Après le dernier SMS que j'ai échangé avec Jordane, je ne crois pas que je vais la voir débarquer dans mon bar. D'ailleurs, elle ne m'a pas répondu, je l'ai probablement vexer. Ce petit bout de femme se croit tout permis et dire que je me suis engagé à la protéger, belle connerie. Enfin j'ai d'autres choses à faire que de penser à une connasse dans son genre. Le club est plein à craquer et je dois faire acte de présence aujourd'hui. Il a un trône dans le coin de la salle principale ce n'est pas pour et parfois je me permet de faire un petit spectacle pour ses dames et hommes qui ce sont déplacé pour moi. Comme à l'habitude je suis accompagné de Elizabeth. C'est un peu comme une secrétaire en faite, elle sert aussi de potiche et elle met complètement dévouée, comme beaucoup de personne dans mon club. Je suis donc assis sur mon trône à la vu de tous, Elizabeth debout près de moi qui scrute la salle et s'assure que tout va bien dans le meilleur des mondes. Je me détends à jouer à un jeu minable sur mon téléphone portable quand Elizabeth se penche doucement vers moi, j'ai une vu splendide sur son décolletée, mais je sais qu'elle ne mange pas de ce pain là. C'est bien dommage....

- Il y a une personne qui vient de rentrer, elle semble bien agitée.

Agitée? Qui ne le serait pas quand on rentre au Ruby Skye? Nos sens s'ouvrent à un monde complètement dépravé n'importe qui aurait les hormones dans le tapis. Pour contenter ma curiosité je lève les yeux sur une tête rousse. Ah putain! Finalement je ne l'ai pas autant vexer que je le croyais.

- Est-ce que vous voulez que j'appelle la sécurité?

C'est ce que murmure ma tendre amie à mon oreille. Elle est toujours aussi efficace, mais parfois un peu stupide. Je ne veux pas que mes hommes se retrouvent à l'hôpital, car la furie pourrait bien les envoyer là-bas. Je pousse un léger soupire, j'ai une entente avec la cambrioleuse et bon moi mes contrats je les respecte. D'ailleurs elle vient de m'apercevoir et ce dirige vers moi d'un pas décidé, mais pas aussi assurée que d'habitude. Je me lève donc de mon siège pour l'accueillir.

- Non ça ne seras pas nécessaire Elizabeth, je m'en occupe.

Ma tête tourne vers Jordane et je lui fais un bête sourire. Rien de bien méchant et je dois avouer que la voir dans un tel état me fait sourire.

- Jordane, heureux de te voir parmi nous, Elizabeth, je vais être dans mon bureau, je te laisse en charge du club.

Je fais signe d'une façon courtoise à mon invité de prendre le chemin de mon bureau. Elle connaît le chemin par cœur. Au passage je prends une bouteille de Whisky, rien de telle pour les soigner les blessures de guerre. Jordane défonce quasiment la porte de mon bureau pour y entrer. Elle est de mauvaise humeur, c'est très clair. Je referme la porte de mon bureau un peu plus délicatement. Jordane est déjà assise dans l'un de mes fauteuils et peste contre je ne sais quoi.

- Ton gentil toutou t'a bien soignée? Veux-tu du Whisky?

Le regard qu'elle me lance me fait bien rire. Je le prends d'ailleurs pour un non. Je me serre donc un verre et prends place devant la jeune femme.

- Explique moi ce qui c'est passé.....

Je suis assez curieux de savoir dans quel pétrin elle c'est encore mise! C'est très divertissant.

I want you!
Now!
D W I G H T & J O R D A N E

Je crois que je les enchaînai. Les soirées pourries. Horrible. Dénuée d'intérêt. Depuis que j'avais rencontré ce type qui m'avait confondu avec ma sœur, je me faisais passer pour elle afin de savoir ce qui lui était arrivé et pourquoi elle a disparu. Mais ce n'était pas si facile quand on savait que je ne l'avais pas vu depuis neuf ans. Je me souvenais cependant qu'elle était blonde alors que j'ai toujours été rousse. Le fait de vouloir se différencier d'une 'catin' comme moi comptait beaucoup à ses yeux. Hors j'étais sa sœur jumelle. Je ressentais donc tout ce qu'elle ressentait. C'est donc pour la première fois de ma vie que je quittais ma douce chevelure couleur feu pour un blond vénitien qui me faisait vraiment ressembler à elle. Et enfin, c'est avec un certain dégoût que Jordane Iver devint Charlie aux yeux de tous en troquant ses pantalons et manteaux de cuir pour une veste en jean et une robe blanche d'été qui me faisait ressembler à Laura Ingalls. En me regardant dans le miroir, je ne me reconnus pas. Peut-être allais-je adopter ce look de sainte nitouche pour toujours ou alors est-ce que je redeviendrai la salope à laquelle tout le monde me comparait sans cesse ? Je pouvais le lire sur leurs visages. Jordane la trainée, Marie couche toi là et bien d'autres encore. Après tout, me glisser dans la peau de ma sœur serait une solution. Mais de lâche uniquement. Tout de façon, je songeais qu'il était temps pour moi de tirer ma révérence et de retourner en Angleterre.

Lasse, je choppai un sac à dos de gamine pour glisser mon téléphone portable, mon flingue et quelques papiers et rejoindre mon contact dans les bas quartiers de San Francisco. Je décidai de prendre ma voiture. Bon elle n'irait pas tellement avec le look de ma tenue mais je pourrais toujours prétendre que je l'ai emprunté. Jouer la comédie était un de mes passe-temps favori. J'appuyai sur l'accélérateur et l'Audi TT fonça à travers la ville pour me rendre au point de rendez-vous. Là, mon contact m'attendait dans un immeuble en ruine, cachée derrière une fenêtre. Pas rassurant. Depuis quand Charlie était elle amie avec des mecs de ce genre. Montant les marches quatre à quatre, je débouchai dans la pièce qui faisait froid dans le dos. J'avais déjà eu des planques beaucoup plus sordides mais j'avais décidé de mieux choisir mes clients laissant tout ça derrière moi. Problème. Je revenais à mes anciens amours on dirait. Le mec s'avança vers moi et en deux pas, je fus devant lui. « Vous n'êtes pas Charlie. » Et merde, il m'avait reconnu. Ou plutôt, il avait su faire la différence entre ma sœur et moi. Tant pis. Je lui décochai une droite dans la figure ce qui lui fit perdre l'équilibre et tomber à la renverse. Passant par derrière, je chopai sa tête pour lui cambrer en arrière et presser mon flingue sur sa tempe. « Vous êtes Joe c'est ça ? Sa sœur jumelle ? »Joe. Mon vrai prénom. Ca faisait un moment que personne ne m'avait appelé comme ça en ayant conscience que cétait mon véritable prénom. De nos jours, mes amis ou ennemis m'appelaient Jordane ou Joe en pensant que ce dernier était un diminutif. Je lui mis une baffe avant d'armer mon colt. « Qu'est-il arrivé à ma sœur pour qu'elle me recherche ? » Le mec ne répondit pas tout de suite alors je lui flanquai un coup de crosse derrière la tête avant de lui tirer juste à côté de la jambe. « Mais vous êtes malade ou quoi ? » Je me contentai de tirer une nouvelle fois. « Ok. Ok. Je vais parler. Votre soeur m'a contacté il y a deux mois pour... Pour tuer son mari. » Ma sœur ? Tuer son époux alors qu'elle en était folle. Je ne le croyais pas. « Pourquoi voudrait-elle tuer William ? »

« Il battait votre sœur. »Soudain des coups de feux se firent entendre ainsi que des sirènes de police. Alerte, je me dirigeai vers la fenêtre pour voir une rixe entre un gang et la police. J'assommai le mec pour ne pas me faire suivre et partie en courant quand soudain, j'entendis un tir et tombai au sol. Je ne sus pas si c'est la douleur ou le fait que j'avais peur mais les larmes me vinrent aux yeux et je me trainais dans une ruelle pour sortir mon portable et appeler la seule personne qui pouvait me comprendre. Nikolaï. Heureusement il était enregistré dans mes numéros d'urgence alors je commençai par entendre la sonnerie et tomber sur la messagerie. Finie la Jordane forte et indépendante, je me mis à chialer comme une gamine avant de pester contre son répondeur. Je n'avais jamais été blessée. J'avais toujours eu de la chance alors quand je sentis le sang s'écouler de ma première blessure je n'eus d'autres choix que d'appeler Dwight. Ou mon toutou comme l'appelait Nikolaï. Pour mon salut ce dernier arriva et vint à ma rencontre pour me procurer les premiers soins. « Merci Dwight. J'ai un compte à régler avant tout, murmurai-je avant de l'embrasser sur la joue et me diriger en trainant la savate vers mon Audi et montait dedans pour reprendre le volant en direction du Ruby Skye. Je détestai cet endroit où circulait de la drogue. Déjà que j'avais repoussé Dwight parce qu'il en consommait. Je sortis de la voiture après avoir changer de veste et mis en mettre une autre presque identique. Quand j'arrivai près de la porte, je vis la foule s'amasser et apparemment le connard de vigile ne m'a pas reconnu. « Ce n'est pas pour les enfant ici. » Ouais forcément, me voir habiller comme une strip-teaseuse et me recroiser en mode Laura Ingalls, y'a rien à dire. « Hey! C'est Jordane. Laisses moi passer ou j'te promets que la prochaine chose que tu mangeras sera une soupe avec une paille. » Il pâlit en entendant ma voix et me laissa entrer au grand dam de ceux qui attendaient depuis une bonne heure dehors. Je leur fis un bon doigt d'honneur avant de rentrer dans ce lieu de débauche tout droit sorti d'un film de minettes pour aller à Ibiza. Je soupirai puis allai au bar me commander une bière. Puis je me tournai avant de sentir un mec me peloter les fesses. Au loin, je remarquai l'espèce de chienne qui suivait Nikolaï comme son ombre. « Je souhaiterai voir le russe, demandai-je en me ramenant. » Le mec me fit non de la tête. « Putain mais c'est Jordane, merde! Alors laissez-moi voir le russe ou je vous explose votre face de rat tellement fort qu'il faudra expédier vos radios dentaires à votre mère pour qu'elle puisse vous identifier à la morgue. »

Le mec commença à me prendre le bras et je lui collai la tête sur le bar bling bling quand je me retournai pour voir le patron des lieux s'avancer vers moi. Parfait. Puis je vis l'autre pétasse me juger du regard. Je voulus lui en mettre une mais c'est vrai que je n'avais pas vraiment la tenue adéquate alors je me contentai de lui sourire comme une vierge avant de reporter mon attention sur Nikolaï qui souriait de ravissement en me voyant énervée. « Écoutes le russe, tu dégages ce sourire niais de ta tête parce que je te jure que j'te la dévisse avant que t'aies le temps de commander une vodka et de porter un toast à Poutine. » Puis, je le suivis dans son bureau avant de me laisser choir sur un fauteuil en cuir et de regarder mes ongles en l'entendant qualifier Dwight de chien. « Chacun son chien le russe. J'ai le mien et tu as le tien. Sauf qu'il y a une nette différence entre nous deux. Moi je peux baiser mon animal de compagnie et le tien au passage tandis que toi, la seule chose que tu peux baiser c'est une de tes serveuses beaucoup trop jeune pour toi et qui te transmettra une MST et j'espère franchement que t'en crèveras. »

Je croisais les jambes. Je me sentais mal à l'aise d'être vêtue comme une vierge devant le diable en personne. C'est vrai qu'il était habitué à me voir en croqueuse de diamants. Fourrure, robe courte et rouge à lèvres qui claque alors que là, j'étais démaquillée , en robe blanche et avec un sac à dos en forme de peluche. Je haussai le sourcil en l'entendant me demander ce qu'il s'était passé. « Parce que ça t'intéresse ? » Non mais c'était la meilleure. Je me lève avant de lui faire face et l'affronter du regard. Certes, il devait faire plus d'un mètre quatre vingt dix alors que je ne faisais qu'un mètre soixante dix. Mais je pouvais toujours lui décrocher un coup de poing et me barrer comme je le faisais la plupart du temps. Avant que je n'eus le temps de lui raconter, mon téléphone se mit à sonner et je décrochai mettant fin au contact visuel. « Ouais. Je t'appelais avant d'être interrompu pour que tu retrouves la frangine. Comment ça tu sais où elle crèche ? Écoutes Duncan, il la battait merde. Non, je vais m'en charger. Je vais lui arracher les couilles, les hacher menus devant lui, lui faire manger avec de la bouillie comportant du verre pilé et des serpents vivants et s'il meurt pas avec ça, je lui crame les extrémités avec un chalumeau, lui arrachant les ongles, les doigts, un par un et on verra s'il ne me supplie pas de l'envoyer voir le Saint Christ... Heu.... Ah oui! Je m'arrangeai pour que ses parents aient besoin d'un test ADN pour le reconnaître. Bien entendu, je le réexpédie à sa mère. Tu sais que cette sainte femme aime son monstrueux rejeton. Bref. Je vais te laisser. Je suis en compagnie d'un russe immense diablement sexy et diablement con aussi. Allez salut frangin. »

Je raccrochai le téléphone pour me retourner vers lui et m'assoir. « Finalement, je vais le prendre ce verre. J'en ai besoin. » Je me servis un verre que je vidai d'un trait avant de le reposer et le retourner comme on faisait pour un shoot. J'avais l'habitude de ce genre de pratique. « Sinon quelle était ta question ? » C'est vrai qu'avec le coup de fil du frangin, j'avais totalement oublié ce qu'il m'avait demandé.

« Écoutes le russe, tu dégages ce sourire niais de ta tête parce que je te jure que j'te la dévisse avant que t'aies le temps de commander une vodka et de porter un toast à Poutine. »

- Bien entendu ça va de soi, tu connais le chemin.

Elle ne manque pas de répartie d'ailleurs je trouve étrange qu'elle soit habillé en sainte-nitouche. Ce n'est pas le style qu'elle affectionne habituellement. Elle a beau être habillé en sainte-nitouche elle enfonce tout de même de son pied la porte de mon bureau. Je crois que grâce à elle j'ai changé cette porte au moins une dizaine de fois depuis que je la connais. Elle prends place sur l'un de mes fauteuils en cuirs maugréant contre je ne sais quoi. Je lui propose un verre de whisky qu'elle refuse. J'en déduis que son petit chien c'est bien occupé d'elle et je ne me gêne pas pour lui en faire part.

« Chacun son chien le russe. J'ai le mien et tu as le tien. Sauf qu'il y a une nette différence entre nous deux. Moi je peux baiser mon animal de compagnie et le tien au passage tandis que toi, la seule chose que tu peux baiser c'est une de tes serveuses beaucoup trop jeune pour toi et qui te transmettra une MST et j'espère franchement que t'en crèveras. »

Comment ne pas éclater de rire devant tant de haine. Je prends place tranquillement dans le fauteuil qui lui fait face et porte mon verre à mes lèvres. Le whisky de cette âge ça se savoure ça ne se cale pas comme une vulgaire boisson forte.

- C'est gentil de te soucier de ma santé, je t'en remercie.

Rien de telle qu'un peu d'ironie et de sarcasme pour mettre un peu de piment dans la conversation. J'ai l'habitude que l'on me parle de cette manière, les gens ont tendance à croire qu'ils peuvent m'atteindre ainsi ce qui est une grossière erreur quand on y pense. Ils veulent se prouver qu'ils peuvent me tenir tête, me dire mes 4 vérités, mais ils reviennent toujours vers moi, la queue entre les jambes pour me demander de leurs venir en aide une fois encore. Par curiosité je lui demande ce qui c'est passé pour qu'elle se retrouve à nouveau dans la merde.

« Parce que ça t'intéresse ? »

- Tu es certainement pas venu ici pour un rendez-vous en tête à tête alors autant aller droit au but.

Elle est sur le point de raconter ça palpitante histoire, mais son téléphone cellulaire décide de faire des siennes. Elle le prends bien sûr avec elle c'est toujours important. Je me lève donc de mon siège pour me servir un autre verre et en apporter un propre, car je ne doute pas une seconde qu'elle voudra boire après coup. Elle a sa routine la petite dame. J'écoute tout de même d'une oreille attentive sa conversation. Ce n'est pas poli, mais répondre au téléphone quand on est avec quelqu'un non plus.

- Ouais. Je t'appelais avant d'être interrompu pour que tu retrouves la frangine. Comment ça tu sais où elle crèche ? Écoutes Duncan, il la battait merde. Non, je vais m'en charger. Je vais lui arracher les couilles, les hacher menus devant lui, lui faire manger avec de la bouillie comportant du verre pilé et des serpents vivants et s'il meurt pas avec ça, je lui crame les extrémités avec un chalumeau, lui arrachant les ongles, les doigts, un par un et on verra s'il ne me supplie pas de l'envoyer voir le Saint Christ... Heu.... Ah oui! Je m'arrangeai pour que ses parents aient besoin d'un test ADN pour le reconnaître. Bien entendu, je le réexpédie à sa mère. Tu sais que cette sainte femme aime son monstrueux rejeton. Bref. Je vais te laisser. Je suis en compagnie d'un russe immense diablement sexy et diablement con aussi. Allez salut frangin. »

Elle parle visiblement de tuer quelqu'un et ça dans de atroces souffrances rien de nouveau sous le soleil. Je reprends ma place tandis qu'elle parle de moi dans des termes mi flatteur, mi peu flatteur enfin je ne vais pas m'offusquer pour si peu. Elle reprends sa place devant moi et accepte son verre finalement qu'elle cale d'une façon sauvage. Les jeunes ne sont pas capable d'apprécier les bonnes choses de nos jours.

« Sinon quelle était ta question ? »

Vraiment, ce téléphone l'avait vraiment perturbée pour qu'elle en oublie ma question. Je pose mon regard sur elle je reste silencieux pendant quelques secondes.

- Je t'ai demandé ce qui c'était passé et je voudrais bien savoir ce que tu attends de moi en faite. Tu m'engueules par SMS, tu débarques dans mon bar attriqué comme une sainte vierge alors pardonne moi si je me pose des questions. Raconte la ton histoire après tout si tu es ici ce n'est pas pour rien....

Moi non plus je ne manque pas de répartie et je sais que nous avons aussi toute notre temps, car Elizabeth monte la garde devant la porte de mon bureau. Elle est très efficace comme adjointe.

I want you!
Now!
D W I G H T & J O R D A N E

Regarder le russe et paraître indifférente. Je savais qu'il me trouvait sans intérêt et je pensais pareil. Ce mec n'était qu'une raclure parmi tant d'autres et pourtant il était là, devant moi, à m'écouter alors qu'il aurait pu me jeter tout simplement en me disant d'aller me faire cuire un œuf. Je lui souris donc avec intérêt avant de me resservir un nouveau verre. « Que dire Nikolaï ? Je suis encore en habit de jour, mentis-je avant de boire lentement. » Bon, ce n'était pas totalement un mensonge. C'était disons un mensonge par omission. Je le regardai dans les yeux avant de sortir une cigarette et de prendre le cendrier juste devant moi. Comment lui cacher la vérité ? Après tout, il en savait peut être long sur William Ereinkstein ? Je vis rouge rien que de penser à cette chose mais je ne devais pas me contenter de voir rouge, je devais voir son sang le tuer. J'allumai ma clope avant de tirer une grande latte dessus et de lui raconter l'histoire de ma vie.

« Bon alors, je vais te raconter ma vie histoire que tu comprennes. J'pense que t'as compris que le mec à l'autre bout du fil est mon frère. Toi qui connais tout le monde, tu dois le connaître. Il s'appelle Duncan et est chasseur de primes. Il recherche William Ereinkstein, comme moi d'ailleurs. C'est un enfoiré. Continuons dans l'arbre généalogique. J'ai une soeur aussi. Jumelle. Ouais y'en a deux comme moi mais elle n'est pas pareille. Là, je l'imite. Je suis en mode Charlie. Mais cette imbécile s'est mariée à William qui a commencé à être violent. Du coup, avec Donkey, on veut lui faire manger les pissenlits par la racine. » Je croisai les bras en pensant que je commençai à avoir froid et qui plus est, si je ne retirai pas vite mes lentilles, j'allais avoir mal au crâne. Sauf que je ne pouvais pas faire ça devant Nikolaï. En une soirée, il venait d'apprendre que Lilith en personne avait une famille, et que je voyais pas clair. Un désavantage mais je ne pouvais pas me risquer à perdre mes yeux.

Je me levai donc en m'excusant et en disant que je devais aller me recoiffer puis partie avant de voir sa connasse devant la porte qui me jugeait d'un mauvais oeil. « Au panier, clamai-je avant de lui montrer une fille qui faisait un scandale. » Je détestai cette fille tout comme je détestai la nana qu'il avait pour amante officielle mais j'aimais bien sa femme. Elle était super sympa et on était devenues de bonnes copines. Je rentrai dans les toilettes bondés de minettes pour retirer mes lentilles et mettre mes ray-ban sur le nez. Décidément, je faisais vraiment première de la classe. Je passais une main dans ma tignasse avant de retourner voir Nikolaï et de m'assoir en face de lui. Et de continuer mon histoire vraiment passionnante. « Sans commentaire à propos des lunettes. Je ne les affectionne pas particulièrement mais disons qu'elles me sont bien utiles. Sinon je suis myope comme une taupe. » Je me mis à rire un instant avant de redevenir sérieuse. Montrer le vrai moi en face du diable, mauvaise idée. Il devait toujours pensé que j'étais mauvaise sinon je perdrais la longueur d'avance que j'ai sur lui. « Je me suis faite passer pour Charlie ce soir et suis allée retrouver un mec pour me faire dire ce qu'il lui est arrivé mais je pensais pas que j'allais tomber dans une rixe entre un gang et la police. J'me suis donc enfuie. » J'omettais bien entendu le fait que j'avais pointé un flingue sur un mec et que je lui avais dégommé la jambe, le laissant pourrir dans un entrepôt miteux. Mais bon les femmes aimaient bien avoir leurs petits secrets. Alors, je me levai à nouveau pour m'assoir sur le coin de son bureau et me pencher vers lui, le fixant du regard. « Je voudrais te demander ton aide. Ma sœur, c'est une partie de moi-même et je suis peut-être une salope à tes yeux... J'ai le sens de la famille. Donc, je voudrais te demander... Est-ce que tu pourrais mener ta petite enquête pour retrouver William Ereinkstein et je m'occuperai du reste. Après, je te promets que notre contrat prendra fin et que tu n'entendras plus jamais parler de moi. Je compte bien te laisser en paix avec tes problèmes. » Je détournai ensuite le regard en attendant sa réponse à notre nouveau contrat. J'aimais bien Nikolaï et j'en avais plus qu'assez de lui empoisonner l'existence...