Bethany venait de mettre les pieds au lycée. Comme tous les matins, elle se dirigea vers son casier la tête ailleurs. Depuis peu, la miss n'arrivait pas à se changer les idées. La seule chose qui la perturbait c'était sa soeur... Qui était enceinte. Et le pire dans l'histoire, c'est qu'elle ne savait pas de qui ! Bethany avançait dans le couloir, songeant qu'elle devait oublier ça pour la journée, les examen approchaient et elle devait être prête si elle comptait entrer à Berkeley l'année prochaine. Ils ne rigolaient pas avec les notes la bas. Il fallait qu'elle soit la meilleure. Secouant sa tête, elle arbora un sourire qui était pour lui rappeler que la vie était belle malgré tout et elle s'arrêta devant son casier. Elle fit le code sur son cadenas et ouvrit le cadenas. C'est alors qu'elle arrêta tout mouvement, fixant son casier d'un air intriguée. Il y avait un post it collé dessus.

- Personne ne t'aime. Tu le sais chérie, alors arrête avec ce faux sourire. ♥ -

Troquant son sourire naturel pour un sourire crispé, la miss regarda de chaque côté avec un air complètement désorientée. Elle cherchait le ou la coupable. Ca ressemblait plus à une écriture de fille remarquez. Bethany se demanda si c'était une blague. Elle n'avait jamais rien demandé à personne au lycée depuis qu'elle était rentrée de France. Bethany avait plutôt fait profil bas et s'était concentrée sur ses notes. Pourquoi quelqu'un voudrait-il lui dire ça ? Elle n'était pas la reine du lycée et ne cherchait pas à l'être. Beth' avait l'habitude qu'on soit un peu méchant avec elle mais les gens lui disaient en face, non pas par des mots. Enfin ça c'était avant son départ et au début à Paris. Ca ne lui était pas arrivé depuis qu'elle était rentrée. Bethany décolla le post-il d'un geste vif en espérant que personne ne l'avait vu. Oui c'était une blague, ils avaient du se tromper de casier. Après tout, une Cheerleader avait le sien juste à côté. Bethany recolla le post-it sur le casier d'à côté d'un air de rien. Bah quoi ? C'était surement pour la Cheer'. Bethany referma son casier, oubliant de prendre ses livres, et elle chassa ce post-it de sa tête, elle avait d'autres choses à se préoccuper que de savoir qui n'aimait pas sa voisine de casier...

Vendredi 6 Mai, 8H00

Deuxième jour, même tactique. Je préférais ne pas y aller trop fort... mais ne connaissant pas Bethany en profondeur, c'était donc assez compliqué de la cerner tout à fait, même en m'aidant des rumeurs qui courraient sur elle. Ce que je savais le plus, c'était que sa relation avec Dehlila n'était toujours pas au top... et pour le reste, il fallait laisser faire mon instinct.

- À combien de pour-cent ton être est-il rempli de vide ou de pré-fabriqué par tes parents? Qui te dit que les choix que tu prends ne sont pas exactement ceux qu'on voulait que tu prenne? Qui te dit que tout n'est pas planifié à l'avance dans ton dos? Regarde tes ainés, ils font ce qu'ils veulent depuis longtemps... tout le monde le sait mais personne ne te le dit; on est au courant que tu n'es rien que tu vent. Un jour tu t’essoufflera avant de disparaître, eh oui, c'est la vie des gens insignifiants comme toi. -

Cela faisait un petit moment que Bethany était en paix... environ deux semaines, et je pense qu'il était temps de lui faire remonter un peu la pression. Un peu beaucoup? Bon, allez, pourquoi pas. Je n'avais pas l'intention de lâcher l'affaire de sitôt, pas avant d'atteindre les nerfs de Dehlila comme il se devait.

Ce matin là, le casier de Beth était ouvert lorsque les étudiants commencèrent à entrer dans le lycée. Ouvert et totalement vidé de son contenu qui se trouvait étalé par-terre. La seule chose qu'il restait dans la boite en métal n'était autre qu'un bout de papier suspendu par un fil et qui pendait au centre du casier. Vide.

Voila à quoi ressemble ta vie.

Les élèves s'étaient amassés autour de l'incident avec curiosité, et cette fois je savais que j'allais assister à quelque chose de très intéressant. Cependant... je pense qu'il y avait moyen de jouer un peu plus. Un sentiment d’exaltation m'enivra en apercevant Emmy Wright arriver mais je restai totalement neutre. Ce n'est que lorsque la jeune femme eut le temps de mesurer l'ampleur de ce qui lui arrivait que je me décidais de passer le mur d'étudiants pour m'approcher de ma victime avec une expression affectée sur le visage.

▬ Fais pas attention à ces gens...

Je me retournai vers la foule

▬ Vous voulez sa photo aussi?! Cassez-vous bande de cons!