HISTOIRE !
Baltimore. Le 25 juin 1989. C'est exactement le jour et le lieu où je suis né. J'ai passé disons vingt années de ma vie là-bas alors tout ce vous allez entendre sur ma vie, ça se passera là-bas, à Baltimore. Et autant vous dire tout de suite que ma vie, n'a rien de banale.
un . enfance.
« Mince c'est quoi le nom déjà.. BANANE ! » « De quoi ? Pourquoi tu veux une banane ? » « ANANAS ! POMME ! Réfléchi.... ah oui ! ABRICOT ! » « Abricot ? …. MON DIEU ! Abricot ! LE BEBE ARRIVE ! »Ca c'est passé comme ça le jour où je suis né. J'ai eu la fabuleuse chance d'hériter de deux parents complètement dingue qui faisaient un peu n'importe quoi. Je me souviens le jour de ma naissance, enfin non, je ne me souviens pas mais la caméra qui filmait peut le prouver que mon père s'était allongé par terre afin de vouloir aider ma mère à pousser et à souffler. Ce qu'il faisait par terre ? Il imitait ma mère. Etrange comme naissance ? Et encore vous n'avez rien vu de ce que j'ai pu vivre lors de mon enfance. Quand j'avais un an, pour me faire faire mes premiers pas, mon père a mangé de ma bouilli, soit disant que cela l'aider à entrer dans ma tête et grâce à cela, il croyait pouvoir savoir les difficultés que j'avais à me mettre sur mes deux jambes. J'ai mis un peu plus d'un mois pour réussir à faire mes premiers pas. Et là aussi, mon père est passé pour un taré. Etant vraiment très fier de moi, il s'est mis à applaudir, et en accomplissant cette action, il s'est cassé le pouce. On n'a jamais vraiment su comment il a pu faire mais une chose est sûr, il est seul être humain sur terre à s'être cassé le pouce en applaudissant. On dit qu'il en faut peu pour être heureux dans ma famille, c'est bien le cas, dès qu'on voit mon père, on explose de rire. Imaginez le genre : intello ou qui croit l'être, aux lunettes rondes, qui à 35 ans mais qui imagine n'en avoir que 20, une grosse barbe en guise de bavoir lors des repas. Apettissant n'est-ce pas ? Mais ne vous fiez pas aux apparences, mon père est quelqu'un de très cool malgré qu'il soit maladroit, un peu fou, complètement con et j'en passe. A mes yeux, il reste quelqu'un d'exceptionnel et sans lui, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui.
« Papa ! Papa ! » Dis-je un peu inquiet devant la grosse chose qui se trouvait devant moi.
« Que se passe-t-il Nikolaï ? » « Cette chose, elle me fait très peur... » Mon père montra du doigt la grosse bête à quatre pattes.
« Cette chose là ? Ne t'en fais pas c'est très gentil, c'est un chien et regarde tu peux le caresser comme ç... AAAAAH !! » Oui, le chien venait de mordre mon père. Il se tenait fermement le doigt, traitant de tous les noms la bête féroce devant nous. Moi, les larmes montaient aux yeux, croyant que tout était de ma faute. Il le remarqua assez vite et s'abaissa pour me parler.
« N'aies pas mal pour moi, je vais très bien ! » « Je n'ai pas mal pour toi papa ! J'ai mal pour ton doigt. Et pourquoi tu dis tous ces mots en colère ? Je voulais pas te mettre en colère moi.. » Et je craquais, fondant littéralement larmes dans les bras de mon père.
« Oh non pleure pas, un homme qui pleure ce n'est pas un... homme.. » Il marqua une pause. Me regardant dans le blanc des yeux avant de fondre en larmes lui aussi.
« OH MON DIEU ! Mon fils n'est pas un …...fils..... Oh nooon... » Je le regardai, fier de moi sans savoir pourquoi, avant de lui répliquer quelque chose qu'il n'avait pas spécialement envie d'entendre.
« Mais papa, si tu pleures aussi, tu n'es pas un homme non plus. » Mon père se releva, m'adressant un grand sourire. A mon avis, je venais de le résonner car plus aucunes larmes ne coulaient sur ses joues rosées. Il fit quelques pas en arrière avant de se relever et de monter dans sa chambre à vive allure.
Bien sûr, mon père a compris très peu de temps qu'un homme pouvait pleurer, c'est juste qu'il ne croyait pas qu'un homme pouvait pleurer. Il est vraiment bizarre mais il a réussi à comprendre que son fils, c'est à dire moi, était vraiment un garçon mais depuis ce jour où ce gros chien qui avait l'air innofensif a mordu mon cher papa, je ne peux plus voir ses bêtes et à chaque fois que je vois un chien, je montre les dents avant qu'il ne me les montre.
deux . adolescence.
Le petit enfant devenait grand, et oui. Douze ans, c'est le début de l'adolescence, ou du moins, de mon adolescence. En effet, mes parents l'avaient remarqué, je commençais à paniquer quand on parlait de moi et je passais des heures devant ma glace à regarder mon corps se développer. Je n'avais jamais vu de petits carrés sur mon abdomen et je dois dire que cela m'inquiétait fortement. Même mon caractère changeait. Je n'étais plus le petit fils à son papa chéri, ça non. Je me mettais à répondre aux autres, à sortir souvent dans la rue seul... Je changeais aussi bien physiquement que psychologiquement. C'est un soir, alors que je croyais que cette soirée serait comme toutes les autres : calme et ennuyante à souhait, que mes parents m'interpelèrent pour me parler. Je les rejoignis dans le salon afin de m'installer sur le canapé et de les écouter.
« Nikolaï, chéri, il faut qu'on parle.. » « Si c'est pour le vase, c'est pas de ma faute, j'ai glissé et... » « De quoi tu parles ? On veut te parler de toi. De ce qu'il t'arrive. » « Je sais pas pourquoi, mais je le sens mal ce truc... » « Comme tu peux le sentir, ou le voir, je ne sais pas, je suis pas toi. » « Oui ? Et ? » « Ce que ta mère veut te dire, c'est qu'il ne faut pas t'inquiéter de ce que ton corps est en train de faire, il se met en application.. en marche... » « Oui, comme ma console de jeu qui est en marche et que je dois vite aller occuper ! » Je me levai, me dirigeant vers les marches pour monter dans ma chambre quand soudain ma mère haussa la voix.
« NIKOLAÏ AIDEN LEWIS ! ! » « Outch... » « Je te pris de bien vouloir revenir ici, de poser tes grosses fesses sur le canapé et de nous écouter. » Mon père s'approcha délicatement de ma mère en me fixant avant de lui murmurer quelques mots à l'oreille que j'ai pas pu entendre.
« Tu n'étais pas obligé de dire grosses fesses tu sais, parce que je veux pas te contrarier, mais il a hérité de ton postérieur... » Ma mère lança un regard noir à mon père qui haussa les épaules. Il vint vers moi, s'asseyant à mes côtés et commença son long discours sur la puberté et tout le reste qui va avec.
trois . love love love.
J'avais dix neuf ans, elle en avait dix-huit. On sortait ensemble depuis deux ans. J'étais amoureux d'elle comme je ne l'aurais jamais été pour quelqu'un d'autre et elle n'arrêtait pas de me dire qu'elle ressentait la même chose pour moi. Si seulement ça avait été vrai... Alors que je m'apprêtais à lui faire une déclaration comme jamais je n'en ferais de ma vie... Elle m'annonça tout.
Je dois te dire un truc Soph'... Elle me coupa net.
Non. Je dois te dire quelque chose avant. Tu te trompes sur moi depuis le début Niko'. En deux ans, il n'y a pas une semaine où je ne t'ai pas trompé.. Une étrange envie de lui vomir à la face m'envahissait mais je ne sentis que mon visage pâlir. Je croyais mon coeur allait s'arrêter. Elle venait de me le briser en quelques mots.
Notre relation est alors un mensonge depuis le début ? Tu me dégoutes Sophia.. Je croyais que t'étais différente mais non. Je veux plus te voir ni te parler ni rien. Je t'aime encore comme un fou malgré ce que tu viens de me dire et je crois bien que c'est ça qui me fait le plus de mal. Elle se mit à pleurer et me disait de belles paroles mais je partis. Je la laissais là, le coeur brisé comme elle venait de briser le mien. Le pire dans tout ça ? Je l'aimais encore, et je ne l'ai pas totalement oublié malgré que le lendemain, j'avais pris un billet d'avion pour San Francisco, histoire d'être le plus éloigné d'elle possible.