Des fois, Faut savoir se taire... A N D R E A S & L I L A S
Y'a vraiment des jours où l'on n'a rien à faire, où on songe à tant de choses que cela nous donne mal à la tête. Fraichement revenue de New-York, je n'avais même pas déballé mon sac, je ne m'étais même pas changé. Aucune envie, aucune motivation. J'avais passé un bon moment avec Keenan et Cléo et là, je ne souhaitai qu'un truc: remettre ça le plus tôt possible. Mais bon entre le bac et les partiels, je ne pouvais pas me permettre de faire n'importe quoi. C'était déjà une chance de pouvoir suivre les cours en auditeur libre, je n'allais pas faire n'importe quoi. Dix huit ans, sans diplôme, complètement paumée avec pour seule compagnie trois ordinateurs, un laboratoire et un chien. Je restai donc là couchée sur mon lit, les cheveux pendant dans le vide, à écouter du Alicia Keys quand mon portable retentit dans toute la pièce. Ne faisant aucun effort, je pris le petit combiné pour voir qui osait m'appeler à cette heure ci. Je grimaçai en voyant le nom de mon interlocuteur et je décrochai à contrecœur. Des fois, je devrais apprendre à être sociable. Mais ça ne s'apprend pas ce genre de choses. On est sympa ou on ne l'est pas. Et je ne l'étais pas. « Lilaaaaaaaaas, on est au Bronze. T'avais dit que tu viendrais, t'es où ? » Et merde, j'avais totalement oublié. « On t'attend. T'as vingt minutes avant que le DJ arrive. Magne toi. » Et hop, Candice ou comment raccrocher aux gens en dix leçons. Je soupirai et jetai le téléphone sur la table de nuit pour me relever péniblement.
Puis, je décidai en brave bête de me trainer jusqu'à la salle de bains, après avoir changer de musique et monter le volume. Au diable les voisins. Et mon frère était absent, donc aucun problème là dessus. Quand j'allumai la lumière, la vivacité des ampoules et la clarté de la pièce me rendirent quelque peu aveugle et je dus attendre pour retrouver pleinement mes fonctions visuelles. Bon, la jeune fille rousse dans le miroir avait les cheveux en pétard – pour changer – et des vêtements tout froissés. Je devais changer ça. Lilas Martin-Andrews, jeune étudiante de dix huit ans se transformait en Lilas, vingt et un ans, une nana qui boit un peu et ensuite qui n'a pas froid aux yeux avec les mecs. Bien entendu, je n'allais jamais jusqu'au bout. Je n'étais pas une salope et il était rare que les mecs soient attirés par rousses. Qui mesure plus d'un mètre soixante dix qui plus est. Mais je m'en fichai. Je décidai donc d'attacher mes cheveux en chignon lâche – pas si lâche que ça puisque j'avais fait en sorte que la coiffure un minimum déstructurée ne soit pas aussi chaotique que l'habituel – et mis un rouge à lèvres discret pour aller avec. Je préférai insister sur les yeux, faire ressortir la couleur chocolat. Puis, je me rendis dans ma penderie en me défaisant de mon maillot à rayures pour essayer de me choisir une robe. Rien n'y fait! Je ne trouvai pas mon bonheur. Alors, j'en choppai une qui trainait dans mon sac. Je ne me souvenais même plus de la marque mais bon qui s'en soucie de nos jours. Noire, pas trop décolletée mais un peu courte, elle mettrai mes jambes en valeur et me permettrait donc de ne pas passer pour une pimbêche. Je l'enfilai donc pour l'agrémenter d'une ceinture et de ma paire de Docs. Ouais, pas totalement féminine. Je n'aimais pas trop les escarpins préférant les bottines américaines qui ne donnaient pas un air de pétasse pour une fois.
Après avoir pris mon sac à mains, mes clés de voiture – qui étaient en réalité celles de mon frère – et mon téléphone portable, je partis sans oublier de dire au revoir à mon chien. Puis, je descendis quatre à quatre les marches pour éviter les voisins qui passaient leurs temps à se plaindre. Une fois en bas, je pris soin de regarder si un admirateur secret ne m'avait pas laissée de mots doux dans la boite aux lettres mais sans succès. Tant pis. La voiture de Luke était garé un peu plus bas dans la rue et je regardai aux alentours pour voir si le frangin ne revenait pas en catastrophe. Pas de traces. Parfait. J'actionnai l'ouverture automatique et me mis à fouiller sous le siège où je planquai ma fausse carte d'identité attestant que j'avais vingt et un ans à la place de dix huit. Mais qu'est-ce que trois ans ? Tout le monde s'en foutait. Je démarrai le bolide en faisant gaffe à ne pas faire de rayures et filais à toute allure à travers la ville. La circulation était facile à cette heure ci et je fus au Bronze en moins de dix minutes. Mais ma délicatesse me reprit cinq bonnes minutes pour me garer. Ensuite, je descendis après avoir vérifier si j'étais présentable. Ouais, on va dire ça comme ça. Il y avait une de ces queues devant le bar mais je connaissais bien le videur. Donc pas de queue pour moi. Je lui avais monté son système informatique alors, il me devait bien ça. « Lilas, quel réel plaisir de te revoir parmi nous. » Je lui fis mon sourire timide et entrai après qu'il ait vérifié mes papiers. Je n'étais pas d'un naturel bavard. Cherchant mes amis, je me dirigeai vers le bar où je pris quelques shooters de Tequila. Ensuite après avoir ingurgité les verres, je me rendis sur la piste de danse où j'étais certaine de trouver les filles. Certaines s'y trouvaient et d'autres étaient avec des mecs. Je levai les yeux au ciel quand un mec vint annoncer que le DJ était là. Tout le monde lui fit une ovation et la musique commença. Certains dansaient, d'autres flirtaient et je dirai que j'étais dans la première catégorie. Comme je ne connaissais personne et que j'étais venue entre amies, je pouvais me lâcher sans que personne ne me remarque. Enfin, personne. Si j'avais su qu'il y avait une connaissance dans la salle, je ne me serai pas permise un tel laisser aller. Mais bon, j'étais jeune et j'avais le droit de m'amuser. Je m'arrêtai donc un moment pour aller au bar et m'accouder commandant de la tequila quand je me tournai pour tomber sur un mec de ma promo. Oups! « Tiens Andrews, je me serai pas attendue à te voir ici. Surtout quand on n'a pas l'âge légal de boire de l'alcool. » Il avait lancé cette phrase tout bas et je lui vidai mon verre dans la figure. « La ferme! » Puis, je reculai sans vraiment faire attention pour buter dans quelqu'un. Je me retournai et merde! Pile poil la personne que je ne voulais pas voir. Andreas...
{ HJ; excuse moi, mon post est vraiment pourri, je me rattraperais promis :gla:
Oui, il y avait vraiment des jours où l’on n’avait rien à faire. Enfin plus tôt dans la journée, Andreas était quand même allé bosser au studio Ginstorm production - où il y avait été engagé depuis peu. Il avait eu envie de trouver un boulot, et heureusement qu’il connaissait bien Imogen, elle avait pu lui donner ce piston pour rentrer au studio de son père. Puis d’ailleurs, deux ans auparavant, il avait été bien au studio lorsqu’il avait encore son groupe de musique avec ses potes, alors disons que le père d’Imogen ne lui était pas inconnu. Toujours mieux d’avoir des pistons que n’avoir rien du tout, n’est ce pas ! N’empêche que le temps où son groupe parcourait les grandes villes, faisaient des concerts à guichet fermé.. Ça lui manquait. Les cris des gens, les pleurs, leurs sourires. Même les cris des hystériques chaudasses en manque, lui manquaient. Bah ouais, Andreas n’aimait pas vraiment ce genre de filles, mais cela faisait toujours rêver d’entendre son prénom être crier, de voir qu’on plait aux gens qu’importe que ça soit pour le talent que tu as, ou ton physique.
Le suédois avec donc passé une journée assez chargé, et avec donc décidé de la finir en se détendant en boîte de nuit. C’était son rêve qui l’avait inspiré en fait. Erwin n’avait encore il y a aucune idée où se détendre ce soir, mais il avait fait une petite sieste, totalement épuisé, et avait donc rêvé de cela, qu’il irait en boîte de nuit, et qu’il retrouverait quelqu’un qu’il connaissait. Qui ça ? Aucune idée, son rêve s’était coupé. Il ne s’était pas posé 36 000 questions et avaient décidé qu’il irait en boîte de nuit et un point final. En général, il suivait ses rêves, s’il avait rêvé de ça, c’était qu’il y avait une bonne raison, et autant voir qui était cette personne qu’il connaissait. Andrew ? Imogen ? La bande à cette dernière ? Lilas ? Il verrait bien une fois arrivé là-bas ! Il se prépara pour la soirée lorsqu’il eut fini de terminer son repas. Il prit une douche, sachant pertinemment qu’il suffisait de cinq minutes de danse pour être déjà transpirant à cause des gens qui te collent autour, puis s’habilla. Simple, un tee-shirt Drop Dead, un jean qui lui collait à la peau, sans exagération, il ne fallait pas qu’on le prenne pour un gay et des vans. C’était vachement cool d’être un garçon, pas besoin de se faire chier pour choisir des fringues et ensuite se pomponer. Hop, un coup de brosse dans ses cheveux blonds, un coup de parfum et le tour était joué. Pas besoin de sac à main, il suffisait juste de son portable, son argent, un préservatif – au cas où – et c’était parfait. Il quitta son appartement, et prit sa voiture car c’était un peu loin à pieds.
Un peu associable le garçon ? Sans doute, il n’avait pas prit la peine de demander à l’un de ses amis de venir avec lui ce soir pour s’amuser. Rêveur, il était. Solitaire, il était. Sûrement ses plus gros défauts. Enfin, grâce – ou à cause – de son dos, il allait voir quelqu’un, alors dans le pire des cas … Il avait une excuse pour son acte d’associable. Il Arriva finalement sur le parking de la boîte et partit donc se garer avant de descendre de la voiture et marcher en direction de l’entrée. Pas besoin de montrer ses papiers, il faisait pour sûr bien plus que 21 ans.
Andreas n’avait jamais apprécié la musique des discothèques, ça lui donnait mal à la tête au bout d’un moment, mais il était vrai que tu pouvais bien te défouler là-dessus. Il se voyait mal danser collé serré contre quelqu’un sur du Iron Maiden, par exemple. Malheureusement avec le rock, metal et toutes les dérivées, on ne pouvait faire que des pogos ou du ‘n’importe quoi’. Le n’importe quoi, consistait à bouger dans tous les sens sans forcément cogner les gens autour de toi. Oui, Andy s’inventait des petites définitions. « Tiens Andrews, je me serai pas attendue à te voir ici. Surtout quand on n'a pas l'âge légal de boire de l'alcool. » Andreas se tourna en distinguant cette voix près du bar où il était. Andrews ? Puis son regard se posa sur une rousse, qui était de dos. Il reconnut directement sa voix. C’était Lilas. Elle recula brusquement, et buta dans l’ex chanteur. La jeune femme se retourna face à Andreas, qui lui lança un sourire. Le sourire qui les fait toute fondre, sans qu’il le veuille. « Mademoiselle Lilas, c’est un plaisir. » Il lui fit la bise, elle sentait bon. Elle était bien habillée, un peu sexy, ouais. Elle ne faisait pas du tout moins que 21 ans à cet instant, et pourtant … « Je me disais bien, que tu n’avais pas 21 ans .. Mmh. » Il gardait son sourire, et parlait calmement mais fort à cause de la musique. Voilà, la personne de son rêve qu’il connaissait, c’était elle Lilas Martin-Andrews, la jolie fille geek.
La musique était forte, les gens alcoolisés et je regardai autour de moi, visiblement perdue. Le bar se dessinait devant moi comme une sorte de totem, comme un oasis... Comme un bar quoi. Alors, je m'y étais rendue non pas dans l'espoir de rencontrer quelqu'un mais plutôt de boire un verre, de me rafraichir, voire même de me saouler. L'alcool me rendait moins farouche, faisant de moi une vraie prédatrice pour les hommes. En plus, comme j'étais grande, je pouvais facilement passer pour une fille majeure et je me tairai bien de leur rappeler mon âge le lendemain ou même à l'instant même car je n'étais pas le genre de filles à conclure dès le premier soir. En fait, depuis mon enlèvement, je ne concluais plus et il était rare qu'un garçon me plaise. Je restai de marbre attendant que l'un d'eux vienne réchauffer mon coeur ou d'autres parties de mon anatomie. Je ne croyais plus en l'amour, pensant que cela n'était qu'une immense farce, que les poètes avaient inventé ce sentiment pour pouvoir coucher sans culpabiliser. Je voyais tous ces couples sur la piste de danse et je me disais que leur mascarade était presque parfaite sauf qu'il y avait un détail. La piste de danse n'était qu'une immense jungle où les femmes étaient des prédatrices et les hommes, des encas. Je n'en voyais aucun susceptible de me plaire alors, je m'accoudai doucement au bar pour faire vite fait un droite gauche et soupirer. Rien de bien intéressant. J'aurai du invité Dom, cela m'aurait évité bien des soucis. Je bus une gorgée de vodka avant d'entendre quelqu'un qu'on interpellait au loin. Moi même d'ailleurs. Toujours perplexe, je tournai la tête pour voir que je connaissais effectivement la personne. Faire une remarque sur mon âge en boite de nuit, très fin. Je lui intimai de dégager avant de buter dans quelqu'un. Génial, l'alcool commençait à faire effet.
Je fixai la personne en face de moi pour distinguer un beau blond qui me souriait à pleines dents. Sourire charmeur, habillé sur son trente et un, Andreas était superbe et je devais admettre que j'étais bien la dernière des cruches à ne pas lui être indifférente. Encore un ou deux verres et je suis certaine que je lui tombai dans les bras. C'est pour ça que je devais garder mes esprits ce soir et donc arrêter de boire. Je lui rendis son sourire quand il me fit la bise avant d'éclater de rires, gênée. Super, en plus, il venait tout juste d'entendre que je n'avais pas vingt et un ans. Le pauvre garçon. Je lui rendis donc son sourire si charmeur avant de lui répondre. « Plaisir partagé ikéa. » J'aimais bien l'appeler comme ça. Rien que pour me moquer même si quand je vivais en France, mon mobilier venait exclusivement de ce magasin que je trouvais fun. C'est vrai, cela ressemblait à Disneyland. Je levai les yeux au ciel quand il me fit la bise et croisai les bras sur ma poitrine avant de me redresser. J'étais plus grande que lui pour une fois. Mais bon, il était difficile pour une fille d'être plus grande que moi. « Je n'ai pas 21 ans, certes mais pas beaucoup moins. » Pourquoi lui dire que je n'avais que dix huit ans ? Il fallait laisser planer le mystère. Lentement, je me rapprochai de lui pour planter mes prunelles dans les siennes afin d'accrocher son regard. « On danse ? »