, même si c’était dur pour moi. Rapidement je pris le stylo des mains de Domenico, puis j’attrapai cette fois son poignet à lui et j’écrivais mon numéro :

« Tiens, je te passe le mien. Parce que ce ne sera pas moi qui écrira en premier, tu peux en être sûr. » répliquai-je, écrivant les petits numéros sur sa peau.

Je remettais ensuite le stylo dans la poche arrière de son jean, sans aucune honte, car c’est de là que je l’avais vu en sortir. En tout cas moi ça me gênait pas du tout. Je tournai ensuite mes yeux vers lui puis sans réfléchir, mes lèvres s’étirèrent doucement. Bon ce n’était pas le sourire du siècle, mais c’était mon sourire à moi : petit et très simple. Pourquoi avais-je souris? Franchement aucune idée. C’était peut-être la situation qui m’amusait, je ne sais pas. Mais il ne dura pas longtemps, une dizaine de secondes tout au plus car je devais partir, j’avais eu l’intention de partir avant. Je contournai alors Domenico, sachant qu’il allait me suivre jusqu’aux voitures. Je marchais encore en silence, jusqu’à arriver à ma petite Chevrolet. Là, je me retournai vers lui :

« A plus alors. » dis-je simplement, haussant les épaules, posant mon regard intense sur lui.
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Anonymous
Invité
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Mer 10 Aoû - 22:13

    Évidemment, après un moment comme celui-là, je devais m'attendre à un peu de sarcasme de sa part. C'était sa façon à elle de se détacher de la situation, de la rendre plus banale qu'elle ne l'était en réalité. En énumérant une liste assez brève de ce que j'avais accompli un peu plus tôt, cela semblait naïf et commun, comme si je l'avais fait dans un autre but caché que celui que je lui avais mentionné. Pourtant, il n'était rien de tout ça. Retrouvant mes aplombs joueurs, je ne pus m'empêcher à mon tour une petite remarque salée.

    - Oh! Si j'avais voulu te charmer, ça ferait longtemps que tu serais sous mon emprise, roucoulai-je en dévoilant mon sourire rempli de dents blanches.

    Ce n'était pas totalement faux à vrai dire, puisque, d'une certaine manière, la façon dont j'agissais parfois avec quelqu'un était beaucoup différente de la manière dont je voyais plusieurs hommes traiter les femmes de San Francisco. George me disait que j'avais en moi l'âme d'un grand poète qui transforme son monde réel en vers et rimes. Il disait que j'avais cette façon de rendre n'importe qui fou de moi puisque j'avais cette façon de rejoindre les gens différemment et respectueusement. Personnellement, je n'étais pas certain de correspondre exactement à sa définition, mais je ne pouvais renier ce fait: on me résistait difficilement, et ce, malgré moi. J'aurais bien pu en prendre avantage au cours de ma vie, mais je n'en vois pas l'utilité. J'ai toujours travaillé avec et pour les autres, pas l'inverse. Déjà, au départ, cela me distinguait de bien des jeunes hommes de mon âge. Après tout, n'ai-je pas 21 ans? Moi aussi, si je le voulais, je pourrais traiter les femmes comme des objets ou leur donner des surnoms comme baby ou chérie, mais ce n'était pas moi. Il va s'en dire qu'à la base, dans ma culture d'origine, les femmes sont extrêmement respectées et ce, peu importe l'étape de notre vie. Et comme je suis conscient que tout le monde n'a pas eu le droit à la même éducation que moi, je sais que, aux États-Unis, les garçons de ma classe, il s'en faisait peu. Mais bon, je n'allais pas m'en vanter. Je n'avais pas de leçons à donner à personne et encore moins à des Américains.

    Mais bon, même si j'avais beaucoup de charme, je savais aussi que si j'avais l'envie de séduire Denver me prendrait, ce ne serait pas facile. Je ne la sous-estimais pas. Je savais qu'elle n'était pas facile à avoir. Toutefois, une partie de moi se connaissait et s'estimait assez bien pour pouvoir dire que ce n'était pas impossible. Enfin, qui sait? Elle finit par me piquer le crayon des mains pour pouvoir, à son tour, me filer son numéro de portable. Cette désinvolture et aplomb ne me surprit pas, mais me fit sourire de nouveau. On pourrait presque croire que c'est un personnage. Il va sans dire que sa dernière phrase m'arracha un sourire: elle ne serait pas la première à tenter de me contacter. Cela ne me surprenait pas. Même si j'étais orgueilleux, je l'étais tout de même moins qu'elle ce qui impliquait que je l’appellerais sûrement en premier. De toute façon, ce n'est pas le premier coup de fil qui a vraiment l'importance, mais plutôt ceux qui suivront. Une fois qu'elle eut terminé, elle mit le crayon dans ma poche de derrière sans la moindre gêne. Je ne dis rien, mais me contentai de rouler les yeux de plaisir. La voir agir me rendait heureux. J'aimais qu'elle s'assume avec moi.

    Puis, je devinais qu'on devait rentrer. D'ailleurs, je me sentais déjà mal d'avoir accaparé autant de son temps. C'est vrai, elle devait commencer à travailler de bonne heure. Il fallait d'ailleurs que je songe moi aussi au travail, mais disons simplement que cela m'a passé dix pieds par-dessus la tête quand j'étais en sa présence. Mais bon, je n'allais pas m'éterniser moi non plus. Une fois que nous atteignîmes le parking, je vis deux autos garées: une petite Chevrolet simple, qui correspondait bien à la personnalité de Denver (d'ailleurs, je trouvais sympa que son auto soit modeste puisqu'on sait que le métier d'avocat rapporte beaucoup) et la mienne, un tas de ferraille datant de 1998. J'aurais pu avoir honte de me balader avec une telle horreur, mais j'aimais passer mon temps à la réparer, faire de la mécanique avec. C'était un des trucs que j'avais gardé de mon père biologique. Naturellement, j'allais raccompagner Denver à sa voiture. Quand nous nous arrêtames, elle m'adressa un sourire. Je ne savais pas si c'était en référence à ma dernière phrase, mais je m'en réjouis. Son sourire, aussi petit et discret était-il, était agréable à observer. Il lui sciait à ravir. Il eut un petit silence où nous nous contemplâmes sans rien dire. Elle finit par le briser en me saluant. Sur le moment, je ne savais pas trop comment agir. Je ne voulais pas la prendre dans mes bras puisque nous n'étions pas assez intimes pour nous permettre une accolade et je ne voulais pas non plus quitter avec un signe de main parce que, ce n'était pas qu'une connaissance. J'hésitai en faisant un pas vers elle. Mon hésitation flagrante, je jurai à l'intérieur de ma tête d'avoir fait preuve de maladresse. Je ne me risquais finalement qu'en me penchant pour lui toucher amicalement le bras gauche. Je plongeai mon regard dans ses yeux marrons.

    -À plus, Denvee.

    Je retirai ensuite ma main, fis quelques pas en arrière, toujours en la regardant.

    - Pars en premier. Je vais m'assurer que le départ se déroule bien.

    Je lui tournai ensuite la dos et marchai vers ma voiture. Pendant le trajet, je roulai les yeux au ciel d'exaspération puisque, d'habitude, je faisais toujours preuve d'adresse et mes hésitations passaient toujours inaperçues. "Qu'est-ce qui te prend, mec?" me répétai-je à répétition. Je finis par gagner ma voiture, rentrai immédiatement le numéro dans mon portable. Du même coup, je guettai son départ du coin de l'oeil.
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Ven 12 Aoû - 19:23

Je savais pertinemment qu’il ne me charmait pas, mais c’était une façon pour moi de mettre mon petit grain de sel. Comme toujours en fait. Il fallait toujours que je réplique, que je contredis, que je m’oppose… C’était comme une manie pour moi, un toc. Que ça en déplaise. C’est dire que ça en déplaisait, je n’avais pas d’amis. La seule meilleure amie que j’avais, c’était ma sœur Victoria. Et maintenant que j’étais à San Francisco, je ne la voyais plus aussi souvent qu’autrefois. On arrachait quelques coups de fils parfois, mais ce n’était pas énorme. Elle me manquait. Au moins, je savais qu’elle me comprenait. Pas comme mes parents. Ils n’étaient guère heureux que j’aie été mutée à San Francisco. Eux c’étaient les peace and love et tout le bazar. Moi j’étais complètement différente, et parfois je me demandais si j’étais vraiment leur fille. Enfin bref, je savais que je n’étais pas normale, ou que j’étais différente des autres. Depuis toute petite je l’avais pressentit, et cela continuait.

Mais basta de ses horreurs qui s’emparent de ma tête, jour pour jour. Je devais quitter cet endroit, le lit m’attendait et le boulot du lendemain également. C’était une routine incessante que j’avais bien envie de percer. Et il fallait avouer que ma rencontre avec Domenico sortait de l’ordinaire. Peut-être que tout compte fait, cela me fera du bien? Arrivant près de la voiture, je saluai Domenico. Je n’étais pas aussi méchante au point de partir comme une voleuse tout de même. Mais la réaction du jeune homme me fit presque sourire une nouvelle fois. J’avais bien vu son hésitation à s’approcher de moi et oser une quelconque chose pour me saluer en retour. Ses gestes ne m’avaient pas échappés, loin de là. Je jetai quand même un coup d’œil à sa main qui s’était posée sur mon bras, mais en bonne Denver, je ne fis rien, ni un sourire ni quoi que ce soit, rien que l’observer curieusement. Puis je levai les yeux vers lui lorsqu’il la retira. Tiens, il m’appelait déjà par mon surnom. Sympa le mec. Puis il ajouta une dernière chose qui me fit lever les yeux au ciel : que je parte avant.

« Oh mais quel gentleman. » répliquai-je.

Oui, je n’avais pas pu m’en empêcher. Lui jetant un dernier coup d’œil, j’ouvris la portière de ma voiture puis m’installa à l’intérieur, côté conducteur. J’observai derrière mon pare-brise Domenico qui s’en allait vers sa voiture. Je soupirai puis mis ma ceinture et enclenchai l’embrayage. Je sortis assez facilement de la place de parking puis passant vers la voiture de Domenico, je tournai les yeux vers lui, haussant les sourcils, pour lui faire comprendre que j’étais assez grande pour partir seule. Mais en continuant à rouler, presque instinctivement, je me remis à penser à cette soirée.
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