Naitre second dans la famille n’a pas tout ses avantages. On reçoit l’amour nécessaire alors qu’on est enfant puis aussitôt qu’on atteint l’âge d’aller à l’école on redevient un peu plus invisible. Dans mon cas, ma grande sœur Alizee et moi n’avons jamais vraiment entretenu une très bonne relation. Il fût un temps où malgré certains conflits entre les parents nous vécurent paisiblement. Lorsqu’on à quatre ans et que nos parents nous annoncent qu’on va avoir un frère ou une sœur, on devient tout emballé. Depuis l’arrivée d’Eileen dans notre famille, les disputes entre les parents augmentaient avec les années et ca devenait vraiment insupportable. Je pris rapidement la cadette comme cible. Elle était mon souffre douleur. Lorsque mon père n’était pas fier de moi ou que quelque chose allait mal dans ma vie c’était la faute de ma saleté de sœur. Ma sœur ainée prenait la défense de ma sœur ce qui me mettait encore plus en colère.

Je ne pouvais plus supporter l’ambiance à la maison et comme je ne me sentais pas à ma place, je passais toujours plus de temps à l’extérieur à m’amuser avec mes amis. C’est alors comme ca que mon enfance suivi son cours. Je ne venais que chez nous pour manger et je repartais aussitôt chez mes amis. Lorsque j’étais obligé de rester à la maison, j’en profitais pour rendre la vie de ma petite sœur un enfer, mais Alizee était toujours là pour la protéger et me disait que j’étais immature d’agir ainsi. Je ne la supportais déjà pas à cet âge alors lorsque la tragédie de la famille Jenkins arriva je me suis juré que je ferais payé ma sœur pour ce qui c’était passé. Dans ma tête, il n’y avait qu’une seule coupable et c’était Eileen. C’était de sa faute si toute cette histoire avait eu lieu…

À cette époque, j’avais dix ans. Ce soir là, ma mère était furieuse contre mon père et tout ce qu’on pouvait entendre c’était les deux se gueuler dessus sans arrêt avec un vacarme de vaisselle qui éclate. Je restais figé là et je ne pouvais rien faire. Puis c’est à ce moment que ma mère pointa un flingue sur mon père et lui dit qu’elle n’en pouvait plus de vivre une vie ainsi que ce n’était pas comme ca qu’elle avait imaginé que sa famille serait. Mon père était pétrifié et il savait que son heure avait sonné. Je ne voulais pas voir ce qui allait arriver alors je courus chercher le téléphone et composa le service d’urgence je leur expliquai la situation et j’entendis clairement lorsque ma mère tira sur la gâchette. Mon cœur s’arrêta et je vis Alizee courir à l’extérieur. J’avançai tranquillement jusqu’au lieu du crime et j’observai le corps inerte de mon père au sol. Il baignait dans une marre de sang et ma mère se tenait debout et regardait l’étendu des dégâts qu’elle avait fait. Je reculai et sortis par l’entrée en communiquant les derniers détails aux services et pas longtemps après les flics arrivèrent et prirent d’assaut la maison. Alizee tenait Eileen dans ses bras et essayait de lui cacher la triste vérité. Je la regardais avec haine et je maudissais le ciel que la cadette soit venu au monde.

Le verdict des policiers : Mme Jenkins avait tiré sur son mari de sang froid, un meurtre prémédité. J’assistai au procès de ma mère en tant que témoin numéro un de la scène. Je devais témoigner contre ma propre mère pour qu’ensuite elle soit envoyée en prison pour purger sa peine. Elle fut reconnu coupable par le jury et cela mis fin une bonne fois pour toute à une famille qui n’avait jamais vraiment été unis. On nous envoya dans des orphelinats différents et c’était complètement pitoyable de voir mes sœurs qui se battaient pour rester ensemble. Plus jamais nous pourrions être une famille et cela à cause de Eileen. Elle avait été la goutte qui avait faire débordé le vase. Sans elle, mon père serait surement encore en vie et ma mère ne serait pas en tôle. J’aurais pu vivre une vie normale, mais il avait fallu qu’elle vienne tout gâché…

Même si je n’étais plus avec mes sœurs, il y en a une que je n’oubliai pas. Chaque mois, j’envoyais une lettre à Eileen, toutes étant plus sadiques, plus mauvaises les unes que les autres. Je lui fis comprendre que j’aurais du la tuer avant que ma mère le fasse avec notre père. Je continuai ainsi pendant plusieurs années jusqu’à se que je ne sache plus où ma sœur se trouvait. Par confidentialité, l’orphelinat ne pouvait pas dévoiler l’adresse de la famille qui l’avait adopté. Je ne recevais jamais de nouvelles de mes deux sœurs, mais je m’en foutais royalement. Elles n’avaient jamais été présentes dans ma vie et je vivais très bien sans eux. Je me fis adopter par une famille aisée et je connus une adolescence des plus normaux.

J’étais déterminé à poursuivre des études à l’université et d’avoir un travail qui me permettrait de venir en aide aux autres, alors je donnai tout ce que j’avais pour avoir des bonnes notes. J’étais loin d’être un intello. J’aimais sortir et faire la fête avec des potes et rencontrer pleins de nana. Je n’avais pas encore connu l’amour mais il n’y avait rien qui pressait. Je n'envisage pas la vie de famille étant donné que la mienne, n'était pas vraiment un modèle et le serait jamais. Je n’avais aucune envie de vivre le même scénario et devoir faire vivre ce que j’ai vécu à des enfants.

Au final, la vie à fait en sorte que je devienne pompier. J’adorais l’adrénaline que ce travail m’apportait et je suis devenu quelqu’un de respecté par la société. Je ne pouvais pas être plus fier de moi. J’avais toujours voulu aider des gens. Je sais qu’il est impossible de sauver tout le monde, mais si je pouvais aider d’une quelconque façon les gens ca faisait mon affaire. Tout le monde trouvait que j’étais un ange, mais en réalité personne ne savait l’histoire avec ma sœur cadette. J’avais appris qu’elle se trouvait à San Francisco et c’est avec l’idée de mettre fin à ses jours que je fis mes valises et parti pour la Californie. C’était une nouvelle vie qui commençait maintenant et j’allais tout faire pour que je puisse vivre paisiblement sans emmerde. Il fallait juste que je m’occupe d’un tout petit détail en premier et après si j’aimais San Francisco pourquoi ne pas y rester et vivre comme tout le monde. J’avais laissé derrière mes amis, ma caserne et ce que j’avais de famille.

J’avais réussi à me retrouver du travail et dès la première semaine j’avais montré à mes collègues que je n’étais pas un deux de pic. Nous avions été appelés pour un feu dans un appartement non loin. Je suis du genre à foncé dans la vie alors j’ai dis à mon supérieur que j’allais faire évacuer la bâtisse. Je m’en chargeai en tirant sur l’alarme général dans un passage et je me frayai un chemin parmi les gens jusqu’à l’étage qui était en feu. Je défonçai la porte et m’aventura dans les décombres en vérifiant chaque pièce. Dans la chambre de bain, je découvris le corps d’une jeune femme inerte et je ne perdis pas de temps à la sortir du feu. Je lui filai mon masque à oxygène et descendit les marches rapidement pour aller vers les Paramedic. Je laissai la jeune femme entre leur main et on m’applaudit pour mon bon travail. Ce n’était que le début de ma nouvelle vie en Californie. Je comptes bien vivre pleinement cette nouvelle aventure.